AFRICAN UNION
UNION AFRICAINE
UNIÃO AFRICANA
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RE13194
MESSAGES POLITIQUES CLÉS DES CHEFS D’ÉTAT ET DE
GOUVERNEMENT DE L’UNION AFRICAINE AU SOMMET DES
NATIONS UNIES SUR LE CLIMAT EN MARGE DE LA SOIXANTE-
NEUVIÈME ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DES NATIONS UNIES,
AU SIÈGE DE L’ONU (NEW YORK)
PRÉPARÉ PAR
LE COMITÉ DES CHEFS D’ÉTAT ET DE GOUVERNEMENT
AFRICAINS SUR LE CHANGEMENT CLIMATIQUE (CAHOSCC)
22 SEPTEMBRE 2014
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Introduction
1. Nous, chefs d’État et de gouvernement africains, sommes conscients que le
changement climatique est l’un des plus grands défis de notre temps, et qu’il
constitue une menace urgente et irréversible pour les sociétés humaines et pour la
planète. Nous devons prendre des décisions fermes et faire des choix stratégiques
et ciblés dans le cadre de la Convention qui est la seule instance légitime pour la
prise de décisions concernant le changement climatique.
2. L’Afrique salue les efforts du Secrétaire général des Nations Unies, M. Ban
Ki-moon, de convoquer le Sommet sur le climat prévu le 23 septembre 2014 et qui
servira de cadre d’échanges entre les dirigeants du monde, des gouvernements, de
la finance, des affaires et de la sociécivils, en vue de galvaniser et de catalyser
l’action climatique.
3. Le Sommet des Nations Unies sur le changement climatique devrait apporter
un nouveau souffle à la volonté politique et aux mesures mondiales concernant
l’Accord de la Conférence des Parties de la Convention-cadre des Nations Unies sur
les changements climatiques de 2015 (COP21) qui se tiendra à Paris. Nous devons
jeter les bases de la présentation, au début de l’année prochaine, par les divers
pays, de leurs contributions au plan national aux nouvelles contributions
déterminées au niveau national convenues l’année dernière à Varsovie (Pologne).
Voilà le soubassement de l’annonce des mesures que nous préconisons lors du
Sommet.
4. En raison de sa faible capacité d’adaptation, l’Afrique est le continent le plus
vulnérable face aux effets néfastes des changements climatiques. Ces derniers
menacent le développement durable, et compromettent également les efforts pour
atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).
5. L’Afrique reconnaît le risque de dépasser l’objectif des deux degrés Celsius
(2oC) pour atteindre un réchauffement de plus de trois degrés Celsius sur notre
continent, ce qui représente un niveau extrêmement dangereux pour les petits États
insulaires, les efforts de réduction de la pauvreté, les écosystèmes, la biodiversité, et
les secteurs sensibles au climat tels que l’agriculture, la sécurité alimentaire et
nutritionnelle, l’eau et l’assainissement, la santé, l’énergie et les infrastructures.
Nous devons revoir notre objectif global de 2 °C à des niveaux plus sécurisants pour
tout le monde.
6. L’Afrique ne contribue que faiblement à l’émission historique et actuelle de
gaz à effet de serre (GES). En réalité, l’Afrique produit environ 3 % des émissions
mondiales de GES et absorbe 60 milliards de tonnes de CO2, soit environ 3 % des
émissions mondiales à travers ses vastes écosystèmes forestiers.
7. L’Afrique est profondément préoccupée par les graves déficits dans les
engagements existants par rapport aux efforts nécessaires pour réduire les
émissions sur la base du travail du Groupe d’experts intergouvernemental sur
l’évolution du climat (GIEC) et d’autres preuves scientifiques, pour assurer la
réalisation de l’objectif mondial convenu de limiter le réchauffement planétaire bien
en dessous de 2 °C par rapport au niveau de l’ère préindustrielle.
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8. Nous notons avec préoccupation les conclusions du rapport d’évaluation du
Cinquième Rapport d’évaluation du Groupe d’experts intergouvernemental sur
l’évolution du climat, dans lequel les scientifiques ont souligné leur consensus étayé
par des preuves scientifiques, selon lequel les systèmes climatiques y compris
l’atmosphère et les océans se sont réchauffés et que le niveau de la mer a
augmenté avec des conséquences et des projections négatives pour le Continent
africain.
9. L’Afrique réaffirme ses engagements à la Convention-cadre des Nations
Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) et à son Protocole de Kyoto et
exhorte le Sommet des Nations Unies sur le Changement climatique à demander la
ratification complète de la deuxième période d’engagement du Protocole de Kyoto et
assurer la mise en œuvre par les Parties à l’Annexe I de leurs engagements en vertu
du seul instrument juridiquement contraignant existant à l’heure actuelle.
10. Nous exhortons les pays développés à prendre des mesures ambitieuses tout
en assurant que les priorités des pays en matière de développement économique et
social, et d’éradication de la pauvreté ne soient entravées par des stratégies
d’intervention prises par les pays développés et pour assurer un avenir meilleur et
une plus grande sécurité pour nos concitoyens.
11. L’Afrique participe déjà à la recherche des solutions au changement
climatique par le biais de divers efforts et initiatives, notamment les projets sur
l’intégration du programme Climat pour le développement de l’Afrique (ClimDev-
Afrique), des Initiatives Grande Muraille verte pour le Sahara et le Sahel (GMVSS),
sur l’infrastructure et l’énergie, le Programme pour le développement des
infrastructures en Afrique (PIDA), le Mécanisme d’atténuation du risque
géothermique (GRMF), les Programmes de développement de l’énergie solaire et de
l’hydraulique, sur l’agriculture, un vaste programme africain sur le Développement
d’une agriculture résistante au climat (ACRADP), l’Agriculture intelligente face au
climat dans le cadre du Programme détaillé pour le développement de l’agriculture
africaine (PDDAA), la Mutuelle panafricaine de gestion des risques (ARC), la mise
en œuvre de la Stratégie régionale africaine intégrée pour la météorologie (Services
météorologiques et climatologiques), le Programme d’action pour la mise en œuvre
de la Stratégie régionale africaine pour la réduction des risques de catastrophes, la
mise en œuvre des Engagements de Sharm El-Sheikh sur l’eau et l’assainissement,
le programme du CAHOSCC pour les femmes et le genre relatif aux changements
climatiques et le Plan d’aménagement durable des fots en Afrique (SFMPA), le
Corridor africain d’énergies propres (ACEC), l’Initiative africaine de la Ceinture verte
et les initiatives de l’engagement à la Réduction des émissions issues de la
déforestation et de la dégradation des forêts (REDD-plus).
12. L’Afrique reconnaît la cessité pour la planète de devenir neutre en carbone
et demande instamment la réduction drastique des émissions afin de parvenir à un
équilibre et pour obtenir de nouvelles sources importantes de ressources financières
à travers l’exploitation de sources innovantes.
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13. L’augmentation de la formation, la sensibilisation et la compréhension des
politiques de changement climatique, et les capacités à négocier aux plus hauts
niveaux politiques et diplomatiques vont accroitre la compétitivité du Continent en
matière de commerce et de flux financiers internationaux pour lutter contre le
changement climatique.
Adaptation
14. Pour l’Afrique, l’adaptation est une priorité essentielle et croissante dans
toutes les activités et il est urgent d’apporter un soutien immédiat, adéquat,
prévisible et durable aux efforts d’adaptation.
15. Au Sommet des Nations Unies sur le changement climatique, nous devons
reconnaître que l’intégration d’un objectif d’adaptation dans l’Accord de Paris est
fondamentale et que les efforts d’adaptation de l’Afrique devraient être reconnus
comme une contribution. Les conclusions du cinquième rapport d’évaluation du
GIEC soulignent la nécessité de reconnaître adéquatement l’adaptation afin de lutter
efficacement contre la vulnérabilité au changement climatique et, par conséquent,
l’adaptation, malgré son contexte localisé, devrait être une responsabilité mondiale.
16. Compte tenu de l’importance de l’agriculture en Afrique, la question de
l’agriculture doit être abordée comme faisant partie intégrante des mesures
d’adaptation. Cela couvrira les questions relatives à la sécurité alimentaire, la
réduction de la pauvreté, le développement social et économique, l’environnement et
la durabilité des moyens de subsistance à travers l’adaptation aux impacts du
changement climatique.
17. L’Afrique s’engagera dans l’amélioration des systèmes d’alerte précoce et des
services d’urgence au niveau local pour réduire notre vulnérabilité et, en même
temps, mettra l’accent sur l’amélioration de la protection contre les inondations et
des techniques d’irrigation, ainsi que sur l’amélioration de la planification urbaine
pour atténuer à la fois les risques actuels et futurs pour les populations et les
entreprises.
18. Dans le cadre de ses contributions, l’Afrique doit se lancer dans l’amélioration
de ses systèmes d’éducation et le développement d’infrastructures résistantes au
changement climatique, ce qui pourrait faire partie des approches en vue de donner
une nouvelle impulsion aux économies et de renforcer la structure de la société tout
en prenant en compte la mitigation et l’atténuation des risques liés au changement
climatique.
19. En outre, nous reconnaissons le travail de la Mutuelle panafricaine de gestion
des risques de l’Union africaine dans l’utilisation d’instruments modernes de gestion
des risques, notamment les polices d’assurance, pour protéger les importants
investissements dans le secteur agricole sur le continent, ainsi que la nouvelle
obligation climatiquement responsable pour une disposition permettant aux
gouvernements africains d’accéder aux financements climatiques, liés à la volatilité
climatique accrue, pour des activités d’adaptation et des modes de développement
résistants au changement climatique. Nous encourageons toutes les parties et
institutions financières de développement à s’inspirer des expériences du travail des
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institutions africaines existantes et opérationnelles pour catalyser la résilience et
l’adaptation face au changement climatique sur le continent.
Rôle moteur de l’Afrique en matière d’atténuation sur le plan national et
mondial
20. Les contributions de l’Afrique iront dans le sens de la diversification
énergétique qui peut garantir la sécurité énergétique pour tous et de meilleures
infrastructures de transport et de communication dans les villes qui peuvent
augmenter la résilience, réduire les émissions et encourager le commerce à travers
le continent.
21. Dans le contexte du développement durable et de l’éradication de la pauvreté,
l’Afrique est prête à accroître sa réserve de dioxyde de carbone stocké par les forêts
africaines à hauteur de quelque 60 milliards de tonnes par an, soit autant que celle
de tous les pays de l’OCDE réunis. Nous devons renforcer cette contribution bien
que nous sachions que le continent a les taux d’émissions les plus faibles, environ
650 millions de tonnes par an.
22. L’Afrique reconnaît le fait que l’épuisement des forêts et la réduction des
zones humides sont causés par la population rurale en quête de survie, en raison de
l’augmentation de la population qui demande des terres agricoles et
l’approvisionnement en énergie à partir du bois de chauffage pour la cuisson.
L’Afrique appelle par conséquent la transformation rurale grâce à l’électrification des
zones rurales et à la mécanisation de l’agriculture par le biais d’un développement
technologique approprié. Ce faisant, la couverture forestière sera maintenue pour la
poursuite du stockage des émissions mondiales de gaz à effet de serre.
23. Bien que nous constations qu’aucune réduction significative de dioxyde de
carbone ou des contributions à l’efficacité énergétique ne peut être attendue
aujourd’hui du Continent, nous nous engageons à mener des politiques, à opérer
des choix judicieux et à prendre des mesures intelligentes susceptibles de
déclencher un mode d’émission résistant au climat et à faible teneur en carbone,
conformément à la vision de développement continent.
24. L’Afrique demande instamment aux pays développés de prendre des
« initiatives hardies » en redoublant d’efforts dans plusieurs domaines concernant
les engagements en matière de mitigation, tel que conseillé dans les dernières
conclusions du GIEC.
Accord de 2015
25. L’Afrique prévoit en 2015 l’adoption à l’échelle mondiale d’un nouvel
instrument juridique en matière de changement climatique universel et juridiquement
contraignant, renforçant le régime climatique multilatéral basé sur la réglementation
et répondant aux dispositions de la Convention sur la science et l’équité où les pays
développés prennent des initiatives, assurant l’équilibre entre l’adaptation et
l’atténuation et reconnaissant que les investissements d’adaptation des pays en
développement sont une contribution à l’effort mondial.
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