C'est M. RAYNAUD, E. H. RELYVELD, A. TURPIN et R. MANGALO qui ont
préconisé en 1959 de préparer l'anatoxine tétanique en détoxiquant par le formol des
toxines d'un haut degré de pureté, afin de réduire les phénomènes d'allergie.
2 Espoirs pour un vaccin anti-VIH
Comme pour le tétanos, il n'existe, à ce jour, vis-à-vis du SIDA aucun cas de guérison
spontanée de l'infection par l'agent pathogène, donc aucun sujet ayant développé une
immunité suffisamment efficace.
Dans le cas du virus du SIDA, il s'agit de trouver un vaccin contre un virus qui n'est pas
vaincu par les défenses immunitaires naturelles.
Nous essaierons tout d'abord de comprendre par quelles "stratégies" le VIH se soustrait à
l'élimination par l'organisme infecté.
2.1 LE VIH, UN VIRUS ARTIFICIEUX
Peu de temps après la contamination, le VIH se retrouve dans les ganglions
lymphatiques où il infecte et détruit de nombreux lymphocytes et
macrophages.
Quelle conséquence cette action peut-elle avoir sur la mise en place des
protections immunitaires?
Plus tard, le VIH se "réfugie"dans des organes comme le cerveau où les
lymphocytes pénètrent peu, il passe des cellules infectées vers des cellules
saines, il mute constamment et rapidement (nous avons vu au début de cette
partie "Immunologie" que dans les prémisses de la phase asymptomatique, le
nombre de formes virales mutées ou variants augmente fortement).
Par ailleurs, chez VIH1 par exemple, les protéines GP120 et GP41, qui
réagissent avec les récepteurs membranaires des cellules-cibles ont des sites
constants, véritablement "cachés" par des replis de la molécule protéique.
Quant aux autres protéines virales, ce sont justement celles qui sont le plus
variables en raison de mutations fréquentes.
2.2 LES DIFFICULTES DE LA MISE AU POINT D'UN
VACCIN ANTI-VIH
Les chercheurs ne disposent pas de "modèle" animal reproduisant la
maladie humaine:
- le chimpanzé peut être infecté par le VIH, mais ne développe
pas la maladie,
- le macaque, bien que développant une maladie proche du
SIDA humain, due au VIS, n'est pas sensible au VIH.
L'utilisation de virus complets inactivés n'est pas envisageable: les
risques de persistance d'éléments pathogènes dans la préparation
vaccinale ne peuvent en effet être pris.
La variabilité des souches virales, comme nous l'avons vu, rend
problématique la production d'anticorps.