Encore les "faits" ! Mettre sur un pied d'égalité le baptême de Clovis, référence
ancienne, plus théocratique que théologique, et le principe de laïcité, cadre
actuel de la République, est faux et inacceptable.
« L'interprétation de la loi de 1905 comme un texte de liberté, de
tolérance, de neutralité est en partie une reconstruction rétrospective du
passé. »
Ici, le président de la République ose mettre en doute la sincérité d'un texte
fondateur de la République, en soupçonnant ses vertus de n'être qu'une
"reconstruction rétrospective" ! Le comble, c'est que le baptême de Clovis est
considéré comme un "fait historique" tandis que les valeurs de la loi de 1905
auraient été inventées tardivement !!!
« La morale laïque risque toujours de s'épuiser ou de se changer en
fanatisme quand elle n'est pas adossée à une espérance qui comble
l'aspiration à l'infini. »
Voilà un retournement dialectique gonflé, digne de Guaino (qui affirmait déjà que
l'ultralibéralisme, c'est la faute à Mai 68 !). En réalité, le fanatisme est
justement lié à cette "espérance qui comble l'aspiration à l'infini", car elle seule
peut conduire des "fous de Dieu" à sacrifier leur vie ... et celle des autres. Par
contre, la morale laïque, parce qu'elle ne vise pas l'absolu, ne sombre pas dans le
fanatisme.
« La France a besoin de catholiques convaincus qui ne craignent pas
d’affirmer ce qu’ils sont et en quoi ils croient »
Mais la France n'a pas seulement besoin de catholiques pleinement chrétiens.
Dirait-il que les musulmans doivent être plus musulmans? Les juifs, plus juifs ?
Les libres penseurs, plus libres ?
« La laïcité n'a pas le pouvoir de couper la France de ses racines
chrétiennes. […] Arracher la racine, c'est perdre la signification, c'est
affaiblir le ciment de l'identité nationale. »
Rappeler que l'histoire de la France est imprégnée de christianisme, c’est
enfoncer une porte ouverte. Mais « y insister, n'est-ce pas nier le reste de
l'identité française ? […] Les juifs, les musulmans, les athées, les agnostiques,
tous les croyants et les non-croyants sont-ils encore des filles et des fils de
France, M. Sarkozy ? » (Jean Glavany, PS).