Conférence pédagogique MDLL 19/03/2008 Pistes de différenciation pour continuer à apprendre à lire au cycle 3 Code : Aider l’élève à - Reprendre et poursuivre l’apprentissage des acquisitions lexicales : mémorisation de mots pour automatiser leur identification (réf. « lire et écrire au cycle 3, 2003 », p.8 et 9) Différenciation en variant le contenu de la tâche (après évaluation) - Exercices systématiques de correspondance phonie/graphie au service du déchiffrage. - Exercices d’entraînement à la mémorisation des mots - Tice – lecture : 1000 mots, copirapide, … Différenciation en variant la nature de l’aide - Prise en charge du groupe en atelier, le reste de la classe étant en autonomie. - Tutorat entre pairs. - Recours à l’outil informatique, en autonomie progressive et/ou en tutorat. Apprentissage des mots (mémorisation active) - Dictée Flash (voir plus loin), copie Flash (Observer, mémoriser, puis recopier une phrase courte en respectant le modèle initial), - listes de mots à restituer, - Etiquettes de mots : cacher / dévoiler (sur des mots, des groupes de mots, des phrases complètes, …) faire commenter l’orthographe des mots une fois caché, demander sur quoi ils peuvent se tromper Voir liste officielle des 150 mots Compréhension : Aider l’élève à - Identifier le lexique spécifique Prélever des informations Identifier les personnages : traitement des procédés anaphoriques Sélectionner les informations : distinguer l’essentiel de l’accessoire au niveau des personnages / des lieux / des événements Verbaliser l’implicite Construire la cohérence logique du texte : causes /effets (différence récit/ texte scientifique) Remettre un texte en ordre - Etc. Différenciation en variant le contenu de la tâche Travail de compréhension portant - Sur tout ou partie du texte. - Sur un texte plus simple - Sur une sélection de questions - Sur une proposition de résumés possibles/impossibles - Sur une proposition de titres - Etc. Différenciation en variant la nature de l’aide Prise en charge, sur le créneau lecture, du groupe d’élèves en difficulté pour : - Une première lecture magistrale du texte - Une reformulation du texte par le groupe (rappel de récit) - Un accompagnement dans la tâche demandée Recherche du sens (vocabulaire) Repérage des anaphores (surligneur) Repérage des différents connecteurs (surligneur) Repérage des éléments permettant d’entrer dans l’organisation du texte Oralisation : Aider l’élève à - Passer progressivement du stade de déchiffrage à celui d’une lecture pour autrui, après une phase d’entraînement, en situation de communication On lit quelque chose à l’oral pour les autres : on ne fait pas lire un texte oralement par un élève alors que les autres ont le texte sous les yeux. Stopper la lecture pour demander aux élèves où ils en sont au niveau de la compréhension. Faire reformuler, demander la mise en évidence de l’idée essentielle d’un passage. Différenciation en variant le contenu de la tâche Travail de compréhension portant sur : - L’identification automatique des mots les plus complexes - Intonation : le repérage et le respect de la ponctuation / des groupes de souffle (groupes de sens)… - La relecture orale d’un passage pour une amélioration de la compréhension Réf. « lire et écrire au cycle 3. 2003 » p 9,10,11 Différenciation en variant la nature de l’aide - Lecture magistrale par le maître - Relecture systématique, après chaque production d’élève - Tutorat entre pairs Production d’écrits Lors d’une production d’écrits, l’élève est en surcharge cognitive (idées, organisations, orthographe, grammaire, conjugaison, …) Un élève aura de moins en moins de difficultés s’il a de plus en plus d’automatismes Plus on écrit, mieux on écrira (développer les automatismes) Mémorisation des mots de base de manière active (voir précédemment) - Avant toute production d’écrits, en groupe classe, lister au tableau, aider les enfants (voir même, photocopie d’éléments pour aider les élèves) - Aménager le temps (occuper les élèves qui auront fini plus vite) - Evaluation : les critères doivent être donnés, expliqués ou élaborer par les enfants. - Plusieurs jets : pouvoir relire son texte (échanger les productions entre voisins) Les confronter le plus souvent possible à l’écrit, et dans toutes les matières Orthographe Compétences orthographiques : 1) Compétence phonétique : écrire un mot juste phonétiquement 2) Compétence lexicale : mémoriser du lexique 3) Compétence morpho-syntaxique (grammaire) 4) Compétence ponctuation/segmentation Socle commun La copie : Diriger la copie : écrire une phrase, expliquer le sens de la phrase, les difficultés. Cacher et demander d’écrire. COPIE RALLYE La dictée : Varier les dictées : classique, à choix multiples, … Reconstitution de textes (voir ci-après) RECONSTITUTION DE TEXTE CE2 (exemple) Objectifs : Reconstituer par oral et par écrit un texte littéraire Compétences : Lire avec expression un texte à voix haute Mémoriser des structures syntaxiques Mémoriser des expressions, du vocabulaire nouveau S’approprier un écrit en le réécrivant sans faute Matériel-support : extraits proposés : « La petite chèvre de Mr Seguin » « Un épouvantail » « Une sorcière, c’est facile à reconnaître » DEROULEMENT : 1)ORAL COLLECTIF : (le texte est écrit au tableau ;on s’efforcera lors de la copie préalable de respecter les groupes syntaxiques, les groupes du nom etc… afin de laisser au texte tout son caractère expressif –ex : éviter de couper l’expression « l’adorable petit chat rouge ») - demander aux enfants de lire le texte silencieusement faire exprimer par les enfants les sentiments des personnages, les états successifs (colère,joie,…)et leur demander quels mots ou expressions indiquent cela. Lire le texte une fois (lecture magistrale) en mettant en évidence les mots porteurs de sens, les mots de liaison (« tandis que…, quant à … » ), les liaisons (elles pourront aider à mémoriser l’orthographe). 2)ORAL INDIVIDUEL : - Faire lire une phrase par enfant, en enchaînant tout le texte plusieurs fois. Cette phase-là est très importante, même si le texte est « débité » huit, neuf ou dix fois. 3) MEMORISATION : On continue à lire le texte phrase par phrase, mais l’enseignant efface au fur et à mesure des mots. Les mots effacés ne doivent pas être des mots-clés (dans un premier temps), ni des débuts de phrases. Chaque mot est remplacé par un trait au tableau. Pour un texte de 50 mots environ, on peut enlever jusqu’à 35 mots. A l’issue de cette phase, les enfants doivent être capable de redire le texte intégralement en ayant seulement le support visuel du tableau. Cette restitution peut se faire soit individuellement, soit en alternance avec d’autres enfants ; elle peut se faire à voix haute ou silencieusement, sachant que l’on ne pourra vérifier l’exactitude si l’enfant le fait « dans sa tête ». 4) ECRITURE DU TEXTE : Avant de réécrire le texte, il est important de faire écrire des mots difficiles, de relever des accords, etc… comme on le ferait pour une préparation de dictée . On peut proposer ensuite une feuille reprenant la même mise en page que celle du tableau, avec les « blancs » remplacés par des traits (un blanc = un mot) et demander aux enfants de compléter le texte. Il est ensuite intéressant de laisser chacun relire et s’interroger sur l’orthographe qu’il a écrite.On peut guider cette analyse. 5) PHASE FINALE : Demander aux enfants de réécrire le texte sans aucun autre support qu’une feuille vierge. NB : le document ci-joint permet une mémorisation en autonomie, ou une révision du travail fait en classe, avec autocorrection. Il est intéressant de faire écrire les mots effacés sur une feuille séparée, afin de garder un document de travail réutilisable (on pourra reprendre ce texte quelques semaines plus tard, par exemple). Ah ! qu’elle était jolie la petite chèvre de Mr Seguin. Qu’elle était jolie avec ses sabots noirs et luisants, ses cornes zébrées et ses longs poils blancs qui lui faisaient une houppelande. Ah ! qu’elle était _____la petite ________ de Mr. ______.Qu’elle était _____ avec ses ______ noirs et _______, ses _____ zébrées et ses ____ poils blancs qui lui faisaient une _________. Ah ! qu’elle ____ ____ la ____ _____ de Mr. _____.Qu’elle ____ ____ avec ses ____ ____ et ______, ses _____ _____ et ses ____ ____ ____ qui ___ _____ ___ ________. Document élève à coller sur le cahier d’expression écrite en le pliant en deux (partie droite sur partie gauche) La partie en haut à droite est à découper jusqu’au milieu afin de pouvoir la replier sur le texte initial qui doit être masqué pour que l’élève puisse redire les textes « à trous ». Construire le savoir avec la dictée-flash Faut-il pratiquer la dictée à l’école ? Nous répondons clairement par l’affirmative. Beaucoup de maîtres pourront confirmer ce constat : les élèves connaissent bien les règles et savoir-faire en grammaire, conjugaison et orthographe, mais grande est leur difficulté à réinvestir leurs connaissances en situation de production d’écrits. A certaines conditions, la pratique de la dictée pourrait être le chaînon manquant, propre à permettre l’acquisition progressive de compétences orthographiques réelles. Nous avons opté pour une forme simple et ritualisée de la dictée : la dictéeflash. Voici les principes qui, selon nous, doivent régir sa pratique en classe. 1. Principes La dictée-flash est une activité réfléchie dans laquelle on considère la langue comme un objet d’étude. La dictée-flash s’appuie sur des textes courts qui permettent de réinvestir de manière ciblée et non-exhaustive des savoirs et savoir-faire orthographiques. En général, le texte à écrire n’excèdera pas trois ou quatre lignes. La dictée-flash est un moment dynamique de réflexion et d’échanges : il dure entre dix et quinze minutes. On ne vise pas à l’accumulation des difficultés dans un écrit court, sur lequel on pourra avoir une réflexion centrée sur quelques objets d’études. La dictée-flash est un moment d’apprentissage dans lequel l’élève a le droit à l’erreur : sa pratique doit être formative car elle permet de prolonger ou de stabiliser les apprentissages. La pratique quotidienne de la dictée-flash vise d’abord à l’acquisition de réflexes orthographiques. Son caractère quasi-rituel est de nature à dédramatiser, aux yeux des enfants, la portée d’un exercice dont la forte charge symbolique est souvent véhiculée par les parents et les enseignants euxmêmes. L’objectif pour l’enseignant est de créer les conditions nécessaires à la réussite de la plupart des élèves, quitte, au départ, à exercer un guidage fort des élèves. Au bout du compte, il est normal qu’une majorité d’élèves réussisse l’exercice. La dictée-flash doit viser à l’autonomie progressive des élèves, au fur et à mesure qu’ils seront confrontés à sa pratique. Les textes proposés aux élèves sont variés : o extrait d’un texte rencontré en lecture, histoire, géographie, sciences, d’un énoncé de problème en maths, d’une poésie ou d’une chanson… o extrait d’un article de presse (journal quotidien ou magazine) o extrait d’un manuel d’orthographe se référant à une notion déjà étudiée. 2. Mise en œuvre La dictée-flash se déroule en quatre phases successives : La découverte Lecture à haute voix par le maître Texte affiché au tableau Enregistrement du texte par le maître L’appropriation Par effacement progressif Par traitement des difficultés orthographiques (on met en évidence les points posant problème : les solutions sont amenées par les élèves (le plus souvent) ou le maître Par mémorisation La restitution Elle peut se faire sur le cahier du jour ou le cahier d’essai. o o o o Ecriture du texte à l’identique avec dictée par le maître. Ecriture du texte à l’identique sans le maître (récitation écrite). Ecriture du texte transformé (ex. un singulier devient pluriel) avec dictée par le maître. Ecriture du texte transformé (ex. un singulier devient pluriel) sans dictée par le maître. Dans ce cas, une consigne de réécriture est proposée aux élèves (ex. : Ce soir, Julien est arrivé par le train de 19h19. Réécris le texte en remplaçant Julien par Julie.) La vérification o o o Collective Auto-correction Correction croisée entre élèves La dictée-flash ne fait pas l’objet d’une notation, tout au plus d’une appréciation quant à l’attention portée au travail : propreté, pas d’oubli de mots, qualité des corrections. 3. Un déroulement possible (CE2 - 10 minutes) Un vieil homme habite une petite maison. Cet homme a une vieille auto. Le maître : lit la phrase la fait répéter vérifie la connaissance de l’orthographe de mots courants par les élèves (homme, habite) (oral, tableau) met en évidence la présence de « vieil » et « vieille » et des noms qu’ils complètent (homme, auto) indique aux élèves l’orthographe du mot « cet » (si la leçon n’a pas été faite, sinon le donner) fait écrire la phrase sur le cahier d’essai. pendant ce temps un élève écrit la phrase sur le revers du tableau correction rapide collective ou Le maître : écrit la phrase au tableau. la commente et suscite les commentaires des élèves, en procédant à un effacement progressif du texte. une fois la phrase effacée, le maître fait écrire la phrase sur le cahier d’essai. pendant ce temps un élève écrit la phrase sur le revers du tableau correction individuelle différée.