CONFEDERATION SYNDICALE DES TRAVAILLEURS DU CAMEROUN CONFEDERATION OF CAMEROON TRADE UNIONS C.S.T.C. Union - Justice - Progrès C.C.T.U. Unity - Justice - Progress Enregistrée sous N°CSTC/CE/1 du 22/02/1993 SECRETARIAT GENERAL PREPARATION POUR LE COURS A1 02570 A/S LA FORMATION SYNDICALE SUR LA SANTE ET LA SECURITE AU TRAVAIL ET LE VIH/SIDA Du 27 septembre 2010 au 8 octobre 2010 au Centre International de Formation de l’OIT à TURIN (Italie) RUTH EKOUT ABOUI BEYEME SECRETAIRE CONFEDERALE AUX AFFAIRES SOCIALES Le présent document est un rapport sur le Cameroun, présenté par la Camarade Ruth EKOUT ABOUI BEYEME, Secrétaire Confédérale chargée des Affaires Sociales de la CSTC, en vue de la préparation pour le cours A1 02570 a/s « La formation syndicale sur la santé et la sécurité sociale au travail et le VIH/SIDA », qui se déroulera du 27 septembre 2010 au 8 octobre 2010 à TURIN en Italie. Suivant les directives reçues, le rapport d’au plus cinq (5) pages, devra contenir : -une brève description du contexte national (structure politique, structure économique et structure sociale du travail et emploi), -la situation des syndicats dans le pays avec des données sur l’adhésion ventilées par sexe et tranches d’âges, -une description de la situation en matière de SSTE et du VIH/SIDA, avec des données sur le nombre d’accidents, de blessures et de maladies liés au travail, -une description des politiques, stratégies, programmes et activités des syndicats en matière de SSTE et de VIH/SIDA, avec un accent particulier sur leur implication et leur contribution aux fora tripartites nationaux sur ces sujets, -une description de l’utilisation/application des technologies de l’information au sein de leur organisation et du mouvement syndical de leur pays, CONTEXTE POLITIQUE ET SOCIOECONOMIQUE DU CAMEROUN Le Cameroun qui fête son cinquantenaire de l’indépendance en 2010 est une république dont le Président est élu au suffrage universel direct pour un mandat de sept ans. La dernière révision de la constitution datant du 10 avril 2008 a délimité le nombre de mandats à la tête du pays. Le Président de la République est assisté d’un Premier Ministre Chef du Gouvernement. L’Assemblée Nationale, également élue au suffrage universel direct, pour un mandat de cinq (5) ans, compte 120 députés. Elle tient deux (2) sessions par an et légifère à la majorité simple. Le Sénat représentera les Collectivités Territoriales Décentralisées, chaque région aura dix (10) sénateurs. Le Cameroun compte plus de 150 partis politiques dont le Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC), parti au pouvoir et majoritaire à l’Assemblée Nationale. Principaux partis politiques d’opposition : Social Democratic Front (SDF), Union Nationale pour le Développement et le Progrès (UNDP), Union Démocratique du Cameroun (UDC), Union des Populations du Cameroun (UPC) et Mouvement Progressiste. Seuls le SDF, l’UNDP, l’UDC et le MP sont représentés à l’Assemblée Nationale. Quelques données économiques (2008) PIB (en milliards de dollars) : 24, 49 ; % de croissance annuelle : 3,8 ; PIB par habitant (en dollars) : 1 324 % d’inflation : 4,4 en 2005 (INS) Importations françaises (en millions d’euros) : 370 ; Exportations françaises en millions d’euros : 575 Le Cameroun est un pays potentiellement riche, diversifié sur le plan des ressources et disposant d’un secteur industriel relativement développé. Le pétrole continue à occuper une place importante dans l’économie camerounaise dont il représente 52 % des exportations en valeur. Le Cameroun exporte également l’aluminium, et des produits primaires tels que le bois, le coton, le café, la banane et le caoutchouc qui représentent 25 % de ses exportations globales. Les flux avec les pays de la zone CEMAC dont le Cameroun constitue la tête de pont maritime ne représente qu’une faible part des échanges commerciaux (en moyenne 3,6 %) depuis l’instauration de la zone de libre échange de la CEMAC en 1999. Autres principaux partenaires économiques du Cameroun sont : l’Union Européenne, le Nigeria, et la Chine. Principaux clients en 2007 : Espagne (20,2%à, l’Italie (16 %), la France (11,9 %). Principaux fournisseurs : la France (23,7 %), le Nigeria (12,3 %), la Belgique (5,9 %). Impact de la mondialisation et de la crise économique La crise mondiale pose de redoutables défis à l’économie camerounaise. Après le report en août 2004 du point d’achèvement PPTE (Pays Pauvre Très Endetté), le Cameroun a franchi avec succès cette étape en Avril 2006, ce qui lui a fait bénéficier d’une annulation de dette de 3,475 milliards de la part des créanciers du Club de Paris La mondialisation a amené avec elle une nouvelle donne de l’économie mondiale. Les transactions financières se font à l’échelle mondiale et dans le cadre d’une économie virtuelle. Les pays en développement n’ayant pas les moyens de la politique de la mondialisation sont à la traîne. Le Cameroun n’échappe pas à la règle, faute de maîtriser les nouvelles règles du commerce mondial. Cependant après les crises internes des années 1980 suivies par les ajustements structurels du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale qui ont connu leur point d’achèvement en 2006, le Cameroun se devait de relancer son économie malgré la résurgence de la crise financière internationale en 2008. C’est une mission impérative que de relancer l’économie pour le développement durable du Cameroun. Pour ce faire, les nouvelles orientations de la politique économique s’articulent comme suit : -Les mesures d’accompagnement post PPTE : restaurer la crédibilité de l’Etat et son leadership et impulser une nouvelle politique économique, -Les propositions pour faire face à la crise économique mondiale : (réduction des besoins de financements externes et la mise en place d’une politique de développement des filières de croissance), -Le plan de revalorisation du revenu global du salaire direct, mais aussi le salaire socialisé, s'exprimant en particulier par les prestations sociales et englobant l'ensemble des effets redistributifs des services publics ainsi que le revenu des salariés actifs, mais aussi celui des retraités, qui restent membres du salariat. -Une reprise en main des banques, des assurances et de la politique d’investissement par une présence étatique responsable dans le système bancaire et assurantiel et de la politique d'investissement. Il n’est pas question de la nationalisation des grandes banques et assurances, mais d’une politique se traduisant par une reprise en main et réorientation forte de leurs missions et activités. -Des contreparties pour le financement des secteurs en difficulté : Les secteurs en grave difficulté immédiate doivent recevoir une aide de l'Etat remboursable, mais avec des contreparties clairement énoncées et notablement différentes des plans actuels. -La valorisation des instruments populaires de mobilisation de l'épargne et de distribution du crédit : un des fondements économiques du redressement du Cameroun est la dynamisation de l’épargne volontaire -Et la considération de la question écologique comme point de départ pour repenser la production et les usages : la question écologique signifie la connaissance du mode d'habitat sur la planète Terre. C'est pourquoi la vie économique ne doit pas seulement être réorientée vers des finalités écologiques. Il convient que l'écologie conduise à repenser la vie dite économique, en soit le point de départ. TRAVAIL ET EMPLOI AU CAMEROUN Les problèmes liés au travail et à l’emploi sont traités dans deux départements ministériels : a) - le Ministère du Travail et de la Sécurité Sociale (MTSS) Créé par décret n° 2004/320 du 8 décembre 2004 portant organisation du Gouvernement, ce département ministériel est chargé de l'élaboration, de la mise en œuvre et de l'évaluation de la politique et des programmes du Gouvernement dans les domaines des relations professionnelles, du statut des travailleurs et de la sécurité sociale. A ce titre, il est responsable d’une part du contrôle de l'application du Code du Travail et des conventions internationales, ratifiées par le Cameroun, ayant trait au travail, de l'élaboration et de la mise en œuvre de la politique de prévoyance et de sécurité sociale, de la liaison avec les Institutions du système des Nations Unies et de l'Union Africaine spécialisées dans le domaine du travail. Le MTSS assure la tutelle de la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale (CNPS) qui est l’actuel organisme en charge de la sécurité sociale au Cameroun. La CNPS ne couvre que trois branches : les accidents de travail, les maladies professionnelles (leur nombre vient de passer de 44 à 99), les prestations familiales, l’invalidité, la vieillesse et les décès (survivants). Sa gouvernance est tripartite. Et dans le cadre de la prévention des risques professionnels, la CNPS assure la présidence de l’organisation tripartite de la Journée Africaine de Prévention des Risques Professionnels qui a lieu tous les 28 avril. D’autre part, le MTSS a en son sein des commissions sociales tripartites (avec les organisations des Employeurs et des organisations des Travailleurs) : la Commission Nationale Consultative du Travail (CNCT), la Commission Nationale de Santé et Sécurité au Travail (CNSST) et la Commission Nationale Paritaire des Conventions Collectives et des Salaires. Les autres partenaires sociaux (syndicats d’employeurs et de travailleurs) La loi portant Code du Travail de 1994 confère aux employeurs et aux travailleurs le droit de se constituer en organisations socioprofessionnelles. Il existe ainsi : Les syndicats de travailleurs Les travailleurs du secteur formel sont estimés à 10 % de la population active. Et les femmes représentent 7 % des travailleurs du secteur formel. Après les fortes compressions du personnel enregistrées depuis les Programmes d’Ajustement Structurel (PAS) et tous les autres programmes mondiaux qui l’ont suivi, l’effectif des travailleurs et partant les adhérents dans les syndicats a relativement baissé. Actuellement, officiellement il existe sept centrales syndicales (la Confédération Syndicale des Travailleurs du Cameroun (CSTC), la Confédération des Syndicats Autonomes (CSAC), l’Union des Syndicats Libres du Cameroun (USLC), la Confédération Générale du Travail - Liberté (CGT-Liberté), l’Union Générale du Travail du Cameroun (UGTC), la Confédération des Syndicats Indépendants du Cameroun (CSIC) et la CSP (Centrale du Secteur Public). Les effectifs par centrale sont difficiles à déterminer, chacune se déclarer la plus forte de par le nombre des adhérents, cependant des chiffres tels que ceux diffusés par le Ministère du Travail et de la Sécurité Sociale sont plus crédibles, en effet après les élections sociales sont donnés des résultats du nombre de délégués du personnel enregistré par centrale syndicale. Généralement les femmes représentent 30 % des effectifs, les jeunes, environ 20 %. Chaque centrale a dans son organigramme un secrétariat chargé de la recherche et de l’environnement. Les syndicats patronaux Ce sont : le GICAM (Groupement Inter Patronal du Cameroun), le SYNDUSTRICAM (Syndicat National des Industriels du Cameroun), le Syndicat des Entrepreneurs des Travaux Publics et Bâtiments, l’USPAC (Union des Syndicats Professionnels de l’Agriculture du Cameroun), le Syndicat des Commerçants, Importateurs et Exportateurs du Cameroun. SANTE, SECURITE AU TRAVAIL, ENVIRONNEMENT ET VIH/SIDA Dans le cadre du Code du Travail, des soins sont dispensés aux travailleurs par les employeurs, de même ces derniers assurent le maintien du salaire en cas d’incapacité provisoire de travail. En ce qui concerne les risques professionnels déclarés : a)- les paiements pour accidents de travail et maladies professionnelles en 2009, ont coûté 314 501 081 F CFA b)- la réparation des risques professionnels ont portés sur 497 779 772 F CFA SOIT UN TOTAL GENERAL DE 761 323 678 F CFA (source CNPS – Cameroun). LUTTE CONTRE VIH/SIDA La lutte contre le VIH/SIDA au Cameroun commence en 1986 alors que les 1ers cas avaient été signalés depuis 1985. Le gouvernement a donc mis sur pied un PNLS (Programme National de Lutte contre le SIDA) et ensuite a été créé le CNLS (Comité National de Lutte contre le SIDA) organe officiel chargé de la coordination et de la gestion du PNLS. Les syndicats, en l’occurrence la CSTC, commencent à s’impliquer dans la lutte à partir de 2001. -Pour les partenaires sociaux, un projet triennal de lutte tripartite USDOL à travers le BIT - Grâce à un financement de 25 000 Dollars accordé par le BIT, mise sur pied d’un Comité Intersyndical de Lutte contre le VIH/SIDA en milieu de travail Enfin une Coalition des Affaires contre le VIH/SIDA regroupe les syndicats patronaux, les syndicats de travailleurs et la société civile. Force est de reconnaître que ces programmes de lutte demeurent assez précaires dans le milieu syndical des travailleurs, les structures ne disposant pas assez de moyens pour matérialiser et pérenniser l’action syndicale contre le VIH/SIDA. Il existe des structures (Comités Hygiène et Santé) au sein de certaines entreprises intégrant la lutte contre le VIH/SIDA. LES QUESTIONS D’EMPLOI Il existe un Ministère chargé de l’Emploi et de la Formation Professionnelle qui a sous sa tutelle trois organismes publics : - le Fonds National de l’Emploi (FNE) qui fournit l’information sur l’emploi et le marché du travail camerounais, - et le Projet Intégré d’Appui aux Acteurs du Secteur Informel (PIAASI) qui accorde des facilités financières aux petits entrepreneurs. Le Cameroun a élaboré en 2003 un Document de Stratégies de Réduction de la Pauvreté (DSRP) qui sera remplacé en 2008 par le Document de Stratégies pour la Croissance et l’Emploi (DSCE) - (Ministère de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire) LES TECHNOLOGIES DE L’INFORMATION ET DE LA COMMUNICATION Les TIC sont connues dans les milieux syndicaux, mais leur utilisation/exploitation optimale reste encore à promouvoir.