Rapport de Mission - Global Climate Change Alliance

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Technical Assistance to the GCCA Climate Support Facility under the 10th EDF
Intra-ACP Financial Framework, with identification number FED/2012/292-331
This work is supported and guided by the European Commission and presented by the Safege Consortium. The report does not necessarily reflect the views and opinions of the European Commission
Work Order 58
«Développement d’une stratégie de lutte contre les impacts
et risques du changement climatique des zones côtières et
des wilayas (régions) du bassin du fleuve Sénégal»
Proposition de Stratégie
Equipe d’expert
Douadeu D. BLEU, Chef de mission
Mohameden Ould ABBA (feu), Adjoint au chef de mission
Contrôle qualité : Manuel HARCHIES
@ Novembre 2016
Consortium SAFEGE-Prospect-ADETEF-Eco – Gulledelle 92, 1200 Brussels,BELGIUM
Climate Support Facility : Propositions de stratégie de lutte contre les impacts et risques du changement climatique des zones côtières et des wilayas (régions) du bassin du fleuve Sénégal
AVANT - PROPOS
Ce rapport constitue la première version d’un Rapport provisoire d’une Mission de Développement
d’une stratégie de lutte contre les impacts et risques du changement climatique des zones
côtières et des wilayas (régions) du bassin du fleuve Sénégal. Composée de deux (2) experts, la
mission a été mobilisée par le Consortium SAFEGE dans le cadre de «Technical Assistance to the
GCCA Climate Support Facility under the 10th EDF Intra-ACP Secretariat Financial Framework,
with identification number FED/2012/292-331».
L’assistance technique attendue s’inscrit dans le processus du Bon de travail n° 58afin d’aider
l’ONG Agir en Faveur de l’Environnement (ONG AFE) à identifier et proposer des mesures
d’adaptation et/ou d’atténuation de lutte contre les changements climatiquesdans dansle but de
renforcer ses capacités techniques et opérationnelles sur les enjeux environnementaux.Les objectifs
spécifiques consistent à développer une stratégie de lutte contre les changements climatiques dans les
zones côtières et les wilayas (régions) du bassin du fleuve Sénégal, et de formuler des fiches
d’identification de projets pour faire face aux risques et aux impacts. Ceux-cidevront servir de ligne de
base corrective aux mesures de protections environnementales dans le Programme d’action national
d'adaptation aux changements climatiques (PANA II) et le Plan d'action national de l'environnement
(PANE II) de la Mauritanie.
A travers ce rapport, un vivrant hommage est rendu au collègue Mohameden Ould ABBAdécédé
suite à la mission-terrain et pendant la phase repportage des produits livrables.
La mission tient à remercier l’ensemble des personnes ressources rencontrées ou contactées pour leur
intérêt manifesté et le soutien reçu durant celle-ci, dans un calendrier très contraignant; ceci inclut
notamment la Délégation de l’Union Européenne. La mission tient également à remercier
expressément tous le Ministère des Relations avec le Parlement et la Société Civile, le Ministère de
l’Environnement et du Dévelopement Durable et d’autres ministères sectoriels et leurs services
centraux, généraux et décentralisés, ainsi que tous les autres partenaires techniques et financiers (PTF)
accrédités en Mauritanie (notamment GIZ, PNUD, BAD) qui ont réagi favorablement aux
sollicitations, ainsi pour leur appui. Elle souligne de même sa gratitude pour l’important soutien et
totale disponibilité des responsables de l’ONG AFE vis-à-vis des attendus de la mission (en particulier
le Coordonnateur national de la mission et ses collaborateurs techniques), avec lesquels les
discussions, conseils et documents échangés pour le bon déroulement de la mission, ont été très
appréciés.
Le présent rapport rend compte de l’état des lieux des impacts et impacts du changement climatique et
du bilan du Programme AMCC en cours et des principaux résultats en découlant à ce stade dans le
cadre de l’assistance technique apportée à l’ONG AFE, aux services des ministères techniques et des
institutions mauritaniennes compétentes pour l’identification des actions et activités faisant l’objet de
fiche de projet en annexe.
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Climate Support Facility : Propositions de stratégie de lutte contre les impacts et risques du changement climatique des zones côtières et des wilayas (régions) du bassin du fleuve Sénégal
République Islamique de la Mauritanie
Pays
Période
Coordonnateur local
Monsieur Ahmed Vall BOUMOUZOUNA
Président, ONG Agir en Faveur de l’Environnement (ONG AFE)
Récépissé n° 001/MIPT/2001 du 09/01/2001 - ONG reconnue d’Utilité
Publique par Décret n°072/2007 en Conseil de Ministre du 19/3/07
Acronymes
ACORD
Agence deCooperation et de Recherche pour le Développement
AECI
Agence Espagnole de Coopération Internationale
AEP
Adduction d’Eau Potable
AFD
Agence Française de Développement
AGIRE
Aménagement et Gestion Intégrée des Ressources en Eau
AFOLU
Agriculture, Forestry and Other Land Use
AME
Accord Multilatéral sur l’Environnement
AMEXTIPE Agence Mauritanienne d’Exécution des Travaux d’Intérêt Public
AMM
Association des Maires de Mauritanie
ANCR
Autoévaluations Nationales des Capacités à Renforcer
ANEPA
Agence Nationale de l’Eau Potable et de l’Assainissement
APsAires Protégées
BAD
Banque Africaine de Développement
BEI
Banque Européenne d’Investissement
BDD
Banque De Données
BID
Banque Islamique de Développement
BM
Banque Mondiale
BRGM
Bureau de Recherches Géologiques et Minières
CC
Changements Climatiques
CCD
Convention de lutte Contre la Désertification
CCNUCC
Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques
CDB
Convention sur la Diversité Biologique
CDMT
Cadre de Dépenses à Moyen Terme
CEDEAO
Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest
CGIAR :
Consultative group on international agricultural research
CIRAD
Centre international de recherche agronomique pour le développement
CIAT
Centre international pour l’agriculture tropicale
CE
Commission Européenne
CNRE
Centre National de Ressources en Eau
CNED
Conseil National pour l’Environnement et le Développement
CNSC
Conseil National du Secteur des Communes
CRED
Conseils Régionaux pour l’Environnement et le Développement
CSA
Commissariat à la Sécurité Alimentaire
CSF
Climate Support Facility
CSLP
Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté
CTED
Comité Technique pour l’Environnement et le Développement
CO2
Dioxyde de carbone
DCE
Délégation de la Commission Européenne
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DPCIE
Programmation et politiques environnementales, Coordination intersectorielle et suivi
DPEDD
Direction de Planification, de l’Environnement et du Développement Durable
DREDD
Délégation régionale de l'environnement et du développement durable
DUE
Délégation de l’Union Européenne
EDD
Environnement et du développement durable
EPIC
Environmental Policy IntegratedClimate
EIE
Etude d’impact environnemental
EFI
European Forest Institute
EESS
Evaluation environnementale et sociale stratégique
EES
Evaluation environnementale stratégique
EIR
Exploitation à Impact Réduit
ETM+
EnhancedThematic Mapper Plus
FE
Facteurs d'EmissionsEnvironnemental
EPCV
Enquête Permanente sur les Conditions de Vie
EPI
Environmental Performance Indicator
FADES
Fonds Arabe de Développement Economique et Social
FAO
Food and Agriculture Organisation
FCPF
Forest carbon partnership facility
FED
Fonds Européenne de Développement
FEM
Fonds pour l’Environnement Mondial
FFEM
Fonds Français pour l’Environnement Mondial
FIDA
Fonds Internationale pour le Développement Agricole
FIE
Fonds d’Investissement pour l’Environnement
FLEGT
Forest lawenforcement, governance and trade
FLM
Fédération Luthérienne Mondiale
GEF
Global Environmentalfacility
GES
Gaz à Effet de Serre
Gg EqCO2
GigaGrams Equivalent CO2 = Emissions de GES équivalent à l’émission de 1000 Tonnes
de CO2
GIEC Groupe Intergouvernemental sur l'Evolution du Climat
GIZ
Deutsche gesellschaftfür internationale zusammenarbeit
GOPE
grandes orientations des politiques économiques
GRET
ONG - Professionnel du développement solidaire
GTEDD
Groupe Technique en environnement et développement durable
GTZ
Coopération Technique Allemande
HIMO
Haute Intensité de Main d’Ouvre
IEC
Information, Education Communication
IDH
Indice de développement humain
IMROP
Institut Maritime de Recherche Océanographique et de Pêche
IUCN
Union Internationale pour la conservation de la nature
MAED
Ministère des Affaires Economiques et du Développement
MEDD Ministère de l'Environnement et Développement Durable
MDP
Mécanisme du Développement Propre
MDR
Ministère du Développement Rural
MDRE
Ministère du Développement Rural
MIGA
Association de Garantie Multilatérale des Investissements
MEP
Ministère de l’Energie et du Pétrole
MHETIC
Ministère de l'Hydraulique, de l'Energie et des TIC
MPEM
Ministère des Pêche et de l’Economie Maritime
MPEM
Ministère du Pétrole, d’Energie et des Mines
MT
Ministère de l'Hydraulique, de l'Energie et des TIC
NEPAD
Nouveau Partenariat pour le Développement de l'Afrique
OSC
Organisation de la Société Civile
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OIBT
Organisation internationale des bois tropicaux
OIT
Organisation internationale du travail
ONG
Organisation non gouvernementale
OPA
Organisations Professionnelles Agricoles
OMD
Objectifs du Millénaire pour le Développement
OMVS
Organisation pour la Mise en Valeur du fleuve Sénégal
ONG
Organisation Non Gouvernementale
ONS
Office National de la Statistique
OPEP
Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole
PAM
Programme Alimentaire Mondial
PAN/LCD
Plan d’Action National de Lutte contre la Désertification
PANA
Programme d'Action National aux fins de l'Adaptation
PANE
Plan d’Action National pour l’Environnement
PDALM
Plan Directeur d’Aménagement du Littoral Mauritanien
PDC
Plan de Développement Communal
PDIAIM
Programme de Développement Intégré de l’Agriculture Irriguée en Mauritanie
PDDAA
Programme Détaillé de Développement de l’Agriculture Africaine
PDDO
Programme de Développement Durable des Oasis
PDR
Plans d’action Régionaux
PDU
Programme de Développement Urbain
PEP
Profil Environnemental du Pays
PERICLES
Programme Européen de Renforcement des Institutions des Collectivités Locales et de
leurs Services
PGES
Plans de Gestion Environnementale et Sociale
PIB
Produit Intérieur Brut
PIN
Programme Indicatif National
PIR
Programme Indicatif Régional
PN
Parcs naturels
PTFs Partenaires Techniques et Financiers
PLANGIRE
Plan d’actions national de gestion intégrée des ressources en eau
PNAE
Plan national d’action environnemental
PND
Plan National de Développement
PNUD
Programme des Nations-Unies pour le développement
PNUE
Programme des Nations-Unies pour l'Environnement
PNIA
Programme National d'Investissement Agricole
PSF
Projet sectoriel forestier
POLES
prospective à long terme de l'équilibre offre / demande au niveau mondial
R-PP
ReadinessPreparationProposal
RNA
Recensement national agricole
REDD+
Réduction des émissions de gaz à effet de serre issues de la déforestation et la dégradation
forestière dans les pays en voie de développement, incluant la conservation, l’augmentation des stocks de
carbone et la gestion durable des forêts
PME
Petite et Moyenne Entreprise
PNB
Produit National Brut
PNBA
Parc National du Banc d’Arguin
PND
Parc National du Diawling
PNIA/SA
Programme National d’Investissement Agricole et de Sécurité Alimentaire
PNUD
Programme des Nations Unies pour le développement
PNUE
Programme des Nations Unies pour l’Environnement
PRCM : Programme Régional pour la Conservation de la zone Côtière et Marine en Afrique de l’Ouest
POLMAR
Pollution Marine
PPP
Politique, Plan ou d’un Programme
PRESCASP
Projet de Renforcement des Capacités du Secteur Public
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PROGRN
Programme de Gestion des Ressources Naturelles
PSEDD
programme sectoriel environnement et développement durable
PTF
Partenaires Techniques et Financiers
RIM
République Islamique de la Mauritanie
RISE
Revue institutionnelle du secteur de l’environnement
SAE
Service des Affaires Environnementales
SDSR
Stratégie de Développement du Secteur Rural
SED
Stratégie énergie domestique
SEE
Secrétariat d’Etat auprès du Premier Ministre chargé de l’Environnement
SFI
Société Financière Internationale
SIE
Système d’Information Environnementale
SIG
Système d’Information Géographique
SIGE
Système d’Information et de Gestion Environnementale
SMART
Spécifique Mesurable Atteignable Réalisable et limité dans le Temps
SNAT
Stratégie Nationale d’Aménagement du Territoire
SNDD
Stratégie Nationale de Développement Durable
SNDE
Société Nationale de l’Eau
SNIM
Société Nationale Industrielle et Minière
SNSA
Stratégie Nationale de Sécurité Alimentaire
SST
Surveillance Spatiale des Terres
SPIB
Syndicat des producteurs industriels du bois
SWAP
SectorWideApproache (appui budgétaire sectoriel)
S&MNV
Surveillance & Mesure, Notification et Vérification
UE
Union européenne
UN-REDD
United Nations collaborative programme on REDD
UICN
Union Internationale de Conservation de la Nature
TdRs
Termes de Références
WWF
World WildlifeFund
ZEE
Zone Economique Exclusive
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Climate Support Facility : Proposition d’une stratégie de lutte contre les impacts et risques du changement climatique des
zones côtières et des wilayas (régions) du bassin du fleuve Sénégal
I. INTRODUCTION
I.1
Objectif
La République Islamique de Mauritanie fait partie des pays moins avancés, se situant au 159ième rang
sur les 187 pays classés par le rapport mondial sur le développement humain de 2011(Indice de développement humain). Elle compte une population de 3.537.368d’habitants (recensement général de la
population de 2013) répartis sur un vaste territoire de 1.030.700 km². La densité démographique est
ainsi l’une des plus faibles d’Afrique (avec seulement 3 hab. /km2 en moyenne) et, très inégalement
répartie entre la partie Nord (zone saharienne du pays soit 0,4 hab. /km²) et la partie du Sud (zone sahélo-saharienne (20 hab. /km²). C’est un pays désertique à 90% et ses principales ressources proviennent de l’agriculture, la pêche, du secteur minier et du commerce.
La situation environnementale des zones côtières et des wilayas (régions) du bassin du fleuve Sénégal
est atypique des régions sahélo-sahariennes d’Afrique. Elle reste caractérisée par un régime pluviométrique très fluctuant et globalement déficitaire, des déboisements massifs pour des raisons naturelles et
anthropiques, la mise à nu des écrans biophysiques entraînant l’accélération des érosions éoliennes et
hydriques, l’absence réelle de productivité des terres (zone aride). Les sols connaissent une dégradation importante et continue causée par la surexploitation et l’extension de la zone agricole aux techniques non-durables. Les terres arables représentent 520 000 ha réparties comme suit : potentiel irrigable le long de la vallée (137 000 ha), cultures pluviales (260 000 ha), barrages et bas-fonds (60 000
ha), walo(50 000 ha) et phoéniciculture (10 000 ha).
La richesse du biotope des deux typologies régionales témoigne en faveur de la biodiversité et des
écosystèmes. Les deux domaines publics classées patrimoine mondial, à savoir les parcs nationaux du
Banc d’Arguin (en région côtière) et de Diawling (en région du bassin du fleuve Sénégal) en sont les
premières illustrations, ainsi que les trois (3) réserves (Tilemsi, El Aguer et du GuelbRichatt).
La dégradation des ressources forestière y compris la mangrove continue et il est difficile d’avancer
une estimation précise (faute de donnée actualisées). Les dernières études datent de 2005 (FAO, 2005)
et représentent la bibliographie de référence nationale. Les ressources naturelles, notamment en eau,
sont inégalement réparties sur l’ensemble du territoire avec une accessibilité variable. Environ 70% de
la population urbaine utilise la conduite Aftout Essahli qui est une ressource renouvelable et n’impacte
donc pas la ressource en eaux souterraines. Environ 49% de la population des zones côtières et des
wilayas (régions) du bassin du fleuve Sénégal a eu accès à l’eau potable en 2012 avec 60% en milieu
urbain et 45% en milieu rural. Le problème généré par un meilleur accès à l’eau potable est
l’évaluation des eaux usées dont le volume s’accroit avec la consommation.
Il n’y a toujours pas de réseau d’assainissement efficient. Environ 2.5% des eaux usées sont recyclées,
le reste est évacué des fosses septiques, dans des puits perdus ou bien s’infiltre par absorption. En
outre, la Mauritanie coopère avec l’ensemble des pays sahéliens dans le cadre du CILSS (Comité Inter-Etat de Lutte contre la Sécheresse au Sahel). Elle partage le fleuve Sénégal avec ses deux voisins
pays limitrophes à l’est (Mali) et au Sud (Sénégal) et entretient avec eux des liens privilégiés dans le
cadre de l’Organisation de Mise en Valeur de la Vallée du Sénégal (OMVS).
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Climate Support Facility : Proposition d’une stratégie de lutte contre les impacts et risques du changement climatique des
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Au niveau nationale, la couverture de la collette des déchets ménagers solides est estimée à 5% en
zone rurale et 30% en zone urbaine, avec 8% recyclés, 37,3% mis en décharge et 54,7% déversés, 2
centres d’enfouissement technique pour tout le pays (Nouakchott et Nouadhibou) et aucun centre de
traitement physico chimique des déchets industriels. L’industrie pétrolière et minière attire de nombreux investissements avec des activités économiques qui génèrent plusieurs impacts environnementaux. Le taux d’utilisation des énergies renouvelables a augmenté avec des énergies solaires et éoliennes et, l’État attend doubler les efforts des initiateurs vu le potentiel national qui existe. Les phénomènes de sècheresses et désertifications frappe de plus en plus deux régions faisant sujet de l’étude.
Il y a deux années, des périodes de grandes chaleurs avaient causées des morts et, de fortes inondations avaient perturbé la quiétude des populations. Quant aux sous-secteurs de l’agriculture et de
l’élevage, ils demeurent les principales sources de revenus de la population.
Ce présent rapport de mission est le fruit d’un travail d’Assistance Technique (AT) qui propose des
actions concrètes à entreprendre et, donc faciles à présenter par l’ONG Agir en Faveur de
l’Environnement (ONG AFE) aux décideurs soit dans le cadre de l’obtention d’un budget national
destiné pour ces actions/activités de développement durable, soit pour solliciter des financements internationaux auprès des bailleurs de fonds. Il s’agit des tentatives de réponses dans le dessein de lutter
contre les impacts et risques du changement climatique dans les zones côtières et des wilayas (régions)
du bassin du fleuve Sénégal où se concentre le plus fort taux de la population mauritanienne.
Les objectifs assignés à la mission sont les suivants:


L'objectif général est de proposer des mesures d’adaptation et/ou d’atténuation de lutte contre
les changements climatiques dans le but de renforcer les capacités techniques et opérationnelles de l’ONG AFE/CONADES sur les enjeux environnementaux;
Les objectifs spécifiques consistent à développer une stratégie de lutte contre les changements
climatiques dans les zones côtières et les wilayas (régions) du bassin du fleuve Sénégal, et de
formuler les fiches d’action destinées aux zones.
II. ASPECTS PHYSIQUES ET BIOLOGIQUES
2.1.
Climat
Le climat des zones côtières et des wilayas (régions) du bassin du fleuve Sénégal1 rime avec le contexte climatique mauritanien, qui appartient aux écotypes de désert dans sa partie nord (où se situent
les zones côtière) et sahélien dans sa partie sud (où se trouvent le bassin du fleuve Sénégal). Ces deux
zones sont caractérisées par un climat généralement chaud et sec marqué par des hivers relativement
doux (avec des températures minimales moyennes de 19 à 23° C) et des périodes d’hivernage très
courtes (environ trois mois).
En saison sèche, les températures dépassent le seuil de 40 °C dans la quasi-totalité des régions du
pays. Le domaine sahélien connaît des précipitations annuelles comprises entre 150 et 600 mm, alors
1
: Le bassin du fleuve Sénégalest à cheval entre la République du Sénégal et la République Islamique de la Mauritanie.
Ainsi, pour cette étude, la zone géographique ne concerne que les territoires de la partie Mauritanienne à travers les wilayas
(régions) situés le long du fleuve Sénégal
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Climate Support Facility : Proposition d’une stratégie de lutte contre les impacts et risques du changement climatique des
zones côtières et des wilayas (régions) du bassin du fleuve Sénégal
que le domaine saharien se caractérise par une pluviométrie annuelle comprise entre 50 et 150
mm.L’action de ces différents courants d’air engendre une grande variabilité annuelle des précipitations. En tenant compte de la pluviosité et de sa répartition au cours de la dernière décennie, l’on distingue:
 Un climat tropical sec de type sahélo-soudanais caractérisé par huit mois secs dans l’extrême
sud du pays (pluviométrie supérieure ou égale à 400 mm);
 Un climat subdésertique de type sahélo-saharien au centre-nord et centre-sud caractérisé par
une forte amplitude thermique et une pluviosité comprise entre 200 et 400 mm et;
 Un climat désertique de type saharien au nord caractérisé par une pluviosité inférieure à 200
mm/an.
Dans l’ensemble le climat peut être subdivisé en trois (3) saisons : (i) une saison de pluie de juin à
octobre, (ii) une saison sèche froide d’octobre à mars, et (iii) une saison sèche chaude de mars à juin.
La saison des pluies est très hétérogène dans le temps et dans l’espace.
Elle s’étend sur une période de quatre mois, de juin à septembre, selon un gradient nord-sud et ouestest de quelques millimètres à 450 mm/an. L’instabilité interannuelle des pluies est d’autant plus forte
que les pluies sont peu abondantes.
2.2.
Changement climatique et désertification
Les longues années de sécheresse dont a été victime le Sahel dans les années 1970-80, ont frappé durement l’ensemble des différentes régions de la Mauritanie. Sur la base des statistiques officielles et
l’Organisation des Nations Unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO), la pluviométrie moyenne
a baissé de 30 à 60 % selon les zones agro-écologiques.
Cette baisse s'est traduite par le glissement vers le sud du pays de la limite de l'aridité. La vallée du
fleuve Sénégal qui est la zone la plus arrosée du pays ne reçoit maintenant que 150 à 400 mm. Cette
détérioration générale des conditions climatiques du pays, l’extrême variabilité de la pluviométrie et la
dégradation du potentiel productif par l’homme ont favorisé et accéléré le processus de la désertification. Les vents de sable, constituent le plus grand danger et la direction nord-est des vents a pour résultante des déplacements de sable, ce qui est une orientation favorable à l’ensablement des terres fertiles,
des oasis et des infrastructures de base. Les cycles répétés de sécheresse et la tendance lourde de désertification ont considérablement déstructuré l’équilibre socio-économique de la société, caractérisé
aujourd’hui par la surexploitation des ressources naturelles, le déséquilibre spatial et l’urbanisation
massive.
2.3.
Changement climatique et biodiversité
La biodiversité des zones d’études est très variée. L’état actuel des services écosystémiquesse présente
ainsi : (i) les zones marines et les côtes présentent sur le plan écologique un grand intérêt tant au niveau faunistique que floristique et sont des zones de contact entre espèces d’affinité tropicale et tempérée; (ii) la biodiversité terrestre est composée de faune sauvage, de flore, des plantes cultivées et du
cheptel et, la biodiversité des eaux douces se caractérisée par des écosystèmes des espèces sauvages, et
(iii) le cheptel à travers son taux d’accroissement.
D'un point de vue biogéographique, la Mauritanie est à l’interface entre la zone paléarctique (qui
couvre toute l'Europe, l'Afrique du Nord et une partie de l'Asie) et la zone afrotropicale (qui s'etend
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Climate Support Facility : Proposition d’une stratégie de lutte contre les impacts et risques du changement climatique des
zones côtières et des wilayas (régions) du bassin du fleuve Sénégal
jusqu'à l'Afrique australe). Cette zone de transition se traduit par une richesse avifaunistique importante, et plus de 150 espèces nicheuses ont été recensées dans le pays (Oiseaux de Mauritanie, 2010),
en grande partie dans la zone côtière au niveau du Parc national du Banc d’Arguin qui constitue une
voie de migration importante pour les oiseaux venant d'Europe ou d’Afrique du nord et hivernant dans
les zones sahelienne (en particulier l'estuaire du Sénégal et de la Gambie).
Cependant, il est très difficile à distinguer les écosystèmes et des ressources biologiques parce qu’ils
sont très liés vu leur importance pour les populations, en ce sens que, de leur exploitation durable,
dépend la survie des habitants qui en tirent nourriture et revenu. La question de conservation et la restauration de la biodiversité est liée à la gestion durable des composantes flores et faunes qui prend en
compte l'intérêt de la satisfaction des besoins des populations et la gouvernance des aires protégées et
domaines classés public. Au niveau du territoire national, il y a trente (30) forêts classées; huit (8)
zones humides d’intérêt national (Lac de R’Kiz, Lac d’Alèg, Lac de Mal, Tamourt en Nâaj, Mare de
Mahmouda, Mare de Kenkossa, Le Gorgol noir à FoumGleita et Mare de Gouraye; trios (3) réserves
(Faune D’El Aguer, de Tilemsi et de GalbRichatt) et (2) parcs nationaux (Banc d’Arguin et Diawlin).
2.4.
Géologie et relief
2.4.1. Unités géologiques
Quatre (4) grandes unités géologiques se distinguent :




La Dorsale Rgueibat, socle Précambrien (Archéen et Protérozoïque) qui occupe au Nord un
tiers de la surface géologique; c'est une partie soulevée du Craton Ouest Africain qui s'est stabilisée depuis 1700;
La Ceinture mobile des mauritanides de direction Nord-Sud, est aujourd'hui quasicomplètement érodée. Elle s'est mise en place à la suite de trois événements orogéniques (Panafricain, Calédonien et Hercynien), la dernière phase étant responsable du glissement de la
bordure sédimentaire occidentale du bassin de Taoudéni et des chevauchements. La marge occidentale de la chaîne est dissimulée sous les sédiments du bassin côtier;
Le Bassin de Taoudéni qui occupe les parties centrale et orientale du pays. Il est constitué de
séries sédimentaires Néo protérozoïques à Dévoniennes, qui reposent en discordance sur des
roches cristallines du Craton Ouest-Africain Paléo protérozoïque à Archéen. Les séquences
sédimentaires du Bassin de Taoudéni, continentales à marines peu profondes, ne dépassent pas
5000 m d'épaisseur et sont litho logiquement homogènes bien que variant quelque peu;
Le Bassin Côtier Mauritanien est un bassin de marge passive bien connu avec les travaux de
reconnaissance pétrolière. Dans ce bassin, près de 8000 m de sédiments se sont déposés du
Trias à l'Actuel.
2.4.2. Reliefs
La nature des reliefs est aride et monotone rabotée au cours des âges. Les plaines et les plateaux sont
très étendus, sans hautes montagnes. À part le Zemmour, la Kédietejjill (point culminant 915 m), et
certaines parties de l'Adrar et du Tagant, l'altitude est inférieure à 500 mètres.
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Climate Support Facility : Proposition d’une stratégie de lutte contre les impacts et risques du changement climatique des
zones côtières et des wilayas (régions) du bassin du fleuve Sénégal
On peut diviser le pays en cinq (5) grandes catégories :
1- Les pénéplaines sahariennes, extrêmement plates (Karet, Yeti, Gallomanes, Am saga)
s'étendent de la frontière orientale jusqu'aux frontières nord-est du pays. De loin en loin,
des monticules isolés constituent les restes d'anciens reliefs: les djibales de l'Adrar et la
Kédietejjill. On trouve des ergs orientés du nord-est vers le sud-est : ergs Iguidi, el
Hamami, Azéfal et Akchar;
2- Le Trabe el Hajra, ou pays de la pierre, englobe les plateaux du Zemmour, de l'Adrar, du
Tagant et de l'Assaba. Les parties les plus hautes sont en général constituées de roches
dures qui forment des falaises abruptes;
3- La grande région de sable qui s'étend à l'est du Tagant et de l'Adrar, la Majabat al-Koubra,
est un des déserts les plus impénétrables du monde;
4- Le Hodh, immense cuvette, occupe tout le sud-est du pays. Il est bordé à l'ouest, au nord et
à l'est par les escarpements de l'Assaba et du Tagant, et les dhars de Tichit, d’Oualata et de
Néma. Au centre du Hodh, le massif de grès de l’Affolés prolonge dans le Rkiz. Le grand
erg de l'Ouakar recouvre la moitié nord du Hodh;
5- Les plaines occidentales, profondément ensablées, marquent la fin de l'Azéfal et de l'Akchar (grands ergs du Trarza). Elles sont bordées au sud par la vallée alluviale du Sénégal,
la Chemama, large de 10 à 15 kilomètres.
La zone côtière visible qui s'étend sur 600 km, est rocheuse au nord du cap Blanc. On y trouve alternativement des zones basses avec du gypse, des
pointes rocheuses et des dunes entre le cap Blanc et le cap Timiris. Elle est sableuse et rectiligne au sud. Le plateau continental est très large entre ces
deux caps, dans la région du Parc national du Banc d'Arguin
2.5.
Zone écologique et végétation
2.5.1. Zone aride
La distribution de la flore au plan national (région saharo-sahélienne), dépend essentiellement des
conditions édapho-climatiques et géomorphologiques. Les espèces végétales sont ainsi réparties sur le
territoire régional en quatre grandes zones écologiques qui résultent de la combinaison de caractéristiques liées au climat (pluviométrie, température) à la géomorphologie et à la nature des sols : la zone
aride, la zone sahélienne, la zone du fleuve et la façade maritime. La zone aride ou saharienne correspond à la zone de pluviométrie inférieure à 150 mm à l’exclusion de la façade maritime et couvre actuellement 75 % de la superficie du pays, soit 810 000 km². Elle englobe les régions du TirisZemmour,
de l’Adrar, du Tagant ainsi que les parties nord des Hodh, du Brakna et du Trarza. Elle contient des
ressources biogénétiques maigres et éparses localisées dans des espaces spécifiques. Cette zone est
essentiellement constituée de steppes herbeuses faiblement arbustives.
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zones côtières et des wilayas (régions) du bassin du fleuve Sénégal
2.5.2. Zone sahélienne
La zone sahélienne se trouve entre les isohyètes 200 et 400 mm et couvre 16 % de la superficietotaledu pays, soit 175 000 km². Elle s’étend depuis la limite sud de la zone aride jusqu’à la limite
nord du fleuve Sénégal et la frontière avec le Mali. Elle recèle des formations végétales du type arbustif etarboré avec des mangroves.
C'est une zone essentiellement sylvo-pastorale avec néanmoins une activité croissante de cultures derrière barrages. Les peuplements les plus couramment rencontrés sont: Acacia sieberiana, Acacia seyal,
Cratevareligiosa, Combretumspp, Adan-soniadigitata, Piliostigmareticulatum, Borassus flabelifer,
Mitragyna inermes, Raphia sou-danica, Tamarinusindica, Grewiabicolor, Pterocarpusluscens et
commiforaafricana.
Dans certaines zones dunaires on rencontre des peuplements d'Acacia Sénégal, Acacia tortilis ou Balanites aegyptiaca. La zone sahélienne peut être divisée en deux (2) sous-zones selon l’agro-écologie :


Zone Sahélienne Ouest (7%), région à vocation essentiellement pastorale mais qui évolue vers
un système d’exploitation qui associe désormais l’agriculture et l’élevage. L’agriculture y est
essentiellement pluviale et accessoirement de décrue et oasienne;
Zone Sahélienne Est (9%) qui recèle près de la moitié du potentiel sylvo-pastoral et qui
s’appuie sur une activité économique centrée sur le pastoralisme et les échanges avec le Mali à
travers la transhumance et la vente de bétail et produits dérivés.
2.5.3. Zone du bassin du fleuve Sénégal
La zone du fleuve comprend les parties sud des wilayas du Brakna, du Trarza, du Gorgol ainsi que la
wilaya du Guidimaka, ce qui couvre une superficie de 22 000 km², soit 2 % de la superficie totale du
pays. Elle est le siège traditionnel d'activités agro-sylvo-pastorales.
À l'exception des terres de cultures de décrue (chemama), cette zone était dans le passé de couverte de
formations forestières denses et concentrait l'essentiel des forêts classées du pays. On rencontre dans
cette zone des peuplements plus ou moins denses d'Acacia nilotica, des formations mixtes à base de
Balanites aegyptiana, Acacia albida, Ziziphusmauritania et Bauhinia rufescens ainsi que quelques
galeries forestières peuplées de Bauhinia rufescens, Combretumspp, ZiziphusmauritaniaTamarinusindica et Anogeissus.
2.5.4. Zone côtière
La zone côtière (façade maritime ou zone littorale) s'étend sur près de 800 km de long sur 50 km de
large entre Nouadhibou et N'diago. Elle abrite deux parcs naturels: le Banc d'Arguin et le Diawling. Le
Banc d'Arguin est classé parmi les réserves ornithologiques mondiales de première importance. On
rencontre des peuplements de Mangroves à base de Rhizophora racimosaet d'Avicennianituda dans le
parc du Banc d'Arguin et le bas delta du fleuve Sénégal.
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zones côtières et des wilayas (régions) du bassin du fleuve Sénégal
2.5.5. Ressources en eau
2.5.5.1.
Ressources en eau
L’hydrographie des zones côtières et des wilayas (régions) du bassin du fleuve Sénégal est à l’image
de la géomorphologie nationale du pays qui se trouve caractériser par ses zones écologiques. Le problème de l'eau est très pris au sérieux par le pouvoir public mauritanien vu le pays ne dispose presque
pas de réservoir aquifère fossile suffisante. La faible pluviosité accompagnée d'évaporation élevée et,
de la sécheresse, entraîne une évapotranspiration très forte sur les eaux superficielles ou de surfaces et
des réserves aquifères ou lacs

Zones humides
Il y a près de 320 zones humides continentales d’environ 320 000 ha, principalementlocalisées dans
les parties sud et sud-est du pays. Il s’agit le plus souvent de zones inondées d’eau douce, situées en
domaines alluvial ou lacustre, quelquefois palustre, à caractère permanent ou temporaire. Dans des
wilayas (régions) du bassin du fleuve Sénégal du Tagant et du Brakna, on peut noter respectivement la
présence de retenues d’eau importantes comme la Tamourt-En Naâjet,des lacs de Mâal et d’Aleg. Et
dans le Trarza, se trouve la présence du lac de R’Kiz, tributaire du fleuve Sénégal.

Eaux souterraines
Les deux régions à l’image du reste du pays recèle d’importantes ressources en eau souterraine, caractérisées toutefois par de grandes disparités géographiques. Le contexte apparaît favorable dans le sudouest, le sud et le sud-est où se trouvent des aquifères continus dans les faciès poreux du bassin sédimentaire côtier et dans la couverture dunaire récente de l’Aouker et de l’Assaba. On trouve aussi des
nappes importantes dans la vallée du fleuve Sénégal, dans les alluvions quaternaires, dans les grès
d’Aioun ainsi que dans le Continental intercalaire du bassin de Taoudenni. Ces aquifères produisent
des débits soutenus et les eaux sont souvent de bonne qualité. Le contexte est moins favorable dans la
partie Nord du pays où les nappes discontinues se trouvent principalement dans les formations granitiques et métamorphiques, des formations gréseuses et des terrains calcaires et pélitiques fracturés. De
façon générale, ces aquifères présentent des débits faibles et des eaux de mauvaise qualité. Selon la
FAO (2010), les ressources en eau renouvelable souterraine ne dépassent pas 0,3 km³/an. La mise en
œuvre de cette eau souterraine est confrontée au problème de la répartition géographique : certains des
aquifères les plus importants se trouvent dans les zones désertiques éloignées des centres urbains, ce
qui fait que Nouakchott (capitale du pays) connaît la pénurie d’eau potable.
2.5.6. Ressources forestières
2.4.6.1. Potentiel forestier
Le potentiel forestier le plus important se situe dans la vallée du fleuve Sénégal et le long de ses affluents (mangroves, savanes claires, steppes à Acacia et brousses arbustives) couvrant moins de 3 %
de la superficie nationale. Dans le reste du pays, la végétation naturelle est fortement dégradée à cause
des effets de la grande sécheresse 1970-80 et des facteurs anthropiques tels que notamment : la surexploitation des ressources ligneuses pour la satisfaction des besoins en bois de feu et charbon, le surpâturage et les défrichements pour les besoins d'aménagement de périmètres irrigués et les changements
climatiques.
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zones côtières et des wilayas (régions) du bassin du fleuve Sénégal
Le découpage des zones forestières du pays se calque sur celui des climats. Le couvert végétal est plus
particulièrement fourni le long du bassin du fleuve Sénégal où le climat est plus humide, de type sahélo-soudanien. Il diminue ensuite du sud vers le nord du pays en passant du domaine sahélien au domaine saharien. Le domaine sahélien est mieux arrosé et abrite une flore moins pauvre et moins clairsemée que le domaine saharien. Les parties les plus méridionales, qui enregistrent plus de 400 mm de
pluie annuelle près du fleuve, recèlent des peuplements plus ou moins denses d’Acacia niloticavariéténilotica dont les racines et le tronc supportent une immersion pendant plusieurs mois. Sur les franges
se développent des formations ligneuses mixtes à base de Balanites aegyptiaca, Acacia albida, Ziziphusmauritiana et Bauhinia rufescens. Il subsiste également dans certains cas des galeries forestières
à base de Bauhinia, Combretum, Ziziphus, TamarindusetAnogeissus.
En bordure, d’autres arbres apparaissent: Acacia sieberiana, Acacia seyal, Cratevareligiosa, Combretumspp, Adansoniadigitata, Piliostigmathonningii, Piliostigmareticulatum, Borassus flabelifer,
Mitragynainermis, Raphia soudanica, Tamarindusindica, Grewiabicolor, Grewiatenax, Sclerocaryabirrea, Pterocarpusluscens, Commiphoraafricana. Dans certaines zones dunaires, il existe des
peuplements d’Acacia senegal, Acacia tortilis, A. raddiana et Balanites aegyptiaca, avec des nuances
selon que l’une ou l’autre de ces espèces est dominante dans le paysage. Bosciasenegalensis et des
espèces avoisinantes apparaissent sur les sols cuirassés. Il existe également des mangroves à base de
Rhizophora racimosaetd’Avicennianitudadans le bas delta et au Banc d’Arguin.
2.4.6.2. Aires protégées (situées dans les zones d’étude)
Les aires protégées de façon générale jouent un rôle primordial dans la protection de la diversité biologique et assurent le maintien des fonctions écologiques des écosystèmes. Elles luttent aussi contre
les impacts et risques du changement climatique. En Mauritanie, les parcs nationaux et les réserves de
faune sauvage couvrent une superficie de plus de 2 487 000 ha. Deux d'entre eux sont des sites classés
zones humides d'importance mondiale en vertu de la convention de Ramsar, à savoir le Parc national
du Banc d'Arguin et le Parc national du Diawling. Aussi, le pays compte 30 forêts classées d'une superficie totale estimée à 48.000 ha dont la date de classement remonte de l’ère coloniale. Il est important de noter que, ces forêts classées sont toutes situées le long du bassin du fleuve Sénégal.

Essences forestières protégées
Selon l’article 44 de la loi 2007-055 Code Forestier, les espèces suivantes sont protégées sur l'ensemble du territoire mauritanien :
- Acacia senegal (awerwar)
- Acacia albida (Avrar)
- Acacia nilotica (amoure)
- Grewiabicolor (Mijij)
- Khayasenegalensis (Tebellit)
2.4.7.Sols et ressources pastorales
En se basant essentiellement sur les quantités de précipitations et accessoirement sur les conditions
édaphiques on peut subdiviser les zones côtières et les wilayas (régions) du bassin du fleuve Sénégal en 6 unités territoriales en termes de sols et des ressources pastorales (Kane M. 1996) : (i) le domaine saharien, (ii) le sahel subdésertique, (iii) le sahel typique, (iv) la bordure sahélo-soudanienne,
(v) la vallée du fleuve et (vi) les pâturages des terres salées.
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a) Domaine saharien
Il correspond à la zone aride. Située au nord de l’isohyète 150 mm, cette unité couvre à peu près les
deux tiers du pays. La structure de la végétation désertique comprend souvent une couche discontinue
d’arbustes appartenant à différents genres et une ou plusieurs couches de Graminées et d’autres
herbes. Toutefois la couverture végétale n’est pas homogène. Cette végétation est caractérisée encore
par une faible densité de plantes.






Les ergs ensablés : la végétation psammophile est largement représentée, car les ergs occupent un espace non négligeable du territoire national. Ils sont caractérisés par une pseudosteppe dominée par Stipagrostispungens. Les principales espèces qui lui sont associées sont :
Calligonumcomosum,Cornulacamonocantha, FarsetiastylosaetCyperusconglomeratus. Les
barkhanes, quasiment dépourvues de couvert végétal ont une capacité de charge nulle;
Les regs caillouteux : sont caractérisés par un groupement très diffus dominé par : Acacia
tortilisssp. raddianaetHammadascoparia. Leur principal associé est Pergulariatomentosa;
Les regs ensablés : sont caractérisés par une steppe à AervajavanicaetFagoniaoliveri. La strateherbacée est très largement dominée par les Aristideae notamment Aristidamutabilis;
Les regs argilo-sableux : sont caractérisés par une steppe à Nuculariaperriniformation de
loin la plus importante. Elle est souvent accompagnée par Salsolabaryosma. La strate herbacée est dominée par Stipagrostisacutiflora. Ce pâturage est très apprécié par les dromadaires;
Les dépressions et lits d’oueds : sont de vastes étendues de regs dont la conformation permet
derecueillir les eaux qui ruissellent après les faibles pluies. Ces milieux hébergent des steppes
arbustives formées par une ou plusieurs des espèces suivantes : Acacia ehrenbergiana, Acacia
tortilis, Maeruacrassifolia, Balanites aegyptiaca, Capparisdecidua, Bosciasenegalensis, Calligonumcomosum, PanicumturgidumetCymbopogonschoenanthus;
Les plages et dunes littorales : supportent un pâturage peu important en tant que ressource
pastorale composé de : Tamarix spp. , Nitrariaretusa, Atriplexhalimus, Sporobolusspicatus,
Polycarpaeanivea, et Sesuviumportulacastrum.
b) Sahel subdésertique
Cette unité est comprise entre les isohyètes 150 et 200 mm et correspond à une étroite bande allant de
Nouakchott à l’ouest à Tidjikja au centre. La limite sud de cette zone se situe à l’ouest vers le
17ièmeparallèle et remonte au 18ième au centre (FAO 2010). Elle est caractérisée par une très courte période active des pâturages. On y retrouve des groupements à StipagrostispungensetAcacia tortilisdans
sa partie septentrionale.



Les dunes rouges à crêtes vives, on rencontre : Balanites aegyptiaca, Commiphoraafricana,
Farsetiastylosa, CyperusconglomeratusetPanicum turgidum. Ce pâturage très apprécié par les
éleveurs est debonne qualité jusqu’au début de la saison chaude;
Les dépressions interdunairescalcaires on rencontre : Maeruacrassifolia, Capparisdecidua,
Leptadeniapyrotechnica, Fagoniaoliveri, Panicum turgidum, FarsetiastylosaetCyperusconglomeratus;
Les dunes côtières se développe une steppe à Euphorbiabalsamifera, Commiphoraafricana,
Acacia tortilis, Panicum turgidum, Cenchrusbiflorus, et Tribulusterrestris. Ce pâturage est
peu important pendantla saison sèche;
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zones côtières et des wilayas (régions) du bassin du fleuve Sénégal


Les sables éoliens peu profonds sur roche gréseuse sont colonisés par un pâturage difficilementaccessible à Euphorbiabalsamifera, Bosciasenegalensis, AristidaadscensionisetTetrapogoncenchriformis;
Les regs ondulants à bas-fonds ensablés on rencontre Bosciasenegalensis, Capparisdecidua,
Panicum turgidum, et Farsetiastylosa. Ses regs sont parsemés de dépressions argilolimoneuses où l’onrencontre l’essentiel de la production herbacée.
Dans l’ensemble la productivité de ces pâturages est très faible plus particulièrement sur les dunes sableuses, mais elle est un peu plus élevée sur les
pénéplaines sablo-limoneuses.
c) Sahel subdésertique
Il se situe approximativement entre les isohyètes 200 et 400 mm. La zone sahélienne s’étend d’Ouest
en Est sur une bande large de 200 km. La limite nord de cette unité passe grossièrement selon l’axe
Kaédi, le sud de Kiffa et AdelBagrou à l’Est. La productivité de ces pâturages est variable selon les
caractéristiques des sols. Le pourcentage de recouvrement de la strate herbacée sur les dunes sableuses
fixes est de l’ordre de 40 % alors qu’il est d’environ 25 % sur les sols squelettiques plus ou moins
recouverts par un épandage sableux.
 Les dunes fixes on rencontre : Balanites aegyptiaca, Acacia senegal, Leptadeniapyrotechnica,Cenchrusbiflorus, et Alysicarpusovalifolius. C’est un excellent pâturage durant la saison
des pluies et le début de la saison sèche;
 Les sols sablonneux parfois légèrement limoneux on rencontre un pâturage très convenable
pendant la saison d’hivernage et en début de saison sèche composé essentiellement de : Acacia
senegal, Balanitesaegyptiaca, Cenchrusbiflorus, Aristida. mutabilisetHeliotropiumbacciferum;
 Les dépressions interdunairesà substrat sablo-argileux se développe pendant l’hivernage une
steppe herbacée composée de : Panicum turgidum, Aristidamutabilis, Cyperusconglomeratus,
Euphorbiacordifolia, Farsetiastylosa, Aervajavanica, Fagoniaoliveri, Pergulariatomentosa,
Schoenfeldiagracilis,Aristidafuniculata, Aristidamutabilis, AristidaadscensionisetCenchrusbiflorus. La végétation ligneuse comprend : Bosciasenegalensis, Maeruacrassifolia, Balanites
aegyptiaca, etc.;
 Les dunes côtières supportent une steppe à Acacia tortilis, Salvadorapersica, Commiphoraafricana, Chloris prieuriietAristida. mutabilis. Dans les interdunes on rencontre, Salvadorapersica, Maytenussenegalensis, Borassus flabellifer, Cenchrusbiflorus, Schoenfeldiagraciliset Aristidafuniculata. Cepâturage est utilisable pendant toute l’année;
 Les fonds salés on rencontre, des steppes de suffrutescentes à Chenopodiacées localisées dans
les fonds salés et renfermant : Arthrocnemummacrostachyum, Salsolabaryosma, SalsolavermiculataetZygophyllum fontanesii;
 Les lits majeurs des oueds à substrat argileux ou sablo-argileux où s’accumulent les eaux
deruissellement après les pluies, se développent des prairies temporaires avec prédominance
des annuelles.Le tapis herbacé est formé de Panicum laetum, Cassia tora, Eragrostistremula,
Pennisetumviolceumetc.La strate arbustive comprend entre autres : Ziziphusmauritiana, Acacia ehrenbergiana, Acacia seyal, etc.;
 Les sols argileux à limono-sableux se développe une végétation luxuriante dans les lits majeurs des oueds dominée par Acacia scorpioides, Acacia seyal, EchinochloacolonaetAeschynomeneindica. Par suite de surpâturage les espèces peu comestibles comme Indigoferaoblongifolia, Cassia tora, Spermacocevermiculataet les Cyperaceaeprolifèrent tandis que les espèces prisées par le cheptel comme les Graminées et les Légumineuses tendent à disparaître;
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
Les regs sahéliens stériles à Acacia ehrenbergiana, Balanites aegyptiaca, Acacia senegaletSchoenfeldiagracilispeu utilisables en saison sèche sont médiocres.
d) Bordure sahélo-soudannienne
Elle est caractérisée par un climat tropical sec de type sahélo-soudanais avec une pluviométrie étagée
de 400 mm au nord à 500 ou 600 mm au sud. Elle correspond à toute la zone située au sud de
l’isohyète 400 mm et particulièrement le sud du Guidimaka. Le groupement à Combretumglutinosumdomine dans cette unité associé à Acacia senegaletAdansoniadigitata. La strate herbacée forme un
tapis dense avec Schoenfeldiagracilis, EragrostistremulaetAndropogon gayanus. La productivité potentielle de ces pâturages varie selon le type de sol et la position sur la pente.
 Les dunes fixes se développe un pâturage à Balanites aegyptiaca, Acacia senegal, Aristidamutabilis, Cenchrusbifloris, DactylocteniumaegyptiumetSesamumalatum. Ce type de pâturage possède unecapacité de charge réduite surtout pendant la saison sèche;
 Les sols sableux situés à la base de plateaux, on rencontre : Combretumglutinosum, Acacia
senegal, Sclerocaryabirrea, Balanites aegyptiaca, Cenchrusbiflorus, AristidamutabilisetIndigoferaaspera. Cepâturage est convenable pendant toute l’année mais avec une capacité de
charge réduite en saison sèchechaude;
 Les sols sablo-limoneux on rencontre : Balanites aegyptiaca, Adansoniadigitata, Combretumglutinosum, Aristidamutabilis, Eragrostistremula, Indigoferasenegalensis, Schoenfeldiagraciliset Zorniaglochidiata. Ce pâturage est convenable pendant toute l’année mais sa capacité de charge est réduite ensaison sèche chaude;
 Les regs à sols lithiques et gravillonneuxon rencontre Acacia seyal, Adansoniadigitata,Schoenfeldiagraciliset Aristidamutabilis. Ce pâturage est de faible importance pendant la
saison sèche;
 Les flancs des plateaux à sols lithiques présentant des petits oueds on rencontre un pâturageextraordinaire mais peu accessible aux troupeaux composé essentiellement de : Commiphoraafricana, Pterocarpuslucens, Combretumglutinosum, Blepharislinearifolius, Aristidaadscensionis, Andropogon gayanusetTetrapogoncenchriformis;
 Les sols argileux à limono-argileux on rencontre des forêts d’Acacia seyal, Maytenussenegalensis, Andropogon gayanusetPennisetum. Ce type fournit un excellent pâturage en saison
sèche.
e) Vallée du fleuve Sénégal


Les zones longuement inondables sont peuplées par un groupement monospécifique
d’Acaciascorpioidespouvant supporter une immersion totale des racines de quelques mois.
Les forêts d’Acacia scorpioidessont en voie de disparition à cause de leur utilisation intensive
pour la fabrication de charbon debois. Ces zones inondables supportent de ci de là des prairies
aquatiques à Oryzabarthii. Après défrichement, ces zones sont colonisées par Vetiverianigricans;
Les sols argileux inondables du fleuve Sénégal et ses affluents on rencontre Acacia scorpioides, Acacia seyal, Faidherbiaalbida, Mimosa pigra, Ziziphusamphibia, Echinochloacolona, Aeschynomeneindica, Sphenocleazeylanica, Alternantheranodiflora, Lotus glinoides,
Chrozophorasenegalensis, Ipomoeaaquaticaetc. Dès le début de retrait des eaux (septembre),
se forme une bande ininterrompue sur deskilomètres entiers de champs cultivés rendant ainsi
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inaccessible les riches pâturages interstitiels qui serontexploités plus tard par les troupeaux sédentaires après la récolte. Ce type est un excellent pâturage desaison sèche.
Contrairement à la partie du Sénégal, les pâturages de décrue sont très peu développés dans le bassin du fleuve Sénégal dans la partie Mauritanienne.
f) Pâturages des terres salées
On les rencontre surtout dans le littoral et principalement dans l’Aftout Es sahli dont le climat est atténué par l’action de l’alizé maritime et où la pluviométrie varie de 120 mm au nord à 300 mm au sud.
Sur les sols argileux et salins se développe une végétation d’halophytes dont la composition est fortement influencée par le degré de salinité du sol.
 Le delta du fleuve Sénégal supporte de vastes étendues en grande partie inondées lors des
crues qui hébergent des peuplements souvent monospècifique de l’une des espèces suivantes :
Typha australis,Phragmitessp.,Cyperussp., Sporobolussp. et accessoirement Cressacretica,
EchinochloacolonaetPaspalumvaginatus. On voit çà et là dans l’eau des fleurs de Nymphea
lotus. On y rencontre des mangroves reliques de Rhizophora sp. et Avicennaafricana;
 Les sebkhas où les sols sont très salés, on trouve souvent un peuplement de Tamarix sp. et/ou
Arthrocnemummacrostachyum;
 Les bordures des zones inondées, et en périphérie des sebkhas on rencontre : Arthrocnemummacrostachyum, Salsolabaryosma, SalsolavermiculataSuaeda mollis, Cressacreticaetc.
Autour desdépressions salées, on note une zonation de la végétation qui résulte de la nature et
de la concentration des sols;
 Les dunes littorales supportent une végétation ligneuse très diversifiée comprenant entre
autres :Euphorbiabalsamifera, Maytenussenegalensis, Tamarix sp.,Nitrariaretusa, Commiphoraafricana, etc.;
 Les sables littoraux, se rencontre Ipomoeapes-caprae, Sesuviumportulacastrum, Alternantheramaritima, Cyperusmaritimus, etc.
Dans les dépressions salées de l’intérieur, on rencontre NuculariaperrinietSalsolabaryosma. C’est un excellent pâturage de saison sèche. Cependant, il
ne peut être toléré par les troupeaux que pendant une vingtaine de jours de suite à cause de sa salinité. Dans l’ensemble ces pâturages salés très
appréciés par les dromadaires ont une productivité faible.

Espèces fauniques protégées
Selon l’article 44 de la loi 2007-055 Code Forestier, une vingtaine d'espèces fauniques intégralement
protégées et 22 espèces partiellement protégées, parmi lesquelles :
- la gazelle Dorcas,
- l'addax disparu,
- l'antilope rouane,
- le cervicapre,
- l'autruche,
- l'outarde,
- le crocodile et,
- le lamantin
Les causes de cette situation sont multiples: dégradation des milieux naturels par des causes naturelles
et les activités anthropiques(fragmentation massives des habitats induite par le défrichement, la coupe
du bois de chauffe et le surpâturage), surexploitation et chasse incontrôlée, compétition pour les ressources occasionnée par l'accroissement du cheptel domestique et les maladies telles que la peste boConsortium SAFEGE-Prospect-ADETEF-Eco – Gulledelle 92, 1200 Brussels,BELGIUM
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vine (disparu depuis quelques années) transmises par les animaux domestiques. L’ichtyofaune a diminué à cause de la surexploitation des ressources et l’assèchement ou la modification des zones humides.
III.
RAPPEL DU CADRE INTERNATIONAL STRATEGIQUE SECTORIEL ET SOUS REGIONAL DE L’AFRIQUE DE L’OUEST
Ce chapitre présente un bilan des politiques internationales et de l’Afrique de l’Ouest (sous-région à
laquelle appartient la Mauritanie). L’importance planétaire relative à la biodiversité, à la lutte contre
la désertification, la gouvernance environnementale et au changement climatique des principaux
écotypes (déserts, savanes, forêts, mangroves et zones côtières) est reconnue au niveau national, régional et international. La pression démographique, la pauvreté et le manque de ressources se traduisent par des menaces grandissantes sur l’environnement et les ressources naturelles, que la faiblesse
des États et des institutions ne parvient pas à enrayer, tant les pressions sont fortes et agressions multiples. Ce contexte politique internationale et régionale sectorielle s’articulera principalement autour
de conservation, restauration, développement et renforcement de la gouvernance à caractère
transversal, de même que des actions intégrées et intersectorielles en matière de réduction de la vulnérabilité face aux risques climatiques et enjeux environnementaux.
3.1. Bilan des marqueurs de Rio - Signature et ratification par la Mauritanie
A l’instar des autres régions du monde, la Mauritanie est partie prenante depuis Juin 1992 (Sommet de
Rio de Janeiro) des premiers pays à l'origine des marqueurs de Rio, à savoir la Convention sur la Diversité Biologique (CDB), la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification
(CNULCD) et laConvention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC).
Quant à la dernière Convention, l’État mauritanien n’a cessé d’entreprendre une série d’actions de
développement durable et d’activités scientifiques conformément aux engagements internationaux.
Celle-ci a aboutie à la Communication Initiale nationale sur les changements climatiques présentés en
2002 à New Delhi (Inde) lors de la 8ième Conférence des Parties (CoP8).
Pays
Date de signature
Date de ratification
Convention sur la Diversité Biologique (CDB)
Mauritanie
12 Juin 1992
16 Août 1996
Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD)
Mauritanie
14 Octobre 1994
07 Août 1996
Convention-Cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) et du
Protocole de Kyoto
Mauritanie
20 Janvier 1994
N/A
3.2. Vision 2050 sur la forêt et la protection de l’environement
Le 11 septembre 2015, le XIV ièmeCongrès Forestier Mondial de la FAO, le plus grand rassemblement mondial de la décennie sur le couvert végétal, a exposé sa vision sur les questions de protection
de l’environnement, la gouvernance des forêts et de la foresterie pour 2050. Il s’agit d’une vision consignée dans la «Déclaration de Durban» adoptée par les États membres de l’ONU par lesquels la
Mauritanie. Cette déclaration consacre le rôle et l’importance du couvert végétal et des ressources
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naturelles pour l’Humanité au niveau national, régional et mondial, par l’adoption des prises de positions et recommandations fortes et claires par la communauté internationale, sur le rôle planétaire de
l’arbre dans le quotidien des êtres vivants (humain et animal), qui se déclinent comme suit :






Les forêts du monde doivent être reconnues comme «bien plus que des arbres»;
Les forêts sont vitales pour la réalisation des Objectifs de développement durable (ODD);
Les forêts détiennent un potentiel immense pour jouer un rôle décisif dans la lutte contre la
faim, l'amélioration des moyens d'existence et la lutte contre le changement climatique;
La vision souligne que les forêts de l'avenir doivent être un élément «fondamental» de la sécurité alimentaire et pour l'amélioration des moyens d'existence;
Les forêts et les arbres doivent être intégrés à d'autres utilisations des terres, notamment l'agriculture, afin de traiter les causes de la déforestation et des conflits sur les terres;
Les forêts gérées durablement doivent être une «solution essentielle» dans le cadre de la lutte
contre le changement climatique et il convient d'optimiser leur capacité à absorber et stocker
le carbone tout en fournissant d'autres services environnementaux.
Également, la vision souligne que de nouveaux partenariats sont nécessaires entre la forêt, les pratiques de l'agriculture et de l’élevage, la finance, l'énergie, l'eau, le développement des infrastructures
et d'autres secteurs, ainsi qu'un engagement fort aux côtés des peuples autochtones et des communautés locales.
Au regard des ODD, le Sommet du Développement Durable des Nations Unies atteste que les forêts
sont essentielles pour atteindre les 17 Objectifs de Développement Durable (ODD), et l’ODD 13 ( Vie
terrestre) et l’ODD 15 (Préserver et restaurer les écosystèmes terrestres et Lutter contre le changement climatique)met l’accent sur la nécessité de gérer durablement les forêts, et que les arbres et les
forêts permettent également d'atteindre plusieurs autres objectifs, notamment ceux liés à l'éradication
de la pauvreté, à l'instauration de la sécurité alimentaire, à la promotion de l'agriculture et
l’élevage/pastoralisme durable et à la diffusion de l'énergie durable pour tous.
Dans le domaine du changement climatique, la rencontre a tracé les sillons de la 21e Conférence des
Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP21, Paris, Décembre 2015) à travers un message préconisant l'avènement d'un nouvel accord mondial sur le changement climatique, message reçu 5/5 avec la signature de l’Accord contraignant de Paris.
Le changement climatique constitue une menace sérieuse pour la planète, les forêts et les personnes
qui en dépendent. Ce faisant, la vision met l’accent sur l’élaboration par des États de stratégie
d’implication et incitation des réseaux (communauté universitaire et de recherches scientifiques,
association, groupement, fédération, confédération, plateforme) des Organisations non gouvernementales (ONG), des Organisations de la société civile (OSC) et, des Acteurs non-étatique et
autorités locales (ANE/AL). Dans le même temps, les réponses des pays au changement climatique
peuvent présenter de nouvelles opportunités pour la protection de l’environnement, telles que des
sources de financement supplémentaires et un soutien politique accru à la gouvernance forestière. Audelà, des recommandation par une série de mesures susceptibles d'aider les gouvernements et les
autres parties prenantes à mieux appréhender les défis et les opportunités que pourrait représenter le
changement climatique (i.e. : appui à la mise en place d’un service de paiement pour services écosystémiques ainsi qu’au fonctionnement du REDD+).
La vision 2050 sur la forêt et la protection de l’environnement sert également de plateforme du Programme d'action international de cinq ans sur les
questions de gouvernance des forêts et de la ressource eau, qui vise à renforcer le rôle des forêts et des zones boisées dans le maintien du cycle de
l'eau et d'une grande partie de l'eau douce disponible dans le monde.
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3.3. Politiques de l’Union Afrique (UA) et du Nouveau Partenariat pour le développement de
l’Afrique (NEPAD)
Les politiques de l’UA sont un ensemble de principes directeurs pour guider la mise en œuvre opérationnelle des prérogatives du niveau régional par rapport au niveau national (subsidiarité, complémentarité, régionalité, etc.). Elles s’inscrivent dans l’approche participative et les principes de concertation
et de coresponsabilité avec l’ensemble des acteurs concernés, dans le corps même de la politique. Ainsi, le cadre commun d’action dans un objectif d’efficacité et de cohérence «Harmoniser et intégrer les
objectifs de protection environnementale, à travers les divers stratégies et programmes des pays
membres du continent Africain et des autres organisations intergouvernementales de la sous-région»,
la stratégie de sécurité alimentaire porté par le CILSS et le Programme d’action sous régional Ouest
Africain de lutte contre le changement climatique et la désertification intègre progressivement les politiques nationales des État dans le but d’éviter la duplication des efforts dans la poursuite des objectifs
communs. Les efforts ont aboutis à la mise en place du Centre africain des politiques climatiques et
l'Unité de lutte contre la désertification à la Commission de l'UA.
La politique du NEPADse résume par la politique agricole qui s’inscrit en droite ligne du Programme
détaillé pour le développement de l’agriculture africaine (PDDAA) et de la Déclaration de Malabo2.
Pour ce fait, elle contribue à l’émergence d’un centre unique de programmation du développement
régional. Le défi auquel doivent faire face ces initiatives institutionnelles coordonnées à l’échelle continentale est d’être réellement complémentaire des actions menées au niveau national et local. En effet,
dans le même temps, les pays replacent la Protection environnemental, l’Agriculture et de la Sécurité
alimentaire au cœur de l’agenda de développement et de gestion durable des ressources naturelles.
Leur cohérence et leur insertion dans une vision régionale constituent des facteurs clés de leur efficacité dans un contexte de faibles ressources institutionnelles, humaines et financières. Les six domaines
prioritaires, sur la base de leur contribution à la réduction de la pauvreté et de l’intégration régionale et
de leur faisabilité à court et moyen termes sont :
1- L’amélioration de la gestion de l’eau, comprenant : (i) la lutte contre le changement clima-
tique, la promotion de l’irrigation; (ii) la gestion intégrée des ressources en eau;
2- La gestion améliorée des autres ressources naturelles, comprenant : (i) la lutte contre le chan-
gement climatique, l’organisation de la transhumance et l’aménagement des parcours; (ii) la
gestion durable des ressources forestières; (iii) la gestion durable des ressources halieutiques;
3- Le développement durable des exploitations agricoles, comprenant : (i) la lutte contre le chan-
gement climatique, la gestion intégrée de la fertilité des sols; (ii) le renforcement des services
de support aux producteurs ; (iii) la dissémination de technologies améliorées;
4- Le développement des filières agricoles et la promotion des marchés, comprenant : (i) le déve-
loppement des différentes filières (vivrières, agriculture péri-urbaine, cultures d’exportation,
élevage à cycle court, produits agroforestiers alimentaires, pêche artisanale et aquaculture); (ii)
le développement de la transformation des produits; (iii) le renforcement des services de support aux opérateurs; (iv) la promotion du commerce national, régional et international;
2La
Déclaration de Malabo sur l’accélération de la croissance et de la transformation de l’agriculture pour une prospérité partagée et une amélioration des
moyens de subsistance a été adoptée lors de la Vingt-troisième Session Ordinaire de la Conférence de l’UA tenue à Malabo (Guinée Equatoriale) les 26 et
27 juin 2014, sous le thème de l’Année de la Protection environnemental, de l’Agriculture et de la Sécurité alimentaire en Afrique.
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5- La prévention et la gestion des crises alimentaires et autres calamités naturelles, comprenant :
(i) la lutte contre le changement climatique, la promotion de systèmes d’alerte précoce; (ii) le
développement de systèmes de gestion des crises; (ii) l’appui à la réhabilitation des zones
après les crises; (iv) le développement de mécanismes de compensations-assurances contre les
calamités
6- Le renforcement institutionnel, comprenant : (i) l’intégration de l’approche genre; (ii) l’appui
à l’amélioration des capacités de formulation des politiques et stratégies agricoles et rurales ;
(iii) le financement durable de l’agriculture; (iv) la communication, (v) le renforcement des
capacités de pilotage et de coordination; (vi) le renforcement des capacités de suivi et évaluation dans la lutte contre le changement climatique.
3.4. Politiques régionales de l’Afrique de l’Ouest
Du fait de sa diversité géographique, la Mauritanie fait partie des pays membres de l’Afrique de
l’Ouest et, par ricochet des territoires de la CEDEAO qui connaissent d’importants problèmes en matière de la dégradation de l’environnement et de gestion durable des ressources naturelles. Des efforts
conjugués des États membres pour éradiquer ces problèmes se sont traduits par la mise en place d’un
Secrétariat Technique Conjoint (STC) par la CEDEAO qui offre un cadre de convergence des initiatives. Aussi, le Dialogue institutionnel a favorisé l’élaboration et l’adoption en Septembre 2013 du
document de la politique régionale appelé «Plan de Convergence pour la gestion et l’utilisation durables des écosystèmes forestiers de l’Afrique de l’Ouest», sur la base duquel les Etats conviennent de
fédérer leurs actions locales, nationales et sous régionales.
Ce cadre général de coopération en matière de protection de l’environnement et de gestion des ressources naturelles y compris les questions de la lutte contre les changements climatiques, de la bonne
gouvernance environnementale et la lutte contre l’insécurité environnementale entre les Etats membres
se décline en trois (3) axes majeurs, dont celui (i) de l’introduction qui situe le contexte régional et le
processus du Dialogue et le niveau de l’importance dudit document, (ii) l’évaluation des politiques et
programmes sous régionaux et nationaux des pays membres qui aborde les efforts entrepris par les
États, les mécanismes de financements et de concertation, les outils de gestion et les besoins en renforcement de capacité, et (iii) le plan de convergence pour la sous-région de l’Afrique de l’Ouest qui
prône la mise en cohérence des initiatives de planification sectorielles, les domaines d’interventions
prioritaires et les perspectives de la politique régionale qui s’inscrivent bien dans la vision du document d’orientation "Towards a strategy on climate change, ecosystem services and biodiversity",
"Adapting to climate change - Towards a European Framework for Action" et également aux directives "EU Strategy on adaptation to climate change", ainsi que la transition verte au domaine thématique «Environnement et changement climatique» du Programme thématique Biens Publics Mondiaux et Défis (BPMD), tout comme «Africanwildlife conservation strategy » (AWS).
Parmi les ressources naturelles, l’eau, le sol, la forêt et la faune constituent les principaux actifs entre
les mains des populations. Ces ressources peuvent, si bien gérées, et mieux développées, soutenir le
bien-être des populations et communautés de l’espace de l’Afrique de l’Ouest. Sept (7) facteurs (multiples et multiformes) expliquent la dégradation de l’environnement en Afrique de l’Ouest.
Il s’agit :
a) Du changement climatiquequiagit sur la régularité spatio-temporelle des précipitations et
leur intensité, accélère le réchauffement de la terre, accroît les épisodes de sécheresses et les
inondations, la dégradation des terres et la vulnérabilité des écosystèmes;
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b) De la pression anthropique désormais devenue croissante sur les ressources naturelles à
cause notamment de la demande de plus en plus forte liée à la démographie galopante et des
nouveaux modes peu durables de production et de consommation qui engendrent leur exploitation irrationnelle;
c) De l’érosion côtièrequi représentel’un des fléaux naturels qui affectent sérieusement les côtes
des pays (Mauritanie, Bénin, Côte d’Ivoire, Guinée Bissau, Sénégal et Togo), entraîne le recul du trait de côte de 8 à 10 m par année en moyenne;
d) De la mauvaise gouvernance des ressources naturelles qui se caractérise par l’insuffisance ou
la non application des textes limitant du même coup les effets escomptés de la mise en œuvre
des politiques sectorielles;
e) De l’insuffisance de connaissancessur les ressources naturelles en dépit des efforts développés en matière de recherche et de suivi de leur dynamique par les Etats membres et différents
instituts régionaux et mondiaux;
f) De la faiblesse des instruments et outils d'analyse économique traditionnellement appliqués
à l’économie des ressources naturelles ne permet pas de bien rendre compte de leur contribution aux économies nationales dans l’espace communautaire et;
g) De la récurrence des questions de pollutions et nuisances (déchetssolide et liquides, polluants organiques, etc….)
Les initiatives politiques reconnaissent « l’importance de l’environnement, certes très menacé, mais
encore plein de vitalité et productif ». En effet, les ressources naturelles constituent l’un des fondements du développement social et économique dont le secteur primaire est l’un des piliers de la croissance économique. La volonté politique trouve sa justification en ce qu’elleœuvre au renforcement de
la coopération sous régionale en matière de gestion des ressources naturelles partagées, à la consolidation de la gouvernance des ressources de l’environnement, au renforcement des capacités et à la mobilisation davantage de moyens afin de contribuer de manière significative à l’amélioration des conditions de vie des populations.
IV. RAPPEL DU CADRE NATIONAL INSTITUTIONNEL, LEGISLATIF, TECHNIQUE ET DES POLITIQUESENVIRONNEMENTALES
4.1.

CADRE POLITIQUE ET JURIDIQUE
Aspect politique
Face à la dégradation environnementale, l’État mauritanien a adopté en 1987, un Plan Directeur de
Lutte Contre la Désertification (PDLCD) et a présenté aux Communautés de bailleurs de fonds en
1992 son Programme Multisectoriel de Lutte Contre la Désertification (PMLCD) au niveau local et
national. En matière de Protection de la Nature, la Stratégie Nationale de Conservation (SNC) a été
également approuvée en 1987 en complément avec le PDLCD. Concernant la gestion des ressources
forestières, la Stratégie Nationale d’Aménagement des Forêts Classées (SNAFC) a été mise en œuvre
en 1995. Dans le domaine de développement rural, les politiques et les stratégies générales pour le
développement du secteur rural à l’horizon 2010 ont été présentées au Groupe Consultatif des Partenaires au Développement en Mars 1998 à Paris. Une diversification des productions en milieu rural et
le maintien d’un potentiel productif des milieux et des ressources naturelles constituent l’essence nouvelle des programmes d’action retenus.
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S’agissant de la politique de développement local, le Gouvernement mauritanien a entrepris un important processus de décentralisation et de désengagement de l’Etat au profit des Collectivités Locales
(CL) qui a permis la création de 13 Régions Administratives (Wilaya), 216 Communes (Moughataa)
dont 163 Communes Rurales représentant 5.561 villages. Le transfert progressif des services de l’Etat
s’est opéré lors de la création des Communes des Collectivités Territoriales (CCT) qui sont dotées de
la personnalité morale publique et de l’autonomie financière par l’Ordonnance 87-289); relativement à
la création des Communes, Collectivités Territoriales qui sont dotées du droit public et l’organisation
de l’Administration Territoriale par l’Ordonnance 90-002.
La régionalisation organisant le découpage administratif en Willaya, Moughataa et Arrondissement a
été créée par Décret 166-80 et en Communes par Ordonnance 289-87. Cependant, la faiblesse de la
culture de gestion locale entrave le processus de décentralisation (faiblesse de moyens financiers,
manque de personnels qualifiés et de plans de développement locaux et communaux).

Aspect juridique
Sur le plan juridique, législatif et réglementaire, on peut noter :






La Loi portant protection des végétaux qui institue un organe consultatif le Comité Consultatif
de la Protection des Végétaux (CCPV);
La Loi-cadre pour l’Environnement. Les décrets 94/2004 et 105/2007, au chapitre 1, définissent le cadre et réalisation de l’étude ou de la notice et au chapitre II, de l’information et de la
consultation du public. En annexe I, figure la liste des travaux, ouvrages, aménagements, activités et document de planification assujettis à l’étude ou à la notice d’impact sur
l’environnement;
Le Code forestier et son Décret d’application : Titre I article 3, la politique forestière nationale est définie par le Gouvernement sur proposition du Ministre chargé des Forêts après avis
des organes et institutions concernés. Elle a pour objectif d’assurer la protection et la gestion
durables et la restauration des ressources forestières à travers l’encouragement de la participation des populations dans l’élaboration et la mise en œuvre de plans d’aménagement et la gestion locale des ressources naturelles;
Le Code de la chasse et de la protection de la nature. A l’article 6 alinéa 2, les parcs nationaux
ou communaux représentent des aires destinées à la protection, l’aménagement et la conservation durables des espèces animales et végétales ainsi qu’à la protection des sites, des paysages
ou de formation géologique présentant une valeur scientifique ou esthétique attestée.- Titre II,
article 10, la mise en valeur économique, écologique et sociale du domaine forestier national
est définie par la politique forestière nationale. Elle est précisée par des directives nationales
issues des documents d’aménagement complétées au niveau de la Willaya par des orientations
forestières;
Le Code de l’eau. Il ouvre pour les éleveurs et leur organisation la possibilité de bénéficier de
concession de services publics pour la gestion des ouvrages hydrauliques réalisés par l’Etat ou
d’autres collectivités publiques;
Le Code de l’hygiène. Il régit entre autre l’accès et l’exploitation des ressources naturelles
spécifiques;
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





Le Code foncier. Dans son article 2 l’Etat reconnait et garantit la propriété foncière privée qui
doit contribuer au développement économique et social du pays;
Le Code pastoral et son Décret d’application prend en compte tous les aspects de conflits, de
la gestion rationnelle des parcours et de l’auto promotion;
Le Code minier;
Le Code de la pêche;
Le Décret relatif à l’Etude d’Impact sur l’Environnement (EIE);
Le Plan d’Action National pour l’Environnement (PANE 1/2006 - 2011) et des Circulaires du
MDRE traitant des normes techniques relatives aux Aménagements Hydro- Agricoles (AHA)
Le droit foncier est régi principalement par l’Ordonnance 83-127 du 05 juin 1983 portant la réorganisation foncière et domaniale et son Décret d’application n° 90.020 du 31 janvier 1990. Celui-ci fixe les
conditions dans lesquels tous citoyens peuvent accéder au droit de propriété foncière rurale. Le transfert de propriété définitive n’est acquis au profit des particuliers qu’après dix années de mise en valeur
continue. Au cours de cette période, le demandeur de terrain agricole obtient d’abord une autorisation
d’exploiter, puis une concession provisoire enfin une concession définitive entrainant de facto le droit
de propriété que l’on peut librement vendre ou échanger ou donner. La stratégie environnementale sur
le secteur rural concilie les objectifs de développement du millénaire (Conservation des ressources
naturelles) et les mesures de réduction du coût environnemental. Les projets qui impliquent la réinstallation des populations ou la colonisation de nouvelles terres modifient les rapports existant entre les
Communautés locales et leur façon d’utiliser les ressources naturelles et l’écosystème pour cerner et
évaluer les impacts humains des projets et l’évaluation sociale pour les questions suivantes :
 Les variations au sein des communautés;
 Le contrôle des ressources;
 Les changements dans le système de production;
 Le cadre institutionnel et l’emploi de l’information sociale dans l’évaluation des impacts environnementaux.
L’évaluation sociale doit identifier les pauvres, les marginalisés et les vulnérables pendant la phase de
diagnostic du projet afin de déclencher une stratégie pour intégrer les couches vulnérables ou marginalisées dans le processus d’un projet. La politique opérationnelle Genre vise à éliminer les discriminations négatives dans les rapports sociaux hommes/femmes en relation avec les avantages des actions
et activités du projet à entreprendre. Elle permet de renforcer la participation des femmes et évalue
l’équité de genre, la responsabilisation des femmes et les bénéfices des actions d’un projet pour les
femmes. Une évaluation sociale tient compte des impacts du projet sur les différents individus à
l’intérieur d’une famille. Les personnes âgées, les hommes, les femmes et les enfants assument des
rôles économiques différents et y accèdent différemment. Les Activités Génératrices de Revenus
(AGR) constituent un impact positif pour les couches vulnérables particulièrement dans les villages
enclavés. Les interventions de mobilisation sociale, de formation et de communication doivent rendre
visibles les femmes particulièrement pour des Organisations Communautaires de Base (OCB-filles)
en matière d’alphabétisation fonctionnelle et d’information-sensibilisation-éducation.
En vue de compléter et éventuellement de réactualiser les cadres de référence existants s’orientant vers
la Lutte Contre la Désertification (LCD), la nouvelle Politique Nationale Environnementale (PNE) a
élaborée en 2008 et s’oriente vers un processus de développement durable s’articulant autour de :
 La lutte contre le changement climatique;
 La lutte contre la désertification;
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
La gestion rationnelle et durable des ressources naturelles etle développement harmonieux et
équilibré des populations.
Le Plan d’Action National pour l’Environnement 2012-2016) (PANE 2)se décline en huit (8) axes
thématiques :
12345678-
Lutte contre le changement climatique;
Lutte contre la désertification;
La conservation, restauration et gestion durable de la biodiversité;
La gestion du littoral;
La filière bois énergie;
L’aménagement des espaces urbains et industriels;
La gestion des produits chimiques et des déchets;
Les pollutions et risques de catastrophes.
Ainsi, le PANE 2 a pour principaux axes suivants :






L’information, la sensibilisation, la responsabilisation, l’éducation et la formation des populations sur le processus de développement durable;
L’intégration des aspects environnementaux dans tous les programmes de développement,
d’éducation et de formation;
Le transfert des responsabilités en matière de gestion et de protection de l’environnement et de
ses ressources naturelles aux communautés rurales;
L’implication active des partenaires de développement et de protection de l’environnement;
La décentralisation des pouvoirs de décisions et d’exécution aux autorités territoriales et aux
populations locales et adaptation de l’environnement institutionnel, juridique, législatif et réglementaire à cette dynamique de gestion participative et intégrale;
L’implication des Organisations de la société civile (OSC) et, des Acteurs non-étatique et
autorités locales (ANE/AL) dans le développement durable et socio-économique.
Les principales actions qui sous-tendent dans tout processus de développement sont les suivantes :






La lutte contre le changement climatique, l’amélioration des connaissances sur toutes les ressources naturelles (RN) et mise en place des dispositifs et des paramètres d’observation, de
suivi et de contrôle des phénomènes de dégradation et de désertification, ce qui permet une
exploitation rationnelle de ces ressources;
Le développement du secteur forestier : promotion des filières gomme arabique, bois de feu,
charbon de bois et bois de service, etc.;
Le développement durable et diversité biologique : réhabilitation des aires protégées existantes et création de nouveaux sites classés, conservation et amélioration génétique des espèces menacées de disparition;
L’élaboration et mise en œuvre du Programme d’Action National (PAN) recommandé par la
Convention Internationale sur la Lutte Contre la Désertification (CCD);
L’amélioration et protection de l’environnement urbain : évacuation des eaux usées et des ordures ménagères, protection des cordons dunaires, habitat, eaux potables et hygiène publique;
La protection de l’environnement et amélioration des cadres de vie des populations : lutte
contre la pauvreté, lutte contre l’ensablement des villages et des infrastructures socio-
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
économiques et culturelles, mise en application et suivi des Conventions Internationales liées
à l’environnement, ceintures vertes des villes et des agglomérations.
La déclaration de Politique de l’Environnement et du Développent Durable
L’élaboration et l’adoption du second Plan d’Action pour l’Environnement (PANE);
L’élaboration et l’adoption de la Stratégie Nationale de Développement Durable (SNDD);
La promulgation du Code de l’Environnement;
L’élaboration et l’adoption de la Stratégie Nationale sur la Biodiversité et de son Plan
d’Action pour la période 2011-2020;
L’élaboration et l’adoption de la Stratégie Nationale de Conservation des Zones Humides et
de son Plan d’Action pour la période 2014-2020;
L’élaboration et l’adoption de la Stratégie Nationale de l’Agence Nationale de la Grande Muraille Verte et de son Plan d’Action;
L’élaboration et l’adoption de la Loi sur le statut du personnel et agents des Eaux, Forets et
Chasse;
La création des Délégations Régionales et la mise en place d’une Brigade Mobile.

Aspect technique - Évolution de la responsabilitédes structures administratives








En Mauritanie, les directions techniques centrales et générales et les services techniques sont encore
pleine réforme. Il s’agit maintenant de renforcer leur efficacité administrative et technique à travers la
mise en œuvre de la réforme institutionnelle du secteur environnemental.
En 1993, juste une année après la conférence de Rio, la nécessité d’une prise en charge des questions
environnementales et de gestion durable des ressources naturelles s’est imposée à l’État mauritanien.
Ainsi, le Ministère du Développement Rural (MDR) d’alors chargé de l’agriculture, de l’élevage et de
l’aménagement rural, s’est vu attribué la gestion des questions environnementales (MDRE).
En 2006, la création du Secrétariat d’Etat auprès du Premier Ministre chargé de l’Environnement
(SEE). Cette nouvelle institution technique était chargée de préparer, coordonner, exécuter ou faire
exécuter, suivre et évaluer la politique du Gouvernement dans les domaines de l’environnement. Elle
veillait également à l’application des dispositions de la Loi portant sur le Code de l’Environnement. Le
SEE avait pour mission de créer et mettre en œuvre le Fonds d’Intervention pour l’Environnement.
En 2007, le SEE devient un Ministère Délégué auprès du Premier Ministre chargé de l’Environnement
et Développement Durable (MDEDD), créé par Décret n° 086-2007/PM du 16 juin 2007.
Le MDEDD comporte six (6) directions et de nombreux services centraux qui sont établis autours des
thématiques environnementales suivantes : Programmation et politiques environnementales, Coordination intersectorielle et suivi, Information et vulgarisation, Evaluation environnementale, Normes et
contrôle de conformité, Prévention des risques, Prévention des pollutions industrielles, Prévention de
la pollution marine, Produits et déchets, Aires protégées, Protection du Littoral, Suivi de la biodiversité, Forêts et pâturages, Faune, Lutte contre la désertification. Il y a aussi une cellule sur les aspects de
Changements Climatiques, établi avec l’Arrêté 1364. En effet le rôle de la DPCIE (Programmation
et politiques environnementales, Coordination intersectorielle et suivi) est considéré comme très important pour la coordination des différents projets et activités dans le domaine de l’environnement.
Depuis 2015, la création d’un plein Ministère de l’Environnement et Développement Durable
(MEDD). Ce renforcement du positionnement gouvernemental, favorise les capacités de leadership, de
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pilotage et de coordination des structures intersectorielles d’information et de concertation nécessaire à
la mise en œuvre et au suivi des politiques environnementales.
-
Structures techniques fonctionnelles
DREDD - Le Ministère est représenté dans chaque Wilaya (Gouvernorat) par une Délégation régionale de l’environnement et du développement durable (DREDD). Certaines thématiques sont liées à
des départements ministériels différents. La définition des tâches et la répartition des responsabilités
entre les structures du MEDD et les départements sectoriels ont connu une amélioration considérable
en comparaison avec les textes réglementaires antérieurs. Toutefois, certaines dispositions relevées
dans les textes portant sur la création de certains ministères sectoriels semblent être source de conflits
de compétences (exemples : Ministère des Mines et du Pétrole, Ministère des Transports, Ministère de
l’Agriculture, etc.). Plus spécifiquement, les responsabilités en matière de pilotage et de validation
technique des EIE, du suivi et du contrôle de la mise en œuvre des plans de gestion qui en découlent,
de l’élaboration des normes globales ou sectorielles, demeurent floues (exemple : le secteur Des Mines
et Pétrole, cf. décret d’application du code minier 054-2000). Ce conflit est partiellement dû à la faible
capacité du DREDD et MEDD. Le MEDD par les officiers de la DREDD, a pour mandat de procéder
à des vérifications des activités de développement dans leurs domaines de compétence pour assurer la
conformité. L'institution a toutefois beaucoup du mal a obtenu les ressources humaines et financières
ainsi que des installations (infrastructures immobilières) pour assurer l’entreprise efficace de ces mandats. Un renforcement de ces capacités est nécessaire et urgente.
Cellule de L’Environnement dans des Départements sectorielle(MDR, MPE, MT, MPM,
MHETIC, MINT) : L’existence dans certains départements sectoriels de cellule ou service « environnement » et la désignation de points focaux n’ont pas contribué à améliorer la coordination et la concertation. Ces cellules sont souvent perçues par le département en charge de l’environnement comme
un dédoublement de ses propres attributions. La nouvelle délimitation des prérogatives opérée par le
MDEDD, devrait contribuer à améliorer cette situation.
Par ailleurs, le rôle d’appui technique du MEDD aux différents départements sectoriels ne semble pas
être bien clarifié si l’on se réfère aux textes portant sur l’organisation des différents ministères. Il y a
clairement une insuffisance de synergie et d’harmonisation dans les efforts déployés.
CNEDD- des structures interministérielles créées en 1995 et 1996 que sont : (1) le Conseil National
pour l’Environnement et le Développement Durable (CNEDD) - une Plate-forme intersectorielle
/environnementale, met en synergie les interfaces entre le Ministère de l’Environnement et les
autres Ministères (Agriculture, Eaux et Forêts, Mines, Pêches, Énergie, etc.). Il est présidé par le Ministre du MEDD, (2) son comité technique (CTED), est présidé par le Secrétariat Général du MEDD et
ses conseils régionaux (CRED). L’objectif de ces structures, consiste à favoriser une planification
concertée, une coordination et un suivi des grandes orientations nationales touchant aux questions
environnementales. Le fonctionnement de ces structures doit être opérationnalisé afin de mieux intégrer les aspects transversales de l’environnement et du développement durable et pour une meilleure
coordination (avec l‘appui de DPCIE) des nombreux intervenants impliqués dans le domaine de
l’environnement.
D’une façon générale, il s’agit de doter l’administration environnementale des moyens nécessaires pour mettre en œuvre efficacement la politique
environnementale et les engagements du PANE 2. Ceci comprend le renforcement des capacités nationales, régionales et locales de contrôle et des
mécanismes de régulation (Mandat, positionnement institutionnel, cadre réglementaire, manuel de procédures, etc.) et de comptabilité environnementale (Recommandations RISE – National/régional).
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Climate Support Facility : Proposition d’une stratégie de lutte contre les impacts et risques du changement climatique des
zones côtières et des wilayas (régions) du bassin du fleuve Sénégal
V. ETAT DES LIEUX DES IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX ET
RISQUES DU CHANGEMENT CLIMATIQUE
En Mauritanie en général et, en particulier dans les zones côtières et les wilayas (régions) du bassin du
fleuve Sénégal, les ressources naturelles connaissent une dégradation continue pour tous ses écotypes
(désert, savane arborée et forêt faite de mangroves).
Ce sont les conséquences directes et indirectes d’une part, de la croissance démographique, et d’autre
part du changement climatique avec son corolaire au regard du peuplement très rapide et de
l’expansion quasi exponentielle des fronts agricoles, du développement du réseau routier et des infrastructures économiques fragmentant le territoire, de l’exploitation irrationnelle du bois-énergie et la
cueillette des espèces ligneuses à haut potentiel de production des PFNL interférant souvent avec la
destruction du couvert végétal forêts et des parcs nationaux et autres types des aires protégées, de la
chasse et du braconnage illégal, des activités minières et pétrolières. De plus en plus, les territoires des
deux (2) zones sont classés parmi les plus vulnérables au monde (Index JRC3 de vulnérabilité) avec
des scores considérés les plus élevés par rapport aux objectifs assignés du Programme de l’Alliance
Mondiale contre le Changement Climatique, appelé communément AMCC (en anglais GCCA).
5.1.
Constats relatifs aux ressources naturelles et aux zones côtières et wilayas (régions) du bassin du fleuve Sénégal, et aux enjeux environnementaux
Il ressort de l’analyse que les secteurs les plus touchés sont les suivants :

Zone côtièreet gestion des ressources côtières : le phénomène de l’érosion côtière trouve ses
origines dans les modifications climatiques et l’élévation du niveau de la mer, accentué par
l'édification d'ouvrages d’art de défense du littoral pas toujours bien définis. Ce phénomène,
amplifié par la montée du niveau des océans, est déjà réel et s'est aggravé ces dernières années
den Mauritanie (exemple de la projection de la vidéo de la Banque Mondiale, COP 21 en illustration de la zone côtière de l’Afrique de l’Ouest y compris la Mauritanie). Il occasionne des
pertes de biens et de ressources physiques, et menace une partie importante des territoires littoraux qui concentre environ 90% des zones et unités industrielles, notamment les Ports de
Nouakchott et Nouadhibou).

Agriculture, foresterie et affectation des terres : l’agriculture et l’élevage demeure la base
de l’économie principale de la Mauritanie, employant plus de 80% de la population active
(FAOSTAT, 2013). Cependant elle demeurée familiale et de subsistance et est peu moderne.
En dépit d’un potentiel irrigable important dont dispose l’espace du bassin du fleuve Sénégal,
les pratiques de l’irrigation demeurent peu développées, sauf des aménagements de type gravitaire destinés essentiellement aux cultures vivrières dans des bas-fonds et des zones de maraîchages autour des cours d’eau. La vulnérabilité aux aléas climatiques est donc forte, et la
diminution de l’offre des produits végétaux et animaux induit une augmentation de la pauvre-
3Selon
l’index JRC de vulnérabilité pour l’objectif du Programme AMCC
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Climate Support Facility : Proposition d’une stratégie de lutte contre les impacts et risques du changement climatique des
zones côtières et des wilayas (régions) du bassin du fleuve Sénégal
té. Le secteur forestier est intrinsèquement lié à l'agriculture et à l’élevage, de par sa contribution à la préservation et la fertilité des sols, et la présence des cours d’eau (abreuvoirs) permanents et des milieux fourragers. Le rythme de déboisement reste toujours élevé. En 2011,
l’Organisation Internationale des Bois Tropicaux (OIBT) a estimé le taux de déboisement en
constante augmentation. Les taux de déboisement les plus élevés ont été observés où les mangroves sont plus importantes et plus riches. Le problème de disponibilité en terres ne se pose
pas, mais en terme d’accessibilité qui sont aujourd’hui déclarées pauvres aux plans physique
et chimique. Les problématiques de dégradation et affectation des terres sont susceptibles de
conduire à une diminution de la productivité des terres et de la biodiversité réduisant les capacités des populations à s’adapter aux changements environnementaux en général et aux changements climatiques en particulier. Des initiatives dans le domaine de l'agroforesterie se développent et le secteur forestier (exemple de la muraille verte) possède un potentiel important
pour l'atténuation du changement climatique.

Énergie: comme la plupart des pays de l’Afrique de l’Ouest, la problématique énergétique
mauritanienne est caractérisée par une forte prédominance des énergies traditionnelles, le bois
et le charbon de bois, qui couvrent plus de 85% de la demande énergétique contre 9% pour le
gaz butane, 3,4% pour l’électricité, 0,4% pour le pétrole lampant et des traces pour les énergies nouvelles et renouvelables. Compte tenu du fait qu'il manque des données fiables dans les
zones côtières et les wilayas (régions) du bassin du fleuve Sénégal sur l'état actuel des ressources ligneuses et leur productivité, il a été constaté que les estimations de la demande en
milieu urbain et rural se basant sur des données récentes font état d'une consommation six fois
plus importante que la production accessible. Malgré l’exploitation pétrolière qui a commencé
en 2006, les hydrocarbures (pétrole, gaz) sont importés. Le pays bénéficie d’une partie (15%)
de la production d’énergie hydroélectrique issue du barrage de Manantali depuis 2002, La
substitution aux combustibles forestiers pour désamorcer les problèmes environnementaux et
l’intensification de l’électrification pour améliorer les conditions de vie et de travail des populations constituent les principaux enjeux énergétiques actuels et futurs de la Mauritanie. Les
énergies Renouvelables/changements Climatiques/GES : Les changements climatiques attendus sont attribués à une augmentation des émissions anthropiques et partantes de la concentration des gaz à effet de serre (GES) dans l’atmosphère. Ces activités concernent essentiellement : l’utilisation des combustibles fossiles, la destruction des forêts qui absorbent le dioxyde
de carbone, le changement d’exploitation des terres et les activités agricoles. Pour les différents secteurs d’activités humaines, un certain nombre de technologies et de pratiques clés qui
pourraient contribuer à atténuer le changement climatique, sont actuellement disponibles dans
le commerce. Les secteurs de l’énergie, l’agriculture, l’élevage/agropastoralisme, les transports, les déchets et le couvert végétal constituent les principales sources d’émission des
GES avec des émissions de CO2.

Ressources en eau : dans les zones côtières et les wilayas (régions) du bassin du fleuve Sénégal l'imprévisibilité grandissante de la pluviométrie a aujourd'hui déjà des conséquences sur
les récoltes, et des sécheresses et/ou des inondations sont de plus en plus régulièrement observées partout dans la région; la tendance linéaire des données de pluies des deux dernières décennies révèle une diminution de la pluviométrie annuelle régionale. L’analyse de l’évolution
des régimes pluviométriques révèle une altération de la répartition des pluies avec comme
risques climatiques majeurs, des situations d’extrêmes sécheresses ou paradoxalement des
inondations et une diminution du nombre de jours de pluie (UNFCC, 2015). Le bilan des
inondations durant la dernière décennie a augmenté (blessés, personnes déplacées, habitations
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Climate Support Facility : Proposition d’une stratégie de lutte contre les impacts et risques du changement climatique des
zones côtières et des wilayas (régions) du bassin du fleuve Sénégal
détruites, ponts et ponceaux cassés défoncés et/ou emportés par les eaux et des superficies de
cultures détruites). Les disponibilités en eaux sont affectées, avec une diminution des stocks et
des nappes phréatiques, la pollution des réserves d’eau, l’intrusion saline dans les aquifères et,
le manque d'eau dans les barrages hydro-électriques.

5.2.
Établissements humains et santé : certains effets du changement climatique dans les zones
côtières et les wilayas (régions) du bassin du fleuve Sénégal ont pour conséquence des relocalisations, migrations et immigrations des populations (zone côtière, milieu rural), d'où
l’augmentation des dépenses au niveau de l’Etat, des Collectivités régionales et des ménages
par rapport aux projets de construction de nouveaux habitats et des infrastructures socioéconomiques, ou bien pour reloger les sinistrés et/ou faire face à l’exode rural. L'évolution du
climat semble générer et/ou amplifier le développement de maladies hydriques comme le paludisme, les diarrhées ou des affections cardio-vasculaires (stress, etc.).
Usage des espèces forestières
Comme nous l’avons déjà dit plus haut, les espèces forestières locales fournissent en Mauritanie divers
produits (bois, aliments, produits artisanaux, fourrage, médicament, etc.)assurent également une fonction protectrice ou amélioratrice de l’environnement. Les principales essences et leurs usages par les
populations locales mauritaniennes sont :





Acacia albida (Mimosaceae): les feuilles et les gousses constituent d’excellents aliments fourragers pour les animaux. En pharmacopée, l’écorce du tronc est administrée sous diverses
formes comme remède contre le rhume, la grippe, les maux des dents et comme fortifiant.
Le décocté de l’écorce absorbé par voie orale est efficace contre la toux chez les enfants. La
cendre du bois mort est utilisée pour la fabrication de savon. L’Acacia albida est une plante
mellifère (les abeilles tirent des fleurs du nectar et pollen) et fertilise les sols.
Acacia nilotica (Mimosaceae): les gousses et les feuilles sont consommées par les dromadaires, moutons et chèvres. Le bois est utilisé comme combustible (bois et charbon de bois).
Les fruits constituent le principal produit de tannage chez les cordonniers. La gomme exsudant
du tronc sert à fabriquer une boisson rafraîchissante. En pharmacopée, les graines grillées et
pillées sont utilisées dans les traitements des plaies, des hémorroïdes et des gingivites. Le décocté d’écorce du tronc, pris par gargarisme, est efficace contre les maux des dents. L’écorce
réduite en poudre sert d’hémostatique local. Les fleurs fournissent aux abeilles du nectar et
pollen.
Acacia raddiana (Mimosaceae): les feuilles et les jeunes rameaux fournissent un précieux
fourrage pour les animaux. Les fruits mûrs tombant au sol sont très appréciés par les moutons
et chèvres. La décoction des feuilles aurait des propriétés antipaludiques. Les fleurs odorantes
sont très mellifères. Elles fournissent aux abeilles du nectar et du pollen.
Acacia senegal (Mimosaceae): les feuilles et les fruits constituent un fourrage très apprécié
par le bétail. La gomme résultant des exsudations des fentes de sécheresses et des blessures
constitue la gomme arabique dont 90 % de la production commercialisée est fournie par
l’Acacia senegal. Le bois mort est utilisé comme bois de cuisine, car il possède un haut pouvoir calorifique. Le tégument est utilisé pour la fabrication des cordes. L’écorce du tronc ou
des racines entre dans la composition des préparations anti-ictériques. Les fleurs fournissent
une haute valeur mellifère pour les abeilles.
Acacia seyal (Mimosaceae): les feuilles, les fruits et même l’écorce sont consommés par les
animaux. La gomme, résultant des exsudations issues des fentes de sécheresse et des blessures, est récoltée comme gomme arabique friable de qualité inférieure à la gomme de
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Climate Support Facility : Proposition d’une stratégie de lutte contre les impacts et risques du changement climatique des
zones côtières et des wilayas (régions) du bassin du fleuve Sénégal

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

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

l’Acacia senegal. Le bois est peu utilisé comme combustible. L’écorce fournit une teinture
rouge qui sert à teindre les vêtements. Le décocté de l’écorce est pris comme purgatif. La fleur
a une haute teneur mellifère.
Bosciasenegalensis (Capparidaceae): les feuilles coriaces à goût salé fort prononcé ne sont
appétées que par les chameaux et les chèvres pendant la sécheresse. Les fruits immatures sont
comestibles. La poudre des feuilles pilées entre dans la préparation des pommades utilisées
contre l’asthénie et les douleurs rhumatismales. Les racines entrent dans une préparation utilisée contre l’impuissance sexuelle en pharmacopée. Les feuilles séchées assureraient la protection du mil contre les parasites dans les greniers. Le décocté des racines est employé comme
vermifuge. Les graines préparées servent de petits poids et pilées, elles donnent une excellente
farine pour la fabrication des repas.
Balanites aegyptiaca (Balanitaceae): le bois jaune, compact et résistant aux insectes, sert à fabriquer des pilons, des mortiers et des manches d’outils divers. Les feuilles constituent un bon
pâturage aérien pour les animaux. La pulpe du fruit est comestible et a un effet légèrement
laxatif. Le décocté des racines ou de l’écorce du tronc a une action purgative et calmante des
coliques. Les racines entrent dans la fabrication du savon. L’huile extraite de la graine est utilisée par friction pour calmer les douleurs rhumatismales. Le macéré du fruit est ichtyotoxique
(poison à poisson). Une excellente boisson, qui soigne le diabète, l’asthme et les complications respiratoires et même la toux, est fabriquéetraditionnellement avec le fruit.
Grewiabicolor (Tiliaceae): les fruits sont comestibles. Il s’agit d’un aliment important pour
beaucoup d’oiseaux. Le fruit fermenté et chauffé constitue une pâte noirâtre que les ruraux utilisent comme matière de conservation du beurre. Le bois donne d’excellentes cannes, des
manches d’outils et des arcs. Il sert également de bois de feu. Les feuilles donnent un savon
pour nettoyer les habits. Divers emplois médicinaux existent, surtout avec l’écorce, contre les
inflammations de l’intestin et la syphilis ou comme vermifuge, diurétique ou laxatif.
Anogeissusleiocarpus (Combretaceae): le bois dur, imputrescible et résistant aux insectes xylophages, est exploité comme bois d’œuvre et bois de feu. Les feuilles et l’écorce fournissent
une teinture jaune pour les peaux et les tissus. Les feuilles et l’écorce sont également employées en médecine traditionnelle dans le traitement de diverses maladies: fièvre, diarrhée,
vers intestinaux, fatigue générale. Le décocté des racines, pris par voie orale, aurait des effets
aphrodisiaques.
Dalbergia melanoxylon (Fabaceae = Papilionaceae): les feuilles et les fruits sont appétés par
le bétail. Le bois, au coeur brun-noir, très dur, dense et résistant aux insectes, convient aux
sculptures de petites dimensions, pipes, pilons et mortiers. Il est également utilisé comme bois
de feu. Le décocté d’écorce de tige est associé à la pulpe farineuse du fruit du baobab pour
traiter les diarrhées.
Pterocarpusluscens (Fabaceae = Papilionaceae): les feuilles et les fruits sont appréciés par
les chameaux, moutons et chèvres. Le bois sert à la fabrication des pilons et manches d’outils.
Il est utilisé aussi comme perche et bois de feu. Le décocté d’écorce est antidiarrhéique.
Salvadorapersica (Salvadoraceae): les feuilles sont appétées par les chameaux, les chèvres et
les moutons. Les branches flexibles sont utilisées comme cure-dents. Le décocté des rameaux
et feuilles serait efficace contre la dysurie. La poudre d’écorce des racines est utilisée dans le
traitement de l’ictère. La plante est utilisée comme traitement curatif contre la fièvre, les maladies du foie, le rhumatisme, la blennorragie, la bronchite, l’asthme, etc.
Adansoniadigitata (Bombacaceae): la pulpe farineuse du fruit, l’albumen des graines et les
feuilles sont comestibles. Divers éléments de l’Adansonia sont utilisés en pharmacopée: les
feuilles réduites en poudre sont utilisées contre l’asthme et les difficultés respiratoires; la
gomme exsudant du tronc contre les rages de dents, la pulpe du fruit contre les diarrhées et les
dysenteries infantiles et comme fortifiant, l’écorce du tronc comme fébrifuge. L’écorce du
tronc fournit également des fibres utilisées pour tisser les nattes et confectionner les cordes.
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Climate Support Facility : Proposition d’une stratégie de lutte contre les impacts et risques du changement climatique des
zones côtières et des wilayas (régions) du bassin du fleuve Sénégal



5.3.
Les feuilles et l’écorce sont consommées par les bovins. L’Adansoniaest en outre une plante
mellifère.
Commiphoraafricana (Burseraceae): les feuilles sont broutées par les chameaux, les moutons
et chèvres. Le bois, tendre, sert à confectionner des cadres de lit, des portes et fenêtres. La résine est utilisée comme encens, parfum et insecticide. La poudre d’écorce de la tige mélangée
au lait est prise comme antidote du poison du Strophanthussarmentosus (plante toxique) et
contre la morsure de serpent. La macération d’écorce en boisson calmerait les douleurs rhumatismales.
Prosopis juliflora (Mimosceae): arbre de protection, de production et d’ombrage, il fournit par
son feuillage et ses gousses un excellent fourrage pour le bétail. Il donne également le meilleur
bois de chauffage et de carbonisation.
Il fournit du bois de service (poteaux, perches, gaulettes, piquets, etc.). En médecine locale,
l’écorce macérée est utilisée comme antiseptique pour le traitement des ulcères. Le Prosopis
attire les abeilles par son nectar et ses grains de pollen appréciés dans la fabrication du miel.
Sclerocaryabirrea (Anacardiaceae): les fruits sont consommés et font l’objet d’un commerce
local. La pulpe des fruits, riche en alcool, est fermentée et transformée en bière. Des jus et des
confitures sont faits à partir des fruits. L’amande du noyau contient des matières grasses et
beaucoup de vitamine C. Elle donne une huile comestible. L’écorce produit une fibre très résistante. Elle soigne les maux de tête et des dents, la malaria, la dysenterie, la syphilis, la
lèpre, l’hydropisie. Les feuilles, l’écorce et les racines combattent les morsures des serpents.
Le bois est utilisé pour faire des mortiers, pilons, ardoises, etc.
Qualité des établissements humains et industriels (environnement urbain)
•
Développement urbain
L’exode rural est lié à la mutation structurelle de l’économie mauritanienne. Il est dû concomitamment
à la réduction de la pluviométrie qui a profondément dégradé de fragiles économies rurales (élevage et
agriculture) et au développement d’une économie urbaine avec soit une base industrielle (Nouadhibou)
soit administrative (Nouakchott). Les grandes sécheresses des années 70-90 ont accéléré la dynamique
structurelle. L’exode rural se poursuit, comme le démontre la progression rapide de l’étalement urbain.
La croissance urbaine continue de se concentrer le long du fleuve Sénégal et sur la côte, dans les deux
villes les plus peuplées, à Nouakchott (capitale administrative) et Nouadhibou (capitale économique),
qui représentent à elles seules plus de 30% de la population mauritanienne. L’absence de recensement
général de la population ne permet pas de chiffrer le taux de la croissance des villes.
Les documents de planification urbaine (zonage, infrastructures) ont été mis à jour aux débuts des
années 2000 pour la plupart des villes, notamment des villes secondaires et et les périurbains. Ils ne
sont pas plus appliqués qu’auparavant. L’extension urbaine se fait par unités familiales en rez-dechaussée. Les villes se développent donc horizontalement, induisant une inflation des coûts
d’équipement et de la consommation d’espaces naturels. La population solvable participe à cette urbanisation avec un relatif respect des trames et parcellaires, lors d’opération d’état ou privées qui se multiplient et qui permettent d’absorber la demande d’habitat formel.
Un habitat irrégulier et insalubre s’est implanté massivement depuis des décennies dans les périphéries
de Nouakchott et de Nouadhibou. Le gouvernement a mis en place depuis 2010 une politique de résorption des gazra4en recasant les habitants dans des zones aménagées où leur ai donné gratuitement
4Terme
qui désigne l’occupation illégale du domaine public (bidonville)
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Climate Support Facility : Proposition d’une stratégie de lutte contre les impacts et risques du changement climatique des
zones côtières et des wilayas (régions) du bassin du fleuve Sénégal
l’accès à une parcelle de 150 m² (15m x 10m), desservie par les réseaux (eau, électricité) et des routes
facilitant la collecte des ordures ménagères. Cette politique de rattrapage est maintenue pour les nouvelles implantations d’habitat irrégulier avec des disponibilités foncières et une politique volontaire de
trames assainies accessibles aux migrants, qui pourrait à l’avenir prévenir le développement important
de quartiers irréguliers.
Le gouvernement s’est également engagé dans le regroupement des campements disséminés sur le
territoire par la construction de villes nouvelles qui fournissent aux populations des infrastructures et
services de bases. Les retards de développement des infrastructures urbaines de base sont en cours de
rattrapage, principalement pour l’adduction d’eau potable et la voirie; il n’en va pas de même pour
l’évacuation des eaux pluviales et l’assainissement collectif, qui représenteront des investissements
massifs. L’extension urbaine à l’horizontale se fait sans réelle concurrence avec le milieu naturel
puisque les principales zones urbanisées ne sont pas des terres arables (hormis le long du fleuve Sénégal) ni des zones sensibles d’un point de vue environnemental ou de la biodiversité. Les impacts environnementaux sont donc essentiellement liés aux effluents associés au développement urbain qui
s’accompagne d’une augmentation des déchets déversés dans le milieu naturel sans traitement, du
volume d’eaux usées à traiter et des pollutions atmosphériques (relativement limitées pour les villes
côtières qui profitent des alizés). Il y a un impact sur l’eau et les sols par effet de concentration et inefficience des infrastructures et services de traitements des eaux usées et de gestion des déchets (cf. ciaprès). Le développement des centres urbains côtiers génère une pression sur la zone littorale sensible,
par la poursuite d’extraction illégale de matériaux de construction, avec création jusqu’au cœur de
Nouakchott, de lacs d’eau saumâtres stagnantes, lieu de prolifération d’agents pathogènes.

Eau et assainissement- Impact des activités urbaines sur la ressource en eau
L’ensemble de la ressource en eau connue du pays est estimé à un peu plus de 300 milliards de m3 y
compris 50 à 100 Md de m3 d’eau souterraine5. Ce potentiel est menacé dans le sud par l’avancée du
front salé. La ressource en eau est importante en volume mais inégalement répartie sur l’ensemble du
territoire et d’une accessibilité variable. La ressource en eaux de surface est estimée au total à plus de
11,1Milliards de m3/an, constituée essentiellement par le fleuve Sénégal et ses affluents, et par les
retenues de barrages disséminées dans les parties sud et centrales du territoire mauritanien.
La ressource en eaux souterraines renouvelables connues est estimée à 0,3Milliards de m3/an. Les
prélèvements d’eau au niveau national sont estimés autour de 1,7 milliards de m3, dont 1,5Md de m3
pour l’agriculture (soit 88%), 0,15Md de m3pour les usages domestiques et de l’ordre de 0,5 Md de m3
pour l’industrie (soit 3%)6.La population de Nouakchott, soit approximativement 70% de la population
urbaine, utilise l’eau du fleuve amenée par la conduite de l’Aftout Essahli.
La ville de Rosso est alimentée directement depuis le fleuve Sénégal. Les autres villes mauritaniennes
utilisent des eaux souterraines, dont certaines nappes phréatiques pas ou peu rechargeables. Par
exemple, avant la construction de l’Aftout Essahli, la nappe d’Idini, située à une soixantaine de km de
Nouakchott, était ponctionnée de 42000m3/j pour une capacité de renouvellement de la nappe de seulement 39000m3/j7.
La consommation de Nouadhibou alimentée par forage respecte le potentiel de recharge de la ressource mais cet équilibre risque d’être mis en danger par l’installation d’industries consommatrices
MHA – État des lieux de l’eau – oct. 2012
id
7id
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Climate Support Facility : Proposition d’une stratégie de lutte contre les impacts et risques du changement climatique des
zones côtières et des wilayas (régions) du bassin du fleuve Sénégal
d’eau et la croissance urbaine à moyen terme8. Le développement envisagé des activités (avec
l’aménagement d’une zone franche, principalement liée à la ressource halieutique) et donc
l’immigration prévisible qui l’accompagnerait, pourraient rapidement dépasser la capacité du forage
de Boule noir (à 80 km).On peut considérer que depuis l’adduction en eau de Nouakchott par le fleuve
Sénégal la ressource n’est pas en danger en termes de quantité du fait des usages urbains.
Si les quantités d’eau potable prélevées pour des usages domestiques n’ont pas d’impact significatif
sur la ressource d’un point de vue général, les forages focalisent une sédentarisation autour des points
d’eau, qui peut créer localement une pression importante sur la ressource, ainsi que des phénomènes
localisés de surpâturages en zone rurale. Les grands aquifères sont loin des grands centres urbains, ce
qui limite la pollution des nappes et donc les impacts sanitaires potentiels de l’inadéquation du traitement des déchets solides et liquides.

Accès à l’eau potable en milieu urbain
La planification de la gestion de la ressource en eau est inefficace. Elle ne s’appuie pas sur des critères
techniques (tels que taux d’accès, de desserte et de satisfaction), qui permettraient de définir des priorités et d’identifier les sites prioritaires. De la même manière, et tout particulièrement dans un pays
soumis à un tel stress hydrique, tout investissement devrait être recensé. Le Ministère ne dispose pas
des moyens permettant la centralisation des données. Il existe une base de données sur les points
d’eau, détenus par le CNRE, mais qui n’est pas à jour. Le Ministère n’est pas en mesure d’assurer la
coordination des projets d’AEP. Il y a eu de nombreux projets mis en œuvre ces dernières années mais
ils ne sont pas nécessairement inventoriés, coordonnés et cohérents techniquement. Il en est de même
pour leur modèle économique. Les projets financés par des ONG ou dans le cadre de jumelages sont
particulièrement mal connus des services.
Le pays a accès à des fonds d’investissement conséquents qui font que le problème de la gestion de l’eau en Mauritanie est plus un problème
d’organisation que de moyens.
Le taux d’accès à l’eau potable a augmenté sensiblement depuis 2007 ; 62% de la population accès à
l’eau potable en 2012 : 65% en milieu urbain (contre 49% en 2007) et 60% en milieu rural (52% en
2007)9. À Nouakchott, le problème de l’accès à l’eau n’est pas lié à un problème de production mais
de distribution : le réseau est inadapté techniquement (par rapport à la pression délivrée par l’Aftout
Essahli), insuffisant (voir carte annexe 6) et obsolète (fuites et piratages). Des quartiers entiers n’ont
pas d’accès à l’eau quand d’autres sont inondés.
Le taux de raccordement au réseau d’eau potable n’est cependant que de 38% pour l’ensemble de la
Communauté Urbaine de Nouakchott. Des bornes fontaines sont implantées dans les nombreux quartiers où les connexions individuelles n’ont pas été réalisées, ce qui rend partiellement inopérante la
tarification sociale mise en place par le gouvernement. Les puits sans pompe (30%), les revendeurs
(24,4%) et le repiquage sur des robinets intérieurs (21%) constituent les principales sources
d’approvisionnement en eau des populations dans les quartiers pauvres.10 Dans les Moughataa périphériques de Nouakchott, 70% des ménages s’approvisionneraient encore en eau à partir des charrettes
ou camion-citerne et payent l’eau plus chère, pour une qualité incertaine. C’est le cas des quartiers
précaires des centres urbains et de certaines zones isolées comme par exemple les villages du PNBA.
8selon
le Directeur de la SNDE Nouadhibou
MHA - État des lieux de l’eau – oct. 2012
10 MAED - profil de la pauvreté en Mauritanie - 2008
9
Consortium SAFEGE-Prospect-ADETEF-Eco – Gulledelle 92, 1200 Brussels,BELGIUM
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Climate Support Facility : Proposition d’une stratégie de lutte contre les impacts et risques du changement climatique des
zones côtières et des wilayas (régions) du bassin du fleuve Sénégal
À Nouadhibou, les coupures d’eau sont quotidiennes (l’après-midi). Elles sont dues à des problèmes
techniques au niveau de la production (Boulenoir) et du transport entre le forage et la ville (80km)
malgré le doublement de la conduite il y a quelques années. Le réseau de distribution est en cours de
renouvellement.
L’organisation administrative et le modèle économique (Cadre de gestion de l’eau) sont différents
pour les villes grandes et moyennes qui dépendent de la SNDE et les petits centres urbains qui dépendent de l’ONSER et/ou d’opérateurs privés. Les deux principaux distributeurs d’eau potable sont :
-
La Société Nationale d’Eau (SNDE), société nationale à capitaux publics chargée du service
de production, de transport et de distribution de l’eau dans les 24 plus grands centres urbains.
-
L’ONSER, établissement public à caractère industriel et commercial, auquel le Ministère de
l’Hydraulique a confié la gestion des réseaux d’adduction d’eau potable en milieu rural et semi-urbain (environ 450 réseaux). C’est un organe qui fonctionne sur des subventions d’État
qui nuisent à sa pérennité et dont la gestion est hasardeuse puisque sans compteur d’eau.
L’Autorité de régulation (ARE), chargée de la régulation des activités dans les secteurs de l’eau et de
l’électricité, est l’organe gestionnaire des contrats des opérateurs privés (124 centres en délégation).
Elle fixe un prix d’équilibre de l’eau par délégataire. Son rôle est également de s’assurer que le service
public est rendu par les prestataires mais n’a pas de données lui permettant d’effectuer réellement cette
mission. Dans les villes secondaires (et les villages), le territoire est arbitrairement partagé entre
l’ONSER et des délégataires privés. Les deux systèmes cohabitent sans cohérence, réduisant
l’efficacité du secteur et produisant localement des discriminations, sources de conflits. La loi de
2005, portant Code de l’eau oriente en effet la gestion de l’eau vers la délégation de la production et de
la distribution aux entreprises privées. Le Ministère de l’Hydraulique semble peu favorable à la gestion privée et affecte à l’ONSER la gestion des projets qu’il finance. Les projets soutenus par des bailleurs tels que l’UE, tenue au respect de la loi, sont gérés par l’Autorité de régulation qui choisit un
délégataire privé suite à un appel d’offres.
•
Assainissement
Un meilleur accès à l’eau potable accentue en milieu dense le problème de l’évacuation des eaux
usées. Leur volume croit avec la consommation d’eau par exemple à Nouakchott : de 42000m3/j avant
l’AEP de l’Aftout Essahli à 60 000m3/j aujourd’hui (et avec un fort potentiel de croissance à moyen
terme, avec des besoins non satisfaits de l’ordre de 20 000 m3/j)11.
En 2010, le taux de couverture des besoins en assainissement était de 36%12 (13,2% en milieu rural, et
68,3% en milieu urbain dont 3% raccordés à l’assainissement collectif, essentiellement à Nouakchott).
Il n’y a toujours pas de réseau d’assainissement pour 97% de la population. Et lorsqu’un réseau existe,
il est embryonnaire et vétuste, et pose plus de problèmes qu’il n’en résout.
Environ 3% des eaux usées sont recyclées, le reste est évacué dans des fosses septiques (sans activation bactériologique et enzymatique) pour l’essentiel pas aux normes, dans des puits perdus ou bien
s’infiltre par absorption sans contrôle. La règlementation spécifie les normes de construction des
fosses septiques. Elle n’est pas appliquée, ce qui fait de « l’assainissement individuel » une multitude
de réservoirs en grande proximité avec l’habitat et modérément étanches. L’assainissement est laissé à
11
12
MHA – État des lieux de l’eau – oct. 2012
UE - Document de Stratégie Pays, 2007. Pas de données actualisées disponibles mais sans doute peu d’évolution
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l’initiative des habitants et non contrôlé par l’administration. Ces fosses sont dans certaines zones en
conflit d’usage avec les réservoirs d’eau souterrains des résidences qui sont habituellement très rapprochés et représentent un milieu propice à la prolifération d’agents pathogènes et au développement
de maladies hydriques.
Nouadhibou est un cas particulier où l’assainissement se fait par puits perdus et non des fosses septiques, ce qui limite les problèmes sanitaires sauf en
cas de grandes marées.
Le rejet des boues de vidanges n’est pas régulé et s’effectue dans le milieu naturel avec des risques de
pollution des nappes phréatiques et des sols puisque ces boues ne subissent aucun traitement avant
déversement. C’est un gâchis d’un potentiel de ressource : les boues de vidanges représentent un potentiel de production de biomasse qui pourrait amender les sols pauvres ou produire par digestion
anaérobie de l’énergie sous forme de biogaz.
La pollution liée à l’assainissement individuel non maîtrisé ni contrôlé est accentuée par la pluviométrie en augmentation de ces dernières années puisque les villes n’ont pas d’évacuation des eaux pluviales. À Nouakchott, des puits perdus de collecte des eaux pluviales limitent les inondations prolongées de la voirie en cas de fortes averses qui représentent alors des volumes importants d’eau de pluie
irrécupérable et donc non exploitée.
La Mauritanie perdrait 11,8 milliards UM /an13, soit 1,2% du PIB national, à cause d’un mauvais assainissement. 700 000 mauritaniens utiliseraient des latrines insalubres ou partagées et 1,7 million ne
disposent pas de latrines et défèquent en plein air. La défécation en plein air coûte 9 milliards UM/an
au pays, alors que l’élimination de cette pratique nécessiterait la construction et l’usage de moins de
350 000 latrines.
•
Gestion des déchets
La gestion des déchets présente un enjeu environnemental majeur pour les centres urbains, particulièrement en Mauritanie et le littoral. La croissance démographique générée par l’exode rural, exerce une
pression sur les communes dont les capacités d’adaptation aux besoins de services de base sont insuffisantes. La collecte et le traitement des ordures ménagères (OM) est une compétence municipale.
Les déchets collectés ne sont pas uniquement des ordures ménagères : ils comportent des déchets industriels, des déchets de garage polluants (hydrocarbures usagés, pneus, batteries, piles), de même que
les cadavres d’animaux de grandes tailles, aucun ne faisant l’objet d’un traitement spécifique.
Il en va de même pour les déchets d’activités de soins à risque infectieux (DASRI) de l’hôpital, ce qui
représente un risque critique. Malgré une législation adéquate, l’obligation de gestion de leurs déchets
par les centres de soins n’est pas respectée, principalement par manque de moyens financiers mais
également par mauvaise compréhension des risques. Les risques d’accident et de contamination pour
le personnel chargé de la collecte et pour toute personne accédant aux zones de décharge sont importants. La délégation de service à une entreprise privée n’est cependant pas gage de réussite. Pour être
plus efficace, une délégation de service doit concerner toute la chaîne, depuis la collecte primaire
jusqu’à la gestion du CET. Une partie du recyclage se fait de manière anarchique, informelle, à peine
artisanale et de manière sous développé par rapport aux expériences de pays voisins. Les filières ne
sont pas organisées et les activités sont très marginales. Des initiatives existent mais n’entrent pas dans
une politique soutenue par l’État de tri sélectif et recyclage.
13http://www.wsp.org/sites/wsp.org/files/publications/WSP-ESI-Mauritania-FR.pdf
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Les obligations qu’il aurait été souhaitable de promouvoir en terme de tri sélectif ne sont pas mises en
œuvre même à Nouakchott. Les conditions du tri dans lesquelles se fait informellement la récupération
sur le dépôt intermédiaire de El Mina sont inacceptables de tous points de vue.
Différentes expériences et études sur des filières de recyclage sont en cours, mais les démarches individuelles ne s’inscrivent pas dans un environnement porteur pour, par exemple : les plastiques, les
pneus, les batteries solaires ou de moteurs, les déchets d’abattoirs pour valorisation en biogaz, les hydrocarbures usagés, les déchets hospitaliers, etc. Le potentiel de recyclage des plastiques est particulièrement important mais représente une activité génératrice de revenus peu rentable qui nécessiterait un
appui.
De la même manière, le potentiel de la cogénération n’est pas exploité alors que la nature et le volume
des déchets ainsi que l’aridité du climat s’y prêtent particulièrement bien en Mauritanie. Un projet du
début des années 2000 prévoyait une production d’énergie de 4 M à 7,4 MW pour une collecte de déchets de250 à 450T/j. La collecte est aujourd’hui de l’ordre de 800T/J. L’étude de faisabilité devrait
être actualisée.
Pour Nouakchott qui traite de l’ordre de 800T/j, le centre d’enfouissement technique est fonctionnel. Il
est géré selon les normes, en alvéoles qui correspondent aux obligations techniques d’un site de décharge. Ce n’est pas le cas du site « tampon » du Wharf, quartier El Mina, qui n’est pas régulé et pose
des problèmes sanitaires et de sécurité majeures; il n’est clos par aucune enceinte permettant d’en réguler l’accès. Une cinquantaine de récupérateurs se sont installés sur le site et collectent les métaux,
les matières plastiques, les pneus, etc. de manière informelle.
À Nouadhibou, le centre d’enfouissement technique financé sur une aide extérieure n’est plus ni sécurisé ni géré. Il reçoit donc des dépôts sauvages dont ceux des industriels, avec des produits polluants,
des sous-produits miniers de la SNIM qui conduisent à une pollution. Le site est saturé. Il doit être
déplacé pour permettre l’aménagement de la future zone franche. Les plus petites villes n’ont en général pas de zone de dépôt réglementée. A Akjoujt par exemple, malgré une contribution du minier
MCM à la collecte de déchets, la gestion de la décharge est inexistante. Elle reçoit des déchets hospitaliers alors que l’hôpital, rénové sur financement MCM, possède un incinérateur.
Il n’existe aucun centre de traitement physico-chimique des déchets industriels sur le territoire mauritanien contrairement à son voisin le Sénégal. Les déchets industriels ainsi que les déchets hospitaliers
y compris DASRI sont « au mieux » traités comme des ordures ménagères par le concessionnaire à
NKT et mis en décharge directe à NDB.
À Nouakchott, de très rares entreprises ont un contrat de collecte et stockage de leurs déchets avec le
concessionnaire. Les autres continuent à déverser dans le milieu naturel ou urbain, ou sur les sites de
collecte des ordures ménagères, des déchets d’une nature inappropriée tels que les déchets spécifiques
hospitaliers (DASRI) et les déchets d’activité de garage (batterie, huile moteur usagées). Le problème
du recyclage des hydrocarbures concerne les industries privées mais également les industries de type
centrales électriques gérées par des entreprises publiques d’État.
Les effluents liquides liés aux processus industriels sont relâchés à l’extérieur des sites de production
ou directement dans la mer sans traitement adapté. Là encore le contrôle de l’État n’est pas à la hauteur des besoins. Le principe de responsabilité étendue du producteur mériterait d’être inscrit dans la
loi. Le décret d’application du principe pollueur/payeur n’est toujours pas publié. Le vide juridique et
l’absence de contrôle effectué par les services de l’État créent un contexte propice au développement
d’attitudes irresponsables d’industriels peu informés et plus occupés au rendement économique de
leurs activités qu’à la réduction de leurs impacts environnementaux.
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•
Transports
La population mauritanienne est proportionnellement très réduite en comparaison de la taille du territoire nationale. Le tissu urbain, malgré la concentration de 80% de la population urbaine entre Nouakchott et Nouadhibou, est dispersé sur l’ensemble du territoire : Zouerate et Atar au Nord, Rosso au
Sud, Kiffa et Néma à l’Est. Le transport routier assure la totalité des échanges domestiques du pays,
ainsi que les échanges vers les pays voisins. Le Mali, pays enclavé, utilise de plus en plus les ports
mauritaniens, et particulièrement Nouadhibou.14
L’emprise de l’infrastructure sur le milieu naturel est modeste, proportionnellement à la superficie du
territoire. Le gouvernement dispose d’un cadre règlementaire complet pour la gestion de l’impact environnemental et social des projets de développement des infrastructures de transport.
Les axes routiers ont eu un effet d’appel sur les populations rurales ou semi-nomades qui tendent à
s’installer le long des routes, particulièrement sur l’axe côtier Nouadhibou Rosso avec un gradient
Nord Sud qui suit le niveau de pluviométrie et de ressource en eau.
L’ouverture de la route Nouakchott - Nouadhibou, inaugurée en 2005, a accéléré la croissance urbaine
de Nouadhibou et ses effets induits sur l’environnement, et soumet le PNBA a des pressions croissantes. La liaison Nouakchott - Nouadhibou s’effectuait avant 2005 par la plage et sans alternative.
Cet itinéraire est aujourd’hui interdit et marginalement emprunté.
Le développement de Nouakchott se fait en tâche d’huile le long des 4 principaux axes (Nouadhibou,
Atar, Kiffa et Rosso). La consommation d’espaces naturels liée à la construction du bâti est amplifiée
par le développement d’élevages qui créent rapidement autour des axes du surpâturage du fait de la
fragilité de la flore dans un milieu dunaire, steppique ou littoral. Le faible poids de l’urbanisation par
rapport à l’immensité du territoire national relativise l’importance de ces effets sur le milieu naturel
dans son ensemble.
Les volumes de trafic interurbains sont très faibles. Ils sont de l’ordre de 1 à 2 000 véhicules-jours sur
les principaux axes15 et n’ont pas un impact significatif sur la qualité de l’air et les conditions de vie
des rares implantations humaines qui se regroupent sur les axes. Le trafic passager augmente rapidement sous la pression de la croissance économique et de l’aménagement du réseau routier : la demande
de transport passager a plus que doublé entre 2000 et 2010.16
La croissance du trafic lourd, le plus polluant, est tendanciellement en faible croissance sur l’axe
Nouakchott - Rosso entre 2000 et 2008, date de la dernière opération de comptage : 182 véhicules-jour
(en 2014), dont 1/3 de cars interurbains. 17L’habitat s’est implanté en général en recul de l’axe. Les
problèmes de sécurité routière sont disproportionnés par rapport au trafic du fait du non-respect (i) des
vitesses maxima dans les traversées de villages, (ii) du code de la route de manière générale. L’état
vétuste des véhicules de transport de marchandises et de personnes augmente les pertes d’huiles et
d’hydrocarbures, sans qu’une incidence puisse être identifiée visuellement sur les axes. Il n’en va pas
de même des garages et des stations d’essence où aucune disposition n’est prise pour éviter les rejets
dans le milieu. Les huiles des moteurs ne sont pas collectées.
La principale pollution induite par les transports est liée aux effets conjugués de la congestion dans
l’hyper-centre de Nouakchott (et, dans une moindre mesure, de Nouadhibou) et de l’état général des
véhicules, principalement ceux utilisés par le transport en commun (taxi Mercedes de plus de 20 ans).
Un système de bus urbain est en cours de mise en place à Nouakchott, mais il n’est pas encore en mesure de concurrencer les taxis pourtant vétustes et inconfortables (200 UM/course).
UE – étude de l’impact de la réforme sur le sous-secteur des transports terrestres, 2012
Nouakchott Rosso, 2008
16 UE - Effets de la libéralisation sur le sous-secteur des transports terrestres, 2012
17DAO NKC/Rosso, 2008
14
15DAO
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Les initiatives publiques pour améliorer l’état du parc autos (véhicules), comme l’interdiction de
l’importation des véhicules de plus de 7 ans, la visite technique préalable à l’importation et la systématisation du contrôle technique n’ont pas été appliquées sur la durée.

Qualité de l’air
La qualité de l’air dans les deux grands centres urbains (Nouakchott et Nouadhibou) est dégradée par
l’utilisation croissante de véhicules vétustes et de carburant de qualité médiocre. Le trafic produit un
niveau significatif de pollution atmosphérique aux heures de pointe. Il n’existe pas de mesure de la
qualité de l’air en Mauritanie, mais la configuration du site des deux principales villes (sur le littoral
avec les alizées) ne permet pas d’accumulation des pollutions atmosphériques. Des pratiques inadaptées au mode de vie urbain telles que l’abandon de cadavres d’animaux sur la voie publique et la multiplication de dépôts d’ordures sauvages et durables participent à l’insalubrité du cadre de vie avec des
impacts directs sur la santé des populations ainsi qu’au développement de nuisances olfactives particulièrement prégnantes dans des zones de concentration des déchets (quartier El Mina à Nouakchott, par
exemple, à proximité du dépôt intermédiaire du Warf).
Le quasi absence d’activités d’industrielles, sauf à Nouadhibou, limite structurellement les émissions
polluantes dans l’atmosphère au niveau national. Les nuisances et pollutions liées aux activités industrielles de transformation de produits halieutiques sont particulièrement importantes dans la capitale
économique et devraient s’intensifier puisque plusieurs autorisations d’installations ont été délivrées
par le ministère des pêches sans concertation avec le maire de Nouadhibou. La Mauritanie ne produisant pas de biens manufacturés, elle bénéficie indirectement des conventions internationales qui bannissent les FCF et autres gaz à effet de serre (GES) dans les produits de consommation courante. En
revanche, l’absence d’organisation et de réglementation du recyclage induit probablement des dégagements de produits nocifs au-delà des normes internationales pour les produits en fin de vie tels que
les déchets des équipements électriques et électroniques (D3E). Cette dimension n’est pas suivie.

Industries et exploitations minières
Toutes les opérations de la mine en Mauritanie ont pour caractéristique commune une perturbation du
milieu naturel (excavations, ablation de collines entières) et l’utilisation de produits souvent très
toxiques et dommageables à l’équilibre de l’écosystème quand ils sont utilisés sans contrôle suffisant.
L’exploitation minière, potentiellement source de richesse et de développement pour ce pays, peut
aussi être source de nombreux impacts négatifs sur l’environnement, la santé et de manière induite sur
le potentiel économique. L’audit des exploitations minières mauritaniennes effectué par le BRGM
(2011) a abouti à des constats inquiétants sur la documentation de la gestion Environnementale & Sociale et les mesures d’impact.
Il y actuellement 3 sites d’exploitation minière en Mauritanie. La SNIM à Zouerate (dont l’activité
représente jusqu’à de 12 à 14% du PIB du pays), MCM à Akjoujt et Kinross à la mine d’or de Taziast.
Ces exploitations sont toutes à ciel ouvert et produisent un volume important de poussières porteuses
d’éléments toxiques, dont l’amiante, et de particules fines responsables de silicose. Une dizaine
d’autres autorisations sont en cours. L’activité d’extraction devrait se développer très fortement dans
les mois et les années à venir et l’extension prévue de certaines activités décuplera les pressions sur le
milieu. Les processus mis en œuvre pour l’extraction de métaux précieux utilisent cyanure et arsenic
comportant des risques pour les populations et le milieu.
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Ces process consomment également beaucoup d’eau douce prélevée directement sur la nappe de Bennichab à Akjoujt ou produite par osmose inverse (avec salinisation des sols par les rejets de saumure).
La consommation d’eau liée aux activités minières était estimée à 5,5 millions de m3/an en 200718.
Elle est aujourd’hui estimée à près de 10 millions de m3/an dont 5,11M de m3/an d’eau saumâtre pour
Taziast; 2,5M de m3/an d’eau en provenance de Bennichab (dont la moitié d’eau douce) pour MCM,
et 2M de m3/an pour le SNIM 19. L’extension de la mine d’or de Taziast à l’est du PNBA, représentera
une augmentation d’activité 8 à 10 fois supérieure, et pourrait consommer 36,5 millions de m3/an
d’eau saumâtre à partir de 2014. Ce volume conséquent chargé par le process d’éléments cyanurés
exigera la prise de mesures adéquates pour éviter tout risque de pollution du PNBA par l’intermédiaire
du réseau hydrographique.
Bien que l’exploitation minière impacte fortement de nombreux secteurs (environnement, urbanisme,
transports, santé…) aucune planification n’anticipe les volumes d’activité à venir. L’administration
semble démunie et dans une posture inadaptée face à l’ampleur des enjeux. Un représentant du ministère des mines est résident sur chacun des sites d’exploitation minière20. Il est entre autre chargé de
surveiller la cohérence des activités minières avec la réglementation en vigueur.
Un climat d’inquiétude et de défiance prévaut à l’encontre des activités minières, de la part des habitants aussi bien que des élus et des services déconcentrés de l’État. Il faut cependant resté prudent
quant à la prise en compte de toutes les revendications et critiques des responsables locaux de collectivités abritant des activités minières. En l’absence de transparence et d’indépendance sur le suivi environnemental de ces activités, la posture de suspicion s’inscrit dans une logique générale de négociation
en continu avec entreprises minières pour augmenter les contreparties financières ou techniques. La
compétence des élus et représentants de l’état ne sont pas adaptés au degré de technologie des activités
minières. Les inquiétudes et revendications sont focalisées sur des thèmes parfois peu pertinents qui
détournent l’attention de problèmes réels souvent peu ou pas identifiés tels que les risques de silicose.
Les performances environnementales sont très variables suivant les domaines concernés et selon les
entreprises. Certains exploitants (Kinross) n’hésitent pas à découper les projets en plusieurs tranches et
rendre ainsi acceptable des impacts qui globalement ne le sont pas. La pratique de découpage des projets en plusieurs dossiers soumis à plusieurs autorisations est interdite en Europe car cette approche ne
permet pas d’appréhender à sa juste valeur la globalité des impacts environnementaux et sociaux.
Compte tenu des développements miniers envisagés et de leur taille21, il devient de plus en plus indispensable de renforcer les capacités de la police des mines et du service chargé du contrôle environnemental. Une multidisciplinarité des équipes ministérielles chargées d’examiner les dossiers, appuyées
par des experts thématiques, est nécessaire.
Le contenu-type du Plan de Gestion Environnementale et Sociale (PGES) est clairement défini par les
textes réglementaires. Les PGES des différents projets ne correspondent cependant pas aux objectifs
assignés par l’administration. Les documents de type EIE sont acceptées dans la forme et non dans le
fond. Même une correction de forme n’est pas exigée lorsque la qualité de la rédaction rend le contenu
des documents incompréhensible et aurait dû conduire à leur rejet. Cependant comme l’indique l’audit
effectué par le BRGM en 2011, aucune des entreprises n’est en conformité avec ses obligations relatives à la mise en œuvre du PGES approuvé par les services de l’État.
18
UE - PEP 2013
BRGM 2011
20Il était absent lors de la visite de la Mine à Akjoujt.
21Taziast a déjà doublé son volume d’activité et prévoit de le multiplier par 10 dans les 5 ans
19audit
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Les principaux problèmes environnementaux liés aux trois sites actuels d’exploitation minière sont les
suivants :

MCM à Akjoujt - La situation la plus préoccupante à Akjoujt, concerne la santé des salariés en
liaison avec les risques liés à la silice cristalline et à l’amiante. Les craintes exprimées par les
populations sont focalisées sur la gestion du cyanure, qui semble en adéquation avec le code
du cyanure. La ponction effectuée sur la nappe de Bennichab est plus importante que prévue
mais semble reste dans la limite de capacité de recharge de la nappe, selon les dernières mesures (le prélèvement ne produit pas une avancée du biseau salé sur une nappe d’une grande
valeur pour le pays). Le suivi des oiseaux est effectué par un système de piézomètres qui demanderait à être pris en charge par un dispositif public de contrôle et un suivi permanent indépendant. Plus largement, il manque un suivi en continu de la mise en œuvre du PGES par un
organisme compétent et indépendant, susceptible de rassurer les populations.

SNIM à Zouerate - La SNIM, qui exploite les mines de Zouerate, est une entreprise publique
comportant de nombreuses filiales et actionnaires étrangers. La SNIM a un passif environnemental important du fait de l’ancienneté de son exploitation (1963) et de la prise en compte
récente de l’environnement. La SNIM affiche une certification ISO 14001 rassurante depuis
janvier 2011, mais l’audit effectué par BRGM en 2011 montre de graves irrégularités.
L’ISO14001 certifie le SME (système de management environnemental) mais n’informe nullement sur le niveau de performances environnementales. L’entreprise publique a fait une planification environnementale mais ne l’a pas mise en œuvre : les investissements correspondant
au plan prioritaire défini avant 2009 n’ont pas été engagés. Kinross à Taziast - Le projet
d’extension prévoit l’exploitation d’une zone en limite est du Parc National du Banc d’Arguin.
Les demandes d’autorisation d’extension de la mine ont été divisées en trois avec donc trois
EIE (études d’impact environnemental). Ce type de fractionnement des études ne permet pas
d’avoir une vision claire des enjeux environnementaux résultant de l’ajout de toutes les composantes du projet. De nombreuses données ne sont par ailleurs pas disponibles et ne permettent donc aucune évaluation fiable des pratiques de l’entreprise sur laquelle se multiplient les
rumeurs.

MCM, à Akjoujt, tente actuellement une expérience qui pourrait à l’avenir modifier considérablement l’impact des activités sur la ressource en eau douce et les problèmes de gestion du
cyanure et de l’arsenic. L’entreprise vend son minerai aurifère à l’exportation pour traitement
à l’étranger. Cette mesure généralisée à l’ensemble des traitements consommateurs d’eau et
potentiellement polluant sur le territoire mauritanien permettrait (i) de gérer avec moins
d’angoisse le développement imminent des activités minières pour une administration défaillante, (ii) de réduire considérablement la pression sur la ressource en eau douce de Bennichab,
qui était avant l’arrivée des miniers considérée comme nappe non renouvelable, et autres
nappes, (iii) de diminuer les problèmes liés à la gestion, maintenance et transport des produits
toxiques, (iv) de limiter les risques de pollution de bassin hydrographique par rejets de volume
important d’effluents toxiques.
Les projets miniers sont complexes et sont susceptibles d’impacter lourdement différents secteurs (environnement, urbanisme, transports, santé…) et
tous les aspects environnementaux. Une administration faible crée un contexte propice aux pratiques approximatives de la part d’industriels occupés
essentiellement au rendement à court terme de leur activité plus qu’au développement harmonieux des collectivités locales en vue de la lutte contre les
impacts et risques du changement climatique.
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
Industries et exploitations des ressources en hydrocarbures
En ce qui concerne l’Industrie Pétrolière, le seul site actuellement en exploitation est le site off-shore
de Chinguetti, dont le gisement situé à 80 km de la côte est exploité depuis 2006. Des explorations
sont en cours principalement autour du rebord du plateau continental qui recèle le potentiel le plus
grand de réserves pétrolières et gazières.
Une EIE précède chaque étape du développement d’un projet d’exploitation de gisement pétrolier et
est évaluée par les ministères en charge de l’environnement et du pétrole. Les compagnies pétrolières
appliquent les principes de gestion environnementale «éviter, réduire, compenser» et donc de compensation des atteintes à la biodiversité engendrées par les impacts résiduels.
Ce secteur peut ainsi représenter une opportunité, par les moyens mis à disposition, pour renforcer les
efforts de conservation/restauration de la biodiversité. Un fonds d’intervention doté d’un million
d’UM/an a été créé mais n’est pas encore opérationnel.
Les impacts environnementaux de l’exploitation off-shore sont connus et prévisibles, depuis les opérations de routine menées pendant le cycle d’exploration (campagne sismique et décharge des fluides,
déchets et déblais de forage) jusqu’à la phase d’exploitation, avec une pollution chronique inhérente et
un risque de pollution par marée noire. La production pétrolière en Mauritanie a été pratiquement divisée par 10 depuis 2007. Elle est passée de 75 000 barils/ jour en 2006 à 7 700 b/j en 201422 (soit 576
000 t/an). Les impacts environnementaux ont été réduits proportionnellement.
Il y a plus à craindre des 400 à 500 millions de tonnes23 de produits pétroliers qui transitent chaque
année au large des côtes mauritaniennes avec déballastages fréquents. Un accident de tanker de plus de
100 000 t représentants plus d’1/4 de la production annuelle du site de Chinguetti, pourrait provoquer
une marée noire avec des perturbations majeures voire irréversibles de certains écosystèmes marins et
côtiers, et un impact sur les activités de pêche dont dépend la santé économique du pays. Un supertanker transporte plus de 300 000t.
Dans la ZEE24, la biodiversité marine est menacée en premier lieu par la pêche. Les diverses activités
de la zone (pêche, pétrole, transport maritime) ayant un impact sur la ressource halieutique et la biodiversité du milieu nécessiterait une gestion transectorielle. La transversalité permettrait une vision globale et plus juste des enjeux et la mise en œuvre de politiques plus opérationnelles.

Cas particulier de Nouadhibou et du PNBA- Entre urbanisme et biodiversité
Le Parc national du Banc d’Arguin (PNBA) une zone d’exacerbation des pressions environnementales
et le littoral de Nouadhibou représente un point critique par la croissance des activités économiques,
industrielles et de pêche qui y sont attachées et la pression exercée sur le PNBA : pression accrue sur
la ressource halieutique par les activités de pêche et avec des pollutions du milieu dans le PNBA par
les activités d’extraction minière et pétrolière.
Le contrôle des pollutions des industries est resté dans le giron des ministères sectoriels, et ces ministères ne sont que modérément concernés et impliqués dans la politique de protection de
l’environnement, qui est déléguée à un ministère (MDEDD) qui n’a pas les moyens de la mission qui
lui a été attribuée. Tout comme les communes qui ont des missions environnementales mais sans les
22CCIAM
- Rapport annuel 2011 (2,82M de barils en 2011)
: programme BGP
24 Zone Economique Exclusive
23source
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43
Climate Support Facility : Proposition d’une stratégie de lutte contre les impacts et risques du changement climatique des
zones côtières et des wilayas (régions) du bassin du fleuve Sénégal
moyens de les mettre en œuvre. En particulier à Nouadhibou, dont le territoire est partagé entre Ministère des Mines pour le sud de la presqu’île, le Ministère des pêches pour la bande de 400m du littoral,
et la Commune.
Cette situation induit une série de pressions environnementales et de pollutions à travers le problème
de gestion du territoire partagé entre différents ministères sectoriels et la commune :

Le sud de la presqu’île est clairement dédié au développement d’une zone industrielle :
choix de l’économique à court terme plutôt que de la préservation du site aux qualités paysagères et donc au potentiel touristique uniques;

Les 400m depuis la plage dépendent du ministère des pêches : réserve du cap blanc en
danger;

La multiplication des autorisations d’installation par le ministère des pêches de nombreuses
usines de transformation de produits halieutiques polluantes et non contrôlées;

La multiplication des autorisations d’exploitation du sous-sol off et on shore à proximité du
PNBA (pétrole et mines);

Le risque de pollution majeure liée à la consommation considérable d’eau, chargée en produits toxiques des processus d’extraction des métaux, par déversement dans le système hydrographique jusqu’au PNBA et impact sur la biodiversité;

Les risques de marée rouge (fer de la SNIM) et de marée noire pour l’activité pétrolière;

Le surpêche industrielle et développement commercial de la pêche de subsistance au sein
du PNBA et le problème des épaves qui semblait en voie de traitement grâce au projet soutenu par l’UE est finalement entretenu par une filière de navires vétustes en provenance
d’Asie qui viennent s’échouer à Nouadhibou sans contrôle, ainsi que de gestion des déchets
liquides et solides industriels et d’activités qui sont déversés par les entreprises sur la décharge municipale ou directement en mer;

L’absence de données quant aux courants marins et leur influence sur l’impact des pressions anthropiques de la zone sur le PNBA.
L’ouverture de l’axe Nouakchott Nouadhibou a fortement accéléré le processus de croissance urbaine et des activités, et le développement de villes
nouvelles (ex : Chami, Nouamghar)
5.4.
Risques de catastrophes naturelles et technologiques
Les zones côtières et des wilayas (régions) du bassin du fleuve Sénégal font partie pour le moment des
milieux épargnés par les grands cataclysmes naturels (parce que zone de faible sismicité et de tempête), mais connaît des risques de catastrophes naturelles et technologiques telles que les inondations,
tempêtes, ensablements, glissements des dunes et des basins versant, incendies et feux de brousse qui
provoquent parfois des pertes humaines et matérielles. A ces risques, s'ajoutent les effets adverses des
changements climatiques et de la perte de la biodiversité et la forte sécheresse récurrente représentant
la première urgence environnementale en Mauritanie.
En ce qui concerne les écosystèmes marins et côtiers, les effets adverses des changements climatiques
et de la sécheresse peuvent être examinés à travers l'élévation du niveau de la mer et des températures,
l’augmentation de la fréquence des grandes tempêtes et les effets qu’elles peuvent engendrer.
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Climate Support Facility : Proposition d’une stratégie de lutte contre les impacts et risques du changement climatique des
zones côtières et des wilayas (régions) du bassin du fleuve Sénégal
L’élévation du niveau de la mer entraînera un accroissement des inondations en période de tempête,
l'érosion côtière, l’accroissement des fréquences des côtes, l'infiltration d'eau de mer dans les nappes,
la disparition des terres basses et humides avec toute la biodiversité qui leur est associée, des effets
majeurs sur l’habitat humain et toutes les infrastructures socio-économiques établies sur la côte.
Du fait que ces milieux entièrement situé dans la zone aride (Sahara et Sahel), les impacts du changement climatique (vis-à-vis des ressources naturelles) et de la sécheresse (vis-à-vis du développement
des productions agricoles et animales) revêtent un caractère catastrophique. A l'instar des États voisins, la Mauritanie n'est pas à l'abri de l'invasion périodique du criquet pèlerin, d'épidémies pouvant
affecter le bétail ou les populations humaines. Par rapport aux systèmes de productions, les plus vulnérables et les plus touchés sont ceux tributaires des eaux des pluies, notamment l’agriculture sous-pluie
ou pluviale dans les parties Sud. Aujourd'hui, les systèmes à vulnérabilité faible voire nulle, sont le
système pastoral à propriétaire urbain et le système semi et/ou intensif.
Sur l’état sanitaire des animaux et sur la survie du cheptel, le mode de gestion des troupeaux, les longs
déplacements, la forte promiscuité près des puits sont les causes favorisant la contagion. Aussi, les
périodes de disette font apparaître des syndromes de malnutrition et rendent les animaux moins résistants aux agressions et autres facteurs du milieu. S’il n’y a pas d’amélioration, la demande en viande
ne pourrait pas satisfait la demande d’offre nationale et le déficit serait alors de l’ordre de 54.000
tonnes, tandis que l’offre globale nationale en lait se situerait aux alentours de 519.000 tonnes et ne
pourrait alors satisfaire une demande en constante augmentation (FAO, 2015).
Au niveau industriel, il y a le risque de catastrophe technique liée aux activités d’extraction. Le pays
n’est pas à l’abri de déversements de pétrole dans les zones côtières ou la contamination par le cyanure
du réseau hydrographique, ace à la multiplication des autorisations d’exploiter (mines et pétrole) y
compris en zone sensible. Au dépit de ces risques, le système de gestion de crises environnementales
est encore inefficient dans la plupart des domaines. Le MDEDD n'a pas la totalité des responsabilités
et moyens pour pouvoir coordonner les interventions concernant la qualité de l'environnement, si bien
qu'aujourd'hui il est mal informé pour jouer son rôle adéquatement lors de situations d'urgences.
4.2. Tendances évolutives dans la gestion des ressources naturelles et des territoires
des zones côtières et les wilayas (régions) du bassin du fleuve Sénégal.
La Mauritanie fait face désormais aux difficultés financières, aux terroristes et à la liquidation de ses
ressources naturelles et dérivées, à l’appauvrissement de sa population, à la croissance démographique
très élevée et à la dégradation environnementale. Cette tendance évolutive dans les zones côtières et
des wilayas (régions) du bassin du fleuve Sénégal a une dimension dramatique parce qu’humaine,
socioculturelle, économique et politique. Les systèmes agricoles, transhumance et de gouvernance
forestière ne sont pas durables et les délégations et structures décentralisées et déconcentrées n'ont pas
autant de moyens financiers et de ressources humaines qualifiées pour jouer les missions assignées.
La demande en ressources naturelles et l’augmentation des populations en besoin en ressources halieutiques et fauniques et en terres agricoles, liée à des techniques non adaptées et à la croissance démographique, représente la pression la plus forte sur l’environnement. Elles sont à la fois source des conflits fonciers récurrents entre les éleveurs et agriculteurs et les décideurs et, puis de la dégradation de
la cohésion sociale. Le secteur forestier (couvert végétal) souffre depuis des années. La production
intensive des cultures vivrières en milieu rural et périurbain et la quasi-absence d’assainissement (industries et ménages) provoquent une pollution inquiétante des eaux et des sols. Les premiers cas
d’infiltration de substances dangereuses dans les eaux souterraines sont observés dans les vallées du
fleuve Sénégal.
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Climate Support Facility : Proposition d’une stratégie de lutte contre les impacts et risques du changement climatique des
zones côtières et des wilayas (régions) du bassin du fleuve Sénégal
La pauvreté et la dégradation de l’environnement sont une spirale auto-entretenue sous l’impitoyable
logique des impératifs du court terme, les pauvres surexploitent ce qui forme l’assise de leurs ressources, sacrifiant ainsi le futur au sauvetage du présent.
Le déclin écologique, en retour, perpétue la pauvreté car les écosystèmes dégradés ne donnent plus
aux pauvres des ressources suffisantes pour couvrir leurs besoins. Dans ce contexte, les perspectives
environnementales dans les zones côtières et des wilayas (régions) du bassin du fleuve Sénégal demeurent très inquiétantes. L’aggravement de la pauvreté en combinaison avec la croissance démographique entraîne une extrême pression sur le patrimoine foncier, principal facteur de production agricole et animale et halieutique.
La lutte pour l'appropriation des terres a également brisé la confiance et la paix au niveau de la population. En villes (notamment Nouakchott et Nouadhibou), les industries immobilières sont à la quête des
terrains pour bâtir. Les situations conflictuelles latentes ne sont que le résultat de la raréfaction des
terres tant en milieux ruraux qu'urbains.
Actuellement, la crise des terroristes vient aggraver la situation avec les nombreux flux migratoires
consécutifs aux déplacements des populations et des troupeaux. Le sentiment d'exclusion s'installe
alors peu à peu dans l'esprit de certaines personnes qui estiment qu'elles sont marginalisées par la société. Ce sentiment conduit à des révoltes qui se caractérisent par des violences, le non-respect des
réglementations environnementales, de la société dans laquelle elles y vivent, la délinquance, etc.,
causes majeures de la rupture de la cohésion sociale. Elle s’exprime actuellement par la forte augmentation des petits et moyens conflits dans les milieux ruraux, et les différents quartiers villageois. Si
cette tendance persiste, la Mauritanie aura le haut risque de perdre ses ressources naturelles en même
temps que la cohésion du pays qui représentent un patrimoine social, écologique et économique très
riche. Pour le moment, ces ressources naturelles, traditionnellement bien protégées et conservées dans
le passé grâce aux valeurs culturelles, subissent les pressions anthropiques accentuées avec l’ignorance
des comportements sociaux et le démantèlement des sociétés.
Quant à l’analyse des tendances évolutives en milieu urbain ou liées aux activités d’extraction, elle se
dessine par la dégradation des côtes, l’urbanisation continue et la population urbaine dans les grands
centres urbains continue avec conséquences le développement de quartiers insalubres et pression
urbaine sur la ressource en eau. Il y a une inadaptation des moyens des communes au regard des besoins d’améliorer l’accès à l’eau et l’exode rural vers les centres urbaines augmentant le volume des
effluents. La gestion des déchets liquides et solides pose toujours des problèmes.
Au niveau de déchets solides comme constaté, il n’y a pas de gestion des OM, pas de traitement des
déchets industriels, pas de traitement des DASRI et pas de recyclage afin de produire l’énergie par la
valorisation des énergies nouvelles et renouvelable. Le bois énergie et l’énergie biomasse sont pour le
moment les premières sources énergétiques dans les foyers et unités familiales.
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Climate Support Facility : Proposition d’une stratégie de lutte contre les impacts et risques du changement climatique des
zones côtières et des wilayas (régions) du bassin du fleuve Sénégal
VI. ANALYSES DES ACTIONS ET ACTIVITES PAR DES PARTIES
PREMANTES, PROPOSITIONS DES DOMAINES PRIORTAIRES ET
DESTRATÉGIQUE DE LA LUTTE CONTRE LE CHANGEMENT
CLIMATIQUE
6.1. ANALYSES DES ACTIONS ET ACTIVITES PAR LES PARTIES PRENANTES
La question du changement climatique étant transversale, on peut distinguer une grande diversité des
parties prenantes qui interviennent à travers des actions et activités diverses situées à quatre niveaux
distincts mais étroitement liés.
Au niveau local : Dans les zones côtières et des wilayas (régions) du bassin du fleuve Sénégal, de
nombreuses communautés ne vivent principalement que des ressources naturelles issues des écosystèmes et des ressources naturelles, des biens et services, des besoins domestiques et commerciaux
qu’offrent leurs milieux naturels, ainsi que les aires protégées des parcs nationaux du Banc d’Arguin et
Dawling. Ces communautés sont caractérisées par une grande dépendance envers les ressources naturelles de leur territorial et par la même occasion les protègent et sauvegardent à travers leur savoirfaire local et traditionnel. Ils protègent les avancées des ensablements et du littoral par la mise en défend des digues et diguettes. La collecte et gestion des ressources (pêche, chasse, PFNL, feux de
brousse, cueillette, …) s’exerce assez régulièrement dans le cadre de leurs droits coutumiers. Cependant, il existe très peu d’options alternatives de subsistance pour ces communautés parce que la législation les prive parfois. Or généralement, les chasseurs traditionnels et les tradi-praticiens (guérisseurs) contribuent à la protection environnementale et la gouvernance des ressources naturelles et par
le développement (organisationnel et structuré) des filières de viande de brousse et d’autres produits
de la faune et des espèces végétales, même s’il existe de plus en plus désormais des intrus (braconniers
étrangers), ou des groupes venant piller à grande échelle ces ressources. Leurs actions et activités sont
de nature permanente parce qu’elles n’attendent pas des initiatives de programmes ou de projets financés par le gouvernement et/ou des bailleurs de fonds.
Au niveau national (institutionnel/gouvernemental) : Il existe une multiplicité d’acteurs gouvernementaux avec des mandats. La question du changement climatique et de la gouvernance environnementale sont couvertes par les départements ministériels techniques où en Mauritanie l’on trouve les
ministères en charge de l'environnement et du développement durable, de l'agriculture, de l'élevage, de
l'hydraulique (incluant l'eau et l'assainissement), des infrastructures et des transports, des mines, de
l'énergie, de l’intérieur, de l'administration territoriale, ladéfense, la sécurité, de la protection civile, du
commerce, de l'industrie, et du tourisme.
Ces mandats sont souvent contradictoires, ce qui conduire à un manque de planification et des conflits
entre les différentes institutions ministérielles. Toutefois, il n’existe pas de cadre politique ou juridique
spécifiques parce que les dispositions applicables sont englobées dans les lois et règlements visant la
gestion de l’environnement, les eaux et foresterie, la pêche ou autres types de ressources naturelles.
De façon officielle en Mauritanie, le ministère de l’environnement et du développement durable est
tributaire des questions de la lutte contre le changement climatique et de la gouvernance environnementale, et assume le rôle de la coordination intersectorielle indispensable et conduit toutes les
actions et activités assignées au nom de l’État.
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Au niveau des Partenaires techniques et financiers(PTF) : Pays Non Annexe 1 de la CCNCC, la
Mauritanie appartient à la zone du Sahel Africain la plus touché par les sècheresses récurrentes depuis
1968. La vulnérabilité du pays aux effets du changement climatique touche par conséquent l’ensemble
des secteurs vitaux de l’économie nationale.
Programmes et projets liés au changement climatique par des bailleurs de fonds

L’Union Européenne (UE): En préparatif au Sommet des Nations Unies à Paris en Décembre
2015 sur la lutte contre le changement climatique, l’Union européenne avait annoncé son engagement à réduire d’au moins 40% les émissions de gaz à effet de serre (GES) d’ici 2030 et à
faire passer la part d’énergies renouvelables à au moins 27% de la consommation totale
d’énergie. La Commission européenne (CE) s’est engagée résolument à lutter activement
contre le changement climatique, non seulement sur son propre mais aussi à aider les pays en
développement, et a promis qu’au moins 20% du FED pour la période 2014 - 2020 serait destiné des activités pertinentes dans ce domaine. Mais déjà avant cela, en 2007, un projet appelé
l’«Alliance mondiale contre le changement climatique (AMCC)» avait été lancée par la
Commission européenne dans le but d’aider les pays en développement les plus vulnérables au
changement climatique à accroitre leurs capacités à relever les défis qui y sont liés.
L’objectif de l’AMCC (ou GCCA en anglais) est d’approfondir le dialogue et la coopération
en matière de changement climatique entre l’Union européenne et les pays pauvres en développement les plus exposés au changement climatique, en particulier les Pays les Moins
Avancés (PMA) et les Petits États Insulaires en Développement (PIED). L’AMCC dont
l’enveloppe financière de plus de 300 millions d’euros, a permis de financier une cinquantaine
de projets dans 38 pays ACP.
La Mauritanie avait été éligible en 2011 à cette initiative car étant particulièrement vulnérable
aux aléas climatiques. Le risque de fragilisation générale de tous les écosystèmes est très élevé
en Mauritanie avec des implications importantes pour l’économie et pour la société. Pour cela,
elle a bénéficié d’un financement de 04 millions d’euros pour ce projet dont la conduite conjointe est assurée par le Ministère de l’environnement et du développement durable, le PNUD
et la GIZ. Les activités principales sont les suivantes :
Résultat 1 :
1- La création d’un réseau national de techniciens du changement climatique;
2- La réalisation d’une initiative pédagogique sur le changement climatique;
3- La mise en œuvre d’un projet de formation sur les enjeux climatiques et le développement rural;
4- La réalisation de campagne de sensibilisation et d’information.
Résultat 2 :
1- La réalisation d’analyse de vulnérabilité climatique des régions d’intervention avec la
capitalisation des résultats en matière de pratique de résilience;
2- L’élaboration des Plans climats territoriaux intégrés (PCTI);
3- La sélection et le financement de projets d’adaptation au changement climatique et de
sécurité alimentaire/développement rural.
En effet, aux initiatives de l’UE ci-dessus, s’ajoute le Projet GoWAMER qui vise la réduction de la
pauvreté et au renforcement de la sécurité alimentaire dans les pays de l’écorégion WAMER (West
African Marin Ecoregion comprenant sept (7) pays d’Afrique de l’Ouest (Mauritanie, Sénégal,
Gambie, Guinée-Bissau, Guinée, Sierra Leone et Cabo Verde)».
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
L’IUCN - PACO (Siège basé à Ouagadougou au Burkina Faso avec des représentations dans
les pays membre de l’Afrique de l’Ouest et Centrale) à travers le Programme BIOPAMA
(10ième FED Intra ACP) appuie les actions et activités de lutte contre les impacts et risques
du changement climatique en Afrique de l’Ouest par des financements du programme thématique «environment and sustainable mangement of the natural resources» (ENRTP). La mise
en œuvre à la fin des années 2000 des initiatives relatives aux mangroves, notamment le projet
«Initiative Mangrove en Afrique de l’Ouest - (IMAO)», ayant permis d’appuyer des actions
dans les zones de mangrove les plus dégradées jusqu’en Mauritanie, le développement de projets de démonstration et l’élaboration de politiques nationales de conservation de la mangrove
ainsi que l’adoption en 2010 d’une Charte Régionale sur la gestion durable de la mangrove, et
la nécessité d’une meilleure coordination des actions et actions et la signature du protocole
additionnel de la Convention d’Abidjan.En outre le Schéma Directeur du Littoral Ouest
Africain (SDLAO 2011) et l’Observation du Littoral Ouest Africain (MOLOA) ayant
permis la mise en œuvre depuis 2015 du SDLAO avec l’appui de l’UICN-PACO qui met notamment en avant l’intérêt de la conservation et de la gestion durable des écosystèmes côtiers
dans la gestion des risques côtiers en Afrique de l’Ouest. Les études préparatoires à la construction d’un programme régional pour la conservation et la gestion durable des mangroves
d’Afrique de l’Ouest réalisées en 2015 par le PRCM, l’UICN et Wetlands International.
Ces études, assorties d’un rapport de synthèse et de recommandations, consolident les connaissances existantes sur les écosystèmes de mangroves dans la région, au niveau scientifique,
politique et institutionnel. Ce programme est directement complémentaire du Programme
AMCC (GCCA en anglais) Afrique de l’Ouest géré par le CILSS (Siège basé à Ouagadougou
au Burkina Faso avec des représentations dans les pays membre de l’Afrique de l’Ouest et
Centrale) et qui attache une importance aux renforcements des institutions à la fois nationales
et régionales (observatoire, formation, sensibilisation, diplomatie, plaidoyer politique).

La Banque Mondiale (BM) avec son programme WACA (West Africa Coastal Areas) (ou
Programme de gestion du littoral Ouest Africain) d’assistance technique à la gestion du littoral
d’Afrique de l’Ouest, engagé en 2015 qui soutient la lutte contre le changement climatique à
travers la gestion intégrée de la zone côtière, des catastrophes et des terres, la gestion et la préparation aux risques d’inondations, et pour préparer les investissements multisectoriels nécessaires pour faire face aux risques côtiers. Ce programme fédère l’intervention de plusieurs partenaires techniques et financiers (Banque Mondiale, Fonds Nordique de Développement
(NDF), GIZ, Gouvernement Français, UEMOA, et UICN).

Le FEM/PNUE à travers le projet Aires protégées résilientes au changement climatique
(PARCC), financé jusqu’en 2016 et mise en œuvre par la Convention d’Abidjan, développe
des outils de gestion durable permettant de mesurer la vulnérabilité des aires protégées, et
formule des recommandations afin d’améliorer la gestion des aires protégées face au changement climatique.

IFAD et PAM à travers le Projet d’amélioration des ressources naturelles et de la sécurité
alimentaire face aux changements climatiques (PRASACC)qui concentre ses actions et activités sur l’amélioration de la résilience des communautés et leur sécurité alimentaire face aux
effets néfastes du changement climatique.

PNUD à travers le Small Grant Programm (SGP) qui traite des actions et activités sur
l’amélioration de la résilience des communautés et leur sécurité alimentaire face aux effets néfastes du changement climatique.
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zones côtières et des wilayas (régions) du bassin du fleuve Sénégal

L’USAID à travers son Programme WA-BiCC (West Africa Biodiversity and Climate
Change) pour 2015-2020 et qui a notamment pour objectif d’améliorer la résilience côtière en
Afrique de l'Ouest grâce à la lutte contre la déforestation, les questions de REDD+ et le renforcement de la résilience des communautés rurales, une planification intégrée et au renforcement des capacités des cadres locaux, nationaux et régionaux, et collabore en partenariat les
institutions régionales que sont : CILSS, Mano River Union, Abidjan Convention Secrétariat à
travers le Bureau Régional, AGRYHMET, CORAF, CGIAR par le biais de son programme
CCAFS, IUCN-PACO et, le Bureau régional de la CBD de l’Afrique de l’Ouest.

La Coopération Suisse à travers Helvetas Swiss intercooperation à travers son initiative de
la Grande muraille verte en relation avec les Conventions internationales en matière
d’environnement. Sur les États de l’Afrique de l’Ouest, six (6) pays sont concernés. Il s’agit
du Sénégal, Mauritanie, Mali, Niger, Nigéria et Burkina Faso.

Le West Africa Science Service Centre on Climate Change and Adapted Land Use
(WASCAL) est dedié aux activités de recherches portant sur les questions climatiques. Les
pays partenaires sont: Bénin, Burkina Faso, Côte d'Ivoire, The Gambia, Ghana, Mali, Mauritanie, Niger, Nigeria, Sénegal, et Togo. Il bénéficie du financement de German Federal Ministry of Education and Research (BMBF). Ses champs de compétences font le lien entre les
changements climatiques et, l’agriculture, l’élevage, l’énergie, gestions du territoire, forêt,
éducation, économie et sécurité.

NEPAD en partenariat avec la CEDEAO+ la Mauritanie à travers le Projet Renforcement
des capacités des pays d’Afrique de l’Ouest (PRCPACO)pour l’intégration des changements climatiques dans les politiques agricoles et la formulation de projets d’investissement.
Les activités réalisées ont porté sur l’organisation d’un atelier de formation des formateurs sur
l’agriculture face aux changements climatiques en Afrique de l’Ouest. Il s’est tenu du 20 au
24 novembre 2015 à Dakar et a permis de former 30 cadres nationaux provenant des États
membres de l’Afrique de l’Ouest qui sont devenus des formateurs dans leur pays. L’atelier a
par ailleurs permis, de prioriser les besoins des pays pour la prise en compte de l’agriculture
intelligente face aux changements climatiques (AIC) et d’élaborer une feuille de route pour
les actions de prise en compte de l’AIC dans les politiques agricoles.

Wetlands International Africa qui développe un Programme du Développement Durable
du Delta Intérieur du Niger (PDD-DIN) et du Programme de renforcement de la Gestion
Intégrée des Ressources en Eau (GIRE) en Afrique de l’Ouest. Également le Projet d’Appui
à la Sécurisation des Moyens d’Existence et Biodiversité dans un climat changeant sur financement de l’Ambassade du Royaume des Pays-Bas, communément appelé BAM-GIRE. Ce
projet, qui couvre la période de 2015-2019, bénéficiera des partenariats, expériences et programmes existants de Wetlands International afin d’avoir un impact maximum. Son objectif
spécifique est que « les actions du Gouvernement, des institutions décentralisées et communautaires maintiennent le régime d’inondation et les ressources naturelles de manière que les
moyens d’existence, la biodiversité et l’économie puissent s’adapter aux effets et risques du
changement climatiques et à un environnement dynamique».

L’Organisation pour la Mise en Valeur du fleuve Sénégal (OMVS) qui a pour mission de
mettre en œuvre des programmes et projets de gestion intégrée et concertée des ressources en
eau et des écosystèmes pour un développement durable du bassin. Son ambition est d’instaurer
une vision globale du développement du bassin du fleuve Sénégal intégrant une analyse fine
des ressources en eau du bassin et des écosystèmes qui en dépendent, et de lutter contre les
effets et risques du changement climatiques.
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
La Coopération Allemande (GIZ) à travers notamment ses Programmes ProREDD et ProDRA intervient depuis deux décennies en Afrique de l’Ouest en général et, en Mauritanie en
particulier dans la protection de l’environnement, la gouvernance des forêts, la modernisation
et développement de la filière bois-énergie, les bonnes pratiques innovantes d’agro-écologie
face aux impacts et risques du changement climatique incluant la lutte contre la désertification, et de gestion durable des terres et des ressources en eau améliorant la productivité et la
préservation des paysages en vue de renforcer la résilience des communautés rurales.
La synthèse des actions et activités de ces différents programmes, la GIZ contribue beaucoup à
la lutte contre la pauvreté en contribuant au renforcement de la résilience des espaces ruraux.
Elle joue la responsabilité de Chef-de-file des PTF par tour de rôle selon les différentes thématiques qui renferment l’agriculture, l’élevage, la lutte contre la pauvreté et le renforcement de
la résilience des populations, et le cadre de protection environnementale de mise en œuvre du
Programme national d’investissement agricole et de sécurité alimentaire (PNIASA).
Au-delà de ces Programmes ProREDD et ProDRAqui s’exercent sur des fonds de la Coopération
Allemande (coopération bilatérale entre les Gouvernements Allemand et Mauritanien), la GIZ a obtenu mandat de la DUE en Mauritanie comme l’une des Agences d’exécutions de l’implémentation du
Programme AMCC en soutien au Gouvernement Mauritanien. Également, la GIZ sur un fonds de 2
millions d’euros du Gouvernement Allemand en complément au Programme de l’AMCC, met en
œuvre le Projet d’adaptation au changement climatique en milieu rural (ACCMR). Pour la réalisation, elle a créé des synergies avec le Projet PARSACC (IFAD et PAM) et des interventions du SGP
par le PNUD.
6.2.
ACTIONS ET ACTIVITES DANS LES ZONES COTIERES
6.2.1.
Travaux réalisées et présentation du Projet d’adaptation au
changement climatique des villes côtières (AACCVC)
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La zone d’étude se situe dans l’agglomération de Nouakchott et concerne le colmatage de l’ensemble
des brèches des dunes situées le long du littoral entre le Port de l’Amitié et l’Hôtel Golf soit sur environ 15 km. Sur le plan administratif les communes directement concernées sont celles de Tevragh
Zeina , d’El Mina et de Sebkha. La baisse de la pluviométrie, les sécheresses répétées, la poussée démographique et les techniques de production inappropriées engendrent chaque année un déséquilibre
écologique profond, avec apparition et/ou aggravation de certains phénomènes : l'ensablement du lit,
l’inondation, la colonisation par les végétaux flottants, les érosions, le rejet de déchets et pollutions
d'origines diverses, etc.
6.2.2.
Découpage des brèches sur le littoral
Nb. Découpage 1 à 7
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Nb. Découpage 8 à 16
6.2.3.
Colmatage des brèches - Technique utilisée et validée par des experts internationaux et nationaux
Solution 1 : Digue remblai coquillier recouverte de sable d'origine marine
10.00
4.0 m IGN
3.7 m IGN
3H
1V
Sable marin
3H
3H
1V
2V
3.00
4.50
Remblai coquillier
compacté
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Climate Support Facility : Proposition d’une stratégie de lutte contre les impacts et risques du changement climatique des
zones côtières et des wilayas (régions) du bassin du fleuve Sénégal
6.2.4.
Construction des lignes de protection le long des brèches (sous
forme de bacs à fleurs et bancs publics) de 2,2 km de long faisant
obstacle à la circulation automobile dans l’une des parties les
plus fragilisées du cordon dunaire littoral
6.2.5.
Aménagement de voie d’accès piétonne
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54
Climate Support Facility : Proposition d’une stratégie de lutte contre les impacts et risques du changement climatique des
zones côtières et des wilayas (régions) du bassin du fleuve Sénégal
6.2.6.
Réalisation de conceptions d’aménagement de voies d’accès et de
zone récréative dans les parties les plus fragilisées du cordon
dunaire
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55
Climate Support Facility : Proposition d’une stratégie de lutte contre les impacts et risques du changement climatique des
zones côtières et des wilayas (régions) du bassin du fleuve Sénégal
6.2.7.
Confection, installation et réhabilitation de 31 panneaux signalétiques
sur le littoral pour la sensibilisation des populations à la protection du
cordon dunaire, seul rempart naturel contre les incursions marines
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56
Climate Support Facility : Proposition d’une stratégie de lutte contre les impacts et risques du changement climatique des
zones côtières et des wilayas (régions) du bassin du fleuve Sénégal
6.2.8.
Poste de garde du littoral - 21 gardes, 5 superviseurs formés
6.2.9.
Nettoyage de la plage avec des ONG, des écoles et les Communes de Sebka, de TevraghZeina et D’El Mina
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Climate Support Facility : Proposition d’une stratégie de lutte contre les impacts et risques du changement climatique des
zones côtières et des wilayas (régions) du bassin du fleuve Sénégal
6.2.10. Utilisation du Conocarpus et des espèces herbacées locales : Ta-
marix (Tarfa), Nitraria (Eguerzim) et Atriplex sont les mieux
adaptées aux conditions éco-climatiques dans la fixation des
dunes littorales
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58
Climate Support Facility : Proposition d’une stratégie de lutte contre les impacts et risques du changement climatique des
zones côtières et des wilayas (régions) du bassin du fleuve Sénégal
7.
ACTIONS ET ACTIVITES DANS LES ZONES DU BASSIN DU FLEUVE SENEGAL
Intitulé du projet : Amélioration de la résilience des communautés face aux effets néfastes du
changement climatique sur la sécurité alimentaire.
Date de début : 2014 - Date d'achèvement : 2017
Responsablede l’exécution du projet : Ministère de l’environnement et du développement durable (MDEDD)à travers les Délégation régionale de l’environnement et du développement durable(DR/MDEDD)
Montant - Fonds d’Adaptation aux changements climatiques :
7.803.605 US $
Zones d’intervention : Les Wilayas (régions) de Trarza, Brakna, Gorgol, Guidimagha, Tagant, Assaba, HodhEcharghui, et Hodhelgharbi.
7.1.

Composante 1
Appuyer les services techniques (DR/MDEDD) et les communautés pour mieux comprendre
les risques climatiques et leur impact et pour l’élaboration de mesures et plans d’adaptation
Résultats escomptés :
-
-
-
-
Renforcer les capacités du gouvernement en matière d'analyse des risques, des menaces et de
la vulnérabilité;
Les 8 Délégations régionales sont renforcées pour l'accès et l'analyse des informations sur les
changements climatiques en vue de suivre le développement local et mobiliser et appuyer les
communautés);
20 Associations villageoise mises en place et appuyées;
Les communautés sont formées sur les menaces du changement climatique et les mesures
d'adaptation qui réduisent la vulnérabilité, en particulier celles relatives à la sécurité alimentaire;
100 villages, seront structurés en groupes suivant leur paysage, leur écosystème et leurs conditions de vie pour préparer des plans d’adaptation devant être intégrés dans un plan local de
développement;
Les communautés échangent les expériences réussies et les leçons apprises y compris la mise
en place de quatre radios communautaires.
Mise en place d'un système de suivi évaluation (mise en place, formation, production de données et rapports).
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59
Climate Support Facility : Proposition d’une stratégie de lutte contre les impacts et risques du changement climatique des
zones côtières et des wilayas (régions) du bassin du fleuve Sénégal
7.2.

Composante 2
Concevoir et mettre en œuvre des mesures concrètes d’adaptation à travers les plans
d’adaptation communautaires dans le but de combattre la désertification et la dégradation des
terres et sols.
Résultats escomptés :
-
300,000 arbres pour la génération de revenus et l'alimentation plantés au niveau des zones protégées.
4,000 personnes (staff technique t leaders des communautés) formées sur l'élevage, les techniques agricoles et l'utilisation de l'eau.
Les structures de rétention de l'eau mise en place pour environ 500 ha
-
7.3.

Composante 3
Concevoir et mettre en œuvre des mesures concrètes d’adaptation identifiées à travers les
plans d’adaptation communautaires dans le but de diversifier et d’améliorer les conditions de
vie des populations les plus vulnérables.
Résultats escomptés :
-
300 000 arbres pour la génération de revenus et l'alimentation plantés au niveau des zones protégées;
4 000 personnes (staff technique et leaders des communautés) formées sur l'élevage, les techniques agricoles et l'utilisation de l'eau;
5 000 personnes (staff technique et leaders des communautés) formés et équipées pour les activités agropastorales génératrices de revenus y compris la multiplication de plans;
6 000 personnes (staff technique et leaders des communautés) formées et équipées sur le développement de l'aviculture.
1 000 staff techniques et leaders des communautés formées et équipées sur le développement
de l’apiculture.
Environ 20 Banques de céréales communautaires mises en place.
30 000 foyers améliorés fabriquées
2 000 membres des communautés formés et équipés pour la fabrication de foyers améliorés.
CONSTAT PAR L’EQUIPE D’EXPERT DU BILAN DES ACTIONS ET ACTIVITES
8.
-
Le choix de l’agriculture attelée pour le développement de la production du riz et autres espèces (sa complexité pour les paysans) est renforcé;
La gestion des ordures ménagères dans les villages ruraux se fait mais mitigée;
La gestion des inondations du fleuve Sénégal se fait mais mitigée;
La gestion durable de la pêcherie fluviale est renforcée.
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60
Climate Support Facility : Proposition d’une stratégie de lutte contre les impacts et risques du changement climatique des
zones côtières et des wilayas (régions) du bassin du fleuve Sénégal
9.
PROPOSITIONS DES DOMAINES PRIORITAIRES
Sur la base des éléments d’informations et de l’analyse des problèmes décrits ci-dessus, les domaines
d'appuis prioritaires suivants ont été identifiés :
1- Doter la Mauritanie d’un cadre institutionnel et d’opérationnalisation du Réseau Conseil des
ONGs Nationales d’Appui au Développement Durable Environnement Economique et Social
(CONADES) dans la mise en œuvre des programmes et projets: Avec la création du Ministère
en charge du Parlement et des Organisations de la société civile (OSC),il s’agit d’inciter et
d’impliquer CONADES de façon effective et visible dans les thématiques de la consolidation
de la paix, la bonne gouvernance des biens publics, du processus de décentralisation, la lutte
contre la pauvreté, la promotion du Genre, la gestion durable des ressources naturelles et la
lutte contre les coupes du bois de chauffe, la création des ceintures vertes et les activités du
Mécanisme de Développement propre (MDP) et du mécanisme REDD+, et avec (ii) les objectifs spécifiques suivants : (a) CONADES est désormais plus performants et mieux reconnus, et
(b) il participe plus activement aux côtés du Gouvernement et aux PTF aux processus de conception, identification, formulation, d'élaboration, et de suivi des politiques publiques, et avec
trois (3) résultats attendus à savoir R1: CONADES dispose d’un meilleur cadre de travail et
des conditions favorables leur permettant de mieux agir au niveau local, communal, provincial
et national devenant ainsi des acteurs reconnus et considérés pour leur rôle et leur valeur ajoutée; R2: Les capacités administrative, technique et communicationnelle avec des compétences
renforcées; et R3: CONADES utilise avec efficience les ressources mises à leur disposition
(informations, connaissances, opportunités de financements et d'appuis juridique).
2- Problématiques de déforestation et de perte du couvert végétal et de la biodiversité: Ceci
constitue l’un des principaux problèmes en Mauritanie en général et en particulier des zones
côtières et des wilayas (régions) du bassin du fleuve Sénégal (de par la désertification, l'appauvrissement des terres, la raréfaction de la biomasse contribuant à la vulnérabilité des populations, ainsi qu'à la contribution aux émissions de GES, etc.), mais reste sous-financé comptetenu des enjeux et des besoins. Le problème est en grande partie dû (i) à l'absence de gestion
durable du couvert végétal(pas de replantation après prélèvement, prélèvement supérieur à la
croissance naturelle de la ressource), et (ii) aux besoins des populations en bois-énergie, première source de combustible. La question de l'efficacité de l'utilisation de cette ressource biomasse est donc centrale. Les actions et activités d’appui devront être murement réfléchies,
parce que les débats relatifs à l’approche conservation-développement et restauration méritent
une analyse approfondie des objectifs, résultats attendus et conditions pour leur atteinte. Il
n’en demeure pas moins que l’explosion démographique dans les pays concernés, les migrations incontrôlées de populations, et tous les facteurs de pressions négatives sur les ressources
naturelles tant convoitées font qu’il convient impérativement de veiller à l’intégration des objectifs de conservation des parcs nationaux de Ban d’Arguin et Diawling dans les outils
d’organisation de l’aménagement du territoire, tels les Plans de Développement Local (PDL),
le zonage des sols et terres en fonction du développement des filières agricole, des pratiques et
besoins de l’élevage et de la transhumance. En général, les chasseurs contribuent aux filières
de viande de brousse et d'autres produits de la faune.
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Climate Support Facility : Proposition d’une stratégie de lutte contre les impacts et risques du changement climatique des
zones côtières et des wilayas (régions) du bassin du fleuve Sénégal
Mais il existe aussi des braconniers étrangers venus des pays limitrophes (notamment Mali, Sénégal). Un groupe moins visible et souvent ignoré correspond aux utilisateurs éloignés des services
écosystémiques comme les consommateurs des produits dans les centres urbains, les pêcheurs, les
éleveurs et les agriculteurs dans les bassins versants en aval, qui bénéficient de la conservation de
ressources en eau, et la dernière catégorie sont les bénéficiaires du secteur touristique.
3- La protection et la gestion durable des ressources naturelles du Fleuve Sénégal : Le changement climatique est une préoccupation majeure pour la gestion des bassins versants, des territoires et des ressources en eau et forestières. En effet, les droits coutumiers d'accès (foncier) et
la longévité des cours d’eau implique que le fonctionnement du fleuve et ses différents affluent soient adaptés à la fois au climat d’aujourd’hui, mais également aux aléas du climat futur. Or les scénarii du GIEC prédisent une augmentation des températures, potentiellement une
baisse des précipitations, mais aussi une augmentation des événements extrêmes (sécheresses,
canicules), sans oublier les installations anarchiques des populations selon les dynamiques territoriales et les mutations sociales qui mettent en mal les écosystèmes et la biodiversité. Selon
la définition de la UN-CDB, la diversité biologique est «la variabilité des organismes vivants
de toute origine y compris, entre autres, les écosystèmes terrestres, marins et autres écosystèmes aquatiques et les complexes écologiques dont ils font partie; cela comprend la diversité
au sein des espèces et entre les espèces ainsi que celle des écosystèmes». Le GIEC souligne
lui aussi ces trois niveaux, à savoir «génétique, espèces et écosystème». La protection des bassins versants des fleuves en amont assurerait en aval l’approvisionnement en eau des zones de
pâturage, de la pêche et de l’agriculture, et permettra de lutter contre l’insécurité alimentaire.
4. Améliorer l’intégration du changement climatique dans les politiques publiques sectorielles locales et le renforcement des capacités des principaux acteurs communautaire de la lutte contre le
changement climatique qui vise la participation active de l’ONG AFE aux actions menées dans le
cadre de l'Alliance Mondiale contre le Changement Climatique (GCCA en anglais), et
l’implication du CONADES dans les priorités s'inscrivant dans le cadre des thèmes et orientations
de l'Accord de Paris (COP 21) dans la mise en œuvre pour la période 2015-2020, en particulier, la
transposition des contributions déterminées au niveau national dans les politiques, stratégies et,
programmes et projets pertinents pour la promotion d’un développement à faible émission de gaz
à effet de serre et des Objectifs de Développement Durable (ODD). Dans le contexte des ODD,
la neutralité de la dégradation des terres, les changements climatiques et la migration sont à considérer par CONADES avec une attention toute particulière afin d'améliorer la gestion des terres et
d'accroître la résilience.
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Climate Support Facility : Proposition d’une stratégie de lutte contre les impacts et risques du changement climatique des
zones côtières et des wilayas (régions) du bassin du fleuve Sénégal
10. PROPOSITIONS
DE STRATEGIE
(AXES
ET ÉLÉMENTS D’APPROCH
)
RELATUVE A LA
LUTTE CONTRE LE CHAGEMENT CLIMATIQUE, AINSI QU’À LA CONSERVATION DE
BIODIVERSITÉ, LA LUTTE CONTRE LA DÉSERTIFICATION, ET LA GOUVERNANCE
ENVIRONNEMENTALE
Axe stratégique 1 : Favoriser les conditions de retrait des habitants des traits côtiers vers les
hautes terres fermes en créant le jumelage de bon voisinage et des synergies entre les collectivités
locales et municipalités

Identifier le niveau de vulnérabilité face au changement climatique des unités familiales (familles de pêcheurs, populations issues de l’exode rural) et les sensibiliser à quitter les sites critiques que des traits côtiers ne sont des espaces habitables;

Planifier les domaines urbains et ruraux par des plans directeurs qui vient en complémentarité
aux actions et activités en cours dans le cadre du Programme AMCC, notamment le Projet
d’adaptation au changement climatique des villes côtières (AACCVC).
Cette approche stratégique devrait faire l’objet de suivi dès maintenant que la plupart des habitations
et des infrastructures sociales et économiques actuelles le long des traits côtiers soient transférées vers
les zones plus stables d’une façon graduelle, sans trop de précipitation, de dérangement et de conflits
sociaux et, peut être faite au fur et à mesure que les investissements doivent se renouveler et, en même
temps les espaces vidés, pourraient être semés des espèces végétales appropriées afin de renforcer et
stabiliser la zone de contact des terres avec la mer.
Pour ce fait, une approche pluridisplinaire et pluri-acteurs doit être adoptée pour l’ensemble des processus de concertation et de discussion. Les principes de non-discrimination et accès équitable aux
projets de renforcement des capacités et d’appui éventuels en matière d’activités génératrice de revenus aux bénéfices des populations vulnérables et déplacées devront être mis en lien avec les critères de
pertinences, d’efficacité et de faisabilité des activités et actions. Sur chaque site (population à déplacer), une étude socio-économique et foncière (notamment les sites au niveau des brèches) entre
l’analyse des rapports de force inter-acteurs quant à l’accès aux ressources devra être disponible. Cette
approche garantit la prise de décisions rationnelles et la prise en compte des questions transversales
majeures, économiques, culturelles et traditionnelles et sécuritaires au profit des populations et au
renforcement de confiance vis-à-vis de l’État.
Axe stratégique 2 : Contribuer à la capitalisation des données statistiques et connaissances sur
les impacts et risques du changement climatique

Appuyer l’État Mauritanien à éviter des données estimatives sur les chiffres en termes de prévision pluviométrique, du taux d’élévation de température et du niveau de la mer;

Soutenir à privilégier la cohérente des données statistiques et connaissances scientifiques visà-vis des impacts et risque du changement climatique de façon fiables et actualisées afin de
prévoir les effets probables sur l’avenir à court, moyen et long terme;
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Climate Support Facility : Proposition d’une stratégie de lutte contre les impacts et risques du changement climatique des
zones côtières et des wilayas (régions) du bassin du fleuve Sénégal

Appuyer les ministères sectoriels à créer une plateforme national et un forum virtuel afin de
converger les synergies et, de partager les informations actualisées des zones côtières et des
wilayas (régions) du bassin du fleuve Sénégal en déterminant exactement les impacts et
risques du changement climatique sur tous les aspects de la vie humaine et des ressources naturelles, de la diversité biologique et des services écosystémiques.
Axe stratégique 3 : Appuyer le développement des capacités des populations des zones côtières et
des wilayas (régions) du bassin du fleuve Sénégal à réagir en cas de catastrophe

Les leçons tirées des nombreux désastres du monde montrent que la différence entre un phénomène météorologique dommageable et une situation extrême catastrophique mortelle se situe au niveau de préparation des populations. Les vraies catastrophes se produisent en raison
du manque de préparation à cause de l’incapacité de prévoir un phénomène météorologique
et/ou le manque de services de secours. Vu que le climat devient de plus en plus rigide et violent, les Collectivités locales et communautaires des zones côtières et des wilayas (régions) du
bassin du fleuve Sénégal doivent développer leur capacité de réponse aux phénomènes naturels à travers la prédiction des évènements et, des services de secours et de génie civil. Certains pays, les plus menacés, sont déjà bien avancés dans ce domaine [ex-Bangladesh, Japon].
En effet, le gouvernement mauritanien doit apprendre de l’expérience de ces pays en les sollicitant en
appui et assistance technique. En outre, les populations des zones côtières et des wilayas (régions) du
bassin du fleuve Sénégal doivent être appuyées et préparées aux effets des sècheresses; ce qui nécessite la recherche dans l’immédiat des moyens de résistance aux stress hydrique pour la pratique de
l’agriculture, de l’élevage de la transhumance.
Axe stratégique 4 : Appuyer les mesures d'adaptation au changement climatique au travers
d'actions de planification, de mise en gestion durable, de réhabilitation du couvert végétal/de
reboisement et la valorisation et promotion des énergies renouvelables et l’efficacité énergétique




Soutenir la mise en place des zones de gestion durable des forêts et des terres, en identifiant
des périmètres à aménager et des plans d’aménagement des périmètres et de développement de
l'économie rurale et leur mise en œuvre;
Appuyer la restauration de la biodiversité et évaluer l’efficacité, la mise en place du système
de suivi-évaluation des résultats et de l'impact sur les populations de cette mise en gestion durable, ainsi que la réhabiliter/reboiser des périmètres fragiles et/ou d'intérêt environnemental à
travers les berges des cours d’eau pour éviter l’érosion et l’ensablement, les sommets des
dunes de sable, les bassins versants du fleuve Sénégal;
Appuyer l’élaboration et la mise en œuvre des plans de lutte contre les feux et des actions
d'agroforesterie, et de gestion technique agricole durable et de la transhumance
Former des producteurs de charbon aux nouvelles techniques de carbonisation, et mener des
actions de promotion du charbon ‘durable’ et de vulgarisation de fours et foyers améliorés
pour les systèmes de cuisson en particulier dans la filière bois-énergie, notamment les énergies
renouvelables (EnR) dont quelle que soit la consommation, ne diminue pas la ressource à
l’échelle humaine mais qui produisent très peu d’émissions polluantes et, contribuent à la lutte
contre les gaz à effet de serres.
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Climate Support Facility : Proposition d’une stratégie de lutte contre les impacts et risques du changement climatique des
zones côtières et des wilayas (régions) du bassin du fleuve Sénégal
Axe stratégique 5 : Contribuer à la mise en œuvre des politiques nationale en termes de protection environnementale du PANE 2, et des actions prioritaires du CDN et de l’Accord de Paris

Réalisation d'études de vulnérabilité climatiques, nécessaires à l'éligibilité de la Mauritanie à des financements climatiques (Fonds Vert, CDM, etc.);

Participer à la préparation de dossiers pour l'accès à des financements climatiques : formations des acteurs en élaboration des projets éligibles aux différents Fonds Climat, avec des
échanges d'expériences avec d’autres autorités et acteurs sur la problématique du changement climatique;

Appuyer le diagnostic et l’actualisation et/ou la révision des politiques environnementales,
stratégies et programmes sectoriels pour lesquels la problématique du changement climatique (adaptation, atténuation) n'aura pas été suffisamment prise en compte par le gouvernement mauritanien et les partenaires au développement, et l’appui à la mise en œuvre des
textes législatifs;

Soutenir le renforcement des systèmes de coordination avec les ministères techniques et
horizontaux (Plan, Economie et Finance) sur les problématiques du changement climatique (processus de planification du développement économique, processus budgétaire, activités sectorielles, etc.), faire un plaidoyer essentiel sur les problématiques climatiques
auprès des hautes institutions nationales et pour ses contributions à la rédaction/révision
de stratégies de développement résilientes et sobres en émissions de gaz à effet de serre;

Appuyer le ministère en charge des questions climatiques pour le suivi et l’évaluation des
actions d'atténuation et d’adaptation, et coopérer avec le pouvoir public à faire le suivi et
l’évaluation régulière de la mise en œuvre et l’actualisation des CDN et l’Accord de Paris;

Conduire des actions de formation, de communication, de diffusion, de sensibilisation sur
l’atténuation et l’adaptation au changement climatiques (populations villageoise, collectivités locales, services publics déconcentrés, secteur privé etc.), et partager et consolider
les expériences sur les actions réalisées, faire l’intégration de ces expériences dans le processus décisionnel nationale.
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Climate Support Facility : Proposition d’une stratégie de lutte contre les impacts et risques du changement climatique des
zones côtières et des wilayas (régions) du bassin du fleuve Sénégal
VII. CONCLUSION GÉNÉRALE
Le peuplement mauritanien a connu de profondes mutations marquées par (i) un doublement de la
population en moins de 25 ans25, (ii) la sédentarisation massive des populations nomades (représentant
60% de la population en 1965 et 5% aujourd’hui), (iii) une urbanisation rapide (de 7% en 1965, plus
de 60% de nos jours) des zones côtières et une diminution inverse de la proportion des ruraux mais
une augmentation en nombre absolu. La population est aujourd’hui concentrée dans la capitale Nouakchott (25% de la population totale et 53% de la population urbaine) et le long des wilayas (régions) du
fleuve Sénégal. Selon le rapport national de la Contribution Déterminée au niveau Nationale (CDN) à
la Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC) réalisé par la
République Islamique de Mauritanie, et selon les différents scenarii de la 3ième Communication nationale (3CN) de 2014, les températures pour l’horizon 2050 devraient enregistrer une augmentation
générale avec de plus 2 degré C, hormis une bande ouest en face de l’océan atlantique avec une hausse
de moins de 1,5 degré C.
Avec 1.03 million de km², la Mauritanie, un des pays les plus vastes du continent africain, est à la
charnière entre l’Afrique du Nord et l’Afrique de l’Ouest; elle est à la jonction entre la zone saharienne et la zone soudano-sahélienne. Elle est bordée par l’océan, le Sahara couvre plus de 60% de son
territoire et moins de 0,5 % de celui-ci est propre à la culture. La Mauritanie coopère avec l’ensemble
des Pays sahéliens et de l’Afrique de l’ouest dans le cadre du CILSS (Comité Inter-Etat de Lutte
contre la Sécheresse au Sahel). Partageant le fleuve Sénégal avec ses deux voisins de l’est (Mali) et du
Sud (Sénégal) elle entretient avec eux des liens privilégiés dans le cadre de l’organisation de Mise en
Valeur de la Vallée du Sénégal (OMVS).
En ce qui concerne les précipitations dans les zones côtières et des wilayas (régions) du bassin du
fleuve Sénégal, et en débit des efforts consentis actuellement par le Programme AMCC, l’on noteune
variabilité accrue des précipitations intra et interannuelle rendant extrêmement difficiles les prévisions
et accentuent l’évolution en dent de scies des indices pluviométriques. Les inondations et les périodes
de sècheresses sont amenés à se succéder et à être plus nombreuses et plus violentes selon les projections futures. Ce qui entraîne une fragilisation des écosystèmes et de la biodiversité, une réduction des
ressources en eau, en sols cultivables et en pâturages, une augmentation de la pression pastorale et des
risques accrus de confits entre usagers agricole et pastoral des espaces et ressources se prêtant à ces
activités. L’accroissement de problèmes de malnutrition et de l’insécurité alimentaire sévère,
l’augmentation de conflits liés à l’accès aux ressources naturelles et à la hausse de nombres de migrants forcés (refugiés climatiques) sont également des conséquences indirectes.
En termes de responsabilités et de mandats des services publics, il est à noter que la coordination est à
améliorer et qu’il est attendu une intégration horizontale du ministère de l’environnement et du développement durable et aux engagements pris à la COP21 de Paris. Le manque de collaboration des institutions publiques avec les organisations de la société civile et, l’absence de capacités et les contraintes liées aux ressources humaines sont des facteurs importants à prendre en considération pour
assurer la durabilité et l’appropriation totale notamment en matière de l’intégration (mainstreaming)
du changement climatique dans les efforts de réduction de la pauvreté et de développement socioéconomique.
25
: Population totale multipliée par 4 depuis l’indépendance : 860.000 d’habitants en 1960.
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Climate Support Facility : Proposition d’une stratégie de lutte contre les impacts et risques du changement climatique des
zones côtières et des wilayas (régions) du bassin du fleuve Sénégal
L’accès aux groupes sociaux vulnérables aux ressources naturelles et leur participation active aux activités reste des défis majeurs à relever. On note beaucoup d’expectations avec l’Accord de Paris et les
opportunités de financement dont le fonds vert et des flux financiers de la Banque Africaine de Développement (BAD). L’ONF AFE qui attend contribuer auprès du gouvernement mauritanien à la mise
en œuvre de l’Accord de Paris par une réduction de ses GES en 2030 de 22,3% doit rendre visible ses
actions et activités afin de devenir un partenaire incontournable et un interlocuteur de la société civile.
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Climate Support Facility : Proposition d’une stratégie de lutte contre les impacts et risques du changement climatique des
zones côtières et des wilayas (régions) du bassin du fleuve Sénégal
VIII. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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
3ieme Communication Nationale sur le Changement Climatique de la Mauritanie (2015)
Contributions déterminées au niveau national (CDN) - 2015
Document du Projet d’adaptation au changement climatique des villes côtières
(AACCVC) - 2011
AGRHYMAT, 20011 : Données agro-météorologiques. Base de données agrométéorologique pour la Mauritanie.
Loi n° 2000-045, portant Code de l’Environnement
Décret portant création d’un Conseil National de l’Environnement et Développement en
Mauritanie
Arrêté portant création et fonctionnement des Conseils régionaux pour l’Environnement et
le Développement
Décret n° 2004-94, relatif à l’Etude d’Impact Environnemental
La Loi n° 55-2007, portant Code Forestier
La Loi 97-006, portant Code de la Faune, de la Chasse et de la Protection de la Nature
La Loi n° 2000-042, relative à la Protection des Végétaux
Arrêté n° 751, portant création d’un Réseau de Zones Humides et de suivi des Populations
d’Oiseaux d’Eau
La Loi n° 2000-24, portant création du Parc National du Banc d’Arguin
Le Décret d’application 2006-058 de la Loi 2000-24, portant création du Parc National du
Banc d’Arguin
La Loi n° 2000-025, portant code des Pêches et de l’Economie Maritime
L’Ordonnance n° 84-208, portant Code d’Hygiène
La Loi n° 2000-044, portant Code Pastoral
La Loi n° 98-016, relative à la Gestion Participative des Oasis
La Loi n° 2005-030, portant Code de l’Eau
L’Ordonnance 83-127, portant Réorganisation Foncière et Domaniale
Le Décret 89-2000 d’application de l’Ordonnance 83-127, portant Réorganisation Foncière et domaniale
Convention sur la diversité biologique - Protocole de Cartagena sur la prévention des
risques biotechnologiques - Mauritanie (2014)
Convention internationale pour la protection des végétaux, texte révisé en novembre
La monographie nationale sur la diversité biologique de Mauritanie, MDRE, DEAR
Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté (CSLP - 2011-2015)
Plan d’Action National de lutte contre la Désertification (PAN-LCD)
Programme Opérationnel de mise en œuvre du Plan d’Action National de lutte contre la
Désertification (PO/PAN-LCD)
Programme d’Action National aux fins d’Adaptation aux changements climatiques (2010)
3ieme Communication Nationale sur le Changement Climatique de la Mauritanie (2015)
Profil Environnement de la Mauritanie, Délégation de la Commission Européenne (2013)
Le Plan de Gestion des Déchets Biomédicaux (2010)
La Lettre de Politique de Développement du Secteur Urbain (2013)
Stratégie du Développement Rural - Horizon 2015
La Stratégie et le Plan d’Action National sur la Biodiversité Biologique (2011)
La Stratégie d’Aménagement et de Développement du Secteur des Pêches et de
l’Economie Maritime (2013)
Déclaration de Politique de Développement du Secteur de l’Eau (2015)
Consortium SAFEGE-Prospect-ADETEF-Eco – Gulledelle 92, 1200 Brussels,BELGIUM
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Climate Support Facility : Proposition d’une stratégie de lutte contre les impacts et risques du changement climatique des
zones côtières et des wilayas (régions) du bassin du fleuve Sénégal
IX. ANNEXES
1- Liste des personnes clés rencontrées
Nom et Prénoms
Fonction
Contacts
Hans-Christian
Beaumond
Ethmane Ba
Ministre conseiller, DUE
Amadou BA
Coordonnateur national, PNUD/SGP
Marcellin Ndong Ntah
Représentant Banque Africaine de Développement (BAD)
Coordonnateur du Projet de Renforcement
de la Résilience à l’Insécurité Alimentaire
et Nutritionnelle au Sahel (P2RS)
Chargé de projets
Agence Française de Développement
(AFD)
Conseillère technique - GIZ
Tel. (+222) 45252724
[email protected]
Tel. (+222) 45252724
[email protected]
Tel. (+222) 45252409
[email protected]
Tel. (+222) 22351170
[email protected]
Tel. (+222) 47761133
[email protected]
Sy Baba
Moussa Beddiyouth
Britta Jell
Jakob Lindemann
Chargé de programme
Tel. (+222) 45 25 25 25
[email protected]
Tel. (+222) 45256725
[email protected]
Tel. (+222) 45256725
[email protected]
Conseiller Technique Principal,
Adaptation au changement climatique des
villes côtières (ACCVC)
Omnia Aboukorah-Voigt
Coordonnatrice, Adaptation au changeTel. (+222) 45256725
ment climatique des villes côtières
[email protected]
(ACCVC)
Frederic Marret
Conseiller Technique
Tel. (+222) 45256725
Programme de gestion des ressources
[email protected]
naturelles (ProGRN)
•
Point Focal National CDB : Cheikh Ould Sidi Mohamed
•
Point Focal National UNFCCC : Sidi Mohamed El Wavi
•
Point Focal National CNULCD : Ahmed O. Abdelfettah

Sidi Mohamed Lehlou : Directeur des aires protégées et du littoral
•
Programme Régional Côtier et Marin (PRCM) : Ahmed Senhoury

Université de Nouakchott : Mohamed O. Djeugue

Boubacar Diop : Directeur de la protection de la nature
2- Listes des participants aux ateliers de Nouakchott (sur les problématiques des zones côtières) et
Rosso (sur les problématiques du bassin du fleuve Sénégal) - [Voire liste en pièce scan]
Consortium SAFEGE-Prospect-ADETEF-Eco – Gulledelle 92, 1200 Brussels,BELGIUM
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