optimum de Pareto. Cela signifie que le libre fonctionnement des marchés et la libre
compétition entre les individus permet de parvenir à un niveau de bien être social tel qu’il est
impossible de l’augmenter sans diminuer la satisfaction d’au moins un agent économique.
B- Vouloir réduire les inégalités serait source d’inefficacité
1) Le développement de l’Etat Providence s’inscrit dans une volonté de réduction des inégalités
économiques et sociales pour préserver la cohésion sociale et le bon fonctionnement de la
démocratie. Il s’est traduit par la mise en place progressive de systèmes de redistribution des
richesses : des prélèvements sont effectués sous forme d’impôts et de cotisations sociales afin
de permettre le financement d’allocations et d’indemnités aux familles, aux chômeurs, aux
personnes âgées, aux handicapés, etc. Le poids des prélèvements obligatoires n’a ainsi cessé
d’augmenter en France, pour atteindre quasiment les 50% du PIB.
2) Or, d’après les économistes néoclassiques, l’extension de cette politique de redistribution est
source d’inefficacité économique et sociale. Les prélèvements obligatoires désincitent les
agents économiques à travailler et à épargner en provoquant des effets de substitution
défavorables à la croissance. C’est ainsi que le théoricien Arthur Laffer a démontré que « trop
d’impôt tue l’impôt » : en accablant les individus qui créent de la richesse et permettent le
financement de l’investissement, les impôts brisent les ressorts de la croissance et de l’emploi.
Par ailleurs, les personnes indemnisées deviennent pour certains assistés et n’acceptent pas de
travailler à des salaires inférieurs à leurs allocations. Au total, c’est l’ensemble de la société
qui pâtit de cette politique de redistribution des inégalités. Au-delà des problèmes d’incitation
et d’efficacité économique, c’est selon Hayek une atteinte aux libertés fondamentales qui est
portée par le système de prélèvements obligatoires.
Conclusion partielle : Les inégalités n’apparaissent donc pas forcément nuisibles à la cohésion
sociale. Au contraire, elles contribuent à l’efficacité du fonctionnement économique et social.
Transition : Néanmoins, les économistes et les sociologues ont pu constater que le mouvement
d’égalisation des conditions caractéristique de la période des trente Glorieuses a cessé. Le
chômage a fortement augmenté et de nouvelles inégalités sont apparues de manière durable, en
dépit d’une supposée mobilité sociale. Nous sommes donc amenés à nous interroger sur le degré
d’inégalité qu’une société démocratique peut accepter et qui assure la sauvegarde de la cohésion
sociale.
II-Les inégalités peuvent être injustes et menacer la démocratie et la cohésion sociale
Il apparaît que de nombreuses inégalités de situation sont cumulatives, si bien que l’égalité des
chances disparaît avec la formation d’insurmontables barrières sociales (A). Ces inégalités
menacent la cohésion sociale dans la mesure où elles nuisent au bon fonctionnement de
l’économie et plus largement de la société dans son ensemble (B).
A- Les inégalités forment un système et empêchent la mobilité sociale
1) D’une manière générale, il s’avère que les inégalités sociales ont augmenté au cours des 2à
dernières années de manière durable, contrairement à ce qu’affirmait Tocqueville. Comment
l’expliquer ? Lorsqu’un individu se retrouve au chômage, ce dernier perd une partie de son
revenu et une partie de son potentiel d’accumulation du patrimoine. Il s’en suit des difficultés
à se loger ou à recourir au crédit. Lorsque le chômage est durable, l’employabilité de