INTRODUCTION GENERALE CHAPITRE I : L’évolution économique et sociale : croissance et développement Depuis vingt ans, dans les pays occidentaux, nous avons connu de nombreuses transformations comme la tertiarisation, l’organisation du travail et la manifestation des chômeurs (décembre 1997). La croissance est un phénomène quantitatif (PIB) et le développement, qualitatif (mode et niveau de vie). L’étude du lien social à la croissance au développement est bilatérale. Au XVIIIème siècle, les économistes croient à un progrès irréversible et linéaire. Jean FOURASTIER, économiste contemporain, en 1949, réussit à palier à tout leur besoin (à la rareté). Cette victoire est le résultat du développement de la production (de plus en plus et de mieux en mieux) avec des gains de productivité du travail excessif (de plus en plus efficace). Par rapport au PDEM (Pays Développés en Economie de Marché), le Tiers-monde est en retard mais finira par rattraper les pays développés. Depuis une vingtaine d’années, les pays riches sont en crise (chômage persistant jusqu’en 1997), cette crise nous amène à reconsidérer la croissance des deux siècles passés. Les pays en développement et leurs instabilités économiques et sociales tendent à montrer que la thèse du retard au développement n’est pas si exacte. De même, il faut étudier les liens qui existent au jour d’aujourd’hui entre croissance, développement et changement social. Peut-on encore considérer la croissance indépendante des conditions sociales ? Est-ce que le niveau et le mode de vie ne sont que des conséquences des phénomènes de croissance, de développement et des progrès techniques ? I] De la croissance au développement 1) Un phénomène quantitatif a) Définir la croissance La croissance est définie comme l’augmentation soutenue et durable (long terme) avec un indicateur de production en volume ou réel, c’est offrir de plus en plus de biens et de services dans l’économie. La croissance n’est que la matérialisation quantitative dans un phénomène plus complexe, à savoir le développement. PIB en euros constants = (PIB en valeur / Indice des prix) x 100 François PERROUX définit le développement comme la combinaison des changements mentaux et sociaux qui rend une population apte à faire croître son produit réel global (PIB). Ce phénomène à long terme ne doit pas être confondu avec l’expansion qui est une augmentation d’un indicateur de production à court terme. L’activité économique est marquée par la fluctuation pouvant être cyclique, régulière en amplitude et périodique. FLUCTUATIONS DE L'ACTIVITE ECONOMIQUE MESUREES PAR LES VARIATIONS DU P.I.B. % de variation du P.I.B. Croissance Expansion Crise Récession Reprise 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 00 01 t b) Un phénomène difficile à mesurer PIB = Somme (VA) + (droit douanier – subvention à l’importation) + TVA VA = CA – CI CA = Prix x Quantité vendue Equilibre emploi = Ressources PIB + M° = CF + FBCF + X° = Ressources PIB = CF + FBCF + X° - M° PNB = PIB + Revenus reçus du reste du monde PNB = PIB – Revenus reçus au reste du monde Le PIB est surtout utilisé par des pays qui accueillent des multinationales et pour le PNB., par des pays qui possèdent des multinationales. Il vaut mieux utiliser le PIB en volume ou réel que le PIB en valeur ou nominal, et le PIB par habitant que le PIB global. Le PIB en euros constants prend en compte l’inflation, on dit qu’il a été déflaté. La croissance d’une variable exprimée en unité monétaire ne permet pas de savoir un effet quantitatif ou un effet sur le prix. Valeur = Volume x Prix donc Volume = Valeur / Prix Indice en volume = (Indice en valeur / Indice des prix) x 100 (pour déflater) Le PIB comporte certaines limites dont de ne pas montrer les inégalités par habitant au sein d’un pays. Toutes les activités ne sont pas prises en compte par le PIB car certaines échappent au cadre du marchand légal (hors le travail au noir, la prostitution, le bénévolat, les services gratuits, domesticité) et aux activités non-marchandes dont les administrations. Dans le cas où le PIB prendrait en compte des activités, le PIB prendrait non pas dans les valeurs marchandes mais dans les coûts de production. Les externalités sont les coûts sociaux dont la nuisance, la pollution non prise en compte par le marché. Bonheur Nationale Brut (BNB) = PNB – Externalités (J. TINBERGEN) c) Déroulement de la croissance Depuis la fin du XVIIIème siècle, il y a eu trois révolutions dont une démographique avec plus de main-d’œuvre, plus de production et début d’une croissance ; dont une agricole avec plus de nourriture et un début de croissance grâce aux engrais, pesticides, machines, variétés plus résistantes, jachères. Et la dernière est industrielle avec le machinisme reposé sur les trois quarts des actifs étant agricoles et le reste, industriels, avec le salariat et l’urbanisation. ANNEE CROISSANCE 14001800 0,2% (par an) 18201920 1,2% (par an) 19201930 -15% 19451974 5,5% (par an) 1975 1993 1997 1998 1999 2000 2001 2002 -1,3% -1% 1,99% 3,4% 2,9% 3,1% 2,3% 2,5% d) Les facteurs de la croissance La production augmente par le lien du capital au travail. Le progrès technique est l’amélioration de l’efficacité de la combinaison des facteurs de croissance, c’est un phénomène quantitatif. Les facteurs explicatifs de la croissance vont être recherchés au niveau quantitatif mais il existe aussi des facteurs qualitatifs. Certains économistes comme T. MALTHUS pensent que les facteurs quantitatifs (main-d’œuvre), ne sont pas un facteur de croissance. La population est une suite géométrique et la substance, une suite arithmétique. Il y a une baisse de la richesse par tête mais les ressources naturelles (plus on en a, plus on produit) sont ni nécessaires, ni suffisantes pour la croissance. Le capital, dans le langage courant, est compris au sens technique c’est-à-dire dans l’ensemble des biens durables acquis par les unités de production. Il se trouve à plusieurs processus de production. Il existe d’autres formes de capital que le capital technique, comme le capital circulant, immatériel ou financier. Le capital agit sur la croissance en volume en investissant davantage et le progrès technique qu’il incorpore. Pour pouvoir investir, il faut une épargne ou il faut recourir aux crédits ou aux emprunts. Les facteurs qualitatifs se traduisent à travers la baisse de 46% du nombre d’heure par actif et la hausse de 2063% de la VA horaire. Taux de variation = [(Va – Vd) / Vd] x 100 CM = 1 = (t / 100) = Va / Vd t = (CM – 1) x 100 CMg = (CMa)années donc CMa = années Racine carrée de (CMg) Ceci est rendu possible par l’introduction du capital et du progrès technique qui fait augmenter le PIB de 136% entre 1840-1910 et de 614% entre 1910-1990. Il vaut mieux passer du taux global au taux moyen annuel. Le TCAM permet de convertir une croissance sur une longue période à une période annuelle. La productivité du travail augmente et mesure la contribution d’un facteur ou deux, de la production à la production, c’est donc un rapport. Productivité = Quantité produite / Quantité de facteurs de production utilisés On distingue trois grands types de productivité. Travail = Production / Nombre d’heure Capital = Production / Quantité de capital utilisé Globale = Production / Taux du capital La productivité globale permet de prendre en compte la complémentarité des facteurs de production. La productivité du travail se découpe également en trois phases. Physique = Quantité produite / Nombre de travailleur Valeur par tête = VA / Nombre de travailleur Horaire apparente du travail = VA / Nombre d’heure travaillée Les facteurs, qui contribuent à améliorer la productivité, sont les innovations qui désignent une nouvelle manière de combiner les facteurs de production comme le dit J.A. SCHUMPETER qui distingue quatre grands types d’innovations : Technique de production, nouveau produit, nouvelle matière et organisation du travail. On parle d’innovation lorsque dans les entreprises ont mis en place un service de recherche et de développement. Les facteurs sociaux et culturels, comme le Japon, montrent que la culture (normes et valeurs communes) détermine en partie la capacité d’un pays à faire croître ses richesses. En effet au Japon, les valeurs sont fortement orientées sur le rapport hiérarchique, l’esprit d’initiative et le processus d’information. La croissance est un phénomène quantitatif, cependant, il y a aussi une dimension qualitative. En effet durant le XXème siècle, nous sommes passée d’une croissance extensive (reposée sur l’augmentation des quantités de facteurs utilisés) à une croissance intensive (sur l’amélioration des facteurs utilisés). Selon R. AREN, la croissance est une transformation qualitative dont les résultats sont mesurables. 2) Un phénomène qualitatif a) Les conditions d’un changement qualitatif La productivité augmente si le nombre de travailleur baisse, si la quantité produite augmente, si les deux sont réunis et si la production augmente plus rapidement que le nombre de travailleur. Les gains de productivité dépendent de la hausse de la VA, ils servent à rémunérer les individus qui ont contribués directement ou indirectement à la production. Le partage se fait entre les salariés, l’Etat avec les prélèvements obligatoires, les actionnaires par les dividendes et la Banque. La VA peut également servir à la Réserve ou à investir, à augmenter le capital social. La productivité sert à augmenter les salaires, baisser les prix afin d’accroître la consommation et par la même occasion augmenter la production. La production peut augmenter grâce aux investissements qui permettent de rehausser les profits. Cette hausse de la productivité permet aux consommateurs d’augmenter leurs pouvoirs d’achat, c’est un moyen de rehausser le niveau de vie. Le niveau de vie est la somme des dépenses de consommation c’est-à-dire la quantité des biens et services qu’un ménage peut acquérir. La consommation est l’ensemble des biens et services qui sont détruits plus ou moins rapidement. Pour les producteurs, ces gains de productivité aboutissent à une baisse des prix des biens qu’ils vendent mais ces baisses ne se réalisent pas dans les mêmes proportions que dans le secteur primaire, secondaire ou tertiaire. La baisse des prix fut plus importante dans le secondaire (1960-1970) et dans le tertiaire, actuellement. Les producteurs sont attirés par les secteurs secondaires et tertiaires avec la modification de la structure productive de l’économie. b) Amélioration générale des conditions de vie L’aspect du niveau de vie est quantitatif et le mode de vie, qualitatif qui est une notion beaucoup plus large que le niveau de vie. Le mode de vie est l’ensemble des manières de vivre, le moyen de dépenser son argent en occupant son temps libre. Le mode de vie dépend du niveau de vie, des conditions de travail, d’hygiène, de l’alphabétisation, de l’accès à la santé et aux soins. Le niveau de vie comporte une limite et est mesuré par le PIB par tête, or il ne prend pas en compte l’autoconsommation. Cette mesure repose sur l’idée qu’à chaque consommation correspond à un besoin, or certains économistes ont montré que la filière peut être inversée c’est-à-dire qu’il existe des normes sociales de consommation. Les producteurs créent des nouveaux produits pour les vendre, il y a création de besoins à travers les publicités (« Galbraith »). Pour FOURASTIER, ces gains de productivité peuvent faire améliorer le niveau de vie par l’augmentation de production de consommation et/ou par la stabilisation de la consommation et de la diminution du travail ce qui apporteraient une hausse du mode de vie. Depuis les années soixante, on observe une hausse continue du PIB c’est-à-dire une hausse du niveau de vie, mais, en même temps, les ménages ont modifié leur structure de consommation. Le statisticien belge ENGEL étudie le coefficient budgétaire des ménages pour montrer la modification de leurs consommations. Le coefficient budgétaire est la part relative d’un poste de consommation dans la dépense totale de consommation (ce coefficient augmente pour les deux derniers cas). Selon ENGEL : Plus les familles sont pauvres, plus la part de son revenu à l’alimentation est grande Plus les familles sont riches, plus la part de son revenu à l’alimentation est faible Plus les familles sont riches, plus la par de son revenu à l’habitation et au logement est grande Plus les familles sont riches, plus la part de son revenu à l’éducation et au loisir est grande Depuis les années soixante-dix, le coefficient budgétaire de l’alimentation a baissé alors que celui du logement, de la santé, de la communication, des loisirs, de l’éducation a augmenté. La loi ENGEL est cohérente grâce à l’augmentation des salaires dans les années soixante-dix. c) Les étapes de la croissance Pour W.W. ROSTOW (1916), la croissance suit un schéma linéaire, universel et invariable. Taux de croissance du P.I.B. CONSOMMATION DE MASSE MARCHE VERS LA MATURITE DECOLLAGE PREPARATION AU DECOLLAGE SOCIETE TRADITIONNELLE 1ère Révolution Industrielle 2ème Révolution Industrielle 3ème Révolution Industrielle t La consommation de masse est l’ensemble des ménages qui s’équipe en biens durables contribuant aux conditions de vie permises par le fordisme (normes sociales de consommation) et l’augmentation des salaires. Les points communs entre les trois Révolutions Industrielles sont la forte accumulation de capital qui permet aux entrepreneurs d’investir, la mise au travail de la population et la recherche des débouchés. L’analyse de ROSTOW a été critiquée puisqu’il ne répond pas à la question : y a-t-il une étape, après la consommation de masse, une étape finale ? La deuxième limite est que le schéma de ROSTOW n’est pas universel, toutes les sociétés n’ont pas passé les cinq étapes. En effet, la politique de ROSTOW est orienté idéologiquement, son livre se nomme le « Manifeste anti-communiste » en 1960 qui suit un discours libéral. Après les cinq étapes, la société se développe pleinement et est en progrès constant. On voit également se développer le secteur tertiaire et intervenir l’Etat de plus en plus. Pour ROSTOW, la croissance amène le développement. d) Le développement Les changements économiques (niveau de vie en hausse), sociaux, institutionnels et techniques (amélioration du mode de vie) sont la tertiarisation (le développement le plus important du marché), l’augmentation des salaires, l’industrialisation, l’alphabétisation, la qualification accrue, la parité, la mécanisation, la flexibilité du travail et le quinquennat. Les changements mentaux sur la croissance amènent des changements sociaux. Pour PERROUX, tous ces changements permettent la croissance, l’amélioration du niveau de vie, c’est le résultat des mutations, des transformations et des changements. Le lien entre la croissance et le développement est que la croissance est la cause et la conséquence du développement. Depuis 1949, les pays européens puis le Japon vont voir leur PIB connaître une croissance cumulative ce qui va aboutir à des changements structurels vers un développement, une amélioration du niveau de vie et des progrès techniques dans la scolarité et dans la santé. Les besoins vitaux sont déjà satisfaits. La croissance rend possible le développement comme en Corée du Sud qui a un taux de croissance de 6 à 7%, son développement se désigne par une espérance de vie de 71 ans et un taux d’alphabétisation de 96%. Pour PERROUX et BAINACH, la croissance est soutenue et permise par le développement. Certes, la croissance permet bien un développement mais, en retour, le développement entretient la croissance où l’amélioration du niveau de vie permettra le développement. De plus, il est possible d’avoir une croissance sans développement. L’exemple de MALTHUS est si la population augmente plus que le PIB, on a une hausse de la richesse globale mais pas une hausse de la richesse par tête, c’est ce que l’on appelle une croissance régressive. Le Brésil est la huitième puissance industrielle (satellites et réseaux de communications) et est une puissance agricole, mais le Brésil n’a pas de développement malgré la croissance. Avec deux tiers de la population sous-alimentée et un tiers se regroupant dans les favelas, on peut dire que la croissance ne profite pas à toute la partie de la population Alors que certains pays voient leurs conditions de vie s’améliorer sans de croissance (Nicaragua et le Mozambique). En effet, le développement résulte d’une politique dont l’Etat joue un rôle important car c’est lui qui oriente la croissance vers la satisfaction des besoins vitaux. Les inégalités de développement vont nous montrer avec les liens entre la croissance et le développement qu’elles ne sont pas aussi linéaires qu’avaient supposé les thèses libérales. II] Les inégalités de développement 80% de la population mondiale se partage un cinquième de la richesse mondiale. Quarante-trois pays disposent des richesses inférieures dans les années soixante-dix. Il y a croissance et développement pour les uns et sous-développement et appauvrissement pour les autres. Ces inégalités nous amènent à reconsidérer le lien entre croissance et développement. 1) Les blocages du développement Il est nécessaire de clarifier la terminologie qui tourne autour des pays en développement (PED vers 1980) : le Tiersmonde par A. SAUVY vers 1950, les pays sous-développés vers 1960 (PSD) nomment les pays qui ne peuvent pas satisfaire les besoins vitaux, les pays en voie de développement (PVD) dans les années soixante-dix. a) Le PIB comme indicateur de développement En 1960, le revenu moyen par habitant d’un pays industriel était de quatre fois supérieur à celui d’un habitant du Tiers-monde, alors qu’en 1995, il était de cinq fois supérieur. Nous n’avons pas de mesure de l’évolution absolue du niveau de vie mais une mesure de l’évolution des inégalités des niveaux de vie entre pays riches et pays pauvres. Le PIB par tête présente un avantage, celui de ramener à une même échelle les pays de tailles différentes. Cependant, il présente des inconvénients puisqu’il gomme les inégalités dans un pays ce qui rend difficile la comparaison des structures socioéconomiques entre deux pays différents. Et dans certains pays, une économie informelle ou souterraine représente une part très importante de la richesse nationale (Italie). La Banque mondiale établie une classification des différents pays en fonction du revenu par habitant ou du PIB par tête : pays à bas revenus (inférieur à 695$), pays intermédiaires (entre 695 et 8695$) et pays à hauts revenus (plus de 8695$). Il existe d’autres classifications qui prennent en compte d’autres critères (éducation, santé) comme la CNUCED (Conférence des Nations Unies pour le commerce économique et le développement) où sa première réunion date de 1964 : PMA (Pays les Moins Avancés), les pays qui maîtrisent leur avenir, les NPI (Taiwan, Singapour, HongKong, Corée du Sud) et les bébés Tigres (Indonésie et Malaisie). Un pays en développement est un pays qui amène son développement, et un pays développé est un pays industrialisé qui a réussi à améliorer leur condition de vie. b) Les causes du sous-développement La théorie du cercle vicieux montre que le développement est un phénomène cyclique autoentretenu. Pour casser cette théorie, il faut une épargne (acte économique qui n’existe pas dans toutes les cultures), il y a deux solutions dont l’épargne extérieure dépendante et l’épargne interne ce qui nécessite un changement des mentalités. Certains économistes montrent que, dans certains pays de développement, il existe déjà une épargne mal orientée aux mains de la bourgeoisie locale. Le retard du développement est, pour les libéraux, un retard des PED dans le processus de croissance, il suffit alors d’attendre qu’ils rejoignent la situation des pays développés. La situation des PED est différente des PED d’il y a cent ans. Pour le modèle dualiste, les économistes montrent que si, dans un pays, la population est exportée au lieu d’être consommée nationalement alors le développement ne peut pas suivre et les PED resteront en retard. En Asie du Sud-est, le développement est exigé par la population. Dans certains PED, les gains de la croissance sont mal répartis, on distingue alors deux secteurs de l’économie : moderne aux mains d’une minorité et traditionnelle aux mains d’une majorité. La théorie de la domination est une transposition des thèses marxistes, elle montre l’inefficacité de transposer un modèle occidental de développement dans les PED qui entreraient dans une situation de dépendance. Le sousdéveloppement peut être expliqué par une domination soit des pays industriels sur leurs colonies, soit d’une partie de la population. Les PED exportent des produits agricoles à faible valeur ajoutée et apportent des produits manufacturés à forte valeur ajoutée. Pour avoir une imposition onéreuse, il faut produire plus sans pour autant pouvoir consommer plus. Les thèses marxistes montrent d’une manière générale l’exploitation des pays pauvres, périphériques par les pays riches. 2) Une autre conception du développement a) IDH et IPH L’indicateur de développement humain est la moyenne pondérée spécifique qui prend en compte trois critères : le PIB par habitant, l’espérance de vie à la naissance et le taux de scolarisation de la population adulte avec le taux de scolarisation. L’IDH permet pour des pays, dont le pays par tête est le même, de comparer leurs modes de vie et de déceler des différences de développement : Egypte (3800$ de PIB par habitant et 0,5 de IDH) et Maroc (3600$ - 0,6). L’indicateur de pauvreté humain est utilisé par le PNUD et prend trois critères à la possibilité de vivre une vie normale, il mesure le pourcentage de la population concernée par ces trois critères : Longévité de la vie avec le pourcentage de la population qui vit au-delà de quarante ans Accès au savoir avec le taux d’alphabétisation dans la population adulte Condition de vie matérielle avec le pourcentage de la population qui n’a pas accès à l’eau potable, aux services sanitaires, aux moins de cinq ans affectés par la malnutrition. Un milliard de personnes vit avec moins de 100$ par an, l’IPH permet de relativiser cette mesure car il y en a, en réalité, plus d’un milliard. b) L’importance de ces conditions initiales Dans le processus de développement, le rôle de l’Etat est déterminant (NPI). Il assure les conditions initiales de développement pour deux raisons dont le développement du capital humain (innovation) et la redistribution des revenus efficaces. L’Etat va permettre de créer des débouchés nécessaires à l’industrialisation. c) Vers un développement humain Le développement durable est un mode de développement qui favorise la croissance tan qu’elle débouche sur une amélioration des conditions de vie et un respect du capital naturel préservant ainsi la satisfaction des besoins des générations futures. Depuis 1992 à la conférence du PNUD à Rio, cette notion est au cœur des débats actuels qui tournent autour de la limitation des émissions de gaz à effet de serre (CFC), du droit à polluer ou du permis à polluer. La croissance est nécessaire au développement, la croissance est un phénomène quantitatif (PIB, productivité) mais aussi un phénomène qualitatif. Par ailleurs, les inégalités de développement montrent que le lien entre croissance et développement n’est pas systématique. Il existe des blocages au développement (cercle vicieux, dualiste). Enfin, les économistes, les sociologues et les historiens montrent que le développement est une notion beaucoup plus large que la croissance. Actuellement, le développement est appréhendé à travers les concepts d’IDH et d’IPH, le développement humain. Après avoir montrés les liens entre croissance et développement, on va s’intéresser aux relations qui existent entre croissance, développement et changements sociaux, culturels et politiques. CHAPITRE II : Changement social, culturel et politique En deux siècles, la Révolution Française et la Révolution Industrielle ont amené plusieurs transformations dont le passage d’une société agricole à une société industrielle, la modification de la structure sociale (déclin du nombre d’ouvrier, augmentation du nombre d’employeur) et la présence de l’Etat (d’un Etat gendarme à un Etat Providence). Toutes ces transformations observables dans le temps, qui affectent de manière durable la structure t le fonctionnement de la société, modifient ainsi le cours de l’Histoire pouvant être qualifiées de changements sociaux. A quoi est dû le changement social ? Certains économistes montrent que les causes du changement social sont économiques et culturelles. De manière plus générale, est-ce que le changement social s’explique par une cause unique ou par des facteurs multiples ? Pour de nombreux auteurs, le changement économique permet, rend possible les transformations culturelles et sociales. Par contre, d’autres auteurs, c’est l’influence des valeurs, le rôle des pouvoirs publics qui engendrent le changement économique. I] Du changement économique au changement social 1) L’économie, facteur du changement social a) La thèse marxiste : économie et société Pour Karl MARX (1818-1883), l’histoire est faite d’une succession de modes de production qui est composée de deux choses : Infrastructure est la force productive (main d’œuvre, machine) et le rapport de production (division des classes) formant la sphère économique Superstructure est l’ensemble des idées religieuses, politiques, philosophiques et juridiques Selon MARX, le lien entre ces deux choses est que l’infrastructure détermine la superstructure, les idées n’ont qu’un simple reflet de la réalité économique. C’est la position d’une classe sociale dans le processus de production qui va déterminer sa façon de penser ; c’est la réalité qui commande la conscience des hommes. C’est le conflit qui est le moteur de l’Histoire et du changement social où son origine est dans la sphère économique, dans les conditions de production et dans les rapports sociaux de production. Or pour Karl MARX, la classe bourgeoise, qui détient le capital, exploite la classe ouvrière qui apporte le travail. Les capitalistes extorquent une plus-value aux prolétaires. Pour MARX, le travail est valeur d’échange « v » représentant le coût de reproduction de la force du travail, il distingue aussi la valeur d’échange d’un produit « v ». Salaire de subsistance = v V = v + Plus-value + Coût Pour Karl MARX, la plus-value est le travail non payé, l’objectif des capitalistes est d’augmenter la plus-value en baissant « v » mais il existe des lois sociales limitant la diminution ou l’augmentation de la productivité et l’intensification du travail. Quelque soit la solution retenue, les ouvriers vont lutter contre cette exploitation amenant à la lutte et aux conflits sociaux (changement social). C’est le changement économique, le passage de mode de production à un autre qui vont entraîner une autre organisation économique avec les ouvriers au pouvoir (changement social). L’Histoire est faite d’une succession de mode de production (primitif, esclavagisme, serf, capitalisme, socialisme, communisme). b) Economie, mode de vie et valeur De manière générale, les transformations sont sociales au niveau du mode de vie et des valeurs. Depuis deux siècles, le mode de vie ne cesse de changer avec la diminution du temps de travail (3200 heures par an en 1800 et aujourd’hui, 1500) et les revendications sociales ayant une volonté de partage (hausse de la productivité, augmentation du chômage). On a des évolutions économiques qui amènent des changements sociaux puisque la baisse du temps de travail rapproche les conditions de vie entre les hommes et les femmes. Le mode de vie dépend de la participation de l’activité productive et de la consommation qui dépend du revenu. Les valeurs pendant l’Antiquité, est l’esclavage et non, le travail. Au Moyen Age, seuls les serfs et les bourreaux travaillent et donnent au travail, un sens d’antidote contre la pauvreté permettant à l’homme de s’affranchir de sa nature. Actuellement, le développement du salariat permet de diffuser cette valeur. L’exclusion avec les rmistes et les SDF fait partie de la population, la culture du non travail de cette partie de la population valorise d’autres activités que le travail. Enfin, au cours du dernier siècle, la division du travail a entraîné une diversification des PCS qui ont désormais des intérêts, des contradictions. La lutte entre ouvriers et cadres est arbitrée par l’Etat. 2) La modification de la population active a) Evolution de la population active La population active est l’ensemble des individus qui exercent une activité rémunérée ou qui cherchent à en exercer une. La population active représente 26,5 millions d’individus dont 24 millions sont des actifs occupés et 2,5 millions sont chômeurs. La hausse de la PA entre 1806 et 1870 est due à la Révolution Industrielle et démographique. La deuxième hausse de 1960 à nos jours est une période appelée les Trente Glorieuses. On distingue plusieurs facteurs à cette hausse dont l’augmentation du taux de natalité, la hausse de l’immigration et la hausse de l’activité féminine à partir de 1965. Ce dernier phénomène est dû à la maîtrise de la fécondité, à une meilleure formation, à la croissance économique demandant plus de main d’œuvre et à la tertiarisation qui a rendu possible l’activité des femmes. Désormais, nous observons un ralentissement de l’augmentation de la PA à cause de l’allongement de la scolarité et à la baisse de l’âge de la retraite (en 1969, en moyenne, une personne est active entre 18 et 62 ans, et en 1990, entre 22 et 59 ans). La durée de la vie active baisse d’où un ralentissement de la croissance de la population active. Les causes ne sont pas des lois économiques et sociales mais des tendances, des contextes sociaux et historiques. Actuellement, la PA augmente moins vite que la population totale alors le rapport actif et inactif se dégrade. Taux d’activité = (PA / Population totale) x 100 La PA des femmes est de 48% et celle des hommes de 61%. Le taux d’activité des 19 ans est de 8%, et le taux d’activité global de 55%. Comptabiliser la population active est de plus en plus dur car il existe des formes d’emplois qui font bousculer les individus du chômage à un emploi. Les emplois atypiques sont les emplois à temps partiels contraints (TPC) et les emplois précaires (CDD, intérims). Les emplois typiques sont les CDI qui sont considérés comme la norme (temps plein, indéterminé et salarié). b) Evolution de la structure de la PA La population active est de plus en plus une population de salariés où le nombre de salarié n’a cessé d’augmenter en France, il est actuellement de 90%. Le salariat est la situation dans laquelle un travailleur est en situation de dépendance vis-à-vis d’un employeur, en contrepartie d’une rémunération et d’une production sociale. Il y a trois causes du développement du salariat dont l’augmentation de l’activité des femmes, la concurrence internationale qui amène un processus de concentration, et les départs en retraite. Pour ce dernier, les activités sont sans reprises car il y a eu des transformations des modes de production avec les exploitations agricoles de grandes tailles et des transformations des modes de consommation. Le processus de concentration est le processus durant lequel la taille d’une unité de production va augmenter pour être plus efficace, plus rentable et plus de pouvoir. Les trois types de concentrations sont la concentration horizontale (mêmes activités associés), la concentration verticale (maîtrise de la filière de production, des fournisseurs) et la concentration conglomérale (activités différentes pour la logique de diversification des risques. La PA peut être étudiée par les secteurs d’activités c’est-à-dire l’ensemble d’activités productives ayant des caractéristiques communes (définition de CLARCK en 1941 et de FOURASTIER). Le secteur primaire et l’ensemble des personnes travaillant sur la transformation du milieu naturel, le secteur secondaire sur les activités industrielles, BTP, et le secteur tertiaire sur les services. Nous observons pour le secteur primaire, un progrès technique lent, pour le secondaire, un progrès technique fort, et moyen pour le tertiaire. Cette classification est critiquée car on peut trouver trois limites. Le PT fort dans le secondaire s’explique que certaines professions dont indépendantes pour lesquelles leurs activités relèvent les performances du secteur primaire et tertiaire (exemple de la comptabilité). Le développement de la sous-traitance met en classe des actifs dont des comptables dans le secteur tertiaire mais aussi dans le secondaire (Renault). Le développement du secteur tertiaire s’explique par une hausse importante de la productivité au sein de ce secteur tertiaire. 1906 1930 2001 Secteur Primaire 65% 1/3 5% Secteur Secondaire 20% 1/3 20% Secteur Tertiaire 15% 1/3 75% Cette évolution montre qu’il y a une tertiairisation des emplois c’est-à-dire que de plus en plus d’emplois relèvent du secteur tertiaire au détriment des deux autres. En 1940, le Royaume-Uni a 25% des actifs dans le primaire. Le secteur secondaire reste important en Allemagne et au Japon. Le secteur tertiaire regroupe certaines réalités dont la baisse des services non-marchands et collectifs, et l’augmentation des services marchands comme le service individuel et logistique (banque, assurance, transport, télécommunication) ou comme les services relationnels (santé). 2) Le changement de la structure sociale a) Evolution des CSP et des PCS Le sigle CSP (catégories socioprofessionnelles) a été utilisé de 1954 à 1962 où il a été remplacé par PCS (professions par catégories socioprofessionnelles). L’objectif des PCS est de placer la population active en un ensemble de groupe restreint présentant une certaine homogénéité. Le but est de constituer des groupes sociaux à partir de personnes exerçant des professions considérées comme voisines, susceptibles et présumées d’avoir et d’entretenir des relations. Les PCS étudient les structures sociales, les pratiques culturelles des uns et des autres, elles sont construites d’après sept critères dont le statut (salarié ou indépendant), la position hiérarchique, la qualification, l’importance de l’entreprise, le secteur (public ou privée), le secteur de l’entreprise et la profession. Le nombre d’ouvrier chute après une augmentation (37% en 1968, baisse dès 1975, 27% en 1999), ce phénomène est dû à une crise industrielle c’est-à-dire que les gains de productivité ont baissé, suivis par la main d’œuvre et l’arrivée des NFOT. On observe par contre une hausse des salariés non industriels entre employé (17% en 1968 et 29% en 1999) et professions intellectuelles (10% en 1968 et 18% en 1999). Désormais, le nombre d’enseignant, de technicien, de cadre est supérieur aux effectifs des ouvriers et des employés. On trouve plusieurs causes à cette augmentation dont le développement de la technologie et des fonctions commerciales, l’investissement de la société dans la santé et l’éducation, la gestion rationnelle des relations humaines. La population active agricole regroupe 3% de la PA totale en 1999 contre 15% en 1968. b) Déclin des ouvriers et montée des classes moyennes Le nombre d’ouvrier diminue alors que les autres catégories augmentent que ce soit les professions intermédiaires, les employés, les cadres mais ces trois PCS ne constituent pas une classe à part entière. En effet, ils n’ont pas de pratiques culturelles, sociales, politiques homogènes ; nous parlerons de classe moyenne pour montrer qu’il n’y a pas d’unité idéologique entre ces trois groupes. La classe moyenne est traversée principalement par les employés. II] Du changement social au changement économique 1) L’influence de la culture a) Culture, norme et valeur La culture est un ensemble complexe qui englobe la connaissance, la croyance, l’art, la morale, les lois et les coutumes. En faite, la culture regroupe toutes les capacités et les habitudes acquises par l’homme étant membre d’une collectivité, d’un groupe. La culture est composée de valeurs, de normes et de rôles sociaux, la culture agit sur les conditions et les modes de vie. Les valeurs sont les idéo collectifs qui définissent, dans une société, ce qui est désirable ou non désirable (exemple : égalité, liberté, fraternité). Les normes sont des modèles de conduite que l’on doit avoir pour vivre dans un groupe, les normes découlent des valeurs. Les rôles sociaux sont l’ensemble des attitudes qu’on est en droit d’attendre d’une personne. b) « L’éthique protestante et l’esprit du capitalisme », en 1905 de WEBER (1864-1920) L’éthique protestant repose sur deux idées dont le Beruf (vocation pour LUTHER montrant que l’amour du prochain se fait par un travail soigné et minutieux) et le calvinisme. Le calvinisme est définit par l’ascétisme et par la thèse de prédestination. L’ascétisme est le fait d’utiliser les richesses de manières discrète c’est-à-dire l’absence de luxe dans un but social, l’épargne. La thèse de prédestination est, selon CALVIN, d’obtenir le salut de Dieu par des simples comportements religieux. Cependant, les individus vont essayer de trouver, dans la vie quotidienne, des signes de prédictions, cette élection divine va reposer sur le travail et la réussite économique. Pour l’éthique protestante, servir Dieu est un comportement ascétique et une valeur de travail. L’esprit du capitalisme est qu’il est nécessaire d’avoir une épargne pour accumuler un capital, pour ensuite, acquérir une propriété privée de production. L’esprit du capitalisme est la recherche systématique de profits par une profession permettant à l’homme de se réaliser. Pour WEBER, les valeurs, qui animent le protestantisme, sont compatibles avec celles du capitalisme. Le capitalisme aurait été rendu possible par le développement de la religion protestante, cependant, WEBER entrevoit d’autres causes possibles à l’arrivée du capitalisme. Pour WEBER, le capitalisme va se développer vers une rationalisation des activités économiques. Le processus de rationalisation entraîne une séparation entre les activités sociales et les manières dont on les organise, et la sphère religieuse. Les actions humaines et sociales doivent être rationnelles en finalité en se fixant des buts et se donnant les moyens d’atteindre ces objectifs. Exemple de rationalisation, on va organiser la production de manière à optimiser le rapport coût et avantage. Cette rationalisation repose sur une évolution des comportements des individus afin d’exploiter leurs attentes. Les thèses de WEBER ont été fortement critiquées, en effet, les historiens affirment qu’il existe du capitalisme sans protestantisme et du capitalisme avec du protestantisme (Italie, Ecosse). Les critiques sont, en général, dues à une mauvaise lecture de WEBER, en effet, pour WEBER, il ne s’agit pas de dire que le capitalisme a été crée par la Réforme mais il s’agit de déterminer dans quelles mesures les influences religieuses, dont le protestantisme, auraient pu contribuer au développement du capitalisme. 2) Le rôle des pouvoirs publics sur le développement a) L’Etat, créateur de marché L’Etat est créateur de marché c’est-à-dire qu’il contribue au développement des marchés de l’activité économique. Nous retrouvons les thèses de COLBERT (1619-1683), ministre de Louis XIV, défendant les idées mercantilistes où l’Etat doit augmenter ses richesses. Il faut développer les foires et les marchés (le commerce) qui entraîneront les recettes fiscales. De même, il faut favoriser les exportations et limiter les importations. Le gouvernement va intervenir à deux niveaux en édictant les règles favorisant le développement des compagnies de commerce (aux Indes par GOBELIN), le développement des manufactures et de l’industrialisation. L’intervention de l’Etat varie dans le temps et dans l’espace. b) Etat gendarme et Etat providence L’Etat gendarme est un état où les interventions se limitent à des fonctions régulières dont la justice, la défense nationale et l’ordre. Durant la fin du XIXème siècle et le début du XXème, le champ des interventions se sont élargies et on est passé d’un Etat gendarme à un Etat providence. L’Etat providence est un état intervenant dans le domaine social à travers le système de la Sécurité Sociale qui assure, aux individus, un revenu lorsqu’ils sont touchés par certains risques. Ce système contribue à la production des biens et des services collectifs afin de pallier aux imperfections du marché. Et, il assure la régulation de l’activité économique à travers les politiques économiques. Le chargement social est à la fois cause et conséquence du développement économique. Pendant longtemps, les économistes et les sociologues ont cherché une cause unique au changement social : Pour MARX, c’est l’infrastructure qui agit sur la superstructure Pour WEBER, c’est la culture qui explique le changement économique Pour DURKHEIM, c’est l’évolution démographique qui amène à la division du travail Pour TOCQUEVILLE, c’est le passage de l’Ancien Régime à une société démocratique qui explique le changement social. Actuellement, ils ont dépassé ces théories et s’accordent à plusieurs facteurs qui sont en relation les un avec les autres.