Győrfi Beáta Littérature française du XVIIe siècle
Exposé A Molière : Le Tartuffe
Molière : Le Tartuffe
En 1664, Molière avait 42 ans, il était un auteur reconnu. Son premier chef d’oeuvre (l’École
des femmes) avait été joué 2 ans plus tôt. Il jouissait de la protection de Louis XIV. Mais il
faut quand même noter l’influence d’Anne d'Autriche et de la Compagnie du Saint-Sacrement
La Compagnie du Saint-Sacrement a été fondée en 1629 par Henri de Lévis, duc de
Ventadour, pair de France. C’était une association secrète regroupant des dévots (vrai ou
faux). Ses membres étaient aussi bien des prêtres que des nobles (Condé et le duc de
Nemours) que des magistrats (Lamoignon). Elle travaillait « à la conversion des hérétiques et
à la propagation de la foi dans toute les parties du monde, à empêcher tous les scandales,
toutes les impiétés ».
Parmi les scandales du temps, le théâtre était évidemment au premier rang. Rien d’étonnant
que le Tartuffe a été interdit par le président de Lamoignon et par l’archevêque Hardouin de
Péréfixe, tous deux membres de la Compagnie.
Les trois versions du Tartuffe :
Tartuffe, ou l’Hypocrite :
Molière se croyant assuré de la protection royale a fait éclater comme une bombe, en plein
Versailles, le 12 mai 1664, les trois premiers actes de Tartuffe. La représentation partielle à
Versailles a soulevé de telles protestations que Louis XIV a défendu à l'auteur de produire sa
pièce en public. Molière a obéi (mais en août 1664 il a présenté son premier placet au roi),
mais il a achevé et parachevé Tartuffe, et le 29 novembre 1664 les cinq actes ont été joués,
toutes portes closes, chez le prince de Condé.
Panulphe, ou l’Imposteur :
En 1667, le roi a levé l'interdiction, et l'Imposteur, dont le personnage principal était devenu
Panulphe, a été représenté au Palais Royal le 5 août, pendant que le roi était en Flandre à la
tête d'une armée. Le lendemain, elle était de nouveau interdite par le premier président
Lamoignon. Deux acteurs, La Thorillière et La Grange, sont partis pour la Flandre pour
présenter au roi le deuxième placet.