victimes sont aussi civiles. En 1915, 1,2 millions d’Arméniens sont déportés et
massacrés par le pouvoir ottoman, dans ce qui sera qualifié par la suite de génocide.
La mort est omniprésente. Avec l’artillerie moderne, un seuil de violence est franchi par
rapport aux guerres du XIXe siècle. A la mitrailleuse se joignent les obus produits en
masse. Les gaz de combat en 1915, les tanks et l’aviation en 1917, modifient le rôle du
soldat, sans que ces nouvelles armes expliquent l’ampleur des pertes : en moyenne, près
de 900 Français et plus de 1300 Allemands sont tués chaque jour.
C. Une guerre traumatisante, des sociétés urbaines.
Les conditions de vie sur le front banalisent la violence. La vie humaine perd de son
sens. La propagande qui dépeint l’ennemi comme un monstre inhumain participe de la
brutalisation des comportements. La peur, l’absence d’hygiène, le froid, la boue, les poux,
les rats… contribuent au sentiment de déshumanisation des soldats et au décalage par
rapport à la vie civile. La censure cache aux civils la vie réelle des soldats.
Des mutineries se développent à partir de 1917 dans certaines armées, autant par
lassitude des combats que par refus des ordres donnés par des états-majors
déconsidérés. Réprimées en France, elles révèlent un malaise, la conscience de n’être
que « chair à canon ». En Russie, ces mutineries sont à l’origine de l’effondrement du
front et sont l’arrière plan de la révolution bolchévique de novembre 1917.
II. La Seconde Guerre mondiale, une guerre d’anéantissement
A. Les étapes de la guerre
De septembre 1939 à 1941, les puissances de l’Axe connaissent des succès militaires sur
tous les fronts, grâce à la Blitzkrieg. La Pologne est partagée entre l’Allemagne et l’URSS.
Au printemps 1940, la Wehrmacht envahit le Danemark, la Norvège, les Pays-Bas et la
France qui signe l’armistice le 22 juin. Mais la Grande-Bretagne gagne la bataille
d’Angleterre. En juin 1941, l’opération Barbarossa marque le début de l’invasion de
l’URSS.
Les années 1942-1943 représentent un tournant. En Afrique du Nord, les Britanniques
relancent l’offensive en Libye. En Novembre 1942, les alliés débarquent en Algérie et au
Maroc. D’abord débordés, les Soviétiques organisent la résistance en reconstituant leur
potentiel industriel à l’Est. La victoire de Stalingrad, en janvier 1943, constitue le point
de départ d’une lente reconquête de leur territoire.
En 1944, la progression alliée s’accélère suite aux débarquements en Sicile, en
Normandie et en Provence. Les armées anglo-saxonnes et soviétiques prennent en
tenaille l’Allemagne. Le Reich capitule le 8 mai 1945.
Les civils représentent 65% du total des victimes. Ils subissent les bombardements
stratégiques mais surtout la guerre d’extermination nazie.
B. Une guerre totale.
La Seconde Guerre mondiale engage les États, les hommes et les idées. Plus encore qu’en
1914, elle est un affrontement idéologique dans lequel triomphe une conception
ethnico-raciale de la guerre. L’Allemagne mène à l’Est une guerre d’extermination contre
l’ennemi juif et communiste. Les démocraties transforment la guerre en croisade contre
le fascisme. Dans les deux camps, la propagande stimule la haine de l’adversaire.