Microbiologie – Reoviridae – page 3/6
Transmission
Ils sont très résistants dans le milieu extérieur, excrétés en quantités énormes dans les selles : lors
des diarrhées essentiellement chez les jeunes symptômatiques (mois de 3 ans chez l’Homme) mais
aussi chez l’adulte, même asymptomatique : 1011 particules virales/gramme de fèces !!! (Faites le
calcul pour une vache…). Les charges sont énormes.
On a donc pollution des sols, des eaux, des ruissellements et ça contamine ainsi les fruits, les
légumes. Le pelage des animaux est également contaminé et peut contaminer les mains des
personnes qui les caressent… donc contamination fécal/oral très importante.
On peut avoir également une contamination aérienne, surtout en cas de gastrite où les vomissements
envoient des particules virales dans l’air ( aérosol).
Pouvoir pathogène
Les jeunes sont les plus sensibles (< 3ans chez l’homme, nouveaux nés surtout chez les animaux de
rente). Chez les animaux de rente, il s’agit d’une entité pathologique majeure ! Les plus âgés sont
moins sensibles que les jeunes et éventuellement porteurs sains. Chez les carnivores, on retrouve
ces virus mais l’importance clinique est faible ; ils sont surtout responsables de co-infections.
Ces virus sont surtout responsables de diarrhées et de gastros en majorité hivernales. Souvent,
on a des décès par déshydratation très rapide chez le jeune ou apparitions d’infections secondaires.
Chez l’homme, on a une accumulation de différents mécanismes à l’origine d’une malabsorption
et de diarrhées osmotiques sévères :
- Le virus infecte les villosités intestinales et les détruit d’où un problème d’absorption. Celles-ci
sont transitoirement remplacées par des cellules immatures, non fonctionnelles qui aggravent le
mécanisme. Cela perdure plus longtemps chez le jeune (chez l’adulte, la maturation de ces cellules
est beaucoup plus rapide), c’est donc plus grave.
- De plus, ces cellules de la bordure épithéliale qui produisent normalement des enzymes pour la
digestion, sont alors incapables de les synthétiser et cela aggrave encore le phénomène.
- Enfin, chez le jeune, l’accumulation de lactose non digéré dans la lumière du tube digestif est un
bon milieu de développement bactérien et un élément supplémentaire d’appel osmotique.
Ainsi, une infection virale entraîne un appel osmotique et un milieu ambiant favorable à la
surinfection bactérienne, d’où une diarrhée osmotique profuse et sévère.
Chez l’homme, c’est relativement grave et à surveiller. Pour les pays en voie de développement,
c’est une des premières causes de mortalité chez l’enfant.
Chez les animaux de rente, c’est une entité pathologique majeure du jeune, qui se présente comme
on l’a décrit chez l’homme.
Les rotavirus sont donc très importants en médecine, en véto et pour leur transmission zoonotique.
Propriétés biologiques des Orbivirus
Ces virus sont très différents au niveau biologique des précédents. Ils présentent un spectre large et
varié. On les retrouve chez beaucoup de mammifères et oiseaux. Là encore, on a une grande
variabilité antigénique avec divers sérotypes (protéines de surface variables) et divers sérogroupes
(protéine assez conservée), d’où une très mauvaise protection croisée (+/- importante voire nulle).
On s’intéressera essentiellement à 2 maladies : la Blue Tongue, qui touche tous les ruminants et la
peste équine qui touche tous les équidés.
Tous ces virus sont des arbovirus : ils sont transmis essentiellement par des culicoïdes qui sont
hématophages (ex. des 2 maladies vues dans ce cours). Mais, on a également une transmission par
des tiques et des moustiques. La transmission directe est possible (elle a été montrée :
transmission vénérienne d’un taureau à une vache) mais elle reste exceptionnelle, négligeable. Il y
a possibilité de transmission verticale, avec passage de la barrière placentaire provoquant des