canope, récipient en terre cuite ou en pierre dans lequel sont entreposés les viscères des
momies de l'ancienne Égypte. L’appellation de vase canope, attribuée par les antiquaires du
XIXe siècle, est due à une confusion avec les cruches anthropomorphes d'Osiris provenant de
Canope, l'actuelle Aboukir, située près d'Alexandrie, sur le bras Canopique du delta du Nil.
À l'origine, les viscères retirés du corps à embaumer sont placés dans un coffre de pierre
subdivisé en quatre compartiments destinés respectivement au foie, aux poumons, à l'estomac
et à l'intestin. Mais rapidement, dès l'Ancien Empire, ce meuble est remplacé par quatre jarres
fermées par d'épais bouchons bombés. Sous la XVIIIe dynastie, à l'époque amarnienne du
pharaon Akhenaton, les vases canopes prennent la forme d'une tête à l'image du défunt. Par
exemple, les couvercles en albâtre des quatre vases de Toutankhamon exposés au musée du
Caire sont tous à l'effigie du jeune pharaon. Cependant, l'usage le plus courant, qui s'impose à
la même époque et perdure ensuite, est de reproduire la figure des quatre fils du dieu Horus,
garants de la pérennité des organes dans l'au-delà. Amset à la tête humaine, Hapi à la tête de
singe, Douamoutef à celle de chacal et Qebehsenouef à celle de faucon s'occupent
respectivement du foie, des poumons, de l'estomac et des intestins. Parfois, tous quatre
possèdent une figure humaine. Dans ce cas, Amet se distingue par un visage imberbe et une
peau claire, alors que ses trois frères sont barbus et ont la peau mate.
copte, art, objets et édifices généralement attribués à la population indigène de l'Égypte sous
l'occupation romaine, puis byzantine ; plus spécifiquement, art des chrétiens d'Égypte entre le
IIIe et le XIIe siècle environ. L'art copte, qui n'était donc pas uniquement chrétien, ni par son
contenu ni par sa portée, s'est inspiré de nombreuses sources : formes et motifs de l'ancienne
Égypte, culture hellénistique (la production artistique datant des premiers siècles de la
chrétienté est souvent considérée comme un prolongement tardif de l'art gréco-romain) et art
du Proche-Orient. C'est pourquoi beaucoup de ses motifs n'ont strictement rien de chrétien, et
nombreuses sont les scènes dyonisiaques, les compositions bucoliques inspirées de la poésie
des classiques et les groupes de néréides et de ménades.
Il existe peu de vestiges de l'art copte du IIIe siècle apr. J.-C. ; seuls quelques tissus et
sculptures nous sont parvenus. Cependant, ces objets présentent déjà une rupture avec la
tradition hellénistique. Il fallut toutefois attendre le Ve siècle pour que l'art copte prît un
véritable essor ; autant que l'on sache, les centres artistiques les plus importants étaient à
l'époque Ahnas el-Médineh dans la province du Fayoum, Antinoë en moyenne Égypte et
Akhmim en haute Égypte. Parmi les rares œuvres coptes que l'on sache dater et situer se
trouvent les grandes fresques des monastères de Saint-Jérémie de Saqqarah (en basse Égypte)
et de l'église de Baouit (en moyenne Égypte), tous deux de la seconde moitié du Ve siècle.
Qu'il s'agisse de peinture, de bas-relief ou de sculpture en ronde bosse, l'art copte, par
contraste avec les conventions artistiques de l'ancienne Égypte, se caractérise par une
stylisation des personnages : grands yeux au regard fixe, torses longs et maigres et
représentation des visages de face. Les tissus, les sculptures et les reliefs de pierre et de bois
sont les formes les plus courantes de l'art copte, bien que le travail des métaux et du verre, la
céramique, les ivoires et les enluminures de manuscrits soient également importants. Après
les conquêtes arabes (641-643), l'art copte se raréfia, mais survécut encore plusieurs siècles.
2 L'ARCHITECTURE
Les principaux vestiges de l'architecture copte sont les monastères et les églises, disséminés
pour la plupart sur le territoire égyptien et édifiés en briques crues selon un plan basilical. Le