Ophtalmologie Conduite de l’examen ophtalmologique -Page 1 sur 8
MARTELET Emilie
CELDRAN Audrey
(François et Vince)
09/01/2009
Ophtalmologie
17h 18h
DEBOUCHAUD Marine
LOPEZ Mélinda
Pr. Régnier
Interprétation sémiologique des principaux symptômes
oculaires ( fin )
/!\ TP : amener le polycopié
Après s’être intéressés aux 3 premiers grands types de symptômes, nous finissons le cours avec les
symptômes liés à une diminution ou une perte de vision.
IV- Déficit visuel :
Il peut être partiel ou total.
Comment analyser cet élément ?
Les symptômes correspondent à un changement de comportement :
- l’animal joue moins, est plus triste
- il se cogne (le cheval heurte les barres voire les chandeliers), se déplace moins
- il peut y avoir des mouvements imprévisibles (le cheval fait des écarts brusques)
- il privilégie les autres sens : le chien aveugle favorise l’odorat, il se déplace avec le nez bas
et renifle pour savoir il passe. Le cheval favorise l’ouïe : la tête haute et les oreilles
quillées, on parle de cheval oreillard. (Il faut faire attention lors de la manipulation d’un
cheval aveugle car il peut avoir des réactions imprévisibles).
Ces symptômes sont plus marqués si la perte de vision est rapide (par exemple lors d’un
décollement de la rétine bilatéral). Lors d’une évolution plus progressive, les symptômes peuvent se
révéler lors d’un changement d’environnement pour l’animal.
L’évaluation de la fonction visuelle s’effectue à l’aide de plusieurs tests :
- observation de l’animal en déplacement :
On peut par exemple demander au propriétaire d’appeler son animal, devant lequel on aura placé
un obstacle.
- test des plots pour le cheval :
On utilise des plots de chantier qu’on masque à la vue du cheval jusqu’au dernier moment. S’il ne
les voit pas, il les renversera. Une exploration monoculaire est possible avec un masque.
- test de la boule en coton :
cf le cours sur la conduite de l’examen ophtalmologique.
- test du clignement à la menace :
On utilise le réflexe naturel de protection de l’œil : la fermeture des paupières.
- réflexe pupillaire photomoteur :
On doit effectuer ce test dans un environnement suffisamment obscur pour que l’état de base
soit la mydriase (plus dur à voir sur le cheval).
Ophtalmologie Conduite de l’examen ophtalmologique -Page 2 sur 8
Lorsqu’on éclaire un œil, il y a aussi une constriction sur l’œil opposé : c’est le réflexe
consensuel. Ce réflexe est donc bilatéral.
/!\ Attention lorsque l’on parle de réflexe consensuel de l’œil droit, cela correspond à l’éclairage de
l’œil droit associé à l’observation de l’œil gauche !
Les fibres nerveuses en provenance d’un œil décussent, permettant la transmission de
l’information à l’autre. L’information suit les voies visuelles jusqu’au cortex visuel. Le myosis
est la conséquence du retour de l’information par les voies optiques. Ces deux voies ont une
partie commune entre rétine et corps genouillé.
Il existe trois cas de figures :
- l’œil éclairé n’a pas de réflexes et ne voit pas => la lésion se trouve sur la partie commune
au réflexe et à la vision, le plus souvent au niveau des corps géniculés latéraux.
- Le réflexe pupillaire est normal mais il ny a pas de vision => les lésions se retrouvent dans
la partie propre aux voies visuelles (entre corps genouillé et cortex visuel)
Ex : encéphalite, hydrocéphalie.
- Il y a mydriase et pas de réflexe mais une vision normale : la lésion se retrouve entre le
corps genouillé et le sphincter pupillaire.
Ex : atrophie du sphincter due à la vieillesse.
Pour en déterminer l’origine, il faut suivre un fil conducteur logique et revenir à la base :
- les rayons doivent pouvoir traverser le milieu transparent
- la rétine doit pouvoir assurer son rôle
- l’influx nerveux doit pouvoir être acheminé jusqu’au cortex visuel.
Les causes sont donc respectivement une opacification du milieu transparent, une lésion
rétinienne étendue, ou une lésion sur les voies visuelles.
La démarche clinique est calquée sur la recherche de ces trois hypothèses lors de l’examen :
1) l’observation des milieux transparents : recherche d’une opacité
Ex : kératite cornéenne superficielle, cataracte…
Soit il y a une opacification qui explique le déficit visuel, soit on passe à l’examen suivant :
2) Examen du fond de l’œil : examen ophtalmoscopique.
Ex : atrophie rétinienne généralisée, décollement de rétine…
Soit il y a des lésions du fond de l’œil assez vastes pour expliquer le déficit visuel, soit on passe au
troisième niveau d’examen :
3) Recherche au niveau de voies nerveuses (Une atteinte des voies visuelles est appelée
amaurose).
- avec mydriase : absence des réflexes pupillaires photomoteurs.
La lésion peut se trouver sur le nerf optique, le chiasma ou le tractus optique. Elle peut être due
à une tumeur comme un microadénome.
- sans mydriase : conservation des réflexes.
Ex : hydrocéphalie congénitale associée à une atrophie du cortex. La perte de la vision est un
signe de cette maladie. Les lésions sont situées dans le SNC.
Dans ce cas pour aller plus loin dans le diagnostic il faut réaliser des examens complémentaires :
examen de liquide céphalo-rachidien, scanner, IRM.
Ophtalmologie Conduite de l’examen ophtalmologique -Page 3 sur 8
Conclusion : Il faut savoir mener un examen ophtalmologique, déceler ce qui est anormal et savoir
interpréter ce que l’on observe.
Conduite de l’examen ophtalmologique
Il s’agit là d’une présentation simple qui résume ce que l’on fera en TP.
Examen ophtalmologique : examen au cours duquel on évalue la vision de l’animal, avec des
modifications ou non de l’œil et de ses annexes.
L’examen clinique peut permettre de faire un diagnostic ou de suspecter un problème,
guidant ainsi les examens complémentaires pour affiner le diagnostic final.
On suit une progression logique lors de l’examen, c'est-à-dire que l’on commence par
l’étude des annexes de l’œil, et on termine par l’examen du fond de l’œil. Cet examen nécessite
aussi un équipement spécifique (matériel et produits divers dits « consommables »).
I Anatomie de l’œil
Le bulbe de l’œil est formé d’une tunique fibreuse, (sclère et cornée), d’une tunique vasculaire, et
d’une tunique nerveuse (rétine).
On retrouve également
- la chambre antérieure de l’œil contenant l’humeur aqueuse
- la chambre postérieure (derrière l’iris, à ne pas confondre avec le segment postérieur de
l’œil (partie en arrière d’un plan qui passe par l’équateur du cristallin)
- la rétine qui tapisse le pôle postérieur du globe
- les procès cilliaires sur lesquels d’attachent les fibres zonulaires qui retiennent le
cristallin
- le nerf optique qui sort au pôle postérieur
II Matériel de base
Pour des cabinets ayant une faible proportion de cas en ophtalmologie, une tête d’otoscope
est un matériel suffisant. On a ainsi la source de lumière et une loupe, permettant l’examen
des annexes et du segment antérieur.
Le transilluminateur est une source de lumière ponctuelle de forte intensité qui permet
d’effectuer le réflexe pupillaire photomoteur, les réflexes de clignement/éblouissement,
même si à la base, il s’agit d’une loupe éclairante destinée à la dermatologie. Le problème
de ce matériel est que la focale est courte, on travaille donc proche de l’œil, ce qui peut être
risqué selon les animaux.
Autre instrument : la lampe à fente. Très efficace, elle est réservée aux cabinets qui ont une
forte activité en ophtalmologie, car elle coûte environ 3000€.
Lampe à fente binoculaire : elle permet l’observation du segment antérieur.
Ophtalmologie Conduite de l’examen ophtalmologique -Page 4 sur 8
Il existe une lampe à fente monoculaire, plus simple, d’un coût modéré, et adaptable sur les
mêmes manches de l’otoscope.
Pour l’examen du fond de l’œil, l’ophtalmoscope est très utilisé. Il peut être direct (150€, ce
qui est le plus fréquent), ou indirecte monoculaire (ce qui coûte environ 900 à 1000€) qui
permet un angle de vision plus large.
III Déroulement de l’examen ophtalmologique
Il comporte 4 étapes :
- anamnèse
- évaluation de la vision (les tests sont grossiers par rapport à ce qui est fait en humaine)
- examen à distance
- examen rapproché, avec d’abord l’examen du segment antérieur puis celui du segment
postérieur : le fond d’oeil.
A) Anamnèse et commémoratifs
Il faut toujours bien faire préciser le motif de consultation, qui permet de donner une idée de
la cause. Par exemple, il faut demander au propriétaire les conditions d’apparition (bagarre…), la
durée de l’évolution (chronique, aigu, subaigu), si c’est une récidive (diagnostic et traitement
utilisé la fois précédente), l’existence de symptômes extra oculaires. Cela peut par exemple être
une maladie plus générale de type coryza, de maladie de Carré quand on a un jetage, ou encore une
péritonite infectieuse chez le chat quand on a une association avec une dyspnée (signe d’un
épanchement thoracique).
Souvent, les symptômes oculaires sont les premiers symptômes d’affections plus générales.
Il faut donc remettre le problème oculaire dans son contexte général, c’est le rôle de l’examen
clinique général, qu’il ne faut surtout pas oublier ni négliger !
B) Examen de la fonction visuelle
- Observation de l’animal en mouvement
- Test de la boule de coton : on place une boule de coton au dessus de la tête de l’animal
(pour attirer son regard). On lâche alors cette boule et on regarde si l’animal suit la boule
des yeux (ou par un mouvement de tête). On essaie de lâcher la boule de coton dans le
champ visuel monoculaire afin de tester la fonctionnalité de chaque oeil. Cela ne peut
marcher que si l’animal « collabore » : un animal distrait ou apeuré, particulièrement un
chat, ne bougera pas, même s’il voit. On a donc un certain nombre de faux négatifs pour
ce test.
- flexe de clignement à la menace : on place notre main dans l’axe visuel de l’animal,
à 20cm de l’œil, et on fait un mouvement brusque (écartement des doigts par exemple).
On aura alors une fermeture partielle de la fente palpébrale témoignant que l’animal a vu
notre geste. Sa fonction visuelle est donc largement conservée voire normale.
Petite précaution : il ne faut pas se mettre trop près pour ne pas toucher les vibrisses et
faire attention à ne pas provoquer de mouvements d’air : dans ces derniers cas, le
clignement est un réflexe à point de départ sensitif et non plus sensoriel.
- Réflexes de clignement à l’éblouissement : il faut une mise à l’obscurité (on part donc
d’un état de base en mydriase), puis lorsque l’on éclaire l’œil, il faut observer une
constriction de la pupille. Il faut regarder les deux yeux pour voir aussi le réflexe
consensuel sur l’oeil opposé, en plus du réflexe direct sur l’œil éclairé.
Ophtalmologie Conduite de l’examen ophtalmologique -Page 5 sur 8
Si l’obscurité est totale, pour voir la réaction aux réflexes pour les deux yeux, on passe la
lumière d’un œil à l’autre toutes les deux secondes. On doit alors avoir une constriction
continuelle, par association du réflexe direct et du réflexe consensuel. Si on voit une
mydriase, on a donc un problème.
Remarque pratique : chez le cheval, étant donné la position de ses yeux il faudra demander à
un aide de regarder l’autre œil.
C) Examen à distance
On se met dans une ambiance lumineuse identique à celle de l’extérieur. L’animal est tenu par un
aide.
On se place alors face à l’animal, pour faire une évaluation comparative puis on se déplace pour
observer chaque œil. 30-40 cm d’un animal sur table, 50-60 cm d’un cheval). On regardera
toujours la même chose :
- s’il y a des lésions périoculaires,
- s’il y a un écoulement oculaire (visible à l’angle interne),
- on regardera également l’ouverture palpébrale, en comparant chaque coté. Normalement,
on ne voit qu’un petit triangle de conjonctive. Pour les chevaux, on peut regarder aussi
directement les cils, qui sont perpendiculaires à la courbure de la cornée. Si on a un
cheval avec un blépharospasme, la paupière supérieure descend, la direction des cils est
alors vers le bas.
- La position de la membrane nictitante (facile à apprécier de face si elle est déplacée)
- La modification de la position, de la taille, de la direction des globes.
Photos des deux chiens : le premier a une blépharite, le deuxième a de l’urticaire, qui a créé un
œdème facial autour des yeux suite à l’injection d’un médicament.
NB : il est important de vérifier s’il n’y a pas d’œdème sur d’autres parties du corps (entre les
doigts, au niveau du prépuce ou de la vulve, pouvant signer d’autres affections générales. Une fois
de plus, il ne faut pas se limiter au seul examen de l’œil.
Quand on a un écoulement oculaire, on regarde bien sa nature : séreuse ou mucopurulente, ainsi
que sa répartition générale ou unilatérale.
On regarde ensuite la forme de la fente palpébrale : normalement, elle est en amande, avec l’angle
extérieur plus aigu que l’angle intérieur. Les paupières couvrent le limbe sauf en partie temporale.
On peut alors avoir différentes anomalies :
- un rétrécissement : peut coexister avec des larmoiements (lié dans ce cas à un
blépharospasme, avec un épiphora actif). Entropion : enroulement de la paupière à
l’intérieur. Il peut aussi être associé à une procidence de la membrane nictitante, ainsi
qu’un myosis : c’est le cas pour le syndrome Claude Bernard Horner, où on a un
problème au niveau du système nerveux sympathique.
- un agrandissement
On regarde ensuite si l’animal est atteint de strabisme (modification de la position des globes) :
celui-ci peut être constitutionnel, comme pour le siamois, ou acquis.
Dans le cas du siamois, l’animal manque de pigments. Les premières cellules pigmentées sont les
cellules des ébauches oculaires, qui sont alors en déficit chez le siamois. Or ces cellules
pigmentaires sont à l’origine de la décussation des fibres optiques, donc chez le siamois, on a un
problème de décussation, ce qui fait que des informations erronées arrivent aux muscles oculo-
moteurs. Ce strabisme constitutionnel n’est pas opérable.
1 / 8 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !