LES GRANDES PÉRIODES HISTORIQUES
La préhistoire
L’Histoire naît avec l’écriture. Avant l’écriture, est donc avant l’Histoire, il y a la préhistoire. Que nous
ne ferons remonter que jusqu’à environ deux millions d’années, date des premières traces
d’hominidés sur le territoire français.
La protohistoire
Pour que les peuples entrent dans l’Histoire, il faut donc qu’ils laissent des traces écrites derrière eux.
C’est le cas des Sumériens, dès 4000 av. JC ; puis des Grecs et de Romains. Ces derniers nous
intéressent plus particulièrement car ils nous ont légué plusieurs textes concernant les habitants du
territoire qui nous intéresse, les Gaulois, qui eux ne connaissaient pas l’écriture.
Pour ces peuples à propos desquels nous avons des traces écrites, mais indirectes, on ne peut pas
parler véritablement d’Histoire et les historiens du début du XXe siècle ont forgé le terme de
protohistoire.
L’Antiquité (l’Époque antique)
De l’apparition de l’écriture (4000 av. JC) à la chute de l’empire romain d’Occident (476). Pour ce qui
nous concerne, il s’agit surtout de protohistoire avec l’arrivée des Celtes en Europe occidentale (800
av. JC) même si l’on pourrait parler d’Histoire pour la période gallo-romaine qui suit la conquête des
Gaules par César (Alésia, 52 av. JC).
Le Moyen Âge (l’Époque médiévale)
De la chute de l’empire romain d’Occident (476) à la prise de Grenade (1492). Cette expression date
du XIXe siècle et réduit cette période à une transition plus ou moins obscure entre un supposé Âge
d’or de l’Antiquité et la Renaissance. L’historiographie a depuis, et fort heureusement, fait quelques
progrès et « médiéval » n’est plus tout à fait synonyme de « moyenâgeux ».
Les Temps modernes (l’Époque moderne)
De la prise de Grenade (1492) à la Révolution française (1789). La première date est plus connue
pour la découverte de l’Amérique par Christophe Colomb mais il faudra quelques années avant de
comprendre la portée de cet événement. D’autres dates auraient pu être prises en compte : autour de
l’an Mil, s’accompagnant d’un remarquable essor démographique, trois États importants d’Europe
occidentale connaissent un tournant majeur dans leur histoire politique (la renaissance ottonienne en
962, la montée sur le trône d’Hugues Capet en 987, la « conquête » de l’Angleterre par Guillaume en
1066) ; 1453, avec la chute de l’Empire romain d’Orient, même si ces conséquences ne seront
qu’indirectes sur le destin de l’Europe occidentale ; 1456, avec la première impression de la Bible…
L’Époque contemporaine
De la volution française à nos jours. Le début de cette période est spécifique à la France. Les
États-Unis retiennent plus volontiers la date de leur propre révolution (1776) tandis qu’en Allemagne et
dans les pays anglo-saxons, l’ « histoire » contemporaine ne concerne que notre époque et c’est
l’époque moderne qu’ils subdivisent en trois périodes (fin XVe-1792, 1792-1920, 1920-maintenant).
LA PRÉHISTOIRE
Paléolithique (au plus 10 000 « hommes » sur le territoire français) :
- 1 800 000 : l’homme de Roquebrune (homo habilis)
Juste des traces de son passage dans une grotte, dans le sud de la France,
entre Monaco et Menton. À rapprocher d’un autre homme des bords du
Tanganyika. 1m30, 40 kg, cerveau 700 cm3. Il sait tailler les pierres, découper
la viande.
- 400 000 : l’homme de Tautavel (homo erectus)
Squelette dans une grotte vers Perpignan. Cerveau 1 100 cm3. A servi de repas à ses congénères.
- 135 000 : l’homme de Neandertal (homo sapiens)
Vallée de Neandertal, près de Düsseldorf. 1m65 (1m78). Plusieurs outils rudimentaires. Enterre
ses morts. Disparaît sans que l’on sache pourquoi. A cohabité avec Cro-Magnon.
- 35 000 : l’homme de Cro-Magnon (homo sapiens sapiens)
Cro-Magnon est le nom d’un site de la Dordogne (Cros : creux, grotte en occitan). Il fait encore très
froid. La calotte glaciaire va jusqu’aux rives nord de la France.
Site de Lascaux, en Dordogne (- 15 000) découvert en 1940 par des enfants et leur chien.
- 4 000 : les menhirs
Le plus gros faisait 350 tonnes, soit 100 de plus que l’obélisque de la Concorde. Vers - 2 700, il y a
environ 1 millions d’hommes sur le territoire français et un commerce actif dans toute l’Europe.
Il reste aussi de la préhistoire des expressions comme « homme de Cro-Magnon », « on est
revenus à l’âge de pierre » mais aussi Lascaux ou Carnac, sites mondialement célèbres et encore
très visités.
LES GAULOIS
- 800 : invasion des Celtes
Chassés par le mauvais temps, plusieurs tribus ayant un commun une langue indo-européenne. Ils
apportent de nouvelles traditions, une nouvelle religion, une nouvelle langue et surtout le fer. Ils
viennent, à cheval, par le nord des steppes d’Asie centrale après un long arrêt en Autriche. Société
dominée par des chefs guerriers mais qui n’ignore pas le commerce. Ils s’installent d’abord dans l’est
de la France (mine de fer de Lorraine). Ils pratiquaient l’inhumation et l’incinération. Ils vont dominer
toute l’Europe, d’est en ouest.
Deux tribus donnèrent leur nom à deux villes françaises : les Senones (Sens, Yonne) et les Parisii
(Paris, « peuple des carrières », ils exploitaient le gypse qui le sera jusqu’au début du XIXe siècle). Le
mot « Celte » se rencontre chez Hérodote (étymologie : « colon » ou « rapide »). Mais les Grecs les
appellent plus souvent « Galates » envahisseurs »). Galates, donnera Galli chez les Romains et
l’on désignera ainsi les Celtes qui se sont installés sur le territoire français (Gaulois).
En -450, une nouvelle vague arrive de l’est. Ceux-là ont de meilleures épées et des casques pointus
parfois ornés de corne de taureau ou d’aile d’oiseau. Ils combattent torses nus, parfois entièrement
nus en poussant des cris épouvantables. Aucune tactique, mais pas plus de peur : ils ont la réputation
de ne jamais reculer. De toute façon, seul leur corps meurt, leur âme atteint le paradis des héros. Ils
repartent du combat avec les têtes de leurs ennemis et au rythme lent et lugubre d’un hymne guerrier.
Certaines têtes illustres auront le droit à un embaumement (plutôt bocal à formol) et on sacrifiera
quelques prisonniers aux dieux.
Les banquets d’Astérix sont un des rares points historiquement justes.
Organisation sociale : druides et nobles se réunissent pour élire un chef qui peut être contredit par ses
pairs. Les druides enseignent l’immortalité de l’âme (emportée par un cygne) et détiennent des
connaissances avancées sur les plantes médicinales et la chirurgie (fractures…) Stage de formation
continue tous les ans dans la forêt des Carnutes (Chartres). Ils se méfient de l’écrit et l’interdisent : il
conduit à la paresse intellectuelle. Ils apprennent tout par cœur.
Quelques mots gaulois : alouette, cheval, chèvre, mouton, ruche, ambassade, bagnole, braguette,
brasserie, caillou, chemin, drap, galette, graine, savon, tonneau, valet ainsi que la plupart de noms de
fleuves et de montagnes.
Bons cultivateurs (engrais, moissonneuses…)
Artisans et artistes :
- bijoux, tatouages, body-painting
- différents types de chars à 2 ou 4 roues
- tonneaux
- étoffes de couleurs vives (bandes ou damiers), chemises, manteaux, tuniques, braies
- savon, cheveux décolorés, longues moustaches
- jambons, pain blanc, fromage, foie gras, viandes grillées ou bouillies aux herbes, cervoise,
hydromel, vin (plus rare)
- 400 : environ 10 millions de Gaulois.
- 390 : Brennus (ça veut dire « chef »), chef des Senones, franchit les Alpes et assiège Rome. Les
« oies du Capitole » sauvent les assiégés d’une attaque surprise. Brennus repart contre 350 kg d’or.
Les Gaulois faussent les poids, les Romains protestent, Brennus lance son épée sur la balance en
criant « Vae victis », « Malheur aux vaincus ». Les Romains restent traumatisés pour longtemps.
- 278 : un autre « Brennus » part à la tête de 150 000 hommes, pille Delphes Il faut que les dieux
trop riches soient généreux avec les hommes… ») et s’installe en Asie Mineure il fonde l’empire
des Galates (cf. : épître de Paul)
LES GALLO-ROMAINS
- 192 : les romains massacrent les Gaulois de Gaule cisalpine (descendants de Brennus).
- 125 : ils répondent à la demande d’aide des habitants de Marseille et massacre les Salyens.
- 121 : première colonie en Gaule transalpine : la Narbonnaise (Narbo Martius, dieu de la guerre).
- 80 : Celtill, père de Vercingétorix est brûlé par les siens. Il voulait être roi.
- 58 : massacre de Bibracte (les Helvètes d’Orgérorix en route vers la Saintonge (Niort)).
- 52 : les Romains vainqueurs des Gaulois à Alésia
Vercingétorix mène une politique de terre brûlée mais lance des attaques imprudentes. Après la
victoire de Gergovie (Clermont-Ferrand), il se retrouve assiégé par les troupes romaines à Alésia
(Côte d'Or ?). Il décide alors de faire sortir les femmes, les enfants et les vieillards, afin qu'ils aient la
vie sauve. Mais les Romains ne les laissent pas passer et ils se font massacrer sous les remparts de
la ville. Des renforts arrivent mais ils tombent dans les fosses hérissées de pointes dont les légions
romaines se sont elles-mêmes entourées. C'est un désastre si grand que l'on en a oublié le lieu exact
de cette défaite. Quelques villages ont revendiqué ce lourd héritage, l'un d'eux a été plus ou moins
officialisé mais rien n'est certain.
Vercingétorix ("Le roi suprême de ceux qui marchent à l'ennemi") a été un chef militaire dans l'armée
romaine. Il va se rendre à César qui l'envoie en prison et le fera défilé lors de son triomphe 6 ans plus
tard puis le fera étrangler.
Dans ses Commentaires sur la guerre des Gaules, César met en avant la valeur des guerriers gaulois
(en particulier des Belges) afin de magnifier sa conquête. Il insiste aussi, comme d'autres
commentateurs romains, sur leur "barbarie" afin de justifier cette conquête. Ce mépris pour la
civilisation gauloise va demeurer jusqu'au XIXe siècle et dans les mentalités, "gaulois" est toujours
plutôt synonyme de "bon vivant", au mieux, "brute", au pire.
S'en suivent presque 3 siècles de co-existence pacifique et bénéfique à tous (commerce, voirie…) Les
Gaulois ont 130 jours fériés. La Gaule est divisée en 4 régions dont les adjectifs sont parfois
devenues des noms propres (narbonnaise et aquitaine, lyonnaise, belgique).
En 177, Lyon est le théâtre du premier massacre de chrétiens (qui sont soupçonnés de sacrifices
d'enfants, de cannibalisme, leur prophète aurait une tête d'âne...) Blandine devient la première
martyre française : les fauves s'en sont détournée mais un taureau l'embroche et un rétiaire l'achève.
Entre 200 et 400, les barbares infiltrent peu à peu l'espace romain et intègrent officiellement la société
(et l'armée) dès 330. Les jeunes Romains, par provocation, adoptent leur mode (braies, cheveux
longs, bottes).
Saint Martin
Vers 336, Martin, un Pannonien
(Hongrie), est soldat en Gaule.
Il partage son manteau avec un
pauvre qui était le Christ. Quelques
miracles plus tard, il meurt et on
l'enterre, vénéré comme un saint,
avec la moitié de sa cape (cappa)
dans un lieu que l'on appellera
capella (=> chapelle).
LES INVASIONS BARBARES
406 : les invasions barbares
Profitant du gel du Rhin, les Vandales (=> vandaliser) arrivent en Gaule par milliers, fuyant les Huns,
et saccageant tout sur leur passage jusqu'en Espagne (=> l'Andalousie); où ils arrivent en 409.
Ils sont suivis des Suèves, des Alains… et des Burgondes qui s'établiront en Bourgogne.
407 : Les Wisigoths, chassés aussi par les Huns, passent les Alpes et atteignent Rome, qu'ils pillent,
en 410. Puis, ils traversent encore les Alpes et conquièrent tout le sud-ouest, de Narbonne à
Bordeaux. Ils signent un accord avec Rome mais, ariens, les problèmes commencent avec les
Gaulois chrétiens (Christ est-il d'essence divine ?).
Dès 260, des Francs, installés entre la mer du Nord et Mayence, tentent des incursions en Gaule.
En 357, ils s’allient aux Goths, Vandales, Burgondes et autres Alamans. Les Francs saliens
s’installent autour de Liège.
406 : Ils sont chassés par les Huns.
430 : On les retrouve autour de Cambrai d’où on ne les laisse pas (encore) s’étendre.
Ve-VIe siècles : chassés par les Angles et les Saxons de Bretagne, des Celtes arrivent en Armorique,
qu’ils appelleront Petite-Bretagne.
451 : Attila, Fléau de Dieu, franchit le Rhin, à la poursuite des Wisigoths, dévaste Metz, Reims et
Troyes et s’arrête avant Paris (2 000 habitants), peut-être grâce aux prières de Sainte Geneviève, une
mystique d’une trentaine d’année (qui mourra à 89 ans). Le Panthéon se dresse sur la montagne qui
porte son nom.
Marchant sur Orléans, il finit par fuir devant une coalition menée par le Gallo-Romain Aetius et le
Wisigoth Théodoric. Il est rejoint aux champs Catalauniques : 50 000 Huns contre 60 000 fédérés et
165 000 morts ! (quand on aime, on ne compte pas…)
Théodoric est mort dans la bataille.
Attila repart dévaster le nord de l’Italie et meurt d’un saignement de nez.
Aetius, dernier grand empereur, est assassiné par l’obscur Valentinien III.
476 : Odoacre, un chef Germain, dépose Romulus Augustulus, un enfant qu’il avait placé sur le trône
de l’empereur. Il s’installe à Ravenne et renvoie les insignes de la fonction impériale à Zénon,
empereur romain d’Orient, par respect pour ladite fonction. De Romulus à Romulus.
1 / 30 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !