LILY I. Une chanson populaire 1. Les éléments qui permettent d’identifier ce texte comme une chanson se trouvent essentiellement dans le paratexte : « Lily, paroles et musique : Pierre Perret. » Le texte quand à lui met en évidence la reprise anaphorique de Lily tous les cinq vers qui résonne comme un refrain et rythme le poème. 2. Le niveau de langue employé est souvent familier : on retrouve des mots tels que »gugus, distinguo, foutre le feu ». La phrase « Mais on veut pas de ça chez nous » illustre également le registre familier dans la mesure où la négation est incomplète. II. Un chant de révolte 1. Cette chanson dénonce la discrimination raciale comme en témoignent l’attitude de l’hôtelier « on ne recevait que des blancs » ou de la belle-famille « on veut pas de ça chez nous » 2. a - L’expression « de leur plein gré » est synonyme de volontiers ou volontairement. b – Ici, l’auteur l’emploie sur un ton ironique ; c’est ce que nous apprend l’antithèse « vider les poubelles à Paris ». En effet, comment imaginer que l’on puisse prendre plaisir à effectuer un tel travail qui ne peut, tout au plus être qu’alimentaire ? Les allusions à Voltaire et Hugo, là encore sont très ironiques : la réputation de ces deux écrivains est connue au-delà de nos frontières et Lily, dans son école des Somalies a entendu parler des combats humanistes menées par ces deux hommes à leur époque. Elle est donc en droit de penser que la France est vraiment à l’image de la pensée d’Hugo et de Voltaire. 3. Les trois mots évoquant la république française sont « égaux, liberté, fraternité ». L’auteur les emploie ici pour stigmatiser le fossé qui existe entre une belle devise humaniste et la réalité quotidienne. 4. La figure de style employée aux vers 8 et 9 est une métaphore : à travers cette image, Pierre Perret souligne le côté subjectif des belles phrases qui ne montrent qu’un aspect des choses. Implicitement, il utilise la notation musicale comme un argument de mauvaise foi qui démontrerait l’infériorité des noirs par rapport aux blancs. 5. Dans la deuxième strophe, Lily est successivement désignée par le GN Blanche-Neige et le démonstratif « ça ». Chez ceux qui les emploient, le sentiment mis en évidence est le mépris : l’humour douteux de « Blanche Neige » qui ironise sur la couleur de peau et le mépris affiché du démonstratif qui ramène Lily au rang d’objet provoquent chez le poète un sentiment d’indignation mêlée de compassion. 6. Le verbe croire, dans l’expression « aurait pas cru » est conjugué au conditionnel passé. L’utilisation de ce mode et de ce temps permet de mesurer la déception de Lily qui avait fondé ses espoirs sur ce départ pour l’Amérique. Le p.passé exprime un irréel du passé. Après avoir cru longtemps à l’Amérique, Lily est de nouveau confrontée à une réalité douloureuse. III. Un chant d’espoir. 1. Dans la 3ème strophe, la conjonction de coordination qui fait pas culer le poème est « mais » Elle exprime un lien logique d’opposition. 2. Pour rétablir la ponctuation, il suffit de placer les guillemets devant « viens » et de les fermer après « trappeur ». Il s’agit là des paroles prononcées par Angela Davis, égérie de la lutte contre la discrimination raciale aux USA. Ces vers sont porteurs d’espoir dans la mesure où ils appellent à l’union contre l’oppresseur. La peur doit laisser la place à la révolution pour faire reconnaître les droits des noirs ainsi que le prêchait Martin Luther King. 3. Le sujet du verbe connaîtra est le pronom « tu » qui désigne Lily. Le sujet du verbe peut est le pronom « on » qui désigne l’opinion publique. Les verbes des v. 47, 48, 49 sont au futur de l’indicatif. Le verbe du v. 50 est au présent de l’indicatif. Ces deux temps ont la même valeur : le futur annonce un avenir meilleur, le présent, qui a ici valeur de futur proche, précise que le changement est imminent, voire, qu’il a déjà commencé. Réécriture : « Elle était mate et rugueuse, si bien que pour copier le plus de texte possible dessus, il fallait adopter une écriture minimaliste. » (La subordonnée de conséquence est en gras) ou bien : « Elle était si mate et si rugueuse que pour copier le plus de texte possible dessus, il fallait adopter une écriture minimaliste. (La subordonnée de conséquence est en gras) Dictée : Ils auraient aimé être riches. Ils croyaient qu’ils auraient su l’être. Ils auraient su s’habiller, regarder, sourire comme des gens riches. Ils auraient eu le tact, la discrétion nécessaire. Ils auraient oublié leur richesse, auraient su ne pas l’étaler. Ils ne s’en seraient pas glorifié. Ils l’auraient respirée. Leur(s) plaisir(s) aurai(en)t été intense. Ils auraient aimé marcher, flâner, choisir, apprécier. Ils auraient aimé vivre. Leur vie aurait été un art de vivre. Ces choses-la ne sont pas faciles, au contraire. Pour ce jeune couple qui n’était pas riche mais qui désirait l’être, simplement parce qu’il n’était pas pauvre, il n’existait pas de situation plus inconfortable. G. Perec