Les 9 classes de mots

Fiche15, lycée Saint-Rémi, Roubaix, mars 2005 page 1/3
Fiche n° 15 CORPUS Saint-Rémi
Les 9 classes de mots : rappels pour le lycée
(autrefois appelées les 9 "parties du discours")
Références bibliographiques : Terminologie grammaticale, brochure CNDP 755 02053, 1997. Grammaire, Le Robert &
Nathan, 1995. Grammaire méthodique du français, RIEGEL Martin et al., PUF, 1996. Document d'accompagnt du programme
de français au lycée, brochure CNDP 755 A0140, sept. 2001, p.74-75. Français - Méthodes et Activités, 2°-1°, dir. Al. Pagès,
Nathan, 2004. Manuel du lycée : Français- Méthodes, 2de-1ère, dir. Marie Berthelier, Hachette, 2004. (FMH)
Les mots peuvent appartenir à différentes "CLASSES", être de différentes "NATURES" :
1) Le VERBE. Il exprime un "PROCÈS" : quelque chose qui SE DÉROULE dans le temps.
A. Notion de mode (FMH, p. 72) : Les "modes" sont des séries de formes (Riegel, p. 288)
- modes personnels : indicatif, subjonctif, impératif.
Rem. : le conditionnel, traditionnellement considéré comme un mode, est intégré à l'indicatif en
raison de ses caractéristiques formelles et sémantiques. Il indique le futur vu du passé (FMH, p. 72a).
Ex. : Il a dit qu'il viendrait ; … qu'il serait bientôt arrivé.
Il peut aussi avoir une valeur de mode dans des phrases exprimant une hypothèse ; il exprime en
particulier une action soumise à une condition (lire FMH, p. 74).
Ex. : Si tu étais là, il serait heureux ; si tu étais venu, il aurait été heureux./ Quand il le dirait, je ne
le croirais pas / Je prends mon parapluie au cas où il pleuvrait. / Irait-il jusque là ?
ou pour exprimer la mise à distance, le rêve, le jeu de rôles, l'atténuation polie (lire ex. in FMH, p. 74a).
- modes impersonnels : infinitif, participe (auquel on associe le gérondif )
B. Le procès exprimé par le verbe (ce que le verbe peut affirmer du sujet) peut être envisagé de deux
manières :
a) le temps : passé, présent, futur (lire FMH, p. 73-74). Voir annexe 2 : les valeurs d'un énoncé au présent.
b) l'aspect (lire FMH, p. 72b) : Cette catégorie grammaticale marque un point de vue sur le procès
exprimé par le verbe, indépendamment du temps verbal. Le procès peut, en effet, être envisagé sous l'angle
de son déroulement interne, de façon globale ou dans ses phases successives, de son début à sa fin.
- aspect accompli ou inaccompli
Ex. : Quand j'aurai terminé mon travail (accompli), j'irai me promener (non accompli).
- aspect borné ou non borné = présence ou absence de bornes de début ou de fin de l'action ou de l'état
exprimé par le verbe. Ex. : Il était presque minuit (non borné) quand je repris connaissance (borné).
- aspect inchoatif = action qui commence. Ex. : dormir (vs) s'endormir. Il commence à pleuvoir.
- aspect ponctuel = limité dans le temps ; ou au contraire duratif = prolongé dans le temps ; le procès
est envisagé dans son déroulement. Ex. : Il est en train de pleuvoir.
- aspect terminatif = procès envisagé dans son achèvement. Ex. : Il a fini de pleuvoir.
- aspect itératif (cf "ré-itérer") = action répétée ; le procès est envisagé dans sa répétition.
Ex. : Il pleut de nouveau.
2) Le NOM : commun ou propre. Il sert à REPRÉSENTER ce qui existe, désigne tout ce qui possède,
réellement ou par abstraction, une existence distincte, reproductible, et possède une définition.

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3) Les DÉTERMINANTS = Mots qui ont pour rôle d'INTRODUIRE LE NOM dans le discours ;
ils sont des constituants du groupe nominal. Ils actualisent le nom, le font entrer dans une réalité précise.
- article défini : le, la, les ; indéfini : un, une, des ; partitif : du pain, de la tarte ...
(à ne pas confondre avec l'article défini contracté "du" (préposition "de" + article "le")
- possessif : mon, ton son, notre, votre, leur(s); ma, ta, sa …; mes, tes, ses, nos, vos, leur(s).
- démonstratif : ce, cet ...
- adjectif relatif : lequel, quel. Ex :...auquel cas... / Ils allèrent voir Louis XIV, lequel roi ne les a pas reçus.
- interrogatif (direct ou indirect) : quel homme ? Combien de marins ? ... Dis-moi quel homme tu as vu.
- exclamatif (direct ou indirect) : quel homme ! ... Regarde dans quel état il est arrivé !
- indéfini : aucun homme, tout homme, tous les hommes, un autre homme, quelques élèves,
certains hommes, plusieurs personnes, quelque difficulté ...
- numéral cardinal : trois hommes ...
4) Le PRONOM = C'est un représentant. Il a pour rôle de REMPLACER UN NOM ou un groupe
nominal. Il rappelle, annonce ou représente un être impliqué dans la communication. Le mot "pronom"
vient du latin "pro nomen" qui signifie "à la place du nom".
- pronom personnel : je, me, moi, tu, te, toi, il, elle, le, la, lui, en, y ; nous, vous, ils, elles, les, eux, leur ;
pronoms personnels réfléchis : me, te, se, soi, nous, vous.
- pronom démonstratif : celui-ci, ceux ...
- pronom possessif : les miens, le nôtre, le leur, la leur, les leurs ...
- pronom relatif : qui, que, quoi, dont, où, lequel, duquel, auquel ...
Ex. : Ce qui t'arrive est incroyable. Ce que tu fais est malhonnête. La ville où j'habite…
- pronom interrogatif : (direct) qui ? que ? … quoi ? (indirect) ...ce qui, ce que.
Ex.: Qui est là ? Que viens-tu faire ? De quoi parles-tu ? Dis moi ce qui t'arrive, ce que tu fais.
- pronom indéfini : quelqu'un, tout, chacun, on, un autre, l'autre, d'autres, rien, ne … rien …
- pronom numéral : (quantité précise) Un, deux …Dix sont reçus ; (rang) Le premier est arrivé.
5) L'ADJECTIF QUALIFICATIF = CARACTÉRISE un être ou une chose par une qualité ou
une relation distinctive. Le mot "adjectif" signifie étymologiquement "qui s'ajoute".
Degrés de signification :
- positif : beau ...
- comparatif d'égalité (aussi beau), d'infériorité (moins beau), de supériorité (plus beau)
- superlatif absolu (très beau), relatif (le plus beau, le moins beau)
Adjectif numéral ordinal : le deuxième coureur... ; cardinal : les trois hommes ...
6) L'ADVERBE = Invariable, il a pour rôle de MODIFIER ou de PRÉCISER le sens d'un verbe,
d'un adjectif, d'un autre adverbe, d'une phrase.
Adverbes interrogatifs (où ? quand ? pourquoi ? que ?...), adverbes exclamatifs (comme …! Que ...!
Que c'est beau ! Riegel, p. 404); adverbes de négation (ne ... pas ; ne … plus) , adverbes de temps
(maintenant, puis ...), de lieu (ici, où ), de manière (tout, … au sens de "tout à fait", "entièrement", ainsi,
au sens de "de cette façon") ; adverbes de quantité (plus, davantage, beaucoup …) ; adverbes de
comparaison (aussi ; ainsi, au sens de "de même" ; en tête de phrase, "ainsi" introduit une conclusion.
Ex. : Ainsi la prudence est nécessaire…)
Locutions adverbiales : en conséquence, c'est pourquoi …

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7) LA PREPOSITION = "rattache" une unité significative autre que la proposition à une autre unité
significative dont elle dépend ; invariable, elle introduit un complément qui dépend d'un verbe, d'un nom
ou d'un adjectif ; elle sert donc à MARQUER LA FONCTION de ce mot ou de ce groupe de mots. On
ne peut la supprimer.
Principales prépositions : à, après, avant, avec, chez, contre, dans, de, depuis, derrière, dès, devant, en,
entre, envers, hors, jusque, malgré, outre, par, parmi, passé, pendant, pour, proche, sans, sauf, selon, sous,
sur, vers...
Locutions prépositives : à partir de, au-delà de, au-dessus de, à droite de ...
Anciens participes devenus prépositions : attendu, durant, excepté, hormis, moyennant, nonobstant
(malgré), pendant, suivant, touchant, vu.
(Moyen mnémotechnique : "A dans par pour en vers avec deux cents sous chez sur")
Rem. : En cas d'ellipse, "comme" peut avoir un statut syntaxique proche de celui de la préposition.
Ex. : Jolie comme une déesse. (Riegel, p. 515)
8) LA CONJONCTION = Mot invariable qui sert à JOINDRE deux mots, deux groupes de mots
ou deux propositions. On distingue deux sortes de conjonctions :
a) les conjonctions de coordination = relient deux unités significatives de même nature, ayant la
même fonction syntaxique, deux éléments de même statut. (Moyen mnémotechnique : "Mais ou et donc or ni car")
Rem. : L'adverbe de comparaison "Ainsi" peut être "affaibli en conj. de coordination" (Pt Robert) au sens
de "tout comme, dans la locution conjonctive "ainsi que". Ex. : Il parle le russe ainsi que l'italien.
"Puis" est un adverbe.
"Aussi" peut être une conjonction marquant un rapport de conséquence.
Ex. : Il pleut ; aussi je ne sors pas aujourd'hui.
b) les conjonctions de subordination = relient deux propositions ; elles servent à unir deux éléments de
fonctions différentes, dont l'un est une proposition. Elles introduisent une proposition subordonnée,
complétive ou circonstancielle.
Ex. : quand, que, lorsque, si, dès que, depuis que, pour que, parce que, pourvu que, quoique, comme ...
Rem. : La négation restrictive « ne … que » équivaut à « seulement, uniquement » ; elle est composée de
l’adverbe « ne » et de la conjonction « que ». Ex. : Elle ne boit que de l’eau. (Riegel, p. 412-3)
"Comme" peut-être suivi d'une construction elliptique.
Ex. : Il parle comme son père. (= Il parle comme parle son père , Riegel, p. 515)
9) L'INTERJECTION = Mot (ou groupe de mots) invariable employé pour exprimer, sous forme
d'EXCLAMATION, un sentiment vif et subit, une émotion, un ordre bref.
Exemples : Hélas ! Oh ! suffit ! Quoi ! Ô ... (ô mon Dieu !)
Un moyen mnémotechnique pour retenir ces 9 classes de mots : CAPVANDIP
(C = conjonction, A = adjectif, P = pronom, V = verbe, A = adverbe, N = Nom, D = déterminant, I =
Interjection, P = Préposition )
Remarque : On peut ajouter à ces catégories traditionnelles le présentatif et le mot-
phrase.
Le présentatif ou introducteur. Le plus souvent, il est invariable et correspond à une formule de
mise en relief.
Exc. : Il y a quelqu'un. C'est mon mari. Voici un cadeau. Voilà un ours. Il est minuit (Riegel, p. 453)
Le mot-phrase. Mot invariable qui sert ordinairement à lui seul de phrase et forme à lui seul un énoncé
(Riegel, p. 466). Ex. : (adverbes) Oui. Non. Si. Soit. Bien. Certainement. Volontiers …
Il s'emploie aussi comme renforcement dans une phrase, souvent en première position.
Ex. : Oui, je le sais.