Immuno – immunité anti-parasitaire (suite) – page 2/3
L’objectif dans la réponse protectrice contre Babesia est d’agir contre les formes libres du parasite,
afin d’empêcher qu’il n’y ait trop de globules rouges infectés et donc détruits. Pour cela, la réponse
humorale est combinée à une réponse inflammatoire, dépendante des macrophages. Les immuns
complexes produisent des IFNγ qui activeront les macrophages.
Une des caractéristiques est que chez les jeunes bovins, la réponse inflammatoire est extrêmement
précoce ; elle arrive par contre trop tard quand c’est des adultes qui sont infectés (la proportion de
GR infectés est alors trop importante), d’où une lyse massive et brutale de tous les GR infectés.
Il y a un risque d’hypersensibilité de type II (destruction cellulaire) et de type III (dépôt
des immuns complexes sur les membranes biologiques). Ainsi, si la guérison ne se fait pas, il y a
aggravation des signes cliniques.
Cette réponse immunitaire dépendant des macrophages explique qu’on ne puisse pas faire de
vaccin, car on ne sait pas activer spécifiquement les macrophages. Donc les vaccins existant ne font
que limiter les signes cliniques.
Mécanismes d’échappement à la réponse immunitaire :
Les protozoaires (qui sont nombreux et divers) peuvent échapper à la réponse
immunitaire en se localisant dans des zones où les effecteurs de l’immunité ne peuvent pas accéder
(séquestration parasitaire).
Certains parasites peuvent survivre dans des kystes qui ont été formés.
Ceux qui se multiplient dans les macrophages : survie dans les vacuoles parasitophores ou bien ils
sortent du phagosome et deviennent inaccessibles.
Ils peuvent aussi produire des leurres immunologiques : (comme pour les virus, on
peut considérer qu’il existe toujours un parasite capable d’échapper à la réponse immunitaire, car ils
ont en plus un grand génome donc les possibilités sont nombreuses)
- protéines inhibitrices du complément
- pour les parasites à multiplication extracellulaire, ils vont s’entourer de protéases spécifiques
des immunoglobulines
- presque tous les protozoaires produisent des protéines immuno-modulatrices qui limitent la
qualité de la réponse immunitaire
- blocage des voies des cytokines (que ce soit au niveau de la signalisation, des récepteurs, ou
encore synthèse de fausses cytokines)
Modification du profil de la réponse immunitaire
Exemple de la leishmaniose :
Si on a une réponse de type Th1, avec production d’IFNγ, la leishmaniose sera moins sévère (signes
cutanés seulement).
En revanche, si on a une réponse de type Th2, la leishmaniose sera beaucoup plus grave (viscérale,
il n’y a pas de limite à la multiplication du parasite).
De nombreux modèles animaux (souris notamment) ont été utilisés pour montrer que les IFNγ
activent les macrophages, qui vont produire des dérivés oxygénés et tuer le parasite.
Variation antigénique
Elle se fait au cours du cycle, avec l’expression de protéines de surface qui vont être très variables.
Ceci est valable pour tous les protozoaires (extra- ou intracellulaires) car dans les deux cas on a une
réponse immunitaire faisant intervenir les anticorps.
Le trypanosome par exemple possède une protéine de surface à 1000 variants…