
Les feuilles des Plantes Supérieures disposent au niveau de leur épiderme de structures très 
élaborées appelées stomates, spécialisées dans les échanges gazeux avec l’environnement et  
qui leur permettent de faire face aux différentes contraintes abiotiques. 
 
L’exemple  choisi,  la  mise  en  place  des  stomates,  résume  l’ensemble  des  étapes  et  des 
processus complexes qui régissent la construction de la plante. Cette mise en place procède 
d’un contrôle rigoureux des processus de division cellulaire et de différenciation. Elle aboutit 
à  l’installation  de  deux  cellules  adjacentes,  les  cellules  de  garde  du  stomate.  Une  cellule 
initiale du protoderme, par des divisions cellulaires, parfois asymétriques, établit un lignage 
cellulaire dont certains éléments vont subir une différenciation.  
 
 
DESCRIPTION DES DIFFERENTES ETAPES ET DE LEUR CONTROLE 
 
plusieurs  étapes,  chacune  sous  le  contrôle  d’un  ou  de  plusieurs  facteurs  de  transcription 
(Speechless,  Mute,  Fama  et  Myb88),  ainsi  que  d’une  voie  de  signalisation  de  type  module 
MAP kinase (Yoda, MKK4 et 5, MPK3 et 6) ont été identifiées ? 
 
1-2 La première étape, encore mal caractérisée, produit une cellule mère du méristémoïde à 
partir d’une cellule du protoderme.  
 
2-3 La cellule mère du méristémoïde entreprend une division, asymétrique, qui génère d’une 
part une large cellule épidermique et d’autre part une petite cellule, le méristémoïde. 
La division  asymétrique  est  l’un des  mécanismes  utilisé  pour  générer  différents  devenirs  cellulaires  parmi  les 
cellules sœurs, d’où la notion de lignage cellulaire.   
Cette première étape est sous le contrôle positif de la protéine SPEECHLESS, un facteur de 
transcription de type bHLH, et sous le contrôle négatif d’un module de signalisation de type 
MAP kinase (comprenant YODA, MKK4-MKK5, MPK3-MPK6). 
 
3-4 La transition suivante du méristémoïde vers la cellule mère des cellules de garde, est sous 
le contrôle du facteur de transcription MUTE de type bHLH.  
 
4-5 Enfin, la dernière étape requiert une division symétrique de la cellule mère des cellules de 
garde,  pour  donner  les  deux  cellules  de  garde.  Elle  met  en  œuvre  les  protéines  FAMA  et 
MYB88. La protéine FAMA permet de déterminer l’identité « cellule de garde » et empêche 
toute division cellulaire ultérieure. 
 
Les différents gènes identifiés ont été mutés ou sur-exprimés, de façon à mieux comprendre 
leur implication dans les mécanismes de division cellulaire et de différenciation.  
 
6a-9a L’observation  du  mutant  speechless  (perte  de  fonction),  montre  que  les  divisions 
asymétriques  ne  se  produisent  plus.  l’épiderme  apparaît  comme  un  champ  de  cellules  en 
puzzle imbriquées. Le même phénotype peut être observé lorsque le module MAP kinase est 
activé de façon constitutive (gain de fonction). 
 
6b-10 La mutation du gène yoda, ou les doubles mutants mkk4-mkk5 et mpk3-mpk6 entrainent 
un  développement  de  l’épiderme  qui  n’est  plus  constitué  que  de  cellules  de  garde  des 
stomates  appariées.  Le  même  phénotype  épidermique  est  également  observé  lors  de  la 
surexpression du gène MUTE.