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Fiche CESE 6094/2007 EN-SV/AL/id .../...
La réponse de la société civile aux défis du changement climatique
Mesdames et Messieurs,
Lorsque j'ai été élu Président du Comité économique et social européen en octobre dernier,
j'ai immédiatement déclaré que le changement climatique serait l'une des principales priorités
de ma présidence.
Je suis donc très heureux de vous souhaiter la bienvenue à cette audition publique sur le
thème "La réponse de la société civile aux défis du changement climatique", qui est organisée
aujourd'hui par le Comité économique et social européen afin de partager les expériences de
manière efficace, en approfondissant et en améliorant le processus d'apprentissage.
Je suis convaincu que le changement climatique n'est pas qu'une question de politiques
nationales ou communautaires; c'est un problème qui touche directement la sensibilité de
chaque être humain qui se considère non seulement comme un citoyen, mais comme un
citoyen actif. C'est un problème qui ne concerne pas seulement notre vie actuelle, mais
également celle des futures générations, de nos enfants et même des enfants du monde entier.
À mon avis, le problème du changement climatique n'est pas directement lié à l'augmentation
de nos besoins énergétiques, mais plutôt à notre façon d'utiliser l'énergie disponible.
Ces changements climatiques sont ABSOLUMENT IRRÉVERSIBLES.
Nous pouvons stopper la détérioration de l'environnement provoquée par l'homme, mais nous
ne pourrons jamais recréer de nouvelles calottes glaciaires au Groenland, par exemple.
Nous ne devrions pas l'oublier.
En premier lieu, je voudrais dire quelques mots sur la dimension socioéconomique.
Jusqu'à présent, la question du changement climatique a été perçue par les pays développés de
la même manière qu'ils perçoivent celle de la "pauvreté". Un problème dont nous avons
conscience, mais que nous essayons à peine de résoudre; un problème qui touche un autre
continent; un problème que nous ne pouvons distinguer "clairement" et qui ne nous concerne
pas directement. Les pays développés ont les "moyens" d'accroître la pollution, mais pas les
pays en développement!
Les pays développés ont les moyens de trouver des solutions, mais pas les pays en
développement.
Les choses sont en train de changer, les conditions climatiques ne connaissent pas de
frontières.
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Un citoyen américain moyen a besoin de 10 hectares de notre planète pour vivre, alors qu'un
citoyen africain n'a besoin que ... d'un hectare!
La solution était peut-être trouvée en 1997 avec le Protocole brésilien, basé sur le principe
d'une répartition de la charge en fonction de la responsabilité relative de chaque pays.
Le soleil offre à la terre 10 000 fois plus d'énergie que les hommes ne consomment et,
pourtant, 1,7 milliards de personnes n'ont toujours pas accès à l'électricité.
En deuxième lieu, je voudrais parler de l'aspect géopolitique.
Le problème du changement climatique est directement lié à notre façon de gérer les
ressources disponibles en fonction de notre mode de vie.
Plus nos besoins augmentent, plus notre Europe devient dépendante. M. Jocek Saryusz-
Wolski, président de la Commission des affaires étrangères du Parlement européen, a déclaré
qu'à l'heure actuelle, l'"énergie" est utilisée comme un "investissement de politique étrangère".
Nous devons saisir l'opportunité de devenir les pionniers dans cette "bataille", en diffusant le
message à travers le monde, de façon à incarner les idéaux et les valeurs qui font la différence.
En troisième lieu, je voudrais évoquer la dimension économique cachée et les risques du
changement climatique.
Nous nous précipitons pour trouver de nouvelles solutions, pour inventer de nouvelles
technologies, pour créer de nouveaux produits, mais nous ne devons pas perdre de vue qu'il
faut avant tout déterminer l'ampleur des investissements nécessaires pour avoir une vision
claire de la dimension réelle du problème.
Nous avons besoin d'un cadre politique à long terme, allant au moins jusqu'en 2030, qui
donne aux citoyens et aux investisseurs la confiance nécessaire pour agir au quotidien et pour
investir dans l'avenir. Pour l'instant, plusieurs scénarios différents existent, chaque jour plus
nombreux.
Il y a quatre ou cinq mois, le terme "biocarburant" était un mot magique, aujourd'hui, nous ne
sommes plus si certains que la production de biocarburants ne va pas affecter l'équilibre
naturel et qu'elle ne va pas nuire à l'environnement.
Je vais vous donner un autre exemple.
S'agissant des changements climatiques et des nouveaux produits biologiques, nous ne devons
pas oublier qu'il est nécessaire d'améliorer la gestion des cultures et des pâturages pour
accroître le stockage de carbone dans les sols.
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Il faut aussi améliorer les techniques de culture du riz et la gestion du bétail et du fumier afin
de réduire les émissions de CH4. Au Royaume-Uni, par exemple, les émissions de gaz à effet
de serre imputables à l'agriculture représentent 7% des émissions totales, alors que la part de
l'agriculture dans la croissance économique est inférieure à 1%.
Nous sommes absolument convaincus aujourd'hui que le changement climatique est le résultat
d'une "erreur humaine", mais un grand nombre de scientifiques estiment que les inondations
en Californie et la canicule en Belgique ne sont qu'une coïncidence!
Pour terminer, je voudrais aborder la dimension du changement climatique qui est en lien
direct avec le secteur de la santé.
L'environnement et la santé sont étroitement liés. Les effets de l'environnement sur la santé,
en particulier celle des enfants, ont augmenté au cours des décennies passées.
Plusieurs pays membres de l'OCDE rapportent des épidémies d'asthme dues à la pollution
atmosphérique. Aux États-Unis, près d'un enfant d'âge scolaire sur treize (4,8 millions environ)
souffre d'asthme.
Je suis persuadé que les citoyens et surtout la société civile organisée du monde entier doivent
collaborer avec les collectivités locales et demander à leurs pouvoirs publics qu'ils agissent.
Nous avons besoin d'une société civile organisée ACTIVE et RESPONSABLE et de citoyens
qui soient conscients des effets provoqués par leurs comportements quotidiens.
Le CESE a exprimé ses préoccupations face au changement climatique à maintes reprises.
Plusieurs avis ont été élaborés sur ce sujet, abordant à la fois les causes du changement
climatique, l'importance de lutter contre ce phénomène et la nécessité de procéder aux
adaptations inévitables.
Le changement climatique est en effet une question complexe, et le Comité a tenté de s'y
attaquer sous différents angles de vue et dans le cadre de différentes politiques: énergie,
transports, environnement, production et consommation, ainsi que et c'est peut-être le plus
important du point de vue d'un simple citoyen.
Les conclusions de cette conférence apporteront une contribution appréciable aux futurs avis
du CESE, notamment à celui concernant "Le changement climatique et la stratégie de
Lisbonne", qui examinera les liens et les synergies existants entre les politiques en matière de
changement climatique et la stratégie de Lisbonne dans la perspective de la révision de ladite
stratégie, prévue pour le printemps 2008.
J'aimerais conclure avec les mots du WWF: "Nous n'avons qu'une planète pour vivre. Si tous
les pays consommaient autant de ressources naturelles que nous et émettaient autant de
dioxyde de carbone, NOUS AURIONS BESOIN DE TROIS PLANÈTES POUR SUBVENIR
À NOS BESOINS!" _____________
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