STS 58 SESSION CONJOINTE SISR AVEC LE COMITE DE RECHERCHE 12 DE L’AISLF (ASSOCIATION INTERNATIONALE DES SOCIOLOGUES DE LANGUE FRANÇAISE). // JOINT SESSION ISSR WITH THE AISLF - COMMITTEE ON SOCIOLOGY OF RELIGION. MODALITES DE GESTION DU PLURALISME RELIGIEUX DANS LA SPHERE PUBLIQUE // MODALITIES OF MANAGEMENT OF THE RELIGIOUS PLURALISM IN THE PUBLIC SPHERE CLAUDE BOVAY, Haute école de travail social et de la santé, Lausanne, Suisse [email protected] JOËLLE ALLOUCHE-BENAYOUN, Université Paris 12 et GSRL-CNRS, Paris, France [email protected] Financement des confessions religieuses en Europe // Financing religious faiths In Europe ALEJANDRO Torres, Université Publique de Navarre, Espagne [email protected] Les différents pays de l’Union Européenne présentent une pluralité de modèles de financement des confessions religieuses, qui vont de l’Impôt Religieux (l’Allemagne et l’Autriche) jusqu’aux modèles de financement d’attribution fiscale (l’Italie et l’Espagne) ou ceux de financement exclusif des confessions religieuses par le biais de donations de la part des fidèles et sans aucune aide de l’État (la France). Les États doivent-ils financer les confessions religieuses ? Tous les bénéfices fiscaux sont-ils compatibles avec la réglementation européenne ? Respecte-t-on, dans ce domaine, le principe de neutralité et de non-discrimination pour des motifs religieux dans tous les pays de l’Union Européenne The countries of the European Union use a variety of models to finance religious faiths, from the Church Tax (Austria and Germany) and the models of Voluntary Designation from Income Tax (Italy and Spain) to those that finance religion exclusively through donations of the faithful and without help from the State (France). Should governments finance religious faiths? Are all tax benefits compatible with European Union law? I s the principle of neutrality and non-discrimination on the basis of religion observed in all European Union countries in this area? Pluralisme Religieux en Chine // Religious Pluralism in China BERLIE J. A. (Hong Kong University) [email protected] Cette recherche concerne la relation de l’Islam et de deux religions ‘traditionnelles’ importantes en Chine, Bouddhisme et Daoisme. Ces trois religions seront donc définies de la maniere la plus synthétique possible dans le cadre de la Chine, le cas de Taiwan ne sera pas considéré, mais le Xinjiang ne sera pas exclu. Dans la Chine du 21e siècle, le contexte ‘politiquement correct’ de développement ‘harmonieux’ de la société chinoise fait qu’aucune religion ne doit ‘troubler l’ordre publique’, il en résulte que le coté ‘philosophique’ des religions est essentiel. Il sera donc nécessaire en sociologie des religions de définer d’un point de vue chinois ce que représente la religion et la philosophie. Il sera aussi utile de faire l’apologie ou la critique de cette assimilation qui entre dans le cadre de la sinisation. J’essaierai de démontrer dans quelles limites fonctionne cette assimilation religionsphilosophies a l’aide d’exemples concrets comme le fait que le soufisme islamique chinois est souvent considéré proche du Daoisme. This research concerns Islam, Buddhism and Daoism in contemporary China.The current Chinese concept of ‘harmony’ and the relationship between religion and philosophy will be defined. In the framework of sociology and Sinicization, the pluralism of these three religions will be compared. Daoism and Sufism are considered comparable by some Chinese sociologists. How and why? Is it the end of Marx’s ideas that the religious emphasis on a supernatural heaven and afterlife was the ‘opiate of the masses’. Gestion du pluralisme religieux : L’institutionnalisation de l’islam en France// The management of religious pluralism: The institutionalization of Islam in France MERAL Semra (Université Paris I – La Sorbonne – Université Akdeniz) [email protected] C’est à la suite de la sédentarisation des populations musulmanes immigrées postcoloniales, que de nouvelles revendications concernant l’exercice du culte musulman apparaissent dans l’espace public français. L’Etat laïc français, selon la loi de séparation de 1905 impliquant la neutralité de l’Etat et la garantie de la liberté de conscience et d’exercice du culte religieux, a ainsi entrepris l’institutionnalisation de l’islam en France. Les pouvoirs publics, dans leur recherche d’une instance représentative unique susceptible de devenir leur interlocuteur légitime faisant autorité à l’instar des autres cultes, vont s’engager également à faire émerger un islam de France ; entreprise qui bute sur la diversité de « l’islam pluriel », caractéristique de la situation de l’islam minoritaire et transplanté en Occident : islam ethnique/national, culturel, des différentes écoles islamiques, des différents courants de pensée, islam soufi, islam identitaire « des jeunes », etc. En assignant une place particulière aux acteurs de cette religion, le processus semble renforcé et figé cette diversité. Face à cette communautarisation par le haut, les « jeunes musulmans », grands absents du Conseil Français du Culte Musulman, ne se retrouvent pas dans ce processus et en recomposant leur rapport à la religion, avec de nouvelles formes de visibilité et des pratiques sociales et identitaires développent un islam plus individuel et citoyen. France has tended to manage the institutionalization of Islam in order to meet the demands of post-colonial Muslim immigrants. The secular (laic) state has been engaged with and involved in to form an organizational structure where religious issues and practices are regulated. He also attempted to establish an Islamic authority whom the state could address to. This eventually paves the way to produce French Islam. The major problems in working on these matter French state encounters with are that there is no homogenous Islam in France but different faces of Islam ethnic and multicultural. The imposed Islam would be contested and challenged with grass-root individualized forms of Islam, homegrown and young Muslims. Pluralisme religieux et pluralisme politique en Afrique de l'Ouest / Religious pluralism and political pluralism in West Africa MAYRARGUE Cédric (Sciences Po, Université de Bordeaux, France) [email protected] L’Afrique de l’Ouest se caractérise à la fois par un fort pluralisme politique et une pluralisation religieuse continue. A partir des années 1990, la libéralisation politique entraine l’institutionnalisation de régimes représentatifs, pluralistes et compétitifs. La libération de la parole, notamment politique, caractérise les deux dernières décennies et transforme de manière forte les espaces publics. Dans le même temps, des recompositions religieuses se produisent allant dans le sens d’un renforcement de la pluralisation religieuse (émergence de nouveaux acteurs, processus d’éclatement des dénominations, mobilité religieuse…). L’objet de cette communication est de confronter ces deux processus, de mettre en relation les dynamiques de pluralisme dans le champ politique comme dans le champ religieux. Quelles articulations s’observent entre ces deux dynamiques ? Au delà de l’homologie entre les sphères politiques et religieuses, peut-on déceler des interactions, des influences dans les logiques de pluralisation ? L’encadrement du pluralisme politique et du pluralisme religieux sont-ils de même nature ? Enfin, au niveau des individus, appréhendés à la fois comme des citoyens participant d’un espace public pluraliste et comme des acteurs inscrits dans des trajectoires religieuses complexes, comment s’articulent compétition politique et pluralisme religieux ? West Africa is characterised by a strong political pluralism as well as a strong religious pluralism. Public spaces have been changed by political liberalization for two decades. Religious changes include growth of new religious actors, especially Christians and Muslims movements, religious mobility, etc. We will try to analyze these two similar processes and to confront the dynamics of pluralism in the political field as in the religious field. The main question will be to know if contemporary pluralisation produces similar effects on religious sphere as on political sphere. Moreover, what kind of articulation we may observe between political competition and religious pluralism? Les politiques publiques au défi du pluralisme religieux // Public policies challenged by the religious pluralism. BOVAY, Claude et GEX-COLLET, Delphine (Haute école de travail social et de la santé, HES-SO, Lausanne) [email protected] -- [email protected] Dans un contexte fédéraliste, la régulation des questions religieuses s’opère à différents niveaux (national, cantonal, local) et à travers différentes politiques publiques (migrations, travail, sécurité, culture, éducation, religion, etc.). Certaines de ces politiques traitent explicitement du statut public des groupes religieux ou de reconnaissance de droits religieux alors que d’autres le font indirectement. Une recherche en cours analyse les modalités de l’identification et du traitement des demandes à caractère religieux par l’administration et les services sociaux de la ville de Lausanne durant la période 1995-2005. La problématique est abordée sous trois angles principaux : les dispositifs réglementaires, les demandes à caractère religieux et l’opinion des acteurs concernés. La communication prendra appui sur les premiers résultats de l’étude. In a federalist context, the regulation of religious issues takes place at various levels (national, cantonal and local) and through various public policies (migration, labor, security, culture, education, religion, etc.). Some of these policies explicitly address the public status of religious groups or recognition of religious rights while others do so indirectly. A research in progress analyzes the methods of the identification and the request handling in religious matter by the administration and the social services of the town of Lausanne during the period 1995-2005. The problem is discussed under three main angles : lawful devices, requests in religious matter and the opinion of the actors concerned. The communication will take support on the first results of the study. Le pluralisme religieux au Gabon : « guerre des dieux » ou moyen de renforcement du lien// social ?// The process of political liberalization in Gabon NGUEMA-OBAME, Roger (CEAf (EHESS, Paris) / IRD (Bondy), UR 107: Constructions identitaires et mondialisation, GRIS, Université de Rouen) [email protected] et [email protected] Le processus de libéralisation politique amorcé à la fin des années quatre vingt et au début des années quatre vingt dix a entraîné un changement de régime politique au Gabon. Après la "Conférence nationale" qui a posé les fondements de ce renouveau politique, une Charte nationale des libertés a été adoptée. Cette charte consacrera et garantira entre autres, la liberté d'expression et la liberté de culte. C'est ainsi que nous allons assister à l'émergence d'une société civile de plus en plus structurée et organisée avec notamment des syndicats, des partis politiques, des mouvements associatifs et de nouvelles communautés de croyance, principalement de versant chrétien. Cette période sera également marquée par la percée des mouvements islamiques et même par une recrudescence des cultes traditionnels et syncrétiques. Les nouveaux mouvements religieux, chrétiens pentecôtistes et charismatiques, présentent une grande diversité. Toutes ces structures de foi et institutions religieuses voudraient radicalement réformer une société gabonaise en crise et, s'impliquer dans la gouvernance de la cité, et surtout dans la gouvernance politique. L'analyse dans ce travail s'attachera à voir si la multiplication des valeurs et finalités, pour reprendre Weber, conduit à une "guerre des dieux" avec pour corollaire la fragilisation du lien social ou, par contre, si ce développement concomitant contribue à renforcer la solidarité sociale. The process of liberalisation of politics initiated in the late eighties and early nineties led to a change of political regime in Gabon. After the "National Conference" which laid the foundations of this new policy, a National Charter of Freedoms was adopted. The charter will ensure among other things, freedom of expression and freedom of worship. So we will see the emergence of a civil society increasingly structured and organized, including trade unions, political parties, movements and new communities of faith, mainly Christian side. This period will also be marked by the penetration of Islamic movements and even a resurgence of traditional and syncretic cults. The new religious movements, Pentecostal and charismatic Christians, are of great diversity. All these structures of faith and religious institutions would radically reform a company of Gabon in crisis and get involved in the governance of the city, and even political governance. The analysis in this work will see if the increase in values and purposes, according to Weber, leads to a "war of the gods" with the corollary weakening of social ties or, by contrary, if concomitant development contributes to strengthening social solidarity. Religious Pluralismin Nigeria // Le pluralisme religieux au Nigeria LAHOUEL Badra (Oran University , Algeria) [email protected] Nigeria includes three correlated pluralisms:ethnic, religious, and legal pluralisms. Prior to the colonial era,this country encompassed several independent ethnic groups, each with its specific beliefs. Nonetheless, as a general rule, the Nigerian communities worshipped one Supreme Being, alongside several smaller deities. In a second phase, Arab and Berber traders from North Africa introduced Islam which became fully entrenched in some areas, especially the north and the west. Unlike the traditional beliefs, Islam is a universal religion that transcends territorial boundaries and draws its origin from a divine source. However, in addition to the message delivered by God to Prophet Muhammad embodied in the Quran, some schools like the Sunni and Shia gave their own interpretations of the Holy Book, which led some scholars to assert that Islam unites and divides at the same time. In a third stage, western missionaries who followed the steps of the British colonizers spread the gospel in some areas, mainly the southern part of the country. Evangelisation occurred through two major agencies: the churches and schools set up by various missionary denominations. As with Islam, intra-pluralism within Christianity divided the Christian converts. However, unlike the Muslims who tolerated tribal customs, the Europeans “missionaries and British colonial authorities alike- had an ethnocentric view of the traditional cultures. They disparaged them as being œbackward? or œheathen superstitions? that had to be wiped out and replaced by their own cultural values. As a result, tensions arose. My dissertation aims at focusing on the following issues: were these different faiths mutually exclusive or did they interact? What were the academic, judicial, political and religious reactions to religiouspluralism in the Nigerian society? If there were any initiatives undertaken to promote an interfaith dialogue, what was their impact? Le Nigeria se caractérise par trois types de pluralisme - ethnique, religieux, et légal- liés les uns aux autres. Aux croyances traditionnelles des différentes communautés, se greffèrent à travers l’histoire deux nouvelles religions universelles, l’Islam introduit par les marchands arabes et berbères venant d’Afrique du Nord et le Christianisme répandu par les missionnaires durant la période coloniale britannique. Notre communication cherchera à répondre à trois questions principales : dans quelle mesure ces différentes croyances régissaient les unes sur les autres ? Quelles étaient les réactions au pluralisme religieux dans ce pays ? Si des actions en vue de promouvoir un dialogue inter-confessionnel furent entreprises, quel fut leur impact ? Le pluralisme religieux interne, un effet de la diaspora. L’exemple des judaïsmes // Religious pluralism within diaspora: the example of judaisms. BORDES-BENAYOUN, Chantal (CNRS, Toulouse) [email protected] A travers la thématique centrale de l’exil, le phénomène des diasporas est souvent envisagé dans la confrontation de deux mondes, celui des origines et celui des sociétés d’installation. On met alors l’accent sur l’unité du peuple en diaspora face au destin heurté qui est le sien dans l’expérience de la migration et sa fidélité à la terre d’origine. En privilégiant cette dimension de l’unité, on néglige l’un des effets de la dispersion qui n’affecte pas seulement le peuple dispersé dans son ensemble mais contribue à sa différenciation interne. Dans l’exemple paradigmatique des juifs, la religion est alors censée contribuer à réunir le peuple dispersé, contrer les effets de l’émiettement et assurer une continuité historique. Mais cette survie exemplaire de la diaspora se fait au prix d’une reformulation constante du rapport aux origines, d’une renégociation de la distance avec la « communauté religieuse », et d’une diversification des choix individuels entre religion et laïcité. A l’heure globale, le monde juif n’échappe ni à la production d’identités mixtes, bricolées, contestées, ni à la revendication de pratiques se voulant plus et orthodoxes. La communication se fondera sur les enquêtes récentes conduites en France. Through the main topic of exile, the phenomenon of Diasporas is often considered within the opposition between two worlds, between homeland and host land. The fidelity and the unity of the scattered people are then emphasised. By privileging the cohesion, we risk neglecting one of the most consequences of dispersion: the internal differentiation of the exiled group. In the paradigmatic case of Jews, religion should bring together the people and provide the continuity of the common history over the .geographical distance. But the very exceptional resilience of the Diaspora is also due to the diversity of the individual options: the religious or secular ways everybody may interpret his own relationship to the Jewish law and to the Jewish people. In the global world, Jews do not escape neither the invention of more and more mixed and unsettled identities, nor orthodox claims. The paper will be based on recent surveys realised in France. Identité, islamisme, Sénégal// Identity, Islamism, Senegal DIEYE, Mouhamed Moustapha (Université Cheikh Anta Diop de Dakar,Sénégal) [email protected] Dans ce texte, la question qui nous interpelle est celle de l’efficacité sociale des ordres normatifs en rapport avec la construction et l’affirmation identitaire dans le champ religieux sénégalais et, plus particulièrement au sein des nouvelles formes d’organisations religieuses, communément appelées mouvements islamistes ou fondamentalistes. Qu’est-ce qui explique et structure la validité des normes au sein de ces organisations ? Quels sont les facteurs qui font que les militants appartenant à ces entités acceptent d’assujettir leurs attitudes, leurs comportements ou leurs conduites à ces ordres ? En posant donc la force structurante de l’agir normatif, nous essayerons, par l’observation des conduites et l’analyse des discours de certaines organisations islamistes, de repérer et de reconstruire les facteurs stabilisateurs de l’agir normatif pour ensuite dévoiler la phénoménologie et les mécanismes de construction identitaire qui sont à l’œuvre dans ces nouveaux mouvements religieux. (Mots-clés : Islamisme – Identité – Islam – Agir normatif – Construction identitaire) This text deals with the issue of normative entities social effectiveness as regards identity building and affirmation within the Senegalese religious sphere and, more precisely in the new forms of religious bodies commonly called islamist or fundamentalist movements.What explains and structures the validity of the norms in these bodies; and what factors incite militants to abide by the rules in attitude, behaviour and deeds. By stating the structuring strength of normative acting, we will try through behaviour observation and speech analysis of some islamist groups, to frame and rebuild normative acting stabilizing factors. Next, we will unveil the phenomenology and mechanisms of identity building implemented in these new religious movements.( Keywords: Islamism – Identity – Islam – Normative acting - Identity building) La consommation de nourriture halal ou comment gérer une norme// The consumption of halal food or how to cope with a norm. RODIER Christine (Laboratoire UMR 7043 Cultures et Sociétés ) [email protected] Dans le cadre d’une étude sur la consommation de produits alimentaires halal au sein d’une population marocaine installée en France et plus spécifiquement en Moselle, je tente de faire apparaître les différents types de conflits ou de pacification qui sont à l’œuvre dans la consommation de nourriture halal. Le premier type de conflit est repérable au niveau générationnel. La fratrie familiale devient un lieu de conflit et de négociation autour de ce concept de halal. Les premières générations ne se servent pas du halal pour affirmer une identité, à l’inverse de leurs enfants, où ce référent est mis en avant de manière délibérée pour souligner une différence et déjouer une pluralité d’appartenance. D’où l’intérêt de se pencher sur la transmission intergénérationnelle, génératrice dans certains cas de rupture et de conflit. Le deuxième type de conflit est celui qui oppose les différentes instances associatives ou politiques musulmanes avec les entrepreneurs ou les commerces de produits halal. Le respect d’un cahier des charges concernant le dossier halal constitue une source de conflit où celui-ci est en quelque sorte évité ou refoulé car aucune entente n’opère entre les différents acteurs. Dans ce cas-là, nous nous interrogerons sur la question de la norme, créatrice de frontières. Le troisième type de conflit s’observe dans le cadre de la fête de l’Aïd el Kébir : la création de sites temporaires place les familles musulmanes ainsi que les associations désireuses de respecter ce rite selon leurs normes face aux lois françaises qui légifèrent en la matière. Notre intérêt se porte sur les stratégies de négociations adoptées par les pouvoirs publics et la façon avec laquelle ils gèrent l’organisation de ce rituel et comment un dialogue s’amorce avec les responsables associatifs musulmans. Within the framework of a study about the consumption of halal foodstuff among a Moroccan population settled down in France, more specifically in the département of Moselle, I try to work out the different types of conflict or pacification which operate in the consumption of halal food. The first type of conflict can be located between generations. The family sib becomes a place of conflict and negotiation around this halal concept. The first generations do not use halal to affirm an identity, contrary to their children, where this referent is deliberately put into light in order to underline a difference and prevent a multiple affiliation. So it is interesting to have a closer look on intergenerational transmission, which sometimes generates rupture and conflict. The second type of conflict opposes the different Muslim associations or politics to the suppliers or shops of halal products. The compliance to a routing sheet about the halal file sets a source of conflict where the latter is somehow avoided or repressed, as there is not any agreement working between the different operators. In this case, we will examine the issue of norm, which creates boundaries. The third type of conflict can be spotted during the celebration of Aïd el Kebir : By creation of temporary sites, Muslim families and associations wishing to observe this rite according to their own standards have to face French law which rules this matter. Our focus will go to the negotiation strategies chosen by the public authorities and the way in which they organize this rite and how a dialog starts with the spokesmen of Muslim associations. ISLAM ET SOCIETE AU SENEGAL. Formes d’expression et enjeux des pratiques religieuses (traditionnelles) chez les joolas musulmans de Casamance// Islam and Society in Senegal : Forms of expression and stakes in the religious practices to the Moslem joolas of Casamance SANE MAMADOU KARFA(Universite de Bretagne sud) [email protected] A l’aube du 21ème siècle caractérisé par le culte et la culture du rationnel, le religieux fait encore preuve d’une « surprenante » vigueur à l’échelle mondiale faisant mentir entre autres Friedrich NIEZTSCHE (1844-1900. NIEZTSCHE Friedrich, Ainsi parlait Zarathoustra, Traduction GOLDSCHMIDT, éd. Librairie générale française , 1983,NIEZTSCHE Friedrich, Le gai savoir, éd. Gallimard, Paris 1982). Au Sénégal, sans pour autant parvenir à conquérir toutes les âmes l’islam a fini par s’y installer définitivement et y faire désormais figure d’élément culturel dominant. Par ailleurs l’Islam d’implantation ancienne y demeure certes la religion majoritaire, mais elle y a des colorations locales très prononcées, surtout en Casamance où elle ne fut que tardivement et partiellement adoptée. En témoigne un certain repli identitaire qui se traduit à la fois, et non exclusivement, à travers l’islam et certaines pratiques traditionnelles. Ce qui y révèle un syncrétisme inscrit dans les mœurs et une aptitude chez les joola à se réapproprier et à exprimer le religieux. On y relève des pratiques telles que le gamou(Au Sénégal le terme Gamou marque la commémoration de l’anniversaire du Prophète Mahomet. Il est désigné en arabe par le vocable de Maouloud. l’excision, le Niakaye, la circoncision, le boucouth(Niakaye et Boucouth sont tous les deux des rites initiatique respectivement pour les jeunes filles et les jeunes garçons en milieu joola. Ils sont subordonnés au préalable à l’excision pour les jeunes filles et de la circoncision pour les garçons) etc. qui semblent poser la question de l'identité perçue et de l'identité vécue, mais également celle des interactions sociales et du rapport de soi à soi et le rapport de soi à l’autre dans un contexte où on s’identifie par rapport à des produits sociaux tels que : le genre, la famille, la génération, à l’espace ( quartier, village.) In Senegal the Islam henceforth looks like dominant cultural element. However there are very pronounced local tints(colorings), especially in Casamance where shows itself certain identical fold which is translated through traditional religious practices. We reveal a syncretism registered in the customs there and a capacity to re-appropriate and to express the monk. Practices such as the gamou, the excision, the Niakaye, the circumcision are bound (connected) to the question of the received identity and the lived identity, that of the social interactions in a context where we become identified with regard to social products such as: the kind(genre), the family, the generation, the space (district, village Les conversions durant l’Occupation et au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, de refuge face aux persécutions au prosélytisme rédempteur // Religious Conversions During the Occupation and Just After the Second World War from refuge in the face of persecution to saving proselytism LALOUM Jean(CNRS/GSRL,France) [email protected] Sous l’Occupation, le caractère racial règle le quotidien des individus. Appartenir à la race juive en bouleverse les moindres instants : entraves, interdictions de toutes sortes, dépossessions, arrestations, rafles et déportations façonnent des existences aux lendemains incertains. À la suite du 1er statut des Juifs du 3 octobre 1940, c’est la loi du 2 juin 1941 qui définit “le juif” : « Est regardé comme étant de race juive, stipule notamment le second statut, le grand parent ayant appartenu à la religion juive. Celui ou celle qui appartient à la religion juive, ou y appartenait le 25 juin 1940 et qui est issu de deux grands-parents de race juive. La non appartenance à la religion juive est établie par la preuve de l'adhésion à l'une des autres confessions reconnues par l'Etat avant la loi du 9 décembre 1905. Le désaveu ou l'annulation de la reconnaissance d'un enfant considéré comme juif sont sans effet au regard des dispositions qui précèdent. » Le régime de Vichy met en place au sein du Commissariat général aux questions juives (CGQJ) une direction – la direction du Statut des Personnes –, chargée notamment de déterminer la qualité raciale donnant lieu à interprétation : demi juif, conjoint d’aryen, converti. Une police spécialement attachée au CGQJ fait la chasse aux faux baptêmes, certificats de complaisance et autres ordonnances médicales attestant une absence de circoncision. Des individus, des responsables ecclésiastiques, des institutions religieuses mettent à l’abri enfants et adultes traqués. Beaucoup auront la vie sauve grâce à ces actes de courage et de détermination.Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, si la plupart des enfants cachés furent rendus à leurs familles ou aux associations juives ayant en charge le devenir des petits orphelins qu’ils étaient devenus, certaines congrégations religieuses furent tentées de les baptiser. Ce prosélytisme rédempteur eut cours tout au long des années cinquante. Le cas des enfants Finaly qui défraya alors la chronique n’est pas isolé.Quelles furent les institutions à l’initiative de ces conversions ? Quelles en furent leurs motivations ? Comment réagit l’autorité consistoriale ? Under the Occupation, race ruled the daily life of individuals. Belonging to the Jewish race disrupted even the simplest moments : restrictions, prohibitions of all kinds, dispossessions, arrests, roundups and deportations made day-to-day existence uncertain. After the first Jewish statute of 3 October 1940, it was the law of 2 June 1941 that defined “the Jew” : “To be regarded as being of Jewish race,” notably stipulated this second statute, “one with a grandparent who belonged to the Jewish religion. He or she who belongs to the Jewish religion, or who belonged to it on 25 June 1940, or who came from two grandparents of the Jewish race. The non-adherence to the Jewish religion is established by the proof of adherence to one of the other denominations recognized by the State before the law of 9 December 1905. The denial or the annulment of the status of a child considered as Jewish is without effect in relation to the previous arrangements.” The Vichy regime put in place at the heart of the General Commissionership of Jewish Questions (CGQJ) a management – the management of the Statue of People – charged in particular with determining the racial status of those needing interpretation : half-Jew, married to an Aryan, converted. Specific police attached to the CGQJ tracked down false baptisms, certificates of connivance, and other medical records attesting to an absence of circumcision. Individuals, church leaders, and religious institutes sheltered persecuted children and adults. Many were saved due to these acts of courage and determination. Just after the Second World War, while the majority of hidden children were returned to their families or to Jewish associations who took charge of the future of the young orphans, certain religious congregations were tempted to baptism them. This saving proselytism took place throughout the fifties. The celebrated case of the children of Finaly is not an isolated incident. Who were the institutions initiating these conversions ? What were their motivations ? How did the consistorial authority respond ? La conversion à l’islam à Paris et Berlin // Conversion to islam in Paris and Berlin REBBOAH Audrey (Paris 5- René Descartes,GEPECS) [email protected] La conversion religieuse et notamment à l’islam nous plonge directement dans l’antre de ce que l’on appelle le pluralisme religieux. En effet, les convertis sont empreints de l’héritage socio-culturel et religieux chrétien et acquièrent un nouveau patrimoine musulman. Les convertis sont par conséquent les premiers témoins et représentants du pluralisme religieux. Nous pouvons nous pencher sur le fait social de la conversion à l’islam à Paris et Berlin pour éclairer une part des enjeux de cette pluralité religieuse. La conversion à l’islam renvoie donc au pluralisme religieux qui fait écho au « polythéisme des valeurs ». En effet, ce fait social nous rappelle que plusieurs visions du monde coexistent et même s’opposent. La conversion à l’islam procède alors d’une contradiction entre deux mondes. Les convertis à l’islam élisent l’islam au détriment des autres codes de sens présents dans ce que certains appellent le « marché du religieux ». Nous pourrons également souligner le sens politique du pluralisme religieux. The religious conversion and notably in Islam plunges us directly into the den of what they call religious pluralism. Indeed, converts are imprinted of christian sociocultural and religious inheritance and acquire a new Muslim heritage. We can lean over the social fact of the conversion to Islam in Paris and Berlin to light a part of stakes of this religious multiplicity. The conversion to Islam refers therefore to the religious pluralism which echos the « polytheism of values ». Indeed, this social fact remind us that several visions of the world coexist and even oppose. We shall finally be able to underline the political sense of religious pluralism. Living Spirituality and Sexuality: A Comparison of Lesbian, Gay, and Bisexual Christians in France and Britain // Sexualité, religion et spiritualité: une étude comparative France/ Royaume Uni du vécu des chrétiens homosexuels ou bisexuels GROSS Martine , Centre d’Études Interdisciplinaires des Faits Religieux (CNRS, France) YIP Andrew K.T., University of Nottingham (UK). [email protected] [email protected]> Drawing upon two conceptually and methodologically related projects in France and Britain, this paper illuminates lesbian, gay, and bisexual Christians’ religious orientations, beliefs, and practices. The samples demonstrated striking similarities and differences. Participants generally strongly disagreed with the Churches’ censorious teachings on nonheterosexualities, but the British sample appeared more critical. The French sample also experienced a greater degree of psychological and social dissociation. Nevertheless, some participants across samples stayed within homophobic religious structures because of their commitment to integrating their sexuality and spirituality, and making religious communities more inclusive. This commitment was buttressed by: (i) their conceptualization of the allloving God and of Jesus Christ as a transgressive champion of social justice; (ii) positive personal experiences; (iii) the marginalization of church authority in their moral universe; and (iv) increasing theological, social, and political capital. Theoretically, our paper contributes to debates on contemporary religious and spiritual landscape and identity. S’appuyant sur deux enquêtes identiques conceptuellement et méthodologiquement parlant, menées en Grande-Bretagne et en France, cet article éclaire les croyances, les pratiques et les orientations religieuses de gays, lesbiennes et bisexuel/les chrétiens. Les échantillons présentent quelques différences et similitudes remarquables. Si les participants sont généralement tout à fait en désaccord avec les positions officielles des églises sur l’homosexualité et la bisexualité, l’échantillon britannique semble plus critique. Les enquêtés français vivent un niveau plus élevé de dissociation psychologique et sociale. Notre étude contribue aux débats théoriques sur l’identité et le paysage religieux et spirituel contemporains.