La réforme de la laïcité
Introduction :
La laïcité est un
terme désignant une conception
politique, selon laquelle
l’organisation de la société repose
sur la séparation de l’Église et de
l’État, en particulier dans le
domaine de l’enseignement.
Dans cette optique, l’État
reconnaît toutes les religions sans
en adopter aucune. L’affirmation
de la laïcité, qui est généralement
le signe d’une cularisation de la
société, ne postule pas la
disparition du principe spirituel,
mais fait de celui-ci une pratique
individuelle, relevant
exclusivement de la sphère
privée.
Affirmée pour la première fois, en matière politique, avec la Révolution
française, la laïcité apparaît comme l’un des fondements du pacte républicain,
même si son application a donné lieu à d’importantes controverses. Souvent
présenté comme constitutif d’une « exception française », le principe de la
laïcité s’oppose naturellement aux modèles politiques à religion d’État, mais
également à une tradition anglo-saxonne qui reconnaît dans le cadre de l’État
l’existence d’un principe religieux, tout en laissant chaque citoyen adopter la
croyance qu’il souhaite ( source : Microsoft encarta 2009).
I. La laïcité positive
L’expression laicité positive est
apparue dans le monde catholique ,
dans les années 80.Le 17 octobre
2007, Benoit 16 réutilise cette
expression lors d’un congrès a Rome :
« Il s’agit en réalité d’une “laïcité
positive” qui garantisse à tout citoyen
le droit de vivre sa foi religieuse avec
une liberté authentique y compris
dans le domaine public. »
Le 20 décembre 2007, en tant que chanoine d’honneur de Saint Jean de Latran
Nicolas Sarkozy emploie cette expression à son tour provoquant une polémique
notamment sur internet. Ainsi, certaines sources déclarent même que le pape
benoit XVI aurait une influence sur le président français( pape jugé
ultraconservateur et liberticide dans manifestepape.info).cela paraît probable
car le président a prononcer un discours assez surprenant pour ne pas dire
choquant en déclarant qu’il fallait une laicité positive car « se priver de religion
serait une folie » « La laïcité positive, la laïcité ouverte, c'est une invitation au
dialogue, à la tolérance et au respect. C'est une chance, un souffle, une
dimension supplémentaire donnée au débat public. » Apres ce discours, de
nombreuses personnalités politiques sont montés au créneau comme François
Bayrou ou Jean Glavany.
Nous allons à présent exposer les phrases qui ont fait tant de remue
ménage et voir pourquoi ?
« C'est par le baptême de Clovis que la France est devenue Fille aînée de
l'Eglise. Les faits sont là. »
Sarkozy oublie que la France d'avant Clovis était païenne et qu'elle n'est pas
devenue chrétienne avec Clovis. D'autre part, c'est l'humanisme (à partir du XVe
siècle) qui est à l'origine de la société moderne. La "Fille aînée de l'Eglise" n'est
pas un "fait", c'est un concept. Sarkozy nous impose une lecture idéologique de
l'Histoire, qui instrumentalise le catholicisme, car un croyant authentique n'a pas
besoin de cette référence à Clovis pour témoigner de sa foi.
« Tout autant que le baptême de Clovis, la laïcité est également un fait
incontournable dans notre pays.»
Encore les "faits" ! Mettre sur un pied d'égalité le baptême de Clovis, référence
ancienne, plus théocratique que théologique, et le principe de laïcité, cadre
actuel de la République, est faux et inacceptable.
« L'interprétation de la loi de 1905 comme un texte de liberté, de
tolérance, de neutralité est en partie une reconstruction rétrospective du
passé. »
Ici, le président de la République ose mettre en doute la sincérité d'un texte
fondateur de la République, en soupçonnant ses vertus de n'être qu'une
"reconstruction rétrospective" ! Le comble, c'est que le baptême de Clovis est
considéré comme un "fait historique" tandis que les valeurs de la loi de 1905
auraient été inventées tardivement !!!
« La morale laïque risque toujours de s'épuiser ou de se changer en
fanatisme quand elle n'est pas adossée à une espérance qui comble
l'aspiration à l'infini. »
Voilà un retournement dialectique gonflé, digne de Guaino (qui affirmait déjà que
l'ultralibéralisme, c'est la faute à Mai 68 !). En réalité, le fanatisme est
justement lié à cette "espérance qui comble l'aspiration à l'infini", car elle seule
peut conduire des "fous de Dieu" à sacrifier leur vie ... et celle des autres. Par
contre, la morale laïque, parce qu'elle ne vise pas l'absolu, ne sombre pas dans le
fanatisme.
« La France a besoin de catholiques convaincus qui ne craignent pas
d’affirmer ce qu’ils sont et en quoi ils croient »
Mais la France n'a pas seulement besoin de catholiques pleinement chrétiens.
Dirait-il que les musulmans doivent être plus musulmans? Les juifs, plus juifs ?
Les libres penseurs, plus libres ?
« La laïcité n'a pas le pouvoir de couper la France de ses racines
chrétiennes. […] Arracher la racine, c'est perdre la signification, c'est
affaiblir le ciment de l'identité nationale. »
Rappeler que l'histoire de la France est imprégnée de christianisme, c’est
enfoncer une porte ouverte. Mais « y insister, n'est-ce pas nier le reste de
l'identité française ? […] Les juifs, les musulmans, les athées, les agnostiques,
tous les croyants et les non-croyants sont-ils encore des filles et des fils de
France, M. Sarkozy ? » (Jean Glavany, PS).
« L'instituteur ne pourra jamais remplacer le pasteur ou le curé, même s'il
est important qu'il s'en approche, parce qu'il lui manquera toujours la
radicalité du sacrifice de sa vie et le charisme d'un engagement porté par
l'espérance. »
« La morale de l'instituteur n'est pas inférieure à celle du prêtre. Pour Jules
Ferry, elle est la morale universelle au genre humain, qui prend garde à ne
choquer aucune des familles qui confient leur enfant aux maîtres. » (François
Bayrou).
« […] la République a intérêt à ce qu’il existe aussi une réflexion morale
inspirée de convictions religieuses. »
« Il demande aux religions, toujours dans «l'intérêt» de la République, de fonder
la morale du pays. […] D'abord, il ne revient à aucune autorité civile de trancher
ainsi une question de conscience. […] De surcroît, en tenant ce discours dans une
société comportant différentes religions, on prépare les conditions d'un
affrontement entre les différentes religions. Car, quand elles se contredisent,
qui décidera qu'une religion est supérieure à une autre dans le domaine de la
morale et des valeurs ? » (François Bayrou)
« On ne fait pas un républicain comme on fait un catholique. […] Pour faire un
républicain, il faut prendre l’être humain si petit et si humble qu’il soit [...] et lui
donner l’idée qu’il faut penser par lui-même, qu’il ne doit ni foi ni obéissance à
personne, que c’est à lui de chercher la vérité et non pas à la recevoir toute
faite. [...] Croire, c’est ce qu’il y a de plus facile, et penser, ce qu’il y a de plus
difficile au monde [...] il ne s’agit de rien moins que de faire un être libre [...]. »
(Ferdinand Buisson - président de la Ligue des droits de l’homme, prix Nobel de
la paix 1903).
« Un homme qui croit est un homme qui espère. Et l'intérêt de la
République, c'est qu'il y ait beaucoup d'hommes et de femmes qui
espèrent. »
« La République n'a pas à sous-traiter l'espérance aux religions. La République
est en charge de réaliser un monde meilleur, et pas d'inviter à l'attendre. Cette
conception sociologique de la religion, fournissant «l'espérance» qui fait que les
peuples se tiennent tranquilles et respectent les règles établies, […] ce n'est pas
autre chose que «l'opium du peuple» que dénonçait Marx » (François Bayrou).
« Partout où vous agirez, dans les
banlieues, dans les institutions, auprès
des jeunes, dans le dialogue
interreligieux, dans les universités, je
vous soutiendrai. »
Philippe Val écrivait déjà en 2005 : « Ce
discours prouve simplement que Sarkozy
est de droite, et qu’il pense qu’un peuple
soumis à la justice divine coûte moins cher
qu’un peuple revendiquant une justice
terrestre. » (Les traîtres et les crétins
Ed. le cherche midi).
« La désaffection progressive des
paroisses rurales, le désert spirituel des
banlieues, la disparition des patronages, la pénurie de prêtres n’ont pas
rendu les Français plus heureux. C’est une évidence. »
La disparition des forgerons n’a pas, non plus, rendu les français plus heureux !
Ah, la disparition des patronages... Voilà donc la cause de nos maux. Alors aux
chrétiens leurs curés ou pasteurs, aux musulmans leurs imams, aux juifs leurs
rabbins, et les Français seront bien gardés. C’est oublier qu'une pratique ne se
perpétue que si elle a du sens pour une communauté, sans quoi elle devient du
folklore.
Comme on peut lire dans le blog de francois olin (homme du parti radical gauche
de charentes maritimes), la laicité positive n’existe pas mais c’est seulement une
facon de dire que l’athéisme est negatif.
Jean michel quillardet, franc macon parle lui d’une atteinte a la laicité.
Caroline fourest journaliste travaillant pour « charlie hebdo » veut une
mobilisation pour que la France ne devienne pas comme les etats unis et declare
que sarkozy a voulu enlever art 2 de la loi de 1905.
Au contraire, le theologien jean michel garrigues trouve que le discours du latran
est une « lecon de magnanimité politique. »
Dans Libération, N. Kosciusko-Morizet, notre sous-ministre de l’écologie y est
allé, elle aussi de son couplet: “La laïcité, ça doit être quelque chose de naturel
qui accepte la religion”. Comme si, dans notre pays, les religions n’étaient pas
acceptées.
1 / 13 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !