Antoine Teitelbaum

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Antoine Teitelbaum
Le savoir écologique des pêcheurs, un élément clef dans
la compréhension des écosystèmes côtiers guinéens.
1999
Table des matières
1.
La Guinée : terre et eau ................................................................................................. 3
1.1. L’origine des apports nutritionnels du milieu marin Guinéen ................................................. 3
1.2. Le plateau continental et la sédimentologie des fonds guinéens ............................................. 4
1.3. L’hydroclimat en Guinée ............................................................................................................... 5
2.
La communauté à sciaenidés, ressource démersale de Guinée. .................................. 6
2.1. Description de la communauté ..................................................................................................... 6
2.2. La mangrove, visage de la côte de Guinée .................................................................................. 6
2.2.1.
2.2.2.
3.
Description des principales espèces. ............................................................................ 9
3.1. Les espèces de la communauté à sciaenidés ............................................................................... 9
3.2. Les conditions de l’épanouissement de la communauté à sciaenidés ................................... 10
3.3. Présentation des principales espèces .......................................................................................... 11
3.3.1.
3.3.2.
3.3.3.
3.3.4.
3.3.5.
3.3.6.
3.3.7.
4.
Le rôle de la nourricerie de l’écosystème littoral ........................................................................................... 6
La ligne conductrice de la répartition de la comunauté à sciaenidés .............................................................. 8
Les otholithes ..........................................................................................................................................11
Les raies : pastenagues et papillons ..........................................................................................................12
Les mâchoirons .......................................................................................................................................12
Les carpes et perches de mer .....................................................................................................................13
Les disques .............................................................................................................................................13
Les capitaines..........................................................................................................................................14
Les soles..................................................................................................................................................14
Répartition de la communauté à sciaenidés ............................................................... 15
4.1. Les saisons, rythme de la répartition de la communauté à sciaenidés................................... 15
4.2. La sous-communauté à sciaenidés d’estuaire............................................................................ 16
4.2.1.
4.2.2.
Description de cette sous-communauté.......................................................................................................16
La répartition des principales espèces........................................................................................................16
4.3.1.
4.3.2.
Présentation générale................................................................................................................................18
La répartition des principales espèces........................................................................................................18
4.3. La sous-communauté à sciaenidés côtiers ................................................................................. 18
5. Premier essai de protocole d’enquête : « Le savoir écologique des pêcheurs » ... Error!
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5.1. Le milieu physique et biologique, que savent les pêcheurs ? .............. Error! Bookmark not
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5.1.1. La diversité des habitats .................................................................... Error! Bookmark not defined.
5.1.2. La biodiversité aquatique .................................................................. Error! Bookmark not defined.
5.1.3. Le comportement ............................................................................... Error! Bookmark not defined.
5.1.4. L’effet des saisons .............................................................................. Error! Bookmark not defined.
5.1.5. Rapport aux données environnementales ............................................ Error! Bookmark not defined.
5.1.6. Les variations d’abondances, la disponibilité des espèces...................... Error! Bookmark not defined.
5.2. Le savoir faire des pêcheurs, indicateur de l’écologie ......... Error! Bookmark not defined.
5.2.1. La diversité des sites de pêche ............................................................. Error! Bookmark not defined.
5.2.2. La diversité des pratiques et des engins ............................................... Error! Bookmark not defined.
5.3. La transmission du savoir écologique ................................... Error! Bookmark not defined.
5.3.1. L’obtention et la diffusion du savoir ................................................... Error! Bookmark not defined.
2
5.3.2.
La crédibilité temporelle de l’info........................................................ Error! Bookmark not defined.
3
1. La Guinée : terre et eau
La côte guinéenne est caractérisée par la présence quasi-continue de la mangrove. C’est
une côte très découpée en raison de la présence de nombreux estuaires et bras de mer. On
distingue deux avancées importantes dans la mer : ce sont la presqu’île de Conakry, prolongée par
les îles de Loos et le cap Verga. Au nord du pays, à la frontière de la Guinée-Bissau, de
nombreuses îles étendues vers le large sont entourées de fonds rocheux (FONTANA, 1998).
1.1.
L’origine des apports nutritionnels du milieu marin Guinéen
Contrairement aux pays sahéliens de la sous-région tel que le Sénégal et la Mauritanie, la
Guinée possède une pluviométrie très forte et ne subit pas les mêmes influences maritime.
Au Sénégal et en Mauritanie, le littoral est sableux et sans relief. Les apports en nutriments à
la base de l’épanouissement de la chaîne alimentaire sont principalement dus aux remontées d’eau
froides profondes, l’upwelling, généré par les alizés.
Les conditions géographiques et climatiques évoluent considérablement sur la côte
guinéenne :
 La côte change d’orientation entraînant l’affaiblissement des alizés et par conséquent, la
diminution de la remonté des sels minéraux et nutriments des eaux profondes.
 Le plateau continental s’élargit de manière très significative, atteignant jusqu’à 200 km en son
point le plus large. Celui-ci est responsable d’une mer très peu agitée.
 L’amplification du marnage de la marée. Il peut atteindre 4,80 m à Conakry contre 1,50 m à
Dakar.
 La température de la mer augmente et atteint 29,5°C à Conakry en saison humide.
 Les reliefs pré-littoraux importants entraînent une très forte pluviométrie sur la côte
guinéenne, il pleut jusqu’à 4,50 m chaque année.
 Une très grande quantité de fleuves se jettent dans la mer, tout le long de la côte.
La conséquence de ces caractéristiques est un important apport terrigène vers la mer. La
sédimentation des éléments nutritifs en zone littorale a provoqué le développement de la
mangrove, un piège pour la matière organique.
La zone maritime guinéenne est donc soumise à deux principaux facteurs d’apport
nutritionnels. Un apport terrestre pour la partie côtière du pays, du aux nombreux cours d’eau du
bassin versant qui fertilisent les eaux jusqu’à une profondeur de 30-40 m, et un apport marin dans
la partie Nord-ouest du domaine maritime guinéen, du à l’upwelling sénégalo-mauritanien,
pendant deux ou trois mois de l’année.
4
Les parties suivantes, sont consacrées à l’approfondissement des thèmes abordés ici,
notamment, la sédimentologie et l’hydroclimat guinéens.
1.2.
Le plateau continental et la sédimentologie des fonds guinéens
Le plateau continental s’étend sur une longueur de 350 km. C’est au niveau du rio
Komponi qu’il atteint sa largeur maximale de 200 km. Sa pente, orienté nord-est, sud-ouest, est
très faibl rocheux (FONTANA, MORIZE, LESNOFF, PEZENNEC, DOUMBOUYA,
TRAORE, 1995)e.
Voici un tableau indiquant la répartition des superficies en fonction des profondeurs.
Profondeur (m) 0-10
10-20
20-40
40-100
100-200
Total
Surface (km²)
5339
6498
18134
10679
2267
42917
%
12
15
42
25
5
Tableau : Superficie du plateau continental guinéen ventilé par strates de profondeur
On divise le plateau continental en trois zones, selon la nature des fonds.
 Les fonds de 0 à 20 m.
D’une largeur de 20 à 90 km, cette zone est soumise à la dynamique estuarienne et à l’action des
courants de marée. Elle est caractérisée par une sédimentation active de particules fines et des
limons d’origine fluviatile enrichis en matière organique par les mangroves, présentes sur
l’essentiel du littoral.
Ainsi, les fonds sont constitués essentiellement de vasières.
 Les fonds de 20 à 60 m
D’une largeur de 40 à 100 km, c’est la zone qui occupe la partie la plus importante du plateau
continental. C’est une plaine ondulée entaillée par les paléovallées du rio Komponi, du rio
Nunez, de la Fatala et du Konkouré. C’est une zone d’accumulation de sédiments terrigènes et
biogènes, du aux sables siliceux et coquillers. On ne trouve que peu de sédiments vaseux dans
cette zone.
 Les fonds de 60 à 200 m
La largeur maximale de cette zone est de 30 km, la pente y est plus accentuée, on peut observer
d’importantes falaises entre 90 et 100 m de profondeur. Les fonds, recouverts de vase sableuse
sont riches en matières carbonées.
5
1.3.
L’hydroclimat en Guinée
Il est deux saisons bien marquées qui caractérisent l’hydroclimat guinéen.
 La saison humide :
Elle s’étend de juin à novembre. Les apports continentaux sont très élevés, du à une
pluviométrie importante. Les fleuves Konkouré, Fatala et le rio Nunez apportent des quantités
d’eau douce très importantes. Par exemple, le débit mensuel du Konkouré à Amaria atteint 1800
m³/s en août contre 50 m³/s en mars.
Ainsi, on atteint une dessalure de la côte très marquée qui s’étend loin vers le large. Par
exemple, la couche dessalée atteint encore une vingtaine de mètres à une distance de 100 milles
marins des côtes, le taux de salinité est très faible aux embouchures des fleuves et n’excède pas 30
‰.
Au niveau des températures, elles sont homogènes en cette saison et sont comprises entre
28 et 29°C en surface. Ces températures décroissent doucement de la surface jusqu’à 60 m de
profondeur.
 La saison sèche :
Elle s’étend de décembre mai. Seule une frange côtière conserve une salinité faible. Le
degrés de salinité ne descend pas au dessous de 32‰ sur les côtes et atteint rapidement les
35,5‰ au large.
On observe un léger refroidissement des températures de surface en saison sèche, on
passe à 24-26,5°C. Dans la partie nord ouest de la zone, les eaux froides apparaissent avec le
phénomène d’upwelling, à cette période là, la température minimale est de 23°C
Ainsi, les deux sources d’enrichissement du milieu marin caractérisent respectivement les
deux saisons hydrologiques.
6
2. La communauté à sciaenidés, ressource démersale de Guinée.
2.1.
Description de la communauté
On entend par le terme communauté de poisson, un ensemble d’espèces appartenant
pour la plupart à la même famille mais surtout au même biotope.
La communauté à sciaenidés est la communauté de poissons la plus importante du golfe
de Guinée. Cette communauté est à la base du développement de la pêche artisanale. Ces espèces
à haute valeur commerciale ont aussi suscité l'intérêt de la pêche industrielle chalutière.
Présente en de nombreux endroits du golfe, la communauté à sciaenidés a été décrite par
LONGHURST en Sierra Leone et au Liberia (1963), CROSNIER au Cameroun (1964),
CROSNIER et BERRIT au Bénin et au Togo (1966), DURAND, TROADEC et LE GUEN au
Congo (1967-71). En 1989, la communauté à sciaenidés est décrite par DOMAIN, en Guinée.
La communauté à sciaenidés comprend un ensemble d’espèces démersales qui sont en
majorité de la famille des sciaenidés, les principaux représentants sont du genre pseudotolithus.
Cette communauté vie à faible profondeur, en milieu saumâtre sur les fonds vaseux et sablovaseux, le plus souvent le long des côtes de mangrove.
Cette mangrove, clé de leur écosystème abrite les jeunes et les alevins de la plupart des
espèces. Ils croissent grâce à l’abondance de nourriture et au refuge qu’ils y trouvent.
2.2.
La mangrove, visage de la côte de Guinée
Les zones littorales et estuariennes de Guinée sont essentiellement composées de cet
écosystème complexe que l’on appelle la mangrove. C’est une zone peu profonde composée
d’espèces végétales halophiles ; ce sont les palétuviers, en Guinée, Rhizophora et Avicenia sont les
principales espèces. Elles sont présentes tout le long de la côte et poussent en front de mer ou
dans les estuaires et les bras de mer. Leurs racines sont campées directement dans la vase de ces
eaux troubles et saumâtres, leur canopée peut s’élever dans certains cas à plus de trente mètres de
haut.
Cet écosystème est considéré comme la principale zone de nourricerie pour les juvéniles
de la communauté à sciaenidés.
2.2.1.
Le rôle de la nourricerie de l’écosystème littoral
Plusieurs raisons, biologique notamment, sont à la base de la fonction de nourricerie de la
mangrove.(BARRAN, 1995) Cette fonction est connue depuis longtemps sous toutes nos
latitudes.
7
 Les géniteurs pondent en zone côtière dans la plupart des cas. Les larves arrivent sur le
littoral et dans les estuaires, par la nage et aussi par transport passif, elles sont déplacées
horizontalement, suivant la distribution du plancton.
 Une des principales raisons de rassemblement des alevins dans ces zones est la forte turbidité
qu’elles présentent, doublée d’une concentration de nutriments très élevée aux embouchures et le
long du littoral. La résultante des courants fluviaux et côtiers est une accumulation de matière
organique détritique ou minérale en aval des estuaires.
L’accumulation de nutriments permet la croissance phytoplanctonique dans la limite de la couche
d’eau euphotique. Une importante production macrophytique se développe ainsi qu’une autre,
microphytique ou microbienne. Cette biomasse végétale passe par une phase détritique
constituant un réseau trophique dans lequel de nombreux hétérotrophes trouvent leur place.
Cette accumulation de plancton constitue donc la principale source de nourriture des alevins,
adaptée à leurs capacités de capture. De plus, le zooplancton présent dans cette zone est plus
énergétique, de part sa teneur en lipides que les invertébrés benthiques.
 D’autre part, la turbidité est un facteur essentiel dans la mesure ou elle limite
considérablement la prédation des juvéniles par les ichtyophages. La faible profondeur limite par
ailleurs l’accès de ces zones aux grands prédateurs, c’est un facteur favorable au développement
des juvéniles.
 La diversité des habitats de la mangrove est une cause de concentration de juvéniles. Par
exemple, les racines échasses des Rhizophoras servent d’abris aux jeunes poissons. La masse
foliaire, de par son ombre, réduit les contrastes, diminuant ainsi la distance de perception des
proies par les prédateurs.
 Le dernier facteur, indispensable, est la capacité d’adaptation des juvéniles à leur milieu
(salinité, température) ainsi qu’à leurs ressources trophiques, de plus, l’énergie nécessité pour la
régulation saline et thermique est bien inférieure dans les eaux saumâtres qu’en pleine eau.
8
2.2.2.
La ligne conductrice de la répartition de la comunauté à sciaenidés
##
# 5
#
##
##
##
##
# #
#
15
##
## #
#
#
#
#
#
#
20
40
#
#
#
###
# ##
#
33,5
#
100
##
######
#
#
#
#
ppm ##
#
#
###
#
#
#
##
####
##
## #
#
# #####
#
## #
####### Conakry
#
####### #
##
#
#
###
# #
##
##
#
####
# ##
## #
#
#
#
#
####
#
#
#
#
# #
#
Salinité de fond
en octobre
#
200
20 W
0
####
### # Cap Verga
###
#
# # # ##
#
# #
## #
###
##
##
##
40 N
20 N
## #
###
## ###
#
##
40W
La Guinée
60W
Voici une carte(DOMAIN, KEÏTA, MORIZE, 1998) qui montre clairement que les
sciaenidés sont répartis le long de la côte de mangrove.
#
#
#
#
#
#
#
#
#
#
0
100 km
Rendements
Communauté à Sciaenidés
(1992-1993)
#
#
#
#
20 kg/30'
#
80 kg/30'
#
600 kg/30'
Figure: Extension de la communauté à sciaenidés de Guinée (D'après GASCUEL et al, 1997).
9
3. Description des principales espèces.
Voici en fonction des conditions fondamentales de leur épanouissement, les différentes
sous communautés que regroupe la communauté à sciaenidés. Leur description, leur répartition.
3.1.
Les espèces de la communauté à sciaenidés
Dans le tableau suivant sont énumérées les différentes espèces composant la communauté
à sciaenidés, leurs désignations scientifiques, françaises et locales.
FAMILLE
1. Barracuda :
Sphyraenidae
2. Raies :
Gymnuridae
Dasyatidae
3. Bananes de mer :
Albulidae
Elopidae
4. Sapater :
Carangidae
5. Rasoir :
Clupeidae
6. Pelon :
Pomadasydae
7. Ceinture :
Trichiuridae
8. Capitaine :
Polynemidae
NOM SCIENTIFIQUE
NOM COMMUN
NOM LOCAL
Sphyraena barracuda
Sphyraena guachancho
Barracuda
Bécune Guachanche
Kuta, Brochet
Kuta, Brochet
Gymnura altavela
Dasyatis margarita
Dasyatis hastata
Dasyatis rudis
Raie papillon
Pastenague à perle
Pastenague
Pastenague
Kunka sori yékhé
Kule yékhé
Kule yékhé
Kule yékhé
Albula vulpes
Elops lacerta
Banane de mer
Guinée du Sénégal
Lati borikhi gnerekhi
Téni
Chloroscombrus chrysurus
Sapater
Kotomi
Ilisha africana
Alose rasoir
Lati
Brachydeuterus auritus
Lippu pelon
Borro fire,
Trichiurus lepturus
Poisson sabre
Pani yekhe
Pentanemus quinquarius
Galeoïdes decadactylus
Polydactilus quadrifilis
Capitaine royal
Petit capitaine
Gros capitaine
Gbalakassa
Sanussi
Soori
10
9. Bars, bobos :
Sciaenidae
10. Machoirons :
Ariidae
11. Soles :
Cynoglossidae
Soleidae
12. Grondeurs :
Pomadasydae
Pseudotolithus epipercus
Pseudotolithus hostia moori
Pseudotolithus elongatus
Pseudotolithus brachygnatus
Pseudotolithus sénégalensis
Pseudotolithus typus
Otolithe guinéen
Otolithe camerounais
Otolithe bobo
Bar gabo
Bar sénégalais
Bar Nanka
Bougouni
Boboe fore
bobo
Futa
Sosoe Konduke
Sosoe Konkuye
Arius heudeloti
Arius latisculatus
Arius parkii
Machoiron banderille
Machoiron de Gambie
Machoiron de Guinée
Konkoe
Konkoe
Konkoe
Cynoglossus canariensis
Cynoglossus monodi
Cynoglossus senegalensis
Dicologlossa hexophthalma
Sole langue canarienne
Sole langue de Guinée
Sole langue sénégalaise
Céteau ocellé
Fagba
Fagba
Fagba
Pomadasys incisus
Pomadasys jubelini
Pomadasys peroteti
Pomadasys rogeri
Grondeur métis
Grondeur sompat
Grondeur perroquet
Grondeur nez de cochon
Kessi-kessi
Kessi-kessi
Kessi-kessi
Kessi-kessi
Drepane africana
Chaetodipterus goreensis
Chaetodipterus lippei
Forgeron ailé, drépane
Chèvre de mer
Chèvre de mer noire
Debelenyi
Debelenyi fikhe
Debelenyi fore
Eucinostomus melanopterus
Pteroscion peli
Friture argentée
Friture
buin yékhé
Ephippion guttiferum
Lagocephalus laevigatus
Poisson globe
Poisson globe
Bayakou
Bayakou
Fistularia tabacaria
Poisson trompette
13. Disques :
Drepanidae
14. Friture :
Gerreidae
Siaenidae
15. Globes :
Tetraodontidae
16. Trompette :
Fistulariidae
Tableau : les différentes espèces de la communauté à sciaenidés.
3.2.
Les conditions de l’épanouissement de la communauté à sciaenidés
Quatre conditions sont indispensables au bon fonctionnement de la communauté à
sciaenidés (DOMAIN, KEÏTA, MORIZE, 1998).
 Le littoral et sa topographie estuarienne est occupé par la mangrove qui peut atteindre 20 km
de profondeur. C’est la mangrove la plus développée de la région, en continuité avec celle de la
Guinée Bissau.
 La dessalure due à des apports très importants d’eau douce, riche en nourriture, en matière
organique et en sels dissous.
11
 Les fonds vaseux et sablo-vaseux sont développés dans la région grasse à la faiblesse de la
pente du plateau continental.
 Les températures sont élevées et leurs variations saisonnières sont très faibles.
C’est dans ces conditions que la communauté à sciaenidés guinéenne atteint un grand
développement dont l’extension au large peut atteindre 20 km au nord du pays. Cet écosystème
est unique sur la façade Atlantique africaine. Il s’étend du cap Sherbo en Sierra Leone jusqu’au
delta du Saloum au Sénégal.
Voici maintenant, après une approche morphologique des principales espèces de la
communauté à sciaenidés, une description des deux sous-divisions qui composent la
communauté à sciaenidés, la communauté d’estuaire et la communauté côtière (SERRET 1990).
3.3.
Présentation des principales espèces
3.3.1.
Les otholithes
Les otolithes qui nous intéressent ici sont des scianidés, ils appartiennent à
l’embranchement des perciformes, poissons côtiers de fonds mous et estuariens des zones
chaudes, ils sont grégaires et prédateurs.
Les mâles émettent en période de reproduction des grognements qui proviennent de vibrations
musculaires, amplifiées par la vessie natatoire. Leur chair est fine et convoitée
 Pseudotolithus elongatus (Bowdich, 1825)
Le corps du bobo est fusiforme et comprimé. Sa plus grande hauteur se situe au niveau
des premières épines de la dorsale. Le museau est court, le profil dorsal est plus convexe que le
ventral. Il doit son nom à sa morphologie peut commune ; le bossu.
Les mâchoires sont dépourvues de canines, les branchiospines sont longues et courtes. La
deuxième épine de l’anale est très développée.
La coloration du dos est le brun olive, le flanc argenté est strié de points foncés. La partie
épineuse de la dorsale est sombre, la partie molle est foncée. Le bobo atteint 45 cm de long.
 Pseudotolithus senegalensis (Valenciennes, 1833)
L’otolithe du Sénégal présente un corps fusiforme, son profil dorsal est légèrement plus
convexe que son profil ventral. Les canines sont fortes. Sa coloration est gris argenté avec des
points sombres disposés de manière oblique le long des flancs. Ce poisson peut atteindre 90 cm
de long.
 Pseudotolithus brachygnatus (Bleeker, 1863)
Le corps, légèrement comprimé est plus élevé que chez les espèces précédentes. Les
canines sont assez faibles. La coloration est argenté avec de nombreuses lignes obliques
12
constitués de points sombres sur le dos et les flancs. Cette espèce côtière peut atteindre 120 cm
de long.
3.3.2.
Les raies : pastenagues et papillons
Les pastenagues se caractérisent par une longue queue effilée en fouet ainsi que l’absence
de nageoires dorsales. Plus longue que le disque, la queue porte un ou deux aiguillons très
venimeux.
Ces raies sont ovovivipares, elles sont parfois très abondantes localement. Leur chair fine se
consomme fraîche ou fumée.
Les raies papillons sont caractérisées par l’extrême développement de leurs nageoires
pectorales, le disque est une fois et demi plus large que long. L’envergure de ces poissons peut
atteindre 200 cm.
 Dasyatis margarita (Günther, 1870)
Cette pastenague est caractérisée par la présence d’un gros tubercule nacré au centre du
disque. Le disque est pentagonal, le museau est saillant La queue, très effilée porte à sa base un
aiguillon dentelé. Elle est uniformément beige sur le dos et blanche sur le ventre.
 Gymnura altavela (Linnaeus, 1758)
Sa queue est un petit tentacule qui porte un ou deux aiguillons. Elle se retrouve de part et
d’autre de l’Atlantique, elle peut atteindre 150 cm d’envergure.
3.3.3.
Les mâchoirons
Les représentants de la famille des poissons chats sont essentiellement des espèces
estuariennes. Leur corps est nu, sans écailles, la tête est fortement ossifiée et aplatie sur le dessus,
formant un genre de bouclier céphalique. Trois paires de barbillons entourent sa bouche. Une
paire maxillaire et deux paires mandibulaires ; Les mâchoires et le palais sont garnies de dents
villiformes et granuleuses Le rayon antérieur de la dorsale et des pectorales. La deuxième dorsale
est adipeuse et presque inexistante. Les pelviennes sont en position abdominale, la caudale est
grande et largement fourchue.
 Arius heudeloti (Valenciennes, 1840)
De la famille de Arridae, ce mâchoiron possède des dents platinées disposées en petites
plages ovoïdes et écartées. Le dos est brun violet, les flancs sont argentés et le ventre blanc. Les
nageoires brunâtres sont plus foncées aux extrémités. Les mâles pratiquent l’incubation buccale.
Des expériences d’aquaculture de ce poisson ont été réussies en Côte d’Ivoire. Sa chair, très
prisée présente un fort intérêt commercial sur le littoral guinéen.
13
3.3.4.
Les carpes et perches de mer
Elles appartiennent à la famille des Haemulidae, de l’embranchement des perciformes. Ils
se distinguent des Serranidae par un corps plus comprimé latéralement, une tête à profil très
convexe ; La bouche est petite, les lèvres épaisses. La nageoire dorsale est unique, les pelviennes
sont en position thoracique. La seconde épine de l’anale est relativement forte, la caudale est
généralement fourchue.
En frottant leurs pharyngiennes, les poisons émettent un son, amplifié par la vessie
natatoire. Ceci leur a valu le nom de grogneurs, grondeurs.
Du à son abondance et à la finesse de sa chair, ce poisson possède une place importante
dans l’économie des pêches.
 Pomadasys incisus (Bowdich, 1825)
Le corps de ce poisson est uniformément gris argenté, il possède néanmoins une tâche
noirâtre au bord de l’opercule et des nageoires jaunâtres. La taille maximale de cette espèce est
limitée à 25-30 cm. On retrouve ce poisson sur les côtes.
 Pomadasys jubelini (Cuvier, 1830)
Mieux connue sous le nom de carpe blanche, cette espèce présente 5 rangées d’écailles audessus de la ligne latérale. La deuxième épine de l’anale est très prononcée. Le maxillaire est
robuste, les taches sont relativement petites, disposées de manière irrégulière, de couleur brune.
Ce poisson est très fréquent sur les côtes africaines, pêchée de diverses manières, elle tient une
place importante dans l’économie des pêches Ouest-africaine.
3.3.5.
Les disques
Ces poissons sont de la famille des Drepanidae. Comme son nom l’indique, le corps est
discoïde, recouvert de petites écailles rugueuses. La bouche est petite et terminale. La dorsale est
échancrée, une partie molle est développée en lobe. Les pectorales peuvent être longues et
falciformes. Les pelviennes sont en position thoracique, la caudale est losangique, tronquée ou
émarginée.
Ce sont des poissons littoraux, très vulnérables au chalutage.
 Drepane africana (Osorio, 1892)
Le corps est comprimé, le profil frontal est gibbeux. La bouche est protractile. La
coloration, gris argenté, s’éclaircit sur le ventre. Huit bandes verticales s’inscrivent sur le corps.
Les nageoires sont incolores à l’exception des pelviennes.
L’espèce atteint 40 cm de long et figure de manière importante quant aux prises des
chalutiers.
14
3.3.6.
Les capitaines
Les capitaines sont de la famille des Polynemidae, ils ont un corps oblong couvert
d’écailles rugueuses de grande taille. Leur museau conique est proéminent. Leurs pectorales sont
très basses sur les flancs, elles sont composées de deux parties : une partie supérieure normale et
une partie inférieur composée de rayons libres et filiformes. Les dorsales sont bien séparées, les
pelviennes sont en position abdominale, leur grande caudale est fourchue.
Les filaments pectoraux ont un rôle tactile, ils se nourrissent de crabes, de crevettes et de
petits poissons. Ils sont capitaines grâce à leurs galons d’officier qui ne sont que leurs filaments
pectoraux, sur les trois espèces Ouest-africaines, deux sont particulièrement recherchées pour
leur chair fine.
 Polydactylus quadrifilis (Cuvier, 1829)
Il se reconnaît grâce à ses quatre filaments pectoraux, relativement courts. Sa coloration
gris brun, s’éclaircit sur les flancs pour devenir blanche au niveau du ventre. C’est le vrai
capitaine, il peut atteindre 2 m de long et peser 80 kg.
 Galeoïdes decadactylus (Bloch, 1795)
Il ne mesure que 45 cm et possède 9 à 10 filaments pectoraux courts. Son museau très
obtus et conique a parfois l’apparence du verre ce qui lui a valu son surnom de « capitaine
plexiglas ». Sa coloration, brun pâle à jaunâtre présente une dizaine de lignes longitudinales noires.
L’espèce est très recherchée par la pêche.
 Pentanemus quinquarius (Linnaeus, 1758)
C’est un petit capitaine qui ne mesure que 35 cm de long. Son corps est fortement
comprimé, il est caractérisé par ses cinq longs filaments pectoraux. Le poisson est uniformément
jaunâtre. Cette espèce est moins recherchée que les deux autres.
3.3.7.
Les soles
Les soles rencontrées dans la communauté à sciaenidés appartiennent aux familles des
Soleidae et aux Cynoglossidae. Nous parlerons ici uniquement des soles langues ou cynoglosses.
Ils ont le corps allongé linguiforme, sénestre et sans nageoires pectorales. La dorsale débute bien
avant l'œil, avec l’anale, elle conflue avec la caudale pour se terminer en pointe. Le museau est
dissymétrique et le yeux sont très rapprochés. Ces soles possèdent plusieurs lignes latérales.
 Cynoglossus senegalensis (Kaup, 1858)
C’est la plus commune et la plus grande des soles-langues. Elle peut atteindre 70 cm de
long. Elle possède deux lignes latérales sur la face oculée et une sur la face aveugle. Ses écailles
sont rugueuses et sa coloration est brun-jaunâtre. Cette espèce est très abondante sur les fonds
sableux et sablo-vaseux. Du même genre, on trouve fréquemment l’espèce monodi.
15
4. Répartition de la communauté à sciaenidés
4.1.
Les saisons, rythme de la répartition de la communauté à sciaenidés.
Les répartitions varient donc en fonction des saisons. Etant donné l’étendue des eaux
dessalées pendant la saison pluvieuse, la communauté à sciaenidés occupe alors une vaste partie
du plateau continental, c’est à cette époque qu’on obtient les meilleurs rendements de pêche
(DOMAIN, KEÏTA, MORIZE, 1998).
Voici deux graphiques(DOMAIN, 1998) qui traduisent la répartition de la communauté à
sciaenidés en fonction des saisons. La profondeur décroît, parallèlement à l’éloignement de la
côte, à 5 milles, on est à 5 m de profondeur, à 20milles, on est à 20 m de profondeur. On peut
distinguer très nettement que la densité de population diminue en zone littorale pendant la saison
sèche, et vice versa.
Saison pluvieuse
300
250
200
150
100
50
0
250
200
kg/30' detrait
Kg/30' de trait
Saison sèche
5
6,5
10,5
14
Distance de la côte (Milles)
20
150
100
50
0
5
6,5
10,5
14
20
Distance de la côte (milles)
Sciaenidés littoraux
Sciaenidés côtiers
Figure : Distribution de l’abondance de la communauté à sciaenidés en Kg/30’ de trait de chalut, en fonction de la
distance de la côte
Il est important de noter que la fraction juvénile de la communauté est distribuée dans
l’ensemble de la zone côtière, suivant la répartition bathymétrique des adultes. Ainsi, le maximum
d’abondance des jeunes du petit capitaine est décalé vers le large alors que chez d’autres espèces
plus côtières comme Pseudotolithus senegalensis, P. typus ou Drepane africana, plus on se rapproche de
la côte, plus on trouve de jeunes sujets. Chez le bobo, par exemple, les jeunes sont tellement
côtiers que l’on n’en retrouve presque pas dans les traits de chaluts. Ceci appuie l’importance
nourricière des zones de mangrove et d’estuaires peu profondes.
16
Voici un tableau (DOMAIN, 1998) qui indique le pourcentage d’individus de moins d’un
an en fonction de la profondeur.
Espèces :
Galeoïdes decadactylus
Pseudotolithus senegalensis
Drepane africana
Pseudotolithus typus
Pseudotolithus elongatus
Arius latiscutatus
Pomadasys jubelini
<6
28,3
34,3
31,6
30,9
0,5
0,5
2,5
8
47,8
49,6
22,7
29,4
1,5
0,2
1,2
10
45,8
39,6
18,2
28,0
5,3
0,5
1,5
Profondeur (m)
12
14
59,2
66,4
32,7
33,4
21,5
8,7
19,8
14,7
5,3
1,6
0,2
1,7
2,8
1,4
16
70,3
34,5
13,1
12,6
2,0
0
0,9
18
66,3
31,3
10
24,1
1,2
1,2
3,8
>18
52,6
9,6
4,5
0
0,7
0
0
Tableau :Pourcentage d’individus de moins de un an en fonction de la profondeur
4.2.
La sous-communauté à sciaenidés d’estuaire
4.2.1.
Description de cette sous-communauté
Cette sous communauté est principalement représenté par des espèces telles que
Pseudotolithus elongatus, p.typus, Polydactylus quadrifilis, Pentanemus quiquarius, Cynoglossus senegalensis et
Dasyatis margarita. Toutes ces espèces sont abondantes depuis la côte jusqu’à environ 12 km ou il
y a environ 8 m de fond.
Ces espèces sont indéniablement liées à la présence d’eau dessalée (DOMAIN, MORIZE,
KEÏTA, 1998), on les rencontre donc très fréquemment dans les estuaires. C’est d’ailleurs ici que
les juvéniles effectuent leur croissance.
Etant donné l’important réseau hydrographique de la Guinée, les eaux côtières son
dessalées toute l’année. Ceci permet la répartition de ce peuplement de façon permanente le long
du littoral guinéen. La couche dessalée s’étend vers le large en saison pluvieuse, ce qui permet
l’extension vers le large de ces espèces. Jusqu’alors cantonnées sur le littoral ou dans les estuaires.
Les représentants de la sous communauté à sciaenidés d’estuaire sont généralement
d’assez grosse taille et présentent des reflets dorés. Ils sont souvent dispersés au large par les
courants des marées de vives eaux. Ce phénomène les rend parfois difficiles à discerner de la
sous-communauté à sciaenidés côtière.
4.2.2.
La répartition des principales espèces
 Pseudotolithus elongatus :
C’est une espèce très commune en estuaire. Elle se rencontre dans les eaux ou la salinité
est inférieure à 35‰. Les zones de répartition de cette espèce en Guinée sont les estuaires des
principaux fleuves, à savoir, le rio Compony et le rio Nunez, au nord, le Konkouré et le
Mellacoré.
Cette espèce se rencontre essentiellement sur les fonds vaseux, elle est très fréquente en saison
des pluies. Alors que les jeunes individus se retrouvent sur les côtes, les adultes sont localisés plus
au large.
17
 Pseudotolithus typus
Cette espèce, est caractéristique des fonds vaseux, aux alentour des estuaires, elle évite
même les fonds sableux. En Guinée, les plus grandes concentration de « sosoe » se trouvent aux
alentour des estuaires. C’est ici que la concentration de vase est la plus importante. Il est notoire
que cette espèce est plus abondante en saison des pluies.
Le plus gros individu, péché à l’entrée d’un estuaire, mesurait 113 cm.
 Cynoglossus senegalensis
On distingue trois espèces de sole langue sur le littoral guinéen : Cynoglossus senegalensis, C.
canariensis et C. monodi sont communes sur les fonds vaseux. Seule la première espèce est
recherchée, de part son abondance et la taille qu’elle peut atteindre (on a observé des spécimens
de 68 cm).
Cette espèce est surtout présente dans les fonds de vase côtiers, de trois à six mètres de
profondeur. Elle est abondante dans la zone frontalière avec la Sierra Leone ainsi qu’aux
alentours du cap Verga.
 Dasyatis margarita
Cette raie, la petite pastenague est classée dans cette sous-communauté en raison de sa
forte abondance dans les zones estuariennes. Néanmoins, on la retrouve fréquemment dans des
fonds de 15 à 20 m. Elle fréquente essentiellement les fonds vaseux, elle est très courante aux
alentour de l’embouchure du Rio Nunez. Bien que très abondante, elle n’a pas de réel intérêt
commercial.
 Ilisha africana
Ce poisson appartient à la famille des clupéidés. Le comportement du « rasoir » est semipélagique. C’est une espèce abondante tout le long du littoral guinéen, au-dessus des fonds
vaseux. Elle n’a qu’une faible valeur marchande. Toutefois elle est exploitée par la pêche
artisanale puis fumée. Elle n’est présente dans la communauté à sciaenidés que parce qu’elle la
fréquente mais n’est pas représentative de celle-ci.
 Pentanemus quinquarius
Cette friture à moustache est capturée en nombre par la pêche artisanale sur les fonds
vaseux littoraux.
On distingue donc cette sous communauté de la sous communauté à sciaenidés côtiers
que je me propose de décrire ci-après.
18
4.3.
La sous-communauté à sciaenidés côtiers
4.3.1.
Présentation générale
Cette sous-communauté est caractérisée par les espèces suivantes : Pseudotolithus
senegalensis, P. brachygnatus, Galeoïdes decadactylus, Arius heudeloti et A. Latisculatus, Pomadasys jubelini et
Drepane africana.
On peut rencontrer ces espèces à partir de la côte, jusqu’à une profondeur d’environ 20
mètres. Mais elles sont nettement plus abondantes dans les fonds de 8 à 15 mètres. Ces espèces
sont typiques des eaux côtières, chaudes et dessalées. Néanmoins, elles sont beaucoup plus
indépendantes de l’eau douce que les espèces de la sous-communauté à sciaenidés d’estuaires.
Toujours est-il que les sciaenidés proprement dit de cette sous-catégorie effectuent une partie de
leur cycle biologique en estuaire (DOMAIN, MORIZE, KEÏTA).
4.3.2.
La répartition des principales espèces
 Pseudotolithus senegalensis
Cette espèce évolue des fonds vaseux jusqu’aux fonds sableux, elle est ainsi bien
représenté le long de la côte.
Le sosoe est capturé au chalut et aussi par la pêche artisanale, à la ligne et au filet maillant. Les
gros individus sont capturés au large alors que les jeunes croissent à de faibles profondeurs, le
long du littoral. L’hypothèse que les adultes viennent se reproduire dans les faibles fonds a été
émise par FONTANA en 1979.
 Pseudotolithus brachygnatus
C’est un poisson irrégulièrement réparti le long de la côte. Elle est capturée par les
pêcheurs artisans et peut atteindre 120 cm de long, elle est cependant peu recherchée.
 Galeoïdes decadactylus
Le capitaine plexiglas se rencontre fréquemment dans les fonds de 6 à 12 mètres. Il se
trouve sur des fonds sablo-vaseux, fuyant les fonds de vase putrides. Les jeunes cherchent les
fonds les plus oxygénés, on retrouve les spécimens adultes un peu plus près de la côte. Alors que
cette espèce est très abondante, on la retrouve peu dans les filets de la pêche artisanale, elle est
surtout prisée par la pêche industrielle. Elle paraît plus abondante en saison humide.
 Arius latiscutatus et A. Heudeloti
Ces deux espèces sont communes aux fonds vaseux et sablo-vaseux, depuis la côte
jusqu’à une profondeur de 20 m. Le latiscutatus est l’espèce la plus côtière des deux et sa position
entre les deux sous-communautés est mitigée. La répartition bathymétrique de ces poissons
dépend de leur âge, on rencontre les juvéniles dans les petits fonds et les estuaires, c’est pourquoi
ils n’apparaissent que peu dans les statistiques de campagnes.
19
 Drepane africana
Autant les jeunes de cette espèce abondent dans les estuaires, autant les adultes
reproducteurs se retrouvent dans 10 à 15 mètres d’eau. Ceci justifie sa classification dans la souscommunauté à sciaenidés côtiers. Ce poisson affectionne particulièrement les fonds durs et
vaseux et notamment, à l’embouchure du Rio Nunez. Son maximum d’abondance se trouve en
saison humide.
 Pomadasys jubelini
La carpe blanche se retrouve en abondance tout le long de la côte. Elle est très fréquente
au nord de Conakry te surtout vers l’embouchure du rio Nunez. Certains individus remontent
dans les embouchures en période de reproduction, à savoir, en fin de saison des pluies.
Les figures et graphs suivants(MORIZE, DOMAIN, KEÏTA, 1998) nous montrent la
répartition spatiale le long des côtes guinéennes ainsi que la répartition bathymétrique de la
communauté à sciaenidés.
Pseudotolithus elongatus
Pseudotolithus hostia moorii
11.00
11.00
65000
Guinée
22000
Guinée
60000
20000
55000
10.50
40000
35000
10.00
16000
Cap verga
45000
Latitude
Latitude
Cap verga
18000
10.50
50000
14000
12000
10.00
30000
Conakry
10000
25000
Conakry
20000
9.50
9.50
8000
6000
15000
4000
10000
2000
5000
-16.00
-15.50
-15.00
-14.50
-14.00
-13.50
0
-16.00
-15.50
-15.00
-14.50
-14.00
-13.50
0
Longitude
Longitude
Pseudotolithus senegalensis
Pseudotolithus typus
11.00
11.00
55000
Guinée
Guinée
40000
50000
35000
30000
10.00
Latitude
35000
30000
Cap verga
40000
Cap verga
Latitude
10.50
45000
10.50
25000
10.00
20000
25000
Conakry
9.50
Conakry
20000
15000
9.50
15000
10000
10000
5000
5000
-16.00
-15.50
-15.00
-14.50
Longitude
-14.00
-13.50
0
-16.00
-15.50
-15.00
-14.50
-14.00
-13.50
0
Longitude
20
Dasyatis margarita
Ilisha africana
11.00
11.00
80000
100000
Guinée
10.50
75000
70000
80000
Cap verga
65000
10.50
60000
70000
Cap verga
55000
60000
10.00
50000
40000
Conakry
50000
Latitude
e
d
u
ti
t
a
L
Guinée
90000
45000
10.00
40000
35000
30000
9.50
25000
20000
-16.00
-15.50
-15.00
-14.50
-14.00
-13.50
30000
Conakry
9.50
20000
10000
15000
0
10000
5000
Longitude
-16.00
-15.50
-15.00
-14.50
-14.00
0
-13.50
Longitude
Pseudotolithus brachygnathus
Galeoides decadactylus
11.00
11.00
70000
90000
Guinée
Guinée
65000
80000
60000
10.50
10.50
70000
55000
Cap verga
50000
Cap verga
60000
e
d
u
ti
t
a
L
45000
50000 e
d
u
itt
a
40000 L
10.00
40000
10.00
35000
30000
Conakry
25000
Conakry
30000
9.50
20000
9.50
20000
15000
10000
10000
5000
-16.00
-15.50
-15.00
-14.50
-14.00
0
-13.50
-16.00
-15.50
-15.00
Longitude
-14.50
-14.00
Longitude
Arius latiscutatus
Drepane africana
11.00
11.00
38000
36000
34000
32000
30000
28000
Guinée
Guinée
26000
24000
10.50
22000
10.50
Cap verga
20000
Cap verga
18000
e
d
u
itt
a
L
16000
10.00
e
d
u
itt
a
L
14000
12000
Conakry
10.00
10000
Conakry
8000
9.50
9.50
6000
4000
2000
-16.00
-15.50
-15.00
-14.50
-14.00
0
-13.50
-16.00
-15.50
-15.00
-14.50
-14.00
-13.50
Arius heudeloti
30000
Guinée
28000
11.00
26000
45000
Guinée
24000
10.50
22000
Cap verga
40000
10.50
35000
20000
Cap verga
18000
30000
16000
10.00
Conakry
e
14000 d
u
itt
12000 a
L
25000
10.00
20000
10000
Conakry
9.50
8000
6000
5000
2000
-15.00
-14.50
Longitude
-14.00
-13.50
15000
10000
9.50
4000
-15.50
2000
Pomadasys jubelini
11.00
-16.00
28000
26000
24000
22000
20000
18000
16000
14000
12000
10000
8000
6000
4000
Longitude
Longitude
e
d
u
ti
t
a
L
0
-13.50
2500
0
-16.00
-15.50
-15.00
-14.50
-14.00
-13.50
0
Longitude
Figure: Cartographie des principales espèces de la communauté à sciaenidés (valeurs exprimées en g./30' de pêche)
pour l'ensemble des campagnes de chalutage
21
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