la nouvelle economie - DESS CI MCC Communication

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LA NOUVELLE ECONOMIE
MARKETING INTERNATIONAL
M. DUCROCQ
Mathias ABEL
Hélène CHENET
Candice DEBOUT
Frédéric FAILLE
Caroline OLIVIER
1
SOMMAIRE :
I. DEFINITIONS et THEORIES ECONOMIQUES _______________________________ 4
I- 1- Définitions ________________________________________________________________ 4
I-2- Théories ___________________________________________________________________ 6
II. HISTORIQUE :__________________________________________________________ 9
III. LA NOUVELLE ECONOMIE ET LES DIFFERENTS MARCHES CONCERNES _ 11
III- 1- La nouvelle économie aujourd’hui __________________________________________ 11
III- 2- Les différents marchés : __________________________________________________ 11
III- 3- La nouvelle économie et les politiques économiques. ___________________________ 12
IV. LA NOUVELLE ECONOMIE FACE A L'ANCIENNE _______________________ 115
IV- 1- La fin des intermédiaires est-elle en vue ? ___________________________________ 115
IV- 2- La diffusion de produits gratuits sur le web _________________________________ 118
V. LES GRANDS SUCCES ET LES GRANDS FLOPS ___________________________ 20
V- 1- Les différentes orientations, secteur par secteur _______________________________ 211
V- 2- Quelques exemples ________________________________________________________ 23
a) des succès incontestables
b) de grands flops
23
24
VI- TRAVAILLER DANS LA NOUVELLE ECONOMIE _________________________ 27
VI- 1- Un nouveau management par une nouvelle économie __________________________ 27
VI- 2- Le profil des acteurs français de la nouvelle économie __________________________ 29
a)Des décideurs jeunes
b)Vers une parité Hommes-Femmes
c)Une nouvelle élite
d)Paris, centre de la nouvelle économie
29
30
31
32
2
Introduction
Il avait fallu une quarantaine d’années pour que la radio fasse parti du quotidien, une
quinzaine d’années seulement pour que le micro-ordinateur s’intègre au paysage familier de
chacun ; il aura suffi de quatre ans pour que les internautes, en nombre croissant, aient
véritablement assimilé la Toile. La nouvelle économie constitue une révolution technologique,
industrielle, culturelle profonde qui, à la différence des précédentes innovations de nature
comparable (l’électricité, l’automobile, le chemin de fer), se sera diffusée en un temps record
à l’ensemble de la planète.
Cette nouvelle économie est largement une « knowledge economy », une économie de la
connaissance, socle de la croissance actuelle. Le choc de l’arrivée de l’ordinateur et des
nouvelles technologies de l’information et de la connaissance met à la disposition du plus
grand nombre un outil puissant de traitement et de transmissions de l’informations. La place
du savoir se renforce partout or c’est une richesse qui ne s’use pas avec son utilisation et qui
peut être cédé sans que celui qui l’a transmis n’en soit dépossédé.
Corollaire de cet état de fait, les équipements et les compétences sont vite déclassés, les
nouveaux produits ont une durée de vie courte, les organisations sont déstabilisées.
Tel se présente le moteur de la nouvelle économie que nous nous proposons d’aborder sous
différents aspects. Tout d’abord, il nous a semblé intéressant de définir certains termes ainsi
que les différentes théories propres à ce sujet et de faire un bilan des marchés directement
concernés par la nouvelle économie. Puis nous verrons les conséquences de la nouvelle donne
sur l’ancienne économie. Au travers de différents exemples, nous aborderons les orientations
que prendront tant les start-up que les entreprises traditionnelles. Enfin, nous passerons en
revue
les
différents
acteurs
de
la
nouvelle
économie.
3
I. DEFINITIONS et THEORIES ECONOMIQUES
I- 1- Définitions

Définition de la nouvelle économie :
Avant d’y faire allusion de façon plus historique il faut savoir que le terme français
« économie » en recouvrant les deux termes anglais « economy » et « economics » désigne
deux choses :
- l’organisation d’un système économique concret situé dans la géographie et l’histoire
(comme par exemple ‘’lorsque l’on parle de ‘’l’économie française dans les années 50’’)
et:
- la science sociale (qui doit rendre compte du fonctionnement des systèmes économiques).
A travers la nouvelle économie on constate que les secteurs des technologies et de la
communication ont pris par leur développement une place importante dans l’activité
économique.
Le champ de cette nouvelle économie comprend l’Informatique (matériel et logiciels) et
l’ensemble des moyens de communication de l’Information (téléphonie, Internet,
télévision...) ainsi que des services et activités qui utilisent les nouvelles technologies. Pour
participer, il suffit d’avoir recours au ‘’Réseau’’.

Définition d’Internet :
L’ISOC (Internet Society) propose trois définitions d’Internet :
-Définition générale : un méta-réseau d’information (un réseau de réseaux) global et ouvert;
-Définition étroite : un groupe ‘Inter-réseaux (d’interconnexion de réseaux) capables
d’acheminer entre eux des paquets suivant ‘’l’Internet Protocol’’.
-Définition large : L’interconnexion des réseaux au protocole IP, plus tous les réseaux
connectés capables d’acheminer du trafic (ce qui inclut les réseaux utilisant le protocole IP,
ceux utilisant un autre protocole qu’IP et les systèmes de niveau applicatif).
L’équilibre d’Internet dépend de : son réseau, de l’accès au réseau, les services, rémunération
du réseau. Cet équilibre économie issue du réseau est nécessaire pour qu’Internet perdure.
L’économie d’un réseau Internet obéit à une logique économique implacable à laquelle
Internet ne saurait de déroger et qui relie toutes choses égales : demande à prix ; prix à coût,
coût à dimensionnement, dimensionnement à demande. Le dimensionnement des liaisons et
des équipements est déterminé à partir d’informations relatives au trafic que devra supporter
le réseau (ce qui permet de dénombrer les unités d’œuvre. Les coûts unitaires sont ensuite
introduits. Des résultats quantitatifs sont ensuite obtenus. Parmi les variables du modèle, les
principales sont le nombre d’utilisateurs de l’Internet et le volume de trafic total.

Définition du Nasdaq :
Le Nasdaq (National Association of Securities Dealers Automated Quotation) est un
marché d’actions entièrement automatisé et sans réelle localisation géographique. Le Nasdaq,
4
devenu le symbole de la nouvelle économie, a joué un rôle-clé dans le financement de
l ‘économie américaine par le vigoureux climat de concurrence qu’il a instauré avec les autres
marchés d’actions. Crée en 1971, ce marché se voulait un recours pour le financement des
petites entreprises à forte croissance qui ne répondaient pas aux critères de cotation des autres
marchés. Il a largement débordé son champ initial, devenant une source de capitaux de plus en
plus importante pour toutes les catégories d’entreprises américaines.
Le terme nouvelle économie peut par extension être définie historiquement. Le terme est alors
utilisé pour décrire tous les changements structurels entraînés par les diffusions des
évolutions techniques qui seraient à l’origine de ces évolutions économiques.

Les introductions en Bourse des entreprises Internet françaises en 1999 et 2000
Le tableau ci-dessous détaille les principales de ces opérations et indiquent la valorisation
actuelle des entreprises cotées. (NB : les cours sont en euros, les levées et les capitalisations
en francs.
Société
Secteur
Prix
Cotation
Introducteurs
Code
Date de d'intro. Nombre de
% Kal Levée de
Marché
J+1
Teneurs de
Sicovam l'IPO
en
titres total
placé
fonds
en euros
marché
euros
LibertySurf
Fournisseur
d'accès à
Internet
Premier
marché
(RM)
7508
Wanadoo
Fournisseur
d'accès/Portail
France
Télécom
Premier
marché
(RM)
12415
3
Deutsche
17,25% milliards Bank, BNP
de francs Paribas
BNP, Crédit
Agricole
Indosuez,
19
1,9 Mds
19/07/00
1.102.000.000 21 euros 9,2%
Lazard,
euros
F
Morgan
Stanley Dean
Witter
16/03/00
41
12.637.271 53,29
Capitalisation
(en francs)
au 18/12/00
3,6 milliards
7 milliards
Nouveau marché
Artprice
Base de
données
Site éditorial
pour les
femmes
Courtier en
Bourse Direct
ligne
Business
Prestataire
Interactif
Aufeminin
Nouveau
Marché
7478
21/01/00 19,06
6.250.000
Nouveau
Marché
7678
19/07/00
7,6
euros
7.905.579
7425
10/11/99 13,5**
400.000
7605
28/06/00 9 euros
9.338.212
-
19,5
euros
Nouveau
Marché
Nouveau
Marché
55
Europe
20,13% 144 MF finance &
industrie
8,7 euros 33%
150 MF
CCF
Charterhouse
Natexis
Pinatton
ABN-Amro
9 euros 31,97% 176 MF
Rotschild
26,7
25%
90 MF
Consors
Courtier en
ligne
Nouveau
Marché
7247
05/04/00
(Transfert
Marché
Libre)
Cryo
Networks
Jeux en ligne
Nouveau
Marché
7758
25/09/00
Nouveau
Marché
7659
28/06/00 9 euros 24.767.350
Nouveau
Marché
7629
20/07/00
6,2
euros
7.628.044
6,35
euros
13,4% 41,3 M F
ING Barings
Ferri
Marché
Libre
7885
15/12/00
11,9
euros
2.745.185
11,9
euros
7,7%
KBC
Securities
7505
22/03/00
15,6
56.616.000
17,3
23%
6588
07/10/98 16,77*
12.181.475
16,617
7960
09/06/00
23.994.925
8,25
euros
Bornes d'accès
à internet
Conseils et
Cybersearch recrutement en
ligne
Web agency
Ebizcuss.com spécialisée
Mobile
Courtier en
Fimatex
ligne
Cyberdeck
Fi System
Prestataire
Gameloft
Jeux en ligne
Nouveau
Marché
Nouveau
Marché
Nouveau
Marché
7,8
euros
-
7 906 750
-
-
-
BNP Paribas
200 MF ,Cazenove &
Coe
295,2 Société
7 euros 20,2%
MF Générale
19,9
euros
20%
15 MF
400 millions
250 millions
260 millions
260 millions
820 millions
550 millions
340 millions
300 millions
214 millions de
francs
1,2 Mds SG Securities 2,5 milliards
27,96
48,3 MF Oddo
%
ING Barings
12% 135 MF Ferri CCF
Charterhouse
1,2 milliards
900 millions
5
Himalaya
Prestataire
Nouveau
Marché
7529
28/03/00
28
euros
5.330.000
31 euros
Hi-Media
Régie
publicitaire
Nouveau
Marché
7598
07/06/00
11
euros
12.375.000
10,2
euros
16,6% 151 MF
Integra
Prestataire
Nouveau
Marché
7293
02/06/99
20
6.191.236
26,5
32,8 % 210 MF
Kazibao
Site éditorial
pour les 4-16
ans
Nouveau
Marché
7649
29/06/00
6,1
euros
8 395 204
Medcost
Prestataire
Nouveau
secteur médical Marché
7615
13/06/00
7,9
euros
3.998.371
7,84
euros
Micropole
Web agency
spécialisée
Mobile
Nouveau
Marché
7757
21/09/00
9,1
euros
6.550.000
13,06
euros
28,9% 101 MF
Multimania
Site de
communautés
Nouveau
Marché
7515
09/03/00
36
7.705.344
103
20,25% 350 MF
NetValue
Mesure
d'audience sur
internet
Nouveau
Marché
7485
26/01/00
22
8.578.150
75
Selftrade
Courtier en
ligne
Nouveau
Marché
7505
17/03/00 11,75
50.000.000
14,6
SQLI
Prestataire
Nouveau
Marché
7547
21/07/00
Courtier en
ligne
Courtier en
Etna Finance
ligne
Marché
libre
Marché
Libre
7706
25/07/00
7,25
euros
26/11/99
4,4
Kahiloa
Web agency
Marché
Libre
7846
15/12/00
14,89
euros
Newsinvest
Plateforme
Informations
financières
Marché
libre
7656
27/06/00
3,16
euros
6.750.154
Perenoel.fr
Cybermarché
7525
06/04/00 17,80
2.355.598
6,75
euros
32%
6,3 euros 27,4%
20%
28%
300 MF
92 MF
42 MF
346 MF
22,3% 820 MF
13.000.000 7,5 euros 15%
80 MF
Robertson &
Stephens
International
- Crédit
agricole
Indosuez
JP Morgan
Securities Ltd
et Crédit
Agricole
Indosuez
Lazard
BA
Robertson &
Stephens
Oddo
CCF
Charterhouse
et Bryan
garnier
Crédit du
Nord Gilbert
Dupont
Oddo
Pinatton
Corporate
Merryl
Lynch, BNP
Paribas
BNP - ABN
Amro
Rothschild
Crédit Suisse
First Boston ABN Amro
Rothschild
Crédit
Agricole
Indosuez et
Crédit
Lyonnais
530 millions
260 millions
2,2 milliards
66 millions
140 millions
340 millions
460 millions
260 millions
700 millions
400 millions
Marché libre
3Atrade.com
Marché
libre
3.300.000
11 euros 9,09%
-
Meeschaert
Rousselle
180 millions
-
Europe
Finance et
Industrie
(EFI)
96 millions de
francs
-
-
45 millions
-
Gilbert
Dupont SNC
55 millions
11,40%
983.000
14,87
euros
5%
3,2 euros 7,1%
-
4%
* La valeur nominale de l'action Fisystem a été divisée par 5 depuis l'introduction
** La valeur nominale de l'action Bourse Direct a été divisée par 2 depuis l'introduction
I-2- Théories

Une évolution des théories économiques
Pourquoi parler de nouvelle économie ? En quoi l’économie est - elle nouvelle ?
6
La nouvelle économie telle que nous la désignions n’a finalement rien de nouveau en
ce qui concerne sa théorie qui a été élaboré essentiellement au cours des années 30 par Alfred
Marschall (Principes of economics).
En revanche ce que l’on peut designer de nouveau c’est une forme de généralisation dans les
économies concrètes des phénomènes économiques qui avaient été décrits. Ainsi la nouvelle
économie serait tout simplement la généralisation de ces phénomènes qui étaient considérés
comme des exceptions, des anomalies ou des inventions de théoriciens sûrement trop avant gardistes pour leur époque.
Repenser les théories économiques ?
La nouvelle économie a fait naître un phénomène nouveau : la coexistence entre un
faible taux de chômage et un taux d’inflation très bas lui aussi.
Jusqu’il y a encore deux ou trois ans, l’ensemble du monde académique estimait qu’un taux
de chômage inférieur à 5,5%-6% entraînerait mécaniquement un regain de l’inflation. Les
travaux de Philips et ceux de Friedman montrent qu’il existe un lien fixe entre taux de
chômage et taux d’inflation. Pour chaque société donnée, il existe un taux de chômage
naturel qui a été fixé entre 5,5 et 6%. Hors, aujourd’hui aux Etats-Unis, on se rend compte que
le taux de chômage réel est de 4,2%, il est en dessous du taux de chômage naturel et pourtant
le taux d’inflation n’a pas augmenté.
Faut-il alors invoquer une série de facteurs exogènes comme la baisse du prix du pétrole, la
hausse persistante du dollar et la peur toujours rémanente des salariés américains de perdre
leur emploi, pour expliquer l’inflation très faible ? Les tenants de la nouvelle économie
préfèrent recourir à un second argument, celui des technologies de l’information.
La généralisation de l’informatique et Internet auraient selon eux, commencé de faire basculer
le vieux monde de la production industrielle dans un espace nouveau. Le travail intellectuel a
pris le pas sur le travail manuel, où l’innovation serait plus importante que la production de
masse, et où les nouveaux concepts donneraient à ceux qui les élaborent un avantage
compétitif décisif sur ceux qui manquent d’imagination.
Vers un nouveau cycle économique grâce à Internet ?
John Chambers, le PDG de Cisco, l’une des entreprises vedettes de la nouvelle
économie qui a fabriqué une grande partie des équipements du réseau Internet, estime
qu’Internet permet d’augmenter la productivité de 6,7% voire 8% par an, et l’économie peut
donc progresser à de tels rythmes, sans risques inflationnistes.
A quoi est du ce miracle d’Internet ? Pour les partisans, le réseau mondial permet de mettre en
relation de manière instantanée et quasi gratuite l’ensemble des acteurs économiques de la
planète. Conséquence, les entreprises peuvent s’adresser aux fournisseurs du monde entier
pour réduire leurs coûts d’approvisionnement et trouver des clients sur l’ensemble du globe.
Ce nouvel environnement a de multiples conséquences.
En premier lieu, il permet de réduire considérablement les coûts. Internet a permis de
supprimer des milliers d’emplois improductifs en favorisant les relations avec les fournisseurs
et les clients. Selon M. Chambers, dans 10 ans, toute entreprise qui n’aura pas basculé
complètement dans le réseau sera morte. Les entreprises traditionnelles survivront elles aussi,
à la condition qu’elles se réinventent complètement dans leur manière de s’organiser et de
fabriquer.
Cette nouvelle manière de fonctionner procure des opportunités énormes pour les start-up. Ces
nouvelles entreprises peuvent se lancer, dès leur création à l’assaut du marché mondial. La
7
librairie en ligne Amazon et le portail Yahoo ! ont ainsi réussi à se faire connaître en quelques
années sur l’ensemble de la planète, là où il a fallu des décennies pour des marques comme
Coca-Cola ou Bic. Pour répondre à la demande des millions d’Internautes dont les rangs
s’élargissent chaque jour, des milliers d’entreprises ont été crées pour développer des sites et
concevoir de nouveaux services.
De manière peut-être encore plus fondamentale, la révolution Internet affecte profondément
les relations entre les hommes. Le courrier électronique, les forums d’échange ont permis la
création de communautés virtuelles qui redessinent le monde de demain et contribuent à la
mise au point de technologies révolutionnaires.
8
II. HISTORIQUE

La révolution technologique des années 70
A la fin des années 70 les entreprises entrent dans une phase de révolution du travail,
d’accentuation de la concurrence, de l’élargissement de l’économie et des marchés à
l’ensemble du monde : informatisation, compétition, globalisation. (Organes politiques:
GATT...)
Les techniques se transforment et la détente de la nouvelle économie est amorcée par la crise
qui marqua la fin de l’étape de la consommation en 1973. Lorsque les fournisseurs des pays
consommateurs voyant ces derniers peu soucieux de faire des économies d’énergie se mirent à
faire payer une taxe sur le pétrole. Ce qui provoque un bouleversement complet du système,
provoqua la redistribution des moyens financiers et contraignit les pays riches à mettre plus de
rigueur dans leur économie pour tenter d’échapper à l’inflation. La production de masse fit
alors place à la production diversifiée, de qualité.
La généralisation de l’usage de l’informatique va aussi permettre l’éclosion de la nouvelle
économie. Dès les années 70 les entreprises s’équipent d’ordinateurs pour renforcer la
centralisation. Puis le ‘’micro’’ permit de diffuser l’information vers les travailleurs qui sont
alors plus aptes à prendre des décisions relatives à leur activité.
Les progrès des télécommunications et des transports et la chute de leurs prix favorisent la
mondialisation des mouvements financiers, facilitent la multiplication des centres de
production, contribuent au développement de nouveaux marchés. La nouvelle économie a
aussi des conséquences sur l’emploi. La délocalisation consiste à déplacer vers des pays à
faibles salaires des productions où le coût de main d’œuvre a une part importante. Cette
délocalisation permet d’un côté la survie des firmes mais d’un autre côté les capitaux
cherchant des investissements prometteurs s’orientent vers les économies émergentes et
s’intéressent aux économies établies.
La nouvelle économie comme à chaque grand tournant de l’évolution technique pose des
problèmes au niveau de l’emploi.
Il ne faut pas considérer les technologies de l’information et de la communication (TIC)
comme une simple évolution technique, mais plutôt comme une révolution technologique.

Les changements causés par la Nouvelle économie
Toute révolution technologique comporte des changements structurels importants et les
technologies de l’information ont de ce fait bouleverser les conditions de la concurrence. Elles
permettent en effet aux acheteurs de comparer et de changer de réseau de distribution ; elles
permettent aussi une meilleure adéquation entre l’offre et la demande (possibilité d’enchères
permanentes...) et tendent à accroître la concurrence; elles facilitent également
l’internationalisation des échanges.
La nouvelle économie, en fait, c’est plus de tout : plus de finance et de Bourse, de
concurrence, d’équipes de croissance, de service, et moins de temps et de distance. Les
entreprises de la nouvelle économie connaissent en effet des croissances de 200%, 300% voire
600% par an. Dès qu’un produit apparaît, les concurrents arrivent au bout de 2 ou 3 mois.
Plus de finance et de Bourse : les entreprises peuvent lever de capitaux en Bourse, et utiliser
ces fonds pour faire des acquisitions.
9
C’est aussi un accélérateur de croissance : on peut multiplier plus rapidement son chiffre
d’affaires et sa présence sur les marchés.
Plus de service : si on vend des abonnements, on doit satisfaire les abonnés et le modèle
économique peut donc être remis en cause chaque mois.
Plus d’équipe : les salariés représentent un vrai « team ». Ils sont associés à la richesse de
l’entreprise avec les stock-options. C’est cette équipe qui développe l’entreprise, et plus
seulement les dirigeants.
Internet est un booster, un accélérateur. La nouvelle économie existait avant son arrivée, mais
Internet permet désormais à des jeunes start-up d’être performantes très rapidement, à
l’échelle mondiale.
10
III. LA NOUVELLE ECONOMIE ET LES DIFFERENTS
MARCHES CONCERNES
III- 1- La nouvelle économie aujourd’hui
Depuis le second semestre 1999 l’économie mondiale a connu de belles évolutions :
comme les rebonds asiatiques ; la reprise en Amérique Latine; la croissance européenne
rigoureuse et la vigueur de l’économie américaine.
L’année 2000 est symbole d’une exceptionnelle croissance mondiale. Le monde industriel
connaît une croissance incroyable avec la poursuite de l’expansion américaine et le nouveau
souffle européen qui pourrait amener le taux moyen des pays de l’Union à moins de 8% en
cette fin d’année 2001. Les perspectives de croissances dépendent essentiellement de
l’évolution de l’économie américaine. L’accélération du progrès technique aurait augmenté le
taux de croissance supérieur sans risque inflationniste. Cette diffusion du progrès technique à
travers le monde pourrait faire entrer l’économie mondiale dans ‘’une ère nouvelle’’. A ce
titre on peut aussi citer l’implication des économies émergentes qui développent les
technologies de l’information.
Une mutation profonde qui fait craindre à certains que la « fracture numérique » ne vienne
s’ajouter aux disparités sociales relevées au Nord comme au Sud, compte tenu des inégalités
évidentes qui demeurent entre 158 millions d’Américains et de Canadiens qui ont accès au
Web et les quelque 3 millions seulement d’Africains branchés sur le réseau, entre les foyers
urbains à revenu élevé et à diplôme universitaire et les ménages à revenu modeste, souvent
handicapés par un moindre bagage éducatif et par un parcours professionnel moins réussi.
III- 2- Les différents marchés :

Les Etats-Unis :
Ce sont les Etats-Unis qui sont chef de file de la nouvelle économie.
Ils bénéficient d’une demande intérieure privée importante (taux de croissance de +4% entre
mi-1999 et mi-2000). Une demande qui est stimulée par les effets de richesse et les créations
d’emploi. Les effets de richesse dont dus à l’envolée dans le secteur des nouvelles
technologies des cours de la bourse, quant à la création d’emploi elle permet au chômage US
d’être au plus bas depuis 30 ans (à environs 4%).
l’Union Européenne après avoir subit la crise financière de 1993, a profité de l’environnement
mondial favorable et d’un taux de change compétitif pour accélérer régulièrement sa
croissance.

L’Europe :
L’Europe aussi bénéficie de l’environnement mondial cependant elle reste toujours en
retard face aux USA. Retard qu’elle tente de rattraper. En effet la diffusion et l’exploitation
des progrès techniques réalisés dans les secteurs de la nouvelle économie génèrent des gains
de productivité, donc de croissance et d’emploi dans les économies industrialisées. Si
11
l’Europe veut combler son écart avec les Etats-Unis il lui faudra prendre les précautions
nécessaires:
Les Européens sont conscients de la nécessité de créer un environnement favorable à la
nouvelle économie. A cet effet le Sommet européen à Lisbonne le 24 Mars 2000 au cours
duquel les chefs d’Etats européens déclarent faire de l’Europe ‘’l’économie la plus
compétitive du monde dans les dix prochaines années’’. Pour atteindre cet objectif il faudrait
que le taux de croissance moyen soit de 3%, que le chômage diminue, un développement de la
société de l’information et la modernisation du modèle social européen.
L’avantage dont les Européens bénéficient est de l’expérience américaine, ce qui peut leur
permettre d’analyser le nouvel environnement qui s’est créé dont on peut retenir 3 éléments
principaux :
-le financement des nouvelles technologies
-le développement de la recherche
- la flexibilité des marchés des biens et du travail.
- La libéralisation des marchés de capitaux et l’existence du capital risque ont permis un
accès aisé au financement, ce qui est considéré comme un facteur déterminant du
développement de la nouvelle économie. Cette libéralisation semble encore trop timide en
Europe bien que l’arrivée de l’euro est un grand pas vers un marché européen des capitaux
intégrés et flexibles.
- L’innovation et la recherche jouent un rôle déterminant. A ce niveau les Européens sont
aussi performants que les Etats-Unis. Cependant on peut noter 3 différences:
- Les Etats-Unis dominent dans le haut de la distribution des qualifications.
- La recherche publique se traduit en Europe par moins d’application privée.
- La science européenne n’est pas unifiée (mobilité et coopération réduites).
Des mesures sont cependant prises afin de remédier à ces problèmes, ainsi l’OCDE insiste sur
le besoin de développer une coopération européenne pour ce qui concerne la recherche (brevet
unique) et la diffusion de la recherche.

Les économies émergentes :
Même les économies émergentes des pays en développement profitent de
l’environnement mondial favorable. Ainsi après avoir vécu la crise dévastatrice de 1997-1998,
l’Asie Orientale a été la région enregistrant les taux de croissances les plus élevés (6%).
D’autres pays également touchés par la crise ont eu le même développement, tels que la Corée
du Sud (croissance de 10%), l’Indonésie malgré ses déboires politiques la Chine s’est
stabilisée après avoir connu un ralentissement régulier depuis le début des années 90’;
l’Amérique latine où la dépréciation du réal n’a eu que des effets transitoires sur les marchés
financiers d’Amérique latine, d’ailleurs le Brésil a connu une reprise de son activité; la Russie
malgré ses problèmes structurels a augmenté son PIB de plus de 3% en 1999; les pays d
‘Europe centrales et orientales ont connu des évolutions contrastées.
Ces pays restent cependant vulnérables vu leurs besoins en financement externe et face aux
fluctuations des marchés financiers mondiaux et face à l’évolution des taux d’intérêts
américain. La politique monétaire devenant plus restrictive les marchés financiers mondiaux
deviennent plus volatils.
III- 3- La nouvelle économie et les politiques économiques.
12
La Nouvelle économie a une influence non seulement sur les marchés financiers mais
également sur la politique économique des différents secteurs industriels.
L’émergence des nouveaux secteurs technologiques a provoqué un afflux important de
capitaux dans les valeurs de la nouvelle économie. L’émergence de ces nouveaux secteurs
d’activité a entraîné la restructuration des entreprises, donnant suite à des fusions-acquisitions.
Ce qui a participé à l’envolée des marchés d’actions sur toutes les places financières
internationales.
On peut noter que les différents types d’actions ont été touché différemment par les envolées
boursières. En effet se sont surtout les cours des valeurs technologiques (correspondant à la
nouvelle économie) qui ont augmenté au détriment des valeurs de ‘’l’ancienne
économie’’(correspondant aux secteurs industriels traditionnels).
Depuis le début 2000, les indices boursiers ont connu un arrêt de leur progression et une
hausse de leur volatilité. Ce regain de volatilité étant du aux incertitudes entourant les
décisions des autorités monétaires américaines et européennes. Ce sont les valeurs
technologiques qui ont enregistré les évolutions les plus marquées, surtout depuis le mois
d’avril 2000 (l’indice américain NASDAQ perdant plus du tiers de sa valeur en une semaine.).
Cependant au deuxième trimestre 2000 on a constaté un ralentissement de la croissance, une
hausse de l’inflation et un arrêt de l’exubérance des marchés financiers.
La nouvelle économie suit des rythmes très irréguliers. En 1999, la « bulle technologique » qui
s’était formée sur l’ensemble des places financières et notamment au Nasdaq était au plus fort,
les actions des entreprises technologiques valaient jusqu’à 5000 fois les bénéfices estimés
pour l’année suivante. En 2000, suite à deux « technochocs » qui ont fortement secoué l’arbre
boursier du high-tech, le Nasdaq avait perdu en quelques mois la moitié de sa valeur (soit
3000 milliards de dollars) par rapport à ses plus hauts niveaux de l’année, et l’on ne comptait
plus le nombre de jeunes pousses qui, dans le même temps ont fait faillite.
Ce nettoyage n’a pas épargné les « nouveaux marchés » européens des valeurs Internet, pas
plus que leurs homologues asiatiques. Sur le terrain, et surtout sur le sol américain, nombre de
dot.com dégraissent à tour de bras.

A propos de l’économie américaine :
Si on a constaté une croissance ininterrompue pendant 10 ans : on parle d’âge d’or, de
croissance sans fin soutenue par le développement des nouvelles technologies. Depuis fin
2000 on note un ralentissement de la consommation des ménages et de la bourse. Les
politiques budgétaires et monétaires sont activées par le bais de baisse des taux d’intérêts et l’
allègement des impôts afin de garantir la pérennité du modèle américain.
Un accident conjoncturel est-il en vu ? Allan Greenspan Président de la Réserve fédérale se
veut optimiste mais face mais le cycle de croissance est long et atypique semble toucher à sa
fin et la récession engagée.
Les théories divergent quant à l’avenir:
Gail Foster (économiste en Chef du conférence Board) reste optimiste. Il confirme que la
croissance sera maintenue à 4% en 2001. Il interprète la baisse de 2000 comme étant
l’épiphénomène d’une croissance qui vieillit. Selon lui l’Euro est un excellent indicateur de la
bonne santé de l’économie US. Compte tenu de ses prévisions de rebonds, l’entreprise devrait
rénover avec un cours affaiblis au fur à mesure de la restauration de la confiance acteurs
économiques. Récession courte en 2001.
13
Greenspan (déclaration au 25/ 01/2001) prévoit un taux de croissance proche de
l’offre. Ces propositions n’ont alarmé personne car il donne l’assurance pour les marchés
financiers que les ‘’pressions inflationnistes sont très biens maîtrisées’’. Malgré la baisse des
salaires des taux directs, le Nasdaq affiche hausse de 16% depuis début de l’année et Dow
Jones en hausse. Greenspan donne son accord à Bush pour baisser des impôts. Même si il
doute de la validité des allègements fiscaux comme moyens d’enrayer une récession naissante.
Bush peut se présenter au congrès son programme de réduction des impôts d’un montant total
de 1,6 billion de dollars sur 10 ans. De même le Président de la Fed refuse à parler de
‘’récession’’ dont la définition correspond selon lui à un PIB négatif des 2 trimestres d’affilés.
Cette éventualité est pour lui de ‘’faible probabilité’’ surtout que le tissu de la confiance des
consommateurs n’a pas été entamé. On constate des signes d’améliorations selon certains
experts ( chiffres de l’emploi stables 4% chômage). La bourse se porte mieux. Les
fondamentaux de l’économie US restent sains. Greenspan reste cependant prudent car les
initiatives fiscales sont difficiles à mettre en œuvre dans les délais dans lesquels les récessions
avaient commencé et s’étaient achevées.
14
IV. LA NOUVELLE ECONOMIE FACE A L’ANCIENNE
L’ arrivée d’Internet a provoqué une nouvelle révolution industrielle et, comme lors
des précédentes, des entreprises et même des métiers sont menacés par l’adaptation nécessaire
au marché et aux nouvelles donnes économiques.
L’enthousiasme et la confiance inspirés par les réussites de la nouvelle économie masquent
trop souvent le côté plus sombre des adaptations demandées aux hommes et aux entreprises.
IV-1 La fin des intermédiaires est-elle en vue ?
Le cabinet Forrester prévoit que les achats par internet des consommateurs ne
représenteront que 7% du commerce de détail en Europe en 2005. Donc le commerce
électronique ne chassera pas le commerce tout court. Mais le e-commerce viendra éroder
sensiblement les marges des vendeurs traditionnels dans plusieurs secteurs d’activité. Il peut
signifier la fin de certains revendeurs ou d’intermédiaires qui seront court-circuités par le web.
Pour Renaud de Barbuat, vice-président du cabinet de conseil AT Kearney, « plus le produit
est immatériel, plus la révolution Internet est forte ». A titre d’exemple, Cisco réalise 90% de
ses ventes sur le net. Dell suit le même chemin avec 45% et Oracle prévoit de faire passer
80% de ses ventes en direct cette année. Les vendeurs et revendeurs informatiques ne peuvent
que le déplorer : beaucoup devront évoluer pour occuper des jobs d’assistance (information,
dépannage, conseil).
Pourquoi les réseaux d’intermédiaires sont-ils appelés à s’effondrer ou au moins à souffrir?
Phil Evans, consultant américain du BCG explique ceci : « Le web, comme les précédentes
révolutions techniques, désintègre la chaîne de valeur des métiers. Prenez l’exemple d’un
concessionnaire auto. Quelle est sa valeur ajoutée ? Il stocke, informe, revend, finance, assure
et il permet au client d’essayer des voitures. » A part la dernière, chacune de ses fonctions
peut être effectuée plus efficacement et à moindre coût sur le web sans intermédiaire
physique.
Dans d’autres secteurs, les entreprises qui réussissent sont celles qui éliminent les
intermédiaires inutiles et donc réduisent le prix de vente final du produit. « Le vainqueur,
prévoit Eric Archambeau, general partner de Benchmark Capital , sera celui qui réalisera des
économies drastiques dans la chaîne d’approvisionnement. »
Ainsi, les métiers de revendeurs ou de grossistes se retrouvent concurrencés par leurs propre
fournisseurs. Avec le web, la distribution ne sera plus jamais ce qu’elle fut. Les règles du jeu
changent très vite. Nous allons voir quelques exemples de secteurs d’activités.

L’automobile
Comme on l’a vu, le concessionnaire automobile n’apporte relativement que peu de
valeur ajoutée par rapport à ce que l’on peut trouver sur le web.
Mais les consommateurs feront encore longtemps le tour des concessions pour choisir et ne
seront pas tous prêts à acheter leur voiture en ligne.
En revanche, ils se serviront du réseau pour consulter les offres et négocier les prix afin
d’échapper à la pression des vendeurs, à leurs arguments de vente. Tout cela se fera au
détriment de leur valeur ajouté commerciale.
Autre point noir pour l ‘avenir des concessionnaires , la libéralisation du marché de la vente
de véhicules neufs exigée par l’Union Européenne en 2002. Des start-up vendront directement
15
aux clients, de même que des entreprises étrangères à l’automobile qui ont créé des sites à
côté du réseau traditionnel.
Aux Etats-Unis, le cabinet JD Power & associates a établi, début 2000, que le recours au web
fait économiser en moyenne 490 dollars sur le prix d’un véhicule. Parallèlement, une centaine
de concessionnaires (sur 22400) disparaissent chaque année, victimes des concentrations et
des réductions des coûts de la part des constructeurs.

La grande distribution
Tous les secteurs de la distribution ne sont pas concernés au même titre par la
révolution Internet. « Ceux qui vendent de l’électroménager, des chaussures ou des articles de
bricolage, pour lesquels le client a besoin d’être rassuré et de voir le produit, sont moins
menacés par l’e-commerce. », commente Cédric Ducrocq, directeur du cabinet de conseil DiaMart.
Le challenge pour les plus exposés consiste à faire coexister un réseau de distribution
classique avec un site marchand, sans que l’un ne cannibalise l’autre. De nombreuses sociétés
vivent actuellement ce dilemme, particulièrement épineux pour les groupements
d’indépendants ou de franchisés qui voient dans Internet un réseau concurrent. L’existence du
site doit se justifier par l’apport d’un service aux consommateurs, mais aussi aux magasins.
Go Sport a ainsi choisi de ne mettre en ligne que 350 articles sélectionnés selon leur « valeur
d’encombrement » autrement dit difficiles à emporter, comme les appareils de musculation.
Face à l’offensive des Start-ups du web, les entreprises « bricks & mortars » opposaient les
services et les conseils disponibles dans les magasins traditionnels.
Mais Internet provoque un autre choc dans les magasins : la remise en question du rôle et de
l’utilité du vendeur. Fiche explicative sur la consommation d’électricité d’un lave-linge,
leçons pour bien tailler son rosier, conseils d’utilisation d’un téléphone-répondeur, calculette
pour compter les pots de peintures nécessaires pour repeindre la salle de bains : les rubriques
de conseil et d’information se multiplient.
Qu’est-ce qui empêche maintenant d’acheter un PC directement chez Packard Bell plutôt que
d’aller chez un revendeur ? D’autant que beaucoup de clients sont séduits par la perspective
d’échapper à la pression du vendeur.
Dans le domaine alimentaire, les études les plus optimistes ne voient pas le commerce
électronique dépasser les 15% de parts de marché dans les trois ans à venir. Et les
consommateurs ont surtout envie d’acheter en ligne les produits lourds ou volumineux ( packs
de bouteilles, couches, etc…) sur lesquels, justement, les coûts logistiques sont importants et
les marges faibles.
Il est difficile pour les distributeurs en ligne de proposer les mêmes prix bas que les
hypermarchés et amortir les coûts de la livraison à domicile qui se montent à 70 francs par
livraison au moins. En France, les entreprises qui se sont lancées dans l’aventure éprouvent
les plus grandes difficultés et doivent s’allier aux géants de la distribution. Ainsi Télémarket
s’est rapproché de Casino et de Monoprix-Prisunic. Carrefour, numéro un français, déploie
ooshop.fr qui est limité à Paris, aux Yvelines et aux Hauts-de-Seine avec une livraison
facturée 79 francs. Pour l’instant, seul houra.fr, filiale de Cora, livre sur l’ensemble du
territoire moyennant un taux de cannibalisation de ses magasins de seulement 5%.
16

Le tourisme
Les agences de voyage ont en France une longue expérience de la vente par minitel
depuis le milieu des années 80. Une centaines de sites web français propose aujourd’hui la
réservation en ligne sous des formes diverses. Mais la plupart n’ont qu’une audience
confidentielle. Aux Etats-Unis, l’institut bancaire Bear Stearns prévoit que 800 sites de
voyages en ligne sur les 1000 qui existent actuellement, auront disparu d’ici 5 ans.
Les producteurs de voyage espèrent trouver avec Internet un nouveau canal de
distribution moins coûteux que les agences qui touchent de 7% à 12% de commission sur les
vols secs et plus de 15% pour un forfait touristique. Le problème consiste évidemment à ne
pas froisser leurs partenaires qui génèrent encore la quasi-totalité de leurs ventes.
Dés lors, des opérateurs comme Fram et Jet Tours se contentent de sites plaquettes.
Autre problème pour un tourisme développé sur Internet, l’offre des producteurs se limite à
leurs propres catalogues. Pour proposer un éventail complet, certains envisagent la création de
portails touristiques regroupant la production de plusieurs concurrents. Air France, par
exemple, a annoncé le lancement d’un site commun à 10 transporteurs européens, avec la
ferme intention de contourner les distributeurs.
L’avenir s’assombrit pour les petites agences de voyage. En 2009, on estime que 50%
des billets d’avion des compagnies régulières et 90% de ceux des charters s’écouleront sur
Internet. Cela représentera une perte de 2 milliards de francs de commissions en France.

L’assurance
Comme les agences de voyage, les courtiers en assurance seront court-circuités par l’ecommerce. Quand l’Internet deviendra un canal de distribution primordial pour les assureurs,
les courtiers traditionnels risquent d’être les grands perdants. En effet, la valeur ajoutée de ces
professionnels, commerçants indépendants, repose sur leur capacité à comparer les prestations
des compagnies. Or, sur le web, le client est à même de décrire sa situation et de mettre les
compagnies en concurrence sans rémunérer d’intermédiaire.
Mais les start-up qui se sont lancées dans l’assurance par le web, comme
assurdiscount.com, souffrent de la défiance des internautes qui préfèrent la sécurité des
marques connues, notamment pour le paiement. Les « brick & mortars » ont donc encore de
beaux jours devant elles.
Mais elles devront aussi proposer leurs services en ligne.

L’immobilier
Le mot immobilier est déjà une des principales requêtes des internautes sur les moteurs
de recherche. Le gain de temps offert parle web est ce qui motive les internautes. Auparavant,
il fallait en moyenne 2 mois et demi pour trouver la maison ou l’appartement souhaité. Sur la
Toile, ce délai peut être ramené à moins d’un mois grâce notamment aux visites virtuelles. En
attendant la vidéo, encore inadaptée à la lenteur du réseau, la vision dite immersive est en
passe de devenir un standard. Elle permet à l’internaute d’observer chaque pièce d’un
appartement ou d’une maison comme s’il se trouvait en son centre et de faire pivoter son
regard (cf immostreet.com).
De plus, certains sites offriront un large éventail de services tels que déménagement,
crédits immobiliers…(cf ezClose.com) ; ce que ne proposent pas les agences traditionnelles.
17
Dés lors, les petites agences de quartier continueront de vivoter grâce à leurs faibles
coûts de fonctionnement. En revanche les autres, qui représentent les deux tiers du marché,
peuvent commencer à s’inquiéter et à se préparer à faire des concessions sur les commissions.

Internet impose aux acteurs de la distribution des adaptations radicales quand il ne s’agit
pas tout simplement de les faire disparaître. De ce point de vue, les corps de métiers qui se
contentent d’une simple activité de redistribution sont, on peut le craindre, condamnés
dans le meilleur des cas à survivre. La parade à cette évolution qui semble inéluctable,
pourrait résider dans la recherche de nouveaux services inadaptés aux webs ou alors à la
conjugaison de services online et offline. De plus, la disparition de certains métiers laisse
la place à de nouveaux métiers. C’est le propre de chaque révolution industrielle.
IV-2 La diffusion de produits gratuits sur le web
A ses débuts, le web était considéré comme un vecteur associatif où la gratuité était de
mise. Ce temps du web associatif est aujourd’hui largement révolu mais certains services
persistent à n’être acceptés par les internautes que dans la gratuité. Le réseau favorise
également le court-circuitage des éditeurs de produits intellectuels et de produits culturels.
Le principal problème vient de ce fait de la question de la rémunération des auteurs.

La musique face aux MP3.
Le MP3 est une technologie allemande, un format utilisé pour télécharger de la
musique depuis Internet. D’innombrables sites permettent le téléchargement gratuit de
chansons ou de musiques. De ce fait, ni les artistes, ni les maisons de disques, ne touchent de
royalties sur ces diffusions.
Le phénomène a pris une telle ampleur que les majors (Universal, Sony, Warner-EMI
et BMG) ont intenté un procès au plus emblématique de ces sites : Napster.com. Napster
propose l’échange gratuit de fichiers musicaux. Son succès a été fulgurant. Tous les
observateurs disent qu’il y a un avant et un après Napster. L’industrie de la musique doit
renouveler complètement sa façon de gagner de l’argent. Elle ne pourra plus se rémunérer
exclusivement sur la vente de disques. Elle devra se payer sur d’autres services (billets de
spectacles, produits dérivés…).
Les sites comme Napster mais aussi mp3.com ou francemp3.com remettent en
question la rémunération des auteurs et à ce titre peuvent même menacer la création artistique
comme le clame haut et fort l’industrie de la musique.
Cependant, des artistes font le pari du MP3 ou cherchent à s’en accommoder. Le
groupe Louise Attaque proposait, en accord avec sa maison de disques, le téléchargement
gratuit de trois de ses chansons sur le site louiseattaque.com. Beck et les Beastie Boys ont
adopté la même stratégie, leurs ventes d’albums n’en souffrent pas.

L’édition
Outre le développement extrêmement rapide de la vente de livres sur le web par des
sites comme amazon.com, chapitre.com ou fnac.com, le danger pour le commerce traditionnel
de livres vient du téléchargement possible d’œuvres entières par Internet.
18
Précurseur, Stephen King a publié en exclusivité le 15 mars 2000 sa dernière nouvelle
d’horreur, « Riding the bullet ». Pour 2,50 dollars, l’internaute pouvait télécharger le récit et le
lire sur son ordinateur, de son Palm Pilot ou de son livre électronique.
500000 cybermanuscrits ont été écoulés en 48 heures dans le monde entier. L’intérêt financier
est évident pour l’auteur et son éditeur : ils n’ont pas eu besoin de partager avec les
imprimeurs, les grossistes et les libraires. Les livres virtuels coûtent de 20 à 60% moins cher
que les livres réels. Encore une fois, ce sont les intermédiaires qui pâtissent de l’émergence du
web commercial.

La presse
« S’ils ne s’adaptent pas, tous les quotidiens auront disparu d’ici à 2003 ».
Andrew Grove, ex patron d’Intel, avril 1999.
Les quotidiens sont doublement menacés par le web.
D’abord, les petites annonces, qui constituent en moyenne 15% de leurs recettes (et jusqu’à
40% pour certains), ont fui, pour moitié déjà, vers des sites spécialisés gratuits.
Ensuite, Internet fournit de l’information en temps réel et en continu, tandis que le
quotidien s’arrête quand l’impression démarre.
La concurrence prend maintenant la forme de journaux étrangers directement consultables en
ligne, ainsi que les diffuseurs d’information gratuite tels que Yahoo! ou Net2One. Ces
derniers sont capables notamment grâce à la technique du push de créer des journaux
personnalisés pour chaque internaute. Le net possède aussi ses quotidiens à thèmes, comme le
Journal du Net ou encore CNet.
Internet a aussi la particularité de bouleverser la notion de périodicité : rien n’empêche de
consulter des articles anciens.
Le danger n’est pas certain pour les éditions papier. Il n’y a aucun cas prouvé de
cannibalisme entre le web et le papier.
On observe cependant que les magazines sont moins touchés que les quotidiens par la
concurrence des éditions électroniques, puisqu’ils ont vocation non pas d’informer en continu,
mais d’aider à faire le tri dans la masse d’information et à en comprendre le plus important.
Les journaux qui n’apporteront pas une véritable plus-value en termes d’approfondissement
ou de plaisir risquent de voir leur diffusion s’éroder. A titre d’exemple, une centaine
d’internautes préfèrent payer 5 francs pour recevoir Le Monde en version PDF que
gratuitement en texte brut.
Comme on le voit, le web bouleverse la distribution de produits culturels ou intellectuels. Il
offre la possibilité d’une diffusion illimitée et sans contrôle d’œuvres immatérielles sans
garantir une rémunération adéquate des auteurs. L’apparition des graveurs menace la vente de
disques audios et de logiciels informatiques. Les différentes industries concernées devront
trouver de nouvelles façons de se rémunérer.
19
V.
LES GRANDS SUCCES ET LES GRANDS FLOPS
Il est certain que le décollage plus que tonitruant d’Internet partout dans le monde au
milieu des années 90 a tout d’abord entraîné une euphorie due aux succès et aux perspectives
offertes par ce nouveau moyen de communication. Puis, il y a eu un premier krach de la
nouvelle économie ainsi que des faillites très médiatisées, ce qui a influencé beaucoup
d’investisseurs à réviser leur jugement et à être maintenant beaucoup plus prudents. Il est vrai
que le krach est aujourd’hui passé mais on peut se demander quelles entreprises de l’Internet
laisseront de réelles traces dans l’histoire et l’économie, et si un premier bilan ne laisse pas
apparaître autant de leçons de réussite que d’échecs retentissants. C’est pourquoi nous allons
étudier au travers de différents secteurs ainsi que d’exemples précis ce qui explique ces
différentes évolutions.
V.1. Différentes orientations, secteur par secteur

Portails
Si Yahoo! est vainqueur toute catégorie, il doit aujourd’hui faire face à la concurrence des
sites de grands médias traditionnels (type e-TF1) et c’est là qu’une nouvelle difficulté apparaît
avec le fait qu’il ne possède pas de contenu et pourrait donc être amené à se marier avec un
grand de la communication (Disney pourrait être ce dernier). Moins bien lotis que les grands
portails horizontaux type Yahoo!, les portails verticaux (spécialisés dans un seul domaine)
jouissent toujours d’une audience plus faible que la partie du portail horizontal spécialisée sur
le même centre d’intérêt.

Fournisseurs d’accès Internet (FAI)
Ceux qui font la course en tête (Tiscali, Wanadoo..) font le plein d’abonnés et de millions de
pages vues en rachetant aux autres des abonnés et des pages vues. Mais cette course à
l’audience qu ne rapporte rien se termine. Les fournisseurs d’accès gratuit – un modèle
européen qui était censé compenser le fait que les communications téléphoniques sont
payantes – auront disparu très rapidement selon les estimations. Pour les autres, l’enjeu est de
devenir autre chose que des guichets d’entrée sur le Net. L’arrivée de l’Internet rapide va
pouvoir les y aider car il sera plus facile de proposer des services intéressants et payants. Pour
l’instant, le seul qui ait réussi à fidéliser l’internaute en lui offrant du contenu intéressant, c’est
AOL. Deuxième problème : à près de 400 francs par mois la liaison haut débit (Noos),
combien d’internautes accepteront encore de payer ?

Commerce électronique
Les échecs sont ici très fréquents. Souvent, on considère finalement que l’on n’a pas besoin de
l’Internet pour vendre des produits du quotidien tels que vin ou viande car cela marche déjà
très bien dans le monde réel. Par ailleurs, le « last mile » (le dernier kilomètre à parcourir
jusqu’à l’acheteur) coûte cher sauf pour les produits immatériels, type logiciel.
De plus, il n’y a pas de place sur le web pour une marque qui démarre de rien, surtout si elle
veut vendre un produit que les consommateurs aiment toucher pour se rassurer. Ceux qui ont
20
une chance de gagner la bataille de l’e-commerce sont les marques mondiales multi-produits,
comme Amazon, et les sites mono-produits qui s’appuient sur un réseau de boutiques et une
expérience de la VPC classique, comme le fleuriste Aquarelle.

Sites d’achat groupé
C’est le plus célèbre cimetière de l’e-business, en France (Koobuy.com, Clust.com...) comme
aux Etats-Unis. Le modèle paraissait adapté à l’Internet : on rassemble des internautes sur un
site et on obtient, de ce fait, auprès des fournisseurs, des réductions pour l’achat de produits,
mais il ne fonctionne pas. La grande distribution propose, en réalité, le même service,
facilement accessible, et il n’y a pas encore assez d’internautes pour créer des groupes de taille
suffisante.

Ventes aux enchères
Le « vide-greniers en ligne » est un marché de « winner takes it all », où le plus puissant ne
laisse pas les autres survivre, car son avantage (être le plus riche en annonces) se renforce
inexorablement. Dans ce secteur, les gagnants sont déjà désignés et ils s’appellent ebay.com
ou en France ibazar.fr. L’américain qui continue de croître à grande vitesse (il a annoncé à ses
actionnaires une croissance annuelle du chiffre d’affaires de 50% par an) cherche à prendre le
contrôle de la start-up française. Mais saura-t-il, pour maintenir sa croissance, réussir au-delà
de son activité d’origine, l’échange de babioles. Alors eBay a commencé à vendre des voitures
d’occasion...

Services financiers en ligne
La finance fait partie de ces secteurs où les marges des intermédiaires (banquiers, courtiers,
assureurs...) sont élevées, sans que la valeur ajoutée le justifie toujours. L’Internet a donc
suscité de nombreuses vocations mais des quatre catégories de services qui existent en ligne
(le courtage, la banque classique, les prêts et l’assurance), seule la première compte quelques
grands succès de nouveaux venus (Self Trade, ConSors, Fimatex...) et est largement utilisée
par les internautes : 25% contre moins de 1% pour les trois autres selon les spécialistes. Il
s’agit ici d’un problème de confiance qui mettra des années à disparaître. Dans ce secteur,
comme dans le tourisme, les opérateurs 100% virtuels sont condamnés à ouvrir des points de
vente pour rassurer le grand public, qui hésite à confier son argent à un PC. En revanche, les
banques traditionnelles, qui ont du mal à démarrer à démarrer sur le Net (un réseau concurrent
de leurs agences) possèdent l’atout confiance et pourraient rattraper leur retard.

Places de marché
Elles devaient offrir aux entreprises un lieu, sur le web, où elles pourraient, plus efficacement
qu’avec les moyens traditionnels, sélectionner des fournisseurs, effectuer des appels d’offre,
etc. Aux Etats-Unis, les sites de première génération (verticalNet.com, ventro.com) se sont
effondrés. En France, aucune start-up n’a réussi à atteindre la masse critique : à savoir
rassembler un nombre de fournisseurs important pour que les clients affluent. L’avenir est aux
sites gérés par les majors de leur secteur, les start-up se contentant des niches. Ainsi, Danone a
créé pour ses achats de plastique une place de marché avec son concurrent Nestlé, mais achète
pour 10 millions de francs par an de « gommes et de crayons » à une marketplace
indépendante. Autre modèle d’avenir : les places de marché transformées en « échangeurs
21
d’actifs » ( elles créent les réseaux et les outils permettant aux fournisseurs d’échanger des
commandes) ou en « prestataire de solutions » (elles proposent, outre les produits, des
informations et des services.

Supermarchés on-line
S’il y avait bien un domaine où l’Internet allait pouvoir apporter de la valeur ajoutée, c’était
bien celui du supermarché en ligne. Mais finalement, aucune start-up n’a tenu le choc. Le
grand modèle américain, webvan.com, qui voulait à partir d’un seul entrepôt livrer
l’Amérique, est en péril et l’action ne vaut plus un dollar... En France, ceux qui sortent du lot
sont des filiales des grands distributeurs traditionnels, notamment Ooshop (Carrefour) et
Telemarket (Galeries Lafayette). Le problème est qu’ils restent limités au seul marché
lucratif : l’Ile-de-France. Ceux qui en sont sortis n’ont pas pu rentabiliser leurs
investissements.

Tourisme et voyages en ligne
C’est un des secteurs qui drainent le plus d’internautes, même s’il n’est pas encore rentable.
Les pures players (Travelprice, Lastminute...) et les acteurs traditionnels (Nouvelles
Frontières...) y cohabitent encore. Mais la convergence virtuel/réel a commencé : les sites
ouvrent des boutiques pour inspirer confiance à leurs clients, et les agences ouvrent des sites
pour leur faciliter la vie. L’avenir semble appartenir aux agences capables d’utiliser la
puissance de l’Internet pour permettre au client de faire son voyage sur mesure (comme
skihorizon.com), et ceux qui sauront faire rêver grâce à la vidéo ou à une visite guidée.

Sites d’information et d’actualité
Fournir de l’information, qui draine de l’audience qui, elle-même, génèrent des recettes
publicitaires et des achats de produits, ce n’est pas encore l’une des réussites du Net. Seuls les
quotidiens traditionnels (le Wall Street Journal aux USA ou Les Echos en France) disposent
des moyens de couvrir l’actualité et de proposer des sites riches. L’échec de thestreet.com, un
site financier qui avait essayé de faire payer son (excellent) contenu via des abonnements, a
marqué les esprits. Aux Etats-Unis, deux sites sont rentables : cnet.com, le rendez-vous des
fanas de la high-tech et Consumers Reports, un magazine édité par une puissante association
de consommateurs. La clé du succès dans le domaine est de pouvoir établir, comme
zdnet.com, un lien fort entre le contenu et les offres commerciales (le lecteur d’un article sur
les Palm se voit proposer des adresses de vendeurs de Palm), le tout sans assujettir le contenu
au commerce.

Sites d’emploi
Près de 500 sites (Emailjob, Monster...) essaient de prendre une part du gâteau occupé
jusqu’alors par la presse (qui met ses annonces en ligne avec cadresonline.com et
cadremploi.fr). Les barrières à l’entrée (technique, commerciale) étant faibles, la palme ira à
celui qui saura imposer sa marque, autrement dit, celui que les investisseurs soutiendront le
plus longtemps.
22

Sites de communautés
Les grandes entreprises qui ont voulu fédérer des centaines de petites communautés et vendre
ces audiences qualifiées aux annonceurs et aux e-commerçants sont les grands perdants. Par
exemple, Multimania, qui a été racheté par un grand portail (Lycos), comme l’ont été
précédemment tous ses semblables (chez.com par Liberty Surf et Geocities par Yahoo!). Mais
les sites communautaires ont un avenir et aux Etats-Unis, gay.com et blackplanet.com n’ont
pas des audiences gigantesques, mais ces sites ont un atout qui compte dans l’Internet de
demain : le « stickiness », les internautes y restent « collés » (« sticked ») nettement plus
longtemps que sur des sites généralistes. Mais il reste le problème de convertir en argent la
« stickiness » des aficionados de la pêche en rivière ou du tarot...
V.2. Quelques exemples
a)

Des succès incontestables...
Yahoo!
Il s’agit aujourd’hui du plus grand média du Net et l’annuaire portail a prouvé que l’on
pouvait gagner de l’argent en faisant du web gratuit. En cinq ans, il est présent dans dix-neuf
pays et reste le site le plus utilisé au monde par le public non professionnel. En novembre
2000, 51% des internautes connectés depuis leur domicile étaient allés au moins une fois
consulter l’un des sites de Yahoo!. Fait très rare, le site est rentable car bénéficiaire depuis
1996, soit un an avant les prévisions des analystes, l’entreprise a dégagé 411 millions de
dollars de profits opérationnels en 2000 pour un chiffre d’affaires de 1.1 milliards avec 37%
de marge d’exploitation, alors que même LVMH n’en fait que 20%.
La clé du succès est la capacité à attirer une audience massive, ce qui permet d’engranger des
revenus publicitaires (90% de son chiffre d’affaires), c’est à dire 1.3 milliards de dollars entre
janvier 1997 et juin 2000. Elle est aussi un levier pour enrichir le contenu du site au moindre
coût : Yahoo! obtient gratuitement 85% des informations (hors guide de recherche) qui
apparaissent sur ses pages. Pour chaque rubrique (météo, finance, actualités économiques,
etc.), des partenaires acceptent de donner gratuitement du contenu en échange de la visibilité
qu ‘ils obtiennent sur le site.
Pour attirer les internautes en masse, la marque Yahoo! a d’abord été valorisée à 6.3 milliards
de dollars par le cabinet Interbrand, ce qui en fait la marque Internet la plus chère du monde
(40% de plus qu’AOL ou Amazon) puis, passée maître dans l’art d’utiliser les médias, Yahoo!
a fait de son nom une vraie légende. Par ailleurs, la communication s’est voulue décalée,
privilégiant l’événementiel (pas cher) à la publicité (ex : taxis américains Yahoo! avec accès
au web, logo affiché sur des yo-yo, des skate-boards, des pastilles pour rafraîchir l’haleine...).
Enfin, Yahoo! refuse complètement le cobranding et chez Yahoo!, tout s’appelle Yahoo! :
Enchères Yahoo!, Jeux Yahoo!, Yahoo! Musique... Le portail ne doit pas uniquement son
audience massive à sa marque car il a prouvé aussi sa capacité à fidéliser les internautes en
veillant à leur apporter une réelle valeur ajoutée. Ainsi, lorsqu’en 1998, son guide de
recherche a été concurrencé par des moteurs ultraperformants comme Google, Yahoo! s’est
23
transformé en une plate-forme de services : carnet d’adresses, agenda connectable à un Palm,
messagerie rapide, l(entreprise a lancé plus de 10 prestations nouvelles par an. Leur point
commun est la simplicité et surtout la fluidité : l’internaute navigue d’un service à l’autre avec
un seul mot de passe et la même logique.
Pourtant, l’avenir annonce que la hausse des investissements publicitaires sur l’Internet va
ralentir, passant d’un taux de croissance annuel de 93 a 29%. Même si l’inquiétude n’est pas
encore de mise, le portail a annoncé qu’il voulait réduire sa dépendance envers la publicité :
en 2001, 15 à 20% de son chiffre d’affaires devrait provenir de la facturation de services aux
entreprises mais aussi de la facturation aux internautes eux-mêmes, ce qui pourrait
complètement faire changer les habitudes de ces derniers...
 Amazon
Ce site a construit en cinq ans la 48ème marque mondiale en valeur, devant Adidas et
Chanel, et conquis 25 millions de clients. Mais ceci lui aura coûté 1 milliard de dollars en
frais de marketing et les critiques ne sont pas toutes enthousiastes. En effet, car s’il s’agit du
plus grand e-magasin du monde, la société devient aussi un distributeur comme les autres en
proposant désormais un catalogue comme les autres. De plus, l’analyse de ses coûts révèle
aussi l’explosion du poste « logistique » qui passe de 20 à 41% des dépenses entre 1997 et
2000 et la baisse de la flambée marketing (de 47 à 20% sur la même période). En conclusion,
en Bourse, Amazon, qui vaut encore deux fois son chiffre d’affaires, serait deux fois trop cher
par rapport à un distributeur traditionnel comme Wal-Mart, valorisé une fois ses ventes.
C’est son mode de développement inédit, reposant sur le slogan « Get big fast » (devenir
grand rapidement), qui caractérise Amazon. Il a été choisi de devenir gigantesque avant de se
savoir capable de gagner de l’argent... Mais se soucier plus de croissance que de rentabilité
est une stratégie qu’il faut aujourd’hui abandonner. Amazon a récemment revu à la baisse ses
prévisions de ventes pour 2001 (entre 3.3 et 3.6 milliards de dollars contre 4) et elle a aussi
annoncé le licenciement de 1 300 employés le 31 janvier 2001, ainsi que la fermeture d’un
grand centre de distribution. La réduction des coûts et la rentabilité sont désormais à l’ordre
du jour.
Au-delà des débats sur le compte d’exploitation, personne ne conteste les atouts et la
suprématie de l’ex-start-up de Seattle sur un autre aspect : la qualité de son site, 100% orienté
clients. Il suffit d’en faire l’expérience pour en être convaincu. Vous aimez Brassens ?
D’autres amateurs de Brassens ont acheté du Léo Ferré ? On vous proposera donc du Léo
Ferré. Ce système de marketing très fin, dont Amazon est propriétaire, a fait ses preuves : le
site est premier toutes catégories confondues par son taux de conversion des visiteurs en
acheteurs, et l’on voit se réconcilier deux concepts pourtant opposés, mégadistribution et
conseil personnalisé. La troisième force d’Amazon est la logistique. Contrairement à un
distributeur traditionnel, la start-up a construit son activité autour de gigantesques entrepôts
(445 000 mètres carrés, soit 60 terrains de football) et elle peut donc stocker une grande
gamme de produits en peu de quantité, et les faire tourner deux ou trois fois plus vite qu’un
hypermarché normal. Du coup, elle pourra vendre davantage de produits à marge plus élevée
(hi-fi, high-tech, etc.). Ainsi, même s’il est vrai qu’Amazon ressemble de plus en plus à une
entreprise de vente par correspondance banale, la concurrence a toujours de quoi s’inquiéter.
24
b). ... et de grands flops

Boo.com
Le principal syndrome qui a terrassé l’une des légendes du Net est la mauvaise gestion,
tout simplement. Ainsi, de nombreux projets onéreux ont été mis en chantier pour n’être
finalement jamais lancé (ex : le magazine en ligne du site). Le site de vente en ligne de
vêtements sportswear de luxe lancé le 3 novembre 1999 par deux Suédois s’annonçait
pourtant prometteur, à la pointe de la mode et de la technique. Entourés de parrains
prestigieux qui injectent des millions dans l’aventure sans trop se soucier des comptes, il
s’impose rapidement comme l’un des grands mythes du Net-eldorado. Mais quelques mois
plus tard, Boo.com dépose le bilan le 18 mai 2000. L’histoire de Boo.com est celle d’une
entreprise qui a péché par excès de gourmandise. En effet, les effectifs atteignent 400 salariés
avant l’ouverture du site. Locaux somptueux, soirées fastueuses, campagnes publicitaires
ruineuses, Boo a créé à coup de millions et en quelques mois une marque mondiale et
branchée, mais se sont vite confondus vitesse et précipitation, investissement et gaspillage.
Mais l’échec de Boo.com ne tient pas qu’au management fantaisiste et dispendieux car leur
modèle ne tenait pas compte des fondamentaux de la VPC. Le volume de vente, sur un
créneau aussi étroit et élitiste, était insuffisant pour rentabiliser les investissements engloutis
dans la création ex nihilo d’une marque, d’une technologie de vente et d’un back office. Ce
dernier soulèvera lui aussi des problèmes puisque certains clients ne recevront jamais leurs
commandes. Pour finir, la plate-forme technique, complexe, avec ses cabines d’essayage
virtuelles et ses animations 3D, mettait un temps fou à se télécharger. Se lancer dans la vente
de textile sur le Net sans aucune expérience du textile ni de la VPC était donc une erreur car
pour beaucoup de professionnels, le modèle était viable. Boo n’a pas vraiment disparu, il se
revend morceau par morceau, et le nom de domaine, la marque et les droits du contenu
rédactionnel ont été rachetés en juin 2000 par le site américain Fashion Mall, spécialisé dans
les sites de prêt-à-porter.

Clust
En mars 2000, deux mois après son lancement, Clust recevait le grand prix du jury aux
Clics d’or, une sorte de mini-festival de cannes du Net. Le site d’achat groupé devait
« révolutionner le commerce électronique » car grâce à son principe, des consommateurs
allaient se grouper pour acheter moins cher les articles dont ils avaient envie. Le site, lui,
prenait une commission de 10% sur les transactions et se rémunérait aussi par de la publicité.
Contrairement à Boo, ce n’est pas la qualité de gestion des dirigeants qui est en cause, mais
l’activité. Tous les autres sites d’achat groupé (Letsbuyit, Koobuy, LeSpot, mais aussi
Mercata, un modèle américain) se sont plantés.
Le principal problème est que les internautes qui se rassemblent sur le site n’auront jamais,
vis-à-vis du fabricant, un pouvoir de négociation aussi forts que les grands de la distribution,
Auchan, Carrefour ou Leclerc. Un consommateur qui va seul chez Auchan paiera moins cher
que cinquante qui font corps sur un site d’achat groupé. En plus, il pourra emporter la
marchandise tout de suite, alors que sur le site d’achat groupé, il faudra attendre que plusieurs
autres acheteurs ait un besoin similaire au sien. Pourtant, l’achat groupé n’est pas une
aberration du e-commerce car comme contre-exemple, nous avons iBazar qui se contente d’un
25
catalogue réduit de produits plébiscités, tout en bénéficiant de ses 700 000 membres. L’erreur
de Clust aura été de vouloir construire une marque indépendante au lieu de se contenter de
bâtir une activité et de la vendre ensuite, en sous-traitance, à des sites à fortes audiences par
exemple. Par ailleurs, des produits se prêtent fort bien à l’achat groupé (Console de jeux,
grands jeux vidéo, ordinateur, Palm Pilot) mais d’autres beaucoup moins, notamment les
voitures, motos, etc., il vaut donc mieux sectoriser.
26
VI- TRAVAILLLER DANS LA NOUVELLE ECONOMIE
Le Nouvelle Economie a transformé les manières de travailler. Un management plus souple
est apparu : le salarié est devenu la force première de l’entreprise. De même, les Nouvelles
Technologies ont attiré des entrepreneurs jeunes, dynamiques et novateurs. Leur profil est
différent de celle de l’ancienne économie.
VI-1 Un nouveau Management pour une nouvelle économie
L'un des éléments les plus différenciant de la nouvelle économie par rapport à l'ancienne est
sans aucun doute les nouvelles méthodes de management utilisées. Venues directement des
pays scandinaves et des Etats-Unis, celles-ci placent largement le salarié au coeur de
l'entreprise et fond de lui un élément déterminant. Ces nouvelles pratiquent enterrent pour de
bon la PME des années 70 où le patron se sentait, quelque part, "propriétaire" de ses salariés.
Maintenant, ce sont les salariés qui se croient propriétaires de l'entreprise.
Le phénomène des stocks-options a bien évidemment développé cette notion d'appartenance
du salarié pour son entreprise : la qualité de son travail pourra engendrer des variations de
résultats, ce qui aura pour effet de faire changer le cours de l'action de son entreprise. Il faut
néanmoins relativiser ce propos. En effet, tous les salariés ne bénéficient pas de stock-options.
De plus, le phénomène d'intéressement aux résultats de l'entreprise n'est pas nouveau non
plus. Seulement, les start-up, pour attirer leurs nouveaux collaborateurs, ont mis en avant ce
nouveau mode de rétribution qui peut permettre au salarié de s'enrichir très rapidement.
L'effet inverse est également possible : les gains boursiers ne sont que fictifs tant qu'ils ne sont
pas réellement touchés. Aussi, depuis l'e-krach d'Avril 2000, la plupart des valeurs boursières
du Nasdaq ou du Nouveau Marché ont connu des chutes vertigineuses. Les actions offertes par
l'employeur au salarié lors de la signature de son contrat de travail ne valent plus grand chose.
Aussi, le système de stock-options est devenu beaucoup moins attractif pour recruter de
nouveaux collaborateurs.
Ce nouveau Management se met également en place dans de petites structures : les start-up
commencent avec quelques personnes pour grossir souvent rapidement. Le fait de travailler en
petit nombre permet de rapprocher les salariés entre eux et de créer un véritable esprit
d'équipe. D'autant plus que les espaces de travail sont de moins en moins cloisonnés. Le temps
où les cadres possédaient leur propres bureaux avec leur secrétaires est dépassé pour être
remplacé par celui des "open-space". Cependant, la complicité du début entre quelques
salariés risque de disparaître avec la croissance de l'entreprise et l'embauche massive de
nouveaux collaborateurs.
Les nouvelles méthodes, plus souples, sont dues également au fait que la grande majorité des
salariés soient des jeunes (voir tableau sur la répartition par âge dans la nouvelle économie).
Le tutoiement est de rigueur, les costumes-cravates sont rangées dans les penderies pour
laisser la place au vêtements "casual" : le Friday Wear est aujourd'hui instiguée également
dans les bricks-and-mortar. Le salarié souhaite plus de liberté dans son travail : il gère luimême son temps du moment que les objectifs sont atteints au final.
27
Pourtant, ces méthodes entraînent une dépendance plus grande du salarié à l'égard de
l'entreprise : s'il gagne en liberté physique, il perd en liberté d'esprit. Sa dépendance vis-à-vis
de l'entreprise est de plus en plus importante : vie active et vie privée ont tendance à se
rapprocher de plus en plus. La notion de stress est également très présente du fait de la plus
grande indépendance et de l'obligation de résultat. Le sociologue Richard Sennett dans Le
Monde des Débats d'Avril 2000 expliquait : " dans les entreprises de technologie, le centre
fixe des objectifs, mais il ne les négocie pas ; il donne les ordres. Aux salariés de trouver les
règles et les moyens de les atteindre". Autant dire que Nouvelle Economie et les 35 heures ne
font pas bon ménage.
Pour tenter de mieux saisir les concepts de nouveau management, le mensuel Newbiz (n°3
Octobre 2000) a dressé un glossaire contenant les 10 notions clés. Nous en reprenons ici
l'intégralité :
- Casual : S'habiller décontracté est accepté et pas seulement le vendredi. Recommandés : les
tee-shirts et pantalons larges. Mais les patrons de start-up ressortent aujourd'hui les cravates
face aux banquiers.
- Collégial : L'esprit start-up, c'est l'esprit d'équipe. Pas de chasses gardées, on est tous
solidaires, on se serre les coudes, etc. Pour certains, c'est "limite secte".
- Entrepreneurial : Les jeunes sont décomplexés face à la réussite et à l'argent. L'ambition sans
le strass des années 80... mais avec le stress. Réalité ou vieille rengaine ?
- Familial : Plus que conviviale, une atmosphère affective s'instaure. Soirées, sorties...tissent
des liens intimistes. Vos histoires de famille ne vous suffisaient pas ?
- Global : Les équipes de travail sont vraiment multiculturelles. L'anglais envahit l'espace
quotidien. Le "think global, act local" triomphe. Avec le spectre du modèle anglo-saxon
réducteur.
- Horizontal : La pyramide hiérarchique est aplatie et chacun considéré sous l'angle de sa
fonction, non du pouvoir qu'elle lui confère. Mais que se passera-t-il lorsqu'il faudra tailler
dans le vif ?
- Libéral : Le maître mot, c'est la délégation. L'individu est responsabilisé. Autonome, il gère
son travail selon des objectifs qui lui sont imposés, mais sans contrainte horaire. Sans limite
de stress non plus.
- Spatial : L'open-space et le décloisonnement physique génèrent la fluidité et la réactivité. Ils
modifient aussi les rapports entre les gens. L'autoflicage en prime ?
- Transversal : Les cloisons explosent littéralement : le décloisonnement physique implique un
décloisonnement mental. Dans les réunions, tout le monde parle de tout (ou presque). Le
résultat est riche. A condition que l'enthousiasme demeure.
- Viral : Le net est souvent une affaire de ...réseaux. On embauche les copains des copains. On
débauche le salarié de la boîte où travaille le copain qui m'a dit que...etc. Le risque ? La
consanguinité
28
VI-2 – Le profil des acteurs français de la Nouvelle Economie
Les Nouvelles Technologies, secteur économique dynamique par excellence, se sont
développées grâce au talent, au travail et à l’imagination d’entrepreneurs souvent visionnaires.
Nombreux sont les chefs d’entreprise a avoir été bercés dans leur enfance par les
balbutiements de l’informatique. Aussi, ces chefs d’entreprise ont été tout de suite réceptifs
aux potentialités des TMT (Technologies, Médias, Télécoms). Il n’est donc pas étonnant de
retrouver parmi les grands patrons de la nouvelle économie de jeunes n’ayant pas encore
atteint la trentaine (Jerry Yang pour Yahoo ou Sergeï Brin pour Google). En France, on
retrouve un phénomène quasiment identique : la nouvelle économie a permis à de jeunes
entrepreneurs de parvenir à la tête d’entreprise novatrices.
Le Journal du Net a réalisé un questionnaire auprès de 551 décideurs de la nouvelle
économie : les résultats permettent de dresser des profils des patrons de la nouvelle économie
française.
a) …Des décideurs jeunes…
Certains exemples de la nouvelle économie laissent penser que la nouvelle économie est
réservée aux jeunes : Fabrice Grinda (Aucland, 26 ans), Oriane Garcia (Caramail, 28 ans) ou
Michel Meyer (Multimania, 29 ans). Pourtant le manager type de l'Internet a 36 ans. Plus
jeune sans doute que les managers des secteurs traditionnels -près des trois-quarts d'entre eux
ont moins de 40 ans-, mais rien à voir avec le cliché des étudiants-entrepreneurs. Et le
phénomène n'est pas près de s'inverser puisque les investisseurs prônent de plus en plus
l'arrivée de "seniors" (des personnes ayant déjà de l’expérience dans l'ancienne économie) aux
postes-clés des start-up. Symbolique : le remplacement musclé de Fabrice Grinda par Paul
Zilk, 43 ans, à la tête de Aucland.
La répartition par tranches d'âges
Age
- de 25 ans
De 25 à 29 ans
De 30 à 34 ans
De 35 à 39 ans
De 40 à 44 ans
De 45 à 49 ans
50 ans et plus
Proportion
3,3%
15,5%
27,4%
26,2%
14,9%
5,6%
7,1%
29
La génération la plus représentée est constituée des -vrais- enfants de 68. Ils sont en effet 45,
soit près de 10% des e-managers, à être nés cette année-là.
Certes, les exemples de très jeunes dirigeants existent bel et bien. Jérémi Berrebi, fondateur de
Net2one, âgé de 21 ans et souvent mis en avant par les médias pour illustrer le phénomène de
la jeune génération d'entrepreneurs Internet. A ses yeux, son âge a d'abord été un atout. "On
n'aurait jamais autant parlé de Net2One dans les médias si je n'avais pas été si jeune,
reconnaît-il. Des émissions comme "Envoyé Spécial" ou "Capital" n'auraient rien fait sur
nous, même si, par ailleurs, notre concept était génial". Mais Jérémi Berrebi ajoute aussitôt :
"Nous ne sommes pas si jeunes qu'on veut bien le croire. Je me suis entouré de gens
expérimentés. Chez mes actionnaires, avec des gens comme Thierry Dassault, ou en recrutant
de collaborateurs plus âgés que moi. Je pense en revanche que mon âge a été un inconvénient
vis-à-vis de certains journaux qui ont dénigré Net2one en considérant que je n'étais qu'un
jeune fou qui ne faisait pas le poids. Pensez donc : je n'avais pas d'avocat !"
Alexandre Dreyfus, fondateur de Webcity, aujourd'hui âgé de 22 ans, qui a quitté le lycée
avant de passer son Bac pour créer une première société de conception de sites, n'est pas du
même avis. "Pour moi, mon jeune âge n'a sûrement pas été un avantage, en particulier pour la
première société que j'avais créée avec un ami. C'est d'ailleurs lui qui a négocié la vente de
l'agence à Publicis : il avait 26 ans et sortait d'une école de commerce, ce qui correspondait
mieux au profil du jeune entrepreneur." Aujourd'hui à la tête de sa deuxième société,
Alexandre Dreyfus considère que le seul avantage lié à son âge, ce sont les encouragements
mi-admiratifs, mi-perplexes que des gens qui lui prodiguent "Vous avez déjà créé votre
société à votre âge, mais c'est très bien ça !". Il ne se fait pourtant pas fait d'illusion : "Cela ne
met pas en valeur l'entreprise..."
Mais les choses évoluent vite et les financiers de la nouvelle économie, surtout les capitauxrisqueurs, sont les premier à demander aux "jeunes pousses" de se structurer en confiant le
management à des gens d'expérience. Xavier Schallebaum, lui-même âgé de 27 ans, mais
surtout associé et directeur du fond de capital- risque Apollo Invest, l'annonce clairement.
"Aujourd'hui, on ne va plus à la découverte. Il ne faut certes pas décourager les entrepreneurs
mais nous sommes là pour participer à la création de véritables entreprises". Interrogé sur son
profil atypique de très jeune parmi les investisseurs, Xavier Schallebaum explique : "Mon âge
n'a vraiment pas été un handicap. Je suis aujourd'hui reconnu pour ma connaisance du réseau
mais je montre également que je suis capable d'apprécier les qualités de management de mes
interlocuteurs. J'ai le sentiment que pour la première fois avec Internet, les seniors nous ont
laissé défricher le terrain. Nous étions en quelque sorte les éclaireurs." Mais le jeune financier
reconnaît néanmoins : "Au début, pour mes deux ou trois premiers rendez-vous, je me suis
senti gêné d'avoir à me prononcer sur la viabilité ou l'intérêt de projets qui m'étaient présentés
par des gens de 40 ou 50 ans..." D'ailleurs "s'interroger sur l'âge de ces entrepreneurs a-t-il
encore un sens?" s'interroge François Benveniste, PDG fondateur du site AbCool, un "senior"
de 54 ans, pionnier de l'Internet français. Ce dernier explique :"Il ne faut pas confondre le
jeune entrepreneur et l'entrepreneur jeune! Pour ma part j'ai créé ma première entreprise
Calvacom il y a sept ans. Je pense donc être encore un jeune entrepreneur."
b) Vers une parité Homme-Femmes ?
30
On aurait pu croire que le secteur naissant de la nouvelle économie favoriserait un
rééquilibrage des postes à responsabilités entre hommes et femmes. Pour l'instant, ce n’est pas
le cas. Sur Internet aussi, les femmes restent très largement sous-représentées au sein des
décideurs. On ne recense que 41 femmes dans les résultats des questionnaires, soit moins de
8% de l'effectif total. Plus inquiétant encore, moins d'une vingtaine seulement occupent des
fonctions de direction générale (PDG ou DG) au sein de leur société. Parmi elles, on retrouve
des femmes d'expérience comme Anne Sinclair, à la tête des activités Internet de TF1, ou
Elisabeth Chamontin, en charge des éditions électroniques du groupe Investir. Pour elles,
Internet constitue une étape dans une carrière. Mais elles cotoient de jeunes "entrepreneuses",
pour lesquelles il s'agit là d'une véritable première expérience de management.
Répartition hommes-femmes
.
Proportion
Hommes
Femmes
92,8%
7,2%
Parmi ces dernières, Catherine Koste, directrice générale de Tradweb, un site BtoB spécialisé
dans les activités de traduction professionnelle, qui estime que "la création d'une entreprise est
en général difficile pour une femme, qui doit entre une vie professionnelle dévorante et une
vie familiale. Dans le secteur des start-up de la nouvelle économie, poursuit-elle, le problème
est encore accru, car la naissance même de ces sociétés dépend souvent des financeurs,
business angels et capitaux-risqueurs. Or, il s'agit de milieux extrêmement machos." Les
femmes sont effectivement très peu nombreuses au sein des structures de capital-risque,
comme le reconnaît l'une d'entre elles, Florence Ribes, associée chez Leonardo Finance,
"d'abord parce qu'il s'agit de postes extrêmement prenants". Mais, estime-t-elle, "les choses
évoluent et je ne suis plus une exception. Je ne crois pas que le secteur soit aussi peu ouvert
aux femmes qu'on le dit."
On laissera la conclusion à Elisabeth Chamontin, directrice des médias électronique au sein
du groupe Investir. "Cette sous-représentation des femmes dans les postes à forte
responsabilité n'est pas surprenante. Il n'y a rien de nouveau sous le soleil, une femme doit
toujours en faire davantage qu'un homme pour parvenir au même niveau de responsabilités.
Internet n'a rien changé à cela!" C'est parce qu'elle est convaincue qu'il faut constituer un
réseau d'entraide entre les femmes, très minoritaires dans ce milieu, qu' Elisabeth Chamontin a
créé avec quelques amis une association baptisée Internénettes. Elle n'est pas la seule
aujourd'hui à chercher à mettre en place ce type de réseaux informels : Cyber-elles, le
"Business Club des professionnelles de l’Internet", est en cours de création et organisera à la
fin du mois sa première conférence-débat autour du thème : « La femme, avenir du Web ? »
c) …Une nouvelle élite ?
La révolution de la nouvelle économie a-t-elle remis en cause l'élitisme à la française ?
Internet a-t-il vraiment permis à de géniaux autodidactes de se lancer dans l'aventure pour
lancer leur propre start-up ? Sur plus de 500 acteurs interrogés pour la constitution du carnet
du JDNet, ils ne sont que quatre à se définir comme autodidactes véritables, comme Jean-
31
Pierre Eskenazi de Netbooster ou Alexandre Dreyfus, le créateur de Web City.
A l'inverse, on trouve chez les décideurs de l'Internet français 63 dipômés d'HEC, soit 11,1%
de l'effectif global, 40 polytechniciens et 48 diplômés d'IEP, soit autant que les titulaires de
DESS (toutes universités confondues) auxquels s'ajoutent 38 titulaires de DEA.
Formation
Diplôme école de commerce (principalement HEC, ESC, ESCP, ESSEC,
INSEAD)
Diplôme d'ingénieur (principalement X, ENSI, Centrale, ENST, Ponts, CNAM)
Maîtrise
MBA
DESS
IEP
DEA
Mastère
Autres
Nombre
Proportion*
171
30%
160
69
59
48
48
38
30
16
28,1%
12,1%
10,4%
8,4%
8,4%
6,7%
5,3%
2,8%
*Cumul possible
Les formations des écoles de commerce et d'ingénieur tiennent le haut de pavé avec plus des
60% des décideurs de la nouvelle économie.
Jean-Pierre Eskenazi a abandonné le lycée quelque jours avant de passer son Bac. Spécialiste
reconnu dans le secteur du référencement, il a inventé avec sa société Netbooster une nouvelle
spécialité. "Dans ce métier, j'ai appris tout seul en passant des heures et des heures en tête-àtête avec mon PC à décortiquer le fonctionnement des moteurs de recherche." Pourtant, cet
entrepreneur ne sous-estime pas l'importance des formations de haut niveau. "Je suis allé
chercher un associé brillant, à la formation très solide, Michel Fantin, qui joue un grand rôle
pour m'aider à développer l'entreprise." D'ailleurs, en bon autodidacte, Jean-Pierre Eskenazi
est conscient d'être un cas assez exceptionnel. "Pour lever des capitaux, je pense que les
diplômes et la formation rassurent les investisseurs. Lorsque j'ai créé Netbooster dans mon
coin, j'avais peu de moyens et c'est peu à peu que j'ai pu faire reconnaître mes compétences."
Henri et François de Maublanc sont deux frères à la tête de plusieurs sociétés, parmi
lesquelles une des marques phare du e-commerce français : Aquarelle. Henri est ingénieur X
72 et il n'est pas le seul à avoir succombé aux sirènes du Web. Aujourd'hui, pas moins de
quarante polytechniciens dirigent des sociétés Internet. "Ce que j'ai appris de plus important à
Polytechnique, c'est une importante faculté de remise en question. Je pense d'ailleurs que,
globalement, on n'apprend pas grand chose dans les écoles, explique Henri de Maublanc. On
apprend à apprendre et c'est le plus important. Car tout est nouveau avec Internet. Sauf deux
choses : l'origine de l'entreprise, c'est-à-dire la production, et la finalité, le client." Henri de
Maublanc reste malgré tout une exception : il est l'un des rares représentants de l'ENA a être
tombé dans la nouvelle économie. "Peut-être que le principal intérêt de l'ENA pour moi a été
de me faciliter la vie, du moins au début. J'avais moins besoin de justifier ce que je disais
parce que j'étais issu de l'école. C'est là un vrai défaut français que d'accorder une importance
excessive et à priori à ces formations comme l'X, HEC ou Centrale." D'ailleurs, la rareté de ce
type de diplômés dans les entreprise Internet ne surprend pas Henri de Maublanc. "En général,
les petites entreprises ne les intéressent pas beaucoup car pour cela, il faut avoir un intérêt
poussé pour les gens, les problèmes quotidiens. Les anciens étudiants de l'ENA sont d'abord
intéressés pas les idées, à part peut-être les membres du corps préfectoral qui sont plus
32
proches des gens et des problèmes concrets. En outre, mes camarades de l'ENA ont souvent
du mal à assumer l'échec. Et c'est pourtant un risque inhérent à la création d'entreprise."
d)…Paris, centre de la nouvelle économie
Internet est en général perçu comme un fantastique moyen de communication permettant de
s'affranchir des distances, tête de pont des fameuses "autoroutes de l'information." Pourtant,
les chiffres tendent à montrer que la nouvelle économie n’a pas vraiment changé la donne. Les
chiffres sont éloquents : sur près de 560 décideurs présentés, 90,3% soit 494 d'entre eux
travaillent en région parisienne dont une grande majorité dans Paris intra-muros (347
personnes, 62%). Les autres régions arrivent très loin derrière, avec dans l'ordre Rhône-Alpes,
les Bouches-du-Rhône et la région Nord-Pas-de-Calais.
Département
75. Paris
92. Hauts de Seine
69. Rhône
93. Seine-Saint-Denis
59. Nord Pas de Calais
94. Val de Marne
13. Bouche du Rhône
Autres
Nombre
Proportion
347
116
14
12
8
7
6
39
63,2%
21,1%
2,6%
1,5%
1,3%
1,1%
0,9%
7,8%
Paris et le désert français, même à l'heure de l'Internet, le constat du géographe Jean-François
Gravier en 1947 n'est par remis en cause par l'avènement de la nouvelle économie.
Parmi les rares entreprenautes à ne pas avoir succombé à cet irrésistible appel de la capitale,
Marc Perrin, CEO de Wine and Co, explique pourquoi il a décidé d'implanter sa société à Aixen-Provence : "Je ne vois presque que des avantages au choix d'Aix. La qualité de vie y est
incomparable et dans un contexte de tension sur certains segments du marché du travail, c'est
un véritable plus offert aux futurs salariés." Originaire de la région d'Aix, Marc Perrin avait
pourtant créé sa première société, Vinternet, à Paris. Le déménagement a eu lieu à l'occasion
de la transformation de la société en Wine and Co: "La conséquence la plus sensible pour
nous a d'abord été la baisse de moitié des loyers de nos bureaux pour un doublement de la
surface disponible! Aujourd'hui sur un effectif de 50 personnes, la moitié sont originaire de
Paris et sont venus nous rejoindre. Nos investisseurs Europ@web et GIP n'ont pas vu
d'inconvénients à cette localisation et nos prestataires parisiens comme Broadvision nous ont
souvent avoué qu'ils étaient plutôt heureux de venir travailler pour nous, particulièrement en
fin de semaine (rires)."
Tout n'est pourtant pas si facile lorsqu'on choisit de faire naître sa start-up en région. Ivan
Lome, PDG fondateur d'Ismap est plus nuancé sur le sujet: "Les inconvénients ne doivent pas
être négligés. Les investisseurs d'abord sont des gens très sollicités et ils considèrent le
déplacement à Marseille comme une perte de temps. A la fin de l'année dernière par exemple,
une levée de fonds que nous avons effectué auprès d'Axa a été retardée de plus d'un mois et
demi à la suite d'une grève d'Air France qui m'a fait manquer un rendez-vous. Lorsqu'il s'agit
33
d'investisseurs étrangers, le problème est encore plus sérieux car ils viennent quelquefois à
Paris, mais jamais en province. De même les clients sont plutôt inquiets de se savoir éloignés
de nous et je pense que nous aurions davantage de partenaires si nous étions à Paris". C'est
pourquoi Ismap a récemment ouvert un bureau parisien . Mais ces inconvénients ne doivent
pas être exagérés, les avantages sont indéniables précise aussitôt Ivan Lorme: "Les surface de
bureau ne sont pas chères, Marseille a été très touchée par le chômage. Les compétences sont
nombreuses et moins coûteuses qu'ailleurs et nous n'avons pas à gérer tous les jours le
problème délicat du turn-over."
34
Conclusion
La nouvelle économie a changé la donne du monde économique. Les valeurs TMT ont
dynamisé l’ensemble de l’économie mondiale. La croissance actuelle des pays occidentaux est
fortement due à la valeur ajoutée que produit la nouvelle économie.
Néanmoins, l’e-krach d’avril 2000 a fragilisé les acteurs de la nouvelle économie. La plupart
des entreprises ont vu le cours de leurs actions dramatiquement baissé. Les stocks-options ne
font plus recettes. De nombreuses start-up ont du fermer boutique du fait de leur manque de
chiffre d’affaire. La période d’euphorie de l’an dernier a fait place à une période plus obscur
où le doute est de mise. Les capitaux-risqueurs sélectionnent davantage les dossiers des
nouveaux entrepreneurs.
De plus, l’ancienne économie rattrape son retard sur la nouvelle. La distinction entre les deux
devient bien difficile. Les bricks-and-mortar se confondent avec les pure players. D’ailleurs,
on note un fort mouvement de concentration dans la nouvelle économie. Les plus petits
acteurs se vont racheter par les plus gros. Ce phénomène est identique à celui qui a lieu dans
l’ancienne économique. Nous présentons ci-dessous les fusions et acquisitions depuis janvier
2001.
Start-ups Internet : les fusions & acquisitions en 2001
Ce tableau tient à jour les principales acquisitions en France d'entreprises internet pour l'année
2001. Les modalités de ces opérations étant rarement rendues public "à chaud", nous donnons
pour certaines une estimation JDNet qui n'engage pas les sociétés impliquées. (Mise à jour:
1er janvier 2001, tous les chiffres en millions d'euros)
Les acquisitions ----------------Société
cible (Nationalité)
Secteur (Nationalité)
Acheteur
Date
% du
Montant
capital
Modalités détaillées
Régie publicitaire online
Hi-Media (Fr)
4/01/01
100%
13
La transaction sur les 100% du capital
d'Advenda se fera essentiellement par un apport
d'actions. Le paiement en numéraire est limité à
2,3 millions d'euros. Hi-Media procèdera pour
la première prise de participation à hauteur de
51% à une augmentation de capital de 1 283
827 actions (soumises à un lock-up) et à un
paiement de 1 472 625 euros.
Fournisseur d'accès
Tiscali (It)
8/01/01
100%
645,5
Offre mixte cash + actions. Une action Liberty
Surf contre 0,365 actions Tiscali et 2,23 euros.
Telecharger.com (Fr)
Téléchargement de
logiciels
01Net.com
8/01/01
100%
4*
Purplepot (UK)
Régie publicitaire en
ligne
Hi-Media (Fr)
9/01/01
70,6%
0,53
Europe Explorer (Fr)
Fournisseur d'accès
9 Telecom (It)
9/01/01
100%
15
Advenda (All)
LibertySurf (Fr)
Aucune fournie. Telecharger revendiquait 23,5
millions de pages vues par mois au moment du
rachat.
Hi-Media souscrit à une augmentation de
capital de 2,5MF, obtenant 50,6% de la société.
D'autre part, Hi-Media rachète 20% du capital à
un investisseur financier pour 1MF.
Jet Multimédia cède sa filiale internet grand
public (Europe Explorer) à sa maison- mère 9
Télécom (groupe Télécom Italia ) en échange de
cash.
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Koobuycity(Fr)
Commerce électronique
Impact Net
(Mkt Direct)
10/01/01
100%
0,1
La société de marketing direct reprend les actifs
de Koobuycity, par ailleurs en dépôt de bilan, et
récupére ainsi un fichier de 20.000 clients.
Vircom (Ca)
Outils pour internet
Cryonetworks
15/01/01
100%
-
Fondée en 1994 Vircom (Montréal) a réalisé en
1999 un chiffre d'affaires de 12,5 MF avec un
résultat net positif. Le prix de l'acquisition est
de deux fois le C.A 2001.
Fournisseur de contenus
ISyndicate
(Bertelsmann)
25/01/01
80%
150 MF*
Fondée en 1999, Nfactory achète et revend des
flux d'informations pour les portails et les
intranet. La société prévoyait un chiffre
d'affaires de 100 MF en 2001..
100%
Ebay a émis 2,5 millions nouvelles actions pour
payer l'acquisition et s'est engagé à ce que le
720 MF prix total ne tombe pas en dessous de 450
milions de francs. Le jour de l'acquisitionle titre
Ebay cotait à 45,5 euros.
Nfactory (Fr)
Ibazar (FR)
Site d'enchères
Ebay (USA)
22/02/01
*Source: JDNet
Malgré ce phénomène de concentration, la nouvelle économie aura apporté un nouveau
souffle à l’économie mondiale. Elle a également permis d’adapter de nouvelles méthodes de
management plus humaines.
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BIBLIOGRAPHIE :
- MINC Alain : Capitalisme.fr, Paris, 2000.
- VOLLE, Michel : e-conomie. Economica, Paris, 2000.
- CPEII L’économie mondiale 2001. La découverte. Repères. Paris; 2001.
- TOUCHARD Patrice : La nouvelle économie mondiale en chiffres, PUF
- Dossiers et Documents du Monde, février 2001
- Newbiz, tous les numéros de 1 à 8.
- Le Nouvel Hebdo, numéro 1
WEBOGRAPHIE
-
www.journaldunet.fr
www.01net.fr
www.strategiesonline.com
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