4. Principe phonographique vs principe idéographique
Dans le système orthographique français, un graphème peut :
- soit correspondre à un phonème de la langue (principe
phonographique). Selon la position dans le mot et les
règles de combinaison, un même graphème peut correspondre
à des phonèmes différents.
Ex. : Exonérer / exception : « x » seul devant une voyelle se prononce [gz]
tandis que suivi d’un « c », il se prononcera [k].
Les phonogrammes sont les graphèmes qui réalisent
strictement le principe phonographique de représentation
des unités sonores.
Ex. : « ça » : « ç » = [s] ; « a » = [a]
- soit remplir un rôle sémantique ou grammatical (principe
idéographique). C’est le cas des lettres dites muettes,
c’est-à-dire des lettres qui ne correspondent à aucun
phonème.
Ex. : 1. Dans « ils trouvent » : le digramme « -nt », qui n’est pas
prononcé à l’oral, est la marque de la troisième personne du pluriel.
2. Dans « chant » : « t » sert à rapprocher ce mot d’un autre mot de la
même famille et à le distinguer du mot « champ ».
Les morphogrammes, les logogrammes ainsi que les lettres
étymologiques et historiques sont des graphèmes qui
réalisent le principe idéographique.
Les morphogrammes peuvent être :
- grammaticaux (désinences, marques du féminin, du pluriel,
conjugaisons : ils trouvent) ;
- lexicaux (comme indicateurs de série lexicale : chant -
chanter).
Les logogrammes jouent aussi un rôle sémantique en
permettant de distinguer les homophones (chant – champ).
Les lettres étymologiques et historiques sont « des
lettres qui subsistent dans le système graphique comme
des témoins de l’histoire de la langue ou de sa
filiation par rapport au latin et au grec »
(campus >
champ).
5. Syllabe graphique vs syllabe phonique
Selon Grevisse, une syllabe est « un groupe de sons que l’on
prononce d’une seule émission de voix ». Une syllabe est dite
ouverte quand elle se termine par une voyelle, fermée quand
elle se termine par une consonne.
RIEGEL, PELLAT, RIOUL, op. cit., ibid., Paris, 2001, p. 72.