La théologie islamique
La dogmatique n'a pas la même importance en islam que dans le christianisme. Il n'y a d'ailleurs
pas à proprement parler de dogmes en islam. Les disciplines reines de la théologie islamique
sont le commentaire coranique et le fiqh (réflexion juridico-éthique).
Il existe cependant plusieurs écoles théologiques en islam. Les plus importantes sont dans l'islam
sunnite: le mu'tazilisme, l'acharisme et le hanbalisme. Les deux premières se sont opposées
historiquement sur les questions de la prédestination et de l'interprétation des
anthropomorphismes du Coran. Le hanbalisme, quant à lui, se méfie de toute spéculation
théologique. Il a une position fidéiste: il convient de parler de Dieu de la manière dont Il a parlé de
Lui-même dans le Coran.
Le credo islamique porte sur Dieu, les anges, les livres révélés, les prophètes et le jugement
dernier.
Vie de Mohammed: Mohammed à La Mecque, ,Mohammed à Médine Les cinq piliers de l'islam théologie musulmane
Coran Sunna Soufisme Islam contemporain
Hindouisme Judaïsme Bouddhisme Christianisme Islam Histoire des Religions Sinica Contact
Copyright Ralph Stehly. Reproduction interdite, sauf dans dans un but non-commercial, et à condition de mentionner la source
et l'auteur
Dieu
Toutes les écoles s'accordent pour professer que Dieu est un et que Lui seul est créateur. La
tradition lui accorde 99 noms dont le premier est précisément qu'Il est unique.
Sur l'étymologie du nom de Dieu (Allâh), voir ici
Les 99 noms de Dieu Le Tawhîd Dieu seul créateur
Vie de Mohammed: Mohammed à La Mecque, ,Mohammed à Médine Les cinq piliers de l'islam théologie musulmane
Coran Sunna Soufisme Islam contemporain
Hindouisme Judaïsme Bouddhisme Christianisme Islam Histoire des Religions Sinica Contact
Copyright Ralph Stehly. Reproduction interdite, sauf dans dans un but non-commercial, et à condition de mentionner la source
et l'auteur
Les 99 noms de Dieu
La doctrine des plus beaux noms de Dieu (asmâ' Allâh al-husnà) a pour fondement
coranique Coran 7.180, 17.110 et 20.8.
L'idée de base est que si Dieu est fondamentalement inconnaissable en Son mystère, on
peut néanmoins connaître quelques modalités de Son être et de Son agir. Ces modalités
sont traditionnellement au nombre de 99. Ce chiffre est fondé sur un hadith ("dit") d'A
Hurayra: "Certes Dieu a 99 noms, cent moins un. Quiconque les énumère entrera dans le
Paradis; Il est le singulier (witr) qui aime qu'on énumère Ses noms un à un ".
Le premier nom de Dieu est qu'Il est unique (wâhid). Classiquement les commentateurs
insistent sur le fait que l'unicité de Dieu s'entend au sens qualitatif (Dieu est unique en son
genre) et quantitatif (il n'y en a pas deux) et qu'il faut comprendre qu'Il est le préexistant
absolu, dans ce sens qu'il est la cause première du monde de manière absolue.
Dieu est aussi appelé " le seul indispensable " (al-kâfî) selon une prière du Prophète
rapportée par la Tradition:
Gloire soit à Dieu qui m'a donné à manger et à boire. Il est le seul indispensable. Il nous a
donné un abri. Combien n'ont rien ni personne qui leur suffise, combien n'ont point d'abri !
L'attitude qui consiste à vivre Dieu comme un dans sa vie est appelée tawhîd.
Les 99 noms de Dieu Le Tawhîd Dieu seul créateur Les noms de Dieu dans la Bible
Vie de Mohammed: Mohammed à La Mecque, ,Mohammed à Médine Les cinq piliers de l'islam théologie musulmane
Coran Sunna Soufisme Islam contemporain
Hindouisme Judaïsme Bouddhisme Christianisme Islam Histoire des Religions Sinica Contact
Copyright Ralph Stehly. Reproduction interdite, sauf dans dans un but non-commercial, et à condition de mentionner la source
et l'auteur
Le tawhîd
Tawhîd est souvent traduit par "monothéisme". Mais le terme arabe et le terme français ne se
recouvrent pas.
Monothéisme vient du grec "monos theos' et signifie simplement "croyance en un seul Dieu".
Le terme arabe comporte une autre connotation. Il est le nom verbal de la 2ème forme de la
racine WHD dont le sens fondamental est "être un, unique". La deuxième forme (comme le hiph'il
hébreu) a un sens factitif et dynamique, et donne donc le sens d'"unifier". Le tawhîd, c'est donc
l'unification, d'où l'un des noms de la théologie en islam: 'ilm at-tawhîd '("science de l'unification") .
La théologie chrétienne est par contre appelée 'ilm al-lâhût, "science de la Divinité".
Le monothéisme, au sens islamique du terme, n'est jamais un donné évident. il suppose une
Révélation et une ascèse.
Révélation: si Abraham, dans le Coran (19.41-43) peut s'opposer au polythéisme de son père,
c'est parce qu'il a reçu un savoir que son père n'a pas reçu, de la part de Dieu.: Cher père, j'ai
reçu un savoir que tu n'as pas reçu. Suis-moi donc, je te guiderai en une voie droite.
Ascèse: le tawhîd est non seulement une croyance, mais une praxis individuelle et sociale. Il
s'agit d'unifier Dieu non seulement en soi-même, mais également dans la société, autour de la
Parole de Dieu.
Le hanbalisme propose le cheminement suivant. Le point de départ du tawhîd, c'est le tasdîq,
acte de foi dans le message divin transmis par le Prophète. Puis, c'est le tafwîd, acte de
confiance en Dieu: on s'en remet uniquement à Lui pour l'intelligence du ghayb, le Mystère de
touches choses. De là, en usûl al-fiqh, le taqlîd ou esprit de fidélité à la Tradition, et en éthique, le
taslîm, l'abandon total à la volonté de Dieu. Le but final est le tawhîd, non seulement
reconnaissance de l'unité de Dieu, mais effort de tout l'être pour réaliser l'unité de son propre moi
autour de Dieu, dans chacun de des actes, comme dans chacune de ses pensées, et porter ainsi
un témoignage de l'unicité divine.
Ghazâlî (m. en 1111) définit ainsi le tawhîd, (Ihyâ, livre 4, ch.5 , p. 2494):
Le tawhîd, comporte quatre degrés. Le premier degré , c'est que l'homme dise par la langue
"il n'y a pas de divinité si ce n'est Dieu"... Le deuxième degré, c'est que le coeur ajoute foi
à la formule proférée oralement... Le troisième degré, c'est de contempler par le moyen du
dévoilement mystique, par l'intermédiaire de la lumière de la Vérité.. .Le quatrième degré,
c'est de ne voir dans l'existence rien d'autre que le Dieu unique. L'on ne voit plus que
l'Unique, on ne voit plus son propre moi."
Ce qui menace le tawhîd, c'est le chirk, c-à-d, selon la définition unanime de la théologie
islamique, le fait d'associer à Dieu quelque chose ou quelqu'un d'autre que Lui:
"L'associationisme, c'est de mettre sur le même pied d'égalité que Dieu et d'adorer avec
Lui quelque chose ou quelqu'un d'autre que Lui: une pierre, un arbre, un soleil, une lune,
un prophète, un cheikh, une étoile, un ange..." (Dhahabî, Kitâb al-kabâ'ir, 14ème s.). C'est ce
que Dhahabî et d'autres appellent ach-chirk al-akbar, l'associationnisme majeur, par opposition, à
l'associationnisme mineur (ach-chirk al-asghar), et au riyâ' (agir par pure ostentation):
"accomplir un acte prescrit par Dieu et son Envoyé en désirant autre chose que le visage
de Dieu " (selon un hadîth rapporté par Abû Hurayra), autrement dit, ne pas diriger son flux
mental entièrement sur Dieu, non seulement dans la prière, mais dans tout acte prescrit par Dieu.
Dans le cas contraire il n'y a pas rétribution de l'acte de la part de Dieu (thawâb), ou plus
exactement Dieu annule (abtala) la rétribution qui, extérieurement destinés à Lui, sont en fait
accompli dans un autre dessein. Cf ce hadith d'Abû Hurayra: "Plus d'un jeûneur n'a rien de son
jeûne, sinon la faim et la soif...".
Les 99 noms de Dieu Le Tawhîd Dieu seul créateur
Vie de Mohammed: Mohammed à La Mecque, ,Mohammed à Médine Les cinq piliers de l'islam théologie musulmane
Coran Sunna Soufisme Islam contemporain
Hindouisme Judaïsme Bouddhisme Christianisme Islam Histoire des Religions Sinica Contact
Copyright Ralph Stehly. Reproduction interdite, sauf dans dans un but non-commercial, et à condition de mentionner la source
et l'auteur
Dieu seul créateur
L'islam entend "création" au sens absolu: production d'une chose à partir du néant, passage du
non-être à l'être. Le Coran, déjà, insiste que quand bien même nous pensons créer., c'est en fait
Dieu qui crée à travers nous. Dans la pro-création précisément, nous ne sommes créateurs que
par procuration. Et c'est Dieu qui nous a donné procuration.
" C'est Dieu qui vous a créés, vous et ce que vous avez fait " (Coran 37.96).
Ce verset coranique a causé beaucoup de difficultés d'interprétation et pose en fait le problème
de la prédestination. S'il est facile de comprendre pourquoi le Coran clame que Dieu nous a
créés, il est moins facile de comprendre comment Dieu crée "ce que nous avons fait", donc nos
actes.
Historiquement, trois interprétations ont été proposées.
1) Les mu'tazilites (le mu'tazilisme a été la doctrine officielle de l'empire musulmane de 827 à
847) professent que Dieu a créé directement le monde au début des temps. Mais pour les actes
humains, c'est l'homme lui-même qui les crée directement. Il sont créés en quelque sorte
indirectement par Dieu, puisque c'est Dieu qui a doté l'homme du pouvoir créer ses propres
actes.
2) Les maturidites font une distinction de type aristotélicien entre la substance et l'accident. Dieu
crée la substance de tous les actes, y compris ceux de l'homme, mais c'est l'homme qui est
responsable de l'accident, c-à-d de la qualification morale de l'acte, qui en fera un acte bon ou un
acte mauvais. Dieu, par exemple, a créé en nous la faculté de parler (c'est la substance), mais
n'est pas engagé dans l'utilisation que nous faisons de la parole (l'accident).
3) Les ach'arites affirment la création directe par Dieu à la fois de la substance et de l'accident.
Dieu, dit al-Ach'arî (873-935), crée les actes bons comme les actes mauvais. Mais cela ne signifie
pas que le Créateur soit injuste ou impie. "Dieu ne commande pas le mal, mais l'interdit. Il
n'approuve pas le mal, alors même qu'Il le veut " (in Maqâlât). Par une telle formulation, al-
Ach'arî tente évidemment de concilier l'inconciliable: la toute-puissance divine et la responsabilité
morale de l'homme dans ses actes.
Le Coran affirme concomitamment les deux, sans proposer de doctrine qui fasse le pont entre les
ceux affirmations: " Dieu égare qui Il veut et dirige qui Il veut " (16.93, cf 76.29-30), "Le bien
qui t'arrive vient de Dieu, le mal qu'il t'arrive vient de toi " (4.79). Cf. Esaïe 45.7: "C'est Moi
qui suis le Seigneur, il n'y en pas d'autre. Je forme la lumière et Je crée les ténèbres. Je
fais le bonheur et Je crée le malheur. C'est Moi le Seigneur qui fais tout cela"
Al-Ach'arî s'est sorti de ce dilemme par la doctrine de l'acquisition (iktisâb). Certes, c'est bien
Dieu, et Dieu seul, qui crée tous les actes, y compris les nôtres, les bons comme les mauvais.
Mais d'un autre côté , les actes que nous commettons sont également bien les nôtres, parce que
nous nous les sommes acquis. Mais nous ne faisons précisément que les acquérir sans les avoir
créés. Cette acquisition fait que ces actes nous seront imputés juridiquement et que nous
répondrons d'eux devant la Loi ici-bas et de manière ultime au Jugement Dernier.
Les 99 noms de Dieu Le Tawhîd Dieu seul créateur
Vie de Mohammed: Mohammed à La Mecque, ,Mohammed à Médine Les cinq piliers de l'islam théologie musulmane
Coran Sunna Soufisme Islam contemporain
Hindouisme Judaïsme Bouddhisme Christianisme Islam Histoire des Religions Sinica Contact
Copyright Ralph Stehly. Reproduction interdite, sauf dans dans un but non-commercial, et à condition de mentionner la source
et l'auteur
1 / 11 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !