
commercial une source de constitution de rentes de monopole, de développement
d’un marché improductif de chercheurs de rente, éléments nuisibles à la croissance
et à une distribution plus égalitaire du revenu national. Par ailleurs les pays qui ont
choisi de s’intégrer à l’économie mondiale, (Bhagwati 1982) par le biais du
commerce et de l’investissement) par une stratégie de promotion d’exportation ( et
par la suite de substitution aux exportations) sont présentés comme ceux
connaissant une vigoureuse croissance et une distribution de revenus moins
inégalitaire. Cette liaison entre intégration à l’économie mondiale et inégalités
internes ,si elle est soutenable a plutôt fonctionné au cours des années 1990 comme
une relation positive. L’intégration des NPI à l’économie mondiale en s’intensifiant ,
notamment par le biais de l’IDE et de la libéralisation commerciale
s’est soldée par
une montée des inégalités dans la distribution du revenu dans la plupart de ces
économies, Berry (1997). Il y’ a donc lieu de s’interroger sur la pertinence d’un lien
entre IDE ( en tant que vecteur d’intégration à l’économie mondiale ) et évolution des
inégalités dans les NPI. Une bonne partie de travaux qui ne retiennent que l’aspect
positif des IDE sur le développement , insiste sur la croissance. C’est ainsi que le
rapport annuel sur l’investissement direct étranger dans le monde établi par la
CNUCED en 1992 s’intitule « les Firmes multinationales comme moteurs de la
croissance économique » vient couronner les travaux allant dans ce sens. Le rapport
de la même institution pour l’année 1994 insiste sur le rôle des IDE dans le
processus d’industrialisation en Asie Pacifique, alors tributaire d’une forte croissance
économique. Il faut attendre 1997, pour voir la CNUCED, dans son rapport sur le
commerce et le développement discuter des liens entre « globalisation, distribution
et croissance ». La discussion menée dans le chapitre 3 de ce rapport part du
constat selon lequel, la croissance économique s’accompagne parfois d’une
croissance des inégalités et parfois d’une réduction. Dans un tableau (P 112), ils
montrent que pour la période 1965-1980, la croissance du revenu par tête s’est
accompagnée d’une augmentation des inégalités dans 40% des cas et de leur
diminution dans 51% des cas. Alors que pour la période 1980-1995, une croissance
positive du revenu par tête s’est soldée par une hausse des inégalités dans 49% des
cas et par une baisse des inégalités dans seulement 26% des cas. Ce qui semble
indiquer que la croissance a perdu beaucoup de son rôle de modérateur des
inégalités. Ce fait est donc attribuable à la globalisation. En insistant sur le cas des
NPI, on remarque que les inégalités entre la part de la classe moyenne dans le
revenu national et celle du quartile le plus riche s’est accentuée dans les pays
comme :le Brésil ( de 13 points entre 1982 et 1989), le Chili ( de 19 points entre 1971
et 1989), le Mexique (de 10 points entre 1977-1989), pour la Thailande ( de 16 points
entre 1975-1992) et le Venezuela ( de 16 points entre 1979 et 1990) . Dans d’autres
NPI, on a assisté à un phénomène de convergence entre les parts de la classe
moyenne et du quartile le plus riche. Par exemple en Colombie l’écart s’est réduit de
7 points entre 1978 et 1991, en Malaisie de 6 points entre 1976 et 1989,de 3points
en Corée ( 1980-88) et en Indonésie, de 4 points à Hong- Kong
Il faut noter que la libéralisation commerciale devrait voir certains flux d’IDE enregistrer un rythme de croissance
ralentie notamment ceux qui ont eu pour objectif de contourner les barrières commerciales ( cf les IDE Japonais en
Grande Bretagne au cours des années 1980). A cette thèse de substitution entre flux d’IDE et flux commerciaux
s’oppose la thèse de complémentarité qui explique comment la montée des IDE a entraîne une intensification des
échanges commerciaux. Il s’agit dans ce cas d’IDE se localisant pour exploiter un avantage comparatif donnant lieu à
des exportations de biens vers le marché d’origine de la firme ou d’autres marchés tiers. Même dans le cas où l’idée
vient se substituer aux importations du pays d’accueil ( aux exportations du pays d’origine), il est source de création de
flux commerciaux notamment en terme d’importation de biens intermédiaires. Ce dernier cas permet de réfuter
l’argument de ceux qui voient en l’IDE une source de desserrement de la contrainte externe.