Ophtalmologie – Conduite de l’examen ophtalmologique -Page 5 sur 8
Si l’obscurité est totale, pour voir la réaction aux réflexes pour les deux yeux, on passe la
lumière d’un œil à l’autre toutes les deux secondes. On doit alors avoir une constriction
continuelle, par association du réflexe direct et du réflexe consensuel. Si on voit une
mydriase, on a donc un problème.
Remarque pratique : chez le cheval, étant donné la position de ses yeux il faudra demander à
un aide de regarder l’autre œil.
C) Examen à distance
On se met dans une ambiance lumineuse identique à celle de l’extérieur. L’animal est tenu par un
aide.
On se place alors face à l’animal, pour faire une évaluation comparative puis on se déplace pour
observer chaque œil. (à 30-40 cm d’un animal sur table, 50-60 cm d’un cheval). On regardera
toujours la même chose :
- s’il y a des lésions périoculaires,
- s’il y a un écoulement oculaire (visible à l’angle interne),
- on regardera également l’ouverture palpébrale, en comparant chaque coté. Normalement,
on ne voit qu’un petit triangle de conjonctive. Pour les chevaux, on peut regarder aussi
directement les cils, qui sont perpendiculaires à la courbure de la cornée. Si on a un
cheval avec un blépharospasme, la paupière supérieure descend, la direction des cils est
alors vers le bas.
- La position de la membrane nictitante (facile à apprécier de face si elle est déplacée)
- La modification de la position, de la taille, de la direction des globes.
Photos des deux chiens : le premier a une blépharite, le deuxième a de l’urticaire, qui a créé un
œdème facial autour des yeux suite à l’injection d’un médicament.
NB : il est important de vérifier s’il n’y a pas d’œdème sur d’autres parties du corps (entre les
doigts, au niveau du prépuce ou de la vulve, pouvant signer d’autres affections générales. Une fois
de plus, il ne faut pas se limiter au seul examen de l’œil.
Quand on a un écoulement oculaire, on regarde bien sa nature : séreuse ou mucopurulente, ainsi
que sa répartition générale ou unilatérale.
On regarde ensuite la forme de la fente palpébrale : normalement, elle est en amande, avec l’angle
extérieur plus aigu que l’angle intérieur. Les paupières couvrent le limbe sauf en partie temporale.
On peut alors avoir différentes anomalies :
- un rétrécissement : peut coexister avec des larmoiements (lié dans ce cas là à un
blépharospasme, avec un épiphora actif). Entropion : enroulement de la paupière à
l’intérieur. Il peut aussi être associé à une procidence de la membrane nictitante, ainsi
qu’un myosis : c’est le cas pour le syndrome Claude Bernard Horner, où on a un
problème au niveau du système nerveux sympathique.
- un agrandissement
On regarde ensuite si l’animal est atteint de strabisme (modification de la position des globes) :
celui-ci peut être constitutionnel, comme pour le siamois, ou acquis.
Dans le cas du siamois, l’animal manque de pigments. Les premières cellules pigmentées sont les
cellules des ébauches oculaires, qui sont alors en déficit chez le siamois. Or ces cellules
pigmentaires sont à l’origine de la décussation des fibres optiques, donc chez le siamois, on a un
problème de décussation, ce qui fait que des informations erronées arrivent aux muscles oculo-
moteurs. Ce strabisme constitutionnel n’est pas opérable.