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RESUME
Ce rapport a été préparé à la demande du gouvernement du Niger pour (i) fournir une évaluation
exhaustive du système nigérien des pensions, (ii) analyser les initiatives actuelles de réforme et
recommander des améliorations et des options, et (iii) examiner les difficultés d’exécution. Le
rapport présente une série de directives générales pour évaluer les options de réformes en ce qui
concerne l’adéquation des prestations, la sécurité, la soutenabilité financière, la redistribution, les
mesures d’incitation, et l’efficacité administrative. Son objectif est de faciliter la discussion sur
la réforme des pensions de retraite et d’améliorer l’analyse des politiques. Si les dirigeants et le
personnel technique des systèmes de retraite au Niger ont conscience des difficultés auxquelles
se heurtent les systèmes en question, ils ne disposent pas d’un cadre de politiques intégré et
cohérent pour évaluer les différentes options de réforme et leurs éventuelles implications pour
l’économie et le bien-être de la population. De plus, les discussions actuelles ne prennent pas
suffisamment en compte certaines des caractéristiques de l’économie nigérienne, qui pèsent
lourdement sur la capacité du système à atteindre ses objectifs et sur mandat d’un régime de
retraite contributif. Ces caractéristiques comprennent la faiblesse du niveau de revenus, la
prévalence de la pauvreté, et surtout l’existence d’un marché du travail principalement informel.
L’effet de ces caractéristiques est aggravé par une capacité institutionnelle limitée au sein des
deux régimes de retraite
.
Le Gouvernement du Niger a adopté en Avril 2009 deux décrets de réformes qui (i) augmente
les taux de cotisation de CNSS pour la sécurité sociale de 17% à 20,65% de la rémunération
brute; et (ii) augmente le plafond des salaires soumis à cotisation. Il est important de noter que
non seulement ces mesures n’adresseront pas les problèmes financières de la CNSS, ces
ajustements malheureusement ne font que repousser l’adoption d’une reforme intégrale des
régimes de retraite et de sécurité sociale en générale. En effet, le problème des retraites au Niger
n’est pas un problème du taux de cotisation ou du placement des réserves. Le problème est plus
complexe et reflète les choix de politiques qui ne sont pas compatibles avec les principes de (i)
adéquation et l’universalité des prestations; (ii) la soutenabilité financière; (iii) une redistribution
progressive et explicite; (iv) la prévisibilité et la robustesse; et (v) l’efficacité économique et
administrative. Ce rapport discute ces principes et le type de reforme que le Niger devra
considérer dans les années a venir.
Le texte principal du rapport comporte 3 chapitres. Après une évocation du contexte dans le
Chapitre 1, le Chapitre 2 examine le cadre de politiques et met à jour l’évaluation des régimes de
retraite obligatoires (CNSS et FNR). L’évaluation se penche sur la situation financière des 2
régimes et expose d’autres problèmes jusqu’ici négligés : l’adéquation des prestations; les types
de redistribution; et la problématique des mesures d’incitation. Le Chapitre 3 examine les
initiatives actuelles de réforme du gouvernement, résume les expériences internationales
d’intérêt pour le Niger, propose des recommandations pour renforcer les politiques actuelles,
suggère les grandes lignes d’un programme de réforme pluriannuel, et développe une feuille de
route pour son exécution. Les messages principaux qui se dégagent des divers chapitres sont
résumés ci-après.
La « Caisse Nationale de Sécurité Sociale » (CNSS) gère les retraites pour le secteur privé et le « Fonds Nationale de Retraite »
(FNR) gère les retraites pour les fonctionnaires dans le cadre du secteur public.