STS 58 - International Society for the Sociology of Religion

STS 58
SESSION CONJOINTE SISR AVEC LE COMITE DE RECHERCHE 12 DE
L’AISLF (ASSOCIATION INTERNATIONALE DES SOCIOLOGUES DE
LANGUE FRANÇAISE). // JOINT SESSION ISSR WITH THE AISLF - COMMITTEE
ON SOCIOLOGY OF RELIGION.
MODALITES DE GESTION DU PLURALISME RELIGIEUX DANS LA SPHERE
PUBLIQUE // MODALITIES OF MANAGEMENT OF THE RELIGIOUS PLURALISM
IN THE PUBLIC SPHERE
CLAUDE BOVAY, Haute école de travail social et de la santé, Lausanne, Suisse
JOËLLE ALLOUCHE-BENAYOUN, Université Paris 12 et GSRL-CNRS, Paris,
France
Financement des confessions religieuses en Europe // Financing religious faiths In Europe
ALEJANDRO Torres, Université Publique de Navarre, Espagne
Les différents pays de l’Union Européenne présentent une pluralité de modèles de
financement des confessions religieuses, qui vont de l’Impôt Religieux (l’Allemagne et
l’Autriche) jusqu’aux modèles de financement d’attribution fiscale (l’Italie et l’Espagne) ou
ceux de financement exclusif des confessions religieuses par le biais de donations de la part
des fidèles et sans aucune aide de l’État (la France). Les États doivent-ils financer les
confessions religieuses ? Tous les bénéfices fiscaux sont-ils compatibles avec la
réglementation européenne ? Respecte-t-on, dans ce domaine, le principe de neutralité et de
non-discrimination pour des motifs religieux dans tous les pays de l’Union Européenne
The countries of the European Union use a variety of models to finance religious faiths,
from the Church Tax (Austria and Germany) and the models of Voluntary Designation from
Income Tax (Italy and Spain) to those that finance religion exclusively through donations of
the faithful and without help from the State (France). Should governments finance religious
faiths? Are all tax benefits compatible with European Union law? I s the principle of
neutrality and non-discrimination on the basis of religion observed in all European Union
countries in this area?
Pluralisme Religieux en Chine // Religious Pluralism in China
BERLIE J. A. (Hong Kong University)
Cette recherche concerne la relation de l’Islam et de deux religions ‘traditionnelles’
importantes en Chine, Bouddhisme et Daoisme. Ces trois religions seront donc définies de la
maniere la plus synthétique possible dans le cadre de la Chine, le cas de Taiwan ne sera pas
considéré, mais le Xinjiang ne sera pas exclu. Dans la Chine du 21e siècle, le contexte
‘politiquement correct’ de développement ‘harmonieux’ de la société chinoise fait qu’aucune
religion ne doit ‘troubler l’ordre publique’, il en résulte que le coté ‘philosophique’ des
religions est essentiel. Il sera donc nécessaire en sociologie des religions de définer d’un point
de vue chinois ce que représente la religion et la philosophie. Il sera aussi utile de faire
l’apologie ou la critique de cette assimilation qui entre dans le cadre de la sinisation.
J’essaierai de démontrer dans quelles limites fonctionne cette assimilation religions-
philosophies a l’aide d’exemples concrets comme le fait que le soufisme islamique chinois est
souvent considéré proche du Daoisme.
This research concerns Islam, Buddhism and Daoism in contemporary China.The
current Chinese concept of ‘harmony’ and the relationship between religion and philosophy
will be defined. In the framework of sociology and Sinicization, the pluralism of these three
religions will be compared. Daoism and Sufism are considered comparable by some Chinese
sociologists. How and why? Is it the end of Marx’s ideas that the religious emphasis on a
supernatural heaven and afterlife was the ‘opiate of the masses’.
Gestion du pluralisme religieux : L’institutionnalisation de l’islam en France//
The management of religious pluralism: The institutionalization of Islam in France
MERAL Semra (Université Paris I La Sorbonne Université Akdeniz)
C’est à la suite de la sédentarisation des populations musulmanes immigrées postcoloniales,
que de nouvelles revendications concernant l’exercice du culte musulman apparaissent dans
l’espace public français. L’Etat laïc français, selon la loi de séparation de 1905 impliquant la
neutralité de l’Etat et la garantie de la liberté de conscience et d’exercice du culte religieux, a
ainsi entrepris l’institutionnalisation de l’islam en France. Les pouvoirs publics, dans leur
recherche d’une instance représentative unique susceptible de devenir leur interlocuteur
légitime faisant autorité à l’instar des autres cultes, vont s’engager également à faire émerger
un islam de France ; entreprise qui bute sur la diversité de « l’islam pluriel », caractéristique
de la situation de l’islam minoritaire et transplanté en Occident : islam ethnique/national,
culturel, des différentes écoles islamiques, des différents courants de pensée, islam soufi,
islam identitaire « des jeunes », etc. En assignant une place particulière aux acteurs de cette
religion, le processus semble renforcé et figé cette diversité. Face à cette communautarisation
par le haut, les « jeunes musulmans », grands absents du Conseil Français du Culte
Musulman, ne se retrouvent pas dans ce processus et en recomposant leur rapport à la
religion, avec de nouvelles formes de visibilité et des pratiques sociales et identitaires
développent un islam plus individuel et citoyen.
France has tended to manage the institutionalization of Islam in order to meet the
demands of post-colonial Muslim immigrants. The secular (laic) state has been engaged with
and involved in to form an organizational structure where religious issues and practices are
regulated. He also attempted to establish an Islamic authority whom the state could address
to. This eventually paves the way to produce French Islam. The major problems in working
on these matter French state encounters with are that there is no homogenous Islam in
France but different faces of Islam ethnic and multicultural. The imposed Islam would be
contested and challenged with grass-root individualized forms of Islam, homegrown and
young Muslims.
Pluralisme religieux et pluralisme politique en Afrique de l'Ouest / Religious
pluralism and political pluralism in West Africa
MAYRARGUE Cédric (Sciences Po, Université de Bordeaux, France)
L’Afrique de l’Ouest se caractérise à la fois par un fort pluralisme politique et une
pluralisation religieuse continue. A partir des années 1990, la libéralisation politique entraine
l’institutionnalisation de régimes représentatifs, pluralistes et compétitifs. La libération de la
parole, notamment politique, caractérise les deux dernières décennies et transforme de
manière forte les espaces publics. Dans le même temps, des recompositions religieuses se
produisent allant dans le sens d’un renforcement de la pluralisation religieuse (émergence de
nouveaux acteurs, processus d’éclatement des dénominations, mobilité religieuse…). L’objet
de cette communication est de confronter ces deux processus, de mettre en relation les
dynamiques de pluralisme dans le champ politique comme dans le champ religieux. Quelles
articulations s’observent entre ces deux dynamiques ? Au delà de l’homologie entre les
sphères politiques et religieuses, peut-on déceler des interactions, des influences dans les
logiques de pluralisation ? L’encadrement du pluralisme politique et du pluralisme religieux
sont-ils de même nature ? Enfin, au niveau des individus, appréhendés à la fois comme des
citoyens participant d’un espace public pluraliste et comme des acteurs inscrits dans des
trajectoires religieuses complexes, comment s’articulent compétition politique et pluralisme
religieux ?
West Africa is characterised by a strong political pluralism as well as a strong
religious pluralism. Public spaces have been changed by political liberalization for two
decades. Religious changes include growth of new religious actors, especially Christians and
Muslims movements, religious mobility, etc.
We will try to analyze these two similar processes and to confront the dynamics of pluralism
in the political field as in the religious field. The main question will be to know if
contemporary pluralisation produces similar effects on religious sphere as on political
sphere. Moreover, what kind of articulation we may observe between political competition
and religious pluralism?
Les politiques publiques au défi du pluralisme religieux // Public policies challenged by
the religious pluralism.
BOVAY, Claude et GEX-COLLET, Delphine (Haute école de travail social et de la santé,
HES-SO, Lausanne)
Dans un contexte fédéraliste, la régulation des questions religieuses s’opère à différents
niveaux (national, cantonal, local) et à travers différentes politiques publiques (migrations,
travail, sécurité, culture, éducation, religion, etc.). Certaines de ces politiques traitent
explicitement du statut public des groupes religieux ou de reconnaissance de droits religieux
alors que d’autres le font indirectement. Une recherche en cours analyse les modalités de
l’identification et du traitement des demandes à caractère religieux par l’administration et les
services sociaux de la ville de Lausanne durant la période 1995-2005. La problématique est
abordée sous trois angles principaux : les dispositifs réglementaires, les demandes à caractère
religieux et l’opinion des acteurs concernés. La communication prendra appui sur les premiers
résultats de l’étude.
In a federalist context, the regulation of religious issues takes place at various levels
(national, cantonal and local) and through various public policies (migration, labor, security,
culture, education, religion, etc.). Some of these policies explicitly address the public status of
religious groups or recognition of religious rights while others do so indirectly. A research in
progress analyzes the methods of the identification and the request handling in religious
matter by the administration and the social services of the town of Lausanne during the
period 1995-2005. The problem is discussed under three main angles : lawful devices,
requests in religious matter and the opinion of the actors concerned. The communication will
take support on the first results of the study.
Le pluralisme religieux au Gabon : « guerre des dieux » ou moyen de renforcement du
lien// social ?// The process of political liberalization in Gabon
NGUEMA-OBAME, Roger (CEAf (EHESS, Paris) / IRD (Bondy), UR 107: Constructions
identitaires et mondialisation, GRIS, Université de Rouen)
Le processus de libéralisation politique amorcé à la fin des années quatre vingt et au
début des années quatre vingt dix a entraîné un changement de régime politique au Gabon.
Après la "Conférence nationale" qui a posé les fondements de ce renouveau politique, une
Charte nationale des libertés a été adoptée. Cette charte consacrera et garantira entre autres, la
liberté d'expression et la liberté de culte. C'est ainsi que nous allons assister à l'émergence
d'une société civile de plus en plus structurée et organisée avec notamment des syndicats, des
partis politiques, des mouvements associatifs et de nouvelles communautés de croyance,
principalement de versant chrétien. Cette période sera également marquée par la percée des
mouvements islamiques et même par une recrudescence des cultes traditionnels et
syncrétiques. Les nouveaux mouvements religieux, chrétiens pentecôtistes et charismatiques,
présentent une grande diversité. Toutes ces structures de foi et institutions religieuses
voudraient radicalement réformer une société gabonaise en crise et, s'impliquer dans la
gouvernance de la cité, et surtout dans la gouvernance politique. L'analyse dans ce travail
s'attachera à voir si la multiplication des valeurs et finalités, pour reprendre Weber, conduit à
une "guerre des dieux" avec pour corollaire la fragilisation du lien social ou, par contre, si ce
développement concomitant contribue à renforcer la solidarité sociale.
The process of liberalisation of politics initiated in the late eighties and early nineties
led to a change of political regime in Gabon. After the "National Conference" which laid the
foundations of this new policy, a National Charter of Freedoms was adopted. The charter will
ensure among other things, freedom of expression and freedom of worship. So we will see the
emergence of a civil society increasingly structured and organized, including trade unions,
political parties, movements and new communities of faith, mainly Christian side. This period
will also be marked by the penetration of Islamic movements and even a resurgence of
traditional and syncretic cults. The new religious movements, Pentecostal and charismatic
Christians, are of great diversity. All these structures of faith and religious institutions would
radically reform a company of Gabon in crisis and get involved in the governance of the city,
and even political governance. The analysis in this work will see if the increase in values and
purposes, according to Weber, leads to a "war of the gods" with the corollary weakening of
social ties or, by contrary, if concomitant development contributes to strengthening social
solidarity.
Religious Pluralismin Nigeria // Le pluralisme religieux au Nigeria
LAHOUEL Badra (Oran University , Algeria)
Nigeria includes three correlated pluralisms:ethnic, religious, and legal pluralisms. Prior to the
colonial era,this country encompassed several independent ethnic groups, each with its
specific beliefs. Nonetheless, as a general rule, the Nigerian communities worshipped one
Supreme Being, alongside several smaller deities. In a second phase, Arab and Berber traders
from North Africa introduced Islam which became fully entrenched in some areas, especially
the north and the west. Unlike the traditional beliefs, Islam is a universal religion that
transcends territorial boundaries and draws its origin from a divine source. However, in
addition to the message delivered by God to Prophet Muhammad embodied in the Quran,
some schools like the Sunni and Shia gave their own interpretations of the Holy Book, which
led some scholars to assert that Islam unites and divides at the same time. In a third stage,
western missionaries who followed the steps of the British colonizers spread the gospel in
some areas, mainly the southern part of the country. Evangelisation occurred through two
major agencies: the churches and schools set up by various missionary denominations. As
with Islam, intra-pluralism within Christianity divided the Christian converts. However,
unlike the Muslims who tolerated tribal customs, the Europeans “missionaries and British
colonial authorities alike- had an ethnocentric view of the traditional cultures. They
disparaged them as being œbackward? or œheathen superstitions? that had to be wiped out
and replaced by their own cultural values. As a result, tensions arose. My dissertation aims at
focusing on the following issues: were these different faiths mutually exclusive or did they
interact? What were the academic, judicial, political and religious reactions to
religiouspluralism in the Nigerian society? If there were any initiatives undertaken to
promote an interfaith dialogue, what was their impact?
Le Nigeria se caractérise par trois types de pluralisme - ethnique, religieux, et légal- liés les
uns aux autres. Aux croyances traditionnelles des différentes communautés, se greffèrent à
travers l’histoire deux nouvelles religions universelles, l’Islam introduit par les marchands
arabes et berbères venant d’Afrique du Nord et le Christianisme répandu par les
missionnaires durant la période coloniale britannique. Notre communication cherchera à
répondre à trois questions principales : dans quelle mesure ces différentes croyances
régissaient les unes sur les autres ? Quelles étaient les réactions au pluralisme religieux
dans ce pays ? Si des actions en vue de promouvoir un dialogue inter-confessionnel furent
entreprises, quel fut leur impact ?
Le pluralisme religieux interne, un effet de la diaspora. L’exemple des judaïsmes // Religious
pluralism within diaspora: the example of judaisms.
BORDES-BENAYOUN, Chantal (CNRS, Toulouse)
A travers la thématique centrale de l’exil, le phénomène des diasporas est souvent envisagé
dans la confrontation de deux mondes, celui des origines et celui des sociétés d’installation.
On met alors l’accent sur l’unité du peuple en diaspora face au destin heurté qui est le sien
dans l’expérience de la migration et sa fidélité à la terre d’origine. En privilégiant cette
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