Briefings de la série "Affaires économiques"

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Direction générale des Études
Direction A: Recherche à moyen et long terme
Division des affaires économiques, monétaires et budgétaires
BRIEFING
ECON 522 FR rév.2
L'ÉCONOMIE ITALIENNE
Les opinions exprimées dans le présent document sont celles de l'auteur
et ne reflètent pas nécessairement la position du Parlement européen
Luxembourg, mai 2003
PE 168.090/rév.2
Le présent document est publié en EN (original), FR et IT.
Vous trouverez la liste complète des briefings de la Série Économique à la fin de la présente
publication.
________________________________________________________________
Résumé
Le présent document entend fournir une vue d'ensemble générale de l'économie italienne et
de ses perspectives à moyen terme. Il s'appuie sur les critères définis dans le pacte de stabilité
et de croissance, ainsi que sur la troisième mise à jour du programme de stabilité de l'Italie,
présentée en novembre 2002. Les évolutions majeures ultérieures survenues dans l'économie
ont été prises en considération, dans la mesure où les nouvelles données en la matière étaient
disponibles.
Éditeur:
Parlement européen
L-2929 Luxembourg
Auteur:
Simone Roberti
Fonctionnaire
Responsable:
Aila Asikainen
Division des affaires économiques, monétaires et budgétaires
Tél.
: (00-352) 4300 27002
Fax
: (00-352) 4300 27721
E-mail : [email protected]
Reproduction et traduction autorisées, sauf à des fins commerciales, moyennant mention de la
source, information préalable de l'éditeur et transmission d'un exemplaire à celui-ci.
Manuscrit achevé le 6 mai 2003.
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PE 168.090/rév.2
L'ÉCONOMIE ITALIENNE
TABLE DES MATIÈRES
INTRODUCTION GENERALE ............................................................................................................................ 5
FONDEMENTS DU PROGRAMME DE STABILITE DE L'ITALIE .................................................................. 7
RESULTATS DE 2001 ET 2002 ............................................................................................................................ 8
ANALYSE ET PERSPECTIVES ........................................................................................................................... 9
CROISSANCE ECONOMIQUE ................................................................................................................................. 9
SOLDE DE LA BALANCE EXTERIEURE ................................................................................................................. 10
INFLATION ........................................................................................................................................................ 11
CHOMAGE ......................................................................................................................................................... 12
DEFICIT BUDGETAIRE ........................................................................................................................................ 14
DETTE PUBLIQUE............................................................................................................................................... 15
REFORMES STRUCTURELLES ........................................................................................................................ 17
LE MARCHE DU TRAVAIL ................................................................................................................................... 17
FISCALITE ......................................................................................................................................................... 17
LES DEPENSES EN MATIERE DE RETRAITES ET DE SOINS DE SANTE (2001-2050) ................................................ 18
PROGRAMME DE PRIVATISATION 2002–2006 .................................................................................................... 19
MESURES DESTINEES A STIMULER LA CROISSANCE DANS LE SUD DE L'ITALIE................................................... 19
CONTEXTE POLITIQUE .................................................................................................................................... 21
LE SYSTEME POLITIQUE ..................................................................................................................................... 21
OPINION PUBLIQUE............................................................................................................................................ 22
BRIEFINGS DE LA SERIE "AFFAIRES ECONOMIQUES" ............................................................................ 24
Tableaux et Diagrammes
Tableau 1: Principaux indicateurs économiques pour 2001 et 2002 .......................................................................8
Diagramme 1: Produit intérieur brut 1992–2006 ..................................................................................................10
Diagramme 2: Balance commerciale et balance des paiements courants en Italie 1990–2002 .............................11
Diagramme 3: Inflation italienne 1997–2006 .......................................................................................................11
Diagramme 4: Inflation annuelle en 2001–2002 ...................................................................................................12
Diagramme 5: Taux de chômage 1990–2006 .......................................................................................................13
Diagramme 6: Taux d'emploi italien 1996–2001 ..................................................................................................14
Diagramme 9: Solde des administrations publiques .............................................................................................14
Diagramme 10: Dette brute consolidée des administrations publiques 1990–2006 ..............................................16
Tableau 2: Résultats des élections de mai 2001 ...................................................................................................22
Tableau 3: Opinion relative à l'euro, automne 2002 .............................................................................................23
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L'ÉCONOMIE ITALIENNE
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L'ÉCONOMIE ITALIENNE
Introduction générale
Au titre de l'article 99 du Traité, tous les États membres - qu'ils participent pleinement à la
monnaie unique ou non - sont invités à considérer leurs politiques économiques comme une
question d'intérêt commun et à les coordonner au sein du Conseil. La coordination est mise en
œuvre dans le cadre des "grandes orientations" pour les politiques économiques des États
membres.
En outre, au titre des dispositions transitoires qui précèdent la monnaie unique, telles que
décrites à l'article 116 du Traité, les États membres qui désirent adhérer à la zone euro ont été
priés d'adopter des programmes pluriannuels destinés à assurer la convergence durable
nécessaire à la réalisation de l'union économique et monétaire. Celles-ci ont constitué la base
des décisions du mois de mai 1998 relatives à l'adhésion à la zone euro.
L'exigence de soumettre de tels "programmes de convergence" demeure pour les pays qui ne
font pas encore partie de la zone euro. Dans le cas de pays ayant déjà adopté l'euro, le pacte
de stabilité et de croissance - ainsi que l'article 4 du règlement (CE) n° 1466/97 du Conseil du
7 juillet relatif au renforcement de la surveillance des positions budgétaires demande que des
"programmes de stabilité" similaires soient soumis.
Ces programmes constituent des programmes glissants d'une durée de trois ans et mettent
l'accent sur les progrès effectués dans le respect des deux objectifs majeurs du pacte:

déficit budgétaire inférieur à 3 % du PIB, au cours d'une année quelconque; et

équilibre budgétaire général durant la totalité du cycle économique.
La crédibilité du pacte de stabilité et de croissance a été mise à rude épreuve au cours de la
période de fléchissement économique de 2001 et 2002 étant donné que des doutes ont surgi
quant à l'engagement de certains États membres à respecter les règles. En conséquence, la
Commission a proposé de légères modifications à l'interprétation du pacte1.
Elle a souligné que les objectifs budgétaires devraient être fixés en termes structurels, c.-à-d.
en tenant compte du cycle économique. La position (structurelle) sous-jacente peut être
analysée après ajustement de la position nominale au cycle économique. Le Conseil a
approuvé en juillet 2002 l'introduction d'une méthode de calcul commune des déficits ajustés
cycliquement. L'Eurogroupe a avalisé le 7 octobre 2002 un accord transitoire par lequel le
déficit structurel devrait être réduit annuellement à hauteur de 0,5% du PIB dans les États
membres n'ayant pas encore atteint une position d'équilibre structurel.
Une interprétation plus souple du critère d'équilibre budgétaire a été proposée pour les États
membres, avec une charge de la dette relativement faible (moins de 60% du PIB) et des
finances publiques stables. Cependant, le Conseil n'a pas avalisé cette proposition et a préféré
souligner la nécessité d'évaluer les programmes au cas par cas, en mettant l'accent sur la
durabilité à long terme des finances publiques et en assurant une marge de sécurité suffisante,
y compris une provision permettant le fonctionnement correct de stabilisateurs automatiques,
sans dépasser la valeur de référence de 3%. Par ailleurs, l'évolution et la qualité prévues des
finances publiques devraient s'aligner sur l'exigence d'une situation proche de l'équilibre.
Chaque programme de stabilité et de convergence fait l'objet d'une évaluation de la
Commission et d'un avis du Conseil et constitue une part des contributions aux grandes
1
"Communication sur le renforcement de la coordination des politiques budgétaires", (COM(2002) 668).
5
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L'ÉCONOMIE ITALIENNE
orientations économiques, conjointement avec le rapport annuel global de mise en œuvre
publié par la Commission au mois de janvier.
Tandis que les grandes orientations de politique économique indiquent l'orientation à moyen
terme pour les politiques des États membres, les mises à jour annuelles des programmes de
stabilité et de convergence ont publié les mesures décidées par les gouvernements nationaux
pour la réalisation des objectifs à moyen terme. Ceux-ci devraient refléter les propositions
budgétaires pour l'année suivante. Le calendrier convenu de présentation des mises à jour
annuelles se situe entre la mi-octobre et le 1er décembre au plus tard.
Les programmes de stabilité et de convergence initiaux ont été publiés à la fin de l'année
1998. Depuis, ils ont été mis à jour à quatre reprises. La quatrième mise à jour a été
disponible vers la fin de 2002.
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L'ÉCONOMIE ITALIENNE
Fondements du programme de stabilité de l'Italie
La quatrième mise à jour du programme de stabilité de l'Italie, qui couvre la période 20022006, a été publiée en novembre 20022. Elle s'appuie sur le document de programmation
économique et financière 2002-2006 (DPEF 2002–2006), adopté par le parlement italien le
1er août 2001; sur le rapport sur les prévisions et la programmation pour 2002, soumis par le
gouvernement italien au parlement le 27 septembre 2001; sur le projet de loi financière 2002
présenté au parlement le 29 septembre 2001 et sur la note de mise à jour du DPEF présentée
au parlement à la fin du mois d'octobre 2001.
La Commission a rendu un avis sur la quatrième mise à jour du programme le
8 janvier 20033. Elle a conclu que les objectifs budgétaires du programme actualisé
impliquaient qu'une situation budgétaire proche de l'équilibre ne serait pas atteinte d'ici 2003,
mais seulement d'ici 2006. Selon les prévisions, le ratio dette/PIB devrait passer sous la barre
des 100 % en 2005, ce qui reporte de trois années l'engagement pris par l'Italie en 1998.
Le programme se conforme partiellement aux grandes orientations de politique économique.
L'analyse menée par les services de la Commission met en évidence les questions relatives à
la qualité de l'ajustement et aux risques qui menacent la réalisation de ces objectifs
budgétaires révisés. En 2003, l'ajustement est réalisé au travers de mesures temporaires
substantielles qui devront ensuite être remplacées par des mesures plus durables. Les risques
concernent à la fois la projection macroéconomique d'une très forte croissance du programme
et les corrections fiscales sous-jacentes non-spécifiées mais très importantes qui pourraient
être nécessaires à partir de 2004 pour atteindre les objectifs relatifs au déficit. L'absence
d'informations détaillées sur les mesures supplémentaires prévues pour réaliser les objectifs
budgétaires au-delà de 2003 est contraire au "code de conduite révisé sur le contenu et le
format des programmes de stabilité et de convergence".
Le Conseil fait également remarquer que l'absence d'informations sur les mesures
supplémentaires prévues pour réaliser les objectifs budgétaires au-delà de 2003 n'est pas
conforme aux critères du code. Les politiques économiques, telles qu'elles transparaissent
dans les mesures planifiées du programme actualisé, ne se conforment qu'en partie aux
recommandations des grandes orientations de politique économique de 2002.
Le Conseil fait observer que le déficit cycliquement ajusté s'est résorbé à hauteur de 0,6% du
PIB en grande partie grâce à l'adoption de mesures ponctuelles. Le déficit prévu pour 2002
dépasse de manière significative les objectifs initiaux en raison du fait qu'en 2001, le déficit a
été bien plus grave que prévu dans le programme de l'an dernier, mais également de la reprise
tardive de l'économie et ce, en dépit des mesures de correction adoptées pendant l'année. En
conséquence, la situation proche de l'équilibre serait atteinte en 2004, plutôt qu'en 2003.
Le gouvernement s'attend à présent à ce que le ratio d'endettement tombe en dessous de la
barre des 100% du PIB en 2005, soit deux années après l'engagement pris en 1998.
Le scénario macroéconomique du programme présume une reprise de l'activité économique.
Cependant, à la lumière des évolutions les plus récentes, la reprise devrait être plus lente que
prévu, et les prévisions de croissance, tant nominales que potentielles, semblent optimistes.
2
Programme de stabilité de l'Italie:
(http://europa.eu.int/comm/economy_finance/about/activities/sgp/country/countryfiles/i/i20022003_en.pdf)
3
La Commission évalue le programme de stabilité actualisé de l'Italie, communiqué de presse de la
Commission IP/03/15.
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PE 168.090/rév.2
L'ÉCONOMIE ITALIENNE
Résultats de 2001 et 2002
En 2001, l'économie mondiale a commencé à subir un ralentissement, qui s'est confirmé en
2002. Le PIB italien n'a progressé que de 1,8 % en 2001, et de 0,4% en 2002. Ce résultat est
inférieur à celui de la moyenne de l'UE. Le PIB nominal a atteint € 1 258 milliards en 2002,
soit 14% du PIB total des 15 États membres de l'Union européenne. L'investissement a décru
de 1,4% en 2002, s'alignant ainsi sur la tendance observée dans le reste de l'Europe. La
consommation privée a connu une croissance très ralentie (0,3% par rapport à 1,1% en
2001). L'incitant constitué par les dégrèvements fiscaux mis en œuvre en 2001 et le maintien
des conditions favorables du marché du travail ont été en partie annulés par l'érosion du
pouvoir d'achat due à l'inflation. Les exportations sont restées constantes, en raison d'une
faible croissance du commerce mondial (2,3%).
Tableau 1: Principaux indicateurs économiques pour 2001 et 2002
Croissance du PIB réel (%)
Taux d'inflation - IPCH (%)
Taux de chômage (%)
Déficit (-) / excédent (+) des
administrations publiques (% du PIB)
Dette publique (% du PIB)
Italie
2001
1,8
2,3
9,4
Moyenne
UE 2001
Moyenne
UE 2002
1,6
2,3
7,3
Italie
2002
0,4
2,6
9,0
-2,6
0,9
-2,3
-1,9
109,5
63,0
106,7
62,5
1,0
2,1
7,6
Source: Eurostat
Alors que dans l'Union européenne, l'on a constaté une fois de plus une recrudescence du
chômage, en Italie, celui-ci a continué de baisser, atteignant une moyenne annuelle de 9,0 %.
Le taux de chômage italien ne dépasse à présent la moyenne de l'UE que d'environ 1,4 point
de pourcentage. Cependant, les disparités régionales demeurent considérables.
Ces dernières années, les prix ont suivi une évolution comparable à la moyenne de l'UE. En
2001, le taux d'inflation (IPCH) italien ne dépassait que légèrement celui de l'UE. En 2002, le
taux a augmenté et les différences se sont accrues.
Les finances publiques ont traversé une autre année mouvementée. Les objectifs relatifs au
déficit pour 2001 et 2002 étaient trop optimistes et n'ont pu être réalisés. Le gouvernement a
utilisé des mesures à court terme pour freiner les dépenses et maintenir bas les déficits.
La dette publique a continué à diminuer, s'acheminant vers les 60 % de référence définis
dans les critères de Maastricht. Cependant, le gouvernement estime à présent que la réduction
du ratio d'endettement en dessous de la barre des 100% du PIB devrait se produire en 2005,
soit deux années après l'engagement pris par l'Italie en 1998.
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PE 168.090/rév.2
L'ÉCONOMIE ITALIENNE
Analyse et perspectives
Les perspectives de l'économie italienne sont incertaines, bien qu'elle possède le potentiel
requis pour réaliser de très bonnes performances. Le nouveau gouvernement a établi un
agenda ambitieux en termes de politique économique, en incluant les réformes structurelles
jugées indispensables mais qui risquent de s'avérer complexes malgré la large majorité dont
elles bénéficient dans les deux chambres du parlement. Après deux années, le gouvernement a
réalisé les réformes relatives au système fiscal et au marché du travail. Cependant, leur
financement est incertain, dans la mesure où le coût de revenu est immédiat (comme dans le
cas de la réduction fiscale de 2003) mais n'est pas nécessairement suivi d'une augmentation de
l'assiette fiscale.
En 2003, l'économie italienne, tout comme le reste de l'Europe, devrait connaître un rythme
de croissance proche du taux potentiel. Le PIB devrait progresser à un rythme de 2,3%,
s'alignant ainsi, en substance, sur les principales prévisions des organisations internationales.
La reprise devrait s'accélérer au cours du second semestre, alimentée par l'amélioration
sensible au niveau international ainsi que par l'incitant que constitue le Projet de Finances du
gouvernement pour 2003.
À moyen terme, l'on s'attend à une amélioration marquée des perspectives de croissance
internationales. Tant aux États-Unis que dans l'Union européenne, la croissance devrait
approcher son taux potentiel dès 2004. L'écart de production devrait donc commencer à se
réduire à ce moment-là et être complètement résorbé d'ici la fin de la période de projection en
2006. Ce cadre de prévision international est soumis à certains risques, notamment en raison
de la situation géopolitique au Moyen Orient. Selon les prévisions, les prix du pétrole
devraient rester stables, le baril de Brent se maintenant à environ 23$ l'unité. Une aggravation
de la situation politique pourrait provoquer un choc négatif pour l'économie mondiale, et
mener à une stagnation économique et à une hausse de l'inflation. Il est difficile de faire une
estimation quantitative de ces conséquences en raison de l'incertitude relative au niveau que
les prix de l'énergie pourraient atteindre et à la durée d'une crise éventuelle. La guerre en Irak
s'est achevée, mais il subsiste encore bon nombre d'incertitudes quant à l'avenir.
Croissance économique
La croissance annuelle moyenne du PIB italien pour la période 1990–2000 était d'environ
1,6 %, soit 0,6 % en dessous de la moyenne de l'UE. Malgré les réformes structurelles
destinées à renforcer la flexibilité de l'économie, une grande partie du potentiel de croissance
est resté inexploité ou a été utilisé dans l'économie parallèle, de sorte qu'il n'apparaît pas dans
les statistiques officielles.
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L'ÉCONOMIE ITALIENNE
2006
2005
2004
2003
2002
2001
2000
1999
1998
1997
1996
1995
1994
1993
1992
Diagramme 1: Produit intérieur brut 1992–2006
(évolution annuelle en volume, %)
4,0
3,1
2,9
3,0
2,2
2,0
2,0
1,0
2,9
3,0
3,0
2,3
1,8
1,7
1,8 1,8
1,1
0,8
0,4
0,6
0,0
-1,0
-0,9
-2,0
Italie
Programme de stabilité 2001
Programme de stabilité 2002
UE-15
Source: Eurostat, programme de stabilité
Comme dans bon nombre d'autres États membres, les prévisions de croissance relatives à
2002 et 2003 ont été revues à la baisse en Italie ces derniers mois. Selon le programme de
stabilité 2002, la faiblesse accusée en 2001 et 2002 prendra fin: la croissance amorcera une
reprise en 2003 et sera suffisamment importante pour entraîner une hausse de 2,3 % en termes
de PIB réel.
Selon ces prévisions, le potentiel de croissance reste plus ou moins constant. En d'autres
termes, le ralentissement de la demande enregistré en 2001 et 2002 doit être considéré comme
temporaire et ne devrait pas affecter la capacité de production du pays. De même, l'impact des
réformes actuelles, en particulier celle du marché du travail, sur la croissance potentielle de
l'économie n'est pas pris en considération dans la mise à jour du programme de stabilité . L'on
a calculé que l'écart de production de l'Italie (c.-à-d. la différence de pourcentage entre le PIB
réel et le PIB potentiel) sera négatif de 2 points de pourcentage en 2003, en raison de la
croissance moindre par rapport à la croissance potentielle en 2001 et 2002. Elle devrait se
rapprocher de zéro d'ici 2006.
L'on explique l'optimisme du gouvernement par la réforme fiscale et par l'adoption du
"concordat de masse fiscale" visant à mettre au jour les revenus imposables cachés et à
régulariser la situation individuelle de chaque contribuable.
En outre, l'un des éléments de risque les plus importants dans ce scénario de prévision était
l'incertitude relative à la situation politique internationale. À présent que la guerre en Irak s'est
achevée, ce risque semble avoir disparu.
Solde de la balance extérieure
La balance extérieure italienne est restée excédentaire depuis que les déséquilibres observés
au début des années 1990 ont été supprimés. L'excédent de la balance des paiements courants
a cependant accusé une nouvelle diminution et s'est transformée en un faible déficit en 2002.
10
PE 168.090/rév.2
L'ÉCONOMIE ITALIENNE
Diagramme 2: Balance commerciale et balance des paiements courants en Italie
1990–2002 (% du PIB)
6
2
0,8
0,2
0
4,7
4
3,4
3,3
4
1,2
2,2
3,2 3,8 2,8 3,4
1,9 2,4
1 1,3
1,9
1,8
0,3
0
-0,2
-0,1
-2,1
Balance commerciale
2002
2001
2000
1999
1998
1997
1996
1995
1992
1991
1990
-0,3
-2,5
-4
1994
-1,6
1993
-2
Paiements courants
Source: Eurostat
Inflation
Constamment égal ou supérieur à 5 % au début des années 1990, le taux d'inflation a
enregistré une baisse importante dans la dernière partie de la décennie et est resté relativement
bas jusqu'à la fin de l'année 1999. À ce moment, l'augmentation des prix du pétrole conjuguée
à la vigueur du dollar a entraîné les prix à la hausse - une conséquence qui, combinée à la
hausse des prix alimentaires, a maintenu les taux d'inflation bien au-dessus du niveau visé par
la BCE jusqu'en automne 2001. En l'absence de chocs exogènes, l'augmentation de la
concurrence encouragée par des réformes sur les marchés des biens et services et la poursuite
de l'alignement des salaires sur le croissance de la productivité devrait permettre à l'inflation
de se stabiliser légèrement au-dessus de 1%.
Diagramme 3: Inflation italienne 1997–2006
(IPCH, évolution annuelle, %)
2,6
1,9
2
1,9
1,7
1,5
1,3
1,2
1,2
2006
2
2,7 2,6 2,6
2,3
2005
2,5
2004
3
1
0,5
Italie
2003
2002
2001
2000
1999
1998
1997
0
Programme de Stabilité 2002
UE-15
Source: Eurostat, programme de stabilité
Alors que l'inflation italienne a globalement suivi la moyenne européenne, l'écart entre la
moyenne de l'UE et le taux d'inflation italien s'est réduit et a même disparu temporairement,
comme l'indiquent les taux mensuels (Diagramme 4). Cependant, en 2002, cet écart s'est à
nouveau agrandi.
11
PE 168.090/rév.2
L'ÉCONOMIE ITALIENNE
Diagramme 4: Inflation annuelle en 2001–2003
(IPCH, évolution sur 12 mois, %)
UE-15
Mars-03
Jan-03
Nov-02
Sep-02
Juil-02
Mai-02
Mars-02
Jan-02
Nov-01
Sep-01
Juil-01
Mai-01
Mars-01
Jan-01
3,5
3,0
2,5
2,0
1,5
1,0
0,5
0,0
Italie
Source: Eurostat
L'année dernière, le gouvernement prévoyait un ralentissement de la dynamique des prix en
2002 par rapport à 2001, ainsi qu'une diminution de 1,7 % du taux annuel moyen. Cependant,
l'inflation est restée supérieure à 2,5%. Les augmentations de prix ont néanmoins pu être
contrôlées à travers une politique de modération salariale, la limitation des marges
bénéficiaires, la diminution du coût des matières premières (à l'exception des produits
pétroliers) et l'appréciation de l'euro.
Au cours des premiers mois de 2003, l'inflation a augmenté pour atteindre près de 3% (2,9%).
L'objectif du gouvernement pour 2003 indiqué dans la mise à jour du programme de stabilité
(1,9%) semble difficile à réaliser.
Chômage
Le taux de chômage est resté important tout au long des années 1990: il a progressé pendant
la récession de 1993–1994 et s'est obstinément maintenu à des niveaux fort élevés depuis lors.
Ce taux de chômage élevé est lié aux taux de croissance relativement faibles de l'économie
italienne et au manque de flexibilité du marché du travail. Le taux de chômage des jeunes était
le plus élevé de l'UE au cours des trois dernières années . Il est toutefois passé de 30,7% à
27,2%, tandis qu'il est resté constant dans l'UE (environ 15%). Le chômage de longue durée
reste le plus élevé de l'UE. En ce qui concerne le taux de chômage global, l'Italie se classe en
quatrième position, après l'Espagne, la Grèce et la Finlande. Pendant cinq années (de 1995 à
1999), le taux est resté stable autour de 11,5%. Entre 2000 et 2002, le chômage est passé de
10,4% à 9,0%. Le chômage italien se caractérise en outre par des disparités régionales
extrêmement marquées. Les taux sont très faibles dans de nombreuses régions du Nord (en
particulier le Nord-Est) et du Centre, tandis que le chômage massif semble être la règle dans
le Sud. Ces différences régionales se sont accentuées davantage en 2001, puisque le chômage
a enregistré une diminution continue dans le Nord. Dans un avenir proche, le chômage devrait
continuer de reculer et bénéficier d'une reprise précoce de la croissance économique. À
moyen terme, le taux de chômage devrait descendre à 6,9% en 2006.
12
PE 168.090/rév.2
L'ÉCONOMIE ITALIENNE
Diagramme 5: Taux de chômage 1990–2006
(%)
14
12
10,1
10 8,9
11
11,5
11,5
11,6
11,7
11,3
10,4
9,4 9,5 9
8,7
8,5
9,1
8,7
8
8
7,5
6,9
6
4
2
Italie
Programme de stabilité 2001
Programme de stabilité 2002
2006
2005
2004
2003
2002
2001
2000
1999
1998
1997
1996
1995
1994
1993
1992
1991
1990
0
UE-15
Source: Eurostat, programme de stabilité
Depuis 1999, les taux d'emploi et de participation de la population active sont les plus faibles
d'Europe. Comparativement à la moyenne de l'UE, le taux de chômage a augmenté au même
rythme. L'écart de quelque 10 points de pourcentage est resté inchangé au cours des six
dernières années. Le taux d'activité des femmes compte parmi les plus faibles de l'UE.
Environ 41,1 % des femmes âgées de 15 à 64 ans étaient actives en 2001, de sorte que le taux
d'emploi italien se situait à quelque 14 points de pourcentage en dessous de la moyenne de
l'UE - 55 %, un chiffre déjà faible si l'on se rapporte à la moyenne internationale. La
progression du travail à temps partiel et d'autres contrats atypiques a été modérée, malgré la
mise en œuvre de certaines mesures visant à accroître leur part dans le taux d'emploi global.
Le gouvernement actuel a l'intention de favoriser d'autres réformes axées sur le renforcement
de la flexibilité contractuelle.
Selon le programme de stabilité actualisé, l'emploi devrait continuer de progresser (à raison
d'1,6% l'an), et le taux d'emploi devrait atteindre 59,6% en 2006. Le chômage devrait
descendre à 6,9%.
13
PE 168.090/rév.2
L'ÉCONOMIE ITALIENNE
Diagramme 6: Taux d'emploi italien 1996–2001
(% des 15-64 ans)
70
65
60,3
60
55
51,2
54,9
53,8
52,7
52
51,3
64,1
63,4
62,4
61,4
60,7
50
Taux de l'emploi, Italie
2001
2000
1999
1998
1997
1996
45
Taux de l'emploi, UE-15
Source: Eurostat
Déficit budgétaire
L'Italie s'est empressée de réduire son important déficit budgétaire en 1997, afin de respecter
le critère de Maastricht relatif au déficit et de pouvoir être admise dans la troisième phase de
l'UEM. Le déficit des administrations publiques n'a cessé de régresser depuis l'année 2000.
Conformément aux objectifs définis dans le programme de départ et confirmés dans la mise à
jour de 2001, le déficit devrait disparaître d'ici 2003. Cependant, l'objectif de l'emprunt public
net général en 2003 a été ramené à 1,5% du PIB, alors qu'il était de 0,8% dans le DPEF relatif
à la période 2003-2006. Cette révision reflète la croissance inférieure prévue en 2002 et 2003.
2006
2005
2004
2003
2002
2001
2000
1999
1998
1997
1996
1995
1994
1993
1992
1991
1990
Diagramme 7: Solde des administrations publiques
(besoin net de financement -/capacité de financement +, % du PIB)
2
0,1
0
-0,7
-2
-2,7
-4
-1,8
-3,1
-2,1
-2,2
-2,7 -2,5
-1,5
-0,6
-0,2
-6
-8
-7,6
-10
-12
-7,1
-9,3
-10,7 -10,3
-11,8 -11,7
-14
Italie
Programme de stabilité 2001
Programme de stabilité 2002
UE-15
Source: Eurostat, programme de stabilité
La différence par rapport à l'objectif fixé dans le programme de stabilité actualisé de l'an
dernier est due à trois facteurs: un ralentissement de la croissance économique (qui représente
environ 1 point de pourcentage); des recettes fiscales plus faibles que prévu (0,2%); et, pour
le reste, les prévisions de dépense plus élevées (0,2%), surtout en matière de soins de santé,
que la révision de l'ISTAT a révélées pour le déficit de 2001.
La redéfinition des objectifs s'est accompagnée de décrets urgents visant à renforcer le
contrôle des dépenses publiques, à travers l'introduction de nouvelles règles de limitation des
dépenses, surtout en matière de soins de santé.
14
PE 168.090/rév.2
L'ÉCONOMIE ITALIENNE
Ensuite, un autre décret a modifié les procédures de dépense, en resserrant les contrôles sur
celles qui ne font pas l'objet d'une couverture financière adéquate. Toute autorisation de
dépense découlant de mesures ayant force de loi est soumise à un plafond inviolable, à savoir
le montant établi dans le budget. Tout changement par rapport à la dépense initiale, même s'il
est prévu par la loi, doit être couvert par un nouveau financement. Le décret-loi réduit
également la période au cours de laquelle les crédits non dépensés peuvent être maintenus
dans le budget, alignant ainsi les règles italiennes sur la pratique en vigueur dans le reste de
l'Europe. Enfin, le gouvernement a rectifié les distorsions observées dans le système
d'imposition des sociétés introduit lors de la précédente législature, ce qui devrait avoir un
impact positif sur les revenus.
Le rapport recettes totales/PIB de 2002 devrait rester à peu près identique à celui de 2001. Les
recettes fiscales devraient baisser de 0,2 point de pourcentage du PIB. Le rapport des
dépenses totales par rapport au PIB devrait rester inchangé. Une légère augmentation des
dépenses primaires sera compensée par une réduction des paiements d'intérêt. La réduction
des investissements reflète la mise en œuvre du plan de vente des biens immobiliers. Après
être resté constant pendant des années, le rapport des dépenses primaires courantes par rapport
au PIB potentiel baisse de 0,2 point.
Dette publique
Après avoir culminé à 124 % du PIB en 1994, la dette brute des administrations publiques est
retombée aux alentours de 106,7 % en 2002. Ce résultat est légèrement supérieur au chiffre
avancé dans la mise à jour 2001 du programme de stabilité, mais est inférieur à celui de la
mise à jour de 2002 (109,4%). Par rapport à l'objectif fixé dans la mise à jour du programme
de stabilité de l'an dernier, cette diminution est due à:

une dette plus importante à la fin de 2001 (2,4% du PIB), produite par un financement net
plus élevé (1,1 point de pourcentage), le report du programme de privatisation (0,8 point)
et les révisions comptables décidées par Eurostat en 2002;

un ralentissement de la croissance du PIB en 2002;

le ralentissement de la mise en œuvre du programme de privatisation en 2002.
À partir de 2003, le ratio dette/PIB devrait décroître régulièrement, bien qu'à un rythme
moindre que celui indiqué dans la précédente mise à jour du programme de stabilité, en raison
du ralentissement de croissance qui est actuellement prévu et d’une révision du calendrier des
privatisations. Cette révision est due à la chute spectaculaire et à l'extrême volatilité des prix
de capitaux propres en 2002.
La baisse des bénéfices de la privatisation sera partiellement compensée par des transactions
financières qui s'élèveront à environ 1,7% du PIB et aligneront davantage la valeur nominale
de la dette sur sa valeur de marché. Cette transaction n'a pas été prise en considération dans la
mise à jour de 2001 du programme de stabilité.
15
PE 168.090/rév.2
L'ÉCONOMIE ITALIENNE
Diagramme 8: Dette brute consolidée des administrations publiques 1990–2006
(% du PIB)
140
118,1
120
100
97,2 100,6
123,8 123,2 122,1 120,2
116,3 114,9
107,7
110,6 109,5 106,7
105
100,4 98,4
96,4
80
60
40
20
0
1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006
Italie
Programme de stabilité 2001
Programme de stabilité 2002
UE-15
Source: Eurostat, programme de stabilité
16
PE 168.090/rév.2
L'ÉCONOMIE ITALIENNE
Réformes structurelles
Les réformes structurelles sont au cœur du programme gouvernemental destiné à réduire
l'écart entre les taux de croissance réelle de l'économie italienne et le potentiel de celle-ci. Les
réformes toucheront principalement les impôts, la sécurité sociale, le marché du travail et le
système d'aide sociale en général. L'accélération de la privatisation doit améliorer la
compétitivité et l'efficacité de l'économie.
Le marché du travail
La mise à jour 2002 du programme de stabilité et le DPEF 2003–2006 exposent les mesures à
court et moyen terme déployées par le gouvernement sur le marché du travail. L'augmentation
de l'offre de main-d'œuvre est l'objectif clé de la réforme du marché du travail. L'action menée
est axée sur trois éléments fondamentaux: le Sud, où l'emploi régulier connaît une faiblesse
endémique; les groupes de personnes âgées qui, malgré certains progrès récents, ont encore
tendance à quitter prématurément le marché du travail; et les groupes sociaux et
démographiques structurellement caractérisés par une faible participation à la vie active, à
savoir essentiellement les femmes.
Un incitant majeur à la participation au marché du travail est constitué par les réductions
d'impôts sur les revenus personnels, prévues dans le Projet de Loi des Finances de 2003, dont
les bénéfices concernent principalement les couches les plus faibles de la population. En
particulier, la réduction du taux d'impôt implicite est très substantielle (près de 10 points de
pourcentage) pour les conjoints dont l'emploi rémunéré initial comprend des bénéfices bruts
d'environ € 10 000 par an.
Selon les estimations disponibles, les mesures fiscales adoptées avec le Projet de Loi des
Finances de 2003 devrait créer une plus grande offre d'emploi et avoir des effets positifs sur
le résultat potentiel à moyen terme.
Le Pacte pour l'Italie constitue un accord entre le gouvernement et les partenaires sociaux et
les réformes qu'il a introduites visent à améliorer la flexibilité du marché du travail. La
réforme exige la modernisation du système de placement d'emploi (qui s'accompagne de la
coexistence des structures privées et publiques et d'une plus grande synergie entre celles-ci),
le renforcement du principe sécurité sociale/emploi pour les programmes d'aide aux revenus
et les incitants à l'emploi, élargissant ainsi l'éventail des formes d'emploi flexibles, et une
extension des possibilités de travail à temps partiel, et des mesures expérimentales qui visent
à encourager l'emploi régulier et le développement des petites entreprises.
En réformant "l'article 18" du code du travail (une personne ne peut être licenciée sans "raison
valable"), le gouvernement a souhaité assouplir les règles de protection en matière d'emploi,
qui sont très strictes par rapport aux autres pays. Les syndicats étaient opposés aux plans
visant à affaiblir la protection des travailleurs et ont organisé de grandes grèves. Un
référendum contre cette réforme est prévu pour le 15 juin. Le référendum propose non
seulement d'abolir la réforme, mais également d'étendre l'"article 18" à toutes les entreprises
(actuellement, il n'est applicable qu'aux entreprises de plus de 15 travailleurs). Cette mesure
s'opposerait non seulement à la réforme, mais renforcerait également la protection des
travailleurs.
Fiscalité
La réduction de la charge fiscale entamée avec le Projet de Loi des Finances de 2003 est l'axe
central du programme de réformes structurelles visant à améliorer l'économie italienne et à
accroître son potentiel de croissance conformément aux objectifs fixés lors du Conseil
17
PE 168.090/rév.2
L'ÉCONOMIE ITALIENNE
européen de Lisbonne de mars 2000. L'allègement de la charge fiscale complète les mesures
visant à élargir l'assiette fiscale et à mettre au jour le travail parallèle, à stimuler l'offre de
main-d'œuvre et à renforcer la flexibilité du marché.
Conjointement aux mesures incluses dans le concordat de masse pour la régularisation des
situations de sécurité sociale et le renouvellement des dispositions relatives au rapatriement
des capitaux, la réduction fiscale est un facteur essentiel pour encourager le mise au jour
permanente de parties significatives de l'activité économique cachée.
Les réductions d'impôts pour les groupes à plus faibles revenus stimulent également la
participation au marché de l'emploi et l'emploi, conformément aux points inscrits à l'ordre du
jour européen.
Enfin, la réduction fiscale fait partie intégrante d'un accord élargi avec les partenaires sociaux,
entériné dans le Pacte pour l'Italie, qui vise à moderniser et à rendre plus efficaces les marchés
des biens et du travail.
Les dépenses en matière de retraites et de soins de santé (2001-2050)
Comme dans toute l'Europe, le vieillissement de la population constitue un facteur
économique majeur en Italie et aura un impact significatif sur les finances publiques. Le taux
de participation de la population active devrait augmenter de 10 points de pourcentage, et
passer de 64,2% en 2001 à 74% en 2050, grâce principalement à la participation des femmes,
qui devrait progresser de 18 points de pourcentage. Parallèlement, le taux de chômage devrait
passer de 9,5% en 2001 à 7% en 2050. La productivité de l'emploi devrait augmenter de 2%
par an au cours de la première partie de la période de projection et ensuite diminuer
progressivement à des taux ralentis.
Selon ces prévisions, les dépenses en matière de retraites passeraient progressivement de
13,8% du PIB italien en 2001 à 15,7% en 2030, culminer à 16,1% en 2034, avant de tomber à
14,1% en 2050. Les dépenses en matière de soins de santé passeraient de 6% du PIB en 2001
à 7,6% en 2050. En fin de compte, les résultats de la simulation montrent que même dans le
cadre de la législation existante, le vieillissement de la population ne menace pas la durabilité
des finances publiques italiennes. Aucune ressource supplémentaire significative ne sera
requise pour financer le système à long terme. Bien que les ressources nécessaires au
financement du système de retraites soient largement constantes au fil des ans, selon les
normes européennes, elles représentent actuellement à peu près 1% du PIB et constituent un
obstacle à la capacité de réduction de la charge fiscale qui pèse sur les ménages et les
entreprises.
Pour réduire les dépenses en matière de retraites proportionnellement au PIB, il faut accroître
les niveaux d'emploi et réaménager les dépenses sociales. Les mesures prises à cette fin sont
incluses dans les réformes de la fiscalité et de la sécurité sociale, qui visent à renforcer les
incitants à l'emploi et à réduire la charge de l'impôt et des cotisations sociales, ainsi que dans
les mesures visant à augmenter à la fois la flexibilité et la protection sur le marché du travail.
Conformément aux lignes directrices établies dans le récent Rapport de Stratégie Nationale
sur le Système des Retraites, le gouvernement a l'intention de stimuler la demande de travail
au travers de réductions des charges sociales, d’encourager la "mise au jour" du travail
parallèle et d’encourager les travailleurs à allonger leur vie professionnelle ou à prendre des
dispositions supplémentaires en matière de fonds de retraite privée. Pour assurer un contrôle
efficace des dépenses de soins de santé, le gouvernement mettra pleinement en œuvre
l'Accord État-Regions, lequel exige la stabilisation des dépenses de soins de santé à 6% du
PIB.
18
PE 168.090/rév.2
L'ÉCONOMIE ITALIENNE
Programme de privatisation 2002–2006
Depuis le lancement du programme de privatisation en 1992, le gouvernement italien et les
groupes publics IRI et ENI ont mené à bien des privatisations qui ont généré des recettes
brutes totales d'environ € 112 milliards. Les recettes tirées de la privatisation ont joué un rôle
majeur dans la consolidation des finances publiques et ont contribué à réduire sensiblement le
ratio dette/PIB. La privatisation opérée via la bourse des valeurs mobilières a également
permis d'approfondir et d'assurer la liquidité du marché boursier italien. Le rythme du
programme s'est quelque peu ralenti en 2001, attendu que les marchés boursiers ont eux aussi
souffert du ralentissement économique mondial. De plus, certaines entreprises dont la
privatisation figure au programme doivent être restructurées avant d'être vendues.
Le plan de privatisation 2002–2006 réduira davantage l'implication de l'État dans l'économie.
Cette limitation vise les participations de l'État dans les secteurs des télécommunications, de
l'énergie et du transport. Les participations résiduelles dans le secteur bancaire seront
vendues. Le gouvernement entend terminer la vente des biens immobiliers appartenant à l'État
et à d'autres administrations publiques au cours de la présente législature.
Les moyens déployés à cet effet incluront des instruments "traditionnels", tels que les offres
publiques et les accords privés, mais aussi des instruments introduits plus récemment. Ces
derniers comprennent notamment l'émission de titres d'État remboursables en actions
d'entreprises publiques cotées en bourse et la titrisation des recettes issues des ventes des
actifs immobiliers de l'État et d'autres organismes publics. Deux opérations fondées sur ces
mécanismes ont été lancées en décembre 2001. Elles visaient la titrisation des recettes de la
loterie nationale, ainsi que des recettes tirées des propriétés résidentielles et commerciales
appartenant aux organismes publics de sécurité sociale.
Mesures destinées à stimuler la croissance dans le Sud de l'Italie
L'objectif général des mesures déployées dans le Sud de l'Italie est de permettre à la région
d'atteindre un taux de croissance supérieur à la moyenne européenne, alimenté par une hausse
substantielle de la productivité, la réduction de la pauvreté et l'augmentation du nombre de
personnes occupées régulièrement.
Cet objectif devrait être réalisé grâce aux investissements publics consentis dans les
infrastructures et le capital humain qui, combinés à la simplification des procédures
administratives, devraient dynamiser l'apport d'investissements privés dans le Sud. D'autres
mesures générales, telles que l'allègement fiscal pour les investissements et la flexibilité
accrue du marché du travail, devraient également stimuler les investissements privés dans le
Sud. L'amélioration de la planification et de la coordination est jugée nécessaire pour
renforcer l'efficacité des investissements - et plus particulièrement l'utilisation des ressources
provenant de fonds de l'UE. Selon toute attente, les partenariats public-privé accroîtront
l'efficacité des dépenses consenties pour renforcer l'assise financière du Sud.
L'une des mesures les plus importantes adoptées par le gouvernement pour le Sud est la
construction du pont qui relie la Calabre à la Sicile. L'idée est très ancienne. En effet, en 1969,
l'ANAS a organisé un Concours d'Idées international pour la construction d'une ligne de
chemin de fer et d'une autoroute fixes sur le Détroit de Messine. Ensuite, en 1971, une loi a
autorisé la construction d'une ligne ferroviaire et d'un raccordement autoroutiers permanents
entre la Sicile et le continent. Les travaux furent déclarés d'intérêt national majeur et une
société par actions, dont l'actionnaire principal était l'IRI, s'est vu accorder la concession. Le
11 juin 1981, une entreprise dénommée "Stretto di Messina S.p.A." fut constituée. Le Conseil
d'Administration de la société a finalement approuvé le 14 janvier 2003 le projet préliminaire
pour la construction du pont au-dessus du Détroit de Messine, y compris les documents
19
PE 168.090/rév.2
L'ÉCONOMIE ITALIENNE
relatifs à l'Étude d'impact environnemental et à l'Aménagement urbain local. L'entreprise a
ensuite transmis les documents au ministère des Infrastructures et du Transport, au ministère
de l'Environnement et de la Protection territoriale et au ministère du Patrimoine culturel, ainsi
qu'aux autorités régionales siciliennes et calabraises, entamant ainsi la procédure prévue dans
la "Legge Obiettivo" et qui s'achèvera dans les 6 mois qui suivront l'approbation du projet par
le CIPE (Comité Interdépartemental de Planification Économique). Selon le calendrier actuel,
le pont sera achevé en 2001.
Le marché du travail parallèle constitue un problème particulièrement aigu dans le Sud. Les
mesures d'incitation fiscale et les dispositions relatives aux cotisations de sécurité sociale
devraient encourager certaines entreprises à rejoindre l'économie officielle.
20
PE 168.090/rév.2
L'ÉCONOMIE ITALIENNE
Contexte politique
Le système politique
L'Italie est une république constitutionnelle. Le système juridique repose sur la constitution de
1948. Le président de la République est le chef de l'État et a le droit de choisir le Premier
ministre, en vertu de sa capacité à former un gouvernement avec le soutien du parlement. Il
possède également d'autres prérogatives mais aucun pouvoir exécutif. Le président est élu
pour une période de sept ans par un collège électoral composé des deux chambres et de
représentants des conseils régionaux. Carlo Azeglio Ciampi a été élu en mai 1999 et son
mandat s'achèvera en mai 2006.
Le parlement national bicaméral comprend deux chambres, la Chambre des députés (Camera
dei Deputati) et le Sénat de la République (Senato della Repubblica). La Chambre des
députés compte 630 membres élus pour 5 ans: 475 membres dans des circonscriptions à siège
unique et 155 membres élus dans le cadre d'un système de représentation proportionnelle. Le
Sénat compte 326 membres élus pour 5 ans: 232 membres dans des circonscriptions à siège
unique, 83 membres élus à la proportionnelle et 6 sénateurs à vie. Les dernières élections
générales ont eu lieu en mai 2001.
Silvio Berlusconi, membre de la coalition de la Maison des libertés, a formé le gouvernement
actuel le 11 juin 2001. En sus des 13 ministres issus des partis FI, AN, LN et CCD-UCD4, 4
ministres indépendants ont été nommés au sein du cabinet. Il existe également 5 autres
ministres qui ne font pas partie du cabinet.
Au niveau sous-central, l'Italie est divisée en 20 régions (Regioni). Celles-ci ont gagné en
importance ces dernières années, notamment en 1999/2000 lorsque des élections directes ont
été introduites pour les gouverneurs régionaux. Les régions ont alors été chargées d'élaborer
leurs propres constitutions et de définir leurs systèmes électoraux. Le "fédéralisme fiscal" est
entré en vigueur en 2001, autorisant les régions à tirer directement certains revenus des
impôts prélevés. Les mesures de cette réforme constitutionnelle ont été approuvées
définitivement lors d'un référendum organisé en octobre 2001. Les régions peuvent à présent
décider de la manière dont elles affectent ces revenus à l'industrie locale, aux services sociaux
et aux aménagements locaux.
4
Les abréviations sont expliquées dans le tableau 2.
21
PE 168.090/rév.2
L'ÉCONOMIE ITALIENNE
Tableau 2: Résultats des élections de mai 2001
Parti politique
Casa delle libertà (Maison des libertés)
– Forza Italia (L'Italie en avant - personnaliste, conservateur) - FI
– Alleanza Nazionale (Alliance nationale, national-conservateur) - AN
– Biancofiore: Centro Cristiano Democratico (Centre chrétiendémocratique, conservateur) et Cristiani Democratici Uniti
(Chrétiens-démocrates unis, conservateurs) - CCD-UCD
– Lega Nord (Ligue du Nord, régionaliste) - LN
– Nuovo Partito Socialista Italiano (Nouveau parti socialiste italien,
conservateur)
– Autres
Ulivo (L'olivier)
– Democratici di Sinistra (Démocrates de gauche, sociaux-démocrates)
– La Margherita: Partito Popolare Italiano (Parti populaire italien,
chrétien-démocrate), Democratici (Démocrates, libéraux),
Rinnovamento Italiano (Renouveau italien -Liste Dini, centriste),
Unione Democratici per l'Europa (Union des démocrates pour
l'Europe, conservateur).
– Il Girasole: Federazione dei Verdi (Fédération des verts, écologiste)
et Socialisti Democratici Italiani (Socialistes démocrates italiens,
sociaux-démocrates)
– Partito dei Communisti Italiani (Parti des communistes italiens,
communiste)
– Indépendants de gauche
Rifondazione comunista (Refondation communiste, communiste)
Autres
Chambre
des députés
(sièges /630)
Sénat
(sièges
/315)
180
96
40
82
46
29
30
2
10
17
1
2
138
76
62
42
18
16
9
7
11
4
3
5
3
7
Source: World Markets Online - Country Analysis; Elections around the World (http://www.electionworld.org)
Opinion publique
La dernière étude Eurobaromètre destinée à analyser l'opinion publique sur diverses questions
touchant l'Union européenne a été réalisée dans tous les États membres au cours de l'automne
20025.
Selon cette étude, 61 % des Italiens considèrent l'adhésion à l'UE comme une "bonne chose"
et 7 % seulement estiment qu'il s'agit d'une "mauvaise chose". Le soutien témoigné à
l'adhésion a donc augmenté de 3 % par rapport au sondage précédent, réalisé six mois plus tôt,
et les Italiens restent plus pro-européens que le citoyen européen moyen (55 % jugent que
l'adhésion est une "bonne chose", 10 % une "mauvaise chose").
Seulement 52% des Italiens estiment que l'adoption de l'euro est globalement avantageuse et
renforcera le pays pour l'avenir. 57,1% d'entre eux sont heureux que l'euro soit devenu leur
monnaie et 80,3% pensent que l'adoption de l'euro est et restera l'un des événements majeurs
dans l'histoire de l'Union européenne. L'Italie reste encore le pays d'Europe où les gens
pensent que des billets de 1 € et de 2 € devraient être émis (près de 60% y sont favorables
contre 22% en moyenne en Europe). Selon 83% des Italiens, l'arrondissement des prix vers le
haut est dû au changement de monnaie.
5
Le rapport complet de l'étude Eurobaromètre peut être consulté à l'adresse
http://europa.eu.int/comm/dg10/epo/eb/eb56/eb56.html
22
PE 168.090/rév.2
L'ÉCONOMIE ITALIENNE
Tableau 3: Opinion relative à l'euro, automne 2002
Pour
Contre
Sans opinion
(%)
(%)
(%)
Italie
52
23
24
Moyenne de
l'UE
45
28
26
Source: Eurobaromètre 58
En ce qui concerne le soutien relatif à l'élargissement, 64% des interviewés y sont
favorables, tandis que la moyenne des personnes favorables en Europe est de 52%. Les
Italiens estiment que l'UE deviendra plus importante dans le monde (70%) et plus riche d'un
point de vue culturel (76%) à la suite de l'élargissement. Cependant, comme dans le reste de
l'Europe, les Italiens estiment que les institutions européennes doivent être réformées (63%)
avant l'élargissement. Sur les treize pays candidats (y compris la Turquie), seuls six
obtiennent plus de 50% d'avis favorables pour leur adhésion à l'UE. Pour douze pays, les avis
favorables sont supérieurs aux avis défavorables. La seule exception est la Turquie: 48% des
Italiens sont contre l'adhésion turque. Parmi les pays non-candidats, l'Islande, la Norvège et la
Suisse récoltent un grand nombre d'avis favorables pour leur adhésion à l'UE.
***
23
PE 168.090/rév.2
L'ÉCONOMIE ITALIENNE
Briefings de la série "Affaires économiques"
Les publications suivantes sont disponibles en ligne sur l'Intranet à l'adresse: http://www.europarl.ep.ec/studies. Pour obtenir
des exemplaires sur papier de ces publications, adressez-vous au fonctionnaire responsable (cf. page 2) ou Fax (352)4300
27721.
Numéro
Date
Titre
Langues
ECON 541
juin 2003
La TVA sur les services postaux
EN, FR, DE
ECON 540
juin 2003
Les taux de TVA
EN, FR, DE
Mises à jour des programmes de stabilité et de convergence de
ECON 539
A paraître
2002/2003
EN, FR, DE
ECON 538
juin 2003
Dette publique
EN, FR
ECON 537
Fév. 2003
ECON 536
ECON 535
ECON 534
ECON 533
ECON 532
ECON 531
ECON 530
ECON 529
ECON 528
ECON 527
ECON 526
ECON 525
ECON 524
ECON 523
ECON 522
ECON 521
ECON 520
ECON 519
ECON 518
ECON 517
ECON 516
ECON 515
ECON 514
ECON 513
ECON 512
ECON 511
ECON 510
ECON 509
ECON 508
ECON 507
ECON 505
ECON 504
ECON 503
ECON 502
ECON 501
Fév. 2003
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avril 2002
Conséquences de l'oligopole des secteurs de l'évaluation financière et de la
comptabilité sur la concurrence
Les aides d'État et l'Union européenne
Les services financiers et l'application de la politique de concurrence
Gestion de sociétés
La production potentielle et l'écart de production dans l'UE des 15
L'Économie luxembourgeoise
La taxation de l'énergie
L'économie irlandaise
L'économie autrichienne
La taxation des biocombustibles
La TVA sur le commerce électronique
TVA et agences de voyage
Régimes de Caisse d'émission en Bulgarie, Estonie et Lituanie
L'Économie grecque
Programmes de Stabilité et de Convergence: les actualisations de 2001/2002
L'Économie italienne
Les règles de concurrence dans l'EEE
Un Panorama de l'euro
L'Économie belge
L'Élargissement et l'union monétaire
Taxation des retraites professionnelles
L'Économie finlandaise
L'Économie allemande
L'Euro et les personnes aveugles et malvoyantes
La Taxe sur le tabac
L'Euro: contrefaçon et fraude
Les Conséquences de l'UEM pour les pays de l'EEE/AELE
Margine di solvibilità
Programmes de Stabilité et de Convergence: Mises à jour 2000/2001
The Swedish Économy (rév.)
The Economy of the Netherlands (rév)
The Portuguese Economy
L'Économie française
L'Économie espagnole (rév.)
Le "Troisième système"
L'Économie danoise
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PE 168.090/rév.2
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