Une méthode de conception spécifique pour le VCO
- 3 -
découlent. En effet, les fameuses lois de Kirchhoff, la loi d’ohm ainsi que les concepts
d’impédance peuvent s’appliquer. Il existe ensuite des techniques d’optimisation puissantes et
efficaces, dont certaines seront rappelées au II.2.1. La compréhension même du circuit est
plus intuitive, l’influence des multiples paramètres de conception est la plus naturelle.
On notera également l’importance des modèles tout au long de la conception. Dans le
cadre de notre travail, nous avions à disposition une technologie développée, optimisée et
modélisée avant tout pour le numérique. Les modèles d’actifs fournis n’étaient pas validés
pour des fréquences de fonctionnement au-delà de 20GHz. Les modèles de passifs
(inductances, capacités variables) n’existent pas.
L’inconvénient majeur de cette méthode est intimement lié à sa clef de voûte :
l’approximation des régimes quasi-stationnaires. Dans les gammes de fréquence de la bande
V (de 50 à 75 GHz), la longueur d’onde dans le silicium est de l’ordre de quelques
centimètres. Le comportement électrique ne peut plus se décrire par les lois citées
précédemment. Il faut nécessairement utiliser les lois de l’électromagnétisme pour pouvoir
prédire et optimiser la conception. Une description plus fine ouvre également le champ à des
astuces de circuiterie que notre approche classique ignore intrinsèquement.
II.1.2. Le flot millimétrique
II.1.2.1. Notions de base en millimétrique
Nous nous attachons ici à résumer les notions fondamentales bien connues dans le
monde des concepteurs de circuit en micro-onde. Commençons tout d’abord par mettre en
évidence la nécessité de revenir à une description électromagnétique des circuits. Nous avons
décrit au paragraphe II.1.1 le flot de conception en considérant qu’en tout point du circuit, le
courant et la tension étaient connus précisément. En d’autres termes, on a représenté le
courant comme un flux de particules chargées qui se conserve dans le réseau
d’interconnexions. L’analogie classique (mais simpliste) avec la mécanique compare ce flux
au débit d’un cours d’eau, les tensions seraient les différences d’altitude entre deux points de
la rivière.
En électronique, la difficulté réside dans le fait que les particules potentiellement
déplacées sont chargées électriquement. Elles induisent donc un champ électrique par leur
présence et un champ magnétique par leur déplacement. Ce flux de particules se décrit donc
avant tout comme une onde électromagnétique se propageant à travers une ligne de
transmission. Ce caractère ondulatoire s’observe plus facilement à hautes fréquences. Pour