Envoyé par Alexandra.
ANCIEN FRANÇAIS
SYNTAXE / MORPHOLOGIE
Syntaxe : Le complément du Nom
Intro : en français, une seule construction indirecte : de + nom. En
Ancien Français, il y a trois manières différentes de le construire,
chacun étant sémantiquement différentes.
I. Cas Régime seul = construction au cas régime absolu, issu du
génitif, devenu datif en bas latin = subjectif
- Quand le complément désigne un nom propre, Dieu, un personnage
puissant ou un nom accompagné d’un possessif. Le déterminé
précédent le déterminant on peut trouver des constructions inversées
(caractère épique, religieux).
- Avec des mots qui sont construits analogiquement sur « cui / celui »
II. La construction avec préposition « a + cas régime » : inconnu en
latin, la préposition ad apparaît en bas latin accompagnée de
l’accusatif.
- Il concurrence le cas régime seul sauf pour les noms propres. Dans
tous les autres cas, il peut être employé
- Elle est préférée surtout quand le nom représente une personne
déterminée qui n’est pas un grand personnage, pour une personne
indéterminée ou pour plusieurs personnes).
III. La construction avec préposition « de + cas régime » : apparue en
bas latin sous la forme de + ablatif = objectif
- Elle peut concurrencer les deux autres.
- elle est préférée quand le nom représente un animal ou un inanimé.
Conclusion : la première construction ne s’est conservée en français que dans
les expressions figées ou dans les composés. La deuxième est restée aussi
mais est fortement populaire. Quant à la troisième, c’est notre construction
habituelle. En ancien français, les trois constructions se trouvent en
concurrence lorsque le nom est déterminé. De nombreux emplois se
recoupent, ce qui complique le système.
SYNTAXE : LES EMPLOIS DE L’ARTICLE
Rappel syntaxiques : la détermination
Opération qui consiste à faire passer le substantif de la langue au
discours, c’est-dire dans une situation d’énonciation qui lui confère
tout son sens. Le substantif peut être virtuel, c’est-à-dire non limité
dans ses extensions (un homme) ; lorsqu’il est actualisé, il est
individualisé, donc limité dans son extension (l’homme) ou bien il est
totalement déterminé (l’homme au chapeau rouge).
Intro : en ancien français, les emplois de l’article peuvent se définir en
fonction de la variation qu’opète la détermination. Si le substantif est
actualisé et déterminé, on emploie l’article défini ; si le substantif n’est
qu’individualisé, on emploie l’article indéfini ; enfin, quand le
substantif n’est pas actualisé, c’est-à-dire quand il est considérer dans
toutes ses extensions, on emploie l’article zéro.
1 L’article défini = du démonstratif latin ille.
- Valeur anaphorique : le substantif est déterminé par un élément
antérieur, le contexte, la syntaxe (complément du nom, proposition
relative...), ou sa notoriété.
- Lorsqu’un syntagme est elliptique du substantif, l’article acquiert une
valeur de démonstratif (son nom et le son pere).
- Avec la préposition de : de + le = du ; de même pour désigner
plusieurs individus on emploie des : de + les.
2 Article indéfini = du numéral latin unum
- Quand le substantif est individualisé (début d’actualisation)
- Il peut prendre la valeur de « un seul » , « le même ».
- La forme pluriel uns indique d’un tout est formé de plusieurs
éléments.
3.L’article Zéro
- Lorsque le substantif est actualisé par d’autres moyens
Causes syntaxiques
-- présence d’un actualisateur qui joue le rôle de déterminateur : adj
poss, démo
-- présence d’un syntagme type {adv + adj}
-- apostrophe
-- substantif en attribut (il tire sa détermination du sujet)
-- aposition (le mot tire sa détermination du sujet auquel il se rapporte)
-- dans les locutions adverbiales (profite de l’actualisation du verbe)
Causes sémantiques
- Le substantif a toujours le même sens
- Lorsque le substantif relève du virtuel (mots abstraits, pluriels
indéfinis, tournures négatives, phrases interrogatives ou
hypothétiques, second membre d’une comparaison)
Conclusion : l’article se généralise au XVIème siècle mais sa valeur
s’affaiblit, il est un simple signe de la grammaticalisation (la
substantivation). Grâve à cette évolution, l’absence d’article acquiert
une grande valeur : archaïsmes, proverbes, locutions, personnification
(+ majuscules), aposition ou attributs.
Syntaxe : L'emploi des cas
Intro : héritage simplifié des déclaisons latines puisqu’au nominatif
correspond le Cas Sujet en ancien français auquel répond seul le Cas
Régime, qui correspond à tous les autres cas latins.
1 Le Cas Sujet
- sujet
- attribut du sujet (parfois CR)
- Apostrophe (« sire,... »)
- Aposition au sujet
- avec les verbes impersonnels (parfois CR avec « (il) fait »)
2 Le Cas Régime
- Avec les présentatifs
- Dans la phrase nominale
- les compléments d’objets direct ou indirect, les doubles cas régime
direct
- les compléments du nom
- les fontions circonstancielles (manière, attitude, circonstance)
3 Disparition de la déclinaisons
- Fin XIIème : extension des emplois du Cas Régime : aux noms
propres, à l’apostrophe (parce qu’elle est hors-phrase, elle est
considéré comme un régime du verbe en incise), à l’attribut du sujet
postposé au verbe (place habituelle du régime), aux mots non
réactualisés
- Fin XIIIème : le « -s » de flexion n’est plus prononcé. « -S » devient
pourtant la marque des liaisons du pluriel. Le cas régime étant de plus
en plus extensif dans ses emplois, le cas sujet est employé pour
différencier : le genre, les significations, les fonctions grammaticales,
les registres de langue.
Conclusion : la perte du système est due à son peu d’efficacité : deux
cas doivent pouvoir distinguer de nombreuses fonctions syntaxiques.
Pour pallier cette perte, l’ordre des mots se fige dans la phrase, de
manière à ce que leur place puisse être l’indication de leur fonction.
Syntaxe : L'expression de l'hypothèse
Intro : Beaucoup de tournures permettent d’exprimer l’hypothèse ; on
peut utiliser des conjonctions de coordinations explicites (mes que, por
que...), les relatives conditionnelles, ou les indépendantes corrélatives.
Le plus souvent, l’hypothèse s’exprime par un fort lien de dépendance
logique ou temporelle avec la principale ; elles forment un système
complet où se rejoignent la protase (la subordonnée introduite par la
conjonction se) et l’apodose (la principale où le lien est souligné par la
présence d’un corrélatif). Le mode de ses deux propositions dépend
du degré de virtualité du conditionnant.
1 Le conditionnant posé dans le réel
Deux tours différents mais tous deux au mode indicatif. Ils expriment
deux degrés :
a - le tour neutre : hérité du latin {pro. au présent + apo. au futur} =
antériorité
b - le tour expressif : innovation romane {pro. + apo. au présent} =
immédiateté
2 Le conditionnant envisagé hors du réel
C’est le subjonctif qui est attendu dans cette expression de l’hypothèse
puisqu’il est le temps par excellence de la virtualité (grâce à
l’actualisation qu’il opère sur le verbe). Pourtant, une innovation
romane permet d’employer l’indicatif. Deux tours se trouvent encore
en concurrence :
a - le tour étymologique : {pro. + apo. au subjonctif imparfait}
valeurs temporelles :
-- irréel du passé
-- irréel du présent
-- irréel du futur (potentiel)
Toutes ces possibilités s’expliquent par la nature même du subjonctif
qui n’exprime pas de situation temporelle précise et le procès reste
virtuel. D’autre part, la forme du subjonctif imparfait provient d’une
fusion entre trois temps : l’imparfait, le plus-que-parfait et le parfait.
b - le tour roman (XIIème) : {pro. a l’ind. imparfait + Apo. au cond.
Présent}
Deux valeurs temporelles qui ont pour même fonction de marquer le
décalage temporel dans : l’iréel du présent et l’irréel du futur
(potentiel)
c - évolution de ces deux tours
Lorsque, au XIIème, le tour roman fait son apparition, les emplois du
tour étymologique au subjonctif imparfait se limitent à l’irréel du
passé ou à quelques verbes réfractaires au conditionnel (les
modalisateurs). En revanche, il exprime seul l’irréel du passé jusqu’au
XVIème siècle (jusqu’à l’apparition des temps composés)
Conclusion : le subjonctif sert encore à exprimer l’hypothèse mais la
langue peut exprimer plus de nuance grâce au mode indicatif.
Syntaxe : l'adverbe "si"
Introduction
« Si » est un adverbe hérité du latin « sic ». « Si » peut également être la
forme analogue de la conjonction de coordination « se », dans ce cas
héritée de la conjonction latine « si ». Nous pouvons classer leur
emploi pour distinguer quelles sont leurs différences syntaxiques.
1 Adverbe de manière : « si » est incident à un verbe.
Dans ce cas, si a une valeur forte = « ainsi, dans ces conditions... ».
Son contexte peut aider à définir un de ses sens plus précisément :
a - sens consécutif (« c’est pourquoi »)
b - un sens adversatif (« pourtant, cependant... »)
L’adverbe précise la manière dont se déroule le procès du verbe. Si sur
un plan syntaxique l’adverbe est vide de sens, sur le plan sémantique,
il peut jouer un rôle cataphorique ou anaphorique dans plusieurs cas :
a - dans une comparative introduite par « si com » (« comme, ainsi
que... »)
b - dans une consécutive introduite par « si que » (« de telle sorte que...
»)
En français moderne, « si » est resté traduit par « ainsi » dans la
plupart des cas. Mais il s’est tout de même conservé dans le cas d’une
réponse à une question négative. Si cette réponse est aujourd’hui
elliptique du verbe, « si » était pourtant bien incident à lui au moyen
âge.
2 Adverbe de degré : « si » est incident à un adjectif ou à un autre
adverbe.
Dans cette situation, « si » précise le degré d’intensité selon lequel doit
être interprété l’adjectif ou l’adverbe auquel il est incident. Le degré
peut resté indéterminé (pour créer un effet de suspens suggestif) ou
bien préciser par :
a - une proposition comparative : adjectif + com : « le meilleur... »
b - une proposition consécutive : adjectif + que : « si... »
En français moderne, la construction ancienne n’est restée que dans les
consécutives du type
1 / 12 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans l'interface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer l'interface utilisateur de StudyLib ? N'hésitez pas à envoyer vos suggestions. C'est très important pour nous!