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BBonnin
Lors de la « Nuit des Longs Couteaux », les 29 et 30 Juin 1934, Hitler ordonne aux SS (Schutzstaffel, à
l’origine sa garde rapprochée), d’éliminer les chefs SA, dont Ernst Röhm, qui exigeaient une politique
plus anticapitaliste. Il s’assure ainsi le soutien de l’armée, des milieux d’affaires et des conservateurs.
En Août 1934, à la mort du Maréchal Hindenburg, Hitler obtient la fusion des fonctions de chancelier
et de président (Reichsführer). Le plébiscite du 19 Août (90% de oui) lui octroie un pouvoir absolu.
b- L’application de la doctrine
Hitler va appliquer sa doctrine qui repose sur trois piliers : Ein Volk, Ein Reich, Ein Führer.
- Ein Volk (un peuple) : l’objectif fondamental pour Hitler est la reconstitution d’une « communauté
nationale », unie par une race et une culture communes, débarrassée des divisions démocratiques,
de la lutte des classes, des Juifs et des éléments raciaux impurs. L’Etat doit assurer la « pureté » de la
« race allemande » : les malades mentaux et les handicapés sont stérilisés ou éliminés. Les Lois de
Nuremberg de 1935 excluent les Juifs de la nation allemande. Le 9 Novembre 1938, lors de la « Nuit
de Cristal », dans tout le Reich, les synagogues sont incendiées, les magasins juifs pillés et des milliers
de Juifs arrêtés. L’ordonnance du 12 Novembre leur interdit pratiquement toutes les professions.
- Ein Reich (un empire) : Hitler veut réunir en un seul Etat toutes les populations de sang et de langue
allemande (pangermanisme). L’Autriche et les minorités allemandes de Tchécoslovaquie (Sudètes) et
de Pologne doivent donc être réunies à l’Allemagne dans un espace, le « Grand Reich ». Il réclame
aussi un « espace vital » à l’Est : le Reich doit dominer les peuples inférieurs comme les Slaves.
- Ein Führer (un chef) : l’Allemagne devient un Etat centralisé dont le Führer est le chef suprême, la
pierre angulaire, et représente le peuple et la nation. Le salut (« Heil Hitler ») devient obligatoire et
rappelle le lien vital entre chaque Allemand et son chef. Entouré d’un culte de la personnalité
intense, Hitler jouit d’une autorité sans partage et d’une immense popularité.
C- Embrigadement et mobilisation de la société
a- Le contrôle de la société
Le régime nazi encadre toute la population. Un redoutable appareil policier est mis en
place pour la surveiller et encourager les dénonciations. La Gestapo (Geheime Staatspolizei) traque
les opposants qui sont envoyés dès 1933 dans des camps de concentration. La jeunesse est
particulièrement contrôlée : l’enseignement est surveillé, les manuels scolaires sont révisés,
l’adhésion aux organisations de jeunesse (Hitlerjugend) est obligatoire. A partir de 18 ans, cette
jeunesse est appelée au Service du travail, puis enrôlée dans l’armée pour les garçons.
La presse est censurée et des autodafés sont organisés. Les médias sont utilisés pour glorifier le
régime et célébrer le Führer. La ferveur autour de sa personne est entretenue par des manifestations
de masse comme le Congrès annuel du Parti nazi de Nuremberg. L’art doit de même servir l’idéologie.
b- L’économie au service du Reich
En quelques années, grâce à un plan de relance dirigiste, l’économie est remise sur pied
avec la mise en chantier de grands travaux publics, comme la construction d’un réseau autoroutier
(Autobahn) ou de logements. Ces travaux permettent une diminution considérable du chômage et
une relance de la production industrielle. L’industrie de l’armement va suivre, en violation du Traité
de Versailles, et contribuer à résorber la crise économique : les commandes militaires de l’Etat
relancent la production. Dans le même temps, une politique d’autarcie limite les importations. Cette
politique va surtout profiter aux industriels qui bénéficient des commandes de l’Etat et de
l’interdiction des grèves (adhésion obligatoire pour les salariés au Front du travail, syndicat unique).
Cependant, pour mener à bien cette politique et financer ses dépenses, l’Etat s’endette fortement.
Les dictatures communiste de Staline en URSS et nazie d’Adolf Hitler en Allemagne présentent des
points communs dans leurs méthodes, mais divergent quant à leurs objectifs finaux.