
 
Mini-atlas des religions du monde – section 1 : les religions monothéistes – l’Islam – 
Première définition : un triple refus par rapport 
au catholicisme romain. 
 
 Dans  la  mesure  où  le  protestantisme  se 
différencie principalement du catholicisme romain, 
il  est  tout  à  fait  possible,  pour  le  définir,  de  se 
référer  à  ce  qui  constitue  les  points  marquants 
d’une  opposition  séculaire  et  fondamentale.  La 
séparation  du  catholicisme  romain  d’avec  les 
protestants date du XVI° siècle : les Réformateurs, 
désireux alors de corriger les erreurs et les abus de 
leur Eglise du  dedans,  c’est-à-dire sans  avoir à  la 
quitter ou à en fonder une autre, ont été rejetés de 
l’Eglise romaine et condamnés. 
Un  triple  refus  caractérise  le  désaccord 
entre les protestants et Rome. Ce triple refus peut 
être  exprimé  dans  une  formule  lapidaire :  un 
homme,  une  femme,  une  chose ;  à  savoir :  le 
pape, Marie, la  messe,  trois  données essentielles 
qui  caractérisent  le  catholicisme  romain  et  sont 
étrangères au protestantisme. Ce dernier, dans son 
ensemble,  quelles  que  soient  ses  composantes  et 
familles  spirituelles,  se  reconnaît  dans  ce  triple 
refus.   
1- Un homme, le pape. 
Dans  cette  définition,  le  pape  prend  une  valeur 
proprement  symbolique  :  les  protestants  peuvent 
avoir pour tel ou tel pape un réel respect, mais la 
fonction,  l’institution  pontificale,  n’en  restent  pas 
moins  l’expression  de  tout  un  ensemble  qui 
demeure  étranger  au  protestantisme.  Le  pape  est 
l’image d’un système d’autorité, d’une hiérarchie, 
d’une institution pyramidale, d’un pouvoir, que le 
protestantisme récuse parce qu’il n’en trouve pas le 
fondement et la justification dans la Bible. Dire le 
pape,  c’est  donc  dire  aussi  les  cardinaux,  les 
archevêques, les évêques, les curés, les abbés, etc. 
 
  2- Une femme, Marie. 
Les protestants ont pour Marie, mère de Jésus, tout 
le respect qu’on doit  porter à la mère du Seigneur. 
Ce  que  la  Réforme  a  rejeté,  c’est  le culte marial. 
Dieu  seul  est  Dieu,  et  le  culte,  l’adoration,  ne 
sauraient  s’adresser  à  Marie  élevée  au  rang  de 
véritable déesse. Là encore, Marie est le signe d’un 
problème plus vaste ; le protestantisme, en effet, a 
d’emblée  refusé  aussi  tout  ce  qui,  de  près  ou  de 
loin, pouvait s’identifier au culte des saints et à la 
vénération  des  reliques.  Le  culte  marial  et celui 
des  saints  contredisent,  trahissent  et  dénaturent 
profondément  le  strict  monothéisme Soli  Deo 
gloria ! (A Dieu seul la gloire !), telle peut être, à la 
suite de Calvin, la devise de tous les protestants. 
 
  3- Une chose, la messe. 
L’opposition  entre  catholiques  romains  et 
protestants  au  sujet  de  la  messe  ne  vient  pas, 
comme on le croit le plus souvent, du refus de la 
Réforme  de  souscrire  à  la  doctrine  dite  de  la 
présence  réelle  dans  le  sacrement  de  la  Cène, 
doctrine selon laquelle le corps et le sang de Jésus 
sont réellement présents dans le pain et le vin de 
la Cène. Luther, Zwingli et Calvin ont élaboré sur 
le sujet des doctrines très différentes. Là n’est donc 
pas le débat premier et fondamental.  
  Ce que le protestantisme unanime récuse, et 
a  toujours  récusé,  c’est  l’idée  du  sacrifice  de  la 
messe : le prêtre ordonné peut transformer le pain et 
le vin de la Cène en vrai corps et en vrai sang de 
Jésus-Christ. Il le peut par le pouvoir extraordinaire 
que lui donne son ordination. 
  Fidèle  au  témoignage  biblique,  le 
protestantisme n’admet qu’un seul sacrifice, qui 
a eu lieu une fois pour  toutes,  et  qu’il  n’est  au 
pouvoir de personne de reproduire. 
 
Conclusion : 
  Un  homme  (le  pape),  une  femme  (Marie), 
une  chose  (le  sacrifice  de  la  messe) :  ces  trois 
données nous renvoient au coeur d’une opposition 
où  il  est  permis  de  trouver,  de  manière  évidente, 
trois caractères propres du catholicisme romain. 
Cependant,  une  telle  définition  comporte  une 
faiblesse  :  on  voit  bien  ce  que  le  protestantisme 
rejette et nie, mais on ne voit pas, en revanche, ce 
qu’il  affirme. Il est, par conséquent, important de 
recourir aussi à un autre type de définition. 
 
Deuxième définition : trois grands principes. 
 
Il est possible de définir le protestantisme par 3 
grands  principes  fondamentaux.  Les  principes 
du protestantisme ne définissent pas sa doctrine, 
mais plutôt un style et un état d’esprit. 
 1-  Premier  principe  –  Ecriture  et 
tradition :  ‘Sola  scriptura’  (L’Ecriture 
seule).