LE
MESSAGER ÉVANGÉLIQUE
Feuille d'édification chrétienne
Que le Seigneur incline vos cœurs à
l'amour de Dieu et à la patience du Christ!
2 Thessaloniciens 3, 5.
_____________________________________________
QUATRE-VINGT-CINQUIÈME ANNÉE
1944
LE
MESSAGER ÉVANGÉLIQUE
L'ATTENTE PATIENTE ET LE SERVICE
« Usez donc de patience, frères, jusqu'à la venue du Seigneur. Voici le laboureur attend le fruit pré-
cieux de la terre, prenant patience à son égard, jusqu'à ce qu'il reçoive les pluies de la première et de
la dernière saison. Vous aussi, usez de patience; affermissez vos cœurs, car la venue du Seigneur est
proche. » (Jacques V, 7, 8.)
'épître de Jacques, de laquelle nous citons ces deux versets, est un dernier appel du Seigneur aux
douze tribus d'Israël, à la nation tout entière, après le meurtre de Christ et à la veille du jugement
qui allait fondre sur ce peuple coupable. Au milieu de la nation se trouvait un résidu fidèle qui avait la
foi au Seigneur Jésus, résidu qui est devenu l'assemblée chrétienne. Ces fidèles étaient dans la tribula-
tion et dans l'épreuve. Ceux qui en faisaient partie sont appelés du nom de « frères», tandis que la na-
tion est désignée par le mot « vous ». Ce qui était dit à Israël, dans ce moment, peut, à bon droit, être
adressé à la chrétienté aujourd'hui, car elle est à la veille d'un jugement plus effrayant que celui qui est
venu sur Jérusalem. Soyons bien persuadés que la patience de Dieu est à son terme et que l'heure du
jugement a sonné. Ce qui se déroule sur la terre maintenant en est comme le prélude. Aujourd'hui,
comme alors, des âmes pieuses attendent la venue du Seigneur et manifestent leur foi par leurs œuvres.
Ces fidèles seront-ils engloutis par le jugement? Non! La venue du Seigneur est proche et cette venue
sera pour eux la délivrance suprême: «Je te garderai de l'heure de l'épreuve qui va venir sur la terre ha-
bitée tout entière ». Comme Hénoch, ils seront ravis d'un monde qui va être détruit par le jugement.
C'est cette précieuse vérité que Jacques rappelle à ses frères et qui est bien propre à nous encourager
au seuil d'une nouvelle, et peut-être dernière étape de notre voyage vers la maison du Père. Mais, en
attendant, nous avons besoin de patience, afin que, ayant fait La volonté de Dieu, nous recevions Les
choses promises. « Nous avons part à la tribulation, et au royaume et à la patience en Jésus.» Nous
avons donc communion avec Lui dans cette attente patiente. Convertis des idoles vers Dieu, pour ser-
vir le Dieu vivant et vrai, et pour attendre des cieux son Fils qu'il a ressuscité d'entre les morts, Jésus
«qui nous délivre de la colère qui vient» (1 Thessaloniciens I, 9, 10).
Attente, patience, service, voici donc ce qui caractérise ceux qui vont quitter la sne désolée que
nous traversons. Le service que nous accomplissons est comparé, dans notre passage, à un dur labeur:
celui du laboureur qui défriche le sol; mais il y a un encouragement: un fruit précieux. Ce passage
nous fait penser à Élisée qui labourait avec douze paires de bœufs. Quelle énergie dans cet homme et
combien était endurci le sol qu'il travaillait. Oui, c'est bien un labeur pénible que celui auquel nous
sommes occupés en attendant la venue de notre Seigneur. Mais il y aura un fruit produit, un fruit pré-
cieux. Cela n'est-il pas un grand encouragement? Peut-être que vous priez, sans succès en apparence,
pour une personne qui vous est chère; ou que vous accomplissez dans l'ombre un service obscur, in-
connu de tous; que vous prenez soin d'un troupeau, ne rencontrant dans votre 'service que peines, la-
beurs, veilles, larmes, et même du blâme; que vous semez la parole en pleurant, sans recueillir aucun
fruit; que sais-je encore? Frères, bien-aimés, ne vous découragez pas et soyez fermes, inébranlables,
abondant toujours dans l'œuvre du Seigneur, sachant que votre travail n'est pas vain dans le Seigneur.
Il y aura de tout cela un fruit précieux. Il est probable qu'ici-bas vous ne recevrez aucune récompense
de votre labeur, mais soyez bien assurés qu'au jour de Christ ce fruit sera manifesté pour votre joie et
pour la gloire de votre Seigneur : «Il va en pleurant, portant la semence qu'il répand; il revient avec
chant de joie, portant ses gerbes» (Psaume CXXVI, 6).
Donc: patience dans l'attente, et patience dans le service. Affermissons nos cœurs dans la glorieuse
espérance qui est devant nous. Ce n'est que pour peu de temps, car la venue du Seigneur est proche.
C'est là la consolation suprême de ceux qui pleurent; et ils sont nombreux aujourd'hui ceux qui versent
des larmes. La venue du Seigneur est proche. Y a-t-il quelque chose qui soit plus propre à nous séparer
du monde dans lequel nous sommes qu'une telle espérance ? La venue du Seigneur est proche: Voici
L
un puissant stimulant pour nous faire mettre à son service ce qui nous a été confié, ne serait-ce qu'un
verre d'eau froide, ou cinq pains et deux poissons. Bientôt il ne restera que ce qui a été fait pour son
nom, toute autre chose rentrera dans le néant. Nous commençons une nouvelle année; peut-être qu'elle
se terminera dans la maison du Père. Ne perdons donc pas le temps bien court qui nous est accordé
dans les bas lieux que nous traversons. Que ces mots: attente, patience, service, nous accompagnent
jusqu'au moment où nous verrons la face de notre Seigneur. ALF. G.
_____________________
SENTINELLES
« Mon âme attend le Seigneur, plus que les sentinelles n'attendent le matin, que les sentinelles n'at-
tendent le matin» (Psaume CXXX, 6.)
Prophétiquement, le psaume CXXX décrit l’œuvre intérieure qui s'accomplira dans le cœur du
peuple tandis que s'opèrera sa restauration. Si nous voulons en faire une application, nous devons donc
y voir une âme possédant la vie de Dieu, ayant suivi un chemin d'iniquité et maintenant conduite à réa-
liser son état: elle a le sentiment de son péché, la conscience de la sainteté de Dieu et en arrive à la
connaissance de sa grâce. Les expériences par lesquelles elle passe vont l'amener à s'attendre à l'Éter-
nel, puis à attendre l'Éternel lui-même. Nous pouvons dire cependant qu'un travail intérieur analogue
doit être produit dans toute âme loin de Dieu. Il faut qu'elle soit placée dans les « lieux profonds »,
qu’elle y sente sa misère, le poids et l'horreur de son péché, sa culpabili- qu'elle ait le sentiment
d'avoir affaire à un Dieu juste et saint. Ce Dieu se révèle alors comme Celui qui pardonne, comme le
Dieu d'amour, le Dieu Sauveur. Après quoi peut soupirer l'âme qui a été délivrée de cette condition
sans espoir, si ce n’est après la présence même de son Sauveur? Elle a appris à connaître Christ
comme Rédempteur, c'est avec Lui qu'elle veut être maintenant, c'est Lui qu'elle attend.
Quelle attente! Celle de la sentinelle qui désire voir paraître le matin. Davantage encore: «Mon âme
attend le Seigneur plus que les sentinelles n'attendent le matin » et l'Esprit de Dieu, à dessein, répète
cette expression pour fixer notre attention sur elle d'une manière particulière. C'est la nuit; tandis que
tout dort, seules les sentinelles veillent. Elles sont séparées, et cela d'une façon permanente, pendant
toute la nuit de ceux qui dorment ou profitent des ténèbres pour faire le mal. Un service leur a été con-
fié par Celui qui est allé « hors du pays, laissant sa maison », qu'elles pourront remplir seulement dans
la mesure elles auront réalisé cette séparation: Il a commandé au portier de veiller (Marc XIII, 34).
Heureux qui reste fidèle à sa mission, ne s'en laissant détourner par quoi que ce soit, veillant comme
une sentinelle vigilante: «Bienheureux l'homme qui m'écoute, veillant à mes portes tous les jours, gar-
dant les poteaux de mes entrées» (Proverbes VIII, 34.) C'est un service à remplir non de temps à autre,
mais «tous les jours », c'est-à-dire de manière constante. La nuit est longue; plus l'attente se prolonge,
plus elle devient pénible. La sentinelle a hâte de la voir à son terme; elle attend avec
impatience peut-être, le lever du jour et toutes ses pensées sont tendues vers le moment où le matin se-
ra là.
Plus qu'elles ne l'attendent, nous attendons le Seigneur. C'est encore la nuit de son absence, nuit qui a
commencé à la croix, alors que Celui qui était la lumière a été rejeté et mis à mort par ceux qui Lui ont
préféré les ténèbres, ténèbres morales qui règnent dans ce monde depuis la chute. Mais ce sont les der-
niers moments de veille les plus pénibles sans doute, car depuis longtemps déjà les rachetés soupirent ;
en même temps les plus proches du glorieux matin qui va paraître.
Nous qui «sommes de Dieu» au milieu de ce monde qui « gît dans le méchant» (1 Jean V, 19), parmi
une chrétienté qui n'a plus qu'une forme de piété, tandis que beaucoup se sont laissé gagner par le
sommeil (et, dans quelle mesure n'avons-nous pas aussi à « nous réveiller du sommeil » ?), veillons et
attendons Celui qui vient. Déjà l'Étoile du matin s'est levée dans nos cœurs, «la nuit est fort avancée, et
le jour s'est approché» (Romains XIII, 11-12), bientôt pour nous la nuit va prendre fin, Christ va pa-
raître pour achever ce qui nous concerne, transformer nos corps d'infirmités en la conformité de son
corps glorieux. Le salut, la délivrance est plus près de nous que lorsque nous avons cru !
Heureux sommes-nous de pouvoir attendre le Seigneur chacun individuellement, mais aussi col-
lectivement, comme l'épouse attend son époux! «Et l'Esprit et l'Épouse disent: Viens! »
« Sentinelle, à quoi en est la nuit? Sentinelle, à quoi en est la nuit? La sentinelle dit: Le matin vient,
et aussi la nuit. Si vous voulez vous enquérir, enquérez-vous ; revenez, venez» (Ésaïe XXI, 11-12.)
Laissés ici-bas comme des sentinelles chargées de veiller et d'attendre, nous avons aussi une autre
responsabilité. Celle d'avertir. Ésaïe XXI nous le montre, bien que les trois oracles contenus dans ce
chapitre concernent directement Babylone, Édom et l'Arabie. Au v. 6, la sentinelle, à son poste, est in-
vitée à dire ce qu'elle voit, Elle observe, elle écoute «diligemment, avec grande attention» - et c'est
bien par qu'il nous faut commencer aussi: écouter le message d'avertissement que Dieu veut nous
voir transmettre à ceux sur lesquels le jugement est suspendu, l'écouter «diligemment, avec grande at-
tention ». Ensuite, la sentinelle ne garde pas pour elle ce qui lui a été communiqué, elle crie « comme
un lion ». Elle crie avec puissance, mais on n'écoute pas! Tandis que retentissent ses avertissements, à
Babylone se dé- roule la scène de Daniel V, 1-4. Aussi le jugement va être exécuté sur ceux dont les
oreilles sont restées fermées à ses appels. Nul n'a écouté, mais qu'importe, la sentinelle n'a pas failli à
sa responsabilité. Comme à Ézéchiel, à nous aussi aujourd'hui s'adresse l'injonction divine: «Tu leur
diras mes paroles, soit qu'ils écoutent, soit qu'ils n'en tassent rien» (Ézéchiel II, 7) ; et encore: «Et toi,
fils d'homme, je t'ai établi sentinelle pour la maison d'Israël, et tu entendras la parole de ma bouche, et
tu les avertiras de ma part. Quand je dirai au méchant: Méchant, certainement tu mourras, et que tu ne
parleras pas pour avertir le méchant à l'égard de sa voie, lui, le méchant, mourra dans son iniquité;
mais je redemanderai son sang de ta main. Et si tu avertis le méchant à l'égard de sa voie, pour qu'il
s'en détourne, et qu'il ne se détourne pas de sa voie, il mourra, lui, dans son iniquité; mais toi, tu as dé-
livré ton âme » (Ézéchiel XXXIII, 7-9).
Ésaïe XXI, 11, la sentinelle avertit encore. Mais ici, on se moque! Déjà sans doute elle avait annoncé
le jugement, elle avait parlé de « la nuit », mais ce jugement n'est pas encore venu, la nuit n'est pas en-
core là; aussi, railleurs et ironiques, les moqueurs l'interrogent: "Sentinelle, à quoi en est la nuit? Sen-
tinelle, à quoi en est la nuit? » Les moqueurs, c'est le signe des derniers jours: "Aux derniers jours des
moqueurs viendront, marchant dans la moquerie, selon lieurs propres convoitises, et disant : est la
promesse de sa venue? Car, depuis que les res se sont endormis, toutes choses demeurent au même
état dès le commencement de la création» (2 Pierre III, 3, 4). La sentinelle peut bien répondre: «le ma-
tin vient, et aussi la nuit ». Pour ceux qui veillent et attendent, parole de réconfort et d'encouragement:
le matin vient! Oui, rachetés du Seigneur, le matin vient!
Courage donc, ô pèlerins!
Levons en haut la tête;
Hâtons nos pas, ceignons nos reins:
La délivrance est prête.
D'aucuns peuvent tourner en dérision notre espérance, se moquer... C’est une preuve de plus que le
matin est ! Et aussi la nuit. Solennelle parole d'avertissement pour toute âme qui n'a pas réali
qu'elle était dans les «lieux profonds », qui n'a pas eu le sentiment de son péché et Il n'a pas appris à
connaître Christ comme Rédempteur ; pour tous ceux qui n'ont qu'une profession chrétienne sans avoir
la vie de Dieu, Et aussi la nuit! Éternelle nuit, «ténèbres de dehors: seront les pleurs et les grince-
ments de dents» (Matthieu XXII, 13).
Mais parce qu'aujourd'hui est encore un jour de grâce, le Seigneur est « patient envers vous, ne vou-
lant pas qu'aucun périsse, mais que tous viennent à la repentance» (2 Pierre III, 9), sentinelles qui at-
tendent le matin, nous avons le privilège et la responsabilité d'avertir et de répéter aux incrédules et
aux moqueurs cette parole qui est un appel de grâce: «Si vous voulez vous enquérir, enquérez-vous;
revenez, venez» (Ésaïe XXI, 12).
Si vous voulez... C'est à vous qu'il incombe de choisir, la chose est laissée à votre responsabilité.
Dieu veuille que beaucoup désirent encore «s'enquérir » : Sa Parole est pour les instruire et son Es-
prit, pour les éclairer. Revenez, vous qui êtes éloignés et égarés sur un mauvais chemin. Venez, «vous
tous qui vous fatiguez et qui êtes chargés », Jésus vous invite aujourd'hui encore: «Venez à Moi..., et
Moi, je vous donnerai du repos» (Matthieu XI, 28).
«Sur tes murailles, Jérusalem, j'ai établi des gardiens; ils ne se tairont jamais, de tout le jour et de
toute la nuit. Vous qui faites se ressouvenir l'Éternel, ne gardez pas le silence, et ne lui laissez pas de
repos, jusqu'à ce qu'il établisse Jérusalem, et qu'il en fasse un sujet de louange sur la terre » (Ésaïe
LXII, 6, 7.)
Ce passage nous parle d'un autre service, d'une autre responsabilité des sentinelles. Il n'est pas,
comme toute prophétie, « d'une interprétation particulière » (2 Pierre 1, 20) ; concernant directement le
peuple terrestre, il s'applique aussi au peuple céleste. Des sentinelles avaient été placées sur les mu-
railles de Jérusalem pour veiller à ce que l'ennemi ne vienne pas creuser des brèches par lesquelles il
aurait réussi à s'introduire dans la ville. L'ennemi n'est-il pas à luvre aujourd'hui plus que jamais, ne
déploie-t-il pas tous ses efforts pour avoir accès dans le lieu doit être réalisée une séparation com-
plète et constante d'avec le monde? Pensons à l'Assemblée, crions à Dieu pour elle comme les gardiens
criaient à l'Éternel pour Jérusalem. Ayons davantage à cœur son témoignage, témoignage dans lequel
l'ennemi voudrait aussi creuser des brèches. Quels résultats seraient produits, quelle bénédiction serait
répandue sur l'Assemblée et sur chaque assemblée locale si nous comprenions mieux que nous
sommes des sentinelles placées sur la muraille pour «ne se taire jamais, de tout le jour et de toute la
nuit» !
Le service de la sentinelle est toujours considéré comme n'étant que pour un court moment; c'est seu-
lement pendant la nuit et la nuit va prendre fin. «Jusqu'à ce qu'il établisse Jérusalem, et qu'il en fasse
un sujet de louange sur la terre. » Pour nous aussi, le service de la prière et de l'intercession ne durera
pas toujours; il se terminera quand l'Église de Christ sera enlevée, quand le matin sera là. Jusqu'à ce
moment, notre responsabilité demeure: «ils ne se tairont jamais, de tout le jour et de toute la nuit. Vous
qui faites se ressouvenir l'Éternel, ne gardez pas le silence, et ne lui laissez pas de repos» (Ésaïe LXII,
6, 7).
«Combien sont beaux sur les montagnes les pieds de Celui qui apporte de bonnes nouvelles, qui an-
nonce la paix, qui apporte des nouvelles de bonheur, qui annonce le salut, qui dit à Sion: Ton Dieu
règne! La voix de tes sentinelles ! Elles élèvent la voix, elles exultent ensemble avec chant de
triomphe; car elles verront face à face, quand l'Éternel restaurera Sion» (Ésaïe LII, 7, 8.)
Celui qui apporte de bonnes nouvelles, qui annonce la délivrance et la paix, c'est Christ lui-même,
apparaissant pour l'établissement de son règne, c'est Celui que le résidu attendait « plus que les senti-
nelles n'attendent le matin» et qui paraît alors « comme la lumière du matin, quand le soleil se lève, un
matin sans nuages» (2 Samuel XXIII, 4). Le matin vient avait annoncé la sentinelle d'Ésaïe XXI;
maintenant, le matin est venu...
Qu'en est-il, alors, des sentinelles ? Le temps d'avertir est passé, comme aussi celui de la prière et de
l'intercession; la nuit a pris fin, plus d'attente et plus de veille, le service est achevé! Mais la voix des
sentinelles se fait encore entendre. Non plus pour «crier comme un lion» ou pour « faire se ressouvenir
l'Éternel », mais pour «exulter ensemble avec chant de triomphe ». Elles sont toutes là, pas une ne
manque pour le concert de l'allégresse éternelle. Sentinelles qui ont veillé pendant la nuit, averti et prié
en attendant le Seigneur, elles entonnent un chant de triomphe. « La voix de tes sentinelles!» Pourquoi
peuvent-elles se jouir ainsi? «Car elles verront face à face.» Que sera-ce pour le résidu fidèle
« quand l'Éternel restaurera Sion» ! Mon âme attend le Seigneur... espérance du cœur, attente de la foi
enfin couronnée: elles verront face à face. Et tandis que l'Église dans la gloire céleste sera le centre du
gouvernement, pendant le règne, « ses esclaves le serviront, et ils verront sa face» (Apocalypse XXII,
4). Bientôt l'Épouse céleste contemplera à jamais son céleste Époux. «Nous voyons maintenant au tra-
vers d'un verre, obscurément, mais alors race à face» (1 Corinthiens XIII, 12.) « Ce que nous serons
n'a pas encore été manifesté; nous savons que quand il sera manifesté, nous lui serons semblables, car
nous le verrons comme il est» (1 Jean III, 2.)
Des cieux nous aimons à t'attendre,
O cher Sauveur!
N'as-tu pas dit: Je viens vous prendre,
Puissant Sauveur?
Oh! Félicités ineffables!
Voir de près tes traits adorables
Et t'être enfin rendus semblables,
Divin Sauveur!
Une nouvelle étape du voyage commence pour nous. Le caractère du monde au milieu duquel nous
avons cheminer n'a pas changé depuis le commencement, mais se précise et s'accentue chaque jour da-
vantage. Les ténèbres s'épaississent sur la terre, le mal fait des progrès rapides... Dans la chrétienté
elle-même, des caractères laodicéens sont déjà manifestés et au sein du témoignage qui devrait refléter
les traits de Philadelphie, que de relâchement, que de misères, que de sujets d'humiliations et de souf-
frances! Il n'y a pas lieu cependant d'être découragé. Au travers d'un tel état de choses, attristante ac-
cumulation de ruines, puissions-nous être chacun, pendant cette nouvelle étape et jusqu'à son retour,
une sentinelle qui veine, qui avertit, qui intercède, qui attend... P. F.
1 / 119 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !