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Introduction
1. Nous, chefs d’État et de gouvernement africains, sommes conscients que le
changement climatique est l’un des plus grands défis de notre temps, et qu’il
constitue une menace urgente et irréversible pour les sociétés humaines et pour la
planète. Nous devons prendre des décisions fermes et faire des choix stratégiques
et ciblés dans le cadre de la Convention qui est la seule instance légitime pour la
prise de décisions concernant le changement climatique.
2. L’Afrique salue les efforts du Secrétaire général des Nations Unies, M. Ban
Ki-moon, de convoquer le Sommet sur le climat prévu le 23 septembre 2014 et qui
servira de cadre d’échanges entre les dirigeants du monde, des gouvernements, de
la finance, des affaires et de la société civils, en vue de galvaniser et de catalyser
l’action climatique.
3. Le Sommet des Nations Unies sur le changement climatique devrait apporter
un nouveau souffle à la volonté politique et aux mesures mondiales concernant
l’Accord de la Conférence des Parties de la Convention-cadre des Nations Unies sur
les changements climatiques de 2015 (COP21) qui se tiendra à Paris. Nous devons
jeter les bases de la présentation, au début de l’année prochaine, par les divers
pays, de leurs contributions au plan national aux nouvelles contributions
déterminées au niveau national convenues l’année dernière à Varsovie (Pologne).
Voilà le soubassement de l’annonce des mesures que nous préconisons lors du
Sommet.
4. En raison de sa faible capacité d’adaptation, l’Afrique est le continent le plus
vulnérable face aux effets néfastes des changements climatiques. Ces derniers
menacent le développement durable, et compromettent également les efforts pour
atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).
5. L’Afrique reconnaît le risque de dépasser l’objectif des deux degrés Celsius
(2oC) pour atteindre un réchauffement de plus de trois degrés Celsius sur notre
continent, ce qui représente un niveau extrêmement dangereux pour les petits États
insulaires, les efforts de réduction de la pauvreté, les écosystèmes, la biodiversité, et
les secteurs sensibles au climat tels que l’agriculture, la sécurité alimentaire et
nutritionnelle, l’eau et l’assainissement, la santé, l’énergie et les infrastructures.
Nous devons revoir notre objectif global de 2 °C à des niveaux plus sécurisants pour
tout le monde.
6. L’Afrique ne contribue que faiblement à l’émission historique et actuelle de
gaz à effet de serre (GES). En réalité, l’Afrique produit environ 3 % des émissions
mondiales de GES et absorbe 60 milliards de tonnes de CO2, soit environ 3 % des
émissions mondiales à travers ses vastes écosystèmes forestiers.
7. L’Afrique est profondément préoccupée par les graves déficits dans les
engagements existants par rapport aux efforts nécessaires pour réduire les
émissions sur la base du travail du Groupe d’experts intergouvernemental sur
l’évolution du climat (GIEC) et d’autres preuves scientifiques, pour assurer la
réalisation de l’objectif mondial convenu de limiter le réchauffement planétaire bien
en dessous de 2 °C par rapport au niveau de l’ère préindustrielle.