REPUBLIQUE DU CAMEROUN Paix – Travail – Patrie ---------------CONSEIL ECONOMIQUE ET SOCIAL ---------------- REPUBLIC OF CAMEROON Peace – Work – Fatherland --------------ECONOMIC AND SOCIAL COUNCIL ---------------- LE RÔLE ET L'IMPACT DES CONSEILS ÉCONOMIQUES ET SOCIAUX ET INSTITUTIONS SIMILAIRES EN RÉPONSE À LA CRISE MONDIALE FINANCIÈRE, ÉCONOMIQUE ET DE L'EMPLOI : PARTAGE D'EXPÉRIENCES ET DE BONNES PRATIQUES CONTRIBUTION DU CES/CAMEROUN Novembre 2013 À L'ATTENTION DU SECRÉTARIAT Ce document est la contribution du CES/Cameroun à la réflexion menée au cours de cette rencontre. Elle peut être distribuée aux participants sans que la délégation camerounaise intervienne directement. 2 INTRODUCTION Le monde est confronté depuis des décennies à des problèmes majeurs pour faire face à la crise mondiale financière, économique et sociale qui frappe de plein fouet tous les états en général et les pays en voie de développement en particulier. Parmi ces problèmes, figurent en bonne place les questions récentes de la crise financière de 2008 et celles de tout le temps qui sont les crises économiques et sociales dont la résolution conditionne l’avenir de l’humanité si l’on tient compte de son impact économique, politique et social. Les états africains, à l’instar de tous les pays sous développés, faisaient déjà face, même avant la crise financière qui s’était transformée subitement en crise économique et sociale, à des grands défis majeurs, tels que la lutte contre le chômage, la pauvreté, l’analphabétisme chronique etc. Face à toutes ces situations de crise, le Conseil Economique et Social du Cameroun dont son rôle majeur est la réalisation d’études et la transmission d’avis au Président de la République et au gouvernement ; à contribuer activement à la recherche des solutions à toutes ces crises ponctuées par les échanges d’expériences et de bonnes pratiques tant au niveau national et international. I - RÔLE ET IMPACT DU CES DU CAMEROUN FACE À LA CRISE FINANCIÈRE ET ÉCONOMIQUE MONDIALE La crise financière s’est transformée en une crise économique mondiale. Car née aux États-Unis d’Amérique, elle a eu un impact sur toutes les économies des états dans le monde en général, et les états africains en particulier. Au Cameroun, et d’après une étude menée par Hervé B. ENDONG du quotidien « Nouvelle Expression », six secteurs de notre économie ont été affectés par cette crise notamment les produits d’importation tels que le bois, l’aluminium, le coton, le caoutchouc la banane et le pétrole. Le même constat a été fait par le Ministère des Forêts et de la Faune, qui a reconnu que les volumes des bois exportés au premier semestre 2008 étaient en 3 nette régression par rapport aux performances de l’année antérieure 2007. Ce volume a diminué de plus de 170 000m3. Dans le secteur de transport routier et ferroviaire, l’impact de cette crise mondiale dont les conséquences augmentent les contraintes structurelles de l’économie nationale. De source proche du patronat du Cameroun, le secteur de la banane a été également touché. Fort de ce constat, le Conseil Economique et Social dont le rôle majeur est de participer activement au développement économique, a mené une réflexion sur les voies et moyens de sortie de crise. Les études menées par le Conseil Economique et Social du Cameroun ont permis de mettre en place : des mesures fiscales favorables aux investisseurs ; la reforme bancaire ; des politiques monétaires expansionnistes ; la relance par la politique commerciale : le Cameroun a réduit les taxes à l’importation sur les équipements, les outils et le matériel utilisés pour la recherche et la prospection pétrolière ; la diminution par l’état des subventions sur les produits pétrolier et la promotion des initiatives privées nationales et internationales. de la réglementation du système De même, l’état a accru l’appui aux initiatives internationales, notamment l’initiative pays pauvres très endettés PPTE, l’initiative pour la transparence des industries extractives et le système de certification du processus de Kimberley. Enfin les entreprises publiques qui se trouvaient dans le portefeuille de l’état ont la plupart étaient privatisées. 4 II - RÔLE ET IMPACT DU CES FACE À LA CRISE DE L’EMPLOI AU CAMEROUN. La crise financière qui a ébranlé le monde en 2008 s’est traduite par un ralentissement de la croissance, entraînant aussi des pertes d’emplois et ses corollaires, le Chômage et la pauvreté dans le monde. Au Cameroun, le marché de l’emploi est encore très restreint avec un taux de chômage très élevé parmi les jeunes, surtout les femmes. Cette situation de l’emploi se caractérise par la part importante de l’économie informelle. De même, les problèmes liés à l’emploi et à l’insertion socioprofessionnelle des jeunes continuent de s’étendre tant dans les pays développés que dans les pays en voie de développement, avec un nombre toujours plus élevé de jeunes exposés au chômage ou cantonnés dans des emplois précaires, temporaires ou de mauvaise qualité. Dans un pays en développement comme le Cameroun, le diplôme ne garantit pas automatiquement l’emploi. La formation des jeunes dans les grandes écoles ou centres de formation professionnelle est souvent mal adaptée au réel besoin du marché nécessitant les interpellations d’un acteur d’observation non partisane. Cette mission est souvent dévolue au Conseil Economique et Social dont la tâche consiste à éclairer le Gouvernement pour cette importante question de l’emploi. La crise financière et économique mondiale a entraîné une crise sociale qui a pour corollaire la rareté de l’emploi, les émeutes etc. ainsi donc, le taux de chômage pendant la crise est passé de 11,9% en 2007 à 13,1% en 2010 au plan national selon le Bureau International du Travail (BIT). Compte tenu des problèmes liés à l’emploi, le Conseil Economique et Social a proposé les solutions suivantes : 1- Au niveau national Il s’agit de : - mener des actions de plaidoyer auprès du gouvernement pour l’intégration des objectifs et axes stratégiques du pacte mondial pour l’emploi au Cameroun ; 5 - promouvoir le document stratégique de réduction de la pauvreté DSRP ; - pousser le gouvernement à encourager les initiatives privées par l’octroi des crédits à un taux réduits ; - amener les pouvoirs publics réduire le chômage par un recrutement des jeunes diplômés à la fonction publique en fonction du besoin de l’état ; - réaliser les études sur l’impact de la crise financière internationale sur l’emploi au Cameroun, des mesures à prendre pour éliminer les obstacles à la création et à la consolidation d’emploi productifs et décents ; - mettre en place un comité de réflexion pour l’organisation de l’économie informel afin qu’elle intègre l’économie formelle. - poursuivre les objectifs du millénaire développement prônés par les Nations-Unies. pour le 2.- Au niveau international Le Conseil Economique et Social a joué un rôle plus dynamique dans la lutte contre le chômage. Les actions ont été orientées vers : - le renforcement du partenariat au sein de l’Union des CES et Institutions Similaires pour un meilleur partage des expériences sur l’emploi, notamment sur le partage et la promotion des informations sur les questions de l’emploi ; - le renforcement du partenariat avec les institutions internationales telles que les institutions régionales, sousrégionales ; - faire le plaidoyer auprès de l’Organisation des NationsUnies pour faciliter la mise en œuvre du pacte Mondial pour l’emploi ; - renforcer également le partenariat avec l’Organisation internationale du Travail pour mieux trouver des solutions aux problèmes de l’emploi. 6 De manière générale, la croissance financière, économique et sociale observée toutes ces dernières années dans les pays africains en particulier parmi lesquels le Cameroun dont le taux de croissance tourne autour de 4,5% en 2013 est la résultante de tous les efforts entrepris par les pouvoirs publics, y compris notamment les composantes de régulation de la société qui se sont impliquées fortement dans la résolution de toutes ces crises. CONCLUSION Bien que la crise financière, économique et sociale ait des effets néfastes sur le développement des pays africains y compris le Cameroun, trouver des solutions pour combattre cette crise mondiale revient aux principaux acteurs de relations internationales qui disposent des instruments et moyens de régulation de l’économie parmi lequel le Conseil Economique et Social. Le concours des efforts de tous les acteurs est primordial pour éviter que les pays africains dits fragiles ne sombrent dans l’extrême pauvreté. 7