Chapitre 2 Une méthode de conception spécifique pour le VCO Blabla sur le chapitre précédent…. Ce chapitre présente les techniques classiquement utilisées pour la conception de VCO utilisés dans des domaines de fréquence inférieurs à quelques GHz. Pour les circuits millimétriques, des concepts différents sont généralement introduits puisque l’approximation des régimes quasi-stationnaires n’est plus valide. La notion de courant et tension dans un circuit doit être adaptée puisqu’ils varient en fonction de l’espace (en plus du temps). Nous rappellerons brièvement les principales notions issues de l’électromagnétisme afin de pouvoir résumer les méthodes de conception d’oscillateur utilisées au-delà de 30GHz. Des contraintes de conception inhérentes à ce travail nous ont cependant conduits à développer une méthodologie à mi-chemin entre ces deux approches. Nous la détaillerons puis justifierons son intérêt et sa validité. Nous possèderons ainsi le cadre qui guidera la conception de notre circuit. II.1. Genèse d’un flot de conception original II.1.1. Flot de conception RF II.1.1.1. Vue d’ensemble Nous décrivons ici le flot conception de circuits intégrés fonctionnels analogiques et radiofréquences. Le développement des blocs a pour but de répondre au cahier des charges établi au niveau du système global. Cette spécification de haut niveau ne concerne pas notre Chapitre II propos. Le flot peut alors se décomposer de la manière décrite à la figure suivante : Technologie Modèles RF Netlist Simulations électriques OK Dessin du circuit NON Simulations post-dessin OK NON Fabrication Test du circuit Figure II. 1 : Flot classique de conception de circuit Relevons l’importance des modèles utilisés tout au long du flot de conception. De leur précision et de leur robustesse dépend le bon fonctionnement du circuit final. A chaque branchement conditionnel du flot, le concepteur s’assure qu’il respecte les spécifications établies au niveau système. Voyons maintenant plus précisément les présupposés, les avantages ainsi que les limites de cette approche. II.1.1.2. Critique de l’approche RF classique La description des circuits, lors de la première étape du flot de conception, utilise des éléments distribués avec un modèle précis pour chacun de ses composants (actifs et passifs). Les interconnexions sont des lignes idéales. Cela sous-entend que les courants et les tensions sont parfaitement définis en tout point du circuit. Cette hypothèse est largement valable dans l’approximation des régimes quasi-stationnaires où les dimensions du circuit sont grandes devant la longueur d’onde [POZAR05]. Pratiquement, un rapport de 20 entre ces deux longueurs garantit ces conditions. Le déphasage observé entre deux points du circuit est alors suffisamment faible pour que la description par éléments distribués soit licite. L’intérêt de cette approximation réside dans la simplicité des équations qui en -2- Une méthode de conception spécifique pour le VCO découlent. En effet, les fameuses lois de Kirchhoff, la loi d’ohm ainsi que les concepts d’impédance peuvent s’appliquer. Il existe ensuite des techniques d’optimisation puissantes et efficaces, dont certaines seront rappelées au II.2.1. La compréhension même du circuit est plus intuitive, l’influence des multiples paramètres de conception est la plus naturelle. On notera également l’importance des modèles tout au long de la conception. Dans le cadre de notre travail, nous avions à disposition une technologie développée, optimisée et modélisée avant tout pour le numérique. Les modèles d’actifs fournis n’étaient pas validés pour des fréquences de fonctionnement au-delà de 20GHz. Les modèles de passifs (inductances, capacités variables) n’existent pas. L’inconvénient majeur de cette méthode est intimement lié à sa clef de voûte : l’approximation des régimes quasi-stationnaires. Dans les gammes de fréquence de la bande V (de 50 à 75 GHz), la longueur d’onde dans le silicium est de l’ordre de quelques centimètres. Le comportement électrique ne peut plus se décrire par les lois citées précédemment. Il faut nécessairement utiliser les lois de l’électromagnétisme pour pouvoir prédire et optimiser la conception. Une description plus fine ouvre également le champ à des astuces de circuiterie que notre approche classique ignore intrinsèquement. II.1.2. Le flot millimétrique II.1.2.1. Notions de base en millimétrique Nous nous attachons ici à résumer les notions fondamentales bien connues dans le monde des concepteurs de circuit en micro-onde. Commençons tout d’abord par mettre en évidence la nécessité de revenir à une description électromagnétique des circuits. Nous avons décrit au paragraphe II.1.1 le flot de conception en considérant qu’en tout point du circuit, le courant et la tension étaient connus précisément. En d’autres termes, on a représenté le courant comme un flux de particules chargées qui se conserve dans le réseau d’interconnexions. L’analogie classique (mais simpliste) avec la mécanique compare ce flux au débit d’un cours d’eau, les tensions seraient les différences d’altitude entre deux points de la rivière. En électronique, la difficulté réside dans le fait que les particules potentiellement déplacées sont chargées électriquement. Elles induisent donc un champ électrique par leur présence et un champ magnétique par leur déplacement. Ce flux de particules se décrit donc avant tout comme une onde électromagnétique se propageant à travers une ligne de transmission. Ce caractère ondulatoire s’observe plus facilement à hautes fréquences. Pour -3- Chapitre II s’en persuader, on introduit la notion de longueur d’onde qui dépend de la géométrie du conducteur, du milieu de propagation et surtout de la fréquence du signal électrique. Dans l’air, 0=c/f, avec c la vitesse de propagation de la lumière. À 60GHz, on a donc 0=5mm. Ce qui signifie que la phase de l’onde effectue une rotation complète de 360° tous les 5mm. Pour des lignes de transmission sur silicium de constante diélectrique r=11.9, la longueur d’onde devient Si=0/r soit Si=1.5mm. Le déphasage ne peut plus être négligé à travers les interconnexions du circuit intégré. Pour cette raison, on introduit des caractérisations électromagnétiques (EM) du circuit pour mieux rendre compte des phénomènes de propagation. Encore une fois, la nécessité de posséder des modèles fiables s’impose naturellement. Les outils d’analyses EM fournissent les solutions aux équations de Maxwell qu’il s’agit d’exploiter pour la conception de circuits. Pour cela, la notion de courant et de tension est étendue afin de pouvoir rendre compte de leur nature ondulatoire dans les circuits électriques. L’outil incontournable est la matrice de répartition ou matrice de paramètres S. Pour comprendre son intérêt, il est utile de rappeler la modélisation des lignes de transmission par éléments distribués qui conduisent aux équations du télégraphiste. On modélise les lignes comme une mise en série d’éléments discrets de longueur dx suffisamment petite devant 0 pour que l’on puisse considérer que les lois de Kirchhoff s’appliquent sur ces éléments. La figure II.3 rappelle ce fameux modèle. L’inductance linéique Ldx et la résistance linéique Rdx représentent les pertes séries dues aux conducteurs. La capacité linéique Cdx et la conductance linéique Gdx représentent les pertes parallèles dans les diélectriques. Le système d’équations qui en découle est connu comme les équations du télégraphiste. Les solutions mettent en évidence l’existence d’une onde incidente et d’une onde réfléchie. De plus, il est intéressant, lors de la résolution, d’introduire la notion d’impédance caractéristique Zc rappelée à la figure II.3. Ce formalisme présente l’intérêt de faire le lien entre les équations électromagnétiques et l’électronique classique : la propagation des courant et tension le long des lignes de transmission s’assimile à celle d’une onde dont les caractéristiques ont une signification macroscopique. Celles-ci peuvent être extraites à partir des équations de Maxwell plus ou moins simplement en fonction du mode de propagation considéré. -4- Une méthode de conception spécifique pour le VCO j ( R jL ) (G jC ) V ( x ) Vi e x Vr e x I ( x ) I i e x I r e x Zc R jL Vi V r Ii Ir G jC Figure II. 2 : Equations du télégraphiste et ses solutions La constante remarquable , qui a été mise en évidence lors de la résolution, comporte une composante réelle pour les pertes diélectriques et une composante imaginaire i qui traduit le comportement ondulatoire. Dès lors que des phénomènes de propagation apparaissent, il faut considérer également les notions de charge, de réflexion et de transmission qui en découlent. Prenons une ligne définie comme précédemment, d’impédance caractéristique Zc, alimentée par un générateur de force électromotrice eg et de résistance interne Zg et terminée par une impédance de charge complexe Zl comme représentée à la figure II.4 : Figure II. 3 : Ligne chargée par une impédance Zl L’onde de courant le long de la ligne est tributaire de la charge et de la position le long de la ligne. Pour la caractériser, on introduit le coefficient de réflexion : Vr Z Zc e j l Vi Zl Zc La dernière expression s’obtient en écrivant les conditions de continuité à la charge. Ce coefficient de réflexion donne des informations importantes sur le type d’onde véhiculé le long de la ligne. Par exemple, lorsque la charge est adaptée à la ligne (=0), il n’y a aucune réflexion et tout se passe comme si la ligne était infinie. C’est la configuration idéale pour transmettre le maximum de puissance. Les deux autres cas remarquables, lorsque la ligne est terminée par un circuit ouvert ou un court-circuit, seront détaillés lors de la caractérisation des -5- Chapitre II lignes de transmission pour le VCO. Rappelons également l’expression de l’impédance vue à l’abscisse x en fonction de Zc, Zl et : Zx Zc Zl jZc tan( x) Zc jZl tan( x) Cette expression se révèle très pratique pour décrire les possibilités d’adaptation d’impédance par une ligne « quart d’onde » pour laquelle x=/4. L’expression de l’impédance se résume à Z/4=Zc2/Zl puisque l’on a alors /4=/2, valeur pour laquelle tangente tend vers l’infini. Nous verrons également au chapitre III une autre application fondamentale : la réalisation d’inductance de cette formule avec des lignes de transmission. Nous avons introduit les concepts de ligne de transmission sans pour autant s’éloigner de la notion de tension et de courant. Cependant, cette approche théoriquement satisfaisante se heurte au problème de la caractérisation pratique des paramètres des lignes. En effet, courants et tensions sont difficiles à mesurer à haute fréquence. De plus, les circuits ouverts et les courts-circuits nécessaires à l’extraction des paramètres sont délicats à réaliser. Plus généralement, l’analyse et la mesure d’un réseau électronique ne peuvent plus se suffire de la première approche par matrice impédance et matrice admittances rappelée ci-dessous : V1 Z11 Z n1 Vn I1 Y11 Yn1 In Z1n I1 Z nn In Y1n V1 Ynn Vn avec Z ij Vi Ij I k 0 pour k j avec Yij Ii Vj Vk 0 pour k j Les paramètres S sont donc introduits pour pallier les difficultés de mesure. L’idée est de pouvoir caractériser les ondes d’un réseau en le chargeant par autre chose qu’un court circuit ou un circuit ouvert. Plutôt que de dissocier courant et tension, on définit alors, pour un port de référence n d’impédance Z0=R0+jX0, l’onde incidente an et l’onde réfléchie bn telles que le résume la figure II.5. Gardons à l’esprit que les courants et les tensions qui ont servis à la définition des matrices Y et Z sont ici dissociés selon qu’ils correspondent à l’onde incidente ou à l’onde réfléchie. Comme pour l’équation du télégraphiste, la tension Vn et le courant In au nœud n est donné par : -6- Une méthode de conception spécifique pour le VCO Vn Vni Vnr In Ini Inr et où Vni, Ini, Vnr, Inr sont respectivement les tension et courant de l’onde incidente, les tension et courant de l’onde réfléchie. Vnr, I nr Vni, I ni Port n an Vn In Z 0 Vi n 2 R0 R0 bn Vn In Z 0* Vr n R0 R0 Vn V1r, I 1r i V1 , I 1 Port 1 R seau lectrique an bn Port 4 i Port 2 Vn vn R0 an bn In R0 in Port 3 Figure II. 4 : Représentation symbolique d’un réseau à n ports et expression générique des ondes incidentes et réfléchies pour la définition des paramètres S Ce formalisme se révèle très pratique puisqu’il est plus facile de charger le réseau par des impédances adaptées afin de s’affranchir de l’influence réciproque des ports lors de la caractérisation du réseau, plutôt que de laisser les ports en circuit ouvert ou en court-circuit. Le réseau peut alors être entièrement caractérisé par la matrice de paramètres S que l’on définit ainsi, dans le cas où tous les ports auraient la même impédance de référence : V1r S11 r Sn1 Vn soit S1n V1i i Snn Vn V SV r V jr avec S jk i Vk i ou b1 S11 bn Sn1 ou b Sa ou S jk Vmi 0 pour mk bj ak S1n a1 Snn an a m 0 pour mk Cette matrice de paramètre S peut être obtenue directement par simulation électromagnétique. Pendant la campagne de mesure, les analyseurs vectoriels fournissent -7- Chapitre II également des résultats sous forme de paramètres S. Le flot de conception doit donc intégrer des simulations à partir des paramètres que l’on confrontera à la mesure. Par ailleurs, les simulations du réseau à l’aide de paramètres S est la manière la plus efficace de prédire le comportement du circuit puisqu’elles tiennent compte précisément des interactions entre les éléments du circuit, notamment en ce qui concerne les lignes de transmission et les modifications de phase et de gain qui sont introduites dès lors que les fréquences sont élevées. II.1.2.2. Le détail du flot millimétrique. Maintenant que nous avons rappelé les outils nécessaires à la conception dans le domaine millimétrique, nous détaillons le flot généralement utilisé. De manière systématique, la précision et la validité de la conception dépendent intimement des modèles utilisés, que ce soit pour les transistors, pour les passifs ou les lignes de transmission. Le circuit initial est décrit en éléments discrets en intégrant des modèles de ligne de transmission. Par contre, les spécifications ainsi que les simulations électromagnétiques de comparaison sont décrites par des paramètres S. La figure II.5 résume la méthodologie classique en millimétrique. Technologie Modles RF Description initiale l me nts discrets Analyse lectromagn t ique NON OK Dessin du circuit Simulations EM postdessin NON OK Fabrication Test du circuit Figure II. 5 : Flot de simulation pour les circuits millimétrique -8- Une méthode de conception spécifique pour le VCO L’intérêt réside dans la précision des résultats. Les analyses électromagnétiques sont les plus proches du comportement physique du circuit. Les analyses en paramètres S qui valident le fonctionnement sont proches de ce que la mesure fournit. Cependant, ces considérations ne concernent que le fonctionnement en petit signal, ce qui peut se révéler insuffisant dans la caractérisation des circuits. La difficulté réside principalement dans la validité des modèles d’éléments discrets utilisés. Les lignes de transmission ne peuvent être représentées par leur modèle RLCG rappelé précédemment, car cela impliquerait un temps de calcul trop important. Par ailleurs, le modèle d’éléments distribués n’est valide que pour un mode de transmission électromagnétique transverse (TEM). Il ne tient pas compte d’éventuels modes de propagation parasites. Par contre, on peut extraire des modèles équivalents d’inductance et de capacité en prenant en compte les éléments parasites que sont les capacités ou inductances parasites, les résistances d’accès. Malheureusement, ces modèles petits signaux n’ont plus de signification en grand signal. Par ailleurs, le contexte de ce travail a apporté d’autres limites qui nous ont amené à développer un flot hybride dont nous allons maintenant expliquer l’intérêt. II.1.3. Un flot hybride II.1.3.1. Limites contextuelles Au début de notre travail, nous ne possédions pas de modèle satisfaisant de transistor allant jusqu’à 60GHz. Le modèle fourni par le fondeur diffère des mesures effectuées au-delà de 20GHz. Au sein du laboratoire ont été extraits des paramètres pour le modèle compact BSIM-SOI. Ces modèles sont plutôt complets. Ils comprennent notamment le bruit de scintillement en basse fréquence (flicker noise ou bruit en 1/f) si important pour les oscillateurs. Ils comprennent également les résistances d’accès du transistor. Malheureusement, leur comportement a été validé par rapport aux mesures jusqu’à 20 GHz seulement. Par ailleurs, nous avions à disposition un modèle petit signal hyperfréquence développé par l’IEMN et qui correspond bien aux mesures déjà effectuées [PAVAGEAU05]. Ce modèle comporte également des paramètres de bruit, mais il ne convient malheureusement pas pour les analyses transitoires. Il n’existait aucun modèle valable pour les transistors à accumulation SOI utilisés comme capacité variable (ou varactor). L’intérêt de ce dispositif sera rappelé dans II.2. Par contre, il existe des paramètres pour le modèle compact BSIM3 du varactor en technologie 130nm sur substrat massif (bulk). Le comportement des varactors bulk devrait se rapprocher -9- Chapitre II de celui du varactor SOI, c’est pourquoi nous avons utilisé les modèles bulk dans un premier temps. Nous n’avions aucun modèle d’inductance et de ligne de transmission à disposition. C’est pourquoi des simulations électromagnétiques préalables ont orienté la conception. Des contraintes temporelles ne nous ont pas permis de développer ces modèles en prélude. Les résultats des simulations électromagnétiques ont directement été utilisés dans le flot de conception pour modéliser les éléments distribués. La figure II.6 résume les éléments de modélisation que nous avons pu utiliser. Thorie des circuits BSIM-SOI ST BSIM-SOI Lti Transistor Petits Signaux IEMN BSIM3 ST Varactor Simulations EM Inductances et li gnes Description du circuit Vers la suite du flot Figure II. 6 : Modèles utilisés pour la description du circuit Dans ces conditions, la caractérisation en paramètres S complète du circuit n’est plus possible. C’est pourquoi nous avons utilisé un flot de conception hybride pour prédire au mieux le comportement du circuit et pour en faciliter l’optimisation. Par ailleurs, la description du circuit est dépendante de la description théorique préalable : celle-ci doit être précise mais concise afin d’être exploitable par le concepteur. II.1.3.2. Solution proposée Plutôt que de caractériser le circuit complet par des simulations en paramètre S, nous avons préféré inclure dans les simulations électriques du circuit (DC, AC, transitoires et quasi-stationnaires) des modèles de lignes et d’inductance en paramètres S extraits des simulations électromagnétiques. Le flot peut alors être résumé par la figure II.7. On remarque l’interaction systématique entre chaque étape de validation et les éléments du modèle. Plus - 10 - Une méthode de conception spécifique pour le VCO précisément, la description des lignes et des inductances est constamment affinée en fonction de l’avancement de la conception, lorsque les spécifications s’affinent et que les contributeurs se précisent. Cette interaction est d’autant plus indispensable que la description théorique du circuit est difficile à exploiter. Notons enfin que l’intégration des paramètres S dans les simulations électriques est rendu possible dans les simulateurs comme Eldo puisqu’ils intègrent des algorithmes de transformation efficaces. ƒ l me nts de la figure II.6 Description initiale mix te Simulations lectriques mixtes NON OK Dessin du circuit Simulations EM puis lectriques mixtes NON OK Fabrication Test du circuit Figure II. 7 : Flot mixte proposé dans ce travail II.1.3.3. Attentes et limites de la méthode mixte Le flot proposé permet de contourner les problèmes de modélisation rencontrés au début de ce travail. Le circuit qui est décrit lors de la première étape permet de mettre en évidence les lacunes majeures de la modélisation. Les points bloquants à étayer sont alors clairement identifiés, ce qui permet de cibler les efforts à fournir sur la modélisation. Par ailleurs, lorsque la description théorique du circuit ne fournit pas un cadre satisfaisant au concepteur, les outils de simulation permettent quand même d’affiner la conception. À cause des fréquences de fonctionnement élevées, rappelons que le dessin du circuit revêt une - 11 - Chapitre II importance capitale : les modifications des paramètres de conception se font, de ce fait, en même temps que leurs modèles associés. Ce flot ne peut être validé qu’une fois les mesures effectuées. À ce moment, les modèles sont suffisamment précis pour que l’on puisse s’affranchir des contraintes des simulations électriques mixtes. On déplore cependant la perte de précision inhérente au passage de simulation en paramètres S à des simulations AC classiques et transitoires. Les simulations sont donc plus exigeantes en calcul mais surtout moins précises. Les tables de paramètres S sont converties en éléments exploitables pour des simulations transitoires par extrapolation. Le nombre de points de simulation est limité par la lourdeur des simulations électromagnétiques, ce qui induit nécessairement des imprécisions sur l’extrapolation. Il peut même surgir des problèmes de convergence dans l’étude sensible des oscillateurs, sans qu’il y n’y ait d’autre échappatoire que l’affinage (extrêmement coûteux !) du pas de calcul des simulations électromagnétiques. II.2. Les méthodes éprouvées pour les VCOs Nous avons détaillé dans le paragraphe II.1 les deux principales approches que le concepteur peut adopter en fonction de la fréquence de fonctionnement de son circuit. Nous avons ensuite dégagé une nouvelle méthode dite hybride qui s’est imposée à partir des limites contextuelles de notre travail. Voyons maintenant, sur l’exemple précis du VCO, comment s’appliquent ces concepts et dégageons-en l’essentiel, qui pourra inspirer et guider notre travail. II.2.1. Optimisation classique pour le VCO LC II.2.1.1. Oscillations et plage de variation en fréquence Nous reprenons ici dans le détail l’étude des VCO à résonateur LC, présentés au paragraphe I.3.2. L’étude de cette structure sert de référence puisque ce type de VCO est le plus couramment étudié et utilisé. En première approximation, elle peut se résumer en un système bouclé composé d’un étage de gain (la paire différentielle croisée) et d’une boucle de rétroaction que constitue le résonateur variable. Ce système linéaire bouclé peut donc se modéliser par la figure II.8 : - 12 - Une méthode de conception spécifique pour le VCO Figure II. 8 : Modèle du VCO comme un système linéaire bouclé Ici, Gm(f) représente la transconductance présentée par la paire différentielle croisée, H(f) est la fonction de transfert du résonateur variable, c’est-à-dire sa réponse en tension lorsqu’il est excité en courant. Vin est une entrée fictive qui sert au formalisme, puisque le circuit oscille de manière autonome. Ne confondons pas Vin avec le bruit interne des composants qui est à l’origine du démarrage des oscillations, avec le désaccord technologique des transistors. L’étude de stabilité de ce type de système linéaire est bien connue des automaticiens. Il suffit d’étudier la fonction de transfert en boucle ouverte (FTBO), c’est-à-dire en étudiant la tension Vout lorsqu’il n’est pas soustrait à Vin. On a alors : FTBO Vout Gm( f ) H( f ) Vin Le critère de Nyquist (ou critère de Barkhausen) nous donne alors la fréquence éventuelle f0 des oscillations ainsi que la condition à remplir au démarrage et à l’entretien des oscillations. Il suffit pour cela d’observer la fréquence d’annulation du déphasage f0 ainsi que le gain obtenu à cette fréquence : fO tel que argGm( fO ) H( fO ) 0 2 et Gm( fO ) H( fO ) 1 Ce critère traduit le fait que pour que le système oscille, il faut que la sortie de la boucle de rétroaction soit en opposition de phase (ou en phase si la rétroaction est positive) avec l’entrée de l’oscillateur. En effet, une fois la boucle fermée, les deux signaux Vout et Vg sont nécessairement identiques pour que le système soit dans un état stationnaire. Par ailleurs, à cette fréquence f0, le gain de la boucle doit permettre dans un premier temps d’amplifier le bruit intrinsèque des composants pour que les oscillations puissent démarrer. Le gain vaut nécessairement 1 lorsque les oscillations se stabilisent. Ceci est rendu possible par la conjugaison de deux phénomènes. Le courant Id fourni par les transistors n’est pas purement - 13 - Chapitre II sinusoïdal lorsque le gain est trop grand. Les harmoniques qui apparaissent sont naturellement filtrés par le résonateur si bien que le gain fourni en sortie de la boucle se stabilise à 1. On peut également apprécier qualitativement l’importance de la sélectivité du résonateur LC (ou son facteur de qualité Q) : plus le filtre est sélectif, plus le gain est grand, plus les contraintes sur la partie active sont faibles. Cette approche au premier ordre a le mérite de mettre en évidence les paramètres fondamentaux de conception du VCO LC. En effet, la résolution des critères énoncés précédemment donne une bonne approximation de la fréquence de l’oscillateur. 0 1 L Cvar Cette simple formule est riche d’enseignement sur le simple choix de l’inductance et du varactor. Plus l’oscillateur est haut en fréquence, plus l’inductance et le varactor sont petits. Pour augmenter la plage de variation en fréquence, on souhaite utiliser le varactor le plus grand. Mais les inductances de petite valeur ont un facteur de qualité moins grand. Par ailleurs, les oscillateurs en fréquence millimétrique ne peuvent plus se satisfaire de la simplification initiale du modèle de la partie active comme simple transconductance. Les capacités intrinsèques des transistors et les capacités d’interconnexions ne sont plus négligeables devant celle du varactor. On peut alors préciser notre formalisme par une autre approche dite de résistance négative. [BAHL03] présente tout oscillateur, à partir d’un plan arbitraire sur la ligne de sortie, par une impédance non-linéaire Znl avec une partie réelle négative en série avec une impédance Zl. La figure II.9 résume cette vue conceptuelle du VCO. Figure II. 9 : L’oscillateur comme un système de compensation par résistance négative On peut alors reformuler le critère de Barkhausen en termes de coefficient de réflexion (donc de paramètres S) afin qu’il soit plus proche des outils de développement - 14 - Une méthode de conception spécifique pour le VCO millimétrique [NGUYEN92] : fO tel que argL ( fO ) NL ( fO ) 0 2 et L ( fO ) NL ( fO ) 1 On s’aperçoit ainsi que la prédiction de la fréquence d’oscillation, dans le cas où les valeurs de capacité de la partie active sont du même ordre de grandeur que celle du varactor, est un peu plus complexe que lors de notre première approche. Le schéma petit signal équivalant au montage ‘fig. du § 1.3’, ainsi que sa simplification pour le formalisme par résistance négative, sont donnés figure II.10. Figure II. 10 : Schémas petits signaux d’un VCO LC et sa simplification préalable pour l’étude à résistance négative Sur le schéma précédent, nous avons isolé l’impédance linéaire formée du résonateur LC en parallèle avec les capacités de recouvrement Cgd de la paire différentielle. Exprimons l’admittance non linéaire afin d’évaluer sa partie réelle négative et sa partie imaginaire qui déterminera la fréquence des oscillations: Ynl Re(Ynl ) j Im( Ynl ) Re(Ynl ) Im(Ynl ) 2gm2 (gm gds ) 2(Cgs )2 (gm gds ) 2gds2 (gm gds ) (2Cgs )2 gds (2gm 2gds )2 (2Cgs )2 2(gm gds ) 2Cgs gds (gm2 (Cgs )2 gds2 ) 2Cgs (2gm 2gds )2 (2Cgs )2 Nous avons considéré ici que les transistors de la paire différentielle étaient parfaitement appariés. Nous pouvons encore simplifier le calcul en utilisant l’approximation classique qui consiste à négliger la conductance de sortie devant la transconductance (ie : gds<<gm) bien que les transistors de longueur minimale présentent une conductance de sortie - 15 - Chapitre II relativement grande. On obtient ainsi les simples expressions suivantes : gm 2 Im(Ynl ) 2Cgs Re(Ynl ) Par ailleurs, le résonateur ajustable en fréquence est un simple circuit LC en parallèle. Les pertes de ce résonateur sont données par sa conductance qu’on notera Gpertes. Elles correspondent à la dissipation d’énergie lors des échanges entre la capacité et l’inductance. Effectivement, plus les pertes pendant les transferts d’énergie au sein du résonateur sont grandes, plus la partie réelle de l’admittance est grande, plus le facteur de qualité est faible. L’admittance de ce résonateur est donnée par : 1 Yl Gpertes j(Cvar 2Cgd ) L Le critère de Barkhausen appliqué aux admittances nous donne alors la fréquence d’oscillation et la condition sur le gain afin que le système puisse démarrer : et ImYL YNL 0 Cvar 2Cgs 2Cgd 1 0 L 1 L(Cvar 2Cgs 2Cgd Re YL (O ) YNL (O ) 0 gm 2G pertes On s’aperçoit que les capacités intrinsèques de la partie active s’ajoute en parallèle au résonateur LC. On peut montrer également que la capacité présentée par les étages de sortie et les capacités d’interconnexions s’ajoutent de la même manière. Ceci limite directement la taille de la capacité variable et plage de variation en fréquence. Le ratio entre les fréquences maximale et minimale du VCO en est directement affecté puisque les capacités maximales Cmax et Cmin du varactor sont ajoutées aux capacités parasites : Df 2Cgs 2Cgd Cmax f max f min 2Cgs 2Cgd Cmin Force est de constater que la réalisation d’oscillateurs millimétriques avec une large plage de variation en fréquence pose le problème du choix des transistors. En effet, un gain important nécessite des géométries de transistors imposantes, ce qui induit de grosses capacités intrinsèques qui limitent la taille du varactor ou impose une inductance d’autant plus - 16 - Une méthode de conception spécifique pour le VCO petite. De plus, nous n’avons pas considéré dans ce calcul de principe les capacités qui proviennent des étages de sortie. Généralement, on isole la sortie du VCO de l’étage suivant par un étage tampon (ou buffer) de sortie, qui présente une capacité d’entrée assez importante. La variation en fréquence du VCO en est dégradée de la même manière. Ces considérations sont à mettre en parallèle avec les aspects de bruit de phase que nous allons maintenant détailler. II.2.1.2. Bruit de phase dans les VC0 LC Nous avons rappelé au chapitre I à quel point la pureté spectrale du VCO étaient déterminant dans les performances globales du système. Voyons maintenant quels sont les principaux contributeurs de bruit de phase. Pour cela, rappelons dans un premier temps les approches théoriques utilisées pour décrire le bruit de phase. Leeson [AXELRAD05] utilise le modèle du VCO comme un amplificateur avec une boucle de rétroaction (fig. II.8) afin d’extraire les principaux contributeurs de bruit de phase [LEESON66]. Une étude expérimentale du spectre du bruit d’un amplificateur en source commune, alimenté par une porteuse de fréquence f0, présente la caractéristique suivante à son entrée: Figure II. 11 : Puissance de bruit d’un amplificateur alimenté par une sinusoïde On note tout d’abord le bruit en basse fréquence, qui varie en 1/f. Ce bruit de scintillement (ou flicker noise) est dû à la fluctuation aléatoire de la densité de porteurs dans le canal. Il rejoint le bruit blanc à la fréquence f. À cause de la non linéarité du transistor, le bruit en 1/f vient moduler la porteuse à f0 si bien qu’apparaissent des bandes latérales qui varient en 1/f autour de f0. Dans le VCO, ce bruit S() présent en entrée de l’amplificateur est ensuite modulé par la boucle de rétroaction. Le bruit à l’entrée du résonateur S () est donc la sortie en bruit de phase du VCO. On peut ainsi préciser le formalisme adopté : - 17 - Chapitre II Figure II. 12 : Modèle d’amplificateur bouclé pour la caractérisation du bruit de phase Sur cette figure, le bruit de phase de l’oscillateur peut s’obtenir simplement à partir du bruit ramené à l’entrée de l’amplificateur S(). On considère le fait que ces densités spectrales de puissance sont reliées par le carré du module de la fonction de transfert du VCO, que l’on rappelle ici pour un gain unitaire: Vin 1 ( ) Vout 1 H( ) avec H( ) 1 1 2 jQ 0 1 1 4Q2 ( / 0 ) 2 S ( ) S ( ) S ( ) 1H( ) 4Q2 ( / 0 ) 2 2 de là : soit : h2 02 S ( ) 1 S ( ) S ( ) 1 2 2 2 4Q 0 0 avec h 0 2Q Cette pulsation h est la fréquence de coupure à -3 dB du résonateur. Maintenant, le bruit S() se déduit de l’étude de la figure II.11 : S ( ) kTF K 1 P0 avec 2f Dans cette formule, on a introduit la constante K qui tient compte de l’amplitude du bruit de scintillement. Le bruit blanc est donné par le produit de l’énergie thermique kT (où k est la constante de Boltzman en J/K et T la température en K) avec le facteur de bruit F qui dépend de la technologie, rapporté à la puissance du signal (en W). Précisons par ailleurs que la pulsation en technologie CMOS est de l’ordre de la centaine de hertz alors qu’elle peut atteindre plusieurs mégahertz en technologie III-V. Injectons à présent ce bruit dans le résonateur pour obtenir le bruit de phase: - 18 - Une méthode de conception spécifique pour le VCO kT0 F 4 02 02 K 1 2 3 2 2 P0 4Q 4Q kT F 4 2 2 K S ( ) 0 h 3 h 2 1 P0 S ( ) La figure II.13 retrace d’abord la densité spectrale de puissance de bruit que nous avons utilisée pour notre modèle d’amplificateur puis le bruit de phase obtenu dans le cas pratique où < h. En technologie sur silicium, le faible facteur de qualité du résonateur ainsi que la très basse fréquence f justifient ce choix. Figure II. 13 : Densité spectrale de bruit à l’entrée de l’amplificateur et bruit de phase en sortie du VCO Cette formalisation a le mérite de mettre en exergue les principaux contributeurs en bruit de phase à optimiser. Le facteur de bruit des composants est à minimiser, mais le concepteur n’a aucun ressort pour cela, il s’en remet aux technologues. Par contre, il peut augmenter la puissance de sortie de l’oscillateur et augmenter le facteur de qualité du résonateur. Notons que le facteur de qualité considéré jusqu’à présent était celui du résonateur. Cependant, lors de l’étude sur les conditions d’oscillation au §II.2.2.1, nous avons mis en évidence le fait que le résonateur était influencé par la charge que représente la partie active. On parle alors [JACQUINOT01] de facteur de qualité chargé Ql tel que: 1 1 1 Ql Qrésonateur Qactive - 19 - Chapitre II où Qrésonateur et Qactive sont respectivement les facteurs de qualité du résonateur et de la partie active. Nous porterons notre attention sur les optimisations classiques utilisées à partir de ces considérations sur le facteur de qualité chargé dans le paragraphe suivant. Avant cela, soulignons la limite majeure du modèle de Leeson. Celui-ci considère en effet un modèle linéaire de l’oscillateur. Malheureusement, cette hypothèse n’est généralement pas valide dans le cas d’un oscillateur LC. Le courant Id en sortie de l’amplificateur de la figure II.8 s’écrit plus généralement : Id Vg Vg Vg 2 3 Une extrapolation du modèle de Leeson dans le domaine non linéaire est délicate. Quelle signification donner au facteur de bruit F ? La fréquence f, où le bruit blanc et le bruit de scintillement se rejoignent, ne correspond plus à la fréquence de coupure f1/f3 entre la pente en 1/f3 et la pente en 1/f2, contrairement à la figure II.13. Ces paramètres n’ont plus de véritable signification physique puisqu’ils excluent la nature non linéaire de l’oscillateur. C’est pourquoi Hajimiri propose une nouvelle approche pour appréhender le bruit de phase [HAJIMIRI98]. Il s’agit dans un premier temps d’estimer le saut de phase généré par une impulsion de courant à l’instant . Ce principe est illustré par la figure II.14. Figure II. 14 : Modèle de la réponse impulsionnelle de phase Le déphasage ainsi extrait prend en compte les phénomènes de conversion au sein de l’oscillateur. On introduit la fonction (t) dite de sensibilité impulsionnelle de la phase afin de préciser l’expression de la fonction de transfert impulsion/déphasage h(t,). Cette fonction est sans dimension et 2-périodique. Elle donne l’amplitude du déphasage observé lorsque l’on applique une impulsion unitaire à l’instant . Connaissant en fonction de l’instant d’injection de l’impulsion de courant, on peut écrire : - 20 - Une méthode de conception spécifique pour le VCO h (t, ) ( 0 ) u(t ) qmax où qmax est le déplacement maximal de charge sur le nœud d’injection de la charge et u(t) est l’échelon unité. Hajimiri affirme que cette fonction h est linéaire, si bien qu’elle est complètement caractérisée par ses réponses impulsionnelles. On peut alors, en utilisant le théorème de superposition dans sa forme continue, calculer l’excès de phase (t) en sortie : (t) h t, i d 1 qmax t ( 0 )i( )d où i(t) représente cette fois le bruit de courant injecté au nœud étudié. Pour maintenant expliciter plus facilement le bruit de phase, il est intéressant de décomposer la fonction périodique en série de Fourier : 0 c0 c n cosn 0 n 2 n1 avec cn les coefficients de Fourier réels et n la phase du nième harmonique. En substituant dans l’expression de l’excès de phase cette nouvelle expression de , on s’aperçoit que seul le bruit à proximité des harmoniques du signal est important. Ce sont les seuls éléments que l’on retrouve dans l’intégration finale après « mélange » avec les harmoniques et cela se traduit par des raies symétriques autour de l’origine. La figure II.15 résume le mécanisme qui permet de convertir le bruit en excès de phase avec le formalisme adopté : - 21 - Chapitre II Figure II. 15 : Modèle de conversion du bruit en fluctuation de phase puis en bruit de phase On considère donc uniquement le bruit proche des harmoniques du signal dans le calcul. L’excès de phase apporté par chaque harmonique de rang n, mélangé à un courant In réparti autour de n0 de est donné par : n (t) In c n sin t 2qmax Il s’agit maintenant de déterminer comment cet excès de phase se traduit dans la densité spectrale de puissance de sortie de l’oscillateur. Jusqu’à présent, le calcul d’excès de phase était linéaire. L’expression de la tension de sortie en fonction de cet excès de phase ne l’est plus puisque : Vout A(t) sin 0 t tot (t) avec tot (t) n (t) n 0 Il est judicieux d’utiliser la linéarité de l’excès de phase afin de déterminer de manière quantitative le bruit de phase. Notons dans un premier temps que l’injection d’un courant In comme considéré précédemment, qui introduit un excès de phase n, induit dans le spectre de - 22 - Une méthode de conception spécifique pour le VCO la tension de sortie deux bandes symétriques à du fondamental 0. La puissance d’une bande latérale unique PBLU rapportée à celle de la porteuse est alors : I c PBLU 10 log n n 4qmax 2 On peut maintenant exprimer le bruit de phase en remplaçant le pic de courant In par la densité spectrale de bruit en courant S déjà détaillé à la figure II.13. On peut caractériser S selon la distance à la porteuse et l’influence ou non du bruit de scintillement. On injecte donc les relations suivantes : pour h : pour h : S ( ) in2 In2 f 2 S ( ) in2 avec f 1Hz h dans l’équation de PBLU pour tous les coefficients de la série entière de (tous les harmoniquesdu signal oscillant). Après sommation, on obtient les expressions du bruit de phase en fonction de la distance à la porteuse : pour h : pour h : c 2 i 2 f 0 n h L( ) 10 log q 2 8 2 max 2 i f n c n2 n 0 L( ) 10 log 2 4qmax 2 Ces résultats sont intéressants à plus d’un titre. Tout d’abord, on s’aperçoit que la pulsation 1/f3à partir de laquelle le bruit de phase n’est plus influencé par le bruit de scintillement ne correspond pas tout à fait à la pulsation de coupure h de ce bruit en 1/f. Pour cela, il suffit de trouver la pulsation pour laquelle les deux expressions précédentes sont égales. On obtient : 1 f h 3 c 02 2 c n2 2 1 c 0 h 2 c1 n 0 Ce constat montre qu’il ne s’agit pas uniquement de diminuer le bruit de scintillement intrinsèque du transistorpour améliorer le bruit de phase qui en découle. Une attention - 23 - Chapitre II particulière doit être apportée à la symétrie du circuit dont dépend principalement le coefficient c0. Par ailleurs, l’analyse d’Hajimiri confirme l’importance du facteur de qualité en charge du résonateur afin d’augmenter l’amplitude de sortie du VCO et diminuer ainsi q max. de plus, les sources de bruit à optimiser Surtout, l’approche par la fonction de sensibilité impulsionnelle de la phase fournit un outil efficace afin de caractériser les principaux contributeurs en bruit de phase en vue de l’optimisation du VCO. II.2.1.3. Optimisations classiques L’étude précédente a permis de mettre en évidence l’importance du facteur de qualité du résonateur à la fois pour assurer les oscillations mais également pour le bruit de phase. De nombreux travaux ont été menés pour essayer de réduire les contributeurs passifs et actifs en bruit de phase. Nous nous contentons ici de rappeler brièvement les principales pistes utilisées. Lorsque le substrat est faiblement résistif , il est préférable d’utiliser des plans conducteurs à géométrie adaptée afin de canaliser les lignes de champs avant qu’elles ne s’enfoncent dans ce substrat. L’utilisation de ces plans « patternés » est bien connue depuis [YUE98] puis amélioré dans [NIKNEJAD98]. Ce procédé ne s’impose plus lorsqu’on utilise un substrat hautement résistif.L’effort doit principalement porter sur l’optimisation du facteur de qualité des varactors. Une technique consiste alors à utiliser des varactors complémentaires NMOS et PMOS afin de présenter un facteur de qualité plus élevé sur toute la plage de fréquence d’utilisation [FONG03]. Les efforts ont principalement porté sur la réduction du bruit apporté par la partie active. La source de courant contribue de manière importante au facteur de bruit de la partie active et [HEGAZI01] propose une méthode de filtrage largement utilisée depuis [ANDREANI02]. On peut également citer l’importance de la géométrie des transistors, notamment le nombre de doigt qui est un facteur de conception déterminant pour la résistance d’accès du transistor. Ce bref rappel illustre les progrès constants opérés dans le domaine de la conception d’oscillateurs RF. Nous aurions pu envisager de les transposer jusque dans le domaine millimétrique, avec les réserves formulées au §II.1.2. Il nous a semblé plus judicieux d’utiliser une structure plus habituelle à 60GHz pour les raisons que nous expliquons dans les paragraphes qui suivent. - 24 - Une méthode de conception spécifique pour le VCO II.2.2. Etude du VCO à un transistor en millimétrique II.2.2.1. Description du formalisme adopté Nous allons maintenant détailler le cadre conceptuel utilisé pour la conception de VCO à un transistor dans le domaine millimétrique. Ces dispositifs peuvent être regroupé sous la forme générale d’un circuit à trois ports séries, illustré par la figure II.16. On peut obtenir un VCO dés qu’une dés impédances présente une résistance négative et qu’une ou plusieurs des impédances est variable. Figure II. 16 : Représentation générale d’un oscillateur à un transistor comme un circuit à 3 ports séries Le transistor, en tant que système à trois ports, peut être représenté par sa matrice S. Rappelons qu’elle peut être obtenu en chargeant chaque terminal du transistor par la même impédance de référence. Avec la convention de numérotation des ports de la figure précédente, on peut écrire dans le cas général: b1 S11 S12 S13 a1 b2 S21 S22 S23 a2 b3 S31 S32 S33 a3 Malheureusement, la manipulation de matrices S de dimension 3 n’est pas aisée. C’est pourquoi on préfère toujours essayer de se ramener à une configuration plus simple en calculant le coefficient de réflexion à l’un des terminaux et en le substituant dans la matrice de dimension 3 pour se ramener à une étude à 2 ports [MARTINEZ92]. Illustrons ce principe par le montage de la figure II.17 : - 25 - Chapitre II Figure II. 17 : Exemple d'une simplification du montage à 3 ports vers un montage à 2 ports La première étape consiste donc à exprimer le coefficient de réflexion 3 : 3 Z3 Z 0 b3 Z 3 Z0 a3 Puis, par substitution dans les relations que définit la matrice de dimension 3, on peut T éliminer les dépendances en a3 et b3 pour se ramener à une matrice S à deux ports : S S S11 31 13 3 b1 1 S333 b2 S S31S233 21 1 S333 S13S323 1 S333 S S S22 23 32 3 1 S333 S12 a 1 a2 Munis de cette nouvelle matrice ST de dimension 2, nous pouvons nous référer à l’étude classique de stabilité en millimétrique. On considère donc généralement le schéma de la figure II.18, avec ST la matrice du transistor : Figure II. 18 : Schéma de base pour l'étude de stabilité d'un transistor à deux ports - 26 - Une méthode de conception spécifique pour le VCO On peut, à partir de ce schéma de principe, déduire les conditions d’oscillations en exprimant dans un premier temps les coefficients de réflexion aux ports du transistor en fonction des charges qui leur sont présentées : T in S11 T T S12 S21T T 1 S22 T T out S22 T T S12 S21L T 1 S11 L On peut alors en déduire les équations des cercles de stabilité du transistor qui correspondent aux valeurs des coefficients de réflexion de charge L et T pour lesquelles les modules de in et out sont unitaires. On peut s’intéresser dans un premier temps à la stabilité en entrée pour en déduire les valeurs du coefficient de réflexion du réseau de sortie : T in 1 S11 T T S12 S21T 1 T 1 S22 T T in 1 S11 1 S22T T S12T S21T T 1 S22T T en définissant le déterminant de la matrice ST : T T T T T S11 S22 S12 S21 on peut réécrire la condition limite de stabilité ainsi: T T S11 T T 1 S22 T le cercle limite de stabilité est ensuite obtenu en élevant au carré l’égalité puis en ajoutant de T T ST 2 T chaque côté S22 T S11 22 2 T , on obtient alors: 2 2 T T S22 T S11 2 T S22 T 2 T T S12 S21 2 T S22 T 2 soit le cercle de centre CT et de rayon RT tel que : CT RT T S22 T S11T 2 T S22 T 2 T S12T S21 2 T S22 T 2 Ce cercle définit les valeurs limites du coefficient de réflexion T pour lesquelles le transistor - 27 - Chapitre II reste stable en entrée. On peut de la même manière définir le cercle limite de stabilité en sortie pour L: CL RL T T S11 T S22 2 T S11 T 2 T T S12 S21 2 T S11 T 2 Cette approche permet de donner un cadre théorique à la réalisation d’oscillateurs dans le domaine millimétrique. Mais elle présente également l’avantage de pouvoir fixer à priori des paramètres de conception de manière intuitive, dés lors que l’on représente ces cercles sur une abaque de Smith [JACKSON92]. Sur l’exemple illustré par la figure II.19, la représentation du cercle de stabilité pour T permet de s’apercevoir qu’il existe un large choix possible pour l’adaptation en sortie. Celui ci est donc guidé par l’impédance de charge souhaitée en entrée. Figure II. 19 : Représentation du cercle de stabilité sur l'abaque de Smith Pour savoir si la zone stable se situe à l’intérieur où à l’extérieur du cercle donné, il suffit de calculer pour une charge L quelconque le coefficient de réflexion T ramenée en entrée. Dans le cas où T est inférieur à 1, la charge considérée est dans la zone stable. En pratique, on utilise le centre de l’abaque où L est nul. - 28 - Une méthode de conception spécifique pour le VCO II.2.2.2. Discussion sur la méthode L’utilisation des cercles de stabilité présente l’énorme avantage d’être visuel. Dans le cas d’un VCO, on souhaite pouvoir déstabiliser le transistor pour une impédance de charge variable sur une grande plage. De plus, cette méthode semble particulièrement adaptée si on utilise les techniques classiques d’adaptation d’impédance par lignes de transmission. En effet, l’abaque se révèle très efficace pour évaluer la longueur des stubs et leur position. Les expressions analytiques deviennent cependant difficiles à établir en fonction des paramètres de conception. Heureusement, les outils de simulation permettent de prendre le relais. On peut alors choisir aisément le transistor et l’impédance qui viendra déstabiliser un des ports avant d’en extraire sa matrice de dimension 2 pour la suite du flot. Cette approche permet de garantir les conditions d’oscillation et de prédire précisément la plage de variation en fréquence. Si la puissance fournie par l’oscillateur peut être déduite des paramètres S et des coefficients de réflexion, il manque cependant la possibilité de prédire le bruit de phase par cette méthode. Il est vrai que la conception dans le domaine millimétrique utilise traditionnellement des passifs avec des facteurs de qualité excellents. Mais qu’en est-il pour la conception sur silicium ? Finalement, nous avons définitivement écarté cette approche car elle est trop éloignée des modèles que nous avions à disposition, et surtout, la complexité formelle de la structure que nous avons décidé d’exploiter, bien qu’entrant dans le cadre général dressé précédemment, ne se prêtait pas à l’optimisation par les coefficients de réflexion. II.3. Le choix d’une nouvelle architecture et ses conséquences Nous avons détaillé précédemment les principales approches utilisées aujourd’hui pour la conception et l’optimisation des VCO LC puis des VCO à un transistor. Nous allons maintenant décrire la structure pour laquelle nous avons opté en mettant l’accent sur les attentes que nous avions. Nous expliciterons ensuite la méthode de conception qui a dû être adaptée aux exigences du circuit et aux contraintes contextuelles. II.3.1. Description de la structure proposée II.3.1.1. Un VCO à un transistor Le VCO que nous proposons utilise un transistor monté en grille commune, avec une - 29 - Chapitre II inductance de grille qui vient augmenter l’instabilité du transistor. L’impédance variable, qui vient charger ce transistor à la source, est composée d’un résonateur classique : une inductance en parallèle avec un varactor. Le circuit d’adaptation en sortie qui vient charger le drain sera discuté plus tard. Le schéma II.18 peut alors être précisé dans notre cas : Figure II. 20 : Vue schématique du VCO proposé comme un système à 2 ports II.3.1.2. Attentes autour de cette structure Le montage proposé présente à priori plusieurs avantages par rapport à une structure à paire différentielle croisée. Tout d’abord, elle semble mieux adaptée à une optimisation dans le domaine des fréquences millimétriques. En effet, il est plus simple de prendre en compte les lignes d’interconnexions dans ce type de structure car la topologie est simplifiée. De plus, les paramètres de conception sont plus proches du transistor, ce qui nous garantit un modèle de conception plus fiable pour les impédances connectées au transistor. La raison majeure qui nous pousse vers cette structure reste l’assurance de fournir un gain maximum à l’aide du transistor central. Il ne s’agit plus d’utiliser une paire différentielle comme mélangeur (ie : comme interrupteurs alternant à chaque demi-oscillation) mais de déstabiliser un transistor afin qu’il fournisse le maximum de compensation avec le minimum d’énergie. On peut apparenter la technique envisagée à une celle plus classique d’obtention de gain par résonance des capacités du transistor avec une inductance appropriée (voir par exemple [RAZAVI95]). Nous espérons dans le même temps obtenir une puissance de sortie satisfaisante par rapport à la consommation engendrée. Enfin, la topologie proposée permet de diminuer les capacités parasites qui viennent réduire de manière significative la gamme de variation en fréquence du VCO. Comme nous - 30 - Une méthode de conception spécifique pour le VCO l’avons montré au §II.2.2, les capacités intrinsèques de la paire différentielle ainsi que celles de l’étage de sortie dégradent sensiblement la plage de variation du VCO en réduisant la taille du varactor. Nous espérons ainsi obtenir une plage de variation en fréquence conséquente. En contrepartie, on s’aperçoit que la résistance négative est présentée par le nœud où l’on charge l’impédance variable, ce qui induit que le gain du montage varie en même temps que la fréquence. Par ailleurs, la structure n’est pas différentielle, ce qui peut être gênant pour l’intégration dans un système de transmission complet. Toutes ces promesses et ces contraintes ne peuvent être validées que par une conception optimisée de ce VCO. Les éléments que nous avions à disposition ainsi que la particularité de notre architecture nous ont conduit vers une méthode de développement originale que nous allons maintenant décrire. II.3.2. Une méthode de conception adaptée II.3.2.1. Considérations sur le réseau d’adaptation en sortie Rappelons le problème classique de la charge d’un circuit. Nous ne savons pas à priori dans le système complet quelle impédance viendra charger le VCO à sa sortie. Il est donc primordial de l’isoler afin de garantir son fonctionnement, quelle que soit l’impédance de charge. On utilise généralement un étage suiveur : cela permet de présenter une impédance forte à la sortie du VCO. En millimétrique, des adaptations par lignes de transmissions sont possibles également. Une deuxième contrainte réside dans le fait que le circuit d’adaptation en sortie doit permettre d’alimenter le transistor en statique tout en transmettant le signal oscillant à haute fréquence. On peut naturellement penser à implémenter une inductance de forte valeur en série entre l’alimentation et le drain. Malheureusement, il est très difficile d’intégrer les inductances de l’ordre du micro Henry sur silicium. La solution plus généralement adoptée dans le domaine millimétrique utilise encore une adaptation par lignes de transmissions. Cette solution, bien qu’efficace, offre moins de possibilités ensuite pour le concepteur afin d’assurer les oscillations sur une large plage de fréquence. En effet, l’utilisation d’une réactance sur la sortie peut permettre d’éloigner le cercle de stabilité en sortie (pour T). Pour ces raisons, nous nous sommes orientés vers la solution résumée par la figure suivante : - 31 - Chapitre II Figure II. 21 : Circuit d'adaptation en sortie et son schéma équivalent vue du transistor Ainsi, la possibilité d’ajuster l’inductance et la capacité présentée par le transistor suiveur nous laisse suffisamment d’options pour l’ajustement de T. Le T de polarisation (ou bias-Tee) est extérieur au circuit pour des raisons de commodité de mesure. Maintenant, pour continuer le développement de la méthodologie adoptée, nous commençons par constater que les conditions d’oscillation, avec le réseau de sortie présenté à la figure II.21, peuvent être rendu plus favorables que dans le cas où le drain est directement relié à l’alimentation. En effet, cette étude en drain commun revient à annuler le paramètre S12, ou de manière équivalente, à négliger la contre-réaction par la capacité Cgd : on considère donc le transistor unilatéral. Cette hypothèse, qui favorise la stabilité du montage, peut être considérée comme le pire cas de notre oscillateur. Ainsi, nous allons envisager l’étude en drain commun comme cas limite mais surtout car elle simplifie grandement la compréhension du circuit. Voyons en quoi cela permet d’aborder une approche intéressante du VCO en vue de la conception. II.3.2.2. Une approche petits signaux en éléments discrets On se place donc dans l’hypothèse formulée ci avant : on néglige dans un premier temps l’influence du réseau de sortie sur le VCO (S12=Cgd=0). L’étude des oscillations se ramène facilement à une description en petits signaux d’un circuit bouclé comportant uniquement des éléments discrets. Cela permet d’approcher le circuit d’une manière exploitable pour l’estimation du bruit de phase puisqu’une boucle linéaire apparaît. Par ailleurs, les paramètres de conception sont plus facilement appréhendables : la mise en équation fait directement intervenir les éléments discrets du circuit. Voyons comment cela s’articule. Nous ne considérons alors plus le transistor comme monté en grille commune mais - 32 - Une méthode de conception spécifique pour le VCO plutôt en drain commun, ce qui nous facilite l’optimisation de l’inductance de grille (ou du transistor en grille commune dont on extrait la matrice de paramètres S à deux dimensions S T) en se plaçant dans le pire cas où le transistor est unilatéral. On obtient alors une mise en équation simple du système bouclé de laquelle on peut extraire le gain de boucle. Le critère de Barkhausen fixe alors les limites pour les paramètres de conception. Le schéma équivalent en petits signaux du VCO et le système bouclé associé sont résumés à la figure II.22 : Figure II. 22 : Schéma équivalent en petits signaux simplifié et le système bouclé associé Nous avons utilisé un schéma équivalent du transistor classique en négligeant la conductance de sortie du transistor gds devant la conductance du résonateur variable. Ce résonateur présente à la source une impédance Z0 qui correspond à la mise en parallèle de l’inductance L0 et du varactor C0. L’inductance de grille Lg vient en série avec la capacité grille/source Cgs pour former l’impédance Zs. La transconductance, commandée par la tension Vgs, alimente en courant Z0 en parallèle avec Zs. On peut ainsi caractériser chaque élément de la boucle ainsi définie: 1 Z0 jC0 (1/ jL0 ) (1/R0 ) Z S Rg jLg 1 jCgs VS I (Z 0 // Z S ) I 1 L C H jL0 1 L0C0 j (L0 /R0 ) 2 jL 0 (1 2 Lg Cgs jRg Cgs ) 2 0 VG VS 0 j (L0 /R0 )1 2 Lg Cgs jRg Cgs 2 L0Cgs Rg jLg ZS VG 1 1 2 VS 1 Lg Cgs jRg Cgs - 33 - Chapitre II Le gain de boucle GB en découle : GB gm H Z 0 // Z S L’application stricte du critère de stabilité nécessite maintenant l’extraction du gain 20.logGB et de la phasede GB. Le développement du calcul n’apporte rien à la visibilité des contributions qui interviennent dans ce système bouclé. Il est nettement plus intéressant, comme dans tout asservissement d’ordre élevé, de conserver la forme factorisée en éléments plus simples (d’ordre inférieur). Nous tirons ensuite profit de la linéarité de la boucle pour écrire : GB gm H Z 0 // Z S argGB arggm argH argZ 0 // Z S On peut alors utiliser un logiciel de calcul formel comme Matlab afin de visualiser ces fonctions de transfert, ce qui permet d’identifier rapidement les influences des paramètres de conception sur les conditions d’oscillation et sur la fréquence d’oscillation. Relevons toute fois une difficulté inhérente à la fréquence visée par notre VCO. Ces équations seraient extrêmement simplifiées si, dans l’expression de VS, le terme 2L0Cgs était petit devant 1. Cela reviendrait à négliger la contribution du courant à travers la capacité de grille devant celui qui alimente le résonateur Z0. D’un point de vue automatique, cela revient à éloigner les pulsations propres de ZS et de Z0, cette dernière nous intéressant plus particulièrement. Malheureusement, nous cherchons justement à augmenter le gain de la boucle autour de la fréquence d’oscillation en profitant de la résonance de ZS. C’est pourquoi il paraît judicieux d’en rester au produit que nous avons explicité. Surtout, le formalisme que nous avons adopté permet d’extraire directement le gain de boucle par des simulations sur un schéma équivalent en petits signaux. En effet, le gain de boucle se résume à un gain en courant, puisqu’il fait intervenir une source de courant commandé en tension, le gain en courant est alors indépendant de sa charge. Il suffit donc d’ouvrir la boucle au niveau de cette source de courant et d’y injecter un signal alternatif en courant. Le gain de boucle est directement donné par le courant fourni par la source gm. Ce principe est illustré à la figure II.23. - 34 - Une méthode de conception spécifique pour le VCO Figure II. 23 : Extraction du gain de boucle sur schéma équivalant en petits signaux du transistor unilatéral (pour Cgd=0) Les résultats de simulation électrique d’extraction du gain de boucle sous Eldo sont en parfaite adéquation avec le modèle mathématique proposé. On propose à titre d’exemple une visualisation du diagramme de Bode de ce gain de boucle dans le cas du transistor unilatéral, à la fois sous Cadence et sous Matlab, pour le même jeu de paramètres de conception. (a) (b) Figure II. 24 : Comparaison du gain de boucle obtenu par extraction en simulation électrique (a) et par simulation de son modèle mathématique (b) - 35 - Chapitre II En résumé, nous avons pu extraire les équations caractérisant le VCO dans le cas d’un transistor unilatéral, afin d’aboutir à une expression du gain de boucle satisfaisante pour une première compréhension du circuit. Nous avons également pu extraire une méthode simple d’extraction de ce gain de boucle sur des simulations électriques en profitant du fait que ce gain de boucle peut être ramené à un gain en courant (ou respectivement un gain en tension), à condition d’ouvrir la boucle à la sortie de la source de courant commandée en tension (ou respectivement à l’entrée de cette source). Nous détaillerons au §II.3.3 les conclusions que ces simulations ont apportées pour le concepteur. Avant cela, qu’en est-il de cette méthode pour le transistor de notre technologie, dont on ne peut plus négliger la capacité de recouvrement? Peut-on prolonger ce raisonnement pour affiner la conception par l’utilisation de modèles plus proches des dispositifs ? II.3.2.3. L’intégration de la rétroaction du drain Voyons maintenant ce qui change à notre formalisme si on sort de l’hypothèse du transistor unilatéral. L’expression de la tension Vgs uniquement en fonction du courant I débité par la source de courant interne est nettement plus complexe. Une certitude reste cependant : l’état du réseau est complètement déterminé par cette seule variable I. On peut représenter de manière synoptique le schéma petits signaux ainsi que la boucle théorique : (b) (a) Figure II. 25 : (a) Schéma équivalant en petits signaux à trois ports et (b) la boucle linéaire équivalente - 36 - Une méthode de conception spécifique pour le VCO Cette illustration reprend d’abord le schéma équivalant en petits signaux du VCO comme un transistor chargé à ses trois terminaux par trois impédances séries. On retrouve donc la structure générale d’oscillateur présentée à la figure II.16. Par contre, nous la caractérisation des conditions d’oscillation n’utilise pas les considérations de coefficient de réflexion, mais une méthode classique d’extraction du gain de boucle d’un système linéaire asservi classique. Pour s’assurer que l’on a le droit d’utiliser cette méthode, il suffit de s’assurer que Vgs ne dépend effectivement que de I (le courant dans la branche de la source de courant du transistor). Pour cela on peut utiliser la loi des nœuds (ou le théorème de Millman) à chaque nœud du montage On obtient trois équations dont les inconnues peuvent se résumer à I: VG f VD ,VS VD f (I) VD f VG ,I VS f (I) VS f VG ,I VG f (I) VD f (I) V f (I) S Ce mécanisme est décrit par la première représentation de la boucle qui est ensuite compactée dans boucle de la figure II.25.b. Si les expressions analytiques la deuxième peuvent être théoriquement explicitées, le calcul reste rédhibitoire. De plus, la formule générale, comme dans le cas du transistor unilatéral, est peu parlant. Par contre, l’extraction de ce gain puis sa visualisation est bien plus utile et parlant pour le concepteur. Il suffit pour cela d’adopter la méthode présentée à la figure II.26. Figure II. 26 : Extraction du gain de boucle sur schéma équivalent en petits signaux du transistor complet avec réseau de sortie - 37 - Chapitre II Sur ce schéma, nous avons placé notre source de courant AC à la place de la source de courant interne du transistor. Cela permet d’injecter le courant I que nous avons utilisé dans le formalisme de la boucle. On extrait ensuite du réseau la tension Vgs qui va commander la source de courant qui fournit le gain du transistor. Le courant que débite cette source commandée est le gain du montage. Notons au passage que, sur le schéma bloc, cela revient à ouvrir la boucle après le bloc de gain Gm afin d’en calculer la fonction de transfert en boucle ouverte. On peut imaginer un montage strictement équivalent qui consiste à ouvrir la boucle avant le bloc Gm. Il s’agit alors d’imposer la tension de commande du bloc Gm, ce qui correspond sur la figure II.25.a à commander la source de courant interne par une source de tension AC. Le gain est alors simplement obtenu par extraction de la tension Vgs observée. Cette méthode « en tension » est strictement équivalente à la méthode « en courant ». Peut-être un peu plus élégante mais accouchée trop tard… L’exploitation des diagrammes de Bode de la fonction de transfert obtenue permet de visualiser rapidement la contribution du circuit de sortie sur les conditions d’oscillations sans utiliser les tracés de cercles de stabilité sur Abaque de Smith. Patientons cependant jusqu’au §II.3.3 pour résumer les bénéfices de notre approche. Nous allons encore essayer d’affiner le modèle du circuit utilisé jusqu’alors. II.3.2.4. Vers des simulations électriques complètes. La description de chaque impédance qui charge le transistor peut être affinée de manière classique. Les analyses électromagnétiques fournissent les paramètres S correspondant aux inductances et aux lignes de transmission ignorées jusque là. Les simulateurs Eldo et ADS permettent d’intégrer facilement ces paramètres pour les simulations AC. Le jeu de paramètres BSIM3 de la capacité variable sur substrat massif a également pu être intégré. Le cœur du transistor reste la difficulté majeure. Les modèles BSIMSOI disponibles ont dû être caractérisés auparavant par simulation afin d’en extraire un modèle équivalant en petits signaux. Ces simplifications induisent nécessairement des incertitudes qui se sont révélées plus sensibles sur le déphasage. Des écarts de l’ordre de 5% sont apparus sur les prévisions de la fréquence d’oscillation entre la méthode du gain de boucle et celles d’extraction après simulations transitoires avec des modèles complets. Cependant, la prévision du gain s’est révélé suffisamment fiable. Par contre, les modèles de l’IEMN en - 38 - Une méthode de conception spécifique pour le VCO petits signaux comportaient une source de courant interne. Nous aurions ainsi pu exploiter directement la méthode du gain de boucle sur un modèle ajusté aux mesures mais malheureusement, nous n’avons pas profité de cette opportunité pour élaguer la conception : les modèles ont été disponibles trop tard… Quoi qu’il en soit, l’intérêt du passage par le calcul du gain de boucle n’est pas dans un ajustement précis lors de la conception. Le but premier est avant tout d’identifier de manière rapide les contributions dans le mécanisme d’oscillation par un formalisme simple et rapide à mettre en œuvre. L’ajustement « grossier » des paramètres de conception est alors possible. Voyons maintenant les implications que notre approche apporte au concepteur. II.3.3. Discussion sur la méthode de gain de boucle II.3.3.1. Premières conclusions pour la conception La méthode d’extraction du gain de boucle que nous avons soigneusement décrite n’a pas pour prétention de prédire de manière fine et précise les contributions de chacun des paramètres de conception. L’intérêt premier reste la détermination préalable des conditions d’oscillations ainsi que de la fréquence du fondamentale si le VCO oscille. Nous donnons à titre d’exemple un diagramme de Bode complet : - 39 - Chapitre II f1 f2 f3 Figure II. 27 : Exemple de diagramme de Bode obtenu et d’extraction des conditions d'oscillations Cet exemple est parlant pour plusieurs raisons. Le système bouclé est au moins du sixième ordre. Nous avons déjà montré au §II.3.2.2 que les deux premières résonances (f1 et f2 sur la figure II.27) pouvaient respectivement s’apparenter à celle du résonateur série Zs et du résonateur parallèle Z0, à condition que leurs pulsations propres respectives soient suffisamment éloignées. Par ailleurs, la troisième résonance dépend principalement du résonateur de sortie, pondéré par les autres terminaux, mais il est difficile de lui accorder un sens physique du fait qu’elle intervient en limites de fonctionnement du transistor. Par contre, il a une influence non négligeable sur les conditions d’oscillations. Nous allons maintenant détacher de nos simulations des règles sur le pouce qui guideront l’optimisation du VCO. Dans notre architecture, le choix du transistor est crucial pour le reste de la conception. (dire le contraire serait étonnant, il est seul !) On peut opter pour un transistor avec une géométrie imposante pour garantir un gain important, au prix d’une consommation plus élevée. La taille du transistor fixe dans le même temps les capacités intrinsèques du transistor, donc les pulsations propres des résonateurs considérés. Autrement dit, les coefficients de réflexion à chacun des terminaux dépendent intimement du transistor choisi puisque la matrice de paramètre ST en découle. C’est pourquoi il semble difficile à priori de jongler entre différentes géométries et des impédances de charge variée. Notre méthode d’extraction du gain de boucle permet de visualiser rapidement le gain obtenu par des simulations rapides, - 40 - Une méthode de conception spécifique pour le VCO donc paramétrables à souhait. On s’aperçoit ainsi que le gain intrinsèque du transistor ne doit pas nécessairement être très élevé : il est possible, en ajustant les résonances 1 et 3 par rapport à la résonance centrale 2 (qui nous concerne particulièrement, puisqu’elle présente le déphasage nul recherché pour les oscillations) d’augmenter sensiblement le gain obtenu. Par contre, la fréquence des oscillations n’est alors plus directement donnée par la pulsation propre du résonateur Z0. La figure II.28 cette méthode pour améliorer le gain de la boucle en rapprochant la résonance 1 de la résonance 2 dans le cas où la résonance 3 est repoussée à l’infini (Cgd est nul, le transistor est unilatéral) : Déplacement de 1 vers 2 Meilleur gain mais déphasage Figure II. 28 : Méthode d'augmentation du gain par ajustement de la résonance de l'inductance de grille Ces simulations illustrent le gain obtenu par simple ajustement de l’inductance de grille. On observe également le décalage en fréquence annoncé par la mise en équation du §II.3.2.2. Cette méthode graphique a le mérite de pallier la complexité des expressions analytiques qui déterminent la fréquence d’oscillation. On peut alors illustrer l’inconvénient majeur lorsqu’on profite de la résonance de l’inductance de grille pour augmenter le gain : la fréquence des oscillations n’est plus uniquement fixé par la pulsation propre de Z0 (le résonateur variable). De plus, on s’aperçoit déjà que le gain ne pourra être constant sur toute la plage de fréquence du VCO, ce qui augure des différences dans les amplitudes de sortie sur - 41 - Chapitre II la gamme de fréquence. On peut évaluer de la même manière l’influence du résonateur de sortie qui commande principalement la résonance 3, à condition que les résonances 2 et 3 soient suffisamment éloignées. On s’aperçoit comme sur la figure II.29 que l’on obtient plus de gain lorsqu’on éloigne cette troisième résonance. Déplacement de 3 loin de 2 Figure II. 29 : In fluence qualitative du résonateur de sortie sur le gain à la fréquence On peut déduire de cette étude préliminaire qu’il est préférable de conserver une pulsation propre élevée pour le résonateur parallèle de sortie. Ceci implique que la capacité présentée par le transistor de l’étage suiveur doit être minimisé. Par ailleurs, la taille de ce transistor est fixée par l’impédance qu’il doit présenter à sa source (50 ) et le courant qu’il doit pouvoir débiter. Par-delà ces considérations, nous avons pu également évaluer de manière qualitative l’importance des facteurs de qualité de l’impédance de grille, du résonateur variable et du résonateur de sortie sur le gain du montage. Nous retiendrons simplement que l’influence du facteur de qualité de l’impédance de grille se fait d’autant plus pressante que nous utilisons celle-ci afin d’augmenter le gain, comme illustré par la figure II.30. - 42 - Une méthode de conception spécifique pour le VCO (a) (b) Figure II. 30 : Influence du facteur de qualité de l'inductance de grille lorsque les fréquences propres f 1 et f2 sont (a) éloignées et (b) proches Sur cet exemple, nous avons fait varier le facteur de qualité de l’inductance de grille de la même manière dans deux cas : sur le premier nous avons éloigné les pulsations propres 1 et 2 alors que dans le deuxième nous avons rapproché ces deux pulsations afin de favoriser le gain autours de la fréquence des oscillations. On s’aperçoit que le gain obtenu, lorsqu’on utilise l’inductance de grille pour l’améliorer, est d’autant plus sensible au facteur de qualité de celui-ci. Il peut y avoir plusieurs dB de différence sur la chute du gain lorsqu’on abaisse le facteur de qualité de l’inductance de grille, selon la distance entre 1 et 2. Notons que ce facteur de qualité prend en compte la résistance d’accès de la grille du transistor. En conclusion sur toutes ces premières simulations, nous retiendrons : – l’inductance de grille qui vient déstabiliser le transistor est le meilleur paramètre à disposition du concepteur afin d’augmenter le gain autour de la fréquence d’oscillation du VCO. – en contrepartie, cette fréquence d’oscillation est plus difficile à déterminer puisqu’elle ne dépend plus uniquement du résonateur variable de la source. Le facteur de qualité de l’inductance de grille est également plus crucial dans ce cas. – le résonateur de sortie doit être conçu avec la pulsation propre la plus élevée possible, ce qui impose d’utiliser le transistor suiveur le plus petit possible. - 43 - Chapitre II II.3.3.2. La méthode de gain de boucle et le bruit de phase Lors de l’étude précédente, nous avons explicité le fonctionnement du VCO à un transistor comme un système linéaire bouclé. Nous avons exploité ce formalisme afin de mettre en relation les conditions d’oscillations avec les paramètres de conception. Cependant, cette approche du VCO comme un système asservi peut également servir à caractériser les principaux contributeurs en bruit de phase, selon la méthode proposée par Leeson. L’application du principe d’injection du bruit du transistor amplificateur dans la boucle de rétroaction se heurte en pratique à deux obstacles. Tout d’abord, la configuration du VCO LC identifie clairement l’entrée et la sortie de l’amplificateur comme respectivement les grilles et les drains des transistors de la paire différentielle croisée. Malheureusement, sur notre montage à grille commune, l’amplificateur utilise comme sortie les deux terminaux source et drain. Dans ce cas, ramener le bruit de la boucle en entrée de cette boucle de rétroaction n’a plus vraiment de sens. Ensuite, le calcul de la fonction de transfert de la boucle de rétroaction n’est pas immédiat lorsque les pulsations propres du résonateur série Zs et du résonateur variable Z0 sont proches. Nous avons déjà insisté sur ce point lors de la formalisation des conditions d’oscillation. Il se révèle de nouveau bloquant pour l’évaluation des contributeurs en bruit de phase. L’approche d’Hajimiri rappelée au §II.2.1.2 peut également être appliquée pour étudier le bruit de phase de notre structure. La fonction de sensibilité impulsionnelle s’obtient dés que l’on peut injecter des impulsions de courant sur un nœud capacitif, qui serait en l’occurrence Z0. [MARG99] propose un exemple d’application concrète de la méthode d’extraction et d’exploitation de . Malheureusement, le temps nous a manqué pour mettre en œuvre ces principes sur notre VCO. II.4. Conclusion sur la méthode de conception Les techniques de conception de VCO avec des technologies silicium se sont affinées, grâce notamment aux pressantes demandes des technologies GSM. Cependant, le monde du millimétrique et de la bande autour de 60GHz qui nous intéresse plus particulièrement, ne peut bénéficier directement de ces avancés puisque le concepteur doit intégrer les problèmes - 44 - Une méthode de conception spécifique pour le VCO de transmission lors de son optimisation. Du rappel des méthodes traditionnelles (utilisables jusqu’à la dizaine de GHz) et des méthodes millimétriques, nous avons extrait un flot de conception qui intègre des simulations électromagnétiques à la multitude de modèles que nous avions à disposition pour les transistors et les capacités variables. Nous avons choisi une structure très peu usitée en CMOS car elle ouvrait des perspectives intéressantes de basse consommation et de large variation en fréquence. Ce choix nous oblige cependant à penser la conception du VCO de manière adaptée : nous avons décrit le VCO comme un système bouclé linéaire sans pour autant expliciter la fonction de transfert da la boucle de rétroaction par complexité du calcul. Cela nous a tout de même permis de mettre en exergue les paramètres importants pour la conception, notamment pour le choix crucial de la géométrie de notre transistor et de la pulsation propre de nos différents résonateurs. Cette méthode ouvre également des perspectives dans la modélisation et la prévision du bruit de phase. Nous allons maintenant utiliser le canevas tissé dans ce chapitre afin d’entrer dans le détail de la conception du VCO. - 45 - Chapitre II Bibliographie du chapitre II [ANDREANI02] P. Andreani et H. 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