Les Sept Merveilles du Monde, , œuvres que les Grecs et les Romains considéraient comme les
réalisations artistiques et architecturales les plus parfaites de l'Antiquité.
1. La pyramide de Khéops, construite à Gizeh en Égypte sous la IVe dynastie (v. 2800 av. J.-C.), constitue
la première et la plus ancienne des Sept Merveilles du monde. Appelée Akouit («la lumineuse» ou «la
brillante») par les Anciens, elle était célèbre pour la pureté de ses proportions géométriques.
Pyramides (architecture), constructions nommées d'après leur forme et édifiées principalement en Égypte ancienne. La pyramide
égyptienne, «demeure d'éternité» du pharaon, recouvrait ou contenait son caveau et différentes salles, parfois décorées; elle faisait
partie d'un ensemble qui regroupait des installations pour le culte et les sépultures des reines et des nobles. Les grandes pyramides
caractérisent l'Ancien Empire (2600-2180 av. J.-C. environ); la première est celle de Djoser (IIIe dynastie; v. 2660 av. J.-C.) à Saqqarah,
en forme de massif à degrés. À partir du roi Snéfrou (IVe dynastie; v. 2600 av. J.-C.), un revêtement cache les degrés. La première
pyramide lisse, dite rhomboïdale, présente un changement d'inclinaison à mi-hauteur. Celle de Khéops mesurait 147 m de haut et 227 m
de côté, et mérita de figurer parmi les Sept Merveilles du monde. Elle se dresse à Gizeh avec celles de Khéphren et Mykérinos, et de
petites pyramides de reines, alors exceptionnelles.
2. Les jardins suspendus de Babylone, vraisemblablement construits sous le règne de Nabuchodonosor II,
pour son épouse Amyitis, vers 600 av. J.-C., étaient un gigantesque ensemble de collines de jardins et de
terrasses.
La topographie de Babylone est surtout connue par les niveaux d'occupation néobabyloniens mis au jour par Robert Koldewey en 1899,
et d'autres archéologues allemands. À l'époque, l'Euphrate divisait la ville en deux parties inégales : sur la rive orientale se dressait la
vieille ville, où se trouvaient la plupart des palais et des temples; la nouvelle ville s'étendait sur la rive ouest. Sur une hauteur proche du
centre se dressait l'Esagil, le temple de Marduk; juste au nord de celui-ci s'érigeait la ziggourat Etemenanki, un édifice haut de sept
étages qui inspira le mythe de la tour de Babel. Dans la partie nord-ouest de la vieille ville, les archéologues ont découvert un ensemble
de palais et de fortifications parmi lesquels ils pensent pouvoir identifier les fondations des célèbres jardins suspendus. Construits par
Nabuchodonosor pour sa femme, une Mède, ces jardins étaient considérés par les Anciens comme l'une des sept merveilles du monde.
Près de là, les briques émaillées de la porte d'Ishtar exhibent leurs lions et leurs dragons hauts en couleur. Par cette porte passait le
chemin de procession que suivaient les autorités religieuses et politiques lors des cérémonies du Nouvel An. Neuf autres grandes portes
perçaient la massive enceinte de fortification intérieure, s'ouvrant sur les routes des principales colonies de l'Empire babylonien.
3. La statue de Zeus olympien (milieu du Ve siècle av. J.-C.), de 12 m de haut et sculptée en or et en ivoire
par Phidias, était l'élément central du temple de Zeus à Olympie, en Grèce.
Phidias (v. 490 av. J.-C.), sculpteur grec, tenu pour le créateur du classicisme.
Né en Attique, Phidias fut également architecte et peintre. Aucune de ses réalisations n'étant parvenue jusqu'à nous, son œuvre n'est
guère connue que par les textes anciens et quelques copies fragmentaires. Parmi ses premières sculptures se trouve une statue en or et
ivoire (chryséléphantine) d'Athéna, réalisée pour la ville de Pellène, et un grand bronze représentant les héros nationaux, au centre
desquels figurait le général Miltiades. Sa colossale statue de Zeus, père des dieux, réalisée vers 450 av. J.-C. pour le temple d'Olympie,
fut considérée par les Anciens comme l'une des Sept Merveilles du monde. Périclès, gouverneur d'Athènes, lui commanda des statues
destinées à la cité et le nomma responsable des travaux publics. Phidias dirigea ainsi la construction du Propylée, l'entrée monumentale
de l'Acropole. À partir de 447 av. J.-C., il dirigea également les travaux du Parthénon et réalisa, entre autres, une statue en or et en ivoire,
haute d'environ 12 m, d'Athéna, déesse de la Sagesse et protectrice d'Athènes, destinée à la cella du temple. En butte à de multiples
jalousies, Phidias acheva sa carrière vers 432 av. J.-C. : selon plusieurs versions, d'ailleurs controversées, il fut accusé par les ennemis
de Périclès d'avoir détourné l'or réservé à la statue d'Athéna, puis d'impiété pour avoir placé son portrait et celui de Périclès sur le
bouclier de la déesse. Les critiques anciens et modernes s'accordent à faire de Phidias, à l'instar du dramaturge grec Sophocle en
littérature, le créateur du style classique, où les formes devaient reproduire la beauté idéale et révéler les valeurs éternelles plutôt que le
transitoire et le personnel. L'œuvre de Phidias en fut la plus parfaite expression et eut une influence considérable sur l'art de son temps,
tant de son vivant que par l'intermédiaire de ses élèves, parmi lesquels Agoracrite et Alcamène.