Antoine Teitelbaum
Le savoir écologique des pêcheurs, un élément clef dans
la compréhension des écosystèmes côtiers guinéens.
1999
2
Table des matières
1. La Guinée : terre et eau ................................................................................................. 3
1.1. L’origine des apports nutritionnels du milieu marin Guinéen ................................................. 3
1.2. Le plateau continental et la sédimentologie des fonds guinéens ............................................. 4
1.3. L’hydroclimat en Guinée ............................................................................................................... 5
2. La communauté à sciaenidés, ressource démersale de Guinée. .................................. 6
2.1. Description de la communauté ..................................................................................................... 6
2.2. La mangrove, visage de la côte de Guinée .................................................................................. 6
2.2.1. Le rôle de la nourricerie de l’écosystème littoral ........................................................................................... 6
2.2.2. La ligne conductrice de la répartition de la comunauté à sciaenidés .............................................................. 8
3. Description des principales espèces. ............................................................................ 9
3.1. Les espèces de la communauté à sciaenidés ............................................................................... 9
3.2. Les conditions de l’épanouissement de la communauté à sciaenidés ................................... 10
3.3. Présentation des principales espèces .......................................................................................... 11
3.3.1. Les otholithes ..........................................................................................................................................11
3.3.2. Les raies : pastenagues et papillons ..........................................................................................................12
3.3.3. Les mâchoirons .......................................................................................................................................12
3.3.4. Les carpes et perches de mer .....................................................................................................................13
3.3.5. Les disques .............................................................................................................................................13
3.3.6. Les capitaines..........................................................................................................................................14
3.3.7. Les soles ..................................................................................................................................................14
4. Répartition de la communauté à sciaenidés ............................................................... 15
4.1. Les saisons, rythme de la répartition de la communauté à sciaenidés................................... 15
4.2. La sous-communauté à sciaenidés d’estuaire ............................................................................ 16
4.2.1. Description de cette sous-communauté.......................................................................................................16
4.2.2. La répartition des principales espèces........................................................................................................16
4.3. La sous-communauté à sciaenidés côtiers ................................................................................. 18
4.3.1. Présentation générale ................................................................................................................................18
4.3.2. La répartition des principales espèces........................................................................................................18
5. Premier essai de protocole d’enquête : « Le savoir écologique des pêcheurs » ... Error!
Bookmark not defined.
5.1. Le milieu physique et biologique, que savent les pêcheurs ? .............. Error! Bookmark not
defined.
5.1.1. La diversité des habitats ....................................................................
Error! Bookmark not defined.
5.1.2. La biodiversité aquatique ..................................................................
Error! Bookmark not defined.
5.1.3. Le comportement ...............................................................................
Error! Bookmark not defined.
5.1.4. L’effet des saisons ..............................................................................
Error! Bookmark not defined.
5.1.5. Rapport aux données environnementales ............................................
Error! Bookmark not defined.
5.1.6. Les variations d’abondances, la disponibilité des espèces......................
Error! Bookmark not defined.
5.2. Le savoir faire des pêcheurs, indicateur de l’écologie ......... Error! Bookmark not defined.
5.2.1. La diversité des sites de pêche .............................................................
Error! Bookmark not defined.
5.2.2. La diversité des pratiques et des engins ...............................................
Error! Bookmark not defined.
5.3. La transmission du savoir écologique ................................... Error! Bookmark not defined.
5.3.1. L’obtention et la diffusion du savoir ...................................................
Error! Bookmark not defined.
3
5.3.2. La crédibilité temporelle de l’info ........................................................
Error! Bookmark not defined.
4
1. La Guinée : terre et eau
La côte guinéenne est caractérisée par la présence quasi-continue de la mangrove. C’est
une côte très découpée en raison de la présence de nombreux estuaires et bras de mer. On
distingue deux avancées importantes dans la mer : ce sont la presqu’île de Conakry, prolongée par
les îles de Loos et le cap Verga. Au nord du pays, à la frontière de la Guinée-Bissau, de
nombreuses îles étendues vers le large sont entourées de fonds rocheux (FONTANA, 1998).
1.1. L’origine des apports nutritionnels du milieu marin Guinéen
Contrairement aux pays sahéliens de la sous-région tel que le Sénégal et la Mauritanie, la
Guinée possède une pluviométrie très forte et ne subit pas les mêmes influences maritime.
Au Sénégal et en Mauritanie, le littoral est sableux et sans relief. Les apports en nutriments à
la base de l’épanouissement de la chaîne alimentaire sont principalement dus aux remontées d’eau
froides profondes, l’upwelling, généré par les alizés.
Les conditions géographiques et climatiques évoluent considérablement sur la côte
guinéenne :
La côte change d’orientation entraînant l’affaiblissement des alizés et par conséquent, la
diminution de la remonté des sels minéraux et nutriments des eaux profondes.
Le plateau continental s’élargit de manière très significative, atteignant jusqu’à 200 km en son
point le plus large. Celui-ci est responsable d’une mer très peu agitée.
L’amplification du marnage de la marée. Il peut atteindre 4,80 m à Conakry contre 1,50 m à
Dakar.
La température de la mer augmente et atteint 29,5°C à Conakry en saison humide.
Les reliefs pré-littoraux importants entraînent une très forte pluviométrie sur la côte
guinéenne, il pleut jusqu’à 4,50 m chaque année.
Une très grande quantité de fleuves se jettent dans la mer, tout le long de la côte.
La conséquence de ces caractéristiques est un important apport terrigène vers la mer. La
sédimentation des éléments nutritifs en zone littorale a provoqué le développement de la
mangrove, un piège pour la matière organique.
La zone maritime guinéenne est donc soumise à deux principaux facteurs d’apport
nutritionnels. Un apport terrestre pour la partie côtière du pays, du aux nombreux cours d’eau du
bassin versant qui fertilisent les eaux jusqu’à une profondeur de 30-40 m, et un apport marin dans
la partie Nord-ouest du domaine maritime guinéen, du à l’upwelling sénégalo-mauritanien,
pendant deux ou trois mois de l’année.
5
Les parties suivantes, sont consacrées à l’approfondissement des thèmes abordés ici,
notamment, la sédimentologie et l’hydroclimat guinéens.
1.2. Le plateau continental et la sédimentologie des fonds guinéens
Le plateau continental s’étend sur une longueur de 350 km. C’est au niveau du rio
Komponi qu’il atteint sa largeur maximale de 200 km. Sa pente, orienté nord-est, sud-ouest, est
très faibl rocheux (FONTANA, MORIZE, LESNOFF, PEZENNEC, DOUMBOUYA,
TRAORE, 1995)e.
Voici un tableau indiquant la répartition des superficies en fonction des profondeurs.
Profondeur (m)
0-10
10-20
20-40
40-100
100-200
Total
Surface (km²)
5339
6498
18134
10679
2267
42917
%
12
15
42
25
5
Tableau : Superficie du plateau continental guinéen ventilé par strates de profondeur
On divise le plateau continental en trois zones, selon la nature des fonds.
Les fonds de 0 à 20 m.
D’une largeur de 20 à 90 km, cette zone est soumise à la dynamique estuarienne et à l’action des
courants de marée. Elle est caractérisée par une sédimentation active de particules fines et des
limons d’origine fluviatile enrichis en matière organique par les mangroves, présentes sur
l’essentiel du littoral.
Ainsi, les fonds sont constitués essentiellement de vasières.
Les fonds de 20 à 60 m
D’une largeur de 40 à 100 km, c’est la zone qui occupe la partie la plus importante du plateau
continental. C’est une plaine ondulée entaillée par les paléovallées du rio Komponi, du rio
Nunez, de la Fatala et du Konkouré. C’est une zone d’accumulation de sédiments terrigènes et
biogènes, du aux sables siliceux et coquillers. On ne trouve que peu de sédiments vaseux dans
cette zone.
Les fonds de 60 à 200 m
La largeur maximale de cette zone est de 30 km, la pente y est plus accentuée, on peut observer
d’importantes falaises entre 90 et 100 m de profondeur. Les fonds, recouverts de vase sableuse
sont riches en matières carbonées.
1 / 21 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !