Bénéfices de l`activité physique et de la nutrition dans le contexte du

Pourquoi ce dossier sur le cancer dans
Montfaucon Infos ?
C'est la question que tout un chacun est en droit de
se poser.
Mais tant de familles, de parents, de voisins, d'amis
sont touchés, qu'il faut en parler.
Et puis, l'initiative de deux habitant(e)s de la
commune est à souligner :
Le docteur Nathalie MENEVEAU, médecin
oncologue au CHU Jean MINJOZ,
Michel CREVOISIER, directeur du Comité
Régional du Sport Universitaire,
initiateurs d'un projet de fond autour du sport et
cancer mais aussi d'une remarquable journée grand
public qui s'est déroulée le 6 avril place Pasteur à
BESANCON, auxquels s'est joint pour la journée le
docteur Uyen NGUYEN, médecin nutritionniste
hospitalier.
D'autant que de nombreux, très nombreux
falcomontais : associatifs, élus, avaient tenu à
soutenir Nathalie et Michel au cours de cette
journée généreuse de sensibilisation.
L'action continue de Marie-Hélène NGUYEN à la
tête de Enfants et Santé, les liens du Professeur
Xavier PIVOT "directeur médical" de l'Institut
Régional de Cancérologie, avec notre village,
prêchent également pour notre implication.
Enfin l'engagement que j'avais pris auprès du
Professeur BOSSET, Ligue contre le cancer,
d'organiser une manifestation ici, devra être tenu.
Félicitations aux initiateurs et acteurs.
Pierre CONTOZ
Maire de MONTFAUCON
Sport et Cancer :
Belle sensibilisation place Pasteur
Le Comité Régional du Sport Universitaire a comme
vocation de développer et d’organiser la pratique
sportive de compétition pour les étudiants francs-
comtois. La recherche de bien-être dans le sport est
un de nos objectifs majeurs.
A la suite de la présentation du projet Oncolie par
Nathalie MENEVEAU (voir par ailleurs), j’ai proposé
l’organisation d’une manifestation sur le thème du
sport et du cancer au centre ville de BESANCON.
Gaëlle, prof de gym de notre association des familles
et son groupe de falcomontaises
Une manifestation sport-cancer !
L’idée de s’adresser au grand public a été retenue,
avec trois objectifs à atteindre :
1. Communiquer et informer sur les bienfaits
de la pratique physique, de la nutrition, sur le
projet Oncolie.
INFORMATION ET SENSIBILISATION
NÉCESSAIRES
Une quinzaine de stands ont été implantés.
Nous avons envisagé une présentation :
- de l’organisation régionale de lutte contre le
cancer (La Ligue, Oncodoubs),
- du projet Oncolie,
- du Diplôme Universitaire d’éducateurs spécialisés
nouvellement créé,
- des associations de dépistage.
Il y avait également des stands :
- sur la recherche,
- sur la nutrition et le cancer,
- sur certaines associations proposant une pratique
physique à des patients atteints par la maladie
(Dragon boat du SNB, les sommets de l’espoir).
Enfin, la filière sport santé Comité Régional
Olympique et Sportif et Direction Régionale
Jeunesse et Sport et Cohésion Sociale) était
également présentée.
2. Créer une animation susceptible d’attirer le
public sur le lieu de la manifestation.
Musiciens, chorale, démonstration de zumba,
Tai-chi sur la scène principale ont alterné avec les
interviews accordées à chaque stand.
Une animation sportive mise en place avec l’aide du
club de la Française et les étudiants de l’UPFR des
Sports devait permettre d’établir deux records.
Pendant 4 heures, faire la plus grande distance sur
vélo elliptique et soulever le maximum de poids en
développé couché.
Bien aidé par les cyclistes de la ronde de l’espoir, le
record a été porté à 274,7km pour les vélos. Patrick
VALFREY, vice-champion du monde de force
athlétique a soulevé, à lui seul, plus de 50 tonnes
dans l’après midi (50 980 kg), au total 203 728 kg
ont été soulevés en développé couché, record à
battre !!!
3. Récolter des fonds pour le financement du
projet Oncolie.
La semaine sport-cancer Carrefour
Pendant une semaine, les hôtesses de caisse des
deux enseignes de Carrefour CHALEZEULE et
Carrefour VALENTIN ont proposé à chaque client
lors de son passage en caisse d’effectuer un don de
2 €. Un chèque de 10 000 a été remis à
l’association Oncolie en fin de manifestation place
Pasteur par Messieurs BELKHITER et LETENDRE
respectivement, directeurs des hypermarchés
Carrefour VALENTIN, Carrefour CHALEZEULE!
Une tombola
Organisée conjointement par le LIONS CLUB
Citadelle et le Comité Régional du Sport
Universitaire. Gérard DUBOIS, Président du Lions
club citadelle a remis un chèque de plus de 3 400
à Nathalie MENEVEAU et Gilles NALLET,
coordinateur du réseau Oncolie.
Une vente de tee-shirts (toujours disponibles à l’AS
Oncolie), un espace restauration ont complété ce
dispositif.
Un bilan
- l’information est passée malgré des conditions
climatiques difficiles ;
- les fonds récoltés vont permettre le
développement du projet Oncolie dès cette année
notamment pour le financement à l’inscription au
Diplôme Universitaire et la munération des
éducateurs.
Une de nos préoccupations était de parler
"autrement" du cancer. Il a fallu trouver une juste
tonalité pour que la dimension attractive soit
présente, qu’un message d’espoir puisse passer
mais avec beaucoup de pudeur et d’humilité, nous
espérons avoir réussi.
Enfin, comment ne pas mettre en avant la chaîne de
solidarité qui s’est créée à cette occasion, UN
GRAND MERCI pour :
- le soutien inconditionnel des collectivités et plus
particulièrement de la ville de BESANCON,
- la collaboration étroite du mouvement sportif
représenté par le CROS, la DRJSCS, les comités et
ligues sportives régionales, le club de la Française,
- l’action remarquable menée par les personnels
des enseignes Carrefour, les différents partenaires,
le LIONS Club Citadelle,
- l’aide du groupe Ginko,
- la participation de l’UPFR des Sports, de ses
étudiants,
- l’aide des bénévoles dont beaucoup de
Montfaucon qui ont aidé à la vente de billets, à la
vente des tee-shirts, au reportage photo, au
spectacle de zumba, à la chorale, au démontage
des stands.
Un souhait pour conclure, à l’année prochaine !
Michel CREVOISIER
Le sport, un rempart contre le cancer
La première plainte d'une personne en cours de
traitement pour un cancer est la fatigue et aucune
médication ne peut l’améliorer, encore moins le
repos. Seule l'activité physique est efficace !
De nombreuses études scientifiques ont prouvé
l’impact positif de la pratique physique sur la fatigue,
la qualité de vie, le bien-être psychologique mais
également sur le risque de récidive.
Une femme traitée pour un cancer du sein qui
pratique trois heures de sport en moyenne par
semaine diminue son risque de rechute de près de
50%. En prévention primaire, pratiquer trois heures
de sport par semaine en moyenne ou marcher 30
minutes par jour cinq jours par semaine, assocà
une bonne alimentation, diminue le risque de
survenue de cancer du sein ou du côlon de près de
30%. Des études ont montré un intérêt de l'activité
physique dans le cadre d'autres cancers. La journée
du 6 avril avait pour objectif d'informer le grand
public sur ces différents points et de présenter le
projet Oncolie.
L’objectif de ce dernier est de permettre une activité
physique adaptée et encadrée pour des patients
atteints du cancer sur l’ensemble du territoire franc-
comtois.
Pratiquer du sport pendant les traitements comme
la chimiothérapie ou la radiothérapie nécessite
quelques précautions, notamment connaître les
effets secondaires des traitements. Pour cela, il est
indispensable que des séances de sport soient
encadrées par des professionnels formés. Un
diplôme universitaire organiconjointement par la
faculté de médecine et l’UPFR des Sports est en
place à BESANCON depuis la dernière rentrée
universitaire, c’est le deuxième en France, il permet
de se former à la cancérologie.
La journée du 6 avril a permis de réunir des fonds
pour financer cette formation et les postes
hospitaliers. Les éducateurs formés vont en effet
prendre en charge les patients en cours de
traitement dans les différents services de
cancérologie de la région et ce dès l’année
prochaine.
Merci aux différentes collectivités, au mouvement
sportif dans son ensemble, au Lions Club Citadelle,
aux différents partenaires dont les hypermarchés
Carrefour, au laboratoire Roche et à tous les
bénévoles qui nous ont aidé à réaliser cette journée.
Nathalie MENEVEAU
Bénéfices de l’activité physique et de la
nutrition dans le contexte du cancer
1. Effets de l’activité physique
Dans la population générale, des nombreuses
études ont montré qu’une activité physique et
sportive régulière est associée à une réduction du
risque de survenue de cancer du sein, du côlon, de
la prostate
Chaque année, environ 90 000 personnes sont
concernées par le cancer et en moyenne 30 %
rechutent dans les années suivantes.
Chez les patients atteints de cancer (sein, côlon,
prostate…), des études plus récentes ont montré
l’intérêt de l’activité physique pendant la période des
soins et après la fin des traitements. Cependant,
pour être efficace, cette activité physique doit
respecter les critères de qualité (une intensité
soutenue, une fréquence de 2 à 3 fois par semaine
et une durée supérieure à un an) et doit être
réalisée sous le contrôle de professionnels formés
en oncologie.
En effet, pendant la phase de soins, lactivité
physique permet de lutter contre la maladie
cancéreuse et aussi contre les effets secondaires
des médicaments : elle permet de diminuer la
fatigue, symptôme majeur décrit par les patients,
mais aussi d’améliorer la qualité de vie et l’estime
de soi. En outre, elle limite la fonte des muscles et
l’augmentation des graisses consécutives à certains
traitements.
Et dans l’après cancer, en plus des effets
bénéfiques précédents, l’activité physique réduit les
risques de rechute et d’apparition d’autres maladies
telles que le diabète, les maladies cardio-
vasculaires, l’ostéoporose.
Ces bénéfices justifient donc l’intégration de
l’activité physique dans les programmes de soutien
des patients comme traitement non médicamenteux
pendant et au décours des soins de la maladie
cancéreuse.
2. Effets de la nutrition
D’après les données de la Haute Autorité de Santé,
les facteurs nutritionnels susceptibles d’influencer la
survenue de cancers peuvent être classés en deux
groupes, ceux qui réduisent ce risque et ceux qui
l’augmentent.
Parmi les facteurs réduisant le risque de
cancers figurent les fruits et légumes, l’activité
physique et l’allaitement.
La consommation de fruits et légumes diminue non
seulement le risque de cancers (côlon et rectum)
mais aussi le risque de surpoids et d’obésité, eux-
mêmes facteurs de risque de plusieurs cancers.
Il est donc recommande consommer chaque jour
au moins 5 fruits et légumes variés (quelle que soit
la forme : crus, cuits, frais, en conserve ou surgelés)
pour atteindre au minimum 400 g / jour. Il est aussi
recommandé de consommer chaque jour d’autres
aliments contenant des fibres tels que les céréales
peu raffinées et les légumes secs.
Quant à l’activi physique, elle réduit le risque de
cancers du côlon de 18 % pour l’activité physique
de loisir, jusqu’à 23 % pour l’activité physique totale
et 29 % pour l’activité physique professionnelle. Il
est conseillé de pratiquer chez l’adulte 5 x 30
minutes de marche rapide / semaine ou 3 x 20
minutes de jogging / semaine et chez l’enfant ou
l’adolescent 60 minutes / jour sous forme de jeux ou
de sport.
Enfin, l’allaitement diminue le risque de cancer du
sein chez la mère et le risque de surpoids et
d’obésité eux-mêmes facteurs de risque de
plusieurs cancers.
Les élus, dont Jean-Louis FOUSSERET Maire de BESANCON, avaient
tenu à saluer les organisateurs
Parmi les facteurs augmentant le risque de
cancers on peut citer le surpoids et l’obésité, les
boissons alcoolisées, les viandes rouges et les
charcuteries, le sel et les aliments salés.
Le risque de cancers est minimal pour une
corpulence normale c’est-à-dire quand l’indice de
masse corporelle [IMC = Poids (kg) / Taille²(m)] est
compris entre 18,5 et 25. Quand l’IMC dépasse
30 kg / m², le risque de cancers augmente denviron
8 % pour le cancer du sein, 15 % pour les cancers
du côlon et du rectum, 31 % pour le cancer du rein
et 55 % pour le cancer de l’œsophage. Pour
prévenir le surpoids et l’obésité, il est recommandé
de pratiquer l’activité physique (voir ci-dessus), de
consommer des fruits et légumes en évitant des
aliments à forte densité énergétique.
Les boissons alcoolisées augmentent le risque de
cancers d’environ 9 % pour les cancers du côlon et
du rectum, 10 % pour le cancer du sein et 168 %
pour les cancers de la bouche, du pharynx et du
larynx. Ces risques sont amplifiés par le tabac. En
prévention des cancers, les boissons alcoolisées
sont déconseillées aux femmes enceintes et aux
enfants et adolescents.
Le risque de cancers est augmenté par la
consommation de viande (29 % par portion de
100 g / jour pour les cancers du côlon et du rectum)
et les charcuteries (21 % par portion de 50 g / jour
pour les mêmes cancers). Il est donc recommandé
de limiter la consommation de viandes rouges à
moins de 500 g / semaine (les alterner avec le
poisson, la volaille, les œufs, les légumineuses) et
de charcuteries riches en matières grasses et en sel
(réduire les portions et la fréquence).
Enfin, le sel et les aliments salés augmentent de
manière probable le risque de cancer de l’estomac.
Nous consommons en moyenne 10 g de sel par jour
alors que les besoins de l’organisme sont de
5 g / jour. Il est donc recommandé de limiter l’ajout
de sel (lors de la cuisson et dans l’assiette) et la
consommation des aliments transformés salés
(plats cuisinés, charcuteries, fromages).
Pendant la phase de soins, la nutrition permet de
lutter aussi bien contre la maladie cancéreuse que
contre les effets secondaires des médicaments :
elle permet de freiner la perte de poids
habituellement observée par les patients, mais
aussi de réduire les nombreux troubles digestifs
consécutifs au traitement (nausées, vomissements,
dégoût de certains aliments, diarrhée ou
constipation) améliorant ainsi la qualité de vie et
l’estime de soi.
En outre, elle limite la fonte des muscles et
l’augmentation des graisses consécutives à certains
traitements. Enfin, elle permet le dépistage et la
prise en charge précoces des troubles nutritionnels
afin d’éviter la survenue de la dénutrition avec son
cortège de complications : diminution de la force
musculaire, de l’autonomie et de la qualité de vie
(fatigue) ; altération de la synthèse hormonale et du
système immunitaire avec augmentation du risque
d’infections ; baisse de l’efficacité du traitement
mais augmentation de sa toxicité et augmentation
de la mortalité.
Et dans l’après cancer, en plus des effets
bénéfiques précédents, la nutrition réduit les risques
de rechute et d’apparition d’autres maladies telles
que le diabète, les maladies cardiovasculaires,
l’ostéoporose.
Ces bénéfices justifient donc les conseils
nutritionnels comme traitement non médicamenteux
pendant et au décours des soins de la maladie
cancéreuse. Uyen NGUYEN
Médecin nutritionniste
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