la malnutrition, au paludisme, à la diarrhée et au stress lié à la chaleur.
Enfin, la concurrence sur les
ressources naturelles (eau, pâturages) accentue le risque de conflits et les flux migratoires, qui à leur
tour amplifient le risque d’insécurité alimentaire et nutritionnelle.
Les plus vulnérables toujours les plus affectés
Les projections les plus optimistes (+2°C à la surface du globe) prévoient que le taux de sous-
alimentation en Afrique augmentera de 25 à 90% d’ici à 2050
. Cette situation traduit un paradoxe:
ceux qui contribuent le moins au réchauffement climatique sont ceux qui en souffrent le plus.
Les pays du Sud et les ménages les plus pauvres subiront la plus grande partie des dommages
humains et économiques causés par le changement climatique, alors même que leurs capacités de
réponse sont souvent limitées voire épuisées.
Ce sont pour la plupart de petits producteurs et productrices qui vivent de l’agriculture pluviale, de la
pêche ou de l’élevage, des moyens de subsistance très fortement dépendants des conditions
climatiques et environnementales. Les changements climatiques et l’accroissement de la fréquence et
de l’intensité des aléas climatiques entrainent un affaiblissement ou une destruction de ces moyens
de subsistance et de l’accès aux ressources naturelles.
L’adaptation au changement climatique est sous-financée
Alors que seulement 10% des enfants souffrant de malnutrition aigüe ont aujourd’hui accès au
traitement nécessaire, l’adaptation au changement climatique est largement sous-financée. Le PNUE
prévoit en effet que même en réduisant nos émissions, l'adaptation pourrait coûter jusqu'à 150
milliards de dollars d'ici 2025/2030, et entre 250 et 500 milliards de dollars par an d'ici 2050
. En l’état
actuel des financements internationaux disponibles pour l’adaptation, nous sommes encore très loin
du compte. Plus le temps passe, plus le coût économique, environnemental et social sera élevé.
Le secteur privé est à juste titre considéré comme un acteur majeur du financement du
développement durable. Cependant, on assiste à un déséquilibre dans les investissements
privés qui vont privilégier la rentabilité offerte par les actions d’atténuation et peu s’engager
dans le financement de l’adaptation. Dès lors, comment assurer une mobilisation financière à la
hauteur des enjeux pour soutenir les petits agriculteurs familiaux et le développement de plans
d’adaptation efficaces en matière de sécurité alimentaire ?
La sécurité alimentaire, au cœur de la convention de Paris
L’accord international sur le climat doit permettre de fixer les engagements des Etats en matière de
réduction des émissions de gaz à effet de serre, d’adaptation aux impacts du dérèglement climatique
et de financement. Il est capital qu’à Paris, les états reconnaissent que le changement climatique aura
des conséquences majeures sur la faim dans le monde et la sous-nutrition et s’accorde à faire de la
lutte contre la faim un objectif des actions prises pour lutter contre le changement climatique.