Quand la neige ne tombera plus
« C’est dans l’air », émission du Mercredi 7 février 2007
Résumé officiel :
"L’homme est responsable à 90 % du réchauffement climatique". Ainsi s’est conclue la
Conférence sur l’évolution du climat, le 2 février 2007, qui s’est tenue à Paris. Au nom d’une
quarantaine de pays, Jacques Chirac a lancé un appel au monde entier pour se mobiliser
contre la crise écologique qui menace la planète et a défendu l’idée d’une Organisation des
Nations Unies pour l’Environnement (ONUE).
Durant la conférence, le Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat
(GIEC), constitué de 2 500 chercheurs venus de 130 pays, a souligné les conséquences
particulièrement préoccupantes du réchauffement climatique, avec des températures qui
augmenteront de 1,8 à 4 °C d’ici la fin du siècle.
Parmi les prévisions alarmantes, les experts mondiaux prédisent que les glaciers de l’Arctique
pourraient disparaître pendant l’été, d’ici 2100. Un relèvement du niveau des mers jusqu’à 58
cm, ainsi qu’une multiplication des sécheresses et vagues de chaleur seraient à prévoir.
Selon eux, il y a 9 chances sur 10 pour que ces catastrophes soient dues directement à
l’impact de l’activité humaine sur la planète. Le degré de certitude des scientifiques ayant
augmenté, puisque le précédent rapport, daté de 2001, estimait cette probabilité à 66 %.
Les conclusions du GIEC pourraient maintenant donner lieu à des procès. La Cour suprême
américaine devrait, par exemple, se prononcer, courant 2007, sur une requête déposée par une
dizaine d’Etats et douze associations de défense de l’environnement, qui demandent à ce que
les émissions de gaz à effet de serre soient régulées par des normes nationales.
En 2006, l’Etat de Californie avait déjà intenté un procès à six fabricants automobiles, qu’il
accusait de lui avoir causé un préjudice de plusieurs milliards de dollars à cause des gaz émis
par les véhicules vendus. Mais selon l’avocat international Audley Sheppard, il est peu
probable que l’on assiste à la même avalanche de procès que pour le tabac ou l’amiante.
Y.C : Bonsoir à tous, nous consacrerons la dernière partie de cette émission à vos questions sms et
Internet comme chaque soir,
Le constat semble sans appel et se confirme, le climat change et les activités humaines sont
désormais clairement désignées comme coresponsables de cette situation ; les dernières conclusions
ont été présentées par les meilleurs spécialistes à Paris, Jacques Chirac lui s’en inquiète, ce soir nous
oserons nous demander si la situation est potentiellement aussi grave que cela… on aurait pu intituler
cette émission « Le climat change et alors ? », mais nous avons préféré « Quand la neige ne tombera
plus », et voici les invités qui ont accepté d’y participer, en public et en direct :
Valérie Masson-Delmotte
Responsable d’une équipe de recherche du Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement,
au CNRS, Valérie Masson-Delmotte est, depuis 1996, ingénieur au Commissariat à l’énergie atomique.
Hervé Le Bras
Directeur du laboratoire de démographie historique de l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales
(EHESS), Hervé Le Bras est, par ailleurs, directeur de recherches à l’Institut National des Etudes
Démographiques (INED).
Jean-Marie Pelt
Président de l’Institut européen d’écologie, Jean-Marie Pelt est également professeur de biologie
végétale et de pharmacologie à l’université de Metz.
Eric Joly
Journaliste indépendant et ancien grand reporter à L’Express, Eric Joly est spécialiste des questions
liées à la nature et à l’écologie.
Y.C : Les médias en néral parlent beaucoup de cette situation, nous avons consacré
énormément d’émissions au réchauffement climatique, mais est-ce que vous pensez que
nous avons retranscrit correctement les conclusions du GIEC, le rapport qui vient d’être
fait, et finalement ce que les scientifiques ont a nous dire sur le réchauffement
climatique, et même à la limite je vous dirais expliquez nous ce qu’ils viennent de nous
dire, en quelques mots, les principales conclusions.
V.M.D : Alors peut-être que je peux mentionner que j’ai participé à la rédaction du rapport du GIEC
sur l’état des connaissances sur le climat, et s’est un travail de longue haleine, qui s’est décliné au
cours des dernières années, et un travail d’élaboration d’un état des connaissances consensuel, ce qui
est assez unique dans le champ scientifique : il y a le progrès des connaissances qui a sa propre
dynamique et dans les sciences du climat on rend aux Nations Unis un état des connaissances, et s’est
ce qui a été rendu public sous forme d’un résumé de 14 pages, vous imaginez le niveau de
compaction de ce résumé de 14 pages…
Y.C : Et déjà pour nous journalistes on a trouvé ça assez long 14 pages, et vous vous dites
que vous avez édulcoré le truc, mais vous savez nous on est un petit peu limités…
V.M.D : oui et c’est également une science relativement cente, avec des certitudes qui émergent,
qui se renforcent, et donc ce sont sur ces certitudes que la plupart de la communication s’est faite, et
puis c’est également une science qui est associée à une certaine incertitude, et la difficulté de
l’exercice consiste à communiquer sur ce qui semble acquis, solide, et puis également la marge
d’erreur qui est associée à notre capacité de comprendre la complexité du fonctionnement du climat.
Y.C : Je vais vous laisser avancer un peu plus, mais il y a quand même deux mots qui me
paraissent important dans ce que vous venez de dire, et on y reviendra, ce sont les mots
consensus scientifique, et ensuite certitudes, parce que ce n’est pas neutre, mais je vous
laisse aller un peu plus avant… allez-y… et au bout du compte vous nous dites quoi ?
V.M.D : Donc ce rapport confirme l’emprise des activités humaines sur la composition de l’atmosphère
globale, confirme la poursuite du réchauffement du climat, sans aucun doutes, qui ce traduit
également vous parliez de la neige- par une diminution très marquée de la couverture neigeuse dans
l’hémisphère nord au cours des dernières décennies, ça fait partie des axes forts qui sont ressortis de
ce rapport, et puis également ce rapport attribue une partie importante du réchauffement des
dernières décennies à l’action de l’homme sur la composition de l’atmosphère.
Y.C : On parle aujourd’hui de 80%, c'est-dire une certitude à 80% ?
V.M.D : Tout à fait.
Y.C : Jean-Marie Pelt, est-ce que vous avez envie d’ajouter quelque chose, est-ce que
vous pensez qu’il y a quelque chose d’autre d’important à dire au public sur les principales
conclusions, on est vraiment au maximum de la synthèse
J.M.P : Ce qui m’a frappé tout d’abord, c’est que ce rapport n’a pas été très bien médiatisé, on a pas
pu faire la synthèse de la synthèse de manière assez claire pour que l’on aie des repères précis.
Y.C : C’est le moment où jamais. La France vous écoute.
J.M.P : Je crois en tout cas qu’il y a un point d’accord unanime, c’est que le climat se réchauffe moi
je suis Lorrain, nous ne savons plus ce qu’est un hiver lorrain, ça n’existe plus…et ça depuis environ
15 ans, ça s’est essoufflé brusquement depuis les années 90-
Y.C : Excusez-moi, mais puisque vous utilisez une image qui nous frappe, s’était quoi un
hiver lorrain, et qu’est-ce que s’est devenu ?
J.M.P : Ecoutez, un hiver lorrain s’était un hiver où l’on s’étonnait pas qu’il fasse -15 pendant au moins
15 jours et qu’il y ait de la neige pendant un mois et demi… ce que s’est devenu et bien s’est que
dans mon jardin, je n’ai pas vu un seul flocon de neige, cette année encore. Il y a effectivement un
réchauffement chez nous, mais on le voit partout. Sur ce plan il n’y a pas de difficultés à être
unanime.
Y.C : A chaque fois que je vais à la montagne et que je discute avec des savoyards ou des
hauts savoyards, ils nous disent mais attendez, il y a des années on a pas vu la neige
avant février… nous y sommes sensibles aujourd’hui parce qu’on se demande ce qu’est
l’implication de l’activité humaine ou du réchauffement climatique sur notre vie, mais on
a eu des hivers complètement doux, complètement sans neige sauf qu’à l’époque on
n’avait pas les canons à neige… Vous n’avez jamais connu ça en Lorraine vous ?
J.M.P : Pas vraiment aussi longtemps et pas sur 15 ans… ça dure depuis un bout de temps… c’est
un constat objectif, et je remarque que ce genre de constat on le fait un peu partout… mais j’ai quand
même une question à poser à Madame Masson, c’est qu’on nous a dit il y a 90% de chance pour que
ce soit dû aux gaz à effet de serre, qu’est-ce que c’est les 10% qui restent, dans l’incertitude ?
V.M.D : Qu’est-ce qui conditionne l’évolution du climat à l’échelle de temps des dernières décennies
ça peut être des facteurs naturels, de très faibles fluctuations de l’activité solaire, l’occurrence
d’éruptions volcaniques, et également la capacité de la machine climatique à nérer des oscillations
relativement lentes à l’échelle du siècle.
Y.C : Donc ça ça s’appelle la nature… pour employer un mot très simple.
V.M.D : Oui, la variabilité naturelle… et il se trouve en fait que les modèles de climat, que l’on utilise
pour faire des projections, et un des aspects importants du GIEC s’est de publier les gammes de
projections des risques climatiques à venir, donc ces modèles de climat peuvent être utilisés pour
tester la réponse de la machine climatique aux facteurs naturels et aux facteurs anthropiques, et ils ne
sont pas capables de reproduire lechauffement récent sans la présence du facteur anthropique, par
contre ils simulent correctement l’ordre de grandeur du chauffement, entre 0,13 et 0,3 degré en 10
ans, en réponse à l’augmentation de l’effet de serre.
Y.C : Eric Joly… alors on a prononcé deux mots importants, parce que justement s’st ce
que vous remettez entre autre en cause, ce sont les mots consensus et certitude…
Pourquoi êtes-vous convaincu que ce n’est pas comme ça ?
E.J : C’est très simple… moi effectivement je ne suis pas climatologue, je suis journaliste, donc j’ai
enquêté sur ce chauffement climatique, or, je suis tombé sur des gens, des contestataires, qui sont
des gens de premier plan, je pense par exemple à Richard Linsel, aux Etats-Unis, qui faisait partie du
MAIT, qui a une chaire de météorologie, et qui a quitté le GIEC, en disant j’estime que cet organisme
n’est plus scientifique et donc je m’en vais, et donc il estime lui que les prévisions du GIEC ne sont
pas suffisamment scientifiques pour être acceptées par l’ensemble du public, or c’est celles qu’on
matraque à longueur de journée, donc je pose la question, pourquoi un monsieur comme Linsel,
pourquoi un monsieur comme Marcel Leroux en France, pourquoi même un monsieur comme Claude
Allègre, dès qu’on va un temps soit peu contre la propagande apocalyptique, on est immédiatement
prié d’aller voir ailleurs, c’est ça qui me heurte.
Y.C : Là où ce n’est pas raisonnable ce que vous dites, c’est quand vous parlez de
propagande apocalyptique… on interview depuis suffisamment de temps des scientifiques
comme Valérie Masson pour voir qu’ils ne cessent de prendre des précautions oratoires,
donc je ne dis pas que les noms que vous venez de citer ne sont pas importants ou
sérieux, mais propagande apocalyptique c’est….
E.J : Attendez, sur le consensus, je vais vous dire quelque chose d’amusant, il y a un scientifique
anglais qui s’est amusé sur Google à taper Global Climat Change, il a eu 928 ponses, et il a eu 928
études scientifiques… sur ces 928 études scientifiques, il y en a 13 qui reprennent les pronostics du
GIEC, ça me semble un peu inquiétant.
V.M.D : Est-ce que vous pensez que c’est le GIEC qui fait les travaux scientifiques ?
E.J : Non, le GIEC est un ensemble, un panel de climatologues…
V.M.D : Et quel est le rôle du GIEC ?
E.J : Le GIEC est chargé de communiquer au gouvernement des indications sur l’évolution du climat.
V.M.D : Où se fait la recherche ?
E.J : Dans tout les pays. Mais simplement le fait que le GIEC fasse des pronostics d’un réchauffement
de 1,5 à 5,5 degrés dans le prochain siècle, il y a déjà une fourchette qui est un petit peu
inquiétante.
Y.C : Mais excusez moi, ça atteste qu’ils sont sérieux puisqu’ils nous disent on ne peut pas
vous dire tant, ça révèle leur honnêteté… on va dire c’est peuttre pas assez précis
mais… moi quand je pose des questions depuis des années à Hervé Le Bras sur la
démographie il nous explique toujours que c’est des sciences pointues mais pas
forcément exactes et qu’on est quand même dans des ordres de grandeur où des
inconnues vont arriver, on ne peut pas savoir comment les choses vont exactement se
jouer, même s’il y a des chiffres signifiants…
E.J : J’entends bien mais pourquoi tirer des conclusions, parce que quand me vous êtes d’accord
que l’on voit à longueur de journée des reportages ou le film d’Al Gore, où on voit quand même que la
planète est complètement dévastée, donc je me dis est-ce que ça vaut vraiment la peine…
V.M.D : Donc pour vous le film d’Al Gore est catastrophiste ?
E.J : Absolument, il manque Bruce Willis.
V.M.D : C’est très surprenant, parce qu’en fait finalement dans ce film, on vous montre l’évolution du
climat passé, l’évolution des rejets de gaz à effet de serre, quelques évènements extrêmes assez
spectaculaires, mais ce film ne montre rien en terme de quantification du changement climatique à
venir… et c’est vrai qu’on ne peut pas se fier à l’évolution passée du climat pour savoir comment il va
varier, on ne dispose que de la physique, et la physique c’est d’avantage d’effets de serre dans
l’atmosphère, et en calculer les conséquences, donc on passe par des modèles physiques… ces
modèles font leurs preuves, ils calculent le changement climatique récent, les gros changements
climatiques passés on les teste, on a un minimum de confiance dans ces outils- et après on les utilise
pour avoir une idée des ordres de grandeur à attendre… voilà l’approche tout à fait rationnelle,
raisonnable que l’on peut avoir pour quantifier le risque climatique.
Y.C : Et avant de poursuivre le débat, on va se retourner vers ces meilleurs experts du
climat qui viennent de se réunir à Paris et qui confirment le réchauffement climatique
attribué je cite «très vraisemblablement à l’activité humaine ». Du coup les conclusions
s’empilent les unes derrière les autres : possibilité d’augmentation des températures,
fonte des glaces de mer, canicules évidemment plus fréquentes, élévation du niveau des
océans, Jacques Chirac appelle lui à la création d’une ONU pour l’environnement,
reportage et synthèse de tout cela avec Romain Clément et Denis Enoudi.
Reportage :
Sonner l’alerte avant qu’il ne soit trop tard, voici le message de tous les experts aux cideurs de la
planète, devant les caméras du monde entier les plus éminents spécialistes confirment le
réchauffement climatique, et pour la première fois ils jugent très vraisemblable le lien entre
réchauffement et activité humaine. Conclusion : si rien n’est fait pour limiter les émissions de gaz à
effet de serre d’origine humaine, d’ici 2100 la température moyenne mondiale pourrait augmenter de
2 à 4 degrés. Autre conséquence : le niveau des océans s’élève, tandis que dans l’Arctique ou
l’Antarctique, la glace de mer disparaît peu à peu. Il est probable que les riodes de canicule ou de
fortes précipitations soient plus fréquentes, et les cyclones plus intenses. Pour les scientifiques, le
chaos climatique est à nos portes, mais il est encore temps d’agir.
Gérard Meehl : Nous pouvons faire la différence en agissant dès aujourd’hui… d’ici la fin du 21ème
siècle, ce que l’on fait aujourd’hui peut avoir un impact.
Achim Steiner : oui je crois que c’est dans notre domaine de réduire les émissions de CO2, ça c’est le
plus grand défi en ce moment et c’est dans ce contexte que tout le monde va regarder chaque pays et
sa volonté de réagir.
Cinq ans après son discours de Johannesburg dans lequel il parlait de la maison qui brule, Jacques
Chirac lance l’appel de Paris. Face à la crise écologique, il veut mobiliser les consciences, les peuples,
et convertir les dirigeants.
Jacques Chirac : Nous tous, ici présents, citoyens de la Terre, nous appuyons les efforts des nations
qui se mobilisent. Dans un esprit de souveraineté partagée, pour renforcer la gouvernance
internationale de l’environnement, nous appelons à transformer le programme des Nations Unies sur
l’environnement en une véritable organisation internationale, à composition universelle.
Une organisation des Nations Unies pour l’environnement, sur le modèle de ce qui existe déjà avec
l’OMS, initiative soutenue par son fidèle lieutenant, Alain Juppé.
Alain Juppé : Une sorte d’élan s’est crée pour améliorer la gouvernance mondiale en matière
d’environnement, créer une organisation des Nations Unies pour l’environnement, qui serait à la fois
un lieu d’expertise scientifique, un lieu aussi de mise en cohérence de tous les accords qui existent, et
Dieu sait s’il y en a, et puis un lieu de partenariat entre le Nord et le Sud, puisqu’il faut accompagner
les pays en développement dans ce combat pour l’environnement.
Une institution supplémentaire raillent certains, un projet qui pour Nicolas Hulot a le mérite d’exister.
Nicolas Hulot : Ce type d’initiative raccourcit le temps de sa création, quoi qu’il en soit. Alors pour
autant, est-ce que ça sra dans quelques mois non, dans quelques années j’en sais rien, ou alors
vraiment quand nous serons déjà dépassés par les phénomènes… il faut tout tenter, mais évidemment
en gardant à l’esprit que les mots, les conférences ne doivent pas abriter l’inaction, mais je pense pas
que ce soit l’intention d’aujourd’hui, et je ne vois pas pourquoi cette conférence aurait eu lieu juste
pour masquer la misère, c’est pour la révéler, la misère…
Ce projet d’ONU pour l’environnement est soutenu par 45 pays, un premier groupe de travail destiné à
promouvoir l’idée se réunira au printemps prochain, mais ni la Russie ni les Etats-Unis ni la Chine n’ont
pour l’instant manifesté leur intérêt.
Fin du reportage.
Y.C : 1ère question des téléspectateurs : « Sommes-nous à l’aube d’un
cataclysme irréversible? ». Alors vous voyez ça c’est une question qui va jusqu’au bout,
en dramatisant, des conclusions qui sont amenées par le GIEC… alors qui veut répondre à
cette personne ?
V.M.D : Il y a un aspect qui est irréversible, c’est le dioxyde de carbone que l’on verse dans
l’atmosphère, parce qu’il y reste pendant des siècles, on ne peut pas revenir en arrière, et même si on
arrêtait maintenant d’émettre quelque quantité d’effet de gaz à effet de serre que ce soit, le
réchauffement climatique se prolongerait ; ensuite quelques vont être nos activités humaines, quelque
soit la manière dont on va utiliser de l’énergie, on estime que le réchauffement lié aux activités
humaines devrait atteindre environ 1 degré d’ici 2020-2030, c’est un des résultats forts de ce rapport
du GIEC, de dire qu’une partie de l’évolution du climat sur les prochaines décennies finalement est
déjà inscrite, et nous pouvons jouer sur la fin du siècle… alors quelle est notre marge de manœuvre ?
Si nous faisons un maximum d’efforts pour limiter la dérive des gaz à effet de serre dans
l’atmosphère, et c’est faisable, si nous faisons ces efforts on estime que l’évolution du climat la plus
probable serait un réchauffement qui plafonnerait à 1,8 degrés, comme valeur la plus probable à la fin
de ce siècle. C’est quand même trois fois plus que ce qui a déjà eu lieu. Ca c’est la gamme des
possibles.
E.J : Est-ce que l’on peut éventuellement apporter une petite note d’optimisme, je sais bien que c’est
très difficile, puisque quand on entend les questions, c’est toujours des questions « Sommes-nous au
seuil de l’apocalypse ? »
Y.C : Je ne sais pas, on ne prépare pas les questions en général quand on fait des
émissions sur le climat, il y a toujours une première série de questions sommes-nous au
seuil de l’apocalypse, suivie de est-ce que tout cela est bien sérieux, alors…
E.J : On peut rappeler qu’au IXème siècle, il faisait plus chaud qu’aujourd’hui, qu’il y avait de la vigne
qui poussait en Angleterre, et que les Vikings avaient des fermes au Groenland…
V.M.D : Alors ça c’est tout à fait vrai à l’échelle locale, bien sur il y a eu des épisodes localement plus
chaud, se situe justement dans le rapport complet du GIEC le pade 600 pages- tout un chapitre
sur les climats du passé, justement parce qu’on essaye de mettre en perspective les choses… et ce
dont on s’aperçoit c’est que oui il y a eu des épisodes plus chauds, mais que les trente dernières
années étaient bien plus chaudes que le petit optimum chaud du Moyen Age… c’est important de le
voir à l’échelle globale et non pas à l’échelle locale. Et puis la dernière chose c’est sur le climat à venir,
si nous poursuivons simplement leveloppement comme aujourd’hui en utilisant les énergies
fossiles, on estime que le réchauffement le plus plausible serait de l’ordre de 4 degrés à la fin de ce
siècle. Est-ce que c’est dramatique ? C’est très rapide.
Y.C : Je vous remercie parce que c’est la question que je voulais vous poser… parce
qu’une fois qu’on a fait tout ces constats je vais faire mon Claude Allègre, qu’on verra
d’ailleurs dans un reportage- est-ce que c’est grave ? et est-ce que l’Homme n’a pas
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