Deux priorités : sécurité et accès pour tous aux meilleurs soins Les 59èmes Journées Françaises de Radiologie, à la fois congrès scientifique et exposition technique, ouvriront leurs portes à plus de 18 000 participants, du 21 au 25 octobre 2011, au Palais des Congrès de Paris. Premières rencontres francophones de cette importance en Europe, les JFR accueillent radiologues, médecins d’autres spécialités, médecins généralistes, manipulateurs, ingénieurs biomédicaux, industriels, cadres hospitaliers, responsables des politiques de santé et médias, autour d’un programme toujours plus dense : 116 conférences scientifiques et thématiques, 300 heures d’enseignement et d’atelier, 642 posters électroniques… Jean-Pierre Pruvo Secrétaire Général de la SFR Les JFR, c’est aussi l’occasion pour les responsables de l’imagerie française, réunis au sein de notre société savante, de rappeler des priorités en termes de sécurité et d’accès aux meilleurs soins sur l’ensemble de nos territoires de santé. Cette année, l’exposition accidentelle aux substances radioactives dramatiquement subie par la population japonaise, a remis sur le devant de la scène la question de l’exposition aux rayons ionisants délivrés lors d’examens médicaux, débat trop souvent tenu dans une certaine confusion. Je tiens à rappeler que deux grandes règles guident nos pratiques et notre souci de radioprotection : la justification de l’examen et son optimisation. Un dossier complet mis à votre disposition l’an dernier est toujours d’actualité. Pourtant, les interpellations répétées cette année de l’Autorité de Sûreté Nucléaire, notamment, me conduisent tout naturellement à vous rappeler que : Le scanner reste un outil diagnostique indispensable et permet d’identifier la cause, souvent en urgence, de douleurs aiguës qui peuvent relever d’affections engageant le pronostic vital. Il sauve des vies et reste la technique de référence pour de nombreuses indications ; Que les professionnels de l’imagerie, radiologues et industriels, œuvrent constamment pour la réduction des doses délivrées lors d’examens par scanner. Des systèmes de réduction de 1 doses permettent, en effet, des explorations de qualité avec des doses de rayons X de plus en plus réduites ; Ces précisions m’amènent surtout à regretter, une fois encore, qu’en 2011, le Guide du Bon Usage des Examens d’Imagerie rédigé par notre société savante, en collaboration avec la Haute Autorité de Santé et l’Autorité de Sûreté Nucléaire, ne puisse pas être correctement appliqué faute d’équipements IRM en nombre suffisant. Les radiologues, partenaires de leurs collègues cliniciens pour le choix des méthodes diagnostiques les plus appropriées, se heurtent à cette situation de pénurie et au retard français qui ne se résorbe pas ou très inégalement sur le territoire. Dans l’espace européen, je n’ai pas besoin de vous rappeler qu’un patient allemand, par exemple, a, pour une même pathologie, trois fois plus de chances de bénéficier d’un examen IRM qu’un patient français. Nous ne pouvons pas appliquer correctement le Guide du Bon Usage des Examens d’Imagerie et nous sommes en totale contradiction avec la Directive 97/43/Euratom du 30 juin 1997, qui impose au médecin prescripteur comme au radiologue, des contraintes destinées à protéger le patient et précise que les méthodes alternatives comme l’échographie et l’IRM, doivent être privilégiées. Je suis navré de devoir répéter dix ans après nos premières alertes sur le retard français en équipements IRM, que, comme le souligne volontiers notre confrère Hubert Ducou le Pointe, responsable du groupe de travail radioprotection de la SFR, vouloir diminuer l’exposition médicale aux rayons X, c’est donner aux professionnels les moyens de réaliser cet objectif avec un parc IRM adapté et des plateaux techniques complets et diversifiés. Enfin, la SFR a décidé, cette année, d’accorder une place particulière à la question des systèmes d’information en santé et imagerie médicale au cours d’un Forum interprofessionnel, mardi 25 octobre, et qui réunira radiologues, cliniciens, représentants des politiques et administrations de santé. Là encore, le retard de la France est criant. Pourtant, le développement de ces plateformes permettant l’échange d’images au sein d’un même établissement, entre professionnels de deux établissements ou avec nos collègues de ville, est la condition indispensable au déploiement de la télé-imagerie, de la télé-expertise et, au-delà, de la télémédecine dans notre pays. Ces investissements sont source de qualité et de sécurité pour nos patients, de maîtrise budgétaire, ils évitent notamment la redondance d’examens inutiles et coûteux et ils favorisent l’accès aux meilleurs experts en temps réel. Ces questions de politique territoriale de santé, de permanence des soins et d’accès à la meilleure prise en charge diagnostique et thérapeutique, quels que soient le lieu et le mode d’exercice, seront au cœur de nos débats. 2