Laissés ici-bas comme des sentinelles chargées de veiller et d'attendre, nous avons aussi une autre
responsabilité. Celle d'avertir. Ésaïe XXI nous le montre, bien que les trois oracles contenus dans ce
chapitre concernent directement Babylone, Édom et l'Arabie. Au v. 6, la sentinelle, à son poste, est in-
vitée à dire ce qu'elle voit, Elle observe, elle écoute «diligemment, avec grande attention» - et c'est
bien par là qu'il nous faut commencer aussi: écouter le message d'avertissement que Dieu veut nous
voir transmettre à ceux sur lesquels le jugement est suspendu, l'écouter «diligemment, avec grande at-
tention ». Ensuite, la sentinelle ne garde pas pour elle ce qui lui a été communiqué, elle crie « comme
un lion ». Elle crie avec puissance, mais on n'écoute pas! Tandis que retentissent ses avertissements, à
Babylone se dé- roule la scène de Daniel V, 1-4. Aussi le jugement va être exécuté sur ceux dont les
oreilles sont restées fermées à ses appels. Nul n'a écouté, mais qu'importe, la sentinelle n'a pas failli à
sa responsabilité. Comme à Ézéchiel, à nous aussi aujourd'hui s'adresse l'injonction divine: «Tu leur
diras mes paroles, soit qu'ils écoutent, soit qu'ils n'en tassent rien» (Ézéchiel II, 7) ; et encore: «Et toi,
fils d'homme, je t'ai établi sentinelle pour la maison d'Israël, et tu entendras la parole de ma bouche, et
tu les avertiras de ma part. Quand je dirai au méchant: Méchant, certainement tu mourras, et que tu ne
parleras pas pour avertir le méchant à l'égard de sa voie, lui, le méchant, mourra dans son iniquité;
mais je redemanderai son sang de ta main. Et si tu avertis le méchant à l'égard de sa voie, pour qu'il
s'en détourne, et qu'il ne se détourne pas de sa voie, il mourra, lui, dans son iniquité; mais toi, tu as dé-
livré ton âme » (Ézéchiel XXXIII, 7-9).
Ésaïe XXI, 11, la sentinelle avertit encore. Mais ici, on se moque! Déjà sans doute elle avait annoncé
le jugement, elle avait parlé de « la nuit », mais ce jugement n'est pas encore venu, la nuit n'est pas en-
core là; aussi, railleurs et ironiques, les moqueurs l'interrogent: "Sentinelle, à quoi en est la nuit? Sen-
tinelle, à quoi en est la nuit? » Les moqueurs, c'est le signe des derniers jours: "Aux derniers jours des
moqueurs viendront, marchant dans la moquerie, selon lieurs propres convoitises, et disant : Où est la
promesse de sa venue? Car, depuis que les pères se sont endormis, toutes choses demeurent au même
état dès le commencement de la création» (2 Pierre III, 3, 4). La sentinelle peut bien répondre: «le ma-
tin vient, et aussi la nuit ». Pour ceux qui veillent et attendent, parole de réconfort et d'encouragement:
le matin vient! Oui, rachetés du Seigneur, le matin vient!
Courage donc, ô pèlerins!
Levons en haut la tête;
Hâtons nos pas, ceignons nos reins:
La délivrance est prête.
D'aucuns peuvent tourner en dérision notre espérance, se moquer... C’est une preuve de plus que le
matin est là ! Et aussi la nuit. Solennelle parole d'avertissement pour toute âme qui n'a pas réalisé
qu'elle était dans les «lieux profonds », qui n'a pas eu le sentiment de son péché et Il n'a pas appris à
connaître Christ comme Rédempteur ; pour tous ceux qui n'ont qu'une profession chrétienne sans avoir
la vie de Dieu, Et aussi la nuit! Éternelle nuit, «ténèbres de dehors: là seront les pleurs et les grince-
ments de dents» (Matthieu XXII, 13).
Mais parce qu'aujourd'hui est encore un jour de grâce, le Seigneur est « patient envers vous, ne vou-
lant pas qu'aucun périsse, mais que tous viennent à la repentance» (2 Pierre III, 9), sentinelles qui at-
tendent le matin, nous avons le privilège et la responsabilité d'avertir et de répéter aux incrédules et
aux moqueurs cette parole qui est un appel de grâce: «Si vous voulez vous enquérir, enquérez-vous;
revenez, venez» (Ésaïe XXI, 12).
Si vous voulez... C'est à vous qu'il incombe de choisir, la chose est laissée à votre responsabilité.
Dieu veuille que beaucoup désirent encore «s'enquérir » : Sa Parole est là pour les instruire et son Es-
prit, pour les éclairer. Revenez, vous qui êtes éloignés et égarés sur un mauvais chemin. Venez, «vous
tous qui vous fatiguez et qui êtes chargés », Jésus vous invite aujourd'hui encore: «Venez à Moi..., et
Moi, je vous donnerai du repos» (Matthieu XI, 28).
«Sur tes murailles, Jérusalem, j'ai établi des gardiens; ils ne se tairont jamais, de tout le jour et de
toute la nuit. Vous qui faites se ressouvenir l'Éternel, ne gardez pas le silence, et ne lui laissez pas de
repos, jusqu'à ce qu'il établisse Jérusalem, et qu'il en fasse un sujet de louange sur la terre » (Ésaïe
LXII, 6, 7.)
Ce passage nous parle d'un autre service, d'une autre responsabilité des sentinelles. Il n'est pas,
comme toute prophétie, « d'une interprétation particulière » (2 Pierre 1, 20) ; concernant directement le
peuple terrestre, il s'applique aussi au peuple céleste. Des sentinelles avaient été placées sur les mu-
railles de Jérusalem pour veiller à ce que l'ennemi ne vienne pas creuser des brèches par lesquelles il