Johann Figl science des religions Religion de la préhistoire (Otto H

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Johann Figl
SCIENCE DES RELIGIONS
Religion de la préhistoire (Otto H. Urban)
1) Histoire
Paléolithique moyen : preuves les plus anciennes de représentation religieuse : les
tombes d’Homo neanderthalensis témoignent de pratiques pieuses envers les morts
Paléolithique supérieur : figures anthropomorphes, en particulier figurines de
femmes et peintures pariétales (Espagne, France) ; découvertes qui attestent de
pratiques cultuelles (rites d’initiation et rites communautaires)
Néolithique : représentation d’une déesse Mère (on trouve beaucoup de reliefs avec
des divinités féminines en Anatolie), culte des morts qui varie régionalement
Néolithique tardif : portraits en partie non figuratifs de divinités ; tombeaux
mégalithiques (dolmens, tombeaux à coupole, salles funéraires en pierre etc.),
aménagements mégalithiques, cercles de pierre pour déterminer des jours
particuliers dans le rythme annuel et apparition croissante de signes solaires en
Europe ; simultanément au Proche-Orient (Mésopotamie, Égypte) : écriture
cunéiforme et hiéroglyphes nous renseignent sur la représentation qu’on se faisait
des divinités
Âge du cuivre : spirales, motifs de croissant de lune, diffusion de la langue indo-
européenne : les conceptions religieuses de "Père Ciel", "Dieu céleste" et "Aurore"
émergent
Âge du bronze : lieux de culte à l’intérieur des groupes d’habitations ; disques en or
représentant le soleil ; barque solaire qui porte le soleil ; motif de l’arbre de vie ;
déesse de la fertilité (maîtresse des animaux) et peintures rupestres représentant
des hommes avec poignard, des êtres mixtes, des rituels et des représentations de
bateau ; les tombes sont séparées par sexe, orientés vers l’est ; offrandes typiques
par le feu dans les régions alpines : des cultes ont lieu à des endroits
topographiquement intéressants (sources, cols, sommets).
Âge de fer : La réalisation de rites spécifiques est réservée à une élite (hommes et
femmes) ; on trouve des croissants de lune stylisés en tête de bélier ; symboles
religieux du statut chez les celtes (voir sous celtes).
2) Doctrines
La forme commune de la religion ne peut pas être extrapolée à partir des seules
sources archéologiques. On suppose qu’il existe les actes rituels suivants :
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- signalement clair des tombes : culte des ancêtres, représentations de l’au-
delà
- nombreuses représentations d’animaux et d’êtres mixtes "homme-animal" :
le totem sert de patriarche mythique à la communauté
- plastiques de femmes : rites de fertilité
- instruments de musique, os décorés et autres objets de culte :
chamanisme
- adoration du soleil : "Père Ciel" comme figure divine d’adoration en Europe
à partir du néolithique
- sacrifices de type indéterminé (de louange, de remerciement, de demande
et d’expiation)
Religion égyptienne (Jan Assmann)
1) Histoire
3150 2000 (Ancien Empire) Coexistence de cultes locaux et d’un culte d’État
(roi décédé (culte des pyramides) et culte du Dieu Soleil)
2000 av. J.C. Religion égyptienne uniforme ; l’État s’occupe des dieux et des
morts ; idée du tribunal des morts ; à partir du 15e siècle, le Dieu Soleil est l’unique
maître du cosmos
1000 av. J.C. (époque tardive) Les centres religieux locaux qui vénèrent les
animaux gagnent à nouveau en influence.
7e siècle av. J.C. Les efforts faits pour rétablir la religion d’État classique sont
interrompus par l’invasion perse (525 av. J.C.) et ne seront effectifs que sous les
Ptolémées.
2) Doctrines
Vision du monde : Les rites servent à garantir la bonne marche du monde : Les
cycles cosmiques, les processus de la nature terrestre, la providence de l’État, la
réussite de la vie humaine et le destin des morts s’influencent mutuellement.
Théologie de la religion égyptienne : panthéon polythéiste, trois ordres : la langue
(concept/nom des dieux, évocation), le cosmos (modèle des puissances),
l’organisation politique (pouvoir terrestre des dieux, représenté par les temples et les
souverains terrestres)
Pratique religieuse : Division en une pratique élitaire : Exercice des cultes religieux
uniquement par les prêtres (lieux et temps sacrés) et religion populaire : éthique,
directives et règles de vie ; soumettre sa vie à la volonté de Dieu.
Cultes : Culte solaire (vénération du Dieu Soleil), culte des images (image sacrée
des autres dieux), culte des morts (momification, inhumation, offrandes dans les
tombes)
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Religion suméro-babylonienne (Helga Trenkwalder)
1) Histoire
3000 av. J.C. Premières images de culte
3000 1000 av. J.C. Nombreux changements politiques et religieux
fin du 2e millénaire Établissement progressif de l’hégémonie d’un seul dieu
(Marduk puis Nabu)
2) Doctrines
Désignation du divin : L’expérience du "numen" comme de base de la religion. Le
concept sumérien de "me" représente le "numineux" pendant plus de trois millénaires
Représentation des dieux : Un panthéon officiel se veloppe à partir de nombreux
dieux locaux. Les dieux principaux sont : le dieu du destin, le père des dieux, le dieu
créateur, la déesse de la fertilité, le dieu de la lune, le dieu du soleil ; selon la
constellation politique, la signification des différents dieux change ; vénération des
images de culte en tant que "présence de la divinité" ; l’homme simple cherche l’aide
des dieux en les évoquant ; chaque divinité a sa te elle est vénérée ;
développement de divinités astrales (Vénus, Soleil, Lune)
Culte des morts : Pour les Mésopotamiens, la vie dans l’au-delà n’allait pas de soi.
Ils mettaient l’accent sur la vie terrestre. La mort est empreinte de peur et de négatif.
Les dieux des enfers y sont pour leurs fautes.
mons : plus anciens que les dieux, ils sont devenus des forces négatives par
contraste avec les dieux. La conjuration (paroles et rituels) sert à les neutraliser.
Religion chez les Hittites (Manfred Hutter)
1) Histoire
17e au 21e siècle Royaume des Hittites = unité politique de l’Asie Mineure avec un
pluralisme de religions
16e siècle Premiers textes religieux ludwites
14e siècle Prières contre la peste ; les épidémies sont le symbole de la colère
divine
1180 av. J.C. Les traditions d’Asie Mineure survivent à l’effondrement du royaume
hittite, entre autres dans la Bible et dans l’antiquité grecque classique
2) Doctrines
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Les "mille dieux de Hatti" proverbiaux sont le résultat de l’addition progressive des
divinités des différentes ethnies. Chaque souverain établit une liste de dieux avec
ses préférences ; chaque ethnie met ses propres dieux en avant ; chaque maître de
maison choisit sa divinité personnelle.
Vision du monde : Des fêtes saisonnières avec des caractères agraires
symboliques servent à attirer les faveurs des dieux et à assurer le bon déroulement
du temps cosmique. La vie ici-bas et l’au-delà divin sont les composantes spatiales
du cosmos.
Pratique religieuse : Les pêchés des hommes sont la cause de leur malheur
(maladie etc.) ; on évite le mal en suivant les commandements des dieux ou par des
mesures prophylactiques (amulettes, figurines protectrices) ; oracles, rituels (de
purification ou de conjuration), prières et sacrifices offrent la possibilité d’entrer en
contact avec les dieux ; piété privée à domicile ; culte des ancêtres ; le roi fait office
de grand prêtre du pays et préside aux cultes officiels.
Religion minoenne (Walter Pötscher)
1) Histoire
Âge de bronze : Religion des habitants crétois avant l’arrivée des mycéniens
2) Doctrines
Représentation des dieux : La religion minoenne était une religion de la fertilité et
de la permanence de la vie, qui se fondait sur une déesse et sur un dieu masculin
qui était son fils. Les dieux apparaissaient (épiphanie) à l’occasion de fêtes avec des
danses, du théâtre. La déesse apparaissait sous la forme de : figure de femme,
oiseau, serpent, arbre etc.; le dieu apparaissait comme tendre jeune homme,
taureau, hache double etc.; les dieux, souvent de forme animale, étaient au service
de la déesse.
Culte : Les prêtresses et les prêtres représentaient les divinités lors d’un culte ; tes
saisonnières avec sacrifices et rites orgiastiques ; le saut périlleux sur un taureau
relève de l’acte religieux et de l’activité sportive ; des rites cathartiques sont
exécutés. Les lustrations (bains de purification) y jouaient un grand rôle.
L’importance de la femme était grande.
Religion étrusque (Luciana Aigner-Foresti)
1) Histoire
800 à 650 av. J. C. Parallèles avec le Proche-Orient (Anatolie) et Carthage
650 à 500 av. J. C. Grande influence de la culture ionienne et corinthienne ;
premières sources écrites religieuses
500 à 300 av. J. C. Apogée : grande influence de la Grèce
300 à 100 av. J. C. Période tardive : la spécificité étrusque se fond dans l’hellénisme
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2) Doctrines
Représentation des dieux : croyance à l’existence et à l’action d’êtres surnaturels
dont l’homme se sent dépendant. On trouve des êtres incorporels et sans nom, issus
d’une première phase animiste et dont le sexe et le nombre est incertain. Bien que ce
soit une religion révélée, les dieux sont ensuite anthropomorphisés par l’influence
grecque et s’apparentent à l’olympe grec.
Divination : La "disciplina etrusca", la science de l’interprétation des signaux divins
et du bon usage de la sphère du divin, était très célèbre dans l’antiquité. Examen des
entrailles, interprétation du vol des oiseaux et de la foudre etc. font partie de cette
discipline. Ces traditions étaient jalousement gardées par le clergé étrusque.
Jusqu’au 7e siècle de notre ère, les haruspices (devins) étrusques furent enrôlés
comme conseillers par les souverains romains.
Représentation de l’au-delà : Les étrusques croyaient en l’âme et en son
immortalité ; voyage de l’âme dans l’au-delà ou maison dans un tumulus pour
l’éternité.
Religion grecque et romaine (Hans Schwahl)
1) Histoire
2000 av. J. C. Culture mycénienne issue des cultures helladique et minoenne
1200 av. J. C. Divers peuples atteignent la ninsule des Balkans (Phrygiens,
Doriens, Étoliens etc.) ; fin de la culture mycénienne
800 av. J. C. Les Grecs colonisent des parties de la Méditerranée (Sicile,
Marseille etc.)
vers le 5e siècle av. J. C. Suprématie de la Grèce ; défense victorieuse contre les
Perses
2) Doctrines
Représentation des dieux : Les épopées font descendre les héros des dieux ; la
poésie est une source importante de représentation religieuse (Homère, Hésiode) :
règles de conduite ; cosmogonie et histoire des dieux ; les dieux apparaissent aux
hommes.
Vision du monde : Le développement d’une conception philosophique du monde
génère des opinions diverses : recherche de l’origine dans le divin ou
désenchantement du monde
Pratique religieuse : vénération des dieux du culte par des prêtres ou en privé ;
culte pour tous les domaines de la vie ; orientation sur la vie ici-bas (lamentations sur
les enfers)
Comparaison pour la religion romaine : Rome comme centre ; assimilation de la
religion grecque ; le rapport aux phénomènes naturels est plus présent que chez les
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