Update dans le diagnostic de l’infection à VIH Dr Marie-Luce Delforge Laboratoire de Séro-Virologie et Laboratoire de Référence SIDA-ULB Hôpital Erasme Bruxelles, Belgique L’importance du dépistage précoce de l’infection à VIH est bien démontrée. En effet, il est maintenant bien établi qu’un traitement antirétroviral instauré rapidement lors de la primoinfection permet de préserver l’immunité, de diminuer la quantité de virus latent présent dans les réservoirs et de diminuer le risque de transmission. Depuis la mise à disposition des tests ELISA de 4ème génération (ou tests combinés) qui dépistent les anticorps anti-VIH1, antiVIH2 et l’antigène p24 du VIH1, la détection de l’infection au stade de séroconversion a été améliorée. L’intérêt principal des tests de 4ème génération est de détecter plus précocement les primo-infections en réduisant la période fenêtre de 10 à 12 jours par rapport aux tests de 3ème génération ne détectant que les anticorps. Les algorithmes de diagnostic de l’infection à VIH ont été revus sur base de la disponibilité de ces tests plus sensibles, notamment l’algorithme américain édité par le CDC et l’algorithme français recommandé par la HAS (Haute Autorité de Santé). Ces deux algorithmes soulignent l’importance d’utiliser un test de 4ème génération en 1ère ligne, d’utiliser un test de confirmation qui permet de différencier entre VIH1 et VIH2 en cas de screening positif, et de réaliser une recherche d’ARN (ou d’antigène p24 pour l’algorithme français) en cas d’absence de confirmation de la présence d’anticorps. Ils diffèrent par le fait que peu de tests de 4éme génération sont approuvés par la FDA aux USA et qu’un seul test de confirmation différenciant VIH1 et VIH2 est approuvé. Il s’agit d’un test rapide de type « spot ». Les tests de confirmation de type western blot ou immunoblot ne sont pas utilisés dans cet algorithme car aucun de ces tests n’est approuvé par la FDA. L’avantage de cet algorithme est la rapidité. L’algorithme français utilise le western blot ou immunoblot différenciant entre VIH1 et 2 en cas de test de screening positif. En Europe, de nombreux tests combinés ont le label CE, de même pour les tests de confirmation, de nombreux western blot et Line Immunoassays (LIA) sont disponibles. L’inconvénient de ces tests de confirmation est qu’ils nécessitent une expertise, que leur délai de réponse est de plusieurs heures et qu’ils doivent être réalisés en séries pour diminuer les coûts. Récemment, un test de confirmation unitaire, rapide et avec lecture automatisée a reçu le label CE. Il permet la confirmation d’une séropositivité vis-à-vis du VIH1 ou du VIH2 en moins de 30 minutes. Les premières études montrent une sensibilité et une spécificité comparable à celle du western blot et du LIA. Les délais de suivi ont également été réduits : en cas de contact à risque, un résultat négatif du test de dépistage combiné 6 semaines après l’exposition supposée pourra être considéré comme signant l’absence d’infection par le VIH. En cas de traitement prophylactique postexposition, le délai est de 3 mois après l’arrêt du traitement En conclusion, les tests de dépistage et de confirmation du VIH se sont considérablement améliorés ces dernières années avec les tests de screening de 4ème génération et des tests de confirmation rapides distinguant les anticorps anti VIH1 et VIH2. Il est toujours recommandé de vérifier la sérologie sur un 2ème échantillon afin d’éliminer la possibilité d’une erreur d’identité.