VIROLOGIE - Papillomaviridae, Polyomaviridae et Arenaviridae - page 1/6
Raph & Hadrien
23/03/09
VIROLOGIE
15h - 16h
Tiare et Marjorie
Stéphagnoli
PAPILLOMAVIRIDAE
NB : Cette heure de cours est la dernière de systématique virale…ouf !!
Cette famille est fortement représentée chez les espèces animales. La classification concernant cette
famille a été modifiée il y a 4-5 ans. Auparavant, les Papillomaviridés étaient associés aux
Polyomaviridés. Ils constituent désormais deux familles distinctes car les virologues ont considéré
certains aspects de leur physiopathologie trop différents (comme Trnka). Simultanément à cette scission,
les virologues ont divisé les Papillomaviridés en 16 genres classés par ordre alphabétique grec : α,
β, γ, δ, ε…jusqu’à π. Ces genres sont formés de virus proches mais aux structures antigéniques
différentes.
Ce sont des virus à ADN qui sont la plupart du temps asymptomatiques mais qui peuvent dans
certains cas être associés à des cancers chez l’homme (principalement le cancer du col de l’utérus).
Morphologie, structure, génome
Ce sont de petits virus (55nm), non enveloppés. Leur capside possède une symétrie icosaédrique
et renferme un génome d’ADN double brin, circulaire d’environ 8000 paires de bases. Ce génome
possède la particularité d’avoir d’un côté ses gènes précoces (= gènes de régulation) et de l’autre
ses gènes tardifs (=gènes de structure).
Parmi les gènes précoces, on trouve E6 et E7 qui sont deux gènes oncogènes : ils peuvent
transformer les cellules et les rendre immortelles. Ce sont donc les gènes impliqués dans le cas
d’infections cancérigènes à Papillomavirus. Ils sont impliqués dans des interactions avec les gènes
suppresseurs de tumeur comme p53. Le gène précoce E2 régule l’activité d’E6 et E7.
Ces virus font entrer les cellules « parasitées » en phase S : ils ont besoin d’activer la
multiplication cellulaire pour pouvoir se multiplier.
Ce sont des virus à cycle intranucléaire avec un ADN qui persiste dans le noyau sous forme
épisomique (= molécule d’ADN circulaire qui peut se répliquer de façon autonome et de temps en
temps peut intégrer le génome cellulaire).
Propriétés physico-chimiques
En bons virus non enveloppés qui se respectent, les Papillomavirus sont résistants dans le milieu
extérieur mais aussi à l’éther, l’acide et la chaleur. Ils sont donc viables longtemps dans des locaux
contaminés : ils sont par exemple responsables des verrues plantaires qu’on peut choper à la piscine.
Propriétés biologiques
Ces virus peuvent infecter de très nombreuses espèces de vertébrés (mammifères et oiseaux)
et possèdent une incroyable diversité (plus de 120 virus différents rien que pour l’homme dont
une cinquantaine rien que pour le genre des Alphapapillomavirus).
Leur spectre d’hôte est en général étroit mais des transmissions interspécifiques sont
possibles. Dans ce cas, il peut y avoir émergence de tumeurs cutanées (tumoregenèse). On
remarque une forte adaptation du virus à son hôte. Il y a apparition de papillomes, condylomes
puis disparition.
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Ces virus pénètrent leur hôte par effraction cutanée ou muqueuse (au niveau d’excoriations,
de microblessures ou blessures) et ont un tropisme pour les épithéliums squameux (cutanés
comme muqueux).
Leur transmission se fait donc principalement par contact direct (peau à peau ou muqueuse à
muqueuse : c’est donc une MST) mais aussi par voie indirecte (via du matériel souillé, les
bâtiments, l’eau de la piscine…).
Ce sont des infections très répandues surtout chez les jeunes (il y a souvent disparition
spontanée avec l’âge), persistantes (durée variable : cela peut durer toute la vie de l’individu
mais ne jamais se révéler) et souvent bénignes (verrues, condylomes, papillomes).
Remarque : dans certains cas, la persistance participe à l’apparition de tumeurs. C’est un
phénomène accidentel. La cancérogenèse a lieu sur les espèces cibles (ex : sarcoïdes chez le
cheval : proliférations tumorales localisées) ou lorsqu’il y a un saut d’espèces.
L’oncogenèse est accidentelle (chez l’homme et les bovins, parfois les carnivores, souvent par
transmission interspécifique… (on vous laisse le loisir de songer à des trucs dégueux…)
Physiopathologie
Ces virus rentrent par effraction cutanéo-muqueuse. Ils infectent les cellules basales des
épithéliums stratifiés squameux. Ils s’associent à ces cellules en persistant un certain temps dans
leur noyau. Il s’agit d’infections latentes. Ils provoquent une prolifération clonale des cellules
infectées, qui sont à l’origine de petites surélévations de type verrues.
Plus la cellule infectée progresse vers la surface de la peau, plus elle se différencie et plus le cycle
viral progresse (on passe de l’expression des gènes précoces à celle des gènes tardifs). Quand les
cellules desquament, les particules virales sont émises. En résumé, le cycle viral suit le cycle
cellulaire. C’est un système complètement adap à ces cellules. Ainsi, les virions sont émis de
façon épisodique, suivant le cycle cellulaire.
Parfois, le génome viral s’intègre au génome cellulaire. Cette intégration peut s’accompagner de la
perte d’une partie des phases de lecture du nome viral et notamment d’E2. Cette protéine permet
normalement la régulation de l’expression d’E6 et E7. Il y a alors surexpression d’E6 et E7, ce qui
favorise l’apparition de tumeurs. Des facteurs aggravants participent à l’apparition des tumeurs : des
éléments environnementaux tels que le tabac (c’est tabou, on en viendra tous à bout) ou une
immunodépression.
Cas particulier : chez les bovins, l’apparition de tumeur (en général digestives) n’est pas due à une
intégration du nome viral mais à sa persistance. Ainsi l’intégration n’est pas obligatoire pour
avoir des tumeurs, alors que la persistance l’est.
Papillomavirus humains
Il en existe une très grande diversité ; environ 120 types viraux dont 50 Alphapapillomavirus.
Ils ont un tropisme cutané ou muqueux et sont souvent commensaux, c’est-à-dire portés sans
qu’il n’y ait de symptômes associés.
Le portage génital est très fréquent chez la femme notamment avant 30 ans (cela correspond à
leurs 3 premières années d’activité sexuelle lors desquelles il y a énormément de
papillomavirus) (pouah…les dégueulasses…)[les correctrices tiennent à s’excuser du manque de savoir vivre de leurs
typeurs…^^). Il y a d’ailleurs actuellement une campagne de vaccination contre les Papillomavirus
de sérotypes 16 et 18.
Ils sont responsables de nombreuses verrues plantaires et palmaires ainsi que de divers
condylomes ou papillomes.
Bien que ce soit accidentel, ne pas oublier qu’ils peuvent être responsables de cancers génitaux
ou cutanés (Human Papillomavirus à haut risque).
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Papillomavirus bovins
Il existe moins de virus et ils sont moins souvent associés à des tumeurs. Il existe 3 groupes :
BPV-1, BPV-2 et BPV-5 : responsables de fibropapillomes cutanés (mamelle, pénis, trayon,
cou, mufle) qui régressent spontanément mais lentement (bénins).
BPV-3 et BPV-6 : ils causent des lésions différentes des autres : verrues atypiques sans atteinte
du derme. Le BPV-6 touche surtout les trayons et mamelles.
BPV-4 : responsable de tumeurs cancéreuses du tractus digestif supérieur.
Papillomes, sarcoïdes
Chez les équidés (trop géniaux comme d’hab’)
EcPV-1 et EcPV-2 : ce virus cause des papillomes cutanés muqueux, principalement sur la face
et qui régressent spontanément. Cette infection touche surtout les jeunes Equidés.
BPV-1 et BPV-2 : par transmission interspécifique, une infection par ces virus chez les Equidés
est responsable de sarcoïdes c’est-à-dire de tumeurs locales invasives et souvent récidivantes
localement après exérèse chirurgicale. Ces lésions ne régressent pas avec l’âge.
Chez les chiens
COPV est responsable de papillomes oro-pharyngés ou cutanés parfois très invasifs. Leur exérèse
est possible mais ils sont bénins et disparaissent en général avec l’âge.
Diapo 10 :
Gauche : papillomes sur le mufle d’un cheval.
Droite : sarcoïdes (présents sur la face et les membres) qui ne disparaissent pas avec l’âge et
sont très embêtants à traiter (récidives locale après chirurgie). Il n’y a pas de métastase.
Bas : papillome oral canin envahissant au niveau des babines. S’il atteint des proportions
plus importantes, on l’enlève.
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POLYOMAVIRIDAE
Il n’existe dans cette famille qu’un seul genre : Polyomavirus. Cette famille de virus n’a pas
beaucoup d’intérêt en médecine vétérinaire. Ce sont surtout des virus humains et quelques virus
animaux. Il y a une forte prévalence chez l’homme avec 2 virus : BKPyV et JCPyV (même si on s’en bat
les escalopes, le nom de ces deux virus provient des initiales des deux glandus chez qui on les a découverts). Ils ne sont, en
général, pas associés à des pathologies graves mais les infections sont persistantes, parfois à vie
(souvent sans symptômes associés).
Les seuls problèmes dus à ces virus se rencontrent lors d’infections de personnes immunodéprimées
(ex : maladie du SIDA, greffes…) : ils aggravent alors la maladie.
Génome
Ce sont des virus à ADN circulaire double brin, à symétrie icosaédrique, d’environ la même
taille que les Papillomavirus. Leur génome fait environ 5000 paires de bases (=petit génôme).
Comme chez les Papillomavirus, les gènes précoces et tardifs sont séparés dans le génome. Les
gènes T et t correspondent aux gènes E6 et E7 (revoir plus haut si vous avez déjà oublié).
Ces virus infectent le compartiment sanguin (lymphocytes) et les cellules rénales. T est
oncogène, donc on peut l’utiliser pour rendre des cellules immortelles.
Polyomavirus animaux
SV 40 : virus des Primates (sauf Homme), il provoque des tumeurs chez les Rongeurs grâce au
gène T (prouvé expérimentalement). Pour l’anecdote, ce virus a été accidentellement injecté à
l’homme à l’époque le vaccin atténué contre la Poliomyélite était produit par des cultures de
cellules rénales de singe vert (infectées par du SV 40). Mais on n’a pas montré de relation entre
l’apparition de tumeurs et l’infection par SV40 chez l’Homme (de nombreuses études
épidémiologiques ont été et sont toujours réalisées pour cela).
GHPV : virus de l’oie, il est responsable de la néphrite-entérite hémorragique de l’oison
(NHEO). C’est une maladie qui a réémergé dans les années 70-80 dans les productions d’oies.
Porté asymptomatiquement par les adultes (fort portage), il est responsable de mortalité chez le
jeune (70 à 80 % de mortalité)qui y sont beaucoup plus sensibles. La transmission est
horizontale de l’adulte vers le jeune (on ne sait pas s’il existe une transmission verticale).
Rappelez vous JLG nous en avait parlé…Même s’il touche une filière mineure, il est important car
c’est à cause de ce virus que beaucoup d’éleveurs du Sud Ouest sont passés de l’élevage d’oies
à celui de canards. Il n’existe à ce jour pas de vaccin commercialisé mais un vaccin a été mis au
point à l’ENVT.
BFPyV : c’est un virus proche du virus NHEO, et qui est responsable de surmortalité chez les
jeunes Psittacidés, accompagnée de symptômes respiratoires et digestifs (gestifs…).
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ARENAVIRIDAE
Comme pour les Polyomaviridae, cette famille ne comporte qu’un seul genre : Arénavirus.
On distingue deux grands complexes, relativement proches l’un de l’autre :
celui de l’ancien monde (Europe et Afrique) : complexe LCMV-LASV,
celui du nouveau monde (Amérique) : complexe TACV.
Le préfixe « aréna » signifie sable. En effet, les premières particules de virus observées semblaient
contenir des grains de sables qui n’étaient autre que des ribosomes assimilés accidentellement par le
virus.
Ces virus sont tous zoonotiques et il s’agit de roboviroses (virus portés par des rongeurs :
« rodent-borne virus »). Ils ont peu d’importance en médecine vétérinaire.
Morphologie, structure
C’est un virus enveloppé sphérique avec 2 nucléocapsides à symétrie hélicoïdale. Il possède deux
segments d’ARN (un grand pour la polymérase, et un petit pour les protéines structurales). Ils sont
de taille variable (50 à 300 nm de diamètre) et se déforment facilement. Ils possèdent des spicules à
leur surface et des grains à l’intérieur de l’enveloppe qui sont des ribosomes embarqués par
accident.
Génome
Le génome est ambisens, c'est-à-dire qu’une partie de l’ARN est ARN+ et l’autre ARN- ce qui est
assez rare. De plus, il est simple brin et linéaire.
Cycle
Le cycle est non lytique chez les hôtes naturels (rongeurs) et on n’observe pas d’effets
cytopathiques in vitro. Cependant, ils restent pathogènes. Les particules virales sont produites à
l’apex de la cellule hôte (bourgeonnement), de façon continue. L’infection est persistante chez les
espèces cibles naturelles.
Propriétés physico-chimiques
Etant enveloppés, ces virus sont peu résistants dans le milieu extérieur. Ils sont sensibles à des
températures hautes (>56°C) et à un pH trop acide ou trop basique (5,5<pH<8,5), ainsi qu’aux
radiations et aux solvants organiques.
L’infection se fait donc essentiellement d’individu à individu (par les rongeurs) et peu par
l’environnement. Cependant, une transmission est tout de même possible par l’eau de boisson à
condition que le rongeur ait contaminé la matière très récemment. Les sources infectieuses peuvent
être l’urine, les matières fécales et les morsures par les rongeurs.
Propriétés biologiques
Le virus se cultive assez bien in vitro, en particulier sur des cellules de rongeurs. Non
cytolytique.
Il existe 2 complexes différents au niveau antigénique. Ils sont déterminés par les Ag portés par
la protéine N de la nucléocapside.
Ils sont toujours zoonotiques et ont un spectre d’hôte varié. Les rongeurs sont le réservoir
permettant ensuite d’infecter l’homme. Les rongeurs porteurs sont différents selon l’origine du
virus :
Pour le complexe du nouveau monde (USA), ce sont des rongeurs de la famille des
Sigmodontinae.
Pour le complexe de l’ancien monde (Afrique-Europe), ce sont des rongeurs de la
famille des Murinae type rat ou souris.
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