VOLUME 1, NUMÉRO 1 PHYSICAL REVIEW LETTERS 21 NOVEMBRE 2003
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particules dans un gaz chaud, produit la majorité
des rayons X dans l’espace [2].
Pour ce qui est des rayons γ, ceux-ci peuvent
être produits par quatre processus [2]: une
particule de haute énergie qui heurte une autre
particule, une particule qui heurte son anti-
particule et s’anéantie, un élément radioactif qui
se désintègre ou une particule chargée qui est
accélérée. Le processus d’anéantissement est
important en astronomie. D’ailleurs, la plupart
des télescopes à rayons γ sont basés sur le
processus inverse, c’est-à-dire la transformation
d’un rayon γ en couple électron-positron.
III. LES TÉLESCOPES
Les télescopes infrarouges sont similaires aux
télescopes optiques. Les rayons sont focalisés
sur un instrument par un grand miroir courbé et
un miroir secondaire plus petit. L’instrument est
habituellement un spectromètre à prisme ou à
réseau qui disperse la radiation sur un détecteur
afin d’obtenir le spectre de la source. Puisque
les composantes du télescope émettent des
radiations infrarouges si elles ont une
température, elles sont refroidies à l’aide
d’hélium liquide et l’intérieur du télescope est
mis à vide pour que le signal de la source ne soit
pas obstrué.
Les télescopes à rayons X se différencient des
télescopes optiques par la façon dont les rayons
X sont focalisés. Lorsque les rayons atteignent
un matériau quelconque à incidence normale, ils
sont presque tous absorbés plutôt que réfléchis.
Ainsi, les miroirs à incidence normale ne
peuvent être utilisés. De plus, les rayons X ne
sont pas réfractés par des lentilles parce que leurs
longueurs d’onde sont trop courtes, ce qui
signifie que la différence d’indice de réfraction
d’un milieu à l’autre est trop petite pour faire
dévier les rayons. Les télescopes à rayons X
sont donc construits de façon à ce que les rayons
effleurent les miroirs. Les angles d’incidences,
par rapport à la normale de la surface, sont
suffisamment grands pour qu’il y ait une
réflexion totale interne, mais de façon à ce que la
focalisation soit possible. L’utilisation de
miroirs paraboliques suivis de miroirs
hyperboliques permet ainsi de focaliser les
rayons X sur un instrument (voir figure 1) [3].
Celui-ci disperse alors les rayons à l’aide d’une
substance cristalline. En effet, lorsque les rayons
X passent à travers les atomes du cristal, qui sont
arrangés de façon symétrique, les atomes
agissent comme un réseau de diffraction et ils
dispersent les rayons sur un détecteur qui
détermine la direction et l’intensité spectrale des
rayons.
Figure 1 : Focalisation des rayons X
Les rayons γ sont encore plus énergétiques que
les rayons X et leur focalisation est pratiquement
impossible. En effet, lorsqu’un rayon γ interagit
avec de la matière dense, il est soit complètement
absorbé ou sinon il subit un changement
d’énergie significatif. L’impossibilité de
focaliser les rayons implique que les images
obtenues par des télescopes à rayons γ ne sont
pas aussi claires que les images prisent dans les
autres longueurs d’onde, c’est-à-dire que ce type
de télescope a un pouvoir de résolution plus
faible. Le fonctionnement du télescope à rayons
γ (voir figure 2) [3] est basé sur la transformation
d’un rayon γ en couple électron-positron, ce qui
est le phénomène dominant lorsqu’un photon de
cette énergie (plus que 30 MeV) interagit avec la
matière [2]. Le télescope utilise ce processus
pour déterminer l’arrivée d’un rayon γ en
détectant le couple électron-positron. L’appareil
est formé de plusieurs couches qui alternent entre
une couche de conversion et une chambre à
étincelles. La couche de conversion est un métal
lourd, tel que le plomb, dans lequel le photon est
transformé. La chambre à étincelles est une
région remplie de gaz avec des fils électriques
entrecroisés. Lorsque le couple électron-positron
est créé, les particules chargées ionisent le gaz
dans la chambre à étincelles, ce qui crée des
électrons libres. Les fils électriques attirent alors
ces électrons libres, ce qui crée une étincelle à
cet endroit. Des détecteurs de lumière placés à la
base du télescope permettent d’enregistrer les
étincelles. Le chemin d’étincelles fournit ainsi
une représentation tridimensionnelle de la
trajectoire de l’électron et du positron. La
direction du rayon γ peut alors être déterminée
selon le principe de conservation de la quantité
de mouvement. De plus, puisque la diffraction
est un phénomène qui dépend de l’énergie des
particules, l’énergie du rayon γ peut être
déterminée par l’analyse de la dispersion des
particules à travers un cristal placé au fond du
télescope. Avec cette information, une image de