aucune solution à long terme ! On verse l’argent emprunté d’en haut comme programme
conjoncturel dans la botte économique qui se vide sous la pression des intérêts et des intérêts
composés exponentiels, et ce plus vite que la performance que ne peut fournir l’économie.
Cela ne peut pas fonctionner.
Je ne vais pas maintenant entrer ici dans le vif du sujet, mais je vais vous lire quelques
passages provenant d’informations sur l’expérience de Woergl en Autriche en 1932, c.à.d. 3
ans après l’éclatement de la crise économique mondiale en 1929.
La CG s’est rendue à plusieurs reprises en Autriche afin d’apporter d’éventuels nouveaux
procédés autrichiens à notre Communauté. L’expérience d’alors, appelée aussi « Le miracle
de Woergl», montre combien les gens peuvent très concrètement s’entraider à niveau
communal. La source provient du livre de Fritz Schwarz « Das Experiment von Woergl »
(L’expérience de Woergl) *
« Comme beaucoup de communes et villes ont été touchées par la récession, Woergl avec
ses 4216 habitants a été touchée par la crise et un taux de chômage élevé. Surendettée à la
caisse d’épargne d’Innsbruck, la localité n’était même pas en mesure de payer les intérêts
dépassés s’élevant à 50.000 Schilling. Le seul avoir de la commune était des arriérés
d’impôts d’un montant de 115.000 Schilling que la population, trop pauvre, ne pouvait
payer. Les chômeurs dépendaient en masse du service d’aide sociale. Il n’en était pas
autrement dans les autres régions d’Autriche et d’Allemagne. Des pères de familles
désespérés ne voyaient pas d’autre solution que de se suicider.
A Woergl, les espoirs des humiliés et désespérés s’adressaient au courageux bourgmestre
Michael Unterguggenberger, mais il n’avait plus rien à distribuer depuis longtemps. La
cause misérable des chômeurs et de leurs familles lui alla tant au cœur qu’il ne trouva plus
le sommeil et commença à chercher une solution à cette situation d’urgence. Ses pensées
se dirigeaient vers l’ordre économique naturel.
Un jour, il prit la décision de prendre à la lettre Silvio Gesell, dont la pensée, qui
permettait la création d’emplois avec de l’argent en circulation alors que l’argent stagnant
fermait la porte à l’emploi, ne le quittait plus. Afin de convaincre le conseil communal,
les commerçants, les artisans, les fermiers, soit toute la commune de la nécessité de son
idée, il décida de parler de cette sortie de secours en tête à tête avec la plupart, puis avec
les associations et finalement dans des réunions avec toute la population.
Unterguggenberger proposa de charger la commission de prévoyance sociale à la mise en
place de l’aide d’urgence de Woergl. Le cœur craintif, mais sans hésitation, toute la
commune accepta cette proposition.
L’aide d’urgence consistait à faire imprimer par la commission de prévoyance sociale,
sous la direction de personnalités dignes de confiance des « Arbeitswertscheine», c.à.d.
des billets équivalant à la valeur du travail. Ces billets valaient en réalité comme moyen
de paiement, pratiquement comme de l’argent et étaient mis en circulation dans les valeurs
suivantes : 2.000 billets jaunes à 1 schilling le billet, 2.000 bleus à 5 schilling et 2.000
rouges à 10 schilling. Le bourgmestre ayant lu en profondeur Silvio Gesell, pensait
qu’avec seulement 32.000 Schilling comme valeur nominale, il fournirait à la commune
suffisamment d’argent ! La banque nationale de Vienne ayant reçu vent de ce qui se
passa, prétendit qu’il s’agissait de billets d’argent et réclama son monopole sous peine de
sanctions. Par chance, Unterguggenberger ne se laissa pas impressionner. Il répondit