J.M.P : Ecoutez, un hiver lorrain s’était un hiver où l’on s’étonnait pas qu’il fasse -15 pendant au moins
15 jours et qu’il y ait de la neige pendant un mois et demi… ce que s’est devenu et bien s’est que
dans mon jardin, je n’ai pas vu un seul flocon de neige, cette année encore. Il y a effectivement un
réchauffement chez nous, mais on le voit partout. Sur ce plan là il n’y a pas de difficultés à être
unanime.
Y.C : A chaque fois que je vais à la montagne et que je discute avec des savoyards ou des
hauts savoyards, ils nous disent mais attendez, il y a des années où on a pas vu la neige
avant février… nous y sommes sensibles aujourd’hui parce qu’on se demande ce qu’est
l’implication de l’activité humaine ou du réchauffement climatique sur notre vie, mais on
a eu des hivers complètement doux, complètement sans neige sauf qu’à l’époque on
n’avait pas les canons à neige… Vous n’avez jamais connu ça en Lorraine vous ?
J.M.P : Pas vraiment aussi longtemps et pas sur 15 ans… là ça dure depuis un bout de temps… c’est
un constat objectif, et je remarque que ce genre de constat on le fait un peu partout… mais j’ai quand
même une question à poser à Madame Masson, c’est qu’on nous a dit il y a 90% de chance pour que
ce soit dû aux gaz à effet de serre, qu’est-ce que c’est les 10% qui restent, dans l’incertitude ?
V.M.D : Qu’est-ce qui conditionne l’évolution du climat à l’échelle de temps des dernières décennies…
ça peut être des facteurs naturels, de très faibles fluctuations de l’activité solaire, l’occurrence
d’éruptions volcaniques, et également la capacité de la machine climatique à générer des oscillations
relativement lentes à l’échelle du siècle.
Y.C : Donc ça ça s’appelle la nature… pour employer un mot très simple.
V.M.D : Oui, la variabilité naturelle… et il se trouve en fait que les modèles de climat, que l’on utilise
pour faire des projections, et un des aspects importants du GIEC s’est de publier les gammes de
projections des risques climatiques à venir, donc ces modèles de climat peuvent être utilisés pour
tester la réponse de la machine climatique aux facteurs naturels et aux facteurs anthropiques, et ils ne
sont pas capables de reproduire le réchauffement récent sans la présence du facteur anthropique, par
contre ils simulent correctement l’ordre de grandeur du réchauffement, entre 0,13 et 0,3 degré en 10
ans, en réponse à l’augmentation de l’effet de serre.
Y.C : Eric Joly… alors on a prononcé deux mots importants, parce que justement s’st ce
que vous remettez entre autre en cause, ce sont les mots consensus et certitude…
Pourquoi êtes-vous convaincu que ce n’est pas comme ça ?
E.J : C’est très simple… moi effectivement je ne suis pas climatologue, je suis journaliste, donc j’ai
enquêté sur ce réchauffement climatique, or, je suis tombé sur des gens, des contestataires, qui sont
des gens de premier plan, je pense par exemple à Richard Linsel, aux Etats-Unis, qui faisait partie du
MAIT, qui a une chaire de météorologie, et qui a quitté le GIEC, en disant j’estime que cet organisme
n’est plus scientifique et donc je m’en vais, et donc il estime lui que les prévisions du GIEC ne sont
pas suffisamment scientifiques pour être acceptées par l’ensemble du public, or c’est celles qu’on
matraque à longueur de journée, donc je pose la question, pourquoi un monsieur comme Linsel,
pourquoi un monsieur comme Marcel Leroux en France, pourquoi même un monsieur comme Claude
Allègre, dès qu’on va un temps soit peu contre la propagande apocalyptique, on est immédiatement
prié d’aller voir ailleurs, c’est ça qui me heurte.
Y.C : Là où ce n’est pas raisonnable ce que vous dites, c’est quand vous parlez de
propagande apocalyptique… on interview depuis suffisamment de temps des scientifiques
comme Valérie Masson pour voir qu’ils ne cessent de prendre des précautions oratoires,
donc je ne dis pas que les noms que vous venez de citer ne sont pas importants ou
sérieux, mais propagande apocalyptique c’est….
E.J : Attendez, sur le consensus, je vais vous dire quelque chose d’amusant, il y a un scientifique
anglais qui s’est amusé sur Google à taper Global Climat Change, il a eu 928 réponses, et il a eu 928
études scientifiques… sur ces 928 études scientifiques, il y en a 13 qui reprennent les pronostics du
GIEC, ça me semble un peu inquiétant.
V.M.D : Est-ce que vous pensez que c’est le GIEC qui fait les travaux scientifiques ?
E.J : Non, le GIEC est un ensemble, un panel de climatologues…
V.M.D : Et quel est le rôle du GIEC ?
E.J : Le GIEC est chargé de communiquer au gouvernement des indications sur l’évolution du climat.
V.M.D : Où se fait la recherche ?
E.J : Dans tout les pays. Mais simplement le fait que le GIEC fasse des pronostics d’un réchauffement
de 1,5 à 5,5 degrés dans le prochain siècle, il y a déjà là une fourchette qui est un petit peu
inquiétante.