III. QUELLE PLACE DONNER A L’AGRICULTURE DANS LE PAYS DE RENNES ?
(pages 71 à 75)
A. Les outils de la préservation
Les documents d’orientation du SCoT peuvent préconiser et utiliser un certain nombre d’outils de
l’aménagement du territoire pour favoriser la prise en compte de l’agriculture dans les différents
EPCI
a) Le réaménagement foncier
Les acteurs rencontrés (exceptés les agriculteurs dont les exploitations sont de petite taille, et qui
ne semblent pas touchés par le morcellement des terres) évoquent le réaménagement foncier
comme le moyen le plus efficace de résoudre les problèmes liés au morcellement des
exploitations. C’est un outil qui permettrait de garder les terres autour du siège d’exploitation,
laissant les bêtes pâturer plus facilement en évitant les déplacements d’un pré à un autre. Un
aménagement structurel de ce type leur semble nécessaire pour le maintien d’un élevage de
qualité.
Le réaménagement foncier, anciennement "remembrement", laisse pourtant de mauvais
souvenirs, et n’est pas très bien perçu, que se soit par les agriculteurs, les acteurs institutionnels
ou la population. Il faut donc manipuler cet outil d’aménagement structurel du territoire avec
prudence, en proposant comme beaucoup l’ont souligné : "un projet de territoire basé sur le
réaménagement foncier avec un cahier des charges pour l’échange de parcelles" (élu Chambre
d’Agriculture, éleveur laitier).
Cette solution semble faire consensus au sein des acteurs rencontrés. La structuration de l’espace
peut être envisagée comme un projet de territoire fédérateur et mobilisant l’ensemble des acteurs
concernés : collectivités, acteurs professionnels (agriculteurs, CUMA, Chambre d’Agriculture,
INPACT Bretagne), associations (protection de la nature, AILE).
b) Le rôle des PLU
Les PLU, outil à la base de l’aménagement du territoire est évoqué par les acteurs comme un allié
clé pour la limitation de la consommation d’espaces agricoles.
Le SCoT peut prescrire :
- un diagnostic agricole précis et qualitatif dans le cadre des révisions de PLU qui devront
suivrent l’approbation du SCoT,
- l’inscription en zone agricole des corps de ferme, pour favoriser les reprises d’exploitation,
- la préemption des exploitations agricoles non reprises par un exploitant pour éviter que les
terres soient urbanisées.
B. Un partenariat avec les collectivités à définir
Les agriculteurs rencontrés éprouvent un besoin de reconnaissance (confirmé par certains acteurs
institutionnels) par rapport aux différents services qu’ils procurent à la société : entretien du
paysage, dynamique du milieu rural, maintien du bocage… Cela passe par une reconnaissance
sociale et économique des surcoûts et contraintes que ces services engendrent.
Six des dix neuf acteurs rencontrés pensent que l’agriculteur ne doit pas être le seul à assumer les
coûts de la dépollution et de l’entretien du paysage dans la mesure où cela correspond à une
volonté collective.
La maîtrise du paysage et de l’énergie apparaît être une des dimensions prioritaires. Le bocage,
un des atouts paysagers principaux du Pays de Rennes est très lourd à entretenir selon les
agriculteurs. Actuellement, beaucoup d’entre eux l’entretiennent mais brûlent les branches sur
place, ne sachant pas quoi en faire car cet entretien jadis pourvoyeur de bois de chauffage n’a
plus d’utilité. Nombreux sont ceux qui détruisent leurs haies, par commodité.