Le Mythe
de la
fondation de Rome.
Rome, aujourd’hui capitale d’une jeune et peu puissante Italie, fut autrefois le centre
du monde et la maîtresse de la Mediterranée. Attirant toutes les convoitises et inspirant crainte
et respect, son histoire se retrouve connue de tous à notre époque. Symbole de la période
antique, elle a su garder certains secrets notamment sur le fait de sa création : Mythe ou
réalité ? Beaucoup de personnes parlent en effet d’un récit faux, mensongé, suspect d’un point
de vue trop rationnel car basé uniquement sur des symboles : le mythe !
Nous pourrions en effet nous demander si la création de Rome par Romulus et son
frère Remus relève plutôt du mythe ou de l’Histoire, au sens très scientifique du terme. Mais à
cette question peut s’ajouter cette autre : quelles ont été et quelles sont les retombées de ce
récit sur notre quotidien, notre civilisation ?
Dans le but de donner réponse à ces interrogations nous verrons tout ce qui rapproche
le récit de la fondation de Rome au mythe propement parlé, puis les traces historiques et
scientifiques qui confirment cet écrit et enfin nous terminerons par une interprétation
actualisée ” de cette trace écrite.
I)Approche mythologique de la fondation de Rome :
A : La multiplicité des récits légendaires.
Les historiens ne sont d’accord ni sur l’auteur ni sur le nom de Rome et encore moins
sur les causes qui firent devenir une cité si grande.
Pour certains, ce sont les Peslages qui, après avoir parcouru la plus grande partie de la
terre et dompté plusieurs nations, s’arrêtèrent sur le lieu où se trouve Rome aujourd’hui. Dans
le but de marquer la force de leurs armes, ils donnèrent pour nom Rome à la ville qu’ils
bâtirent.
Pour d’autres, ce sont certains Troyens qui fuyant la prise de leur ville se retrouvèrent
sur les côtes de la Toscane près du Tibre. Leurs épouses étant fatiguées par le voyage et hors
d’état de pousser plus loin cette expédition, manifestèrent tout leur mécontentement et
brulèrent les vaisseaux. Parmi elles se distingua Roma, la plus acharnée d’entre les femmes.
Cédant à la nécessité, les fuyards se seraient installés près du mont Palatin. Il se rendirent
rapidement compte que le terrain y était fertile et le climat doux. Ils rendirent grâce à Roma
qui fut couverte d’honneur et c’est pour cela que l’on nomma la nouvelle cité Rome.
D’autres opinions, très diverses ont été entendues comme Rome bâtie par Romanus,
fils d’Ulysse et de Circé, par Romus, fils d’Emathion, par un autre Romus, roi des Latins qui
bâtit Rome après avoir chassé les Tyrrhéniens…
Dans l’Histoire d’Italie de Promathion, Torchetius, roi des Albins eut dans son palais
une apparition divine. Il consulta un oracle qui ordonna que l’on fit approcher de cette figure
une jeune fille, qu’il naîtrait ensuite d’elle, un fils qui deviendrait très célèbre, par son
courage, sa force, son bonheur et qui surpasserait tous les hommes de son temps. Le roi
ordonna cela à une de ses filles mais celle-ci refusa et elle fit envoyer une de ses servantes. Le
roi l’apprenant, il les enferma toutes les deux. Il leur donna pour punition la création d’une
toile qui, finie, leur donnerait droit de liberté et de mariage. Les deux femmes y travaillaient
ardemment le jour tandis que le roi la faisait défaire la nuit. La servante eu deux jumeaux que
le roi ordonna de tuer (forte analogie à Romulus et Remus, on les abandonna au bord du Tibre
mais une louve vint les allaiter…). Adultes ces deux enfants attaquèrent le roi et l’évincèrent
du pouvoir.
B : Virgile, Tite-Live, Pepareth…de multiples auteurs pour un mythe des
origines.
Selon Virgile, tout débute avec Enée, fils d’Anchise et de la déesse Vénus fuyant Troie
prise par les grecs. Il arriva à l’embouchure du Tibre. Voici comment les évènements sont
censés s’être déroulés au XIIe siècle av JC.
Ainsi installé, Enée épouse Lavina, fille d’un roi local : Latinus. Après ses exploits
contre les Tutules, il fonde la ville Lavinium du nom de sa femme. Le récit de Virgile s’arrête
ici. La suite fut sans doutes écrite par Tite-Live. Ascagne (également appelé Iule) fils
d’Enée (d’ un précedent mariage avec une troyenne,Creüse) fonda Albe sur la Longue. Treize
générations de rois se succédèrent.
La suite du récit est racontée par Dioclèse de Préparethe (1er grec à le publier). Ce récit
commence à l’époque de Numitor et d’Amulius, deux frères descendant d’Enée. Amulius
hérita de l’or et de l’argent et Numitor du royaume. Ce dernier ne tarda pas a perdre son bien
au profit de son frère. Amulius craignant que sa nièce Rhéa Silvia ne donne une descendance
à Numitor, l’envoya chez les Vestales, la contraignant ainsi au célibat. Mais visitée par Mars,
Dieu de la guerre, elle mit au monde deux jumeaux : Romulus et Remus. Faustulus un
serviteur d’Amulius ( on dit aussi que ce serait lui qui aurait recueilli les enfants) chargé par
son maître de les faire disparaître, n’osa pas devant le Tibre en crue jeter les enfants. Il se
contenta de les déposer sur la rive.
Leur berceau gagna la berge du mont Palatin et les enfants se trouvèrent sous le figuier
(sauvage) Ruminal (de la mamelle ruma).Une louve vint les allaiter et un pic-vert leur amena
de quoi subsister (ces deux animaux sont consacrés à Mars le père des enfants). Faustulus,
berger du mont Palatin et d’Amulius, trouva alors les nouveaux nés et les éleva chez lui en
cachette avec l’aide de sa femme Acca Laurentia. Les enfants furent nommés Romulus et
Remus en rapport avec la mamelle (ruma) de la louve qui les avait sauvés.
Un jour les bergers de Numitor se querellèrent avec ceux d’Amulius et leur dérobèrent
des troupeaux. Romulus et Remus poursuivirent les voleurs et ramenèrent les troupeaux. Mais
le jour des Lupercalia, Remus tombé dans une embuscade, se fit emprisonner par des
partisans de Numitor et il fut amené devant leur roi. Mais celui-ci par crainte d’Amulius ne
pouvait rien entreprendre sans son accord. Amulius lui donna toutes libertés et Numitor
entreprit alors de questionner Remus quant à ses origines. Numitor le reconnaissant s’emplit
d’espérance. Faustulus le berger pressa alors Romulus d’aller au secours de son frère.
Amulius qui commençait à avoir des doutes envoya un émissaire vers son frère pour lui
demander s’il n’avait pas entendu dire que les fils de Rhéa Silvia étaient vivants. Cet
émissaire fit irruption chez Numitor lorsque celui-ci embrassait son petit fils.
Romulus de son côté s’empressant de soulever les peuples voisins d’Albe contre
Amulius rejoignit son frère qui lui, était à la tête de la population même de la ville. Amulius
fut déchu et mis à mort. Numitor fut rétabli et rendit les honneurs à sa fille. Alors âgés de 18
ans, Romulus et Remus résolurent de s’établir ailleurs et de bâtir une ville au lieu même où la
louve les avaient nourris. Ils entreprirent de donner refuge aux bannis et aux fugitifs qui les
avaient aidés à renverser Amulius. Tout le monde fut reçu sans distinction.
Quand on fut prêt à bâtir la villa, il s’éleva une dispute entre les deux frères sur le lieu
on la placerait. Romulus voulut l’ériger à l’endroit il avait construit « Rome Carée »
tandis que Remus avait signé le mont Avantin. ( en effet ce site domine le Tibre transit
cuivre, sel de Méditerranée…) Suivant le rite étrusque, on s’en rapporta aux vols des oiseaux
que l’on consultait ordinairement pour les augures. Remus fut le premier à apercevoir six
vautours mais ensuite son frère déclara en avoir vu douze. Lorsque Remus, qui avait accepté
les augures appris qu’il avait été trompé, il en fut si mécontent qu’il ne cessa de provoquer et
de gêner Romulus pendant qu’il creusait le Pomoerium (= enceinte sacrée), jusqu’au moment
il franchit le fossé. Romulus alors aurait fendu le crâne de son frère, Faustulus et son frère
auraient péris en tentant de s’interposer.
Quand la ville fut achevée, Romulus divisa d’abord en plusieurs corps militaires tous
les citoyens qui se trouvaient en âge de porter une arme. Chaque division fut composée de
trois milles hommes à pieds et de trois cents cavaliers. Les autres hommes formèrent le
peuple. Il prit parmi ceux-ci une centaine de personnages, ayant soin de choisir les plus
honnêtes pour former son conseil appelé le Conseil des Patriciens. Le restant des hommes
forma le sénat ; sénat qui explique les lois et siège dans les tribunaux.
Quatre mois après la fondation de Rome, Romulus entreprit l’enlèvement des Sabines
afin de pourvoir son peuple en femmes. Celui-ci fit courir le bruit qu’il avait mis à jour l’autel
d’un dieu ancien : Consus (dieu des projets secrets). Lors dune fête qu’il lui était consacrée
Romulus fit enlever toutes les filles et femmes sabines Les Sabins envoyèrent des diplomates
mais Romulus refusa toute négociation. Romulus après de nombreuses guerres dont il sortit
victorieux, se trouva alors un ennemi de taille. Suite à la trahison de Tarpéia, les Sabins
guidés par Tatius s’introduisirent de nuit dans la citadelle et prirent le contrôle de la
forteresse. Au court de l’ultime combat les Sabines s’interposèrent et demandèrent un arrêt
des combats. Cela eut lieu et un traité fut signé. Dès lors les deux peuples s’allièrent et les
deux chefs régnèrent ensemble.
Rome resta Rome mais ses habitants d’origine prirent le nom de Quirites, du nom de
Cure d’où était originaire Tatius. Après quarante années de prospérité Romulus s’éteignit.
II) Approche historico-scientifique du mythe :
A : L’âge de la philologie
Le cit de la fondation de Rome est perçu avant tout comme légendaire, et beaucoup
d’éléments semblent en effet dépasser largement le cadre de la stricte réalité historique. On
parle ainsi de “ mythe de la fondation ”, mais le terme de mythe renvoie précisément à toute la
richesse du récit, ses nuances, ambiguïtés et mystères quant à la part de vérité historique
contenue dans le récit légendaire.
Le mot mythe revêt de multiples facettes et s’accorde parfaitement au thème de la
fondation de Rome : longtemps, on entendait par mythe un récit faux et mensonger, puis le
terme s’est nuancé et, bien qu’étant en général invérifiable, le mythe est considéré aujourd’hui
comme chargé de vérités, retranscrites de façon plus ou moins codées ou symboliques, à
travers le prisme déformant d’une époque donnée qui injecte dans l’interprétation qu’elle en
fait ses propres référents.
Le mythe de la fondation de Rome s’avère particulièrement propice à une
interrogation concernant la part de réalité contenue dans les mythes, voire de réalité
historique. En effet, les historiens se sont intéressés très tôt aux temps de la fondation de
Rome, cherchant à en dégager les aspects véridiques. Les évolutions de ces recherches et leurs
difficultés témoignent de la complexité et des zones d’ombre planant sur un récit pour lequel
la frontière entre mythe et réalité est aujourd’hui encore particulièrement difficile à cerner.
Ainsi, dès la Renaissance, avec la diffusion de textes antiques qui caractérise cette
période, deux courants opposés apparaissent dans le cadre de l’interprétation du mythe de la
fondation de Rome : pour le premier, il est possible de retrouver dans la légende les traces
d’une très ancienne histoire alors que le second soutient que le récit des origines de Rome n’a
rien d’historique et relève entièrement de la fiction. Opposés par leur point de vue, ces
courants ont tous deux recours à une nouvelle analyse comparative des textes, la philologie, et
ouvrent la voie à un renouveau des études portant sur le mythe de la fondation. Cependant, les
obstacles majeurs à toute connaissance des commencements de Rome se faisaient déjà
ressentir : l’existence, tout d’abord, d’un hiatus chronologique d’au moins 5 siècles entre les
temps de la fondation et l’apparition des premiers historiens la relatant et, ensuite, le manque
cruel de documents ou monuments historiques, du fait notamment de l’incendie de Rome par
les Gaulois de Brennus. Dès lors, le doute jeté sur l’histoire des origines vit sa pratique
prolongée au siècle suivant ; doute qui peut se résumer par ces questions : comment aller au-
delà du récit initial tel qu’il avait été rapporté, notamment par Tite-Live? Pourquoi chercher à
savoir puisqu’on ne peut rien savoir ? La présence unique du mythe brut, en-dehors de tout
document historique datant des temps de la fondation, semblait un obstacle insurmontable à
toute interprétation sûre.
Dans cette optique, au 19ème siècle, beaucoup d’auteurs ne consacreront dans leurs
études qu’un rapide survol à la fondation, considérant qu’une telle analyse ne pouvait se baser
sur aucun fait avéré, mais au mieux sur des documents assimilés à des inventions ou de la
propagande. Le problème des sources restait entier : comment écrire une histoire de la
fondation de Rome ou ce qui l’a précédée lorsque l’on doit partir de sources essentiellement
romaines, et donc largement postérieures aux origines ?
Le renouveau d’intérêt pour les origines de Rome arrivera avec un nouveau courant
appelé l’hypercritique (“ excès de la critique ”), représenté notamment par un auteur italien,
Ettore Pais, et son ouvrage Storia di Roma ”(1898). Les tenants de ce courant se donnaient
pour but de soumettre les légendes romaines à une vérification systématique, une analyse
impitoyable, aboutissant à l’affirmation qu’une grande partie du récit de la fondation n’est
que le fruit d’une spéculation littéraire tardive et même d’une falsification délibérée ”.
Ainsi, les belles légendes ne seraient que des inventions destinées à la propagande des grandes
familles patriciennes et les ambitions de la République romaine. Tout le premier siècle avant
notre ère et le Principat de l’empereur Auguste furent traversés par une nostalgie des origines
qui poussa chaque empereur ambitieux, dont Jules César, à se clamer de Romulus. Or, une
bonne partie des sources dont disposent les historiens, et notamment celles concernant le
pomerium (la limite sacrée délimitant la ville qui aurait, selon le mythe, été tracée par
Romulus), remontent à cette période, ce qui implique évidemment un doute légitime quant à
leur exacte véracité historique.
Le début de découvertes archéologiques sur le sol de Rome donnant consistance aux
récits légendaires porta cependant un rude coup à ce courant. Il n’en reste pas moins que Pais
eut le mérite d’imposer l’idée que la légende n’existait pas pour rien ”, que le discours sur le
passé gendaire était avant tout, dans l’Antiquité, un discours sur le présent dont il constitue
une traduction symbolique et sublimée. Mais c’est bien l’archéologie qui, au début du 20éme
siècle, entre en scène pour éclairer les temps des origines de Rome.
B : Triomphe de l’archéologie et fin d’un mythe ?
Dès la fin du 19ème siècle, des découvertes commencèrent à se faire jour, notamment
sur le Forum romain, avec l’apparition de traces probables d’une enceinte consacrée et d’un
cippe (pierre) recouvert sur ses 4 faces de caractères gravés, correspondant alors à la plus
ancienne inscription romaine. Cette découverte fut accompagnée de nombreuses autres, telle
celle des vestiges d’une ancienne nécropole en 1902, et l’idée d’une confirmation décisive de
la tradition prit de plus en plus d’importance au fur et à mesure des découvertes des fouilles
menées sur le sol romain. Les temps de la fondation semblaient ainsi sortir de l’ombre
mythique du récit légendaire initial. Dès lors, cette science auxiliaire de l’histoire que
devenait l’archéologie semblait supplanter dans ce rôle la philologie, et une idée simple se
répandait : la tradition disait vrai et l’archéologie le prouvait de manière irréfutable parce qu’
objective. Cette tradition se trouvait également renforcée par la découverte en 1907 de fonds
de cabanes, qui témoigneraient de la présence d’un village de bergers sur la colline du Palatin
vers 750 avant Jésus-Christ.
Au lendemain de la seconde guerre mondiale, les recherches se multiplièrent, non
seulement à Rome, mais également sur tout le territoire du Latium.
Une découverte relativement récente (1985) sembla cependant plus que toutes les
autres confirmer le mythe de la fondation, dans ce qu’il avait de plus fragile et de plus
inaccessible.
En effet, avec la découverte, au pied du Palatin, de traces superposées de 3 murs
successifs, le dernier d’entre eux étant daté des années 730-720 avant notre ère, date à
rapprocher de celle, célèbre, attribuée à la fondation de Rome (-753), la réalité historique
semblait faire une nouvelle irruption dans le récit du mythe.
Les fouilles mirent à jour les traces d’une palissade de bois contemporaine du dernier
mur d’enceinte, mais édifiée à une quinzaine de mètres de distance. Elément curieux : cette
palissade, entretenue et refaite à plusieurs reprises après son édification, était séparée du mur
par un espace de terrain demeuré libre de toute occupation du 8ème au 6ème siècle. Ce respect et
ce maintien d’une bande de terrain vierge revêt un aspect sacré qu’il est difficile de ne pas
rapprocher du pomerium, fortification constituant la limite sacrée de la nouvelle ville et dont
le tracé est attribué par la tradition à Romulus…En effet, le pomerium, limite sacrée, est vue
par certains comme ayant été sacralisée par le sang de Rémus se répandant dans le tracé du
pomerium, après le meurtre commis par Romulus.
Dès lors, les 2 siècles et demi de critique historique des textes de la fondation, se
trouvaient ébranlés par une réalité matérielle.
Cependant, il convient de nuancer et distinguer la réalité du pomerium mis à jour et ce
qui a pu être rêvé à son propos : le mythe de la fondation n’est pas authentifié dans sa totalité
par ces fouilles, d’autant plus que l ‘archéologie implique des incertitudes et permet des
interprétations diverses.
Aussi le bat est-il loin d’être clos, les historiens se trouvant en face d’un dilemme :
faut-il s’appuyer sur ces découvertes spectaculaires pour conclure à la validité finitive de
l’ensemble de la tradition ou bien, en raison de l’incertitude liée à l'archéologie, renoncer à
pouvoir établir un jour une vérité générale et universelle concernant la fondation de Rome ?
La question des origines restait donc entière : la découverte de l’éventuelle limite sacrée de la
ville semblait certes laisser à penser que Rome avait été fondée sur le Palatin au 8ème siècle
avant notre ère par un fondateur, en accord avec la légende. De même, Rome semblait alors
résulter de l’extension progressive d’une communauté sur la colline du Palatin , cette colline
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