En Egypte, en 300 av J.C, furent pratiquées les premières dissections sur l’homme. Le fait que le
corps humain soit un tout (notion chère à Hippocrate) fut oublié et une certaine spécialisation vit le jour
(gynécologues, occulistes …). Quant aux Romains, ils furent d’excellents hygiénistes mais de bien piètres
médecins. L’œuvre de Galien (200 av J.C) fut considérable ; il poursuivit celle d’Hippocrate, mais
observateur et penseur, il imprima à la science une tendance plus analytique, moins synthétique et moins
générale.
LE MOYEN - AGE
Au 4è siècle, la fin de l’Empire romain et sa division en empire d’Orient et d’Occident représente
une époque troublée, guère propice aux arts et aux sciences. La médecine de langue arabe connut son
apogée entre le 10è et le 12è siècle. Les principaux médecins furent Rhazès, Avicenne, Averrhoes et
Maimonide. Averrhoes fut le précurseur de la médecine expérimentale. Avec lui commence la médecine
scientifique et la diffusion en Europe de connaissances grecques. Les médecins de langue arabe ignoraient
l’anatomie et la physiologie car ils ne pouvaient ni disséquer, ni opérer, mais ils furent de grands praticiens
et de grands thérapeutes. Un des grands apports de la médecine arabe est certainement la conception de
l’hôpital, à la fois lieu de soins et d’enseignement, alors qu’à la même époque, en Europe, ils étaient des
asiles pour pauvres. En Occident, il n’y avait pas d’unité, les échanges intellectuels diminuaient, bridés par
l’Eglise car s’opposant aux idées révélées immuables, éternelles. Durant douze siècles, l’élan de la
médecine fut véritablement pétrifié. De plus, l’hygiène régressa : famines, épidémies …) On tomba dans
l’abstrait, la dissertation et la métaphysique.
LES TEMPS MODERNES
Une des caractéristiques du 16è siècle fut l’affirmation d’un esprit critique vis-à-vis de l’inconnu et
du prétendu connu. Artistes, savants et médecins remplacèrent les constructions de l’esprit et le
dogmatisme par l’observation des faits, l’empirisme, l’analyse. Par ailleurs, la diffusion des sciences fut
facilitée par l’existence d’une langue commune, le latin, et par l’invention de l’imprimerie. La physiologie se
trouva négligée face à l’anatomie, ce qui contribua à la stagnation de la médecine. Le 17è siècle fut non
seulement une grand siècle politique, artistique, littéraire, mais aussi scientifique. On s’interrogeait sur les
phénomènes et pour la première fois, on se préoccupait des mesures. Ainsi furent inventés le thermomètre
et le microscope. Grâce à ce dernier, M. Malpighi découvrit que les organismes vivants étaient constitués
de tissus, eux-mêmes constitués de cellules et ouvrit la voie à la bactériologie. Le 18è siècle fut appelé
« siècle des Lumières » car dans tous les domaines, on s’efforça de faire reculer les préjugés et
l’intolérance et de vulgariser le savoir (Montesquieu, Voltaire, Newton, Lamark …). Les méthodes de
raisonnement scientifique commencèrent à pénétrer dans la médecine. L’éducation, les réformes sociales,
les mesures d’hygiène et de prévention progressèrent. Un autre événement marquant fut la naissance de
la psychiatrie. L’obstétrique devint une spécialité médicale et les premières maternités furent crées.
La médecine moderne. On a assisté à trois modifications majeures : unification du doctorat en
médecine tant au niveau de l’enseignement que de la pratique, francisation grâce à laquelle le médecin et
son malade peuvent s’entretenir, et enfin, la laïcisation du domaine médical. En fait, l’évolution de la
médecine s’est faite par phases successives durant lesquelles des voies de recherche et de nouvelles
conceptions s’ajoutent aux précédentes et les corrigent sans les effacer. D’autre part, on s’intéressa à
l’étude de l’infiniment petit et la psychiatrie concentra ses efforts sur l’élaboration organique des troubles
psychiques. De plus, grâce à la découverte des rayons X au début du 20è siècle, et au perfectionnement
des techniques d’imagerie médicale, le corps du malade devint « transparent ». Il fut ainsi possible de
devancer les symptômes en découvrant une lésion. A partir de la physiologie se construisit la réflexion sur
la genèse des maladies : la pathogénie. Claude Bernard étudia entre autre le rôle du pancréas et
l’importance des nerfs vasomoteurs. Les causes de maladies restèrent longtemps inconnues. L’idée de
spontanéité morbide retarda le progrès. La notion de contagion ne s’imposa que très tard. On ignorait
l’existence des microbes. Pasteur insista sur les mesures d’hygiène (19è siècle) mais se heurta à
l’incrédulité de ses confrères. Puis, antisepsie, asepsie et anesthésie firent progresser la chirurgie à grands
pas. L’étude des maladies d’origine endogène remit en question deux principes des siècles précédents, à
savoir que les signes d’une maladie peuvent résulter d’un simple trouble fonctionnel (maladies génétiques,
carences …) et que l’unicité de chaque individu demande une attention particulière.
Aujourd’hui, à l’expérimentation au laboratoire et à l’examen clinique sont venues s’ajouter des
techniques d’exploration et de traitements. Notons aussi que la biologie cellulaire, la biologie moléculaire
et le génie génétique constituent des étapes vers la connaissance des processus fondamentaux de la vie :
reproduction, hérédité, psychisme. Les techniques de plus en plus perfectionnées du diagnostic et de la
thérapeutique ont bouleversé la pratique médicale et ont des conséquences sociales et économiques.