SES_intro - Billard Club Saint

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INTRODUCTION GENERALE
CHAPITRE I :
L’évolution économique et sociale : croissance et développement
Depuis vingt ans, dans les pays occidentaux, nous avons connu de nombreuses transformations comme la
tertiarisation, l’organisation du travail et la manifestation des chômeurs (décembre 1997). La croissance est un
phénomène quantitatif (PIB) et le développement, qualitatif (mode et niveau de vie). L’étude du lien social à la croissance
au développement est bilatérale.
Au XVIIIème siècle, les économistes croient à un progrès irréversible et linéaire. Jean FOURASTIER, économiste
contemporain, en 1949, réussit à palier à tout leur besoin (à la rareté). Cette victoire est le résultat du développement de la
production (de plus en plus et de mieux en mieux) avec des gains de productivité du travail excessif (de plus en plus
efficace).
Par rapport au PDEM (Pays Développés en Economie de Marché), le Tiers-monde est en retard mais finira par
rattraper les pays développés. Depuis une vingtaine d’années, les pays riches sont en crise (chômage persistant jusqu’en
1997), cette crise nous amène à reconsidérer la croissance des deux siècles passés. Les pays en développement et leurs
instabilités économiques et sociales tendent à montrer que la thèse du retard au développement n’est pas si exacte. De
même, il faut étudier les liens qui existent au jour d’aujourd’hui entre croissance, développement et changement social.
Peut-on encore considérer la croissance indépendante des conditions sociales ? Est-ce que le niveau et le mode de
vie ne sont que des conséquences des phénomènes de croissance, de développement et des progrès techniques ?
I] De la croissance au développement
1) Un phénomène quantitatif
a) Définir la croissance
La croissance est définie comme l’augmentation soutenue et durable (long terme) avec un indicateur de production
en volume ou réel, c’est offrir de plus en plus de biens et de services dans l’économie. La croissance n’est que la
matérialisation quantitative dans un phénomène plus complexe, à savoir le développement.
PIB en euros constants = (PIB en valeur / Indice des prix) x 100
François PERROUX définit le développement comme la combinaison des changements mentaux et sociaux qui
rend une population apte à faire croître son produit réel global (PIB). Ce phénomène à long terme ne doit pas être
confondu avec l’expansion qui est une augmentation d’un indicateur de production à court terme. L’activité économique
est marquée par la fluctuation pouvant être cyclique, régulière en amplitude et périodique.
FLUCTUATIONS DE L'ACTIVITE ECONOMIQUE
MESUREES PAR LES VARIATIONS DU P.I.B.
% de variation
du P.I.B.
Croissance
Expansion
Crise
Récession
Reprise
90
91
92
93
94
95
96
97
98
99
00
01
t
b) Un phénomène difficile à mesurer
PIB = Somme (VA) + (droit douanier – subvention à l’importation) + TVA
VA = CA – CI
CA = Prix x Quantité vendue
Equilibre emploi = Ressources
PIB + M° = CF + FBCF + X° = Ressources
PIB = CF + FBCF + X° - M°
PNB = PIB + Revenus reçus du reste du monde
PNB = PIB – Revenus reçus au reste du monde
Le PIB est surtout utilisé par des pays qui accueillent des multinationales et pour le PNB., par des pays qui
possèdent des multinationales. Il vaut mieux utiliser le PIB en volume ou réel que le PIB en valeur ou nominal, et le PIB
par habitant que le PIB global. Le PIB en euros constants prend en compte l’inflation, on dit qu’il a été déflaté. La
croissance d’une variable exprimée en unité monétaire ne permet pas de savoir un effet quantitatif ou un effet sur le prix.
Valeur = Volume x Prix donc Volume = Valeur / Prix
Indice en volume = (Indice en valeur / Indice des prix) x 100 (pour déflater)
Le PIB comporte certaines limites dont de ne pas montrer les inégalités par habitant au sein d’un pays. Toutes les
activités ne sont pas prises en compte par le PIB car certaines échappent au cadre du marchand légal (hors le travail au
noir, la prostitution, le bénévolat, les services gratuits, domesticité) et aux activités non-marchandes dont les
administrations. Dans le cas où le PIB prendrait en compte des activités, le PIB prendrait non pas dans les valeurs
marchandes mais dans les coûts de production. Les externalités sont les coûts sociaux dont la nuisance, la pollution non
prise en compte par le marché.
Bonheur Nationale Brut (BNB) = PNB – Externalités (J. TINBERGEN)
c) Déroulement de la croissance
Depuis la fin du XVIIIème siècle, il y a eu trois révolutions dont une démographique avec plus de main-d’œuvre,
plus de production et début d’une croissance ; dont une agricole avec plus de nourriture et un début de croissance grâce
aux engrais, pesticides, machines, variétés plus résistantes, jachères. Et la dernière est industrielle avec le machinisme
reposé sur les trois quarts des actifs étant agricoles et le reste, industriels, avec le salariat et l’urbanisation.
ANNEE
CROISSANCE
14001800
0,2%
(par an)
18201920
1,2%
(par an)
19201930
-15%
19451974
5,5%
(par an)
1975
1993
1997
1998
1999
2000
2001
2002
-1,3%
-1%
1,99%
3,4%
2,9%
3,1%
2,3%
2,5%
d) Les facteurs de la croissance
La production augmente par le lien du capital au travail. Le progrès technique est l’amélioration de l’efficacité de la
combinaison des facteurs de croissance, c’est un phénomène quantitatif. Les facteurs explicatifs de la croissance vont être
recherchés au niveau quantitatif mais il existe aussi des facteurs qualitatifs.
Certains économistes comme T. MALTHUS pensent que les facteurs quantitatifs (main-d’œuvre), ne sont pas un
facteur de croissance. La population est une suite géométrique et la substance, une suite arithmétique. Il y a une baisse de
la richesse par tête mais les ressources naturelles (plus on en a, plus on produit) sont ni nécessaires, ni suffisantes pour la
croissance.
Le capital, dans le langage courant, est compris au sens technique c’est-à-dire dans l’ensemble des biens durables
acquis par les unités de production. Il se trouve à plusieurs processus de production. Il existe d’autres formes de capital
que le capital technique, comme le capital circulant, immatériel ou financier. Le capital agit sur la croissance en volume en
investissant davantage et le progrès technique qu’il incorpore. Pour pouvoir investir, il faut une épargne ou il faut
recourir aux crédits ou aux emprunts.
Les facteurs qualitatifs se traduisent à travers la baisse de 46% du nombre d’heure par actif et la hausse de 2063%
de la VA horaire.
Taux de variation = [(Va – Vd) / Vd] x 100
CM = 1 = (t / 100) = Va / Vd
t = (CM – 1) x 100
CMg = (CMa)années donc CMa = années Racine carrée de (CMg)
Ceci est rendu possible par l’introduction du capital et du progrès technique qui fait augmenter le PIB de 136%
entre 1840-1910 et de 614% entre 1910-1990. Il vaut mieux passer du taux global au taux moyen annuel. Le TCAM permet
de convertir une croissance sur une longue période à une période annuelle. La productivité du travail augmente et
mesure la contribution d’un facteur ou deux, de la production à la production, c’est donc un rapport.
Productivité = Quantité produite / Quantité de facteurs de production utilisés
On distingue trois grands types de productivité.
Travail = Production / Nombre d’heure
Capital = Production / Quantité de capital utilisé
Globale = Production / Taux du capital
La productivité globale permet de prendre en compte la complémentarité des facteurs de production. La
productivité du travail se découpe également en trois phases.
Physique = Quantité produite / Nombre de travailleur
Valeur par tête = VA / Nombre de travailleur
Horaire apparente du travail = VA / Nombre d’heure travaillée
Les facteurs, qui contribuent à améliorer la productivité, sont les innovations qui désignent une nouvelle manière
de combiner les facteurs de production comme le dit J.A. SCHUMPETER qui distingue quatre grands types
d’innovations : Technique de production, nouveau produit, nouvelle matière et organisation du travail. On parle
d’innovation lorsque dans les entreprises ont mis en place un service de recherche et de développement.
Les facteurs sociaux et culturels, comme le Japon, montrent que la culture (normes et valeurs communes)
détermine en partie la capacité d’un pays à faire croître ses richesses. En effet au Japon, les valeurs sont fortement
orientées sur le rapport hiérarchique, l’esprit d’initiative et le processus d’information.
La croissance est un phénomène quantitatif, cependant, il y a aussi une dimension qualitative. En effet durant le
XXème siècle, nous sommes passée d’une croissance extensive (reposée sur l’augmentation des quantités de facteurs
utilisés) à une croissance intensive (sur l’amélioration des facteurs utilisés). Selon R. AREN, la croissance est une
transformation qualitative dont les résultats sont mesurables.
2) Un phénomène qualitatif
a) Les conditions d’un changement qualitatif
La productivité augmente si le nombre de travailleur baisse, si la quantité produite augmente, si les deux sont
réunis et si la production augmente plus rapidement que le nombre de travailleur. Les gains de productivité dépendent
de la hausse de la VA, ils servent à rémunérer les individus qui ont contribués directement ou indirectement à la
production. Le partage se fait entre les salariés, l’Etat avec les prélèvements obligatoires, les actionnaires par les
dividendes et la Banque. La VA peut également servir à la Réserve ou à investir, à augmenter le capital social. La
productivité sert à augmenter les salaires, baisser les prix afin d’accroître la consommation et par la même occasion
augmenter la production. La production peut augmenter grâce aux investissements qui permettent de rehausser les
profits. Cette hausse de la productivité permet aux consommateurs d’augmenter leurs pouvoirs d’achat, c’est un moyen
de rehausser le niveau de vie. Le niveau de vie est la somme des dépenses de consommation c’est-à-dire la quantité des
biens et services qu’un ménage peut acquérir.
La consommation est l’ensemble des biens et services qui sont détruits plus ou moins rapidement. Pour les
producteurs, ces gains de productivité aboutissent à une baisse des prix des biens qu’ils vendent mais ces baisses ne se
réalisent pas dans les mêmes proportions que dans le secteur primaire, secondaire ou tertiaire. La baisse des prix fut plus
importante dans le secondaire (1960-1970) et dans le tertiaire, actuellement. Les producteurs sont attirés par les secteurs
secondaires et tertiaires avec la modification de la structure productive de l’économie.
b) Amélioration générale des conditions de vie
L’aspect du niveau de vie est quantitatif et le mode de vie, qualitatif qui est une notion beaucoup plus large que le
niveau de vie. Le mode de vie est l’ensemble des manières de vivre, le moyen de dépenser son argent en occupant son
temps libre. Le mode de vie dépend du niveau de vie, des conditions de travail, d’hygiène, de l’alphabétisation, de l’accès
à la santé et aux soins. Le niveau de vie comporte une limite et est mesuré par le PIB par tête, or il ne prend pas en
compte l’autoconsommation. Cette mesure repose sur l’idée qu’à chaque consommation correspond à un besoin, or
certains économistes ont montré que la filière peut être inversée c’est-à-dire qu’il existe des normes sociales de
consommation. Les producteurs créent des nouveaux produits pour les vendre, il y a création de besoins à travers les
publicités (« Galbraith »).
Pour FOURASTIER, ces gains de productivité peuvent faire améliorer le niveau de vie par l’augmentation de
production de consommation et/ou par la stabilisation de la consommation et de la diminution du travail ce qui
apporteraient une hausse du mode de vie. Depuis les années soixante, on observe une hausse continue du PIB c’est-à-dire
une hausse du niveau de vie, mais, en même temps, les ménages ont modifié leur structure de consommation.
Le statisticien belge ENGEL étudie le coefficient budgétaire des ménages pour montrer la modification de leurs
consommations. Le coefficient budgétaire est la part relative d’un poste de consommation dans la dépense totale de
consommation (ce coefficient augmente pour les deux derniers cas). Selon ENGEL :
 Plus les familles sont pauvres, plus la part de son revenu à l’alimentation est grande
 Plus les familles sont riches, plus la part de son revenu à l’alimentation est faible
 Plus les familles sont riches, plus la par de son revenu à l’habitation et au logement est grande
 Plus les familles sont riches, plus la part de son revenu à l’éducation et au loisir est grande
Depuis les années soixante-dix, le coefficient budgétaire de l’alimentation a baissé alors que celui du logement, de
la santé, de la communication, des loisirs, de l’éducation a augmenté. La loi ENGEL est cohérente grâce à l’augmentation
des salaires dans les années soixante-dix.
c) Les étapes de la croissance
Pour W.W. ROSTOW (1916), la croissance suit un schéma linéaire, universel et invariable.
Taux de
croissance
du P.I.B.
CONSOMMATION
DE MASSE
MARCHE VERS LA
MATURITE
DECOLLAGE
PREPARATION AU
DECOLLAGE
SOCIETE
TRADITIONNELLE
1ère Révolution
Industrielle
2ème Révolution
Industrielle
3ème Révolution
Industrielle
t
La consommation de masse est l’ensemble des ménages qui s’équipe en biens durables contribuant aux conditions
de vie permises par le fordisme (normes sociales de consommation) et l’augmentation des salaires.
Les points communs entre les trois Révolutions Industrielles sont la forte accumulation de capital qui permet aux
entrepreneurs d’investir, la mise au travail de la population et la recherche des débouchés. L’analyse de ROSTOW a été
critiquée puisqu’il ne répond pas à la question : y a-t-il une étape, après la consommation de masse, une étape finale ? La
deuxième limite est que le schéma de ROSTOW n’est pas universel, toutes les sociétés n’ont pas passé les cinq étapes. En
effet, la politique de ROSTOW est orienté idéologiquement, son livre se nomme le « Manifeste anti-communiste » en 1960
qui suit un discours libéral. Après les cinq étapes, la société se développe pleinement et est en progrès constant. On voit
également se développer le secteur tertiaire et intervenir l’Etat de plus en plus. Pour ROSTOW, la croissance amène le
développement.
d) Le développement
Les changements économiques (niveau de vie en hausse), sociaux, institutionnels et techniques (amélioration du
mode de vie) sont la tertiarisation (le développement le plus important du marché), l’augmentation des salaires,
l’industrialisation, l’alphabétisation, la qualification accrue, la parité, la mécanisation, la flexibilité du travail et le
quinquennat. Les changements mentaux sur la croissance amènent des changements sociaux.
Pour PERROUX, tous ces changements permettent la croissance, l’amélioration du niveau de vie, c’est le résultat
des mutations, des transformations et des changements. Le lien entre la croissance et le développement est que la
croissance est la cause et la conséquence du développement.
Depuis 1949, les pays européens puis le Japon vont voir leur PIB connaître une croissance cumulative ce qui va
aboutir à des changements structurels vers un développement, une amélioration du niveau de vie et des progrès
techniques dans la scolarité et dans la santé. Les besoins vitaux sont déjà satisfaits. La croissance rend possible le
développement comme en Corée du Sud qui a un taux de croissance de 6 à 7%, son développement se désigne par une
espérance de vie de 71 ans et un taux d’alphabétisation de 96%.
Pour PERROUX et BAINACH, la croissance est soutenue et permise par le développement. Certes, la croissance
permet bien un développement mais, en retour, le développement entretient la croissance où l’amélioration du niveau de
vie permettra le développement.
De plus, il est possible d’avoir une croissance sans développement. L’exemple de MALTHUS est si la population
augmente plus que le PIB, on a une hausse de la richesse globale mais pas une hausse de la richesse par tête, c’est ce que
l’on appelle une croissance régressive. Le Brésil est la huitième puissance industrielle (satellites et réseaux de
communications) et est une puissance agricole, mais le Brésil n’a pas de développement malgré la croissance. Avec deux
tiers de la population sous-alimentée et un tiers se regroupant dans les favelas, on peut dire que la croissance ne profite
pas à toute la partie de la population Alors que certains pays voient leurs conditions de vie s’améliorer sans de croissance
(Nicaragua et le Mozambique).
En effet, le développement résulte d’une politique dont l’Etat joue un rôle important car c’est lui qui oriente la
croissance vers la satisfaction des besoins vitaux. Les inégalités de développement vont nous montrer avec les liens entre
la croissance et le développement qu’elles ne sont pas aussi linéaires qu’avaient supposé les thèses libérales.
II] Les inégalités de développement
80% de la population mondiale se partage un cinquième de la richesse mondiale. Quarante-trois pays disposent des
richesses inférieures dans les années soixante-dix. Il y a croissance et développement pour les uns et sous-développement
et appauvrissement pour les autres. Ces inégalités nous amènent à reconsidérer le lien entre croissance et développement.
1) Les blocages du développement
Il est nécessaire de clarifier la terminologie qui tourne autour des pays en développement (PED vers 1980) : le Tiersmonde par A. SAUVY vers 1950, les pays sous-développés vers 1960 (PSD) nomment les pays qui ne peuvent pas
satisfaire les besoins vitaux, les pays en voie de développement (PVD) dans les années soixante-dix.
a) Le PIB comme indicateur de développement
En 1960, le revenu moyen par habitant d’un pays industriel était de quatre fois supérieur à celui d’un habitant du
Tiers-monde, alors qu’en 1995, il était de cinq fois supérieur. Nous n’avons pas de mesure de l’évolution absolue du
niveau de vie mais une mesure de l’évolution des inégalités des niveaux de vie entre pays riches et pays pauvres. Le PIB
par tête présente un avantage, celui de ramener à une même échelle les pays de tailles différentes. Cependant, il présente
des inconvénients puisqu’il gomme les inégalités dans un pays ce qui rend difficile la comparaison des structures socioéconomiques entre deux pays différents. Et dans certains pays, une économie informelle ou souterraine représente une
part très importante de la richesse nationale (Italie).
La Banque mondiale établie une classification des différents pays en fonction du revenu par habitant ou du PIB par
tête : pays à bas revenus (inférieur à 695$), pays intermédiaires (entre 695 et 8695$) et pays à hauts revenus (plus de
8695$).
Il existe d’autres classifications qui prennent en compte d’autres critères (éducation, santé) comme la CNUCED
(Conférence des Nations Unies pour le commerce économique et le développement) où sa première réunion date de
1964 : PMA (Pays les Moins Avancés), les pays qui maîtrisent leur avenir, les NPI (Taiwan, Singapour, HongKong, Corée
du Sud) et les bébés Tigres (Indonésie et Malaisie). Un pays en développement est un pays qui amène son
développement, et un pays développé est un pays industrialisé qui a réussi à améliorer leur condition de vie.
b) Les causes du sous-développement
La théorie du cercle vicieux montre que le développement est un phénomène cyclique autoentretenu. Pour casser
cette théorie, il faut une épargne (acte économique qui n’existe pas dans toutes les cultures), il y a deux solutions dont
l’épargne extérieure dépendante et l’épargne interne ce qui nécessite un changement des mentalités. Certains économistes
montrent que, dans certains pays de développement, il existe déjà une épargne mal orientée aux mains de la bourgeoisie
locale.
Le retard du développement est, pour les libéraux, un retard des PED dans le processus de croissance, il suffit alors
d’attendre qu’ils rejoignent la situation des pays développés. La situation des PED est différente des PED d’il y a cent ans.
Pour le modèle dualiste, les économistes montrent que si, dans un pays, la population est exportée au lieu d’être
consommée nationalement alors le développement ne peut pas suivre et les PED resteront en retard. En Asie du Sud-est,
le développement est exigé par la population. Dans certains PED, les gains de la croissance sont mal répartis, on distingue
alors deux secteurs de l’économie : moderne aux mains d’une minorité et traditionnelle aux mains d’une majorité.
La théorie de la domination est une transposition des thèses marxistes, elle montre l’inefficacité de transposer un
modèle occidental de développement dans les PED qui entreraient dans une situation de dépendance. Le sousdéveloppement peut être expliqué par une domination soit des pays industriels sur leurs colonies, soit d’une partie de la
population. Les PED exportent des produits agricoles à faible valeur ajoutée et apportent des produits manufacturés à
forte valeur ajoutée. Pour avoir une imposition onéreuse, il faut produire plus sans pour autant pouvoir consommer plus.
Les thèses marxistes montrent d’une manière générale l’exploitation des pays pauvres, périphériques par les pays riches.
2) Une autre conception du développement
a) IDH et IPH
L’indicateur de développement humain est la moyenne pondérée spécifique qui prend en compte trois critères : le
PIB par habitant, l’espérance de vie à la naissance et le taux de scolarisation de la population adulte avec le taux de
scolarisation. L’IDH permet pour des pays, dont le pays par tête est le même, de comparer leurs modes de vie et de
déceler des différences de développement : Egypte (3800$ de PIB par habitant et 0,5 de IDH) et Maroc (3600$ - 0,6).
L’indicateur de pauvreté humain est utilisé par le PNUD et prend trois critères à la possibilité de vivre une vie
normale, il mesure le pourcentage de la population concernée par ces trois critères :
 Longévité de la vie avec le pourcentage de la population qui vit au-delà de quarante ans
 Accès au savoir avec le taux d’alphabétisation dans la population adulte
 Condition de vie matérielle avec le pourcentage de la population qui n’a pas accès à l’eau potable, aux
services sanitaires, aux moins de cinq ans affectés par la malnutrition.
Un milliard de personnes vit avec moins de 100$ par an, l’IPH permet de relativiser cette mesure car il y en a, en
réalité, plus d’un milliard.
b) L’importance de ces conditions initiales
Dans le processus de développement, le rôle de l’Etat est déterminant (NPI). Il assure les conditions initiales de
développement pour deux raisons dont le développement du capital humain (innovation) et la redistribution des revenus
efficaces. L’Etat va permettre de créer des débouchés nécessaires à l’industrialisation.
c) Vers un développement humain
Le développement durable est un mode de développement qui favorise la croissance tan qu’elle débouche sur une
amélioration des conditions de vie et un respect du capital naturel préservant ainsi la satisfaction des besoins des
générations futures. Depuis 1992 à la conférence du PNUD à Rio, cette notion est au cœur des débats actuels qui tournent
autour de la limitation des émissions de gaz à effet de serre (CFC), du droit à polluer ou du permis à polluer.
La croissance est nécessaire au développement, la croissance est un phénomène quantitatif (PIB, productivité) mais
aussi un phénomène qualitatif. Par ailleurs, les inégalités de développement montrent que le lien entre croissance et
développement n’est pas systématique. Il existe des blocages au développement (cercle vicieux, dualiste). Enfin, les
économistes, les sociologues et les historiens montrent que le développement est une notion beaucoup plus large que la
croissance.
Actuellement, le développement est appréhendé à travers les concepts d’IDH et d’IPH, le développement humain.
Après avoir montrés les liens entre croissance et développement, on va s’intéresser aux relations qui existent entre
croissance, développement et changements sociaux, culturels et politiques.
CHAPITRE II :
Changement social, culturel et politique
En deux siècles, la Révolution Française et la Révolution Industrielle ont amené plusieurs transformations dont le
passage d’une société agricole à une société industrielle, la modification de la structure sociale (déclin du nombre
d’ouvrier, augmentation du nombre d’employeur) et la présence de l’Etat (d’un Etat gendarme à un Etat Providence).
Toutes ces transformations observables dans le temps, qui affectent de manière durable la structure t le
fonctionnement de la société, modifient ainsi le cours de l’Histoire pouvant être qualifiées de changements sociaux.
A quoi est dû le changement social ? Certains économistes montrent que les causes du changement social sont
économiques et culturelles. De manière plus générale, est-ce que le changement social s’explique par une cause unique ou
par des facteurs multiples ? Pour de nombreux auteurs, le changement économique permet, rend possible les
transformations culturelles et sociales. Par contre, d’autres auteurs, c’est l’influence des valeurs, le rôle des pouvoirs
publics qui engendrent le changement économique.
I] Du changement économique au changement social
1) L’économie, facteur du changement social
a) La thèse marxiste : économie et société
Pour Karl MARX (1818-1883), l’histoire est faite d’une succession de modes de production qui est composée de
deux choses :
 Infrastructure est la force productive (main d’œuvre, machine) et le rapport de production (division des
classes) formant la sphère économique
 Superstructure est l’ensemble des idées religieuses, politiques, philosophiques et juridiques
Selon MARX, le lien entre ces deux choses est que l’infrastructure détermine la superstructure, les idées n’ont qu’un
simple reflet de la réalité économique. C’est la position d’une classe sociale dans le processus de production qui va
déterminer sa façon de penser ; c’est la réalité qui commande la conscience des hommes. C’est le conflit qui est le moteur
de l’Histoire et du changement social où son origine est dans la sphère économique, dans les conditions de production et
dans les rapports sociaux de production. Or pour Karl MARX, la classe bourgeoise, qui détient le capital, exploite la
classe ouvrière qui apporte le travail. Les capitalistes extorquent une plus-value aux prolétaires. Pour MARX, le travail est
valeur d’échange « v » représentant le coût de reproduction de la force du travail, il distingue aussi la valeur d’échange
d’un produit « v ».
Salaire de subsistance = v
V = v + Plus-value + Coût
Pour Karl MARX, la plus-value est le travail non payé, l’objectif des capitalistes est d’augmenter la plus-value en
baissant « v » mais il existe des lois sociales limitant la diminution ou l’augmentation de la productivité et l’intensification
du travail. Quelque soit la solution retenue, les ouvriers vont lutter contre cette exploitation amenant à la lutte et aux
conflits sociaux (changement social). C’est le changement économique, le passage de mode de production à un autre qui
vont entraîner une autre organisation économique avec les ouvriers au pouvoir (changement social). L’Histoire est faite
d’une succession de mode de production (primitif, esclavagisme, serf, capitalisme, socialisme, communisme).
b) Economie, mode de vie et valeur
De manière générale, les transformations sont sociales au niveau du mode de vie et des valeurs. Depuis deux
siècles, le mode de vie ne cesse de changer avec la diminution du temps de travail (3200 heures par an en 1800 et
aujourd’hui, 1500) et les revendications sociales ayant une volonté de partage (hausse de la productivité, augmentation
du chômage). On a des évolutions économiques qui amènent des changements sociaux puisque la baisse du temps de
travail rapproche les conditions de vie entre les hommes et les femmes. Le mode de vie dépend de la participation de
l’activité productive et de la consommation qui dépend du revenu.
Les valeurs pendant l’Antiquité, est l’esclavage et non, le travail. Au Moyen Age, seuls les serfs et les bourreaux
travaillent et donnent au travail, un sens d’antidote contre la pauvreté permettant à l’homme de s’affranchir de sa nature.
Actuellement, le développement du salariat permet de diffuser cette valeur. L’exclusion avec les rmistes et les SDF fait
partie de la population, la culture du non travail de cette partie de la population valorise d’autres activités que le travail.
Enfin, au cours du dernier siècle, la division du travail a entraîné une diversification des PCS qui ont désormais des
intérêts, des contradictions. La lutte entre ouvriers et cadres est arbitrée par l’Etat.
2) La modification de la population active
a) Evolution de la population active
La population active est l’ensemble des individus qui exercent une activité rémunérée ou qui cherchent à en exercer
une. La population active représente 26,5 millions d’individus dont 24 millions sont des actifs occupés et 2,5 millions sont
chômeurs.
La hausse de la PA entre 1806 et 1870 est due à la Révolution Industrielle et démographique.
La deuxième hausse de 1960 à nos jours est une période appelée les Trente Glorieuses. On distingue plusieurs
facteurs à cette hausse dont l’augmentation du taux de natalité, la hausse de l’immigration et la hausse de l’activité
féminine à partir de 1965. Ce dernier phénomène est dû à la maîtrise de la fécondité, à une meilleure formation, à la
croissance économique demandant plus de main d’œuvre et à la tertiarisation qui a rendu possible l’activité des femmes.
Désormais, nous observons un ralentissement de l’augmentation de la PA à cause de l’allongement de la scolarité et
à la baisse de l’âge de la retraite (en 1969, en moyenne, une personne est active entre 18 et 62 ans, et en 1990, entre 22 et 59
ans). La durée de la vie active baisse d’où un ralentissement de la croissance de la population active.
Les causes ne sont pas des lois économiques et sociales mais des tendances, des contextes sociaux et historiques.
Actuellement, la PA augmente moins vite que la population totale alors le rapport actif et inactif se dégrade.
Taux d’activité = (PA / Population totale) x 100
La PA des femmes est de 48% et celle des hommes de 61%. Le taux d’activité des 19 ans est de 8%, et le taux
d’activité global de 55%. Comptabiliser la population active est de plus en plus dur car il existe des formes d’emplois qui
font bousculer les individus du chômage à un emploi. Les emplois atypiques sont les emplois à temps partiels contraints
(TPC) et les emplois précaires (CDD, intérims). Les emplois typiques sont les CDI qui sont considérés comme la norme
(temps plein, indéterminé et salarié).
b) Evolution de la structure de la PA
La population active est de plus en plus une population de salariés où le nombre de salarié n’a cessé d’augmenter
en France, il est actuellement de 90%. Le salariat est la situation dans laquelle un travailleur est en situation de
dépendance vis-à-vis d’un employeur, en contrepartie d’une rémunération et d’une production sociale.
Il y a trois causes du développement du salariat dont l’augmentation de l’activité des femmes, la concurrence
internationale qui amène un processus de concentration, et les départs en retraite. Pour ce dernier, les activités sont sans
reprises car il y a eu des transformations des modes de production avec les exploitations agricoles de grandes tailles et
des transformations des modes de consommation.
Le processus de concentration est le processus durant lequel la taille d’une unité de production va augmenter pour
être plus efficace, plus rentable et plus de pouvoir. Les trois types de concentrations sont la concentration horizontale
(mêmes activités associés), la concentration verticale (maîtrise de la filière de production, des fournisseurs) et la
concentration conglomérale (activités différentes pour la logique de diversification des risques.
La PA peut être étudiée par les secteurs d’activités c’est-à-dire l’ensemble d’activités productives ayant des
caractéristiques communes (définition de CLARCK en 1941 et de FOURASTIER). Le secteur primaire et l’ensemble des
personnes travaillant sur la transformation du milieu naturel, le secteur secondaire sur les activités industrielles, BTP, et
le secteur tertiaire sur les services.
Nous observons pour le secteur primaire, un progrès technique lent, pour le secondaire, un progrès technique fort,
et moyen pour le tertiaire. Cette classification est critiquée car on peut trouver trois limites. Le PT fort dans le secondaire
s’explique que certaines professions dont indépendantes pour lesquelles leurs activités relèvent les performances du
secteur primaire et tertiaire (exemple de la comptabilité). Le développement de la sous-traitance met en classe des actifs
dont des comptables dans le secteur tertiaire mais aussi dans le secondaire (Renault). Le développement du secteur
tertiaire s’explique par une hausse importante de la productivité au sein de ce secteur tertiaire.
1906
1930
2001
Secteur Primaire
65%
1/3
5%
Secteur Secondaire
20%
1/3
20%
Secteur Tertiaire
15%
1/3
75%
Cette évolution montre qu’il y a une tertiairisation des emplois
c’est-à-dire que de plus en plus d’emplois relèvent du secteur tertiaire au
détriment des deux autres.
En 1940, le Royaume-Uni a 25% des actifs dans le primaire. Le
secteur secondaire reste important en Allemagne et au Japon.
Le secteur tertiaire regroupe certaines réalités dont la baisse des services non-marchands et collectifs, et
l’augmentation des services marchands comme le service individuel et logistique (banque, assurance, transport,
télécommunication) ou comme les services relationnels (santé).
2) Le changement de la structure sociale
a) Evolution des CSP et des PCS
Le sigle CSP (catégories socioprofessionnelles) a été utilisé de 1954 à 1962 où il a été remplacé par PCS (professions
par catégories socioprofessionnelles). L’objectif des PCS est de placer la population active en un ensemble de groupe
restreint présentant une certaine homogénéité. Le but est de constituer des groupes sociaux à partir de personnes
exerçant des professions considérées comme voisines, susceptibles et présumées d’avoir et d’entretenir des relations. Les
PCS étudient les structures sociales, les pratiques culturelles des uns et des autres, elles sont construites d’après sept
critères dont le statut (salarié ou indépendant), la position hiérarchique, la qualification, l’importance de l’entreprise, le
secteur (public ou privée), le secteur de l’entreprise et la profession.
Le nombre d’ouvrier chute après une augmentation (37% en 1968, baisse dès 1975, 27% en 1999), ce phénomène est
dû à une crise industrielle c’est-à-dire que les gains de productivité ont baissé, suivis par la main d’œuvre et l’arrivée des
NFOT. On observe par contre une hausse des salariés non industriels entre employé (17% en 1968 et 29% en 1999) et
professions intellectuelles (10% en 1968 et 18% en 1999). Désormais, le nombre d’enseignant, de technicien, de cadre est
supérieur aux effectifs des ouvriers et des employés. On trouve plusieurs causes à cette augmentation dont le
développement de la technologie et des fonctions commerciales, l’investissement de la société dans la santé et l’éducation,
la gestion rationnelle des relations humaines. La population active agricole regroupe 3% de la PA totale en 1999 contre
15% en 1968.
b) Déclin des ouvriers et montée des classes moyennes
Le nombre d’ouvrier diminue alors que les autres catégories augmentent que ce soit les professions intermédiaires,
les employés, les cadres mais ces trois PCS ne constituent pas une classe à part entière. En effet, ils n’ont pas de pratiques
culturelles, sociales, politiques homogènes ; nous parlerons de classe moyenne pour montrer qu’il n’y a pas d’unité
idéologique entre ces trois groupes. La classe moyenne est traversée principalement par les employés.
II] Du changement social au changement économique
1) L’influence de la culture
a) Culture, norme et valeur
La culture est un ensemble complexe qui englobe la connaissance, la croyance, l’art, la morale, les lois et les
coutumes. En faite, la culture regroupe toutes les capacités et les habitudes acquises par l’homme étant membre d’une
collectivité, d’un groupe. La culture est composée de valeurs, de normes et de rôles sociaux, la culture agit sur les
conditions et les modes de vie.
Les valeurs sont les idéo collectifs qui définissent, dans une société, ce qui est désirable ou non désirable (exemple :
égalité, liberté, fraternité). Les normes sont des modèles de conduite que l’on doit avoir pour vivre dans un groupe, les
normes découlent des valeurs. Les rôles sociaux sont l’ensemble des attitudes qu’on est en droit d’attendre d’une
personne.
b) « L’éthique protestante et l’esprit du capitalisme », en 1905 de WEBER (1864-1920)
L’éthique protestant repose sur deux idées dont le Beruf (vocation pour LUTHER montrant que l’amour du
prochain se fait par un travail soigné et minutieux) et le calvinisme. Le calvinisme est définit par l’ascétisme et par la
thèse de prédestination. L’ascétisme est le fait d’utiliser les richesses de manières discrète c’est-à-dire l’absence de luxe
dans un but social, l’épargne. La thèse de prédestination est, selon CALVIN, d’obtenir le salut de Dieu par des simples
comportements religieux. Cependant, les individus vont essayer de trouver, dans la vie quotidienne, des signes de
prédictions, cette élection divine va reposer sur le travail et la réussite économique. Pour l’éthique protestante, servir
Dieu est un comportement ascétique et une valeur de travail.
L’esprit du capitalisme est qu’il est nécessaire d’avoir une épargne pour accumuler un capital, pour ensuite,
acquérir une propriété privée de production. L’esprit du capitalisme est la recherche systématique de profits par une
profession permettant à l’homme de se réaliser. Pour WEBER, les valeurs, qui animent le protestantisme, sont
compatibles avec celles du capitalisme. Le capitalisme aurait été rendu possible par le développement de la religion
protestante, cependant, WEBER entrevoit d’autres causes possibles à l’arrivée du capitalisme. Pour WEBER, le
capitalisme va se développer vers une rationalisation des activités économiques.
Le processus de rationalisation entraîne une séparation entre les activités sociales et les manières dont on les
organise, et la sphère religieuse. Les actions humaines et sociales doivent être rationnelles en finalité en se fixant des buts
et se donnant les moyens d’atteindre ces objectifs. Exemple de rationalisation, on va organiser la production de manière à
optimiser le rapport coût et avantage. Cette rationalisation repose sur une évolution des comportements des individus
afin d’exploiter leurs attentes.
Les thèses de WEBER ont été fortement critiquées, en effet, les historiens affirment qu’il existe du capitalisme sans
protestantisme et du capitalisme avec du protestantisme (Italie, Ecosse). Les critiques sont, en général, dues à une
mauvaise lecture de WEBER, en effet, pour WEBER, il ne s’agit pas de dire que le capitalisme a été crée par la Réforme
mais il s’agit de déterminer dans quelles mesures les influences religieuses, dont le protestantisme, auraient pu contribuer
au développement du capitalisme.
2) Le rôle des pouvoirs publics sur le développement
a) L’Etat, créateur de marché
L’Etat est créateur de marché c’est-à-dire qu’il contribue au développement des marchés de l’activité économique.
Nous retrouvons les thèses de COLBERT (1619-1683), ministre de Louis XIV, défendant les idées mercantilistes où l’Etat
doit augmenter ses richesses. Il faut développer les foires et les marchés (le commerce) qui entraîneront les recettes
fiscales. De même, il faut favoriser les exportations et limiter les importations. Le gouvernement va intervenir à deux
niveaux en édictant les règles favorisant le développement des compagnies de commerce (aux Indes par GOBELIN), le
développement des manufactures et de l’industrialisation. L’intervention de l’Etat varie dans le temps et dans l’espace.
b) Etat gendarme et Etat providence
L’Etat gendarme est un état où les interventions se limitent à des fonctions régulières dont la justice, la défense
nationale et l’ordre. Durant la fin du XIXème siècle et le début du XXème, le champ des interventions se sont élargies et on
est passé d’un Etat gendarme à un Etat providence.
L’Etat providence est un état intervenant dans le domaine social à travers le système de la Sécurité Sociale qui
assure, aux individus, un revenu lorsqu’ils sont touchés par certains risques. Ce système contribue à la production des
biens et des services collectifs afin de pallier aux imperfections du marché. Et, il assure la régulation de l’activité
économique à travers les politiques économiques.
Le chargement social est à la fois cause et conséquence du développement économique. Pendant longtemps, les
économistes et les sociologues ont cherché une cause unique au changement social :
 Pour MARX, c’est l’infrastructure qui agit sur la superstructure
 Pour WEBER, c’est la culture qui explique le changement économique
 Pour DURKHEIM, c’est l’évolution démographique qui amène à la division du travail
 Pour TOCQUEVILLE, c’est le passage de l’Ancien Régime à une société démocratique qui explique le
changement social.
Actuellement, ils ont dépassé ces théories et s’accordent à plusieurs facteurs qui sont en relation les un avec les
autres.
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