VISITE DU VIEUX PERPIGNAN L'histoire de Perpignan, ou du moins du territoire communal, commence avec celle de Ruscino (Château-Roussillon), dont le site, déjà fréquenté au Néolithique, semble avoir été habité presque sans discontinuer depuis l'âge du Bronze final jusqu'au Moyen-Âge, connaissant son apogée sous le règne de l'empereur Auguste, avec la construction d'un forum, marque la plus évidente de l'importance administrative du lieu. Ruscino, capitale du Pagus ruscinonensis, avait alors le statut de colonie romaine, titre qu'elle perdra quelques décennies plus tard pour des raisons qui demeurent obscures. Son déclin semble commencer à la fin du Ier siècle, ce qui ne l'empêche sans doute pas de conserver une grande importance, malgré la concurrence d'Elne. Lorsque le comté du Roussillon est créé à la fin du VIIIe siècle, c'est apparemment Château-Roussillon (Castrum Rossilio) qui en est la capitale. Aucun texte ne mentionne Perpignan avant le Xe siècle, preuve que la construction de la ville est tardive, même si diverses fouilles ont montré l'existence d'un habitat très ancien. Ce devait être au départ un domaine rural, puis un village, puis une petite ville qui devient vers l'an Mil la capitale du comté en remplacement de Château-Roussillon. Ce comté aura une existence propre jusqu'en 1172, date de la mort du comte Girard II qui, faute d'héritier, cède le Roussillon au comte-roi Alfons II d'Aragon (ou Alfons I de Barcelone). Devenue ville royale, Perpignan n'aura pas à s'en plaindre, puisque les premiers souverains, non seulement conservent aux habitants leurs droits antérieurs, mais leur en accordent de nouveaux (impossibilité d'être jugés ailleurs qu'à Perpignan, droit de mà armada etc.). La ville s'agrandit, d'autant que les rois veulent à tout prix y installer de nouveaux habitants, en particulier sur la petite colline du Puig (quartier Saint-Jacques) et aux alentours de celleci. C'est de cette époque que date la présence d'une importante colonie juive, qui à partir de 1250 sera confinée dans le Call, quartier muré situé en gros à l'emplacement de l'actuel couvent des Minimes. L'histoire de Perpignan prend un important tournant en 1276, à la mort du roi Jaume Ier d'Aragon. Dans son testament daté de 1262, ce dernier avait en effet décidé de diviser son royaume en deux au profit de ses fils : l'un (Pere III d'Aragon) hérita de la couronne d'Aragon, l'autre, Jaume II, de celle de Majorque. Son territoire comprenait, outre Majorque, les comté du Roussillon et de Cerdagne, ainsi que la seigneurie de Montpellier. Les rois de Majorque s'installent à Perpignan, et y font bâtir le palais qui porte leur nom, achevé en 1309. C'est l'âge d'or de la ville, capitale éphémère d'un royaume tout aussi éphémère : en 1344, après une succession de guerres et d'armistices, les troupes de Pere IV, roi d'Aragon, entrent dans Perpignan et, malgré quelques soubresauts, le royaume de Majorque disparaît peu après. L'une des constantes de l'histoire de Perpignan et du Roussillon, c'est le rôle important qu'y a tenu le royaume de France. Certes, depuis le traité de Corbeil de 1258, la France avait renoncé à tout droit sur le Roussillon et la Catalogne. Mais le moindre prétexte était bon pour venir en aide à tel ou tel camp, et tenter par là de rétablir une suzeraineté dont le souvenir était bien présent dans l'esprit des monarques français. Le premier épisode date de 1284, avec la Croisade d'Aragon, menée par Philippe III le Hardi contre Pere III d'Aragon, avec le soutien du roi de Majorque Jaume II. Un instant victorieux, les Français, victimes à la fois d'une contre-attaque et d'une épidémie de dysenterie, doivent s'incliner et Philippe III meurt à Perpignan le 5 octobre 1285. Nouvelle intervention française deux siècles plus tard, à la suite d'une obscure querelle concernant la succession du trône de Navarre : appelé à l'aide par le roi d'Aragon Jean II pour mater les révoltes populaires, Louis XI envahit et annexe le Roussillon et la Cerdagne. La ville va connaître trentre années terribles : d'abord conquise en 1463, elle se révolte en 1472-73, sous l'impulsion de Jean II qui s'y est réfugié et a renié son ancien allié. Les troupes françaises la quittent, mais reviennent l'assiéger quelques mois plus tard. Le siège sera très long, et les Perpignanais affamés finiront par capituler en décembre 1475. L'occupation durera jusqu'en 1493, année où Charles VIII, successeur de Louis XI, rend le Roussillon et la Cerdagne à Ferdinand II d'Aragon, époux d'Isabelle de Castille et grand-père de Charles-Quint. Entre temps, Louis XI avait fait renforcer les défenses de Perpignan, transformant notamment le palais des rois de Majorque en citadelle. Par un curieux paradoxe, ces travaux furent bien utiles pour repousser les assauts des troupes de François Ier, qui en 1542, assiégèrent la ville sans succès. Mais les Français n'avaient pas dit leur dernier mot : un siècle plus tard, lors de la guerre des Segadors, les Catalans révoltés contre le pouvoir castillan font appel à Louis XIII pour leur venir en aide. Après un siège de quelques mois, les troupes françaises entrent dans Perpignan (1642), et pour une fois elles sont accueillies triomphalement. Ce que les habitants ne savaient sans doute pas, c'est qu'elles n'en partiraient plus jamais. En 1659 (traité des Pyrénées), le Roussillon est annexé à la France, et Perpignan devient la capitale de la toute nouvelle province du Roussillon. Vauban renforce la citadelle et construit de nouveaux remparts englobant les anciens faubourgs. Mais ces remparts ne serviront plus à rien : lors de la dernière incursion espagnole en Roussillon (1793), les troupes françaises massées au Serrat d'en Vaquer repoussèrent les assaillants lors de la bataille de Canohès. Devenus inutiles, les remparts seront en partie démolis en 1859 (rive droite de la Basse), puis totalement entre 1904 et 1907, facilitant les nouvelles constructions. La population médiévale était déjà très importante, avec 3640 feux en 1378, soit environ 15 000 habitants. Il faudra attendre le XIXe siècle pour retrouver de tels chiffres (14 864 habitants en 1820). On dépasse les 30 000 habitants en 1881 (31 735 hab.), puis les 50 000 en 1921 (53 742) et les 100 000 en 1968 (102 191). C'est l'époque où se construit la ville nouvelle du Moulin à Vent, symbole de la croissance perpignanaise. Depuis cette date, la population est restée relativement stable audessus des 100 000 habitants Eglise St Jean le vieux La première paroisse de Perpignan L'église St Jean le Vieux fait partie de l'ensemble collégial de Perpignan comprenant le cloître-cimetière Campo Santo, l'église St Jean le Vieux, la Cathédrale St Jean-Baptiste, la chapelle Funéraria, la chapelle du Dévot-Christ et l'hôpital St Jean. Nous sommes au début du XIe siècle. Perpignan n'est qu'un gros bourg qui se développe un peu plus vite que les autres, mais les comtes du Roussillon ont encore leurs résidences à ChâteauRoussillon. Perpignan s'agrandissant, il était important de la doter d'une église. Celle-ci fut consacrée 16 mai 1025 à St Jean-Baptiste par l'évêque d'Elne Béranger. Bien sûr le comte Gaufred II était également présent. L'église elle-même est de type roman (normal, vu l'époque). Elle a trois nefs terminées chacune par une abside en cul de four. La séparation entre les nefs se fait au moyen de piliers massifs soutenant les voûtes en berceau légèrement brisé. En 1102, le comte Guislabert II fonde au sein de St Jean une communauté religieuse et, en 1116 son successeur Arnaud-Gaufred créé un hôpital à proximité. A partir de 1230, la collégiale de Perpignan passe sous le contrôle de l'évêché d'Elne par la bulle du pape Grégoire IX. Une première vague de travaux durant la première moitié du XIIIe siècle permet à l'église d'être rénovée. Suite à cette rénovation elle sera consacrée une deuxième fois en 1246, puis les travaux se poursuivront jusqu'à la fin du siècle. Par la suite les remaniements urbains du XVIIIe siècle modifieront en profondeur le quartier. L'église elle-même subit quelques transformations comme l'élévation du clocher. Jusque là il n'avait qu'un étage qui constituait la chapelle St Michel. En 1709 trois autres étages seront ajoutées en alternance de briques rouges et de marbre blanc placées de façon à constituer une tour octogonale. Au XIXe siècle, le quartier subit un nouvel aménagement. Edmond Bartissol, entrepreneur local, rachète les immeubles qui sont à proximité de la cathédrale de Perpignan. Il les fait tomber et construit à la place une cité qui portera son nom, la fameuse "Cité Bartissol" de Perpignan. Ayant également racheté l'église St Jean le Vieux, il s'en sert de local professionnel et y installe une centrale électrique : c'était la toute première de Perpignan. Malheureusement pour l'histoire locale, Bartissol n'avait pas de notions de sauvegarde du patrimoine, l'époque d'ailleurs ne s'y prêtait pas. Il dalla le sol de St Jean le Vieux et dégrada en partie les murs avec ses appareils électriques. L'église sera par la suite rachetée par la ville de Perpignan. Restaurée en partie, elle sert à l'heure actuelle d'entrepôt pour la cathédrale. Cathédrale St Jean-Baptiste La cathédrale de Perpignan La cathédrale St Jean-Baptiste fait partie de l'ensemble collégial de Perpignan comprenant le cloître-cimetière Campo Santo, l'église St Jean le Vieux, la Cathédrale St Jean-Baptiste, la chapelle Funéraria, la chapelle du Dévot-Christ et l'hôpital St Jean. La Cathédrale de Perpignan, dédié à St Jean Baptiste, est devenue le siège de l'évêché sur le tard, en 1601 exactement. Elle a remplacée dans ce rôle la cathédrale Ste Eulalie et Ste Julie d'Elne. La cathédrale Elle fut commencée sous les rois de Majorque en 1324 sur un plan gothique à trois nefs. Sur le côté gauche, le troisième poteau porte l'inscription suivante : Première pierre que notre très illustre seigneur, Sanche, roi de Majorque, a posée dans les fondements de cette église le 5 des calendes de mai, l'an du seigneur 1324. Ce grand roi est décédé l'année 1324, celle là même où commençait la construction de son futur chef d'œuvre. Malheureusement l'histoire de la région est pleine d'imprévues. En 1344 la guerre fratricide entre les rois de Majorque et les rois d'Aragon, puis la prise de pouvoir de ces derniers stoppent sa construction. Puis c'est la peste au début du XVe siècle et enfin des finances trop basses pour pouvoir poursuivre l'édifice l'empêcheront d'évoluer normalement. En 1433 la construction est reprise, mais le plan en est modifié. La cathédrale sera basée sur le principe du gothique méridional, constituée d'une seule nef et de lourds contreforts intérieurs donnant un espace immense, au contraire des cathédrale du Nord qui se caractérisent par une segmentation de l'espace. Elle sera achevé au début du XVIe siècle. La première messe fut célébrée à St Jean en 1453, c'est à dire bien avant l'achèvement des travaux. Elle sera consacrée le 16 mai 1509. En 1778 on se servit du clocher de l'église de St Jean le vieux, l'église de Perpignan initiale, comme d'une assise pour l'édification de la tour octogonale contenant le carillon. Dimension La cathédrale de Perpignan se distingue par son espace, c'est ce qui surprend lorsqu'on y pénètre. Elle mesure 80 mètres de long sur 18 de large et 26 de hauteur. Mobilier Le mobilier de la cathédrale a évolué en fonction des époques et des modes qui les ont caractérisées. Le premier style est le gothique, puis vient le "renaissance", jusqu'au "néo-classique" et "néo-gothique". C'est Jacques Pauthe qui a réalisé les peintures murales qui ornent les chapelles latérales (entre 1864 et 1873) Certaines de ces peintures sont malheureusement beaucoup dégradées. Les verrières sont de la même époque (1847 à 1867) Le retable du maître-autel est du bourguignon Claude Perret, il fut commencé en 1618. Les Chapelles (côté gauche) Sur le côté gauche, de la porte vers le chœur se trouvent tout d'abord les fonds baptismaux, dont l'épaisse cuve romane en marbre sculpté date du XIe siècle. C'est dans cette chapelle que sont parfois présentées les reliques de St Jean-Baptiste. « La cuve baptismale sculptée Puis nous avons la chapelle de St Gaudérique, patron des laboureurs catalans (par Louis Générés, 1685-1687) et son retable baroque, puis un autre retable dédié à Ste Thérèse d'Avila, au XVIIIe siècle et la chapelle dédiée à l'Immaculée conception. Celle-ci est caractérisée par un retable baroque flamboyant, de Trémullas le jeune (1699-1703) et d'une peinture représentant "Perpignan délivrée de la peste", de P.J. Rieudemont (1732). Enfin la dernière chapelle sur la gauche est celle des âmes du purgatoire, datant de la fin du XIXe siècle. Sous le buffet d'orgue se trouve un passage avec un gisant représentant la mise au tombeau. Il est surmonté d'un "Christ au prétoire". Le passage conduit à la chapelle Notre Dame dels Correchs, chapelle qui était autrefois la nef latérale de l'église St Jean le vieux consacré le 16 mai 1025. C'est ici que se trouve le gisant du roi Sanch, le seul roi de Majorque ayant vécu à Perpignan. Gisant de Sanch de Majorque » Toujours sur la gauche, plus près du chœur on trouve le retable de St François de Paule, sculpté par Trémullas père (1645-1657) et achevé par L. Générés en 1659. Dans cette chapelle se trouve également la plaque gravée en l'honneur du Comte de Mailly, dont le texte est reproduit ci-dessous. Ma marguillerie de St Jean a consacré ce monument de sa reconnaissance à Monseigneur le Maréchal, Comte de Mailly, Chevalier des Ordres du Roy, Grand Croix de Malthe, Commandant en chef de Roussillon, qui de concert avec Madame la Maréchale de Mailly née Narbonne Pelet son épouse lui a fait présent d'un dais, une chape et d'un ostensoir, dont la richesse et la beauté attesteront à jamais leur piété et leur bienfaisance pour cette église. C'est à cet illustre bienfaiteur que la province doit le rétablissement de l'université et du Port Vendres, l'école militaire, la fondation des prix d'émulation, celle de douze places pour l'entretien des pauvres, et plusieurs autres établissements aussi utiles que glorieux. Le chœur Le chœur de la cathédrale possède un retable en marbre blanc (maître autel). Il a été sculpté entre la fin du XVIe siècle et le début du XVIIe par Claude Perret, un bourguignon. Il est de style renaissance. Ce qui étonne, c'est le drapeau catalan, au fond de la niche dans laquelle se trouve la statue de St Jean-Baptiste (photo 35). Il rappelle la tradition catalane dédiée à cette cathédrale. L'ensemble du retable retrace des épisodes de la vie de ce saint. (photo 34) Les Chapelles (côté droit) En partant du choeur cette fois et en redescendant vers l'entrée, on trouve tout d'abord la chapelle du St Sacrement (fin XVIIIe, début XIXe), puis le caveau des évêques de Perpignan (fin XIXe, début XXe siècle) et la chapelle St Joseph (XIXe siècle) Vient ensuite la chapelle de St Laurent (XIXe siècle), celle du Mont Carmel dont le retable date du XVIIIe siècle, celle de St Jacques de Compostelle (XVIIIe siècle), de St Marguerite (XVIIIe siècle), de Notre Dame de Lourdes (XIXe siècle), de Jeanne d'Arc (XIXe siècle) et de Notre Dame de la Salette (XIXe siècle) Vient enfin la chapelle du Dévot Christ. Celle-ci date du XVe siècle. Elle a pour particularité de contenir un Christ connu pour la qualité avec laquelle l'auteur a su rendre réel les souffrances du Christ pour les hommes. Cette pièce rare est une véritable oeuvre d'art médiéviste. L'orgue La cathédrale de Perpignan possède deux orgues. Le grand orgue et l'orgue de chœur. Le grand orgue fut construit durant le XIV e siècle. La personne qui en avait la charge était d'une grande renommée et c'était un honneur que de l'avoir. Le premier titulaire de cette charge date de la fin du XVe siècle. Le buffet possède 24 pieds et a subi de nombreuses modifications en fonction des époques. La tuyauterie a été faite par Aristide Cavaillé-Coll et elle date de 1854-1857. Elle a été relevé et perfectionné par Maurice Puget en 1929-1930 et restauré en 19891993 par la maison Jean Renaud de Nantes. De nos jours l'orgue de la cathédrale de Perpignan est classé Monuments Historiques. Il contient 58 jeux répartis sur quatre claviers et pédaliers pour un total de 5057 tuyaux. L'orgue de chœur, lui, est plus modeste. Il fut construit par Aristide Cavaillé-Coll en 1879 et il est placé en fond du maître-autel. Il possède 14 jeux sur deux claviers. Le carillon St Jean-Baptiste possède un carillon. Il se trouve à l'intérieur de la tour octogonale depuis 1885. Il a servi lors de l'exposition universelle de Paris de 1878. Le carillon fut construit par la Fonderie Amédée Bollée & fils, au Mans. Il est composé de 46 cloches dont quatre peuvent sonner à la volée. La pureté du son est sa caractéristique principale. Classé "Monument Historique" en 1995, sa restauration la même année a permis de lui fournir à nouveau le clavier traditionnel "coups de poings" et les abats-sons orientables que l'on voit toujours sur la tour octogonale. Les reliques Parfois placées dans la première chapelle à gauche, celle où se trouvent les fonds baptismaux, les deux reliques de St JeanBaptiste sont stockées habituellement dans le transept gauche de la cathédrale, celle qui était autrefois la nef de l'ancienne église de Perpignan, St Jean le Vieux. Au milieu du transept se trouve le gisant de Sanch de Majorque, tandis qu'au fond une sorte d'armoire contient toutes les reliques. La première est un buste reliquaire en bois polychrome, argent et strass dont la couronne a été réalisée par Pierre Hugot durant le XVIIe siècle. Le plateau, lui, date du XIXe, il a été fait par Victor Costa Massota. (photo 27) La deuxième relique est un bras de St Jean en bronze doré et émaux. Il a été réalisé par la maison Armant-Cailla, à Lyon, et date de la fin du XIX e siècle. (photo 29) Mis à part ces deux principales reliques, St Jean-Baptiste de Perpignan possède également des poussières d'ossements et d'ossements de Sainte Innocence (photo 30) Campo-Santo Histoire du cloître-cimetière Le Campo-Santo fait partie de l'ensemble collégial de Perpignan comprenant le cloîtrecimetière Campo Santo, l'église St Jean le Vieux, la Cathédrale St Jean-Baptiste, la chapelle Funéraria, la chapelle du Dévot-Christ et l'hôpital St Jean. Etymologie Campo Santo signifie "le champ Saint", ce qui désigne assez bien un cimetière, bien que se soit imagé. Cette appellation est récente, elle fut employée pour la première fois au début du siècle. Localisation Le cloître cimetière est avant tout un cimetière construit pour les paroissiens de St Jean, mais un cimetière qui ressemble à un cloître. Il a été en service jusqu'à la révolution française. Ce cloître fait parti d'un ensemble d'édifices religieux composé de la chapelle St Jean le vieux (du XIe au XIIIe siècle), de l'actuelle cathédrale (de 1324 à la fin du XVe siècle) et de la chapelle St Jean l'Evangéliste (de 1383 à 1389) « L'angle Nord-Est, avec la Funéraria Structure Le Campo-Santo a la forme d'un cloître carré dont trois sont archés. Chaque côté fait 54 mètres de long, deux arches étant séparées par des colonnes de marbre de la carrière de Baixas. Ce sont sous ces arcades que se trouvent les tombes des défunts. Initialement les côtés étaient recouverts d'un appentis de bois soutenus par des colonnes aux chapiteaux sculptés. Les arcs sont encore de nos jours gravés pour la plupart d'un blasons aux armes de la famille à qui il appartenait. Bien sûr seuls les membres de la noblesse ou de la haute bourgeoisie avait un tel tombeau. En 1321, soit très rapidement après sa construction on pensa aux moins fortunés qui purent se faire enterrer dans un ossuaire situé au centre du cloître. Histoire L'édifice fut été construit au début du XIVe siècle. A cette époque le Roussillon est sous le pouvoir du roi de Majorque et Perpignan en est sa capitale continentale. La ville va rapidement devenir prospère et Sanch 1er, roi de Majorque, lança alors la construction d'une cathédrale devant remplacer l'ancienne église paroissiale St Jean. En parallèle l'abbé Guillaume Jorda prit l'initiative de construire juste à côté un cloître-cimetière dit "Campo-Santo". La plus ancienne pierre tumulaire de ce cimetière date de 1302, soit plus de 20 ans avant le début des travaux de la cathédrale. Elle porte le nom de Jorda. Durant les années suivantes des paroissiens de St Jean léguèrent régulièrement des sommes pour la construction du cloître. (le 1er octobre 1317, 10 sols de l'épouse du tisserand Pierre Correger, le 23 mai 1321, un leg de Jacma, veuve de Bérenger Benaya). Et c'est justement en 1321 que sera construit l'ossuaire central destiné à accueillir la dépouille des personnes de faible condition. Durant tout le Moyen-age, puis jusqu'à la révolution, le cimetière remplira son office sans qu'aucun évènement majeur ne lui soit rattaché. Malheureusement pour lui, une partie du site sera modifiée en 1825. Il faut dire qu'à cette date l'édifice est en ruine. C'est l'évêque de Perpignan qui fit construire les bâtiments du nouveau séminaire diocésain, ce qui imposa la suppression de l'aile Ouest du cloître. Une partie de la Travée Est » En 1905 fut voté la loi de séparation des biens de l'Eglise et de l'Etat. Cette loi eu pour conséquence l'attribution du séminaire au département des Pyrénées-Orientales Puis de 1907 à 1982 la Gendarmerie Nationale et le service des Archives Départementales se sont installés dans ces locaux. A partir de 1982 les archives eurent leur nouveau bâtiment à Perpignan Sud et la Gendarmerie sa nouvelle caserne. Le site fut dégagé et des fouilles mirent à jour l'ossuaire. Depuis 1910 il est classé Monuments historiques. Funeraria La chapelle funéraire du Campo-Santo La Funéraria fait partie de l'ensemble collégial de Perpignan comprenant le cloîtrecimetière Campo Santo, l'église St Jean le Vieux, la Cathédrale St Jean-Baptiste, la chapelle Funéraria, la chapelle du Dévot-Christ et l'hôpital St Jean. Histoire de la chapelle La chapelle St Jean l'Evangéliste, dite Funéraria, est une chapelle de l'ensemble St Jean de Perpignan. Comme son nom l'indique, il s'agit d'une chapelle funéraire à mettre en relation avec le cimetière du Campo-Santo. Construite à proximité de la cathédrale à la fin du XIVe siècle, c'est à dire vers la fin des travaux de la cathédrale, elle fut financée initialement sur fonds privés, puis à partir de 1383 essentiellement par un membre de la bourgeoisie de Perpignan. Au XVe siècle elle devient une salle de cours, puis en 1601 elle est à nouveau transformée en salle capitulaire du chapitre d'Elne. Désaffectée à la révolution française suite à la fermeture des édifices non paroissiaux, la chapelle est récupérée par la commune de Perpignan qui y installe les Archives départementales. En 1985 les Archives reçoivent un nouveau bâtiment à Perpignan Sud, et St Jean l'Evangéliste redevient un lieu de culte. Architecture Il s'agit d'une chapelle classique à nef unique. Deux travées voûtées sous croisées d'ogives se distinguent. Son choeur en plan carré au sol devient polygonal sur la partie haute par le biais de deux trompes d'angle caractéristiques de l'architecture majorquine. On retrouve une telle architecture dans la chapelle du palais des rois de Majorque ainsi que dans la forme du choeur de la cathédrale de Majorque, aux Baléares. A l'époque moderne la chapelle fut restaurée et la municipalité y installa en 1999 neuf vitraux de l'artiste américaine Shirley Jaffe et du maître verrier Jean Mauret. Hôpital St Jean Ancien hôpital de Perpignan fondé au XIIe siècle L'hôpital St Jean fait partie de l'ensemble collégial de Perpignan comprenant le cloîtrecimetière Campo Santo, l'église St Jean le Vieux, la Cathédrale St Jean-Baptiste, la chapelle Funéraria, la chapelle du Dévot-Christ et l'hôpital St Jean. Nous sommes au XIIe siècle. A cette époque, le comte du Roussillon est ArnaudGausfred. La paix s'installe peu à peu et les habitants commencent à vivre une un peu mieux. On songe de plus en plus à son prochain et les pauvres sont pris en charge par des personnes de bonne charité. Dans cette idée des hôpitaux sont créés dans les grandes villes. Ille sur Têt voit le sien apparaître, et le 4 avril 1116 le comte du Roussillon fonde celui de Perpignan. Situé à proximité immédiate du château comtal, sur l'emplacement des maisons de l'actuelle rue Bartissol et du cours Maintenon, il reçut tout naturellement le nom d'hôpital St Jean. Il remplit parfaitement son office sans histoire jusqu'en 1809 où il devint "hospice de la miséricorde". Le véritable hôpital, du moins tel qu'on le connaît de nos jours, passe à coté de l'ancien hôpital militaire, du côté du couvent des franciscains. En 1908 le cours Maintenon prend possession de l'auspice qui ferme définitivement ses portes. La "font de l'hospital" (fontaine de l'hôpital) garde le souvenir de cet édifice : C'est la fontaine devant la cathédrale. LE COUVENT DES DOMINICAINS XIIIe/XIVesiècle Edificeclassé Propriété de la Ville de Perpignan. ArchitectureARCHITECTURE L'ensemble conventuel se compose d'une grande église, d'un cloître, d'une somptueuse salle capitulaire et d'un cloître funéraire, ainsi que de différents bâtiments (réfectoire, cuisine, dortoir…) destinés à la vie quotidienne. L'église à nef unique est flanquée de chapelles privées logées entre ses contreforts. La nef est couverte de charpente sur arcs diaphragmes maçonnés. Le transept saillant voûté sur croisée d'ogives (26 mètres de hauteur) est actuellement privé de son croisillon nord. Des sculptures très fines ornent les parties hautes de l'église. L'entrée actuelle, située au nord, communique avec la galerie orientale du cloître, seule accessible au public aujourd'hui. La construction du cloître remonte au début du XIVe siècle. Ses 4 galeries ont été presque entièrement reconstruites au XVIe et XIXe siècles. Au XVIIe siècle, les claires-voies sont voûtées en vue de la construction d'un cloître supérieur. L'édifice actuel est le résultat de ces nombreux remaniements. La grande salle capitulaire du couvent s'ouvre sur la galerie orientale du cloître. Elle possédait un riche portail sculpté flanqué de deux fenêtres basses en marbre blanc de Céret. Enfin, le cloître funéraire du XIVe siècle, se trouvait sur le flanc sud de l'église, près de l'entrée primitive du couvent (place de la Révolution Française). Il fût détruit lors de la construction de la chapelle du Tiers-Ordre de Saint-Dominique en 1774. La fondation du couvent royal des Dominicains de Perpignan remonte à 1245. En 1243, Jacques le Conquérant, roi d'Aragon et comte de Barcelone, offre à Pons de Lesparre, prieur de l'ordre de saint Dominique(1) , l'ancienne maladrerie des lépreux pour y établir une maison religieuse. Vers 1277, la construction du couvent est bien avancée avec une église, un cloître et une grande salle capitulaire parfois utilisée pour la signature d'actes royaux d'importance (signature du traité par lequel Jacques II de Majorque reconnaît à Pierre III d'Aragon, la suzeraineté de son royaume sur celui de Majorque). Aux alentours de 1300-1330, des travaux et aménagements agrandissent l'ensemble conventuel. A cette occasion, l'église reconstruite plus large et plus haute, s'enrichit d'un décor sculpté de qualité. En 1558, un incendie détruit de nombreux bâtiments dans le couvent, faisant malheureusement disparaître les archives de la communauté. A partir du XVe siècle, l'établissement des frères prêcheurs de Perpignan s'engage dans une longue période de décadence qui s'amplifie en 1659 après la signature du traité des Pyrénées. Au cours du XVIIIe siècle, les frères peu nombreux louent à l'armée une partie du cloître et deux grands appartements pour y entreposer des denrées alimentaires. En avril 1791, la loi de sécularisation des religieux provoque le départ définitif de la communauté. Actuellement, l'ancien couvent est toujours en partie occupé par l'armée (caserne Galieni). L'église, encore appelée localement " chapelle Saint-Dominique ", sert d'espace d'expositions et accueille différentes manifestations culturelles pendant l'année. (1)L'ordre de saint Dominique est fondé en 1215. Les dominicains, également appelés " frères prêcheurs ", ont pour fonction première la prédication alors considérée comme la seule arme efficace pour lutter contre l'hérésie. Cet ordre mendiant a joué un rôle important dans l'histoire de l'inquisition en Roussillon dès le milieu du 13e siècle. EGLISE DU ST SACREMENT XVIIIesiècle Edificeclassé Propriété de la Ville de Perpignan Au sud de l'église des Dominicains, sur la place de la Révolution Française autrefois plaça dels predicators, se trouve l'ancienne entrée du couvent. Entre ce portail et celui de l'église se trouvait un petit cloître mentionné en 1311, dont il ne reste que quelques vestiges (un pilier, deux arcades et une pierre tombale). Sur son emplacement, le tiers ordre de saint Dominique fait élever, à la fin du XVIIIe siècle, une chapelle. En 1846, cette dernière sert de tribunal lors du jugement des Trabucayres, bande de brigands catalans qui avait semé la terreur dans le département. Jusqu'à peu, la chapelle servait de lieu de culte à la fois pour les militaires de la caserne Mangin et les chrétiens orthodoxes. DESCRIPTIF Cette église, de petite dimension, est dotée d'une nef unique et de chapelles latérales surmontées de tribunes aux balcons de fer forgé agrémentés de trophées typiques de la fin du XVIIIe siècle. L'ensemble de la décoration intérieure est directement inspiré de l'art classique avec des pilastres cannelés, des chapiteaux de style ionique et des arcs et corniches moulurés, le tout en stuc blanc. Seule l'abside de la chapelle a été peinte et présente "La lutte des Dominicains contre l'hérésie", œuvre picturale saisissante signée Jacques Gamelin(1). Elle est mise en valeur par un décor d'architecture et de sculptures en grisaille réalisés en trompe-l'œil. Des figures allégoriques et des scènes exaltant la liberté et la justice encadrent la déesse Raison placée sous un dais. Le drapé est retenu par des angelots tenant les emblèmes de la franc-maçonnerie. Il semblerait que les peintures furent achevées ou transformées pendant la Révolution. En effet les églises servaient alors de temples dédiés à la raison ou de lieux d'assemblées maçonniques. JACQUES GAMELIN (1738†1803) Né à Carcassonne (Aude) le 3 octobre 1738, Jacques Gamelin est considéré comme un des meilleurs artistes du Midi. Protégé par le Marquis de Puymaurin, il étudie à Toulouse avec Rival, vient à Paris où il remporte le grand prix de peinture avant de se rendre à Rome pour parfaire son éducation artistique avec David et Vien. Gamelin se marie à Rome, est nommé peintre du pape Clément XIV et professeur de l'Académie de Saint-Luc. En 1774, on l'appelle à Toulouse pour être professeur à l'Académie. Deux ans plus tard, la direction de l'école de Montpellier lui est confiée. A la Révolution, Gamelin devient peintre militaire. Il est attaché au général Dugommier à l'armée des Pyrénées-Orientales, avec le grade et la solde d'un capitaine du Génie. Il peint alors : "Le camps de l'Union" et "La Bataille de Peyrestortes" qui présentent un grand intérêt pour l'histoire locale. De 1784 à 1785, Gamelin exécute à Perpignan des peintures dans la cathédrale et dans la chapelle de la Conception. Lorsqu'il meurt à Carcassonne (Aude) le 12 octobre 1803, il est professeur à l'Ecole Centrale de l'Aude COUVENT DES MINIMES XVIesiècle EdificeinscritPropriété de la Ville de Perpignan L'ensemble conventuel se compose d'une église orientée au nord, d'un vaste cloître avec un étage situé à l'est de l'église et de bâtiments conventuels régulièrement disposés autour de ce dernier (réfectoire, dortoirs, cuisines…). Actuellement, l'église à nef unique charpentée sur arcs diaphragmes possède un 1er étage qui empêche la lecture de ses proportions : 16 mètres de haut, 11 mètres de large et 25 mètres de long. Le chœur à 7 pans, voûté d'ogives fines et chanfreinées est plus étroit que la nef et ses chapelles privées. L'entrée principale de l'église est située au sud de l'édifice, un autre portail ouvre sur le cloître et un troisième, situé à l'ouest, ouvrait sur l'actuelle rue de l'Académie. Le cloître constitué de 4 galeries voûtées surmontées d'un étage est construit sur une citerne correspondant peut-être à un ancien " mikvéh " (bain rituel juif). L'escalier du début du XVIIe siècle qui desservait les dortoirs à l'étage s'ouvre dans l'angle nord-est des bâtiments conventuels. Il présente un beau décor végétal et une clé pendante, rares exemples de décor sculpté du couvent Le couvent des Minimes(1) s'installe à Perpignan vers 1573 sur le flanc de la colline du " Puig Sant Jaume " grâce aux donations royales et privées. Le couvent, dédié à Sainte-Marie de la Victoire, s'implante dans l'ancien quartier juif de la ville, en catalan le " Call ", localisé tout près des remparts. Les travaux de construction s'enchaînent : l'église est achevée vers 1585, les bâtiment conventuels dès 1620, et le cloître aux alentours de 1655. Cet édifice construit presque exclusivement en briques est pratiquement intact malgré les différentes affectations des lieux depuis le départ des religieux en 1791. Actuellement, le couvent des Minimes accueille de nombreuses expositions tout au long de l'année (espaces Dali ou Pierre Boulat), ainsi que le prestigieux festival de photojournalisme " Visa pour l'Image " au mois de septembre. (1)L'ordre des Minimes est fondé par San Francesco di Paola. Issu de l'ordre des franciscains, les minimes également appelés en Espagne " les frères de la victoire " prônaient l'humilité, la pauvreté et le carême perpétuel, thèmes récurrents chez les ordres mendiants réformés. En Janvier 2004 la Ville de Perpignan inaugure le "Jardin Menahem ben Solomon Ha-Méiri" avec la pose d'une plaque commémorative, à l'ancien couvent des minimes, où se trouvait de Call, le quartier juif au Moyen-Age. Ce jardin ce veut le symbole du dialogue entre trois religions du Livre : Judaïsme, Christianisme et Islam. LES GRANDS CARMES XIVesiècle Edifice classé : portail extérieur, façade Nord, église Propriété de la Ville de Perpignan. Les Carmes s'établissent en 1270 sur le vieux chemin de Canet, hors les murs de Perpignan tout comme les autres ordres mendiants. Leur couvent, Sainte-Marie du Mont Carmel, d'abord très modeste, est alors au plus près des populations des nouveaux quartiers de la ville. Les puissants du Roussillon font bénéficier la communauté de leurs largesses. Jacques Ier de Majorque concède, à perpétuité, l'eau d'une source jaillissant du fossé du château royal de Perpignan, qui devient la fontaine des Carmes. La grande église est construite en 1325 et un premier cloître est érigé au sud de cette dernière entre 1333 et 1342. Dès 1710-1715, l'armée occupe une grande partie de l'établissement conventuel. Après 1776, les moines acceptent la démolition de certains bâtiments comme le cloître, la cuisine, les réfectoires, les divers appartements pour la construction de l'Arsenal royal. Après la Révolution, l'armée occupe la totalité des locaux et ce jusqu'en 1999. Au XIXe siècle, le cloître est démantelé, racheté puis reconstruit au château de Villemartin dans l'Aude. Il ne reste que l'église aujourd'hui en ruine, les enfeus de l'ancien cloître, la fontaine souterraine et le portail de forme ogivale. On note qu'un des moines du couvent, le fameux Gui de Terrena ou Gui de Perpignan, fut général de l'Ordre des Carmes puis évêque de Palma de Majorque et enfin évêque du diocèse d'Elne Perpignan. Les reliques de saint Honorat, jusqu'alors dans le couvent, furent transférées à l'église Saint-Jacques en 1791. DESCRIPTIF La très grande nef unique de l'église conventuelle fut achevée en 1325 et couverte en charpente en 1343. Cet édifice est aujourd'hui en ruine : seules trois travées sur huit sont couvertes car un incendie en 1944 a détruit la toiture ainsi que la tribune en bois sculpté et peint. Puis en 1961, s'est produit l'effondrement du couronnement du chœur voûté. On peut encore voir les sculptures des chapiteaux et des clefs de voûtes représentant des motifs de feuillages, d'animaux fantastiques, de saints et de blasons. Un portail gothique en marbre polychrome rose et blanc sculpté de monstres fantastiques est orienté au nord de l'église face au parvis. Un cloître polychrome en marbre gris et blanc existait sur le flanc méridional de l'église : il fut construit de 1333 à 1342 et ses décors furent sculptés par Arnaud de Peyrestortes de l'ordre du Carmel. Ce cloître couvert en charpente abritait notamment des enfeus peints dont certains subsistent encore. Le cloître fut déposé et entièrement reconstruit en 1830 au château de Villemartin dans l'Aude. EGLISE ND LA REAL XIVesiècle Edificeclassé XIV-XVIIe-XVIIIe,XIXesiècle entotalité Propriété de la Ville de Perpignan Cette église, paroisse du Castelle real ou château royal, date des premières années du XIVe siècle. Elle est construite à l'initiative des consuls de la ville sur les anciens cloître, cimetière et église des Frères de la Pénitence de Jésus-Christ. En 1338, le pape Benoît XII y institue une collégiale composée de douze chanoines séculiers, douze prébendés, vingt prêtres et huit clercs. En 1408, au temps du "grand schisme d'Occident", l'église accueille le concile présidé par le dernier pape d'Avignon, Benoît XIII. En 1540, sur ordre du gouverneur, le clocher-tour est rasé. En effet, ce dernier est le symbole, avec le clocher de l'église Saint-Jacques, de la rébellion populaire envers les troupes de Don Francisco de Piamont, Capitaine général de la Citadelle. Il faut attendre 1547 pour que la reconstruction du clocher de l'église soit autorisée. La Révolution est une période néfaste pour la paroisse de la Réal qui est la première à être supprimée sur pétition de la municipalité révolutionnaire. L'église sert alors d'atelier d'artillerie. L'organisation religieuse du Département n'est rétablie qu'à partir de 1804 par l'évêque de Carcassonne, Monseigneur de Laporte. L'église de La Réal redevient alors siège paroissial. DESCRIPTIF L'église semble avoir conservé l'essentiel de son architecture originelle de la première moitié du XIVe siècle. Sa nef unique, primitivement couverte d'une charpente apparente a été masquée au milieu du XIXe siècle, par de fausses voûtes plâtrées. Cette nef est rythmée par huit travées séparées par sept arcs diaphragmes en tiers-point. Chaque travée accueille deux chapelles latérales voûtées de croisées d'ogives. L'abside polygonale à sept pans et six contreforts, plus basse et plus étroite que la nef, est voûtée d'ogives. Ouvrant sur l'ouest, un portail daté de 1623 remplace celui en marbre blanc de Céret, du XIVe siècle, visible à l'entrée méridionale de l'église Saint-Jacques. La cuve des Fonts Baptismaux, de la première moitié du XIVe siècle, en marbre blanc, est sculptée en haut-relief des figures du Christ, de saint Jean-Baptiste et des Apôtres, représentés sous des arcades trilobées. A noter également, une remarquable "Mise au tombeau" en bois sculpté polychrome datant du XVe siècle et dont les statues du Christ gisant, de la Vierge, de Marie Salomé, Madeleine, saint Jean, Nicodème et Joseph d'Arimathie sont grandeur nature et de nette influence franco-bourguignonne. Le retable de saint Joseph est une œuvre néo-classique du sculpteur Pierre Navarre, signée et datée de 1730. D'autres retables néo-classique sont représentatifs de la première moitié du XIXe siècle, parmi lesquels celui du maître-autel consacré à Notre-Dame des Anges, dû au sculpteur François Boher (†1825), où furent remployées des colonnes de marbre de Caunes, provenant du monastèredelaGrasse. Un bas-relief du XVe siècle, don d'un paroissien en 1927, pourrait provenir de l'ancien retable en pierre sculptée du maître-autel. A moins qu'il ne s'agisse du retable primitif dédié à la Vierge, situé dans la tribune (chœur occidental surélevé). Ce bas-relief représente la Vierge Marie entourée d'un concert angélique. SALLE DU CONCILE A l'est du transept nord et juxtaposée au contreforts du chevet, cette salle, axée est-ouest, est constituée de deux travées couvertes sur croisées d'ogives. La modénature des nervures de la voûte (de section polygonale) et les deux clefs de voûte sculptées aux armes de la dynastie de Majorque permettent de dater la pièce de la première moitié du XIVe siècle. C'est probablement le vestiarium où la communauté avait coutume de se réunir, selon un texte de 1432. Le Royaume de Majorque Origine de la création du royaume de Majorque Arrêté dans son expansion par l'épisode cathare, l'Aragon de Jacques le Conquérant, au sein de laquelle se trouve la Catalogne, s'est tournée vers le Sud et la Méditerranée. Les conquêtes maritimes laissent entrevoir un grand espoir de croissance vers des pays jusqu'alors inaccessibles, mais la création du royaume de Majorque va un temps focaliser l'attention de son successeur. Origine Nous sommes en 1276. Cette année là est l'année de la mort de Jacques 1 er le Conquérant. Ce roi avait l'ambitieuse volonté que ses cinq enfants soient tous rois ou reines. Or si ses 3 filles avaient épousé des rois, à priori seul son fils aîné était destiné à devenir roi en prenant sa succession. Pourtant quelques 14 ans plus tôt, il s'en était arrangé. C'est en effet en 1262 qu'il rédigea son testament dans lequel il réglait ce problème.Jacques 1er avait prit l'initiative de scinder son royaume en deux. A l'aîné Pierre, sa succession sous le nom de Pierre III d'Aragon et de Valence, à son cadet les comtés Nord-Catalans, plus les îles Baléares et la ville de Montpellier héritée de sa mère, le tout formant le royaume de Majorque. Lui devient alors Jacques II de Majorque.Cet éphémère royaume avait pour capitale Majorque, sur les îles Baléares. Mais si elle était très bien placée pour poursuivre la réussite maritime de son père, elle avait besoin d'une capitale continentale, plus centrale, siège de pouvoir politique. Perpignan fut naturellement choisi. L'expansion de Perpignan et sa région Perpignan, qui connu son apogée durant cette période, s'est transformé en pôle économique et politique de premier ordre. Pour asseoir sa nouvelle autorité, il avait ordonné la construction d’une résidence principale qui sera nommé par la suite Palais des rois de Majorque dès 1274, et d'une résidence secondaire en bord de mer, Collioure. La capitale devient un centre économique : les drapiers (parayre) se multiplient, les marchands traitent avec l'Europe du Nord pour la vente et l'Europe du Sud pour l'achat de matières premières. Les bergers, fournisseurs de laine, sont de plus en plus nombreux. De même de nombreux métiers sont créés, ou se développent : horticulteurs pour obtenir des plantes colorant les tissus, cardeurs, etc. Par ailleurs, il intensifie le réseau des Tours à signaux, en créant de nouvelles et redéfinissant le rôle des anciennes. Ces tours étaient destinées à prévenir les châtelains et en premier lieu le roi de l'imminence d'une invasion. Lorsque Jacques 1er de Majorque les prit en main, les tours changèrent pour la troisième et dernière fois de rôle : Le but était de pouvoir amener une information des montagnes vers la mer (Collioure ou Perpignan). A la création des tours, il s'agissait de l'inverse, il fallait prévenir les habitants ayant fuit la plaine si ils pouvaient redescendre ou pas des montagnes. Entre temps la féodalité carolingienne avait transformé ses tours en surveillance locale, chacune ne devant envoyer des signaux qu'au château dont elle dépendait. Perpignan se développant, on devine assez facilement que la population était plutôt favorable au royaume de Majorque. Effectivement le bon roi Jacques II de Majorque fut apprécié Histoire politique du royaume (1276-1344) L'histoire du royaume de Majorque est courte, mais intense. Obligé de faire des choix face à ses puissants voisins, il subit l'inévitable dérive qui le mena à son extinction. Jacques II de Majorque (1276-1311) Les rapport entre Pierre III d'Aragon, l'aîné, et Jacques 1er de Majorque, le cadet, tous deux fils de Jacques 1er le Conquérant, furent toujours tendus. Le roi d'Aragon voyait les terres de son frère comme une verrue dans les siennes, alors que le roi de Majorque y voyait une entité cohérente.Mais les deux royaumes manquaient d'équilibre, Majorque était beaucoup plus petit que son voisin. Jacques II de Majorque se voit donc contraint en 1278 de prêter serment au roi d'Aragon Pierre III, le plaçant dans une situation de vassal vis à vis de son frère. Un exemple de cette vassalité réside dans le fait que le roi d'Aragon imposa le mariage du fils cadet de Jacques 1er, Frédéric III de Sicile, avec la fille de Charles d'Anjou, ceci dans le but de faire arrêter les conflits entre les maisons d'Aragon et d'Anjou.Le 10 novembre 1285 Pierre III d'Aragon décède. Son fils Alphonse III d'Aragon monte sur le trône et poursuit la politique de son père qui visait à récupérer par la force le royaume de Majorque. Il faut dire que cette année là, suite aux Vêpres siciliennes, le pape ordonna une croisade contre l'Aragon, croisade organisée par le roi de France. Pris entre deux feux, Jacques II de Majorque choisi le parti de la coalition et autorisa les troupes françaises à passer sur son territoire. Mais la vindicte des habitants fut plus grande et l'armée s'embourba un temps avant de pouvoir franchir les Pyrénées, avec déjà pas mal de perte. Ainsi lorsque les troupes françaises, défaites (le roi de France est mort à Perpignan à son retour), quittèrent le Roussillon, Alphonse III ne se priva pas de l'envahir. La légendaire fuite de Jacques II de Majorque par les égouts du palais des rois de Majorque date de cette époque.En même temps Alphonse III organise une expédition contre l'île de Majorque qui se soldera par un succès. Perpignan prise, il repart à Barcelone, laissant Jacques II de Majorque revenir dans sa capitale. Ce dernier parviendra à libérer le Roussillon, mais la Cerdagne resta aragonaise, ainsi que les îles Baléares.A la mort de son père en 1291 c'est Jacques II qui prit la couronne d'Aragon. Il fut le premier à ne pas suivre l'effort de guerre contre voisin, effort pourtant initié par son père et grand-père. Jacques II d'Aragon conserva toutefois l'île de Majorque, obligeant son rival à vivre dans son palais de perpignan.En 1301 le roi de Majorque autorisera la construction de la quatrième église de Perpignan, La Réal. Elle prit ce nom car elle était face à son palais.Un épisode militaire failli avoir lieu en Capcir quelques années plus tard, en 1304. Il faut savoir que le comte de Foix devait rendre hommage au roi d'Aragon pour le Donnezan, une terre située entre Narbonne et Carcassonne, et ça depuis l'épopée cathare. Or devant les difficultés du roi de Majorque, il tente de récupérer sa vassalité et monte une petite armée qui prends position sur le Capcir, exactement à Formiguère, Puyvalador, Creu (hameau au pied du col du même nom) et en Cerdagne à Evol, Estavar et Carol. Tous ces villages étaient des biens de Guillem de So, vicomte d'Evol, son vassal. La guerre fut évitée grâce à l'arbitrage énoncée en 1304 par d'une part le vicomte de Narbonne (représentant de Gaston de Foix) et d'autre part Pierre de Fenouillet (représentant du roi). Cet accord stipulait que le Donnezan restait sous la tutelle du comte de Foix et que celui-ci s'engageait à rester fidèle à ses engagements envers le roi. Il fixe également un frontière définitive entre Donnezan et Capcir : (d'Est en Ouest) d'Anglars à Canolera, le col de Marrana, du serrat jusqu'à l'Aude, Belfumats, le col d'Ares puis le long de la ligne de partage des eaux. C'est en 1311 que Jacques II décède, exactement le 29 mai. Il laissera le souvenir d'un roi qui tenta toute sa vie de se défendre contre plus fort que lui. Le règne de Sanch 1er de Majorque (1311-1324) Successeur sur le trône de Majorque, Sanch 1er son fils reçu une proposition de paix de Jacques II d'Aragon. Blasé de part et d'autre de cette guerre fratricide, ils signèrent un traité permettant à Sanche de récupérer les îles Baléares. Point culminant de la paix retrouvée, la conquête de la Sardaigne en 1323 fut effectuée en partie avec des troupes du roi de Majorque. Il faut dire que le roi de Sardaigne Mariano III était mort sans enfant légitime. Son fils naturel Hugues n'était pas reconnu par la population, aussi les habitants appelèrent-ils à l'aide le roi d'Aragon, ce qui explique la prise de l'île par les armes. Sanch 1er lancera des grandes constructions : la cathédrale de Perpignan, le Campo Santo et divers autres bâtiments importants de la ville. Atteint d'asthme, il se reposait régulièrement dans son château de Formiguères en été pour échapper aux fortes chaleurs. Il y décèdera le 4 septembre 1324. Son corps fut enterré à St Jean le vieux en attendant la fin de la construction de la cathédrale, mais au moment du transfert il ne fut jamais retrouvé. Le règne de Jacques III de Majorque (1324-1344) Sanch n'ayant pas de fils légitime, il confia le pouvoir au fils de son frère Ferran, Jacques. Ferran fut son tuteur (décidé par un codicille pris à Formiguère) car il n'avait que 9 ans au moment de la mort de Sanch.Jacques III devient donc roi de Majorque. Il se marie avec la fille du roi d'Aragon afin de participer à l'effort de paix entre les deux royaumes. Il poursuivit sa politique d'expansion de la ville de Perpignan. C'est essentiellement durant ces années que la capitale du royaume prit une considérable expansion. Les artisans se sont multipliés, augmentant l'économie de la ville. Le commerce le plus florissant était les drapiers, qui devinrent la spécialité de Perpignan.Face à lui, Jacques II d'Aragon décède. Son successeur, Alphonse IV d'Aragon prends le pouvoir, mais poursuit lui aussi la politique de paix de son prédécesseur.Mais à sa mort en 1336, son fils Pierre IV repris la guerre. Surnommé tour à tour "le cérémonieux" ou "le cruel", il organise une expédition de conquête de son voisin motivée essentiellement par le fait que Jacques III de Majorque s'était allié avec son ancien ennemi le roi de France, ce dernier toujours soucieux de se venger de l'affront fait d'une part au cours de la croisade de 1285 et d'autre part de l'attitude du roi de Sicile, fils de Jacques II de Majorque, envers Charles de Valois. Ainsi donc les troupes françaises entrèrent en Roussillon, en Cerdagne et dans la ville de Montpellier tandis que Pierre IV d'Aragon se chargea des îles Baléares, plus à l'aise sur l'eau que son voisin.En 1344 le royaume de Majorque est définitivement conquis. Le 16 juillet de cette année, Jacques III de Majorque, qui s'était un temps enfui chez son vassal le comte de Foix, se voit destitué de toutes ses terres, mais ce n'est pas pour autant que la guerre fut finie... Le Traité des Pyrénées Le Roussillon devient français Le 14 mai 1643 Louis XIII décède, et son successeur Louis XIV n'a que 5 ans. Une période de régence s'installe, suivi d'émeutes (la Fronde) Face à cette crise française interne Philippe IV en profite pour reconquérir les Albères, puis il s'étend. Peu à peu, Barcelone est visée. La capitale tombe en 1651, abandonnée par les français. Les escarmouches se poursuivent : Les français prennent la Seu d'Urgell, puis Puigcerda, alors que les espagnols gagnent le Conflent. Mais déjà les négociations ont commencé, les combats se calment un peu. Le 9 mai 1659 un cessez-le-feu bilatéral est décrété, puis le 7 novembre 1659 eu lieu le traité des Pyrénées qui fixa la frontière entre les deux pays, mais de façon imprécise. D'ailleurs il restait à régler le problème de la Cerdagne, à cheval sur les deux pays.Les catalans furent mis à l'écart de la négociation. Ils n'eurent connaissance du traité des Pyrénées que trois mois plus tard, en février 1660. Le 23 mars 1660 à Cérêt s'est tenue au couvent des capucins une conférence qui confirma le traité des Pyrénées et fixa la frontière de façon plus précise. La France eu le Roussillon, le Vallespir, le Conflent, le Capcir et la vallée du Carol, plus tous les villages qui jouxtaient le Conflent et le Capcir, soit 33 villages.Mais il fallut attendre le 12 novembre 1660, à Llivia, pour que l'on fixe les noms des 33 villages. Considéré comme une ville, Llivia en fut exclue et c'est la raison pour laquelle elle est toujours espagnole de nos jours, enclavée dans la France. Cette enclave était desservie par deux routes, une au Nord vers la France et une autre au Sud vers l'Espagne. Cette dernière était considérée comme espagnole, mais les conflits inévitables qui y avaient lieu étaient jugés par un tribunal spécialement conçu pour traiter de pareils cas Démolition des remparts 1857-1930 : La ville perd ses remparts Les 3 enceintes médiévales Comme la plupart des grandes villes françaises, Perpignan disposait toujours au XIX e siècle de ses enceintes fortifiées datant du Moyen-âge. La première, protégeait le coeur initial de la ville, le quartier St Jean et le château comtal. La deuxième, plus large, fut construite au XIIe siècle sous Jacques 1er le Conquérant afin de mieux protéger la ville en expansion. Partant de derrière St Jean le vieux, le rempart était percé d'une première porte, le Portal de l'Axugador. Puis il remontait la rue du bastion St Dominique (Songez que ni la cathédrale ni le Campo Santo n'existaient, puis rue de la Manche et rue Foy pour arriver au portal d'Elne, au niveau de la place Rigaud. De là il repartait vers notre centre ville actuel en longeant la rue de la Fusterie, traversant la place des poilus où se trouvait le portal de Matatoro (il y avait déjà un marché à ce portail), puis poursuivant sa route le long de la rue de la poissonnerie. Au bout de cette rue le rempart arrivait au portal de Mailloles (Pont d'En Vestit). Enfin il bifurquait pour suivre la rive droite de la basse jusqu'au Portal del Toro (place Arago, nommé toro car il y avait la fontaine del Toro à proximité), et suivait la basse tout droit jusqu'au Castillet (qui n'existait pas encore), où se trouvait la dernière porte, dite "portal del Vernet" ou de "Notre Dame" (en raison de l'église Notre Dame qui se trouvait à l'extérieur de la ville). Du futur Castillet le rempart partait en ligne droite jusqu'au point de départ, longeant la rue du Castillet. « Vestiges de la 3e enceinte de Perpignan Enfin un troisième rempart fut construit à partir de 1227 pour englober le palais des rois de Majorque et la partie Ouest de la ville (de nos jours la rue "Rempart Villeneuve" est un témoin de cette construction) Cette troisième enceinte fit office de protection tout au long du Moyen-âge. Ainsi les français ne purent entrer en ville au XV e siècle qu'après un long siège. De même la ville était prête à tenir le même siège face aux espagnols en 1793. Histoire de la destruction des remparts de Perpignan Mais à partir du XIXe siècle les progrès de l'artillerie rendirent les murailles en pierre moins utiles. De plus l'ennemi français se trouvait plutôt au Nord du territoire, les relations avec l'Espagne se normalisant. « Le Castillet et ses remparts, gravure début du XXe siècle La ville étouffait littéralement entre ces épais murs. La population manquait de plus en plus de place, de plus en plus de perpignanais demandaient leurs destructions. Les 3/5 e de la ville était bâti en dehors des remparts, prouvant l'asphyxie de la ville. Mais seule 30% de la population habitait à l'extérieur. L'arrivée du chemin de fer accroissait la population de façon rapide. De plus il faut savoir qu'à cette époque la préservation du patrimoine n'était pas une priorité, elle passait largement après le bien public. C'est la raison pour laquelle toutes les grandes villes ont perdu leurs remparts, à l'exception de Carcassonne qui a eu plus de chance. Mais les remparts de Perpignan n'appartenaient pas à la commune mais à l'armée, qui les considérait encore comme nécessaire à la défense de la ville. L'histoire de la destruction commence en 1857. Le 1 er mai de cette année, la municipalité vote officiellement l'autorisation au maire d'ouvrir les négociations avec l'armée pour le rachat de l'enceinte médiévale. Ces négociations tomberont dans l'impasse pendant de nombreuses années. 35 ans plus tard, le 10 septembre 1892, le "Comité de démolition des remparts" organise une réunion publique afin de rappeler l'urgence de la destruction des remparts. Ce comité est en fait un véritable outil de propagande qui met en place des méthodes et donne des moyens à ceux qui le désire pour exprimer leurs colères. Il devient terriblement efficace et un vent de protestation s'élève, de plus en plus fort. Le 17 juin 1895, soit seulement 3 ans plus tard, la ville de Perpignan propose au Ministère de la Guerre le rachat des remparts pour la somme de 13 millions d'euros. Mais encore une fois les négociations échouent. Le 15 décembre 1903 la ville de Perpignan met la pression sur le ministère de la guerre. La commune signe une convention confiant les travaux de terrassement à la Société Hydro-électrique du Roussillon tenue par un notable de la ville, Edmond Bartissol. Sous la pression, l'état vend finalement les remparts nord à la ville de Perpignan le 20 avril 1904. La muraille à détruire s'étend de la porte Saint Martin à la porte de Canet (actuel boulevard Jean Bourrat) Les travaux commencent dans la foulée, le 16 mai 1904. A la porte de Canet les premiers coups de pioche font sauter les briques et le mortier pendant que de lourds engins de déblaiement entrent en action. Ce chantier est encore timide par rapport aux futurs destructions, mais s'étend peu à peu. En deux ans tout le rempart est à terre. Sauvegarde du Castillet Le 27 août 19O4, les ouvriers d'Edmond Bartissol arrivent près du Castillet. Ils reçoivent l'ordre de démolir le bastion du Castillet. A la vue de des ouvriers, une polémique s'enclenche immédiatement : la municipalité n'avait pas cédé ces terrains à la SHER. Le Ministère des Beaux Arts et le Préfet des Pyrénées-Orientales interviennent pour arrêter immédiatement les travaux et étudier l'opportunité de démolir le Castillet et ses bâtiments annexes. Le 4 janvier 1905 l'architecte Boeswilwad (des Monuments Historiques) inspecte les travaux et livre ses conclusions (24 juin 1905) : Il donne l'autorisation de démolir le bastion, les écuries mais pas le Castillet lui-même ni l'ensemble composé de la porte Notre Dame et du bastion polygonal annexe. C'est cette décision qui fait que Perpignan possède toujours ces bâtiments de nos jours... Fin de la démolition Comme prévu, les écuries sont démolies le 3 juillet 1905, puis les travaux se poursuivent jusqu'en juin 1906. Le rempart Nord est à terre. Le remparts Sud, lui aura un sursis de plus de 20 ans : Il sera à son tour démoli dans les années 30 suite à son rachat par la ville (le 14 juillet 1930) à l'armée. Le but était d'y construire des logements sociaux, ce qui fut fait quelques années plus tard. La population et l'opposition municipale ne furent pas opposé au principe de démolition, on peu dire qu'il y avait à l'époque un consensus à ce sujet. Les litiges portaient essentiellement sur les modalités de l'entreprise et pas sur l'entreprise elle-même. De nos jours il ne nous reste de cette enceinte que quelques bouts de fortifications. En contrebas du couvent des Minimes, puis tout autour du Palais des rois de Majorque Histoire détaillée des P.O. L’histoire du Roussillon est si ancienne qu’elle se confond avec celle l’humanité, comme nous le verrons plus tard. Pour l’instant, remontons dans le temps loin ... très loin ! Nous sommes aux alentours de -1 200 000 ans. A cette époque, seul le africain était peuplé des premiers homo-habilis. Le jeu de la tectonique des plaques associé à une période glacière a voulu que ces homo-habilis puissent traverser la Méditerranée pour coloniser l’Europe. A fil des ans (des dizaines de milliers d’années je devrai dire), un groupe d’entre eux parvient dans la plaine du Roussillon. La douceur du climat, tout comme la réserve abondante de gibier et de nourriture végétale les poussent à s’installer plus longuement dans la région. A cette époque, la faune était composée de divers animaux, comme les rhinocéros laineux (à présent disparus de la région) ou les mammouths (à présent disparus tout court) Les premières traces d’activités humaines dans le Roussillon ont été découvertes à Tautavel, au coeur d’une vallée quaternaire des Corbières. Dans ce charmant petit village niché au creux de la vallée du Verdouble, se trouve la "Caune de l’Arago", grotte que 2 groupes d’hommes préhistoriques venus habiter successivement. Nous sommes en -450 000 ans, soit 50 000 ans avant la découverte du feu. A partir de cette période, on peut supposer que l’homme ne quitte à moment la région, mais ses traces disparaissent jusqu’au VIe siècle avant JC, date à laquelle nous retrouvons des signes de la présence humaine. Le Roussillon, tout comme le tiers du territoire français, est alors occupé par Celtes Volques, qui étaient une tribu particulière parmi les celtes. Ils vivaient en paix sur le terrain giboyeux en autarcie quasi complète puisque qu’ils étaient séparés des autres tribus celtes par la couche montagneuse des Corbières. C’est dans ce climat de paix que sont apparus les phéniciens, peuple de marins marchands originaire de Tyr, en Jordanie. Ceux-ci ont bâti leur puissance sur une flotte marchande impressionnante, construisant des comptoirs sur tout le pourtour méditerranéen. L’un de ces comptoirs sera Port-Vendres, construit dans les rochers en bordures Sud des Pyrénées. Les rapports entre Celtes et Phéniciens étaient donc essentiellement commerciaux, ce qui explique pourquoi il n’y a pas eu de tensions entre eux. Durant le Ve siècle avant JC, c’est l’époque de la civilisation de Tênes, représentant l’apogée du seul peuple réellement originaire du Roussillon, les Celtes. Elle concerne tous les celtes qui ont su à cette époque multiplier leurs influences sur les régions alentours de façon à posséder tous les territoires de l’Atlantique à l’Europe de l’est, limité au nord par le bassin parisien et les Vosges et au sud par l’Espagne. Le Roussillon, aux avant-postes du nouveau royaume et sur la façade méditerranéenne, a connu alors un essor important grâce aux nombreux échanges avec les peuples venant de la mer. Tout se passent correctement jusqu’à l’opposition de Rome et de Carthage. deux puissances, montées trop vite et trop proche l’une de l’autre, se heurtent à de nombreuses reprises. Afin de vaincre Rome, les carthaginois envoient une armée pour détruire Rome, et cette armée passe les Pyrénées, puis à travers le Roussillon comme indiqué ci-dessous. Rome sollicite alors les Celtes qui se trouvent sur place pour faire barrage, mais ceux-ci refusent, créant une tension vis à vis de l’empire romain. Pour la petite histoire, cette armée, composée d’éléphants de combat, était dirigée par le fameux Hannibal, qui s’est enlisé près de Rome face à des soldats bien préparés. Rappelé à Carthage, il fut tardif dans son retour et c’est ce retard qui a causé la chute de l’empire carthaginois, vaincu par une armée plus rapide de romains. L’empire romain s’étend alors de façon considérable (on est vers 300 avant JC). Dominus Ahenobarbus, chef romain, conquiert le littoral méditerranéen et soumet les Celtes. La capitale de la région est donnée à Ruscino, petit bourg celte sur lequel sera bâti une ville romaine. Ruscino, qui donnera plus tard son nom au Roussillon, est toujours visible. Le site se trouve à Château Roussillon, à 2 km de Perpignan sur la route de Canet. On y voit les ruines d’une villa romaines, prémices de Perpignan. La région va alors connaître une période de domination qui va, bien malgré eux, profiter aux celtes. En effet, les romains, en les enrôlant dans leurs armées, donne ces capacité qu’ils ne connaissent pas alors, comme la discipline, l’art de commander. Côté civil, c’est la même chose avec la découverte des sciences, de l’art (encore qu’en se domaine, ils s’y connaissaient déjà). Peu à peu, le langage barbare employé disparaît au profit du latin. Bref, cette période est une période de développement forcée. C’est également à cette période que Dominus Ahenobarbus ordonne la construction de la première voie de communication du pourtour méditerranéen, la Via Domitia. Dans la partie Sud, cette voie part de Beaucaire (dans le Gard) et rejoint Le Perthus, dans les PyrénéesOrientales, en traversant les Corbières, le Roussillon et enfin les Albères. Il reste de nombreux témoignages de cette voie à l’heure actuelle. Administrativement, le Roussillon est rattaché à la Narbonnaise, nouvelle région créée lors de la prise de possession romaine. Cette situation se prolonge jusqu’en 300 après JC, date à laquelle les 6 peuples qui vivaient en paix sur le territoire de l’actuel Allemagne se voient repoussés par les Huns venus de Russie. Affolés par la cruauté de ces barbares, ils envahissent la Gaule tout d’abord pour rechercher la protection de l’empire romain, mais celui-ci étant dans l’incapacité de leur fournir cette aide (ils étaient alors en pleine décadence), ces peuples se sont installés dans ces nouveaux territoires, éliminant toutes traces romaines jusqu’en Italie. C’est alors la fin de l’empire romain d’occident (celui d’orient lui survivra de 200 ans) et le début de grandes migrations entre ces 6 peuples à travers l’Italie, l’Espagne et la France. Petites descriptions de ces 6 peuples nouvellement nomades : Il y avait sur les routes les Angles, les Saxons (qui, en se mélangeant ont donné les ancêtres des Anglais), les Vandales, les Francs (les ancêtres des Français), les Burgons et les Wisigoths. Ce sont les Vandales qui entrèrent les premiers dans le Roussillon en 406, bousculant sur la plaine qui s’offrait à eux les romains et les gaulois qui y vivaient. Puis, la région est successivement traversée par une foule de peuples à la recherche de territoire où se stabiliser. En 414, les wisigoths parviennent à se fixer sur l’Aquitaine et le nord de l’Espagne, formant le royaume Goth de Toulouse, pendant que les francs s’installent plus au nord entre le Poitou et la Normandie. Théodoric II, chef wisigothique, lance des conquêtes autour de son territoire et gagne la Gaule et l’Espagne durant les années 453-466. Le Roussillon, lui, tombe en 462. Cette période représente l’apogée de l’empire wisigothique. Les traces de cette période sont peu nombreuses. Tout au plus, des tombes wisigothiques ont été retrouvées dans la vallée du Verdouble, à proximité de Tautavel (décidément, il y a des villages qui ont de la chance !). Ces tombes sont visibles au musée de la préhistoire, tout au bout du musée, mais on peut aussi visiter le site, à même pas un kilomètre du village. Pendant ce temps, les francs, expulsés de leur territoire nouvellement acquis, monte une contre-offensive sous la direction de leur chef Clovis. Ils parviennent à faire reculer les envahisseurs et reprennent le territoire de l’actuelle France étendue jusqu’au bout de la chaîne des Alpes. La bataille de Vouillé en 507 voit l’échec et la mort d’Alaric II, roi wisigoth, dont le peuple conserve l’Espagne et le pourtour méditerranéen jusqu’à la barrière naturelle de la Camargue (jusqu’à Nîmes, dans le Gard). A noter la dénomination de Septimanie, employé pour désigner le Roussillon à cette époque. Sous domination wisigothique, le Roussillon vivra en paix jusqu’en au début du VIIIe siècle, date à laquelle les sarrasins, venus d’Afrique du Nord, attaquent les défenses des wisigoths. Traversé de part en part, leur empire tombe définitivement après quatre siècles de domination. 720 est la date à laquelle le Roussillon est envahi par les sarrasins, qui ne se contente pas de le traverser mais l’occupe. Cette période, particulièrement néfaste, a conduit à l’anéantissement des infrastructures de la région ainsi que de ses habitants. Toutefois, les sarrasins furent repoussés par le chef militaire franc Charles Martel près de Poitiers en 739, qui les a d’ailleurs poursuivi jusqu’aux Pyrénées, profitant de l’occasion pour récupérer tous les anciens territoires de l’empire Goth situé au nord de la chaîne montagneuse. Ce fut la fin de la brève domination sarrasine dans le Roussillon dont on a pas de traces, et le début de la période franque. A noter que cette reconquête ne s’est pas faite sans soucis, puisque Pépin le Bref, chef franc chargé de cette reconquête, à dû d’une part combattre les sarrasins avec l’aide des ses troupes composées d’anciens soldats wisigoths et de gallo-romains, ensuite combattre ses propres troupes qui s’étaient soulevées. Sous domination franque, le Roussillon reçoit comme tout autre région l’administration du système féodal du bas Moyen Age, ce qui devient officiel en 826 grâce à Charlemagne qui l’érige en comté. Pour l’instant, ce n’est que la plaine côtière et une partie des Albères, le reste étant la propriété du comte de Cerdagne, issu de la famille des comtes de Barcelone. Le Roussillon est placé en même temps au sein de la marche d’Espagne, qui est un vaste secteur militaire englobant la Septimanie, l’Empurie, la Gérone et Barcelone destiné à faire bloc contre l’empire musulman qui se trouve toujours en Espagne. En 915, les comtes du Roussillon ne sont plus nommés mais la succession devient héréditaire, comme d’ailleurs un peu partout dans le système féodal. Un deuxième saut de puce nous conduit au premier revirement du Moyen Age, en 1172. C’est à cette date que s’éteint Guinard II, comte du Roussillon, qui meurt en léguant son fief par testament à Alphonse II d’Aragon, tout comme le fera en 1177 le dernier comte de Cerdagne, Bernard Guillaume. Du coup, le Roussillon passe sous domination Aragonaise, le roi de France conservant un hommage purement formel. En 1258, les rois de France et d’Espagne fixe au Pas-de-Salses la limite entre les deux pays, officialisant ainsi une frontière laissée un peu flou. Le Roussillon demeure donc catalan, et la ville principale, Perpignan, commence son essor économique et industriel, notamment grâce à son secteur textile (drapiers, paruriers) De part et d’autre de la frontière, les souverains vont respectivement construire une série de places fortes destinées à assurer la sécurité de leur territoire. La configuration des lieux fait que ces places fortes se trouvaient quelques fois à seulement deux ou trois kilomètres les unes des autres. La branche aragonaise va, très peu de temps plus tard, subir un curieux événement. En effet, la succession veut que la branche cadette du roi d’Aragon reçoive en apanage non pas une terre du royaume mais un royaume complet nouvellement créé pour l’occasion. Il s’agit du royaume de Majorque, qui n’était constitué que de la ville de Montpellier, le comté du Roussillon et les îles Baléares. Cet éphémère royaume avait pour capitale Perpignan, qui connu alors apogée. C’est à cette époque que le roi de Majorque ordonna la construction d’un palais (le fameux Palais des Rois de Majorque) en ville et une résidence secondaire en bord de mer, à Collioure. (qui est un aussi beau palais, soit dit en passant). En 1344, après avoir vu 3 rois de Majorque, le royaume d’Aragon décide de reprendre militairement ce royaume vu alors comme une verrue dans les terres aragonaise. L’expédition s’est soldée par un succès, et le Roussillon change à nouveau d’administrateur. Perpignan va alors être délaissée, c’est la fin de sa puissance politique, mais va vivre en paix jusqu’en 1462, date de la signature du traité de Bayonne. Par ce traité, une alliance était conclue entre Louis XI, roi de France, et Jean II, roi de Navarre et d’Aragon. Le Roussillon, à cheval entre les deux royaumes, est opposé à cet accord, il entre en révolte l’année suivante. Louis XI envoi ses troupes et occupe le terrain, prend Perpignan et assume le contrôle du Roussillon pendant 31 ans (1493), date de la signature du traité de Barcelone, où Charles VIII restitue ces territoires à l’Espagne de façon à avoir les mains libres pour ses ambitions italiennes. Quatre ans plus tard, Ferdinand V entreprend la construction d’une formidable citadelle destinée à verrouiller l’accès Nord de son royaume. Le site de Salses est choisi (voir carte plus haut) Alors que cette citadelle est toujours en construction, François Ier décide de reprendre ses velléités de conquêtes et envoi le dauphin de France, futur Henri II, à la tête d’une armée reprendre Perpignan. Cette cible a été choisi car l’Espagne était conquit à l’époque par Charles Quint, empereur du Nord, contre qui s’était heurté à plusieurs reprises le roi de France. Le dauphin revint peu de temps après vers son père pour lui avouer son échec, les espagnols ayant taillés en pièces l’armée de son père. Localement, la domination espagnole fut mal ressentie par les roussillonnais parce qu’ils étaient habitués à une certaine autonomie de la part des aragonais alors que les espagnols leurs imposèrent une centralisation de plus en plus stricte. Le mécontentement est alors important, mais il faut attendre 1640 pour qu’une révolte catalane éclate. Visant l’Espagne, la Catalogne s’allie à la France et nomme Louis XIII Comte de Barcelone. Voulant tirer à son avantage la situation, celui-ci envoi des troupes pour prendre Perpignan, resté fidèle à l’Espagne, ce qu’il fait le 9 septembre 1642. Et c’est en 1659 qu’à lieu la signature du traité des Pyrénées, traité qui octroi définitivement le Roussillon à la France. Afin de mieux contrôler militaire au Sud de la France, Vauban se voit confier la charge de la construction des nombreuses places fortes. Toute la région va alors se couvrir de citadelles d’importance variées. Le site de Mont-Louis sera choisi comme pivot central du réseau de fortifications construits le long des Pyrénées. _______________________________________________________________________________ CHEMINEMENT : 1) Départ devant le Castillet : plan relief Visite du Castillet Descriptif Vue depuis la terrasse Préfecture Casa Julia 2) rue grande les fabriques, rue de l’incendie, rue de l’abreuvoir On longe le mur Parvis de la cathédrale : concert du carillon 3) cours Maintenon Les premiers comtes 4) rue Ronsard, remparts, bastion St jacques Murs et liberté communale Principes de défense (meurtrières…) 5) escalier place Molière Caserne Gallieni (second mur) Chapelle st Dominique Rue du bastion st Dominique Rue st François de Paule chapelle du st sacrement Place du Puig Caserne de gendarmerie Eglise st jacques et jardins Miranda Quartier st jacques 6) rue de l’anguille Lo call Rue du sommeil Université française Rue font neuve Rue des carmes Casa musicale Esplanade Eglise la real Rue des remparts la real Prison Rue petite la monnaie Rue de la Fusterie Rue du theatre Rue de la main de fer 7) Casa Xanxo Impasses fermées Rue du mas st jean Ensemble cathédral 8) la loge Libertés Trois mains 9) rue de la barre Rue Mailly Rue de l’ange (évocation du sacre) Rue Foch, Nd anges, hôpital militaire Ancienne université Rôle des ordres mendiants 10) église st Matthieu Stes épines 11) palais rois de Majorque