La testostérone, présente lors du développement embryonnaire, voit son taux sanguin augmenter au moment de la puberté. A ce moment là, elle est responsable de la mise en place des caractères sexuels secondaires (voir TP), du développement des organes génitaux et de la production de spermatozoïdes et de la libido. Enfin, cette même testostérone inhibe (freine) l’hypothalamus et l’hypophyse assurant ainsi une limitation à l’activité de cette régulation : c’est ce qu’on appelle un rétrocontrôle négatif. 3 Chez la femme FSH et LH agissent sur les ovaires : FSH stimule la production des ovules (de manière cyclique, un ovule par mois en moyenne) tandis que LH stimule les productions hormonales de l’ovaire : Œstrogène et progestérone. Notons, que la forte production soudaine de LH (nommé pic de LH) déclenche l’ovulation, c'est-à-dire l’expulsion d’un ovule dans les trompes. Cette ovulation a lieu une fois par cycle, aux alentour du 14ème jour, en moyenne. Les hormones ovariennes contrôles elles les oviductes : L’œstrogène stimule le développement de la muqueuse utérine (ou endomètre, qui tapisse l’intérieur de l’utérus) afin de le rendre prêt à l’implantation de l’embryon (notamment une forte vascularisation permettant d’apporter nutriment et oxygène à l’embryon) La progestérone, présente uniquement après l’ovulation est responsable du maintient de cette muqueuse. Lorsque cette progestérone n’est plus fabriquée, le maintien de la muqueuse n’est plus assuré et celui-ci se « déchire », provoquant ainsi la rupture des capillaires sanguins qui le parcoure : ce sont les règles ou menstruation. Enfin, notons que l’œstrogène voit son taux augmenter à la puberté et sera responsable du développement des organes génitaux, des caractères sexuels secondaires (voir TP) et de la libido. Progestérone et œstrogène inhibe l’hypophyse et l’hypothalamus, ce que l’on appelle un retrocontrôle négatif, limitant ainsi les productions de l’ensemble du cycle. IV Etre responsable de sa vie sexuelle La compréhension des mécanismes biologiques liés à la reproduction humaine a permis la mise au point de techniques permettant une maitrise de la procréation. Gonades Gamètes Voies génitales Organes de copulation Hormones sexuelles Glandes annexes Homme Femme Caractères sexuels secondaires Homme Femme A la procréation médicalement assistée 1 Féminin / masculin Les causes d’infertilité sont multiples : spermatozoïdes peu nombreux ou anormaux chez l’homme, absence d’ovulation chez la femme, obstruction des voies génitales chez l’un ou l’autre, malformation des organes… Pour remédier à ces infertilités, il a été mis au point des techniques d’assistance à la procréation : Des traitements hormonaux de substitution consistant en des injections d’hormones de synthèse semblables aux hormones naturelles. Ils pallient une insuffisance de sécrétion naturelle et peuvent permettre de retrouver une production normale de cellules reproductrices. Les inséminations artificielles avec spermatozoïde de donneur (IAD) ou du conjoint (IAC) consistent à déposer les spermatozoïdes dans l’utérus de la mère. On supplée ainsi l’éventuelle obstruction des trompes et certaines déficiences des spermatozoïdes. Les FIVETE (Fécondation In Vitro Et Transplantation d’Embryon) : des injections d’hormones hypophysaires et ovariennes de synthèse permettent de contrôler la production des ovules en vue d’un fécondation in vitro, puis de préparer l’utérus pour la réimplantation d’embryons. Plusieurs ovules sont ponctionnés et placés au contact des spermatozoïdes du conjoint. Si le conjoint ne produit pas de spermatozoïdes en nombre et qualité suffisante, il est possible de faire appel à un donneur ou bien de sélectionner des spermatozoïdes fonctionnels du conjoint et de les injecter dans l’ovule ponctionné (ICSI). Après la fécondation et les premières étapes du développement de l’embryon (stage 8 à 16 cellules), ces derniers sont ensuite transférés dans l’utérus de la femme. Ces techniques de « maitrise de la vie » sont encadrées par des lois dîtes « lois de bioéthique », réglementant l’éthique médicale. B des solutions pour éviter des grossesses non désirées Des traitements à base d’hormones de synthèse permettent d’empêcher la reproduction : moyens de contraception chimique (pilule), solution d’urgence (pilule du lendemain, RU486). 1 des méthodes préventives 2 Féminin / masculin La pilule contraceptive de type combiné contient des hormones ovariennes de synthèse (œstrogène et progestérone), qui vont « mettre les ovaires au repos ». La pilule contraceptive : Diminue fortement la production des hormones stimulant la croissance des follicules : FSH et LH. Elle empêche ainsi le pic de LH et donc l’ovulation Perturbe le cycle utérin en rendant la muqueuse non propice à la nidation Rende le mucus du col de l’utérus imperméable aux spermatozoïdes La première pilule contraceptive a été mise au point par G. Pincus et commercialisée en 1960 aux USA. En France, c’est la loin Neuwirth qui a autorisé la vente en 1967. Les hormones de synthèse, et notamment les œstrogènes, pouvant avoir des effets secondaires indésirables chez certaines femmes, leur concentration est de plus en plus réduite dans les pilules. Chez l’homme, la contraception préventive repose sur le même principe et a pour conséquence une diminution considérable de la production de spermatozoïdes. Cependant le prise de ce contraceptif doit se faire par des injections et n’est efficace qu’au bout de deux mois environ. Les « pilules du lendemain » sont utilisées en contraception d’urgence. Il s’agit de fortes doses hormonales qui perturbent la régulation du cycle. Prises dans les délais précis elles peuvent bloquer l’ovulation ou empêcher la nidation. 2 des méthodes « curatives » La pilule du lendemain, composée de fortes doses de progestérone de synthèse, perturbe la nidation et peut éventuellement empêcher l’ovulation. Son utilisation doit rester exceptionnelle, et elle doit être prise dans les 72 heures suivant le rapport pour être efficace. Si aucun moyen de contraception efficace n’a été adopté et qu’une grossesse non désirée survient, une femme peut avoir recours à une interruption volontaire de grossesse (IVG) médicamenteuse. Il s’agit de molécule (type RU486) de forme similaire à la progestérone qui vont se fixer sur les récepteurs à progestérone de l’utérus. La progestérone ne pouvant agir, elle ne pourra assurer le maintien de la muqueuse et les règles apparaissent interrompant ainsi le grossesse en cours. Ces interruption sont autorisées en France jusqu’à la 12ème semaine de grossesse et ce, suite à la loi Veil depuis 1975 C Les infections sexuellement transmissibles (IST) 3 Féminin / masculin Les IST sont dues à des agents infectieux très variés : bactéries (gonocoques, chlamydiae, tréponème…) champignons (candidose) ou aussi (HIV, hépatite B, papillomavirus). Ces agents infectieux pathogènes se transmettent lors des relations sexuelles. Leur développement dans l’organisme entraîne des troubles plus ou moins grave pouvant, en l’absence de traitement, mener à la stérilité ou même jusqu’au décès. La disparition des symptômes ne signifie pas que l’infection a disparu. Il est important de consulter systématiquement un médecin en cas de doute. Afin de limiter la propagation de ces maladies, il est essentiel d’adopter un comportement citoyen préventif en faisant usage de préservatif et en pratiquant régulièrement des tests de dépistages. 4 Féminin / masculin V Un comportement sexuel sous contrôle A Hormones et comportement sexuel chez les mammifères 1 Chez les mammifères Pour la plupart des mammifères, à l’exception de l’être humain et quelques autres primates (chimpanzés notamment), il existe des périodes de reproduction, qui se répètent une ou plusieurs fois dans l’année. Ces périodes appelées « œstrus », « rut » ou « chaleurs », constituent la manifestation visible du cycle sexuel. On observe alors un changement de comportement chez ces animaux : Ce sont les seules périodes où la femelle est attractive pour le mâle, où elle accepte l’accouplement. Ce sont les périodes où l’on observe des parades nuptiales, des combats entre mâles. C’est au cours des périodes d’œstrus que survient l’ovulation. Les accouplements ont donc lieu, chez la plupart des mammifères, uniquement pendant les périodes d’ovulation La période annuelle de reproduction peut être très réduite et le nombre de cycles limités, ou au contraire se dérouler toute l’année (vache, truite, rat, souris…). Des facteurs externes peuvent influencer le déclenchement de l’œstrus (durée de l’éclairement, alimentation, interactions sociales…) assurant ainsi gestation et naissances dans des conditions adéquates. Chez les mammifères à œstrus, le comportement sexuel de la femelle est directement lié à l’augmentation de la sécrétion d’œstrogènes. Chez ces femelles la castration (ablation des ovaires) fait disparaitre tout comportement reproducteur. Chez le mâle, on observe également un pic de sécrétion de testostérone lors de la chaleur des femelles. Ce pic de testostérone détermine le comportement sexuel. 2 Chez les primates Chez la femme et certains autres primates, les accouplements sont possibles toute l’année. Les cycles sont réguliers tout au long de l’année, et l’ovulation survient en général vers le milieu du cycle. Parmi les mammifères, seules les femelles des primates et les femmes ont des règles. Chez toutes les femelles mammifères, l’ovaire a un fonctionnement cyclique et la sécrétion d’hormones ovariennes (œstrogènes et progestérone) est donc également cyclique. Cette sécrétion est sous le contrôle d’hormones hypophysaires (LH et FSH). Le pic d’œstrogène précède le pic de LH qui déclenche l’ovulation. Chez la femme, la castration ne fait pas disparaitre le comportement sexuel. Le désir et les accouplements continuent. B Un circuit cérébral du système de récompense Le comportement sexuel chez les mammifères est aussi sous le contrôle du système de récompense cérébral. Ce circuit comprend différentes zones cérébrales. Il est constitué de chaînes de neurones dans le principal neurotransmetteur est la dopamine. Ce sont des expériences d’autostimulation menées chez les rats qui ont permis de découvrir l’existence de ce circuit cérébral de la récompense vers le milieu du XXème siècle. Une activation de ce circuit de la récompense procure un plaisir. Des études complémentaires ont montré que le cerveau est le siège d’une intense communication chimique qui déclenche, détermine et accompagne le comportement sexuel. 5 Féminin / masculin Les substances impliquées sont des neurotransmetteurs, dont la dopamine, mais aussi des hormones qui peuvent avoir une influence sur certains neurones cérébraux. C Un comportement sexuel humain original Au cours de l’évolution, dans la lignée qui mène à l’être humain, l’influence hormonale dans le contrôle du comportement de reproduction diminue, alors même que l’influence du système cérébral de récompense devient de plus en plus importante. Ainsi, chez la femme, la castration ne fait pas disparaître le comportement sexuel. On peut donc considérer que le « désir échappe aux hormones », même si des études montrent que la libido pet être influencée en faible partie par les variations du taux d’œstrogène. Chez l’être humain, le comportement sexuel est essentiellement sous l’influence cérébrale. Le circuit de la récompense a un rôle majeur à jouer, mais la complexité du fonctionnement cérébral et les nombreuses connexions entre les zones impliquées dans des circuits aux fonctions différentes expliquent que le comportement sexuel chez l’Homme puisse être influencé par des facteurs affectifs, cognitifs et surtout par le contexte culturel. 6 Féminin / masculin