Y aura-t-il de la Neige à Noël

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Y aura-t-il de la Neige à Noël
Rasmus A. Sivertsen, réalisateur de Ploddy, revient proposer son alternative aux
blockbusters hollywoodien. Avec plus d’un million d’entrées en Norvège, le conte
décalé a été un sacré succès sur son territoire.
L’argument : C’est bientôt Noël à Pinchcliffe. Comme tous les habitants, Solan et Ludvig
attendent la neige. Hélas, elle ne tombe pas... Leur ami Féodor décide alors de fabriquer un
canon à neige ultra-puissant ! Mais lorsque l’ambitieux directeur du journal local s’empare de la
machine, Solan et Ludvig doivent prendre les choses en main pour éviter la catastrophe...
Notre avis : Féodore est un artisan inventeur. Lorsque la neige fait sentir son absence à
l’approche de Noël, l’économie locale est sans-dessus dessous, et le journal du patelin qui avait
prévu la tombée de la neige pour les fêtes, est sur le point de mettre la clé sous le paillasson.
Féodore, accompagné par ses amis hérisson (Ludvig) et canard (Solan), devient donc le seul
espoir d’une petite communauté aussi artisanale que la technique d’image par image utilisée
par le réalisateur pour donner plus de texture et d’authenticité à ses personnages. Cela en
réduit forcément la fluidité des mouvements, mais cela donne aux plans une texture
merveilleuse, jusque dans l’irrésistible composition du village nordique, quasi féerique.
Ce gros succès du box-office norvégien (1 million d’entrées sur 5 millions d’habitants) repose
notamment sur la présence fantaisiste des personnages de Solan et Ludvig qui sont issus du
répertoire d’animation de la culture norvégienne, et sur la magie inhérente à ce type de conte
universel, avec des niveaux de lecture riches, un sous-texte social et économique qui évoquent
parfois le script de Tempête de boulettes géantes, avec sa critique farouche des médias, et
l’invention météorologique devenue incontrôlable. L’intrigue nous met en garde de surcroît
contre les avancées techniques qui mettent en danger l’emploi. Le message nous parle.
Bref, sans guimauve et avec une vraie ingéniosité, ce petit film d’animation affronte les géants
français et américains de fin d’année. Il ne démérite pas. Avec un peu d’audace, les parents
pourraient sagement l’envisager.
Frédéric Mignard
© à Voir – à Lire
2014
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