En revanche, depuis les années 1970, l’évolution du change pour certaines des principales
monnaies n’a pas directement été liée à celle de l’inflation. Ce fut le cas du mark face au
dollar entre 1973 et 1991, du yen face au dollar depuis les années 1970.
c) l’approche du taux de change en terme de balance courante.
Elle a été mise en valeur dans les années 1960 par Houthakker et Mage. Ces deux auteurs ont montré
que deux pays ayant le même taux d’inflation pouvaient néanmoins connaître des évolutions
différentes de leur taux de change si le solde tendanciel de leur balance courante différait.
Deux situations peuvent être distinguées :
Si un pays dégage un excédent de la balance courante, il est détenteur net de devises. En
conséquence, il vend ces devises contre de la monnaie nationale sur le marché des changes, ce
qui tend à apprécier la monnaie nationale.
Si un pays présente un déficit de sa balance courante, il est demandeur net de devises, ce qui
tend à déprécier sa monnaie nationale.
Une étude de Ph Rollet de 1987 sur les pays de la CEE montre que l’évolution des taux de change en
Europe a été fortement ionfluencée par la structure des balances courantes.
B) Les déterminants fondamentaux en courte période : la parité des taux d’intérêt.
Le taux de change répond au principe de la parité des taux d’intérêt : dès lors que les capitaux sont
mobiles, des investisseurs rationnels vont placer leurs capitaux sur les marchés les plus rémunérateurs,
entraînant ainsi des variations de change. Si les taux d’intérêt américains sont supérieurs aux taux
français, la demande de dollars va augmenter, de même que l’offre de francs, ce qui entraîne une
appréciation du dollars et une dépréciation du franc.
III) Les déterminants conjoncturels du taux de change.
A court terme, il se peut que le taux de change s’éloigne de son cours d’équilibre, tel qu’il est
déterminé par les « fondamentaux », sous l’effet de causes conjoncturelles.
A) la bulle spéculatrice.
Si les agents anticipent qu’une monnaie va se déprécier, ils vont la vendre en masse. Par là, la monnaie
va effectivement se déprécier : les anticipations sont auto-réalisatrices et conduisent à des écarts fictifs
entre la valeur d’une monnaie et sa valeur « réelle », telle qu’elle devrait résulter des fondamentaux.
B) la théorie de la surréaction (overshooting).
Cette théorie a été développée par Dornbusch en 1976. Elle suppose que les marchés financiers
s’ajustent plus rapidement que les marchés des biens et services, ce qui conduit à une différence entre
le taux de change à court terme et son taux d’équilibre, à long terme.
Supposons que la masse monétaire d’un pays A augmente. A court terme, les prix des biens étant
rigides, cette augmentation n’entraîne pas de l’inflation. En revanche, l’augmentation de l’offre de
monnaie entraîne une baisse des taux d’intérêt, ce qui conduit à une sortie de capitaux qui déprécie le
taux de change (théorie de la parité des taux d’intérêt). Cette dépréciation s’accentue ensuite sous
l’effet de l’inflation : à court terme le taux de change surréagit. Mais à long terme la surréaction
disparaît car la dépréciation du change supérieure à l’inflation stimule les exportations et limite les
importations : le taux de change s’apprécie progressivement pour rejoindre à long terme son niveau
d’équilibre en terme de PPA.